Introduction
Partout dans le monde, la production de déchets est
inhérente aux activités humaines, qu'elles soient domestiques,
agricoles, industrielles ou commerciales. Mais, en Afrique comme partout, ce
n'est qu'en milieu urbain qu'elle devient véritablement une
problématique publique. Le taux de croissance démographique et le
revenu par habitant augmentent entrainant ainsi l'augmentation de la
quantité de déchets produits. Cette croissance constitue une
menace pour l'environnement et pour la santé de la population. La
population joue ainsi un rôle principal et est considéré
comme un facteur important de la dégradation de l'environnement. Comme
pour être en phase avec le rythme de cette croissance rapide, des mesures
efficaces doivent être prises dans les pays en voie de
développement.
Principalement au Bénin, la question essentielle
relève du financement parce que les ressources mobilisées
semblent ne pas couvrir les charges de la filière de gestion des
déchets. Or sans une préoccupation économique en son sein,
tout système de gestion des déchets des communautés
urbaines risque de déboucher sur des problèmes de tout genre, en
l'occurrence des problèmes financiers; des problèmes
d'hygiène; des problèmes de santé publique et
environnementale.
Dans le cadre du programme de la gestion des déchets,
la mairie de Cotonou a adopté une politique environnementale afin de
répondre aux grands problèmes causés par les
déchets aux arrondissements. Ce programme est fondé sur
l'enfouissement technique comme mode d'élimination des déchets
à travers la construction de 13 points de regroupement et
l'éradication totale des déchets sauvages. L'autre Axe de ce
programme vise a déterminé les moyens et les équipements
nécessaire pour la mise en oeuvre de cette politique par les directeurs
de la gestion des déchets urbain au sein de chaque arrondissement.
Pour un bon aspect de l'environnement, il est aussi important
que les premiers producteurs de déchets que sont les ménages
participent aux différents systèmes de gestion mis en place. Mais
le constat fait sur le terrain est que les ménages
préfèrent jeter leurs ordures sur les dépotoirs sauvages
(les bas-fonds, les terrains vides, les rues...) plus tôt que de
s'abonner aux structures de pré collectes. Les principaux acteurs des
structures de pré collecte sont les ONG au nombre de 77(source DST
mairie de Cotonou) réparties un peu partout dans la ville. Ces ONG de
pré collecte n'ayant aucune rémunération de la mairie de
Cotonou signent un contrat de paiement d'une somme pouvant encourager les
ménages. Cette somme venant des
Analyse des déterminants du consentement
à payer : cas des ordures ménagères à
Cotonou
ménages constituent le CAP des ménages de
s'abonner au ONG de pré collecte et est mal perçue par les ONG
suite à l'état de service actuel d'enlèvement des
déchets
On se pose alors la question de savoir quels sont les facteurs
qui influencent le consentement à payer des ménages sur ce plan.
La présente étude se propose donc de chercher à connaitre
les déterminants du consentement à payer des ménages.
Dans la section qui suit, le premier chapitre, nous permettra
de fixer les objectifs de l'étude, formuler les hypothèses de
travail, faire le point des connaissances sur les problèmes
identifiés et définir une méthodologie de travail pour la
résolution de la problématique retenue. Tandis que le
deuxième chapitre sera consacré à la collecte des
données, dont l'analyse nous amènera à établir le
diagnostic et à proposer des solutions pour la bonne gestion des
déchets dans la commune de Cotonou.
Réalisée par Carlos AGBAHOLOU et Fidèle
AITCHEDJI 2
Réalisée par Carlos AGBAHOLOU et Fidèle
AITCHEDJI 3
Analyse des déterminants du consentement
à payer : cas des ordures ménagères à
Cotonou CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET INSTITUTIONNELLE DE
L'ETUDE
Section 1 : Cadre théorique.
Ce chapitre est essentiellement consacré à la
présentation de la problématique, des objectifs, des
hypothèses et de la revue de littérature de notre
étude.
I. Problématique de l'étude, objectifs et
hypothèses
1. Problématique
La population urbaine continue d'augmenter à un rythme
très accéléré et les villes elles-mêmes aussi
ne cessent de grandir. Ce gonflement des effectifs des populations en zone
urbaine est dû en majeure partie à l'exode rural. OUATTARA (2002),
à ce sujet, écrit : « La population urbaine croît
à un rythme beaucoup plus accéléré que la
population rurale ». Aussi, renchérit-il « Vers de grands
centres en pleine expansion convergent chaque jour des courants continus de
migration, drainant des ruraux dans un espace très vaste. ».
La problématique de la gestion des déchets dans
les villes des pays en développement en général et
africaines en particulier, s'articule autour de plusieurs facteurs
esthétiques, psychosocial, médico-sanitaires, institutionnels et
techniques. Mais ils sont liés aussi à l'urbanisation et à
l'accroissement fulgurant de la population et de manière
subséquente, à des quantités d'ordures produites par les
ménages en particulier.
Cette problématique a fait l'objet de plusieurs
recherches. Ainsi, l'étude menée par VIGNINOU (2000) rend compte
des insuffisances notées dans le système de gestion des ordures
dans la ville de Porto-Novo. En effet, il révèle de graves
insuffisances dans le pré collecte, la collecte, la mise en
décharge et le recyclage des déchets. Il a montré la
présence de tas d'ordure dans la ville et a constaté que les
parcelles non habitées servent de lieux de décharge, certaines
rues sont jonchées d'ordures, les eaux vannes sont
déversées directement dans les caniveaux et les bas-fonds servent
de réceptacles des déchets.
Dans cette même logique une étude menée
par GBEDO (2002) va plus loin et montre la mauvaise gestion de la
décharge d'Akouédo, source de conflits entre riverains et les
gestionnaires de la décharge à cause des odeurs puantes. Ainsi,
il recommande le traitement des déchets et la création d'un
centre de recyclage.
Réalisée par Carlos AGBAHOLOU et Fidèle
AITCHEDJI 4
Analyse des déterminants du consentement
à payer : cas des ordures ménagères à
Cotonou
La mise en application de la recommandation de GBEDO est un
moyen de lutte contre les problèmes de non abonnement de certains
ménages aux structures de pré collecte ; le mauvais
fonctionnement des services de pré collecte et le coût
élevé de l'abonnement que SISSINTO (2005) a relevé dans la
ville de Porto novo. Elle note l'existence des dépotoirs sauvages dans
la ville notamment dans le premier arrondissement. Il y résulte que
l'enfouissement des déchets, l'incinération et le
déversement des ordures dans la nature sont les principaux modes de
gestion des ordures dans son cadre d'étude.
ATTAHI (1996) va plus loin et montre qu'il serait peine perdue
d'analyser le problème des déchets en se concentrant sur la
description des structures et des moyens. Il faut une analyse politique des
enjeux, des rapports et des stratégies des différents acteurs.
Plusieurs études et projets ont travaillés dans
la perspective de ATTAHI. Notamment le PGDSM élaboré par la
mairie de Cotonou. D'après son dernier rapport les ONG qui assurent la
pré-collecte au niveau des ménages sont au nombre de 77
répartis sur les 95 secteurs de Cotonou. En 2004 elles avaient
générés 687 emplois au profit de 631 hommes et 56 femmes.
Elles servaient 26 075 abonnés portant ainsi le revenu de la
pré-collecte de 212.883.752 FCFA en 2002 à 421.621.000Fcfa.
Dans un entretien que nous avons eu avec le coordonnateur de
la COGEDA, on a souligné le fait que ces chiffres ont connu une
augmentation remarquable mais ne correspondent pas à l'attente des
acteurs de la gestion des DSM à Cotonou et n'exprime pas le vrai visage
de la densité des ménages à Cotonou. On se demande les
différentes raison de cet écart. Nous, nous allons plutôt
en lieu et place de l'analyse politique proposé par ATTAHI faire, une
analyse économique des enjeux et des stratégies des acteurs
à la base. Pour ce faire nous allons principalement étudier le
CAP des ménages afin de répondre à la question suivante
:
Qu'est-ce qui explique l'adhésion des ménages
aux systèmes de gestion des ordures ménagères ?
Nous allons subdiviser cette question en deux sous question
spécifique afin de mieux appréhender les solutions.
Quels sont les facteurs qui déterminent la
décision des ménages à s'abonner aux structures de
pré collecte?
Qu'est-ce qui détermine le montant du consentement
à payer des ménages ?
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à payer : cas des ordures ménagères à
Cotonou
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