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Utilisation des préservatifs dans la lutte contre les IST et VIH/sida en milieu universitaire.

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par Marcel BAHATI RUSIMBUKA
IST-Goma - Licence 2014
  

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INTRODUCTION

0.1. Problématique

De tous les continents, c'est en Afrique que les IST/VIH-SIDA se propagent le plus rapidement. En dépit d'une inflexion à la baisse de leur vitesse de propagation relevée ces dernières années, les projections de l'ONUSIDA et de l'OMS continuent de faire craindre le pire si des actions toujours plus énergiques ne sont pas prises afin de faire face à la menace.1

Dans le cadre de la lutte contre les IST/VIH/sida, la plupart de pays africains se sont dotés d'un Conseil National de Lutte contre le sida (CNLS) et d'un Programme National de Lutte contre le Sida (PNLS) dont la vocation première est de prévenir la transmission du VIH et d'en freiner la propagation. En appui à cette réaction des Etats, de nombreux organismes internationaux multiplient, grâce aux médias de masse, des actions d'information, d'éducation, de sensibilisation et de marketing social non seulement pour faire prendre conscience des risques que représentent les IST/VIH/sida pour la population sexuellement active, mais aussi pour lui fournir à moindre coût, des préservatifs.

Les effets conjugués des interventions multiformes d'éducation et/ou de sensibilisation et les opérations de marketing social du préservatif ont concouru à faire prendre à la population sexuellement active une conscience de plus en plus grande du risque d'être infecté par le VIH et à rendre le préservatif plus proche d'elle. Cependant, force est d'admettre qu'en dépit de ces actions, le véritable changement de comportements, notamment l'utilisation consistante du préservatif lors des rapports sexuels à risque, tarde à s'opérer et à s'enraciner dans les réflexes de cette population, de sorte que la menace que constitue le VIH/sida continue de peser lourdement sur elle.2

Dans leur explication des résistances au changement de comportements sexuels dans les sociétés africaines, plusieurs auteurs ont avancé que les programmes de sensibilisation mis en oeuvre jusqu'alors dans ces sociétés ne sont

1URD (2006) «Prévalence du VIH chez les jeunes, connaissances attitudes et pratiques en matière de VIH/SIDA auprès de la population générale au Togo et sur la disponibilité et l'accès au préservatif» ; Rapport d'étude, Lomé, Mars 2011, p1.

2 Idem

2

parvenus, ni à affaiblir les préjugés défavorables dont le condom est victime, ni à vaincre les réticences sans fondement de nombreux individus à se protéger lors des rapports sexuels. Aussi, compte tenu de la pluralité des contraintes liées à l'utilisation du condom, des conditions différentielles de vie des individus et de la diversité des expériences sexuelles, il importe de promouvoir dans chaque contexte social, un programme de sensibilisation adapté qui aurait pour vocation, non seulement d'informer et d'éduquer la population sexuellement active sur les risques de contracter les IST/VIH/sida, mais aussi de corriger, voire d'annihiler, les idées et perceptions fausses ou non fondées qu'une partie de cette population continue d'entretenir sur le VIH/sida et le préservatif. En clair, selon le contexte social, les programmes de lutte contre les IST/VIH/sida, gagnent à intégrer des actions de sensibilisation qui donnent du préservatif une image plus favorable et qui accroissent son acceptation par les individus sexuellement actifs.3

Tous les jours au cours de l'année, l'humanité toute entière et la RDC en particulier subissent le drame provoqué par d'innombrables décès dus à l'impact des MST et celui de l'infection à VIH/SIDA qui frappe toutes les couches de la population mondiale et surtout les jeunes.

Selon le rapport publié par l'ONUSIDA en 2006, on estime que 38,6 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde, 2,8 millions de décès dus au SIDA et 4,1 millions (3,4-6,2 millions) des nouvelles infections du VIH au cours de l'année 2005.4

D'après les estimations, en 2012, 35,3 (32,2-38,8) millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde. On constate une augmentation par rapport aux années précédentes due à l'augmentation du nombre de personnes sous thérapie antirétrovirale. À l'échelle mondiale, 2,3 (1,9-2,7) millions de nouvelles infections à VIH ont été signalées, soit un recul de 33 % par rapport aux 3,4 (3,1-3,7) millions de 2001. Les décès liés au sida enregistrent également une baisse, passant de 2,3 (2,12,6) millions en 2005 à 1,6 (1,4-1,9) million en 2012.5

En Afrique on comptait en 2009 plus de 25 millions de séropositifs et elle héberge environ 70% des personnes infectées de la planète. La pauvreté,

3 URD (2006) op.cit.

4 MIZABA MAKELELE Bernard : Utilisation des préservatifs en milieu universitaire, cas de la faculté de Médecine de l'UNIGOM, TFC, 2006-2007, Inédit.

5 ONUSIDA ; Rapport sur l'épidémie mondiale de SIDA ; 2013, p4.

3

l'inégalité entre les sexes et le déplacement des personnes du fait d'un conflit ou d'une catastrophe naturelle constituent les facteurs socioéconomiques susceptibles d'accroître la vulnérabilité des personnes à l'infection du VIH.6

En 2011, on estimait à 69% des cas des infections en Afrique.

En RDC, la prévalence du VIH/SIDA était de 3,5% en 2005, de 4% en 2006 et dans la partie Est du pays, précisément dans la ville de Goma, en 2005, la prévalence du VIH/SIDA était de 5,8%.7

Au cours de l'année 2007, la RDC présentait une prévalence du VIH/SIDA de 4,3% par rapport au monde, avec 6,7% de nouvelles infections à VIH.8 Dans la province du Nord-Kivu, la prévalence, au cours de cette année était de 3,5%.9

Durant l'année 2011, la prévalence du VIH en RD Congo était de 2,57%10 dans la population générale ; et toutes les provinces étaient frappées. Hommes ou femmes, jeunes ou vieux, tous paient un lourd tribut à cette maladie. La situation s'est aggravée davantage avec l'état de troubles civils qui a sévi dans le pays surtout à l'Est de la République. Les mouvements de personnes réfugiées et déplacées (Rwanda, Burundi, Ouganda), dont la séroprévalence est difficile à évaluer à cause de leur mobilité et de leur précarité, ainsi que les actes de viol trop fréquents ont augmenté l'impact du SIDA dans la population.11

Aujourd'hui, cette pandémie a fait des ravages et s'est imposée au pays comme l'un des problèmes prioritaires de développement au regard de sa vitesse de propagation et des conséquences dévastatrices sur le plan économique et socio-sanitaire du pays.12

Vue cette tendance d'augmentation de la prévalence au fil des années, le choix d'un moyen de prévention contre cette pandémie du VIH/SIDA s'avère indispensable pour arrêter la contamination des personnes non encore infectées.

Ce choix dépend de plusieurs facteurs comme l'âge, le sexe, la religion, la culture et la catégorie socioprofessionnelle.

6 Rapport ONUSIDA 2009 ; 09 AIDS Epidemic Update.

7 Province du Nord-Kivu : Document de stratégie de réduction de la pauvreté, décembre 2005, p65.

8 Rapport du PNMLS : LUTTE CONTRE LE VIH ET LE SIDA EN RDC, REALISATIONS ET DEFIS, 2008.

9 Idem

10 PNMLS : Rapport d'activité sur la riposte au VIH/SIDA en RD Congo, 2012, p5.

11 Médecins d'Afrique : « Sensibilisation VIH à Goma/ Nord Kivu dans le cadre de la Journée Mondiale

de Lutte contre le VIH », Rapport d'activités, Décembre 2011, p2.

12 Idem

4

Parmi les moyens envisagés pour la prévention des populations contre les infections, l'utilisation des préservatifs est encore le meilleur mais elle suscite une longue observation au sein des groupes d'individus.

Si nous observons la prévalence du VIH à l'Est de la RDC, elle nous montre que la pandémie continue à infecter d'autres personnes, or l'utilisation des méthodes locales, surtout l'utilisation systématique et correcte du préservatif masculin en latex est préconisée comme l'un des principaux moyens d'interrompre la propagation des MST et l'infection à VIH.

Mais, vue la difficulté qu'ont de nombreuses femmes à convaincre leur partenaire d'utiliser le préservatif masculin, le préservatif féminin offre aux femmes une possibilité supplémentaire importante de se protéger elles-mêmes et leurs partenaires des grossesses non désirées et des infections sexuellement transmissibles.

Les étudiants étant classés parmi les catégories socioprofessionnelles à risque vis-à-vis de ces infections (population sexuellement active) et économiquement active, cette discussion ne les épargne pas.

C'est ainsi que pour bien évaluer leurs savoir, savoir-être et savoir-faire sur l'utilisation des préservatifs, notre travail s'articulera autour d'une problématique basée sur les questions suivantes :

- Les étudiants ont-ils des connaissances suffisantes en matière des préservatifs ?

- Quels comportements adoptent-ils face aux IST et VIH/SIDA ?

- Les étudiants connaissent-ils l'utilité (avantage) des préservatifs ?

- Les-utilisent-ils ? Entre le condom et le préservatif féminin, lequel est le plus utilisé par les étudiants ?

- Depuis combien de temps les utilisent-ils ?

- Les variables âge, religion, facteurs sociaux et personnels influencent-ils la non-utilisation des préservatifs ?

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery