1.1.56. 3.4.4. Causes et facteurs de dégradation
forestière
Les analyses effectuées par plusieurs auteurs
(Juhé-Beaulaton,2006 ; Kokou & Sopkon, 2006) ont
débouché sur le fait que l'importation des religions
monothéistes, l'explosion démographique et de la recherche
effrénée de terres arables provoquent la régression des
forêts. Selon d'autres auteurs (Tenté, 2000; Ali, 2011), cette
croissance démographique est accompagnée d'une augmentation de
manière exponentielle des superficies mise en culture et ceci peut
contribuer à la déstabilisation du moyen sacré de
conservation des forêts. Ainsi, ces causes et facteurs mentionnés
par ces différents auteurs dans les études
précédentes sont probablement semblables à ce qui se passe
dans les Communes de Dangbo et des Aguégués. Dans certaines
forêts malgré le caractère sacré, les populations
coupent des arbres de façon dispersée (Datinzun, Slik?zun,
K?djizun). D'autres sont exposées à la progression de
l'agriculture et à des coupures d'arbres par les collectivités
propriétaires des forêts (Slik?zun, Lokozun et
Datinzun).
Il donc important de retenir que c'est la croissance
démographique et l'importation des religions étrangères
qui sont à la base de l'érosion forestière que nous
constatons aujourd'hui.
1.1.57. 3.4.5. Pratiques endogènes de conservation de
la diversité floristique
Selon Juhé-Beaulaton(2006), la gestion des forêts
au Bénin était, avant l'époque coloniale, sous la
responsabilité des chefs traditionnels, animistes pour la plupart. A
cette époque, les règles étaient plutôt religieuses
et centrées sur les divinités et ce, jusqu'à
l'époque coloniale (1940 à 1950) où ces forêts ont
été classées. Face à la situation de demande
toujours croissante en terre cultivable de nos jours, on se demande pendant
combien de temps la sacralisation des forêts pourrait encore constituer
un moyen puissant de la conservation de la biodiversité (Ali, 2011).
Certains auteurs (Kokou &Sokpon, 2006) se basant sur la
qualité et la richesse spécifique de ces lieux, affirment que les
sites sacrés sont de véritables sanctuaires de
biodiversité. Elles représentent aussi la « terre des
aïeux »(Kokou et al, 2000). La sacralisation de sites
constituerait donc une stratégie efficace à inclure dans les
processus de gestion moderne des aires protégées. Ainsi, les
forêts sacrées constituent la méthode traditionnelle de
conservation de la biodiversité (Lukéta, 2003). Ces lieux
sacralisés sont respectés et protégés par un
certain nombre d'interdits (Gravari-Barbas & Violier, 2003). Dans
les Communes de Dangbo et des Aguégués, les forêts
sacréesDatinzun et M?nd?zun sont les plus
conservées en raison du caractère sacré. Les interdits de
certaines forêts ne sont plus bien respectés à cause de la
prolifération des religions étrangères.
Ces analyses ont permis donc de retenir que c'est le
caractère sacré qui est une bonne pratique endogène de
conservation de la diversité floristique des différentes
forêts desCommunes de Dangbo et des Aguégués.
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