Coà»t de production et prix de la farine de maà¯s dans le territoire de Rutchuru, cas du groupement de rugari( Télécharger le fichier original )par Deogratias Mwamba Université de Goma - Licence en économie rurale 2016 |
I.2. Prix agricoleI. 2.1 Définition· Les prix c'est ce que chaque chose coûte réellement à celui qui veut se la procurer, c'est le travail et la peine qu'il doit s'imposer pour l'obtenir19(*). · C'est le rapport d'échange entre deux marchandises proposées à l'échange. Un prix est toujours quelque chose de relatif. Lorsqu'il s'agit de prix monétaires, la référence devient la monnaie. Mais on peut toujours l'exprimer dans un autre numéraire20(*). · Le prix d'un bien ou d'un service est l'expression monétaire de sa valeur d'échange21(*). · Les prix sont le reflet de la loi de l'offre et de la demande. Ils indiquent à quel point niveau un vendeur (offre) et un acheteur (demande) tendent de se mettre d'accord sur le marché pour l'échange d'un produit ou d'un service. Dans les économies de marché les prix sont libres. L'Etat n'intervient pas dans leur formation et peuvent varier en fonction de l'évolution de l'offre et de la demande22(*). I.2.2. Caractéristiques des marchés agricolesLes marchés agricoles sont aussi nombreux et divers que le sont les produits issus de l'activité des agriculteurs. Certains concernent les produits de luxe, d'autres des biens de première nécessité; les uns intéressent de produits périssables, d'autres des productions stockables; les consommateurs finals sont les acquéreurs de certaines denrées tandis que ce sont les industries de transformation qui constituent, pour d'autres produits, les principaux clients. Aussi les caractéristiques de la demande, d'offre et du prix ne sauraient être identique pour tous les marchés agricoles. Celles dont il sera fait état ont été choisies en fonction de deux critères. Elles singularisent les marchés agricoles et permettent de distinguer leur contenu de celui des autres marchés. Ce motif de choix serait insuffisant et arbitraire s'il n'était justifié par une autre considération. Les caractéristiques retenues sont celles que l'on constatera sinon sur le plus grand nombre de marchés agricoles, du moins sur les plus importants d'entre eux. Elles intéressent une part importante des transactions portant sur des produits d'origine agricole. Ces caractéristiques sont relatives aux trois éléments qui constituent, par le jeu de leurs interactions, les mécanismes de tous les marchés : la demande, l'offre et le prix23(*). Ø La demande : la demande de produits agricoles est une fonction décroissante du prix. Cependant, en raison de la nature des besoins à satisfaire, la sensibilité de la demande aux variations de prix pourra être assez faible. Cette caractéristique est surtout accusée pour les produits d'alimentation. En raison de caractère prioritaire des besoins de nourritures, la hausse du prix d'un produit de grande consommation n'ayant pas de substitut proche ne dissuadera guère le consommateur d'en user. Si, de surcroît, le prix du produit, malgré l'élévation enregistrée, demeure avantageux par rapport à celui d'autres produits pouvant remplir le même office, la demande se maintiendra à un niveau élevé. Elle pourra même, dans certaines hypothèses, augmenter. C'est la raison pour laquelle, en période de pénurie ou de disette, il est très difficile de limiter la hausse des prix des produits agricoles destinés à l'alimentation. Si le besoin alimentaire est malaisément compressible au-delà d'une certaine limite, il n'est pas non plus indéfiniment extensible. La capacité de l'estomac humain soulevée par A. Smith, et la concurrence d'autres besoins établissent un état de saturation qui peut être assez rapidement atteint. La baisse du prix n'exercera alors qu'un effet très limité sur la consommation de chacun des sujets économiques. Tous les groupes sociaux étant déjà des consommateurs, la baisse du prix n'a pas, non plus, pour effet d'élargir le marché en gagnant de nouvelles couches de consommateurs, recrutés parmi ceux dont les revenus n'étaient pas suffisants pour leur permettre, au prix antérieur, d'avoir accès au marché. Lorsque l'économie a atteint un certain niveau de développement, l'élasticité de la demande des différents produits agricoles par rapport à leur prix est, selon toute vraisemblance, faible. Une variation même importante du prix ne parvient pas à engendrer des modifications sensibles dans le volume de la demande24(*). Ø L'offre : l'offre d'un produit agricole ne s'identifie pas toujours au volume de la production. Pour les denrées non périssables, les variations du stock s'intercalent entre la production et offre. Les transactions internationales, le ramassage non intégral d'une récolte introduisent aussi des différences entre production et offre. Cependant l'offre est tributaire de la production et le volume de cette dernière peut constituer le facteur stratégique de l'évolution du prix, même si l'intégralité de la production ne se transforme pas en une offre. La liaison étroite entre la production et offre permet d'attribuer à la seconde les mêmes déterminants qu'à la première. La dépendance de l'offre agricole à l'égard des facteurs naturels subsiste. Les agriculteurs ne possèdent pas, à l'encontre d'autres catégories de producteurs, la maitrise du volume des récoltes. Les décisions relatives aux superficies consacrées à telle spéculation et le degré d'intensification de la culture peuvent donner des résultats amoindris ou amplifiés en raison de l'incidence des facteurs naturels. L'influence des facteurs atmosphérique et climatique est-elle en voie de régression ? Il convient, en vue de donner une réponse acceptable à cette question, de distinguer les indices techniques et les indices économiques du phénomène. Il est peu contestable que l'action des facteurs naturels n'a plus, sur le volume des récoltes, les conséquences qu'elle avait autrefois. Les progrès technique améliore les rendements et les rend moins variables d'une année à l'autre. La diminution enregistrée dans les variations annuelles du volume des récoltes ne signifie pas nécessairement que leurs effets soient eux-mêmes amoindris. Pour cela il faudrait supposer que la sensibilité du mécanisme économique, face à ces variations, soit demeurée constante; ou bien encore qu'elle se soit atténuée. Si, au contraire, cette sensibilité s'est accentuée, des variations d'une ampleur réduite peuvent aboutir à des phénomènes amplifiés. Or, dans la mesure où l'élasticité de la demande tend à baisser, la sensibilité du marché à une modification du volume de production s'accuse. Il n'est donc pas déraisonnable de prétendre que les variations du volume des récoltes conservent toute leur importance en dépit de leur amenuisement. Sous quelles formes l'influence des facteurs naturels sur la production et donc sur l'offre agricole se manifeste-t-elle ? L'influence des forces naturelles sur l'offre agricole affecte une double forme : aux variations saisonnières s'ajoute l'irrégularité dans le volume de la production. Les variations saisonnières intéressent surtout les productions de caractère discontinu sans pour autant que les autres soient exemptent. Cependant pour les produits stockables la saisonnalité de la période de production est sans incidence sur le marché. Le blé, le vin ou les pommes de terre s'écoulent tout au long de l'année bien que la période de la récolte soit courte. Par contre, pour les denrées périssables, il existe une coïncidence entre la période de récolte et celle de la commercialisation des produits. Comme le flux n'est pas d'un volume constant pendant toute la période correspondant à la récolte, le marché est généralement divisé en trois phases. Les produits primeurs bénéficient d'un double avantage, celui d'une offre restreinte et celui de la nouveauté. Les cours sont élevés et la recherche de ce type de production est l'une des préoccupations d'une agriculture artisanale de luxe. La saisonnalité provoque ensuite une période de pleine production pendant la quelle des apports massifs engendrent des cours de niveaux plus modestes. Enfin la troisième phase, celle de l'arrière-saison, n'est pas symétrique de la première, car, si les producteurs bénéficient de la raréfaction de l'offre, ils ne peuvent plus espérer une prime de nouveauté. Les consommateurs, rassasiés du produit pendant la pleine saison, ne manifestent plus le même engouement pou un produit dont le prix, au demeurant va en augmentant. Les variations saisonnières de l'offre, imputables aux facteurs naturels, déterminent la physionomie des marchés et diverses stratégies que les producteurs peuvent adopter pour en tirer parti. Les facteurs naturels provoquent aussi une irrégularité dans le volume de l'offre considéré pendant une suite d'années25(*). Ø Le prix : le prix qui s'établit su un marché agricole résulte de la confrontation de l'offre et de la demande comme sur n'importe quel autre marché. Mais selon les secteurs et les produits, le prix peut être plus ou moins sensible à un écart entre l'offre et la demande et ses oscillations plus ou moins accentuées. Le prix constituerait la variable économique, considéré par les agriculteurs comme un indicateur des changements qu'il est opportun d'opérer. Mais, dans la formulation, la théorie économique simplifie la réalité. Ainsi s'explique un certain nombre de mécomptes lorsqu'on a voulu tenter de mesurer l'élasticité de l'offre agricole, et l'obtention de chiffre qui trahissent la réalité bien pus qu'ils ne la déduisent. Le prix présente l'élément qui détermine les réactions des agriculteurs lorsque tous les autres éléments sur lesquels il pourrait intervenir ont une valeur définitive. En présence d'un stock, les livraisons de l'agriculture sont commandées par les variations du prix. L'agriculteur s'empressera de vendre lorsque les prix sont à un niveau satisfaisant, il se montrera réticent en cas de cours affaiblis. La loi du marché exprime le degré de sensibilité du prix aux modifications de l'offre et de la demande, que celles-ci soient induites par ses propres modifications ou aient une toute autre origine. La stabilité du marché indique quelles modifications de prix, petites ou amples, sont nécessaires pour réaliser l'équilibre entre l'offre et la demande. Les marchés agricoles se caractérisent par leur forte sensibilité et une grande instabilité. Non seulement le prix s'avère très réceptif à toute variation soit de l'offre soit de la demande, mais des modifications importantes sont nécessaires pour réaliser l'ajustement entre l'offre et la demande. Le mécanisme du marché assure par le mouvement du prix l'ajustement de l'offre et de la demande. A plus long terme, l'adaptation de l'offre tend à faire coïncider le prix de vente avec le prix de revient de l'entreprise marginale dont la production est nécessaire à satisfaire la demande telle qu'elle s'exprime en fonction du prix. Le prix est donc commandé par l'offre qui elle-même est liée au coût. Les marchés agricoles confirment la première moitié de ce schéma, mais non pas la seconde. Les prix agricoles sont donc le prix de marché non des prix de coûts26(*). I.2.3. Les déterminants des prix agricoles27(*) La détermination des prix agricoles peut se définir comme le processus par lequel un prix d'équilibre s'établit quand les forces de l'offre et de la demande se sont manifestées dans une période de temps donné. C'est un prix qui résulte de la de la rencontre entre l'offre et la demande. · Les prix agricoles sont déterminés par l'équilibre entre l'offre et la demande au fil du temps. Initialement, les prix sont déterminés pour des niveaux donnés de l'offre et de la demande. Supposons que le prix (P*) représente le point d'équilibre où la demande et l'offre se rencontre sur le marché (figure1). Si la demande augmente parce qu'un de ses déterminants a changé, un nouveau prix sera déterminé après que tous les ajustements à la nouvelle demande se soient réalisés. Sur le graphique, on voit que l'augmentation de la demande de D1 à D2 déclenche un ajustement du prix à la hausse. De la même façon, une augmentation de l'offre de O1 à O2 due à un changement intervenu dans l'un de ses déterminants, déclenche un processus d'ajustements jusqu'à la détermination d'un nouveau prix d'équilibre à un niveau inferieur au prix initial. Figure 1. Le prix représente I `équilibre entre l'offre et la demande28(*) Augmentation de la demande Augmentation de l'offre Prix Prix O O O1 P* P O2 P D2 P* D1 D
Quantité (demandée) Quantité (offerte) Les augmentations de la demande et de l'offre correspondent à des déplacements à l'intérieur des courbes de demande et d'offre sur le graphique. Il faut noter que les courbes se déplacent quand il y a changements dans les déterminants de la demande et de l'offre. Il y a mouvement le long de la courbe de la demande quand la courbe de l'offre se déplace et vis versa. Le niveau général des prix d'un produit agricole sur n'importe quel marché est influencé par une variété de forces du marche qui peuvent altérer la balance actuelle ou celle attendue entre l'offre et la demande. Beaucoup de ces forces émanent des marchés domestiques alimentaires (hommes et animaux) et de l'utilisation industrielle et incluent : · Les préférences des consommateurs et les besoins changeants des utilisateurs finaux ; · Les facteurs affectant les processus de production (aléas climatiques, les coûts des intrants, les ennemis des cultures, et les maladies, etc.) ; · Les prix relatifs des produits qui peuvent se substituer au produit en question dans la consommation ou la production ; · Les politiques gouvernementales ; · Les facteurs affectant le stockage et le transport. · La saison : les mouvements saisonniers de prix des séries temporelles sont particulièrement fréquents, mais non limités, aux produits agricoles. Les cycles biologiques naturels (périodes pluvieuses, heures de luminosité solaire, décalage dans la production de céréales et du bétail) exercent de fortes influences sur les procédés de production agricole et sont reflétés, par l'intermédiaire des quantités, dans le comportement des prix à travers le temps. En supposant que les gouvernements n'établissent pas un prix pan saisonnier, la configuration saisonnière générale prévue pour les prix d'une denrée stockable, produite et récoltée une seule fois par an, est à son plus bas niveau annuel immédiatement après la récolte suivie d'une hausse graduelle des prix, proportionnelle aux coûts de stockage, tout au long de l'année jusqu'à l'approche de la prochaine récolte. Ceci peut être graphiquement illustré comme suit. Figure2 : caractère saisonnier des prix d'une denrée stockable29(*) Prix Ps Coût de Pr stockage Temps Pr : prix à la récolte, Ps : prix maximal par saison.
* 19 Glossaire économique (A. Smith). * 20 BRUNO A., Dictionnaire d'économie et des sciences sociales, 2eme édition, France sept. 2010 * 21 COMBE E., Economie et politique de la concurrence, éd. Dalloz 2008, PUF Paris * 22 CHRISTOPHE D. , L'économie en quelques mots, éd. Boeck et larcier 2002, P174 * 23 R. BADOUIN, op.cit, P425 * 24 SEMACUMU G., Politique agricole et alimentaire, cours, inédit FSEG, L2, UNIGOM, 2015-2016. * 25 R. BADOUIN, op. cit. P427 * 26 R. BADOUIN, op.cit. P436 * 27 John M. S. et Radjao R. L'analyse des prix agricoles, Cotonou, 2008, P2 * 28 SENZIRA P. Economie politique II, cours, inédit, G2 FSEG, UNIGOM, 2012-2013 * 29 Goetz et Weber, L'analyse des prix agricoles, Michigan stat university, East Lansing, Michigan, USA, 1986, P13 |
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