I.2. LES MALADIES SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES13
Définition OMS : L'Organisation
Mondiale de la Santé recommande de remplacer l'expression maladies
sexuellement transmissibles (MST) par celle d'infections sexuellement
transmissibles (IST). L'expression infections sexuellement transmissibles a
été adoptée en 1999, car elle tient mieux compte des
infections asymptomatiques. En outre, l'expression est maintenant
utilisée par de très nombreuses sociétés et
publications scientifiques
Elles concernent tout le monde même s'il existe des
populations plus « à risque ». Les étudiants font
partie de cette population dite à risque parce que la plupart d'entre
eux multiplient les partenaires. Elles concernent tout le monde qui
13Sylvie CAVROT PEPERSTRAETE et Coll. : Dossier
sur les infections sexuellement transmissibles, Promotion 2008-2011.
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n'utilise pas de préservatif pour chaque rapport. Que
ce rapport soit vaginal, oral ou anal. Le contact avec des
sécrétions ou des muqueuses porteuses d'une maladie peut
être suffisant pour contracter cette maladie.
Les types d'IST
Ici, nous énumérerons les types d'infections
sexuellement transmissibles en fonction de l'agent causal. Ainsi, nous
distinguerons 3 types d'agents causaux des IST dont le virus, la
bactérie et les parasites.
A) les virus
Dans ce point, nous parlerons de différents virus
incriminés dans les IST hormis le Virus d'Immunodéficience
Humaine (VIH). Ce dernier sera traité dans une section
ultérieurement.
1) Hépatite B
Définition :
L'hépatite B est une maladie virale qui se transmet
essentiellement par voie sanguine ou par contacts sexuels. En cas de blessure,
une contamination par la salive est possible. Une fois dans le sang, le virus
atteint le foie et peut provoquer une inflammation (hépatite) qui se
manifeste par un ictère. La peau et les yeux prennent une coloration
jaune, l'urine devient brune et les selles se décolorent.
Clinique : De nombreuses personnes
souffrant de l'hépatite B n'ont pas de symptômes ou n'en ont que
de légers. Toutefois, certaines personnes présentent des
symptômes semblables à ceux de la grippe ou ont l'ictère
(jaunissement de la peau). Les symptômes de l'hépatite B incluent
:
La fatigue ; la nausée ou les vomissements ; la
fièvre et les refroidissements ; des urines foncées ; des selles
liquides ; le jaunissement des yeux et de la peau (ictère) ; une douleur
au côté droit, pouvant irradier dans le dos.
Examens de dépistage : le
dépistage s'effectue par une simple prise de sang, avec recherche de
l'antigène HBs pour l'hépatite B. Si l'antigène HBs est
présent, il faudra par la suite rechercher la présence du virus
de l'hépatite B dans le sang.
2) Hépatite C
VHC : La majorité des cas seraient séropositifs
essentiellement par voie sanguine. La voie sexuelle n'a pas encore
été formellement démontrée. La prévalence
est supérieure chez les prostituées et les homosexuels (6
à 20%) par rapport à la population générale (0,5
à 1.4%).
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3) Herpès génital
Définition : Il s'agit d'une
infection sexuellement transmissible (IST) caractérisée par
l'apparition de petites vésicules douloureuses sur les organes
génitaux. L'herpès génital est provoqué par un
virus nommé virus de l'herpès simplex (VHS), semblable à
celui qui cause l'herpès labial.
Clinique : Un épisode d'herpès
génital peut durer d'une à quatre semaines.
* Des douleurs ou des démangeaisons dans la
région génitale, qui apparaissent de deux à dix jours
après l'exposition au virus.
* Ensuite, de petites vésicules transparentes
apparaissent dans la région génitale. En s'ouvrant, elles forment
de petits ulcères, qui prendront quelques jours à guérir.
(Localisation chez la femme : vagin, vulve, fesses, anus, col de
l'utérus. Chez l'homme : pénis, scrotum, fesses, anus, cuisses,
urètre).
* Une miction douloureuse, lorsque l'urine entre en contact avec
les plaies.
* Des bosses sensibles à l'aine.
* Le premier épisode d'herpès est parfois
accompagné de fièvre, de fatigue, d'une perte d'appétit et
de maux de tête.
Examens de dépistage : Le
dépistage de l'herpès se fait au moyen de
prélèvement de tissus ou d'une culture d'une vésicule
active ou d'une ampoule. Un test sanguin peut également détecter
les infections à VHS-1 ou à VHS-2.
4) Papillomavirus HPV
Définition
Les papillomavirus humains (HPV) sont un groupe de petits
virus à ADN qui infectent spécifiquement les
épithéliums de la peau ou des muqueuses. Ils induisent
généralement des lésions hyperprolifératives
bénignes telles que verrues, papillomes ou condylomes.
Cependant, certains types de papillomavirus humains sont
associés à des tumeurs malignes, notamment le cancer du col de
l'utérus associé neuf fois sur dix à un papillomavirus. Il
a une évolution favorable et peut être facilement guéri par
un traitement local, mais certaines formes évoluent vers des
lésions plus sévères et peuvent, après plusieurs
années, dégénérer en cancer.
Clinique
Les femmes présentent au frottis des anomalies de bas
grade : lésions hyperprolifératives (verrues, condylomes,
papillomes) ou une lésion de haut grade (cancer ou tumeur).
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Dépistage
Un test HPV existe, qui détecte la présence des
types de papillomavirus à
hauts risques avant même que les modifications des cellules
cervicales ne soient
visibles. Il permet ainsi d'identifier très
précocement les femmes courant un risque de
développer un cancer du col de l'utérus.
Si le dépistage du papillomavirus est positif, cela ne
signifie pas pour autant
que vous aurez forcément un jour un cancer du col de
l'utérus. Ce résultat donne des
informations précieuses sur les risques potentiels que
vous pouvez courir et permet
à votre médecin de mieux vous surveiller. Tout
signe d'apparition de la maladie sera
détecté plus rapidement et permettra la mise en
place d'un traitement efficace. En
revanche, si le dépistage du papillomavirus est
négatif, vous êtes rassurée que vous
courez un risque négligeable de développer un
cancer du col.
Population à risque
Les facteurs de risques de MST habituellement retrouvés
sont entre autres :
> Bas niveau socio-économique,
> Jeune âge (86 % des cas incidents avant 30 ans) et
précocité des rapports,
> Multiplicité des partenaires,
> Prostitution,
> Population carcérale,
> Tabac, drogue, alcool,
> L'existence d'une première MST.
Moyen de prévention
> Avoir une bonne hygiène intime, bien rincer et
sécher correctement la région
génitale.
> Éviter l'utilisation de produits parfumés
(savons, bains moussants, papier
hygiénique, tampons ou protège-dessous).
> Éviter d'utiliser les douches vaginales
régulièrement, à des fins hygiéniques.
Les douches vaginales modifient l'équilibre naturel de
la flore vaginale.
> Ne pas utiliser de déodorant vaginal.
> Changer régulièrement les tampons et les
serviettes hygiéniques.
> Porter des sous-vêtements de coton (éviter le
nylon).
> Laver les sous-vêtements avec un peu d'eau de Javel
dans l'eau chaude pour
tuer les micro-organismes.
> Dormir sans sous-vêtement pour laisser l'air circuler
autour de la vulve.
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> Éviter de porter des pantalons trop serrés et
des bas de nylon.
> S'essuyer de l'avant vers l'arrière après
les selles pour éviter la propagation de bactéries du rectum au
vagin.
> Éviter de garder un maillot de bain
mouillé.
> Si nécessaire, avoir des relations sexuelles
protégées.
5) Le cytomégalovirus
Définition
Virus de grande taille (environ 80 à 100
nanomètres), Cette famille de virus se caractérise par le fait
qu'ils peuvent persister longtemps à l'état latent dans les
ganglions nerveux.
L'infection par cytomégalovirus est répandue dans
le monde entier.
L'infection du nouveau-né est relativement courante : 1
cas pour 100 naissances en France. Il n'existe néanmoins des
séquelles que pour environ 1 cas pour 1000 naissances.
Le cytomégalovirus a été trouvé
chez des sujets atteints de tumeurs bénignes ou malignes et tout
particulièrement de sarcome de Kaposi et du sida. En effet, ce virus
possède un effet immunodépresseur (il diminue les
capacités de défense de l'organisme) et induit une
sensibilité supplémentaire aux infections appelées
opportunistes.
Localisation
Les cytomégalovirus résident dans les glandes
salivaires ainsi que dans les lymphocytes B. (variété de globules
blancs) pour le virus Epstein-Barr.
Ce virus peut être mis en évidence dans le
sperme, l'urine, la salive, les fèces, les sécrétions
situées au niveau du col de l'utérus (surtout pendant la
grossesse) et dans le lait maternel.
Facteurs déclenchant
Ces virus sont susceptibles de diminuer les défenses
immunitaires de l'organisme suite à :
> Un traumatisme sévère
> Une émotion
> Un déséquilibre psychoaffectif important
> Une infection
> Toute raison susceptible d'être à l'origine
d'une diminution des réserves
énergétiques de l'organisme
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Ces virus peuvent être réactivés à
n'importe quel moment.
Pathologies
Cette famille de virus provoque des maladies plus ou moins graves
suivant les individus.
Ainsi, les nouveau-nés, les immunodéprimés
(malades atteints du sida), les individus transplantés, les malades
atteints de cancer du sang, les cancéreux, etc., sont plus enclins que
d'autres à avoir une infection.
Il semble également que certaines couches de la population
développent plus facilement des infections à herpès virus
que d'autres (raisons inexpliquées pour l'instant).
Transmission
Elle se fait entre autres par l'intermédiaire d'une
transfusion sanguine massive, d'une transplantation d'organe, par un rapport
sexuel (notamment homosexuel).
D'après Martin S. Hirsch (dans le new England J Med),
quand un enfant infecté introduit le cytomégalovirus dans un
foyer, 50 % des membres réceptifs de la famille se contaminent dans les
six mois suivants.
Syndrome mononucléosique
C'est le symptôme le plus habituel de l'infection à
cytomégalovirus. La maladie peut durer jusqu'à 6 semaines et se
caractérise par :
> une hyperthermie (fièvre élevée
prolongée) avec frissons
> une asthénie (fatigue importante)
> des malaises de temps à autre
> des myalgies (douleurs musculaires)
> des céphalées (maux de tête)
> une augmentation de volume de la rate
(splénomégalie).
> une éruption cutanée ressemblant à une
scarlatine (5 % des patients)
> un ictère (5% des cas)
> une méningite
Infection congénitale (pendant la grossesse)
Elle touche le foetus et prend soit des formes inapparentes, soit
des formes sévères. Si la maman a eu une première
infection pendant la grossesse, la maladie des inclusions cytomégaliques
peut se développer chez environ 5 % des foetus infectés.
L'infection se traduit par :
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> des pétéchies : petites taches de purpura de
très petites dimensions.
> une hépatosplénomégalie : augmentation
de volume de la rate et du foie
> un ictère (jaunisse) dans environ 64 % des cas
> un retard de croissance intra-utérin (pendant la
grossesse)
> une microcéphalie : taille du crâne
inférieure à la norme
> des calcifications cérébrales (présence
de dépôts minéraux dans le cerveau)
> une prématurité (l'enfant naît avant
terme) dans environ 30 à 50 % des cas.
Evolution de la maladie
- Environ 10 à 20 % des enfants infectés ne
présentent pas de signe à la
naissance mais développent par la suite des troubles
auditifs, une atteinte
oculaire, dentaire et psychomotrice lors des premières
années de leur vie.
L'évolution des enfants présentant la forme
sévère d'infection à cytomégalovirus est mauvaise
et s'accompagne d'une mortalité de 20 à 30 %. Les enfants
survivants présentent un retard intellectuel associé à une
surdité.
Diagnostic différentiel
Il ne faut pas confondre cette maladie avec :
- la rubéole
- la toxoplasmose
- la syphilis
- une atteinte par herpès simplex
- une septicémie due à une bactérie
B) Bactéries
1) Syphilis
Définition
La syphilis est une infection bactérienne
qui se traduit par un chancre au niveau des muqueuses
génitales, anales ou buccales. La maladie est extrêmement
contagieuse : 30 à 40 % des partenaires d'une personne infectée
risquent de développer à leur tour l'infection dans les 30 jours
qui suivent le rapport sexuel.
Dans sa forme primaire, elle disparaît d'elle-même
au bout de 3 à 6 semaines. Sans traitement elle évolue en
syphilis secondaire et dure 6 à 24 semaines, s'accompagnant
d'éruptions cutanées sur le torse, les paumes ou les plantes de
pied et/ou les muqueuses.
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La syphilis latente est le troisième stade. Elle peut
provoquer des complications neurologiques, oculaires, des atteintes
cardiovasculaires ou ostéo-articulaires. La maladie est cependant
facilement traitable à l'aide d'une seule injection de
pénicilline, mais difficile à repérer lorsque ses
symptômes ne sont pas apparents.
Clinique
La syphilis peut mimer grand nombre d'affections
cutanées ; c'est à juste titre que l'on peut la qualifier de
grande simulatrice.
Le premier symptôme est une irritation indolore
apparaissant sur le pénis, le vagin, la bouche, l'anus ou les mains.
L'état peut évoluer en fièvre, maux de gorge,
éruptions sur le corps, les mains ou les pieds. Sans traitement, la
syphilis peut entraîner de graves complications cardiaques, cervicales ou
autres. Un bébé né d'une mère syphilitique peut
décéder à la naissance ou souffrir de malformations.
La période primaire est marquée par le chancre :
au niveau du gland, c'est une érosion plane, lisse, indolore, rose
jambonné, reposant bientôt sur une base indurée.
L'adénopathie inguinale apparaît au bout d'une semaine, elle est
unique ou multiple.
La période secondaire peut s'étendre du
2èmemois à la 4èmeannée. La
première floraison est marquée de quelques signes
généraux (fièvre, céphalées, douleurs
osseuses) et comprend des polyadénopathies et une éruption
difficile à voir : la roséole. Elle est faite de macules rose
pâle, disparaissant en 6 à 8 semaines sans séquelle (sauf
parfois au niveau du cou ; collier de Venus). Des érosions muqueuses
(également contagieuses) se voient au niveau de la bouche et des
muqueuses génitales. Une alopécie en clairière est
possible. La syphilis de 2èmefloraison comporte des
syphilides (ensemble des manifestations cutanées de la syphilis en
dehors du chancre) papulosquameuses cuivrées, à base
indurée, prédominant aux orifices, aux paumes des mains et
plantes des pieds.
La période tertiaire, après 2 à 3 ans,
comprend des lésions localisées et destructrices (gommes) ou de
sclérose, les leucoplasies siègent sur les muqueuses. Des
atteintes viscérales sont possibles : aortite, tabès (affection
consécutive à la syphilis : atteinte de la moelle
épinière, troubles de la motricité et violentes douleurs),
paralysie générale, névrite optique
rétro-bulbaire.
Examens de dépistage
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Le tréponème se recherche (à partir d'un
grattage du chancre, d'une ponction ganglionnaire, d'une lésion
cutanée ou muqueuse de la période secondaire) Sérologie
réaction de Bordet-Wassermann
Population à risque
Cette pathologie est intimement liée aux conduites
à risque de maladie sexuellement transmissible, en particulier avec
l'épidémie de sida et dans les milieux où sévit la
toxicomanie.
L'épidémie touche principalement des hommes
homosexuels ou bisexuels avec 88 % des cas déclarés, près
de la moitié étant également porteur du virus du Sida. Le
risque de transmission du VIH est de 2 à 5 fois plus important en cas de
co-infection. Moyen de prévention
Le dépistage de la syphilis est obligatoire
(sérologie VDRL et TPHA) lors de l'examen prénuptial, et lors du
premier examen de grossesse s'appuyant sur le fait que la transmission
(maternofoetale transplacentaire exclusive) ne se fait qu'exceptionnellement
avant 16 semaines d'aménorrhée.
La prévention de l'infection foetale repose sur : la
prévention primaire de la syphilis (information vis-à-vis des
maladies sexuellement transmissibles, usage du préservatif...) ; le
diagnostic et le traitement précoce de l'infection maternelle, une
syphilis récente et traitée de façon adaptée avant
20 semaines d'aménorrhée s'accompagnent d'un risque quasiment nul
d'infection congénitale.
2) Gonocoque
Définition
La blennorragie ou gonorrhée (appelée aussi
familièrement chaude-pisse) est une infection bactérienne grave
si elle n'est pas traitée promptement.
Elle se transmet par contact direct,
généralement sexuel, avec les sécrétions
génitales, anales et orales d'une personne infectée.
Le gonocoque ou Neisseria gonorrheae est un diplocoque à
Gram négatif.
Clinique
Chez l'homme : Urétrite symptomatique,
épididymite et prostatite. Les signes rencontrés sont les
brûlures urinaires, les dysuries, hématuries, des
écoulements purulents au niveau du méat, douleurs
éjaculatoires, douleurs scrotales et ténesme rectal.
Le toucher rectal note une prostate augmentée de volume et
douloureuse.
La palpation scrotale trouve un cordon épididymaire
douloureux.
19
Chez la femme souvent asymptomatique on doit
l'évoquer et rechercher le
gonocoque devant des leucorrhées jaunes, verdâtres,
purulentes surtout si elles sont
associées à une urétrite ou une
bartholinite. Le gonocoque représente encore 10 %
des salpingites aiguës.
Dépistage
Le dépistage de la gonorrhée tant chez l'homme que
chez la femme nécessite
un écouvillonnage de la zone infectée ou un
échantillon d'urine.
Population à risque
(Idem que HPV)
Moyen de prévention
(Idem que HPV)
3 ) Chlamydiose
Chlamydia trachomatis, transmis de façon sexuelle, a
comme le gonocoque un tropisme pour les cellules du col utérin.
L'infection est le plus souvent latente ou donnant lieu à une cervicite
modérée avec prédominance de lymphocytes. Elle se
répand lors des changements de partenaire, dans les années qui
suivent les premiers rapports sexuels, c'est donc chez les jeunes de moins de
25 ans qu'elle est la plus fréquente.
Des recherches systématiques faites dans les voies
génitales basses par des Centres de Planification Familiale ont
montré en France une fréquence de près de 20 % chez les
moins de 20 ans, 10 % de 20 à 25 ans, 5 % au delà. Dans 70% des
cas il n'y a pas de signes fonctionnels ou cliniques. Ces chiffres ont
évolué sur les dix dernières années avec une
diminution sur les dernières années du siècle du fait de
l'effet « préservatif » et une reprise depuis 2 ans.
Définition : Chlamydia trachomatis
Nom d'une bactérie responsable d'infections de
l'urètre chez l'homme et d'une vaginite chez la femme. Deux
circonstances en font une MST redoutable : une fois sur dix elle ne se
manifeste par aucun signe alarmant, et sa détection dans les
écoulements de la verge ou les pertes vaginales est extrêmement
difficile. Sa fréquence est considérable et chez la jeune femme
elle est la première cause de stérilité et de grossesse
extra-utérine.
Clinique
20
L'exclusion du dépistage systématique des
infections à chlamydia dans l'ensemble de la population de l'examen
médical périodique, mais qu'il ne disposait pas suffisamment de
données pour recommander l'inclusion ou l'exclusion du dépistage
dans les groupes à haut risque, alors que dans le cas du
dépistage chez les femmes enceintes, les données étaient
acceptables.
Dépistage
Le dépistage systématique des M.S.T. et en
particulier des chlamydioses est un des éléments majeurs de la
prévention de la pathologie tubaire féminine. De nombreuses
études ont montré que l'infection se répand dans la
population jeune dans les cinq années qui suivent les premiers
rapports.
Un dépistage se fait sur le premier jet d'urine ou sur
auto-frottis vulvo-vaginal. Population à risque
(Idem que HPV)
Moyen de prévention
(Idem que HPV)
4) Lymphogranulomatose
vénérienne
Définition :
La lymphogranulomatose vénérienne (LGV) est une
infection due aux bactéries Chlamydia trachomatis (CT). La
transmission de la LGV est le plus souvent observée lors des
pénétrations anales, vaginales ou buccales non
protégées.
Clinique :
Après l'exposition à l'infection, les
symptômes peuvent commencer à apparaître dans les 3 à
30 jours qui suivent. Une plaie ou une enflure indolore peuvent
apparaître à l'endroit où les bactéries ont
pénétré dans l'organisme : le vagin, le pénis, le
rectum, le col de l'utérus ou la bouche. Comme cette lésion n'est
pas douloureuse, et qu'elle peut être interne ou se résorber sans
traitement, il arrive que la personne infectée ignore son état.
Vous pouvez alors avoir une fièvre légère ou des frissons,
ou éprouver de la fatigue ainsi que des douleurs musculaires et
articulaires. À ce stade, les ganglions lymphatiques de la région
infectée (aine, anus, cou) enflent et deviennent douloureux. Si
l'infection a été acquise lors de rapports sexuels anaux, vous
pourriez avoir des pertes sanguinolentes ou purulentes à l'anus.
Examens de dépistage :
21
Pour faire un test de dépistage, le médecin peut
prélever des échantillons du vagin, de l'anus, du pénis ou
de la bouche, selon le siège de vos symptômes et le type de
rapports sexuels que vous avez eus récemment. Il se peut aussi qu'une
prise de sang soit demandée.
5) Candida albicans
Définition
Candida albicans est l'espèce de levure la plus
importante et la plus connue du genre Candida. Elle provoque des infections
fongiques (candidiase ou candidose) essentiellement au niveau des muqueuses
digestive et gynécologique. Les candidoses sont une cause importante de
morbidité chez les patients immunodéprimés comme les
patients atteints du sida, les patients cancéreux sous
chimiothérapie ou après transplantation de la moelle osseuse. Les
candidoses orale et oesophagienne sont fréquentes chez le patient
atteint du sida. Lorsque Candida s'infiltre dans le flux sanguin, l'infection
devient systémique et on parle alors de candidémie. Les
candidémies sont caractérisées par une mortalité de
l'ordre de 40%. C. albicans peut donner également une multitude d'autres
infections car il s'agit d'un pathogène opportuniste très
polyvalent, il peut être responsable d'infection superficielle
cutanée, causer un érythème fessier chez les
nouveau-nés, une bronchopneumonie et/ou une pneumonie, une vaginite, une
balanite ou être responsable d'infections profondes.
C. albicans est un organisme vivant à l'état
naturel dans la bouche et le tube digestif de l'être humain. On le
retrouve chez 80% de la population, et il n'entraîne habituellement
aucune maladie ou symptôme en particulier. C'est un organisme commensal
saprophyte.
Au laboratoire médical, la culture en boîte de
Petri des Candida donne des colonies qui sont grandes, rondes, de couleur
blanche ou crème (albicans signifie 'blanchâtre').
Clinique
Les candidoses cutanées se traduisent avant tout par des
intertrigos des grands plis (plis inguinaux, abdominaux, sous-mammaires,
axillaires, interfessiers) et de petits plis (commissure labiale, anus, espaces
interdigitaux, rarement interorteils). * Les symptômes sont identiques:
la lésion débute au fond du pli et s'étend de part et
d'autre sur les surfaces cutanées adjacentes:
Chez l'homme, les infections par trichomonas sont le
plus souvent très discrètes mais peuvent néanmoins
s'accompagner :
22
- habituellement, la peau est érythémateuse,
d'aspect vernissé et suintant, fissurée
au fond du pli qui est recouvert d'un enduit blanchâtre.
- parfois, les lésions cutanées sont sèches
et desquamatives.
Examens de dépistage
Pour identifier C. albicans, certains milieux peuvent être
utilisés dès
l'isolement et grâce à un substrat chromogène
ou fluorescent, ils distinguent cette
espèce des autres levures en détectant des enzymes.
L'intérêt réside dans la rapidité
du diagnostic et dans le dépistage des associations de
levures.
Population à risque
Cfr supra (HPV)
Moyen de prévention
Cfr supra (HPV)
C) Parasites
1) Trichomonas :
Définition :
Le parasite (le trichomonas) entraîne chez la femme des
pertes malodorantes,
verdâtres. C'est la moins grave des IST et
elle entraîne une démarche de soins
rapide. Les rapports sexuels doivent être
impérativement protégés pendant toute la
durée du traitement.
Clinique :
Chez la femme :
- Ecoulement vaginal abondant de coloration verte tirant sur le
jaune et de
consistance mousseuse et généralement malodorante
à l'origine de rougeur et
de vif prurit (démangeaison)
- Douleurs du périnée, dans les cuisses.
- Dyspareunie qui est une douleur au moment du rapport sexuel
chez la femme
sans qu'il existe une contracture de la vulve, cette douleur
pouvant être
persistante, permanente ou intermittente.
- Dysurie associée à des brûlures pendant les
mictions qui sont trop fréquentes
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- D'un écoulement urétral de nature mousseuse
s'accompagnant quelquefois de pus
- Des rougeurs et des gonflements autour de l'orifice
urétral au niveau de la verge
- Des dysuries
- Des pollakiuries modérées
- Des douleurs du bassin quelquefois plus ou moins
importantes.
Examen de dépistage :
Le diagnostic se fait en examinant un
prélèvement frais (prélèvement vaginal ou goutte
urétrale) au microscope. Les trichomonas sont reconnus à leurs
mouvements et à leur morphologie. Chez l'homme, le dépistage
pourra être fait par recueil de la première goutte du méat
le matin avant toute miction, ou encore par massage prostatique.
2) Oxyurose Vulvaire :
Définition :
Les oxyures sont de petits vers contaminant la vulve depuis le
tube digestif. Ils peuvent être transmis au partenaire au cours des
relations sexuelles. Néanmoins, la contamination se fait aussi par
l'ingestion d'aliments souillés par des oeufs d'oxyures.
Clinique :
Les larves femelles pondent leurs oeufs à la marge de
l'anus entraînant un prurit anal le soir au moment de la fixation des
vers. Cela cause des troubles du sommeil et de l'humeur chez l'enfant.
Cette infection peut aussi causer des douleurs abdominales,
des troubles du transit ainsi que des vulvo-vaginites chez la fillette.
Examen de dépistage :
Le diagnostic se fait par l'observation de petits vers fins et
mobiles à la surface des selles ou par Scotch-test le matin avant la
toilette.
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