Annexe 2
Entretien Maxime, le 12 mars 2015
(habillé décontracte, entretien dans son
appartement, à mon arrivée, il me prévient, en me montrant
la cuisine, qu'il me conseille de ne pas y entrer, il qualifie cette
pièce de « No man's land », effectivement, c'est une cuisine
ouverte et je m'aperçois des dégâts, rien n'est
rangé, la vaisselle déborde de l'évier, Maxime m'explique
que ce sont les restes d'une soirée qu'il a fait chez lui (il est un peu
la terre d'accueil des soirées de sa promo, selon ses dires) et qu'il
n'a pas encore rangé. Je lui demande si c'était hier, il me dit
que non, ça datait d'une semaine (nous étions jeudi).
C : Donc je t'explique le but, dans l'idéal il faudrait
que ce soit comme une conversation, que tu me racontes ta vie en fait,
j'essayerais d'intervenir le moins possible. On va plutôt commencer par
le informations générales, ta vie, ton parcours, tes parents, ce
qu'ils font, ce que tu as vécu, ton parcours scolaire, ce genre de
chose.
Maxime : Moi je suis né à Paris, je suis
arrivé à La Rochelle à l'âge de 2 ans et demi, j'ai
fait là-bas toutes mes études jusqu'à ma deuxième
année de prépa, donc jusqu'à ma L2, j'étais en
prépa physique chimie. Pouf, je passe les concours d'école
d'ingénieur, je débarque au mans et là j'suis en M1,
école d'ingénieur généraliste mais je me suis
spécialisé dans les matériaux, tout ce qui est dans la
modélisation moléculaire, polymère, tout ça, tout
ça. Voilà.
C : d'accord, et tes parents, ils font quoi ?
Maxime : Mon père travaille aux impôts et ma
mère est gestionnaire de comptes à La Poste. Voilà.
C : Et tu t'entends bien avec eux, pas de souci particulier ?
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- V -
Maxime : Ah oui nickel, ça a toujours été
bien ouais jamais de gros conflit mais je ne dévoile pas toute mon
intimité à mes parents, on est souvent dans de bons termes et les
problèmes se résolvent de manière calme donc pas de souci
à ce niveau là, voilà.
C : D'accord, donc une situation familiale assez confortable,
et au niveau financier c'est pareil ?
Maxime : Ouais je n'ai pas à me plaindre, ils ne
roulent pas ni en Jaguar ni en Bentley mais oui je n'ai pas à me
plaindre.
C : donc après au niveau de l'utilisation des
réseaux sociaux ?
Maxime : Ouais ?
C : les réseaux sociaux en général.
Maxime : alors je ne suis pas sur Twitter, euh, j'suis sur
Facebook, je l'utilise tous les jours pour rien, enfin à part pour
parler mais sinon c'est plus pour passer le temps, voire même, il y a un
petit côté addictif quand même, des fois c'est un peu un
réflexe d'y aller. J'suis assez mitigé sur les réseaux
sociaux, les problèmes d'intimité.
C : t'es que sur Facebook ?
Maxime : Sinon y a quoi d'autre ?
C : Instagram, après les réseaux un peu plus
professionnels comme LinkedIn, ou
Viadeo ?
Maxime : Oui j'ai Linkedin
C : J'ai vu qu'il n'y a pas longtemps sur Facebook tu as
posté une annonce pour un stage, donc tu t'en sers aussi
professionnellement ?
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- VI -
Maxime : Oui je m'en suis servie une fois et j'ai eu deux
trois retours donc ça a plutôt fonctionné.
C : J'ai vu que tu avais plus de 500 amis, c'est toi qui
demandes en ami en général ou tu acceptes tout le monde, tu
parles avec tout le monde ?
Maxime : a priori j'accepte tout le monde, enfin quand je
connais les têtes quoi, parce que je trouve que justement c'est la
puissance de Facebook, c'est qu'il n'y a pas vraiment de raison de refuser
puisque le côté sacré de l'amitié sur Facebook a
totalement disparu donc tu vas pas dire à un mec « bah non je
t'accepte pas sur Facebook », enfin ça rime à rien c'est pas
le but de Facebook. Après oui je demande certaines personnes en ami mais
quand j'ajoute des gens c'est dans l'optique de leur parler et de les revoir.
J'ai déjà vu au moins une fois chacun de mes amis Facebook.
C : Et au niveau de tes paramètres de
confidentialité vue que tu m'as parlé juste avant des
problèmes de vie privée etc, t'as modifié quelques trucs
ou pas du tout ?
Maxime : Bah en fait le truc c'est que je suis conscient de
ces problèmes de confidentialité et tout ça mais j'en ai
rien à secouer en fait (rires).
C : Tu pars du principe que tu n'as rien à cacher ?
Maxime : Ouais c'est un peu ça, mais vue que je post
pas beaucoup de trucs sur Facebook, quand je post des trucs c'est soit des
musiques, soit des trucs faits avec des potes, je fous pas de photos de moi
à poil quoi donc je vais pas cacher des photos à certaines
personnes.
C : Et même aux gens avec lesquels tu n'ai pas amis ?
Maxime : Ouais, alors si justement, je me suis fait avoir une
fois parce que j'avais mis un statut qui disait en gros qu'on avait un partiel
de je sais plus ce que c'était,
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- VII -
mécanique je sais plus quoi, et j'avais dit en gros
qu'on allait se faire fister et j'avais pas vu qu'il était public et le
lendemain, mon prof en question, enfin de cette matière vient me voir en
disant « bah dit donc, Mr Guillotte, le fist et tout je sais pas quoi
», donc du coup là je me suis dit « ok ! Va peut-être
falloir que je fasse attention quand même quand je mets des statuts
publics ou juste entre amis. Parce que le prof en fait, il était pas ami
avec moi mais vu que mon statut était public il fait des petits
espionnages. Et donc voilà, maintenant je sais que sur ça je vais
être un peu plus méfiant pour le côté professionnel.
Pour pas salir mon image quoi.
C : Et du coup tu vas être plus méfiant par
rapport à ce que tu publies ou par rapport aux paramètres de
confidentialité que tu as peut-être modifié depuis ?
Maxime : Un peu des deux. A chaque fois que je post un truc,
je fais attention à quel paramètre est engagé,
après je fais aussi un peu attention à ce que je mets mais je me
dis que les paramètres de confidentialité suffisent à
filtrer. Voilà.
C : Et du coup tu t'es inscrit quand ?
Maxime : Sur Facebook ? Houlà, euh, moi et la
mémoire, euh je crois que c'était en 2008 ou 2009.
C : Et tu te souviens pourquoi tu t'es inscrit ?
Maxime : Oui ! J'étais en colo, dans une colo sportive
et y avait une nana, on est resté très potes d'ailleurs, enfin on
s'est un peu perdu de vue mais enfin bon bref, et justement elle, elle
était sur Facebook et elle m'en parle « Oh tu vas voir c'est
génial machin » et puis du coup je me suis dit vas y je m'inscris
et puis voilà. Juste pour suivre le mouv' quoi. Tout le monde n'y
était pas encore mais ça commençait à
émerger beaucoup quoi.
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- VIII -
C : J'ai vu aussi que tu es assez mélomane, tu partages
pas mal de musique, les événements auxquels tu participes, des
festivals électro pas mal, et puis des soirées, tu sors beaucoup,
quel est ton rapport à la fête ?
Maxime : J'ai commencé à sortir en
3ème, bon c'était des sorties avec limite horaire, pas
beaucoup d'argent non plus donc pas beaucoup d'alcool.
C : Et pas de permis ?
Maxime : et pas de permis ouais, mais j'habitais à
côté d`où je sortais donc c'était pas vraiment
handicapant, mais j'ai eu une limite horaire, minuit en général,
jusqu'à la première à peu près. Après en
Terminal, je sortais tous les samedis ou les deux samedis à peu
près. C'était souvent les mêmes genres de sorties. On
allait à l'Harmattan, c'est le nom d'un bar, on prenait une ou deux
bouteilles de punch et on finissait à la plage de temps en temps. En
prépa, je suis pas mal sorti la première année,
c'était un peu scandaleux, je sortais quasiment tous les samedis et
quelques jeudis. Donc ça a pas été pour les notes quoi,
j'étais à Jean Dautet à La Rochelle, j'ai fait mon
lycée et ma prépa là-bas, en plein centre ville et
ça motivait à sortir, d'autant plus qu'il y avait tous les
étudiants qui n'étaient pas de La Rochelle qui avaient tous leur
appart' en plein centre et soirée before en appart' et après on
sortait dans les bars. Enfin ça c'était pour le jeudi car le
samedi j'étais avec mes potes du lycée.
C : Donc tu dissociais vraiment les deux ?
Maxime : Ouais, c'était vraiment deux types de
soirée différente. Avec mes potes de lycée c'était
toujours un peu la même rengaine, c'était, euh, pas mollasson
mais, É parce qu'on se fendait la poire mais on faisait rien en fait,
enfin on faisait pas grand chose. Alors qu'avec les mecs de prépa
c'était un peu plus actif, on allait dans les bars, on allait danser un
peu et tout ça quoi. Mais bon, j'ai quand même validé ma
prépa, scandaleusement. Après, j'ai choisi mes écoles
d'ingénieur, j'ai d'ailleurs hésité à aller
à Paris parce qu'en fait j'étais accepté au Mans en
école d'ingénieur et au Magistère d'Orsay et j'ai dû
faire un choix qui n'était vraiment pas facile parce
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- IX -
que les deux me plaisaient beaucoup. En fait, le
magistère d'Orsay c'était pour faire prof et l'école
d'ingé c'était pour faire ingénieur, les études du
magistère d'Orsay, a priori, m'auraient plus plu que les études
en école d'ingé mais en même temps je me voyais plus
ingénieur que prof. Et donc Le Mans, je déboule, première
fois que je bouge du cocon familial. Donc changement, patati, patata,
très vite, de bonnes rencontres, quelques mois après, en gros,
une équipe qui commence à vraiment se souder avec Louis, Hugo et
tutti quanti.
C : Damien aussi ?
Maxime : Damien aussi mais moins que Louis et Hugo mais il
fait partie de la même tribu quoi. C'est la même tribu mais pour
moi il y a un noyau central avec Louis et Hugo, Damien est plus proche de Louis
que moi je le suis.
C : Et Antoine qui était également dans la
chaîne ?
Maxime : Ouais mais on le voit moins du coup, lui il est dans
une autre tribu (rires), mais bon tout le monde s'entend bien et il y a aucun
problème de mélange. Et donc, très vite on a
enchaîné les soirées avec ce cocon là, avec cette
tribu (rires) et mon foie s'est usé depuis que je suis arrivé au
Mans, mais vraiment ! Parce qu'on avait pas beaucoup de boulot, moi je sortais
de prépa donc ça changeait un peu, le rythme était un peu
plus souple. Sauf à certaines périodes en fait, où il y
avait quand même des moments de gros rush donc là c'était
un peu pas possible de sortir mais y a quand même eu des semaines... Bah
on a fait notamment la semaine du grand chelem l'année dernière
qui consiste à se mettre un murge tous les soirs. Du lundi au dimanche.
Bon on n'a pas fait le dimanche soir, donc j'suis un peu déçu
(rires) mais sinon c'était d'une violence extrême
c'est-à-dire qu'à partir du mercredi déjà c'est
plus ton corps qui répond, t'es comme un robot. A partir du mercredi
parce qu'on s'était déjà pris deux cuites, ça
commençait déjà à bien tirer sur le foie. Mais
c'est une bonne expérience, c'est marrant et puis quand t'as fini la
semaine bah t'es content de te reposer.
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- X -
C : Et pourquoi cette idée ?
Maxime ; Pourquoi cette idée ? Parce que visiblement
c'est une sorte de tradition à l'école, bon, personne ne la
respecte, mais nous on a trouvé ça super fun du coup on s'est
lancé. Mais en plus, on s'est pas dit « tiens cette semaine on fait
la semaine du grand chelem », c'est juste qu'on a commencé à
sortir le lundi, le mardi et puis on a vu que le mercredi on était
encore un peu chauds pour sortir et bah ça s'est fait naturellement,
sans se dire on fait la semaine du grand chelem.
C : Et ça représentait un défi de
réussir à le faire jusqu'au bout ?
Maxime : Ah bah une fois qu'on était lancés oui,
les trois premières soirée c'était pas du tout un
défi mais après on s'est dit, vas y on est lancés, c'est
parti quoi, et à la fin on était super contents de nous.
C : Et qui vous avait parlé de cette tradition ?
Maxime : Je sais plus trop, ça devait être nos
parrains de l'école. Voilà.
C : Et à l'école comment ça se passe pour
toi ?
Maxime : On dirait que tu parles à ton petit
frère (rires). A l'école ça se passe bien, je m'y sens
super bien, bien intégré, je me sens à ma place dans cette
école, la formation me plait, la pédagogie c'est autre chose, les
profs sont pas... enfin, si, les profs sont biens mais au niveau de
l'administration y a eu beaucoup de problème donc c'est un peu
galère pour tout ce qui est organisation et tout ça. En ce qui
concerne mon projet, l'année prochaine je vais partir au Québec,
dès le mois d'août là. En fait, je vais valider un
double-diplôme à la fin de l'année prochaine, j'aurais le
Master de machin nano technologie à Sherbrooke, au Québec, et
j'aurais mon diplôme d'ingénieur en parallèle. Parce qu'il
y a eu une sorte de partenariat entre l'Université de Sherbrooke et
l'ISMANS.
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- XI -
C : Ok, et tu m'as dit que tu étais bien
intégré, on pourrait dire que tu es populaire, si on prend un
terme assez américain ?
Maxime : Ouais on pourrait dire ça je pense, parce
qu'on sort tout le temps donc on se voit souvent, enfin au moins ceux qui
sortent, c'est aussi parce qu'on est une petite école, on est trois fois
cinquante, parce que trois promos de cinquante personnes.
C : Et vous sortez tous ensemble, entre toutes les promos ?
Maxime : Non, alors moi quand j'étais en
première année, on ne sortait qu'avec les première
année, sauf quelques rares fois où ça arrivait qu'on sorte
avec les deuxièmes et troisièmes années, notamment chez
moi quand je faisais des soirées, parce que c'était terre
d'accueil (rires). Et cette année, on est pas mal avec les
troisièmes années du coup, et les premières années
sont pas mal entre eux. J'ai l'impression que c'est souvent 1 ensemble et 2 et
3 ensemble.
C : d'accord, et vous vous êtes parrains aussi des
premières années ?
Maxime : Ouais, et ça se passe bien avec mon fillot,
à vrai dire je le vois pas trop, normalement on est censés
s'entraider pour l'école et tout mais au final pas du tout. Enfin mon
parrain, moi il m'avait filé pas mal d'annales, des cours, il m'a pas
mal aidé, parce que je lui avais demandé. Mon fillot, ça a
l'air d'être une tête donc il a pas trop besoin de moi. Et sinon,
on fait quelques repas de famille de temps en temps, entre parrains et fillots,
entre grands parrains et petits fillots. La dernière fois, on
était chez mon parrain, donc on était tous les trois avec mon
fillot et y avait aussi les collocs de mon parrain donc c'était pas un
tête à tête. Donc c'était bière à la
main, saucisson et Fifa, le bon trio quoi (rires).
C : Et au niveau des jeux d'alcool ?
Maxime : Alors moi je considère vraiment ça
comme un amusement, parce que ces jeux, pour peu que tu sois un petit peu
bourré, tu commences à gueuler, tu rigoles,
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- XII -
voilà, c'est juste marrant, et puis, c'est vrai que
ça soûle plus vite mais c'est pas pour être bourré
plus vite qu'on le fait, c'est juste pour nous amuser. C'est pour partager un
moment avec d'autres personnes. Souvent, c'est quand les gens sont pas super
motivés que ça tombe, il y a toujours quelqu'un qui propose
ça, parce qu'après, une fois que les gens sont soit trop
bourrés, soit trop motivés, ils partent dans leur coin tatata,
ils bougent tatata, et là, c'est impossible de canaliser l'attention
pour faire un jeu tous ensemble. Alors que si on est autour d'une table, les
jambes entrecroisées, qu'on s'allume des clopes tout le temps, enfin
qu'on sait pas trop comment faire évoluer la soirée, Bim ! Jeu
d'alcool, tout le monde rigole, ça lance la soirée et puis
ça part en cacahuètes après quoi. Donc ouais ça
peut lancer une soirée, et puis même quand elle a bien
démarré c'est aussi marrant, c'est pas QUE pour lancer la
soirée.
C : Et est-ce que par exemple quand il y a quelqu'un
d'étranger à votre groupe qui vient à la soirée,
vous allez faire un jeu d'alcool pour mieux l'intégrer ?
Maxime : Euh, non, enfin pas pour moi, si y a une autre
personne que je connais pas trop, pour moi, la meilleure façon de
l'intégrer c'est justement de pas trop lui prêter attention, parce
que justement, si on lui dit « oh tu veux faire quoi, qu'est-ce qui
t'arranges ? Machin... », il va se sentir gêné donc qu'il
soit là ou pas, j'aurais lancé un jeu d'alcool et s'il joue, tant
mieux, il s'intègre, mais s'il a du mal à s'intégrer, bah,
je sais pas trop comment faire, c'est pas en lui proposant un jeu d'alcool
qu'on va l'intégrer, c'est si le jeu d'alcool est lancé, il peut
bien s'intégrer.
C : Et du coup vous en faites souvent en soirée ?
Maxime : Quasiment systématiquement, que ce soit en
petit comité ou non, on trouve ça marrant quoi, et puis, y en a
tellement !
C : Souvent tu sors qu'avec des gens de ton école ?
ça n'arrive jamais que ce soit une personne extérieure ?
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- XIII -
Maxime : Alors, si, la soirée se lance toujours avec
des gens de mon école, mais c'est arrivé fréquemment
d'appeler des gens extérieurs pour leur dire de passer ou des trucs
comme ça, des gens que j'ai rencontré, pour la plupart, en
soirée, enfin qu'en soirée en fait.
C : Donc c'est là que tu fais la plupart de tes rencontres
?
Maxime : Ouais, bah en même temps y a pas d'autre chose
à faire au Mans quoi, enfin, je veux dire, c'est pas en allant au
cinéma que tu vas faire des rencontres, si à un concert à
la limite pourquoi pas mais y a pas grand chose au Mans.
C : Et tu fais souvent des concerts au Mans ?
Maxime : Bah du coup non, y en a pas des masses.
C : Festival ? J'ai vu que vous aviez été
à un festival avec Louis y a pas très longtemps ?
Maxime : On devait y aller mais bites comme on est, on voulait
acheter les places mais en fait elles étaient complètes
dès le lendemain, enfin bref, en plus c'était énorme,
c'était The Avener, Synapson, et d'autres, c'était fou, j'suis
dégoûté, mais c'était à Alençon, pas
au Mans, c'est à quarante minutes d'ici.
C : Alors maintenant on en vient à la Neknomination, je
vais faire appel à ta mémoire j'suis désolée, donc
est-ce que tu te souviens de la journée où tu as
été nominé ?
Maxime : Je me rappelle à peine qui m'a nominé,
je pense que c'est Antoine, mais la journée non, je pourrai pas de dire
ce que j'étais en train de faire.
C : Et pourtant tu m'as dit qu'Antoine, tu sortais pas
énormément avec lui ?
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- XIV -
Maxime : Bah oui mais je sais pas c'est... enfin je pense que
quand tu nomines quelqu'un c'est pas juste pour le nominer, tu t'attends
à ce qu'il le fasse, tu te dis pas « tiens je vais nominer la
personne la plus proche de moi », c'est aussi pour voir qui pourrait faire
le truc le plus fou, sûrement qu'Antoine s'est dit « tiens Max il
pourrait faire un truc marrant donc je vais le nominer ».
C : Est-ce que tu te souvient le temps qui s'est
écoulé entre le moment où tu as vu ta nomination et le
moment où tu t'es dit « ok je vais le faire » ? Et pourquoi tu
as décidé de relever le défi ?
Maxime : Alors le moment entre la prise de décision et
la nomination a été très court, entre quelques secondes et
quelques minutes je pense. Pourquoi je l'ai fait ? Je pense pour faire rire,
c'était vraiment juste pour faire rire et pour aussi me marrer parce que
du coup, j'avais pas du tout l'intention de faire le défi genre en gros
qui boira le plus, ça ne m'intéressait pas du tout. Alors j'ai
cherché un truc légèrement plus original quoi à
boire et en même temps à relever le défi donc du coup j'ai
appelé Lucas alias Norby Zuman, parce qu'il a une petite caméra
tout ça tout ça. Donc je suis allé chez lui et je lui ai
expliqué ce que je voulais faire donc c'était mettre des lunettes
de piscine, de plongée et en gros, au lieu de boire une bouteille de
vodka, je voulais me la vider sur la gueule. Et donc c'est ce qu'on a fait et
c'était super marrant, on était dehors en maillot de bain tout
ça, et on était avec un autre pote en plus donc ça
permettait de passer la journée ensemble, c'était juste pour
faire un petit truc quoi. Et donc voilà, c'était pour le fun, et
surtout pour montrer que je le ferai sans boire, même si j'ai bu un petit
verre pour le geste.
C : Et est-ce que tu penses pas que d'avoir fait une
vidéo plus original constitue un défi n lui-même ?
Maxime : Bah le défi de faire rire oui. Le défi
c'était faire quelque chose de plus original plutôt que de
boire.
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- XV -
C : Et quelque chose qui m'a fait rire dans ta vidéo,
tu te souviens que c'était quand même au mois de février,
tu étais en maillot de bain dehors ! T'avais pas froid ? (Rires)
Maxime : C'était d'autant plus drôle ! Et
d'ailleurs avec Lucas on s'est marrés ! On avait des défis au
lycée, je crois que c'était tous les lundis, en fait, on devait
faire un petit défi en arrivant au lycée et donc, je me rappelle
plus très bien mais c'était des petits défis de merde mais
c'était par exemple, arriver en plein hiver en tongs ou arriver au
lycée sans n'importe quoi. Le genre de défi que j'aime bien quoi.
On a fait ça que quelques lundis mais c'était marrant, j'en garde
de bons souvenirs. Ou placer des mots incongrus en cours quand on participait,
ça je l'ai beaucoup fait aussi.
C : Donc du coup c'est Lucas qui t'as filmé ?
Maxime : Ouais
C : Et ils t'ont aidé sur la mise en scène
où tu y avais déjà réfléchi depuis pas mal
de temps ?
Maxime : Non, j'avais plus réfléchi à
comment je m'habillais, à ce que j'allais faire et puis le reste
c'était « on verra bien », mon discours je l'ai
improvisé.
C : Et pourquoi cette petite musique et le message ?
Maxime : De souvenir il me semble que c'était Lucas ou
Hugo qui avait eu cette idée.
On regarde la vidéo pour que Maxime se souvienne du
message
Commentaires de Maxime . · « Ah oui
c'était quand même un grand verre » C . · t'es au
courant que tu as fait un Ice Bucket Challenge avec l'heure ? Maxime
. · Oui carrément ! (Rires)
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- XVI -
Maxime : Ah oui je me rappelle ! Bah tout est dit dans le
petit écriteau, c'est juste qu'on voulait garder la fin de la bouteille
pour la soirée ou pour je sais plus quand, et du coup je voulais pas
vider totalement la bouteille mais j'en ai vidé pas mal quand même
!
On continue à regarder la vidéo pour voir les
gens qu'il a nominé
C : Tu as regardé Lucas quand tu as nominé Norby
Zuman non ?
Maxime : Oui parce qu'en fait, il se doutait que Norby Zuman
il pouvait très bien y passer et donc quand je l'ai regardé il a
fait « Oooooh ! »
C : Parce que j'ai vu qu'il ne postait plus de vidéo
sur ce profil, c'était un projet au départ ?
Maxime : Bah c'est un projet qui n'est pas totalement
stérile, c'est un projet qui a été fait avec Hugo, la
troisième personne qui était là pendant le tournage, ces
deux là sont meilleurs potes depuis l'enfance et ils sont tous les deux
très créatifs, donc Lucas a inventé le personnage de Norby
Zuman et ils sont partis tous les deux pour faire des petites vidéos
dans les bois et tout ça, enfin des trucs bien marrants. C'était
censé continuer un peu sauf qu'il n'a pas trop eu le temps et ce qui le
fait chier aussi c'est qu'il doit se raser pour faire ce personnage et Lucas
porte la barbe donc ça l'emmerde (rires).
C : Et du coup, c'est un peu pour relancer sa page que tu la
nominé ?
Maxime : Ah non pas du tout, c'est juste que c'était un
peu dans la même optique que moi, je me disais que Norby Zuman, vu que
c'est un personnage très extravagant, il pourrait nous faire un truc
vraiment stylé et il a relevé le défi dignement.
C : Alors maintenant on passe à la publication, donc ta
vidéo tu l'as partagé parce que tu la trouvais réussi je
suppose ?
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- XVII -
Maxime : Ouais ouais ouais
C : Et est ce que tu avais déjà partagé des
vidéos de toi sur Facebook ?
Maxime : Non je ne publie jamais rien de moi.
C : C'était la première fois que tu publiais une
vidéo où tu te mets en scène ?
Maxime : Euh... La première dont je me rappelle en tout
cas, bah en fait je ne fais jamais de photos ou de vidéos de moi, c'est
d'autres gens qui postent des vidéos ou des photos de moi. Ah si ! Je me
rappelle d'une autre vidéo que j'ai mise ! C'était en
Première, quand j'étais dans la classe d'Hugo, on faisait des
petites expériences en TP de physique-chimie et du coup c'était
assez marrant et c'est les seules vidéos que j'ai publiées. Y en
a une qui s'appelle le « goulou goulou », en fait on a
accroché une sorte de tyrolienne entre notre rang et le rang d'en face,
enfin devant. On a accroché une sorte de ficelle sur le bureau d'en face
et on tendait cette ficelle jusqu'à notre bureau on se levait sur les
tabourets et on faisait rouler un rouleau de scotch, je sais plus mais un truc
comme ça, jusqu'au bureau de devant. Enfin de la merde hein, de la belle
merde mais c'était marrant le « goulou goulou ».
C : C'était une sorte de défi aussi un peu (rires)
?
Maxime : Ouais je sais pas c'était pour faire les
pitres.
C : Et est-ce que tu as eu des critiques suite à ta
vidéo ? Positives ou négatives ? Des commentaires oraux ou sur
Facebook ?
Maxime : ça m'a pas marqué, mais en
général les gens ont rigolé, de souvenir, y a des gens qui
m'ont dit, « ouais mais c'était pas une vraie bouteille de vodka
», mais je n'ai absolument pas compris, parce que déjà si,
c'en était une c'est évident et en plus, je ne vois pas
l'intérêt de prendre une fausse bouteille de vodka, enfin je veux
dire, je
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CORDEAU Clémence| Mémoire de master 1 | juin
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- XVIII -
la vois pas vraiment donc j'ai pas trop compris ces
commentaires, mais je sais plus qui c'était ces gens.
C : Et à part Lucas, les autres personnes que tu as
nominé ont relevé le défi ?
Maxime : non les autres, Bastin et Louis-Dimitrie ne l'ont pas
fait et je sais pas pourquoi mais je leur en ai pas reparlé
après, je m'en fichais qu'ils le fassent ou non.
C : t'es proche de ces deux autres personnes ?
Maxime : Bastien c'est mon parrain, je le vois assez souvent
et Louis, je le vois pas trop, je le vois que à l'école en fait
mais il est marrant donc voilà, c'est un adepte de la tortue donc je me
suis dit qu'il aurait pu nous en faire une et que ça aurai pu être
marrant mais bon il l'a pas fait.
C : Explique-moi ce qu'est la tortue
Maxime : Alors la tortue, c'est exhiber ses parties
génitales, mais juste les deux coucougnettes (rires).
C : Ok (rires). Et est-ce que tu sépares ton groupe
d'amis d'où tu viens et ceux du Mans, de ta vie d'étudiant ? Ou
est-ce qu'il y en a qui se sont rencontrés ?
Maxime : Je distingue vraiment ces deux groupes, c'est pas du
tout le même type de personne. Cependant, on a fait le nouvel an avec
Louis et Hugo, donc du Mans, et on l'a fait à Bordeaux avec mes potes de
lycée et ça s'est très bien passé, ils se sont
super bien entendus. Ils se sont fendus la poire comme pas possible.
C : Et tu sors autant avec un groupe ou l'autre ?
Maxime : Non justement je sors davantage avec les gens du
Mans. En comparaison à quand j'étais à La Rochelle, je
sors plus au Mans.
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CORDEAU Clémence| Mémoire de master 1 | juin
2015
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- XIX -
C : Pourquoi ?
Maxime : Euh... Parce qu'alors déjà y a le
côté personnel, le fait d'arriver au Mans, je ne connais personne,
je suis complètement libéré par rapport à La
Rochelle où c'est une petite ville où on croise toujours les
mêmes personnes et on fait attention à ce qu'on fait. Donc
ça ça stimule pas forcément pour sortir et faire le fou.
Un problème d'image à tenir quoi, ça m'est
déjà arrivé de croiser mes parents en ville alors que
j'étais bourré ou les parents d'un pote, des trucs comme
ça, donc ça la fou un peu mal quoi. Alors qu'au Mans c'est free
quoi, un terrain vierge, tu t'en fou de ce que tu fais, je pense que Louis et
Hugo étaient dans la même optique donc c'est pour ça que
ça a été vachement vite et vachement fort en fait. On
avait vraiment le même état d'esprit, que ce soit pour les
soirées ou autre chose, le rapport au boulot, des trucs comme ça.
Et puis les mêmes modes de pensée, vraiment, on est
spontané entre nous, y avait un bon feeling. Alors qu'à La
Rochelle, c'était beaucoup plus de prise de tête sur « alors
qu'est ce qu'on fait » et puis y en a toujours un qui veut pas et paf paf
paf, et puis c'était un plus gros groupe aussi à La Rochelle,
donc c'est toujours plus compliqué pour réunir tout le monde. Y
en a toujours un qui a la flemme et en plus on était vachement
soudés, c'est-à-dire que quand il y a en avait un qui voulait pas
faire un truc, en général ça plombait tout.
C : Est-ce que tu as tes parents sur Facebook ?
Maxime : Ils sont pas sur Facebook.
C : Est-ce que s'ils y étaient et que tu les avais en ami,
tu aurais publié cette vidéo ?
Maxime : Ils l'ont vu la vidéo.
C : Ah donc pas de tabou par rapport à l'alcool, la
fête...
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CORDEAU Clémence| Mémoire de master 1 | juin
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Maxime : Y en a eu mais y en a plus. Après c'est pas
une histoire de tabou mais je leur dis pas tout et certains états dans
lesquels je suis parce que ça les inquiète, donc c'est juste pour
eux que je leur dis pas tout mais sinon moi j'ai aucun complexe par rapport
à ça. Même si ma vidéo était plutôt
soft au niveau de l'alcool j'ai quand même hésité à
leur montrer parce que quand je l'ai faite, ils étaient
déjà au courant de tous ces trucs, des Neknomination, et ils
avaient surtout entendu aux infos patati patata, qu'il y avait eu des morts et
tout ça. Donc ça les a inquiété aussi mais bon
quand ils ont vu que je buvais rien, ou presque, ça les a pas
inquiété plus que ça même s'ils ont
été peut-être un petit peu étonnés de moi.
C : Tu te souviens pourquoi tu leur as montré ?
Maxime : Il me semble que c'était justement parce que
c'était un phénomène qui faisait beaucoup de bruit et du
coup quand on en parlait je leur ai dit « Ah bah oui bah je l'ai fait
ça » et de fil en aiguille je leur ai montré.
C : Et ta vidéo est toujours en ligne, pourquoi tu l'as
laissé ?
Maxime : Pourquoi je l'aurais supprimé ?
C : Beaucoup l'ont supprimé, par rapport aux
problèmes au niveau professionnel, etc.
Maxime : Ouais bah euh... J'y ai même pas
réfléchi en fait.
C : Et une dernière question, tu relies toutes les
applications que tu utilises avec Facebook ? Soundcloud, Deezer, etc ?
Maxime : Oui mais c'est juste parce que c'est pratique,
l'inscription automatique, pas besoin de nouveau mot de passe ou identifiant,
tout se fait automatiquement, même le partage du coup.
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CORDEAU Clémence| Mémoire de master 1 | juin
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