1.1.4.
Hypothèses de travail
Trois hypothèses ont été formulées
en lien avec les trois (03) objectifs spécifiques.
- flore varie d'une forêt sacrée à une
autre dans les Communes de Dangbo et des Aguégués
;
- la pression démographique engendre la
dégradation des forêts sacrées dans les Communes de Dangbo
et des Aguégués ;
- plusieurs pratiques endogènes permettent de conserver
la diversité floristique des forêts sacrées dans les
Communes de Dangbo et des Aguégués.
1.1.5. Clarification
des concepts
Les concepts suivants sont clarifiés pour faciliter la
compréhension du texte. Ce sont : forêt sacrée,
pratiques endogènes, biodiversité, placeau.
Forêt sacrée : Divers
critères sont utilisés pour définir les forêts
sacrées. L'étude menée par Houngnihin (2005) a mis en
exergue, comme critère de définition, les perceptions des
communautés locales des fonctions que peuvent accomplir les forêts
sacrées. Ces fonctions peuvent être écologiques (protection
des ressources naturelles: eau, sol contre l'érosion, habitats
animaliers), socioculturelles (cimetière, lieux d'initiation, de
sacrifice, de bénédiction et de malédiction), religieuses
(domaine des divinités), économiques (récolte de bois
morts, de plantes médicinales ou alimentaires).
Généralement, il existe des liens entre la forêt
sacrée et l'histoire du village auquel elle appartient (refuge ou
cimetière du fondateur, refuge pour la communauté, lieu de
chasse, etc.). Ainsi, il n'est pas rare de voir des forêts sacrées
porter des noms de villages. Ces forêts sacrées sont de petites
superficies maintenues par lapopulation locale pour diverses raisons ayant un
caractère sacré (Agbo &Sopkon, 1998).Guignier (2001) a fait
ressortir dans sa classification, le double rôle assuré par les
sites sacrés: un rôle de protection de la nature et un rôle
culturel.
Les définitions proposées par Houngnihin (2005)
et par Agbo & Sopkon (1998)serviront de base pour l'argumentaire dans la
suite du travail.
Pratiques endogènes :Les
forêts sacrées sont des exemples de pratiques locales qui
contribuent au sauvetage de la flore et de la faune menacées de
disparition. Plusieurs auteurs ont évoqué la
nécessité de tirer certaines leçons de ces systèmes
de gestion locale. Selon Diallo &Diallo (1999), certaines espèces
arborescentesbénéficient d'une protection particulière et
sont épargnées même pendant les défrichements
culturaux. Cette protection est basée sur la formulation par les sages
du village de plusieurs versions mythiques pour empêcher la destruction
de la biodiversité. Houngnihin (1998) note que l'implantation des
sanctuaires et les rites qui se déroulent dans les forêts ont
permis la survie des ressources naturelles dans maintes régions. Les
pratiques endogènes proposées par les deux auteurs constitueront
des bases pour la suite du travail.
Biodiversité : Ce mot est
décomposé en deux parties qui
sont : « bio»qui veut dire la vie et
« diversité » qui est relative aux
différentes formes. La diversité biologique s'étend en
termes de grande variété de plantes, d'animaux et de
micro-organismes (BARBIER, 2004). Le présent sujet va seulement
s'intéresser à l'aspect floristique de ce concept.
Placeau : Surface élémentaire
délimitée de formes carrée, rectangulaire ou circulaire,
à l'intérieure de laquelle des données sont
collectées à des fins scientifiques (relevé
phytosociologique, coupe de biomasse) (Toko, 2008). Cette définition de
Toko (2008) servira de base pour la suite du travail.
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