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Pratiques endogènes de conservation de la diversité floristique dans les communes de Dangbo et des Aguégués( Télécharger le fichier original )par Tankpinou Antoine AVOCE Université d'Abomey Calavi - Maîtrise 2014 |
DédicaceJe dédie ce travail à : - ma très chère Maman Joséphine TOLOFON & - mon feu père Benjamin AVOCE. RemerciementsAu terme de cette recherche, il est nécessaire d'exprimer ma gratitude à tous ceux qui m'ont soutenu à divers niveau. Sincères remerciements au Docteur Brice TENTE et au Docteur Ismaïla TOKO IMOROU, respectivement directeur et co-directeur de ce travail de recherche, qui, malgré leurs multiples occupations ont été entièrement disponibles pour l'encadrement de ce mémoire. Qu'ils reçoivent ici ma profonde reconnaissance tant pour leur sens du partage du savoir que pour leur patience. Une profonde reconnaissance à tous les Professeurs du Département de Géographie et Aménagement du Territoire (DGAT) pour la qualité de la formation dispensée. Je remercie tous les membres du Laboratoire de Biogéographie et d'Expertise Environnementale (LABEE) et du Laboratoire de Cartographie (LaCarto) pour leur sollicitude. Je ne pourrais oublier Monsieur Nourou TOKO,Docteur Rachad Kolawolé ALIet Docteur Ousseni AROUNA pour leurs conseils et contributions dans la correction de ce document, qu'ilsreçoivent ici mes sincères et profonds remerciements pour leurs sens humain. Je remercie franchement Vivien TOLOFON, Lucien FOUNIHOUN, Jeanne Mahoutin GOUTHON, Ulrich HOUNDEGLA, Edith AHOUNOU, Raïssa Sènan GBODO etJihane KELANIpour leur pleine disponibilité, leur attention, leur soutien moral et affectif sans cesse renouvelés. Affection indéfectible. Je tiens à remercier tout particulièrement, Madame Martine DOODO, Messieurs Marcellin HOUNSSOU et Guy KOUDJENOUME pour leur soutien moral, matériel et financier. Un sincère merci est également attribué à toutes mes soeurs qui ont soutenu le présent travail et à tous ceux qui à titre individuel, m'ont fourni de la documentation sur le sujet. RésuméL'étude sur les pratiques endogènes de conservation de la diversité floristique dans les Communes de Dangbo et des Aguégués, vise à analyser l'état de conservation des ressources floristiques.La démarche stigmatiste de Braun-Blanquet (1932) et la technique de choix aléatoire ont été les principales méthodes utilisées. L'ensemble des données collectées ont été traitées à l'aide du tableau Excelversion 2007. Au total, 89 espèces ont été recensées à partir de 34 relevés phytosociologiques réalisés dans des placeaux de 900 m² à l'intérieur de cinq (05) îlots forestiers dont quatre (04) forêts sacrées dans la Commune de Dangbo et une (01) forêt pour la Commune des Aguégués. Ces espèces sont réparties en 85 genres et en 48 familles. L'indice de diversité de Shannon varie de 2,21 bit à 5,6 bit alors que l'indice d'équitabilité de Pielou varie de 0,75 à 0,95. La densité et la surface terrière varient respectivement de 54,32 tiges/ha à165 tige/ha et 15,87 m²/ha à35,85 m²/ha. Les principales causes de dégradation des forêts de Dangbo et des Aguégués concernent : le lotissement (40,55 %), l'agriculture (71,65 %), l'exploitation forestière (76,77 %) et la prolifération des religions étrangères (74,01 %).Les pratiques endogènes de conservation de ces forêts sont essentiellement basées sur le sacré. Ces forêts disposent d'énormes ressources utiles pour les populations locales. Ces ressources disparaîtront si les tendances actuelles de leur exploitation sont maintenues. C'est pourquoi desapproches endogènes de conservation desdites forêts ont été élaborées par la présente étude. Mots clés : Conservation, diversité floristique, pratiques endogènes, Dangbo, Aguégués. AbstractThe study on conservation practices endogenous plant diversity in the municipalities of Dangbo and Aguégués, aims to analyze the floristic resources condition. The stigmatiste approach Braun-Blanquet (1932) and the technique of random selection were the main methods used. All the collected data were processed using Excel 2007 version of the table. A total of 89 species were recorded from 34 phytosociological surveys conducted in plots of 900 sqm within five (05) including four forest islands (04) sacred forests in the Municipality of Dangbo and (01) forest for the Common Aguégués. These species are distributed in 85 genera and 48 families. The Shannon diversity index varies from 2.21 to 5.6 bit bit while the index of Pielou equitability varies from 0.75 to 0.95. The density and basal area ranged from respectively 54.32 stems / ha to 165 stem / ha and 15.87 m² / ha to 35.85 m² / ha. The main causes of forest degradation and Dangbo Aguégués concern: the subdivision (40.55%), agriculture (71.65%), forestry (76.77%) and the proliferation of foreign religions (74.01%). Conservation endogenous practices of these forests are mainly based on the sacred. These forests have huge resources useful to local people. These resources will disappear if current trends are maintained their exploitation. Therefore endogenous approaches to conservation of these forests have been developed by this study. Keywords: Conservation, floristic diversity, indigenous practices, Dangbo, Aguégués. IntroductionL'homme par ses activités a provoqué une perturbation dans l'évolution normale de la végétation. Les résultats sont la dégradation et la destruction des forêts (Tchamié & Bouraïma, 1997). C'est pour cela que l'importance des sites sacrés dans la conservation des écosystèmes et de la diversité biologique a été abondamment abordée par les spécialistes de la gestion des ressources naturelles. Kokou & Sokpon(2006) se basant sur la qualité et la richesse spécifique des forêts sacrées, affirment que les sites sacrés sont de véritables sanctuaires de biodiversité.Elles représententaussi la « terre des aïeux » (Kokou et al, 2000). La sacralisation de sites constitue donc une stratégie efficace à inclure dans les processus de gestion durable des ressources naturelles. Ces forêts sacrées sont de petites superficies maintenues par lapopulation locale pour diverses raisons (Agbo &Sopkon, 1998). C'est en cela que les forêts sacrées sont le reflet d'un modèle traditionnel de gestion et de conservation de la diversité floristique. L'importation des religions monothéistes (islam et christianisme) dans la seconde moitié du XIXème siècle (Juhé-Beaulaton et al, 2006), a eu pour conséquence l'abandon progressif des croyances liées aux arbres et aux forêts suivi d'une forte pression anthropique sur les forêts sacrées (Kokou &Sopkon, 2006). Malgré cette pression, le Bénin, terre du vodun, regorge toujours de réserves boisées conservées par les gardiens de la tradition, en grande majorité de petits îlots forestiers éparpillés sur le territoire. Selon (Sokpon & Agbo, 1999), on a répertorié 2 940 forêts sacrées et autres plantations "déifiées" abritant divinités tutélaires, sociétés secrètes ou cimetières pour une superficie totale d'environ 18 360 hectares. Au Bénin,69,4 % de ces forêts sacrées recensées ont une surface inférieure ou égale à 1 ha, 18,3 % ont une surface comprise entre 1 et 5 ha et les plus grandes forêts (superficies supérieures ou égales à 5 ha) représentent 12,3 % (Sokpon & Agbo, 1999). Ces lieux sacralisés sont respectés et protégés par un certain nombre d'interdits(Gravari-Barbas &Violier, 2003). La présente étude a pour but de contribuer à une meilleure connaissance de l'état actuel de la flore des forêts sacrées identifiées dans les Communes de Dangbo et des Aguégués. Pour atteindre ce but, la présente étude s'est appuyée sur une base théorique qui compote la problématique, les objectifs de recherche et les hypothèses. Le cadre géographique de recherche et les méthodes utilisés ont été ensuite présentés. Les caractéristiques floristiques, les causes et les facteurs de dégradation, et les pratiques endogènes de conservation de la diversité floristique sont les principaux résultats obtenus. Ces résultats ont été enfin discutés. CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET GEOGRAPHIQUECe chapitre présente la problématique, les objectifs et hypothèses sur lesquels se fondent la présente étude d'une part et les traits caractéristiques des Communes de Dangbo et des Aguégués d'autre part. 1.1.1. 1.1. Cadre théorique1.1.2. ProblématiqueDepuis quelques décennies avec l'expansion rapide des activités économiques, l'action de l'homme sur les ressources naturelles en général et sur la végétation en particulier, requiert beaucoup plus d'attention. Ainsi la dégradation sans cesse grandissante de l'environnement et notamment des écosystèmes forestiers est devenue depuis quelques décennies, une préoccupation majeure pour la communauté internationale (Boko, 2007). De même, la perte annuelle nette de la superficie forestière est estimée à 5,3 millions d'hectares pour toute l'Afrique, soit 0,78 % de la superficie totale d'après la (FAO cité par Toko, 2008).Ce phénomène s'explique par le fait que la quantité de bois de feu utilisée est fortement corrélée avec le nombre de bouche à nourrir (Agbo et al. 1993). De plus, avec la croissance démographique, les superficies mises en culture augmentent de manière exponentielle d'année en année au détriment des formations naturelles (Tenté, 2000) : Les populations, pour faire face à leurs besoins, occupent des espaces libres puis étendent leurs surfaces cultivables au dépend de la végétation naturelle (Babanon,2009). Les différentes pratiques de conservation des ressources naturelles connaissent une nette régression malgré les dispositions prise par l'ABE pour surveiller étroitement et en permanence la qualité de l'environnement (Article 4 de la loi Cadre sur l'environnement). Or, la conservation de ces îlots forestiers et celle de la biodiversité qui est liée se révèlent essentielle pour l'avenir (Tenté, 2010). Face à cette situation de demande toujours croissante en terre cultivable on se demande pendant combien de temps la sacralisation des forêts pourrait encore constituer un moyen puissant de conservation de la biodiversité (Ali, 2011). En Afrique en général et au Bénin en particulier la population à la base dispose des stratégies endogènes pour la conservation de leur environnement. Ainsi, les forêts sacrées constituent l'une des stratégies traditionnelles de conservation de la biodiversité (Lukéta, 2003).Les forêts sacrées paraissent mieux conservées par les populations locales. Ces forêts sacrées sont laissées à la seule protection des pouvoirs et croyances religieuses (PNUD, 2010). Les forêts classées qui font objet d'une attention particulière de la part de l'administration forestière sont pourtant surexploitées. Dans une forêt sacrée, l'arbre sacré est un arbre particulier ; la vie d'un adepte est liée à cet arbre. Par exemple, baobab (Adansonia digitata) représente la grandeur ;l'iroko (Milicia excelsa) représente la splendeur et le palmier à huile (Elaeis guineensis) est un signe de richesse et d'abondance. L'adepte vient demander de l'aide, avantage ou succès, à cet arbre et il le remercie en cas de bienfait. (Kokou &Sokpon, 2006). Cette manière de conserver les forêts sacrées est confrontée à plusieurs obstacles dans les Communes de Dangbo et des Aguégués à cause des pressions démographiques. L'utilisation des croyances traditionnelles dans la protection de l'environnement sont de plus en plus abandonnée dans les Communes de Dangbo et des Aguégués. Ainsi, certaines forêts sacrées ont pratiquement disparu en faisant place aux champs de cultures de subsistance. Les forêts sacrées qui continuent d'exister sont par contre grignotées chaque année. Or, ces forêts sacrées sont généralement entourées de mythes et d'un ensemble d'interdits qui participent à leur conservation.C'est dans le but de connaîtrel'importance des pratiques endogènes pour la conservation des ressources forestières que le sujet « Pratiques endogènes de conservation de la diversité floristique dans les Communes de Dangbo et des Aguégués au sud du Bénin » a été choisi. La spécificité du sujet réside dans le fait qu'elle s'intéresse à une meilleure connaissance des pratiques locales de conservation de la diversité floristique. Les Communes de Dangbo et des Aguégués ont été choisies compte tenu de la diversité des forêts sacrées qui s'y rencontrent. Quelques questions spécifiques se posent dans les forêts sacrées de ces Communes. Ces questions sont : - Quels est l'état de conservation des forêts sacrées des Communes de Dangbo et des Aguégués? - Quels sont les facteurs directs et indirects de dégradation de ces forêts sacrées? - Les populations des deux communes détiennent- elles des pratiques endogènes de conservation de la diversité floristique ? La présente recherche a essayé d'apporter des éléments de réponse à ces différents questionnaires. 1.1.3. Objectifs de recherche1.1.3.1. Objectif globalL'objectif global du présent travail est d'analyser l'état de conservation des forêts sacrées dans les Communes de Dangbo et des Aguégués 1.1.3.2. Objectifs spécifiquesLes objectifs spécifiques sont : - étudier la flore des forêts sacrées des Communes de Dangbo et des Aguégués ; - identifier les facteurs directs et indirects de dégradation des forêts sacrées des Communes de Dangbo et des Aguégués ; - inventorier les pratiques endogènes de conservation de la diversité floristique dans les Communes de Dangbo et des Aguégués. 1.1.4. Hypothèses de travailTrois hypothèses ont été formulées en lien avec les trois (03) objectifs spécifiques. - flore varie d'une forêt sacrée à une autre dans les Communes de Dangbo et des Aguégués ; - la pression démographique engendre la dégradation des forêts sacrées dans les Communes de Dangbo et des Aguégués ; - plusieurs pratiques endogènes permettent de conserver la diversité floristique des forêts sacrées dans les Communes de Dangbo et des Aguégués. 1.1.5. Clarification des conceptsLes concepts suivants sont clarifiés pour faciliter la compréhension du texte. Ce sont : forêt sacrée, pratiques endogènes, biodiversité, placeau. Forêt sacrée : Divers critères sont utilisés pour définir les forêts sacrées. L'étude menée par Houngnihin (2005) a mis en exergue, comme critère de définition, les perceptions des communautés locales des fonctions que peuvent accomplir les forêts sacrées. Ces fonctions peuvent être écologiques (protection des ressources naturelles: eau, sol contre l'érosion, habitats animaliers), socioculturelles (cimetière, lieux d'initiation, de sacrifice, de bénédiction et de malédiction), religieuses (domaine des divinités), économiques (récolte de bois morts, de plantes médicinales ou alimentaires). Généralement, il existe des liens entre la forêt sacrée et l'histoire du village auquel elle appartient (refuge ou cimetière du fondateur, refuge pour la communauté, lieu de chasse, etc.). Ainsi, il n'est pas rare de voir des forêts sacrées porter des noms de villages. Ces forêts sacrées sont de petites superficies maintenues par lapopulation locale pour diverses raisons ayant un caractère sacré (Agbo &Sopkon, 1998).Guignier (2001) a fait ressortir dans sa classification, le double rôle assuré par les sites sacrés: un rôle de protection de la nature et un rôle culturel. Les définitions proposées par Houngnihin (2005) et par Agbo & Sopkon (1998)serviront de base pour l'argumentaire dans la suite du travail. Pratiques endogènes :Les forêts sacrées sont des exemples de pratiques locales qui contribuent au sauvetage de la flore et de la faune menacées de disparition. Plusieurs auteurs ont évoqué la nécessité de tirer certaines leçons de ces systèmes de gestion locale. Selon Diallo &Diallo (1999), certaines espèces arborescentesbénéficient d'une protection particulière et sont épargnées même pendant les défrichements culturaux. Cette protection est basée sur la formulation par les sages du village de plusieurs versions mythiques pour empêcher la destruction de la biodiversité. Houngnihin (1998) note que l'implantation des sanctuaires et les rites qui se déroulent dans les forêts ont permis la survie des ressources naturelles dans maintes régions. Les pratiques endogènes proposées par les deux auteurs constitueront des bases pour la suite du travail. Biodiversité : Ce mot est décomposé en deux parties qui sont : « bio»qui veut dire la vie et « diversité » qui est relative aux différentes formes. La diversité biologique s'étend en termes de grande variété de plantes, d'animaux et de micro-organismes (BARBIER, 2004). Le présent sujet va seulement s'intéresser à l'aspect floristique de ce concept. Placeau : Surface élémentaire délimitée de formes carrée, rectangulaire ou circulaire, à l'intérieure de laquelle des données sont collectées à des fins scientifiques (relevé phytosociologique, coupe de biomasse) (Toko, 2008). Cette définition de Toko (2008) servira de base pour la suite du travail. 1.1.6. 1.2. Présentation du milieu d'étudeCette partie est composée de la situation géographique du milieu d'étude, ses aspects physiques et ses aspects humains. Le secteur d'étude est constitué par les Communes de Dangbo et des Aguégués. 1.1.7. 1.2.1. Situation géographiqueLe secteur d'étude est localisé dans le Département de l'Ouémé au sud du Bénin. Il est situé entre 6°23' et 6°38' de latitude nord et entre 2°22' et 2°39' de longitude est. Il est limité au nord par la Commune de Adjohoun, au sud par la Commune de Sèmè-Kpodji, à l'est par les Communes de Akpro-Missérété et de Porto-Novo età l'ouest par le département de l'Atlantique. La figure 1 présente la situation géographique du milieu d'étude. Figure 1: Situation géographique du milieu d'étude 1.1.8. 1.2.2. Aspects physiques1.1.9. 1.2.2.1. Relief et réseau hydrographiqueDeux zones écologiques différentes définissent le relief qu'offre la commune de Dangbo. Il s'agit de : la vallée basse ØW?djiØ située le long du fleuve Ouémé complètement inondée pendant les hautes eaux ou crues allant de juillet à octobreet ses affluents dont les bords constituent des bourrelets de terres où vivent les populations. Le plateauØAguedjiØ permet de percevoir à plusieurs endroits une vue pittoresque d'aplomb sur toute la vallée basse (Akomagni, 2006). Le relief de la Commune des Aguégués est seulement caractérisépar des plaines composées de bas-fonds inondables, traversées par le fleuve Ouémé et ses affluents dont les bords constituent des bourrelets de terres où vivent les populations (Djènontin, 2006). 1.1.10. 1.2.2.2. Sol et VégétationIl existe deux types de sol dans la commune de Dangbo : le plateau est caractérisé par un sol ferralitique et la vallée caractérisée par le vertisol très propice à la production maraîchère(Akomagni, 2006).La Commune des Aguégués a seulement des sols hydromorphes à argile noire aptes à l'agriculture (Djènontin, 2006). La végétation des Communes de Dangbo et des Aguégués est caractérisée exclusivement de graminée avec par endroits quelques îlots forestiers essentiellement constitués d'arbres (Elaeis guineensis, Acasia delbata,Rhizophora racemosa et Avicenia africana). Elle renferme aussi quelques forêts sacrées(Akomagni, 2006 ; Djènontin, 2006). Ce couvert végétal est soumis régulièrement à des assauts dévastateurs de l'homme pour des fins de recherche de bois de chauffe, d'acajas et de bois d'oeuvre, ce qui conduit à la déforestation dans le milieu d'étude. La figure 2 présente l'occupation du sol des Communes de Dangbo et des Aguégués. Concepteur : Antoine AVOCE Figure 2: Occupation du sol du secteur d'étude 1.1.11. 1.2.2.3. Contexte climatiqueAvec un climat subéquatorial, le milieu d'étude connaît deux (02) saisons de pluie (mars à juillet et septembre à novembre) et deux (2) saisons sèches (novembre à mars et juillet à septembre). La pluviosité moyenne est de 1200 mm/an (ASECNA, 2009). La figure 3 présente les moyennes mensuelles de la pluviométrie dans le secteur d'étude. Figure 3: Moyennes mensuelles de la pluviométrie du secteur d'étude (1971 à 2009) Source : Station de Porto-Novo Il ressort de l'analyse de la figure 3 que la pluviométrie augmente progressivement à partir du mois de mars et atteint son pic en juin. Elle chute en août avec une reprise en septembre, et atteint un nouveau pic en octobre. Elle chute complètement en janvier. Cette analyse a permis de constater que le milieu d'étude a un régime bimodal. Les forêts sacrées du milieu d'étude sont plus accessibles en saison sèche. C'est le cas dans la Commune des Aguégués.Mais, dans la Commune de Dangbo ces forêts sont accessibles en toute saison. 1.1.12. 1.2.3. Aspects humains1.1.13. 1.2.3.1. Principaux groupes socio-culturels et organisation socialeLes principaux groupes socio-culturels originels désignés sous le vocable `'Akota`' qui couvrent le secteur d'étude sont les Dékanmènou, les Agahègonnou, les Lokoévinou, les Anahovinou, les Yévinou, les Odjèhovinou, les Ayolinou, les Houézounmènou, les Toffinou, les Adjahivinou, les Ayinon-Agagnon, les Vèvinou, les Goun. Tous ces groupes socio-culturels originels se distinguent à travers : ü la litanie des salutations consacrée au cordon ancestral ; ü les us et coutumes, les interdits ou totems ; ü les pratiques, les danses et chansons au cours des cultes traditionnels, des différentes cérémonies de réjouissances et circonstances de décès. Sur le plan de l'organisation sociale, on remarque que les institutions traditionnelles cohabitent avec les institutions modernes mises en place par l'administration centrale. Il y a de nombreux dignitaires de culte exerçant un pouvoir sacré. Les coutumes varient d'une collectivité à une autre et d'un milieu à un autre. Par exemple les fétiches `' Hêviosso `' et `' Toholou `' amènent la paix et favorisent la production agricole selon les adeptes. 1.1.14. 1.2.3.2. ReligionLes religions importantes que l'on retrouve dans la Commune de Dangbo sont : le culte vodun, le christianisme et l'islam. Les pratiques périodiques des rites`'Yê`' de certains fétiches tels que Sapata, Ogou, Dan, Doudoua, Oro permettent de chasser les mauvais esprits, les maladies endémiques. Le Zangbétodans presque toutes les localités assure la sécurité de la population et le respect des normes sociales. Dans la Commune des Aguéguéstrois grandes religions dominent : le christianisme, l'islam et l'animisme. Environ 11% de la population pratique le culte vodun ; 37,1% pratique le catholicisme et 12,1% pratique l'islam. La cohabitation de ces religions se fait sans problème. 1.1.15. 1.2.3.3. AgricultureLe secteur agricole est d'une importance capitale dans l'économie de la Commune de Dangbo. La superficie cultivable de la Commune est estimée à environ 30 000 hectares dont seulement 20 000 ha sont cultivés. Les productions de la Commune des Aguégués proviennent de l'agriculture de décrue pratiquée notamment dans l'arrondissement d'Avagbodji. Les superficies exploitées par campagne dans la Commune sont estimées globalement à 3000 hectares. Il faut signaler que les paysans des deux Commune font parfois leurs champs à côté des forêts sacrées. Ils essayent de gagner plus d'espace tout en pénétrant petitement dans ces forêts sacrées. Ce comportement participe à la dégradation des forêts sacrées dans les Commune de Dangbo et des Aguégués. CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUECe chapitre présente la recherche documentaire, les matériels et outils de collecte de données, l'échantillonnage utilisé, les méthodes de collecte et de traitement des données. 1.1.16. 2.1. Recherche documentaireElle a permis de faire une comparaison avec les données orales pour mieux s'assurer de la validité des informations recueillies. De ce fait, les rapports d'activités menés par les structures en charge des questions relatives à la conservation des forêts sacrées ont été consultés. Les mémoires rédigés sur des forêts ont été également consultés. Le tableau I présente les centres parcourus, la nature des documents collectés et les types d'informations obtenues. TABLEAU I: Centres de documentation et types d'informations recueillies
Source : Produit à partir du point sur l'enquête de terrain Cette recherche documentaire a été également appuyée par la bibliographie virtuelle disponible sur l'Internet. Dans l'ensemble, les différents documents consultés ont permis d'une part, d'exposer les concepts et réflexions développés par les différents acteurs sur les questions abordées et ils ont fait l'objet d'analyse critique en vue d'apporter une contribution d'autre part. 1.1.17. 2.2. Matériels / outils et méthodes relatifs à l'objectif spécifique O1L'objectif spécifique 1 a consisté à étudier la flore des forêts sacrées des Communes de Dangbo et des Aguégués. 1.1.18. 2.2.1. Matériel/ outils de collecte de donnéesLe matériel utilisé est composé de : - un penta-décamètre pour la mesure des côtés des placeaux et la circonférence des plantes ; - des papiers journaux, sécateurs et des banderoles, des sachets en plastique pour prélever des échantillons non identifiés ; - un appareil photographique pour la prise de quelques vues ; - un GPS pour la prise des coordonnées des forêts sacrées identifiées dans le secteur d'étude. 1.1.19. 2.2.2. Méthode de collecte des données1.1.20. 2.2.2.1. EchantillonnageAu total cinq (05) forêts sacrées ont été choisies dans le secteur d'étude.Quatre (04) forêts sacrées sont dans la Commune de Dangbo et une (01) forêt sacrée dans la Commune des Aguégués. Dans ces forêts sacrées, 34 placeaux de 900 m² ont été installés. La figure 4 présente la répartition des forêts sacrées échantillonnées dans le milieu d'étude. Figure 4 : Répartition des forêts sacrées échantillonnées dans le secteur d'étude Source : Enquête de terrain, 2012-2013 1.1.21. 2.2.2.2. Technique de collecte des donnéesIl a été question d'effectuer dans les forêts sacrées des deux communes des relevés phytosociologiques selon la démarche stigmatiste de Braun-Blanquet (1932) utilisée dans la zone soudanienne et soudano-guinéenne par Sinsin (1993), Tenté(2005) et Toko (2008). Au total, 34 placeaux de 900m² ont été installés dans cinq (05) forêts sacrées dans les Communes de Dangbo et des Aguégués. Sur chaque placeau les données suivantes ont été collectées : - le type de formation végétale ; - la facette topographique ; - la texture du sol ; - Circonférence des ligneux de dbh L'identification des espèces a été faite à partir de la flore analytique du Bénin et de la flore de de-Souza. Des échantillons ont été herborisés à cet effet. 1.1.22. 2.2.3. Méthode de traitement et d'analyse des donnéesLe tableau Excel version 2007 a été utilisé pour réaliser quelques tableaux et figures avec le calcul de certains paramètres dendrométriques et floristiques. Les paramètres calculés sont : · Richesse spécifique (R) : C'est le nombre d'espèces arborescentes recensées par placeau. · Indice de diversité de Shannon (H) Il est calculé par la formule : H = Ni = nombre d'individus par espèces ; N = nombre d'individus total par placeau ; (H) varie généralement de 0 à 5. L'indice de diversité de Shannon élevé correspond à des conditions du milieu favorable à l'installation de nombreuses espèces ; c'est le signe d'une grande stabilité du milieu. · Equitabilité de Pielou (E) E= L'équitabilité de Pielou élevé est le signe d'un peuplement équilibré. Des valeurs proches de 1 témoignent d'une régulière distribution des individus entre les espèces. Par contre, celles qui sont proches de 0 correspondent à un nombre élevé d'espèces rares ou à un petit nombre d'espèces dominant. · Densité (D) D= Avec N= nombre de ligneux de dbh · Surface terrière moyenne (G) G= Avec d= nombre de ligneux de dbh 1.1.23. 2.3. Matériels / outilset méthodes relatifs à l'objectif spécifique O2L'objectif spécifique 2 a consisté à identifier les facteurs directs et indirects de dégradation des forêts sacrées des Communes de Dangbo et des Aguégués. 1.1.24. 2.3.1. Matériels / outils de collecte des donnéesLes matériels / outils utilisés sont : - une grille d'observation pour identifier les actions anthropiques qui agissent sur l'évolution des forêts sacrées ; - un questionnaire pour collecter des données relatives aux facteurs directs et indirects de la dégradation des forêts sacrées des Communes de Dangbo et des Aguégués. 1.1.25. 2.3.2. Méthode de collecte des données1.1.26. 2.3.2.1.EchantillonnageL'échantillon est déterminé par la méthode probabiliste et la technique de choix aléatoire. Les acteurs enquêtés sont : les conservateurs des forêts sacrées, les élus locaux, les sages, les agriculteurs, les charbonniers et les exploitants forestiers. L'échantillon est déterminé à partir de l'effectif de chaque arrondissement abritant les forêts sacrées et de ceux qui sont proche de ces arrondissements. La taille de l'échantillon est déterminée suivant la méthode de Schwartz (2002). Elle a été calculée avec un degré de confiance de 95 % et une marge d'erreur de plus ou moins 5 %. N = Zá2. P Q / d2 avec N= taille de l'échantillon par arrondissement Zá = écart fixé à 1,96 correspondant à un degré de confiance de 95% P = nombre de ménages de l'arrondissement / nombre de ménages de la commune. Q = 1 - P d = marge d'erreur qui est égale à 5 % En procédant ainsi par arrondissement, un taux d'échantillonnage de 30 % est appliqué au résultat pour déterminer le nombre exact de ménages enquêté par arrondissement. A cet effet, 306 ménages ont été interrogés lors des enquêtes du terrain. Cette méthode probabiliste a permis de réaliser les tableaux II. Le taux d'échantillonnage est calculé et exprimé par la formule suivante : Avec T : Taux d'échantillonnage par arrondissement ; P : Echantillon enquêté ; T : Population mère. Le tableau II présente la distribution statistique du nombre de personnes enquêtées. TABLEAU II: Nombre de personnes enquêtées
Source :INSAE 2002 Il ressort de l'analyse du tableau II que sur 49096 de la population des cinq arrondissements réunis, c'est 306 ménages qui ont été enquêtés soit un taux de 0,62 %. Le taux d'échantillon de chaque Arrondissement est : 0,62% pour l'arrondissement de Dangbo, 0,65 % pour Zounguè, 0,59 % pour Houédomè, 0,62 % pour celui de l'arrondissent de Hozin et 0,65 % pour l'arrondissement de Avagbodji. 1.1.27. 2.3.2.2. Technique de collecte des donnéesDes enquêtes ont été effectuées à l'aide des questionnaires à l'endroit de toutes les couches des Communes de Dangbo pour recueillir des informations relatives aux facteurs directs et indirects de dégradation des forêts sacrées et communautaires du secteur d'étude. Les points abordés par les questionnaires sont : le lotissement, l'agriculture, la déforestation, la prolifération des religions étrangères, la mauvaise politique de conservation des forêts sacrées par les autorités communales, le non suivi et entretien des forêts par les dignitaires des forêts sacrées et la corruption de ces derniers. 1.1.28. 2.3.3. Méthode de traitement et d'analyse des donnéesLes données recueillies lors des enquêtes de terrain ont été dépouillées manuellement. Le tableau Excel a été utilisé pour calculer les fréquences par modalité de réponses. 1.1.29. 2.4. Matériels / outilset méthode relatifs à l'objectif spécifique O3L'objectif spécifique 3 a consisté à inventorier les pratiques endogènes de conservation de la diversité floristique dans les Communes de Dangbo et des Aguégués. 1.1.30. 2.4.1. Matériels / outils de collecte des donnéesLe guide d'entretien et le questionnaire ont permis de déterminer les pratiques endogènes de conservation de la diversité floristique de chaque forêt et l'utilité de leurs plantes médicinale. 1.1.31. 2.4.2. Méthode de collecte des données2.4.2.1. EchantillonnageIci l'échantillon a été essentiellement constitué des dignitaires desdites forêts, les sages, les élus locaux, quelques personnes au niveau de la population choisies de façon aléatoire et les adeptes des voduns érigés dans les forêts identifiés dans les Commune de Dangbo et des Aguégués. Ainsi, 104 personnes ont été enquêtées dont 05 dignitaires, 09sages, 23 adeptes et 67 personnes au niveau de la population. 2.4.2.2. Technique de collecte des donnéesDes questionnaires ont été administrés aux dignitaires des forêts sacrées et aux ménages (les sages, les élus locaux, les adeptes devodun) afin de connaître les pratiques endogènes de conservation de la diversité floristique de chaque forêt sacrée inventoriée. Les points abordés par les questionnaires sont : la dimension spirituelle, les interdits et l'utilité des plantes médicinales de ces forêts. 1.1.32. 2.4.3. Méthode de traitement et d'analyse des donnéesLes questionnaires ont été dépouillés manuellement. Les fréquences des modalités de réponses ont été calculées par le tableau Excel version 2007. CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION1.1.33. 3.1. Caractéristiques floristiques et dendrométriques des forêts sacrées de Dangbo et des AguéguésL'étude floristique a permis d'apprécier la conservation floristique de chaque forêt et leurs apports à la diversité floristique. 3.1.1. Description des forêts sacrées étudiées3.1.1.1. Forêt sacrée DatinzunLa forêt sacréeDatinzunest située dans la Commune de Dangbo, dans l'arrondissement de Dangbo et précisément dans le village de Dogla. Elle couvre une superficie de 1ha. Elle est une forêt dense semi-décidue avec une troué à l'intérieur. C'est une forêt établie sur un sol à texture sablo-limoneuse et les espèces qu'on y rencontre sont : Albizia zygia, Cola gigantea, Antiaris toxicaria, Elaeis guineensis, Magifera indica. À l'intérieur de cette forêt sont érigés quelques vodun et une case sacrée. L'exploitation forestière et la recherche du bois de feu sont pratiquées dans cette forêt sacrée. 3.1.1.2. Forêt sacrée Slik?zunLa forêt sacréeSlik?zun est dans la Commune de Dangbo, dans l'arrondissement de Hozin et précisément dans le village d'Akpamè. Elle couvre une superficie de 1,5ha. La végétation est composée de forêts denses semi -décidues. Les espèces rencontrées sont : Cola gigantea, Deinbollia pinnata, Carica papaya, Milicia exelsa, Antiaris toxicara, Albizia zygia. La texture du sol est sablo- limoneuse. A l'intérieur de cette forêt les sites sacrées ne sont pas bien entretenus et sont en voie de disparition. La population autochtone coupe des arbres dans la forêt. D'autres par contre sont à la recherche du bois de feu. 3.1.1.3. Forêt sacrée LokozunElle est dans la Commune de Dangbo, dans l'arrondissement de Hozin et précisément dans le village d'Akpamè. Elle couvre une superficie de 0,5 ha. La texture du sol est sableuse. La végétation est constituée de forêts claires. Les espèces rencontrées sont : Deinbollia pinnata, Ceiba pentandra,Bosquiea angolensis, Cola gigantea, Albizia zygia. A l'intérieur de cette forêt il n'y a aucune divinité ; cette dernière était représentée par un pied d'iroko (Milicia excelsa) qui serait tombé de lui-même. La collectivité y coupe des arbres pour la construction des cases sacrées de la collectivité. 3.1.1.4. Forêt sacrée M?nd?zunCette forêt est localisée dans la commune de Dangbo, dans l'arrondissement de Dangbo et précisément dans le village de Mondotopka. Avec une superficie de 0,5ha, la forêt sacrée m?nd?zun est une forêt dense semi -décidue bien conservée sans éclaircissement et est caractérisée par Albizia zygia, Phragmites karka, Deinbollia pinnata,Anthocleista vogelii. Devant la forêt, est érigé le vodun ; à l'intérieur il y a un arbre sous lequel reste un lion le jour du petit marché d'Azowlissè. 3.1.1.5. Forêt sacrée K?jizunLa Forêt K?jizoun est localisée dans l'arrondissement d'Avagbodji (Commune des Aguégués). Elle est située dans la plaine d'inondation de la vallée de l'Ouémé, précisémentdans la basse vallée. Elle couvre une superficie de 19 ha. Les espèces rencontrées sont : Berlinia grandiflora et Ceiba Pentandra. Les structures traditionnelles de conservation de cette forêt sacrée n'étant plus assez efficaces actuellement avec le développement des religions monothéistes, on assiste de plus en plus à une dégradation de cette forêt sacrée. 3.1.2. Caractéristiques floristiques des forêts sacrées étudiées3.1.2.1. Composition floristique des forêts sacrées étudiéesLa composition floristique est composée de la richesse spécifique, du genre et de la famille. Ces paramètres ont été déterminés à partir des tableaux desannexes 1. Ø Forêt sacrée Datinzun Il est recensé 22 espèces dont 21 genres et 15 familles. Les familles les plus représentées sont: Moraceae (13,63%), Meliaceae (9,09 %), Sterculiaceae (9,09%), Araliaceae (9,09%),Anacardiaceae (9,09%), Leg-Mimosoideae(9,09%). Ø Forêt sacrée Slik?zun Dans cette forêt sacrée, 25 espèces ont été recensées et sont réparties en 24 genres et en 18 familles. Les familles les plus représentées sont : Anacardiaceae (8%),Euphorbiaceae (8%), Mimosoideae (8%),Moraceae(12%), Sterculiaceae (12%). Ø Forêt sacrée Lokozun Les espèces collectées sont au nombre de cinq(05) dont cinq(05) genres et cinq (04) familles. Les familles identifiées sont :Mimosoideae,Bombacaceae,Moraceae,Sterculiaceae. Ø Forêt sacrée M?nd?zun Au total, 16 espèces ont été recensées dans la forêt sacrée. Elles sont réparties en 16 genres et en 15 familles. La famille la plus rencontrée lors de l'enquête est celle des Sterculiaceae (12,5%). Ø Forêt sacrée K?djizun Au total, 60 espèces ont été recensées dans cette forêt sacrée. Ces espèces sont réparties en 58 genres et en 38 familles. Les familles les plus rencontrées dans cette forêt sont :Anarcadiaceae (3,28 %), Asclepiadaceae (3,28 %), Commelinaceae (3,28 %), Convolvulaceae (3,28 %), Dilleniaceae (3,28 %), Irvingiaceae(3,28 %), leg-Caesapinioideae (3,28 %), Leg-Mimosoideae (3,28%), Polygalaceae (13,11%). La figure 5 présente la répartition des forêts étudiées par richesse spécifique, par genre et par famille. Figure 5 : Répartition des forêts sacrées par composition floristique Source : Enquête de terrain 2013-2014 L'analyse de la figure 5 montre que la richesse spécifique la plus élevée est celle de la forêt sacréeK?djizun et la moins élevée est celle de la forêt sacréeLokozun. Il en est de même pour le nombre de genre et de famille. Par ailleurs, les forêts sacrées Datinzun etM?nd?zun ont les même nombre de famille. 3.1.2.2. Diversité spécifique des forêts sacrées étudiéesLa diversité spécifique est composée de l'indice de diversité de Shannon (H) et de l'équitabilité de Pielou (E). Ces paramètres ont été calculés à partir des tableaux des annexes 1. Ø Forêt sacrée Datinzun La valeur de l'indice de diversité de Shannon (H) est de3,97 bit et celle de l'équitabilité de Pielou (E) est de0,89 (figure 6). Cette valeur de l'indice H traduit que les conditions sont plus ou moins favorables à l'installation de nombreuses espèces et celle de E témoigne une régulière distribution des individus entre les espèces. Ø Forêt sacrée Slik?zun L'indice de diversité de Shannon(H) de cette forêt est de 3,94 bit et la valeur de l'équitabilité de Pielou (E) de celle-ci est de 0,81 (figure 6). Cette forte valeur obtenue pour l'indice de diversité de Shannon indique que les conditions du milieu sont favorables à l'installation d'un grand nombre d'espèces. Ø Forêt sacrée Lokozun La valeur de l'indice de diversité de Shannon (H) de la forêt sacrée Lokozunest de2,21bit et celle de l'équitabilité de Pielou (E) est de0,93 (figure 6). La valeur relativement faible de l'indice H montre que les conditions du milieu sont moins favorables à l'installation de nombreuses espèces. La forte valeur de E traduit une répartition proportionnelle des individus par espèce. Ø Forêt sacréeM?nd?zun L'indice de diversité de Shannon (H) de cette forêt sacrée est de 3,02 bit et la valeur de l'équitabilité de Pielou (E) de celle-ci est de 0,75 (Figure 6). Cette valeur de l'indice H indique que les conditions du milieu sont favorables à l'installation de nombreuses espèces. Ø Forêt sacrée K?djizun L'indice de diversité de Shannon (H) de la forêt sacréeK?djizun est de 5,6 bit et la valeur de l'équitabilité de Pielou (E) est 0,95 (figure 6). La valeur donnée par l'indice H traduit que les conditions du milieusont plus favorables à l'installation d'un grand nombre d'espèces. La forte valeur de E traduit une répartition équilibrée des individus par espèce. La figure 6 présente l'indice de diversité de Shannon (H) et l'équitabilité de Pielou (E) par forêt sacrée étudiée. Figure 6: Diversité de Shannon (H) et équitabilité de Pielou (E) des forêts sacrées étudiées Source : Enquête de terrain 2012-2013 L'analyse de la figure 6 a permis de constater que c'est la forêt sacréeK?djizun qui a la plus grande valeur de l'indice de diversité de Shannon(H) et la forêt sacrée Lokozun a la plus faible valeur.La plus grande valeur de l'équitabilité de Pielou(E) estobtenue au niveau de la forêt sacréeK?djizun et la plus faible de l'équitabilité est obtenuedans la forêt sacrée M?nd?zun.
3.1.3.1. Densité et surface terrièreLa densité (D) et la surface terrière(G) des forêts sacrées étudiées sont représentées par la figure 7. Figure 7: Densité (D) et la surface terrière(G) des forêts sacrées étudiées Source : Enquête de terrain 2012-2013 L'examen de la figure 7 montre que la densité la plus élevée est celle de la forêt sacrée Lokozun et la densité la plus faible est obtenue au niveau de la forêt sacrée K?djizun. Mais en ce qui concerne la surface terrière, c'est la forêt sacréeK?djizun qui a la plus forte valeur ; celle ayant la plus faible valeur est la forêt sacréeDatinzun. 3.1.3.2. Structure diamétrique des ligneuxØ Forêt sacrée Datinzun La figure 8 montre la répartition diamétrique irrégulière des ligneux ayant un dbh=10cm au niveau de la forêt sacréeDatinzun. Figure 8: Structure diamétrique de la forêt sacrée Datinzun Source :Enquête de terrain,Septembre 2012 L'examen de la figure 8 a permis de constater que les classes de diamètres les plus représentées sont : [20-30[, [30-40[, [40-50] et les moins représentées sont entre autre [60-70[, [70-80[, [80-90[,[90-100[ et plus de 100 cm. Ce constat a permis d'en déduire que le milieu est vraiment perturbé par les populations. Ø Forêt sacrée Slik?zun La répartition diamétrique des ligneux de dbh=10cm dans la forêt sacrée Slik?zun a été représentée par la figure 9. Figure 9: Structure diamétrique de la forêt sacrée Slik?zun Source :Enquête de terrain, Septembre2012 L'examen de la figure 9 a permis de noter une forte représentation des classes de diamètres suivantes : [20-30[,[30-40[, [40-50[, [50-60[, et une plus faible représentation des classes de diamètre [10-20[, [80-90[, [90-100[.La dominance de ces faibles diamètres atteste que cette forêt a connu une dégradation. Ø Forêt sacrée Lokozun La structure diamétrique des espèces de dbh=10cm de la forêtsacrée Lokozun est représentée par la figure 10. Figure 10: Structure diamétrique de la forêt sacrée Lokozun Source :Enquête de terrain, septembre 2012 L'examen de la figure 10 montre qu'il y a une forte répartition des classes de diamètres suivantes : [40-50[ et plus de 100 cm ; et une plus faible représentativité des classes de diamètres [20-30[, [50-60[, [60-70[, [70-80[, [90-100[. Ø Forêt sacrée M?nd?zun La figure 11 montre la répartition diamétrique des ligneux ayant un dbh=10cm dans la forêt sacréeM?nd?zun. Figure 11: Structure diamétrique de la forêt sacrée M?nd?zun Source : Enquête de terrain, Janvier 2013 L'analyse de la figure 11montre que les classes de diamètres les plus représentées sont : [10-20[,[20-30[, [40-50[, [50-60[, [70-80[, et les moins représentées sont : [80-90], [90-100]. Ø Forêt sacrée K?djizun La figure 12 montre la répartition diamétrique des ligneux ayant un dbh=10cm dans la forêt sacréeK?djizun. Figure 12: Structure diamétrique de la forêt sacrée K?djizun Source :Enquête de terrain, Janvier 2013 L'examen de la figure 12 a permis de constater que les classes les plus représentées sont : [10-20[,[40-50[, [60-70[, [90-100[, et les moins représentées sont : [20-30[, [70-80[. 1.1.34. 3.2. Facteurs directs et indirects de dégradation des forêts sacrées de Dangbo et des Aguégués1.1.35. 3.2.1. Facteurs directs de dégradation des forêts sacrées dans les Communes de Dangbo et des AguéguésLa figure 13 présente les facteurs directs de dégradation des forêts sacrées dans les Communes de Dangbo et des Aguégués. Figure 13: Facteurs directs de dégradation des forêts sacrées de Dangbo et des Aguégués Source : Enquête de terrain, 2012-2013 L'analyse de la figure 13 montre que l'exploitation forestière (76,77 %) et l'agriculture (71,65 %) sont les causes fondamentales de dégradation des forêts sacrées. Selon40, 55 % de la population enquêtée, le lotissement constitue aussi une cause importante de l'érosion forestière dans le milieu d'étude. La photo 1 montre les actions anthropiques sur les forêts sacrées dans le secteur d'étude. (b) (a) Planche 1 : Destruction des formations végétales dans la forêt sacrée Datinzun(a) et dans la forêt sacréeLokozun(b) Prise de vue : AVOCE, Septembre 2012 Les photos 1a et 1b présente respectivement les arbres exploités dans les forêts sacrées de Datinzun et de Lokozun. De l'avis des enquêtés les arbres ont été coupés par la collectivité en charge de la conservation de ces forêts sacrées pour l'aménagement des places publiques. Ces causes s'expliquent par l'évolution démographique de la population. Ce phénomène entraîne une augmentation des besoins en bois de chauffe et de construction d'habitats humains. Cette exploitation de bois surtout dans la construction, l'artisanat et aussi dans la vente constitue l'nue des principales menaces auxquelles les forêts sacrées font face. Pour subvenir aux besoins alimentaires de leurs familles, certains agriculteurs, pour accroître les superficies emblavées, foulent aux pieds les pratiques interdites qui n'ont que pour objet la protection des forêts sacrées. 1.1.36. 3.2.2. Facteurs indirects de dégradation des forêts des Communes de Dangbo et des AguéguésLa figure 14 renseigne sur les facteurs indirects de dégradation des forêts sacrées, selon l'avis des enquêtés. Figure 14: Facteurs indirects de dégradation des forêts sacrées de Dangbo et des Aguégués. Source : Enquête de terrain, 2012-2013 L'examen de la figure 14 révèle que la corruption des dignitaires (78,41 %) censés protéger ces forêts sacrées et la profanation de nos religions endogènes du fait des religions étrangères (82,81 %) , sont les facteurs les plus importants de régression des forêts sacrées de Dangbo et des Aguégués. Il convient de rappeler que la mauvaise politique de conservation(73,56%) de ces forêts sacrées conditionne aussi leur dégradation.Les populations enquêtées ont aussi estimé que la prolifération des religions nomothétiques constitue le facteur fondamental de dégradation des forêts sacrées du secteur d'étude. Ces adeptes, une fois dans la religion monothéiste, collent une image diabolique au vodun. Du coup, ces forêts sacrées sont laissées à elles même. Le second aspect est que les chefs traditionnels sont corrompus et autorisent certaines personnes à couper des arbres dans les forêts sacrées. 1.1.37. 3.3. Pratiques endogènes de conservation des forêts sacrées dans les Communes de Dangbo et des Aguégués1.1.38. 3.3.1. Utilisation médicinale des espèces des forêts sacréesde Dangbo et des Aguégués1.1.39. 3.3.1.1.Forêt sacrée DatinzunLa forêt sacrée Datinzun regorge des plantes médicinales selon 87,5 %(figure 15) des populations enquêtés qui par ailleurs ont approuvé l'efficacité de ces plantes.Ces plantes guérissent plusieurs maladies (Tableau III). TABLEAU III: Liste des plantes médicinales de la forêt sacréeDatinzun et leurs vertus
Légende : Fel = Feuille; Fl = Fleur; Fr = Fruit; R = Racine; La = Latex Source : Enquête de terrain, Septembre 2012 L'analyse du tableau III montre que plusieurs plantes médicinales de la forêt sacréeDatinzun sont utilisées par les populations. Ces dernières utilisent plus les feuilles des plantes que ces autres parties. Aussi, sont-ils utilisés les écorces, les fleurs, le latex et les fruits de ces plantes. 1.1.40. 3.3.1.2.Forêt sacrée Slik?zunLa forêt sacrée Slik?zun constitue un refuge pour les plantes médicinales. Ces plantes ont été reconnues comme ayant des vertus médicinales par 88,88 % des populations enquêtées (figure 15). Le tableau IV présente les plantes médicinales de la forêt sacréeSlik?zun. TABLEAU IV: Plantes médicinales de la forêt sacréeSlik?zun et leurs vertus
Légende : Fel = Feuille; Fl = Fleur; Fr = Fruit; Ec = Ecorce Source : Enquête de terrain, Septembre 2012 L'analyse du tableau IV révèle que plusieurs plantes médicinales de la forêt sacrée Slik?zun sont utilisées par les populations. Lesfeuilles des plantes sont plus utilisées que ces autres parties. Les écorces, les fleurs et les fruits de ces plantes sont aussi utilisés. 1.1.41. 3.3.1.3. Forêt sacrée LokozunLa forêtsacrée Lokozun regorge peu de plantes médicinales selon 84,21 % des populations enquêtées (figure 15). Le tableau V présente quelques plantes médicinales se trouvant dans cette forêt sacrée. TABLEAU V: Plantes médicinales de la forêt sacréeLokozun et leurs Vertus
Légende : Fel = Feuille ; Fr = Fruit ; R = Racine Source : Enquête de terrain, Septembre 2012 L'analyse du tableau V montre que les feuilles sont les parties les plus utilisées au niveau des plantes médicinales recensées dans la forêt sacrée lokozun. Les parties les moins utilisés sont les racines et les fruits. 1.1.42. 3.3.1.4.Forêt sacréeM?nd?zunLa forêt sacréeM?nd?zun regorge peu de plantes médicinales selon 89,65 % des populations enquêtées (figure 15). Le tableau VIrésume la vertu de ces plants. Ces plantes médicinales sont très efficaces. TABLEAU VI: Plantes médicinales de la forêt sacréeM?nd?zunet leurs vertus
Légende : Fel = Feuille ; Fr = Fruit ; R = Racine Source : Enquête de terrain, Janvier 2013 L'analyse du tableau VI a permis de constater que les feuilles des plantes médicinales sont les plus utilisées et les racines sont les moins utilisées. 1.1.43. 3.3.1.5.Forêt sacrée K?djizunLa forêtsacrée K?djizun dispose aussi de nombreuses plantes médicinales utilisées par près de 80% des populations enquêtées (figure 15). Le tableau VII présente quelques plantes médicinales que regorge cette forêt sacrée. TABLEAU VII: Plantes médicinales de la forêt sacréeK?djizun et leurs vertus
Légende : Fel = Feuille; Ra = Rameau; T = Tige; Ec = Ecorce Source : Enquête de terrain, Janvier 2013 Il ressort de l'analyse de tableau VII que les parties des plantes médicinales recensées dans la forêt sacréeK?djizun sont les feuilles et les écorces alors que les tiges et racines sont les moins utilisés dans cette localité. 1.1.44. 3.3.1.6. Synthèse de l'utilisation des plantes médicinales dans les forêts sacrées étudiéesLa figure 15 présente la synthèse des populations enquêtées sur l'utilisation des plantes médicinales dans les forêts sacrées étudiées. Figure 15: Utilisation des plantes médicinales des forêts sacrées étudiées Source : Enquête de terrain 2012-2013 L'analyse de la figure 15 a permis de constater que les populations riveraines de la forêt sacrée M?nd?zunsont celles qui utilisent plus les plantes médicinales. Les populations de Dogla et de Akpamè et environ vont respectivement dans les forêts sacrées de Datinzun et de Slik?zun pour chercher quelques plantes médicinales pour se soigner. Cette importance des plantes médicinales dans la guérison de certaines maladiesparticipe à la sauvegarde des forêts sacrées de Dangbo et des Aguégués. Les forêts sacrées font donc l'objet de prélèvements à des fins médicinales qui concernent les racines, les écorces, les fruits, les feuilles, les fleurs, les rameaux et les tiges. 1.1.45. 3.3.2. Dimensions spirituelles et pratiques interdites dans les forêts sacrées des Communes de Dangbo et des AguéguésLes dimensions spirituelles et les pratiques interdites ont été recensées au niveau des chefs traditionnels des forêts étudiées et de quelques sages. Ceux-ci diffèrent d'une forêt sacrée à une autre. 1.1.46. 3.3.2.1. Forêt sacrée Datinzun· Dimension spirituelle de la forêt sacrée Datinzun Dans la forêt sacréeDatinzun, sont érigés plusieurs vodun qui constituent des sources de sa protection. Entre autres, on peut citer : Aho, Fosa, Fosa lègba, Tolègba, Gbessi, Datin, Kinssi, Todokoun et Tokiti. Ces vodun ont chacun leur rôle dans la vie de la population de Dogla. Ces rôles sont regroupés dans le tableau VIII. Cette forêt constitue aussi un patrimoine pour la collectivité FASSINOU car c'est auprès de ce vodun Datin que leur Houédouto (chef de la collectivité) vienne prêter serment. Par ailleurs, le vodun Datin même est protégé par une case car en le voyant on risque de perdre ses yeux. Aussi, dans cette forêt, existe-il des arbres sacrés comme guh? (Antiaris toxicaria), yèdè (Albizia zygia) et logu (Bosquiea angolensis). De même, les initiés ou ceux qui ont accès à cette forêt savent qu'il y a une panthère femelle qui y vit et c'est pourquoi, ils sont inquiétant de se rendre au coeur de cette forêt sacrée. Des réunions de certaines sociétés secrètes et des ordalies, qui jouent un rôle important dans l'exercice de la justice, le maintien de l'ordre et de la cohésion sociale, se tiennent dans cette forêt. Le tableau VIII présente les différents types de vodun de la forêt sacréeDatinzun et leurs rôles. TABLEAU VIII: Voduns de la forêt sacrées Datinzun et leurs rôles
Source : Enquête de terrain, Septembre 2012 · Pratiques interdites dans la forêt sacrées Datinzun Selon les populations enquêtées, la forêt sacréeDatinzun avait des interdits qui lui confèrent son caractère sacré. Par exemple, avant d'entrer dans cette forêt sacrée on ne portait pas d'habits. De plus, une femme qui se trouve dans ces menstrues ne devait pas pénétrer dans cette forêt. Mais, aujourd'hui ces réalités ont commencé par disparaître compte tenu de la prolifération anarchique des églises dans les villages riverains. Ceci constitue un problème sérieux, car les adeptes de ce vodun qui faisaient des cérémonieschaque mois de juillet de l'année et tous les cinq jours de la semaine ne viennent plus à ces rituels. Le caractère sacré de cette forêt disparaît alors de jour en jour. Malgré tous ces problèmes le conservateur a toujours veillé sur la forêt sacrée. 1.1.47. 3.3.2.2. Forêt sacrée Slik?zun· Dimension spirituelle de la forêt sacrée Slik?zun Le vodunslik? communément appelé en wem?,adjavodun (vodun venu d'Adja), fait de cette forêt sa force du sacré. Selon les populations enquêtées, ce vodun protège les productions agricoles contre les insectes dévastateurs. Mais ceci est possible grâce aux rituels qui se faisaient à l'aide des feuilles telles que kpatima (Moringa oleifera), adjamakloé (Newbouldia Laevis). Après les rituels, ils mettaient ces feuilles dans l'eau pour tuer ces insectes. De plus, ce vodun faisait du mal aux femmes qui ont commise l'adultère. Les dignitaires organisaient chaque année, des cérémonies communément appelée whétanu qui dure deux à quatre semaines. · Pratiques Interdites dans la forêt sacrée Slik?zun Selon les populations enquêtées, la forêt sacréeSlik?zunavait aussi des interdits auxquels elles accordaient une place très importante. Les interdits sont: - ne pas coucher avec une femme dans la forêt sacrée ; - ne pas tuer un porc ; - la femme en période ne doit pas entrer dans la forêt sacréeSlik?zun. Ces interdits ne sont plus respectés. 1.1.48. 3.3.2.3.Forêt sacrée Lokozun· Dimension spirituelle de la forêt sacrée Lokozun Selon les populations enquêtées, cette forêt doit son aspect sacré à loko (Milicia excelsa) qui se trouvait dans cette forêt. C'est sous cet iroko que se trouvait le vodun de cette forêt sacrée,qui se trouve dans le sol. Celui-ci permet à la population de résoudre beaucoup de problèmes. On y faisait des prières pour les femmes stériles, qui, quelques jours après cette cérémonie, tombent enceinte. Pour cette prière, la femme stérile apporte de osin(l'eau), ahoé (Gacinia cola), de sodabi(alcool) et de amiv?(huile rouge). La présence des chauves souris dans la forêt signale l'approche d'une mauvaise période. De plus si la pandémie attaque les enfants dans le village, il suffit qu'on fasse des rituels dans la forêt et la maladie disparaît dans tout le village. Aussi, font-ils des cérémonies chaque année pour cette forêt. Pour le faire, ils amènent une quantité importante de sodabi (alcool) dans de gros canaris.Les participants tournent autour de ces canaris en se lavant avec son contenu et en chantant une chanson mystique. Cette chanson est: « ahan to agbangom? adj?nvi ahan to agbangom? ahan m?n n?n gba gozin é ahan to agbangom? aé. Ahan to agbangom? ahanwul?to ahan to agbangom? adj?nvi ahan m?n n?n gba gozin é ahan to agbangom? aé ». Ce qui signifie : les canaris sont déjà remplis d'alcool, fils de adj?n ; l'alcool ne brise pas le canaris. En chantant, un participant dans le groupe commence par prononcer leur panégyrique. Les réalités mystiques de cette forêt sacrée sont toujours ancrées dans la conscience des populations riveraines malgré l'avènement des religions étrangères. · Pratiques interdites dans la forêt sacrée Lokozun De l'avis des enquêtés, les interdits de la forêt sacrée Lokozun sont : - ne pas allumer le feu dans la forêt sacréeLokozun; - une femme en menstrues ne pénètre pas dans la forêt sacréeLokozun ; - l'homme qui entre dans la forêt sans la permission aura la gale ; - ne pas tirer pas de coup de feu dans la forêt sacréeLokozun. Toutes ces interdictions existent jusqu'aujourd'hui ; elles sont respectées par la population locale. Le prélèvement des plantes médicinales n'a pas été interdit. 1.1.49. 3.3.2.4.Forêt sacrée M?nd?zun· Dimension spirituelle de la forêt sacrée M?nd?zun De l'avis des enquêtés, le seul vodundecetteforêt s'appelle Hunv?. Il a été érigé devant la forêt sacréeM?nd?zun et constitue le protecteur de cette forêt sacrée. Grâce à sa puissance personne n'ose s'approcher de cette forêt sacrée pour couper des arbres. Une femme stérile peut trouver sa fertilité à travers cette forêt sacrée. La photo 2 présente le vodun hunv? de la forêt sacréeM?nd?zun. Photo 1 : Vodun de la forêt sacréeM?nd?zun Prise de vue : AVOCE, janvier 2013 · Pratiques interdites dans la forêt sacrée M?nd?zun Selon les populations enquêtées, les interdits sont : - ne pas entrer dans la forêt sacrée M?nd?zun le jour d'awaya(jour du petit marché de Azowlissè) ; sinon celui qui le fait sera pourchassé par un lion car c'est ce jour qu'il reçoit ses invités ; - une femme en menstrues n'entre pas dans la forêt sacrée M?nd?zun ; - ne pas allumer du feu dans cette forêt sacrée ; - ne pas passer devant la forêt sacrée M?nd?zun à treize heures. Ces interdits sont respectés jusqu'à ce jour et personne ne pénètre dans cette forêt sacrée sans l'autorisation du chef traditionnel. 1.1.50. 3.3.2.5. Forêt sacrée K?djizun· Pratiques interdites dans la forêt K?djizun De l'avis des enquêtés, les interdits institués concernent surtout la réglementation des entrées dans la forêt sacréeK?djizun, même si de nos jours, la plupart de ces interdits ne sont plus respectés. Les interdits institués sont: - un homme qui a eu des rapports sexuels (D? flu) la nuit précédente est interdit d'accès à la forêt sacréeK?djizun ; - les femmes en menstrues, les mères des jumeaux, les femmes adultères ne doivent pas entrer dans la forêt sacréesK?djizun ; - le jour du marché Adjarra (le surlendemain du marché T?kpa), l'entrée est interdite à tout le monde (hommes ou femmes) ; - les personnes étrangères à la lignée n'ont pas le droit d'être enterrées dans la forêt sacréeK?djizun. Cesinterdits participent à la conservation de la forêt sacrée.De l'avis des enquêtés, lorsqu'un individu ne respecte pas ces interdits, les conséquences sont directes. Parfois les adeptes de ce vodun protecteur de la forêt sacrée K?djizunvont couper des arbres. Ce qui fait qu'on enregistre des coupes d'arbres dans la forêt sacrée K?djizun. 1.1.51. 3.3.3.Pratiques endogènes de conservation des forêts sacrées étudiéesLes forêts sacrées de Dangbo et des Aguégués sont la plupart des forêts érigées par les ancêtres des dignitaires. Donc la conservation de celles-ci s'avèrent très importante. De l'avis des populations enquêtées, le caractère sacré constitue un élément important et déterminant de la conservation des forêts sacrées. Le Vodun constitue un exemple vivant. Selon les populations enquêtées, la punition du vodun est automatique et n'attend pas des jours voire des semaines avant d'agir. De plus, les arbres sont toujours tout autour d'un Vodun. Il est donc nécessaire de faire retour à nos cultures c'est-à-dire à nos pratiques ancestrales pour sauvegarder la diversité floristique des Communes de Dangbo et des Aguégués. Ceci est possible si les dignitaires de ces forêts sacrées révèlentaux populations riveraines les bienfaits qu'ils peuvent tirer de ces forêts sacrées. Aussi, doivent-ils renforcer le caractère sacré de ces forêts afin d'obtenir un respect absolu des pratiques prohibées concourant à la conservation de la biodiversité végétale. 1.1.52. 3.4. Discussion1.1.53. 3.4.1. Composition floristiqueAu cours de la présente étude, 89 espèces ont été recensées dans les forêts sacrées des Communes de Dangbo et des Aguégués.La richesse spécifique des forêts sacrées étudiées varie de 5 dans la forêt sacrée Lokozun à 60 espèces dans la forêt sacrée de K?djizun. Les forêts qui sont plus riche en espèces sont : la forêt sacrée Datinzun (22 espèces), la forêt sacrée Slik?zun (25 espèces) et la forêt sacrée K?djizun (60 espèces). La différence observée au niveau de la richesse spécifique des forêts sacrées étudiées est en fonction de leur superficie. C'est-à-dire plus la superficie augmente plus les espèces connaissent une augmentation. Ces résultats sont plus élevés par rapport aux études réalisées par Ali (2011) sur les forêts sacrées de la Commune Dangbo, et faibles par rapport à l'étude réalisée par Allomasso (2001) sur les forêts sacrées du département de l'atlantique mais plus faible que celle de la forêt sacrée K?djizun. Il faut rappeler que les forêts sacrées du milieu d'étude subissent de fortes pressions anthropiques qui engendrent de plus en plus la disparition de certaines espèces dans ces forêts sacrées. 1.1.54. 3.4.2. Diversité spécifiqueLes valeurs de l'indice de diversité de Shanon (H) varient de 2,21 bit pour la forêt sacréeLokozun à 5,6 bits pour la forêt sacréeK?djizun. Cet indice de diversité est de 3,97 bits pour la forêt sacréeDatinzun, 3,94 bits pour la forêt sacréeSlik?zun et 3,02 bits pour M?nd?zun. La plupart des résultats sont plus forteque ceux obtenus par Ali (2011) sur les forêts sacrées de la Commune Dangbo et par Sokpon (1995) sur la forêt dense semi-décidue de Pobè.Les valeurs moyennes de l'indice de diversité H des forêts sacrées de Datinzun, deSlik?zun,de M?nd?zuntraduisent que les conditions sont favorables à l'installation de nombreuses espèces. La faible valeur de Lokozuntraduit que les conditions ne sont pas favorables à l'installation de nombreuses espèces.La forte valeur de la forêt sacréeK?djizunpeut être aussi interprétée comme l'existence des conditions favorables à l'installation de nombreuses espèces dans les proportions équilibrées. En ce qui concerne l'indice d'équitabilité de Pielou, ses valeurs varient de 0,75 pour la forêt sacréeM?nd?zun à 0,95 pour la forêt sacréeK?djizun. Ces résultats sont plus élevés que ceux obtenus de l'étude réalisée par Ali (2011) sur les forêts sacrées de Dangbo. Les valeurs élevées de l'équitabilité de Pielou témoignent une répartition proportionnelle des individus par espèce. 1.1.55. 3.4.3. Paramètres structurauxAprès l'analyse des différents résultats issus des mesures dendrométriques, on constate que la classe de diamètre la plus représentée est [40-50[sauf celle de la forêt K?djizun qui est de [60-70[. Ces résultats sont différents à ceux trouvés après l'étude précédente réalisée parAssogbadjo et al (2011) sur la forêt sacrée Baminzun et par Ali (2011) dans les forêts sacrées de Dangbo. La dominance des classes de diamètre [40-50[ indiquela rareté de gros arbres de diamètre. D'une manière générale, il convient de rappeler que c'est la forêt sacrée Slik?zun qui détient le plus grand nombre d'espèces de dbh=10cm alors que la forêt sacrée Lokozundétient le plus petit. Ces résultats pourraient être expliqués par la non stabilité de ces forêts sacrées. C'est-à-dire les actions anthropiques que subissent régulièrement ces forêts sacrées. Par exemple, la forêt sacrée K?djizun qui possède la plus grande richesse spécifique, ne détient pas le plus grand nombre d'espèces de dbh=10cm. Les densités issues de la présente étude varient de 54,32 tiges/ha (forêt sacrée K?djizun) à 165 tige/ha (forêt sacréelokozun). Les résultats des autres forêts sont : 107,77 tiges/ha pour la forêt Datinzun, 95,37 tiges/ha pourSlik?zun, 120 tiges/ha pour M?nd?zun.Ces résultats dépendent nécessairement de la superficie et du nombre de ligneux de ces forêts sacrées. Donc, une forêt sacrée peut avoir une grande superficie et un grand nombre de ligneux et peut ne pas avoir la plus grande densité. C'est l'exemple de la forêt sacrée Slik?zun qui le plus grand nombre de ligneux que la forêt sacrée Datinzun.Les valeurs de la surface terrière varient entre 15,87 m²/ha pour Datinzun à Akpamè et 35,85 m²/ha pour la forêt K?djizun. Les résultats issus des études précédentes réalisées par Tohungodo (2004) sur la forêt classée de Bonou sont plus élevés que ceux obtenus dans la présente étude. Il est donc nécessaire de rappelerque ces résultats issusdes forêts sacrées étudiées sont sous l'influence des facteurs anthropiques. 1.1.56. 3.4.4. Causes et facteurs de dégradation forestièreLes analyses effectuées par plusieurs auteurs (Juhé-Beaulaton,2006 ; Kokou & Sopkon, 2006) ont débouché sur le fait que l'importation des religions monothéistes, l'explosion démographique et de la recherche effrénée de terres arables provoquent la régression des forêts. Selon d'autres auteurs (Tenté, 2000; Ali, 2011), cette croissance démographique est accompagnée d'une augmentation de manière exponentielle des superficies mise en culture et ceci peut contribuer à la déstabilisation du moyen sacré de conservation des forêts. Ainsi, ces causes et facteurs mentionnés par ces différents auteurs dans les études précédentes sont probablement semblables à ce qui se passe dans les Communes de Dangbo et des Aguégués. Dans certaines forêts malgré le caractère sacré, les populations coupent des arbres de façon dispersée (Datinzun, Slik?zun, K?djizun). D'autres sont exposées à la progression de l'agriculture et à des coupures d'arbres par les collectivités propriétaires des forêts (Slik?zun, Lokozun et Datinzun). Il donc important de retenir que c'est la croissance démographique et l'importation des religions étrangères qui sont à la base de l'érosion forestière que nous constatons aujourd'hui. 1.1.57. 3.4.5. Pratiques endogènes de conservation de la diversité floristiqueSelon Juhé-Beaulaton(2006), la gestion des forêts au Bénin était, avant l'époque coloniale, sous la responsabilité des chefs traditionnels, animistes pour la plupart. A cette époque, les règles étaient plutôt religieuses et centrées sur les divinités et ce, jusqu'à l'époque coloniale (1940 à 1950) où ces forêts ont été classées. Face à la situation de demande toujours croissante en terre cultivable de nos jours, on se demande pendant combien de temps la sacralisation des forêts pourrait encore constituer un moyen puissant de la conservation de la biodiversité (Ali, 2011). Certains auteurs (Kokou &Sokpon, 2006) se basant sur la qualité et la richesse spécifique de ces lieux, affirment que les sites sacrés sont de véritables sanctuaires de biodiversité. Elles représentent aussi la « terre des aïeux »(Kokou et al, 2000). La sacralisation de sites constituerait donc une stratégie efficace à inclure dans les processus de gestion moderne des aires protégées. Ainsi, les forêts sacrées constituent la méthode traditionnelle de conservation de la biodiversité (Lukéta, 2003). Ces lieux sacralisés sont respectés et protégés par un certain nombre d'interdits (Gravari-Barbas & Violier, 2003). Dans les Communes de Dangbo et des Aguégués, les forêts sacréesDatinzun et M?nd?zun sont les plus conservées en raison du caractère sacré. Les interdits de certaines forêts ne sont plus bien respectés à cause de la prolifération des religions étrangères. Ces analyses ont permis donc de retenir que c'est le caractère sacré qui est une bonne pratique endogène de conservation de la diversité floristique des différentes forêts desCommunes de Dangbo et des Aguégués. SuggestionsLa gestion des forêts sacrées constitue une pratique traditionnelle de conservation de la diversité floristique. C'est pourquoi, les forêts sacrées doivent être intégrées dans le réseau des aires protégées. Pour arrêter ou maîtriser le taux de perte de biodiversité actuelle, les forêts sacrées peuvent constituerun moyen pratique. Il apparaît donc nécessaire de : ü réaliser l'inventaire des forêts sacrées. Ceci sera possible suite au financement des recherches par la mairie et l'état central ; ü développer de nouvelles combinaisons de méthodes traditionnelleset modernes de conservation de la biodiversité tout en renforçant la puissance des vodun des dites et clôturant ces forêts sacrées; ü impliquer les populations locales dans la conservation des forêts sacrées en les montrant les profits qu'elles peuvent tirer des forêts sacrées; ü encourager les méthodes traditionnelles d'exploitation ; ü instaurer une loi contre la destruction des forêts sacrées par les adeptes et par les dignitaires des dites forêts ; ü éviter l'introduction de nouvelles espèces, dans l'environnement sans étude préalable. ConclusionL'étude sur les pratiques endogènes de conservation de diversité floristique des îlots forestiers des Communes de Dangbo et des Aguégués a fait ressortir plusieurs aspects. Pour obtenir ces aspects, une approche méthologique a été utilisée sur le terrain. Cette méthodologie est composée de la nature et source des données collectées, de la méthode de collecte des données et de la méthode de traitement et d'analyse des données. Elle a permis d'identifier cinq (05) îlots forestiers dont quatre (04) forêts sacrées dans la Commune de Dangbo et une (01) forêt sacrée dans la Commune des Aguégués. Suite aux enquêtes effectuées su le terrain sur l'étude floristique des forêts sacrées identifiées, 89 espèces ont été recensées dans ces forêts sacrées des Communes de Dangbo et des Aguégués et réparties en 85 genres et en 48 familles. Après le traitement des données structurales, il a été constaté que l'indice de diversité de Shanon et d'équitabilité de Pielou varie d'une forêt sacrée à une autre. La densité et la surface terrière des forêts sacrées étudiées ont été aussi calculées. A travers cette étude, les causes et facteurs de régression des forêts sacrées étudiées ont été identifiés lors des enquêtes de terrain. Les populationsutilisent quelques plantes médicinales récoltées dans ces forêts sacrées. Ces dernières ont chacun des pratiques interdites et une dimension spirituelle bien définis. Les interdits sont de moins en moins respectés à cause de l'avènement des religions étrangères. Il est donc important de signaler que ces forêts sacrées sont confrontées à de fortes pressions anthropiques qui engendrent la perte de la biodiversité végétale. Le sacré constitue alors un élément important de conservation de la biodiversité. Pour faire face à la dégradation des forêts sacrées, l'Etat ou les autorités locales doit : - financer les chefs traditionnels à assumer pleinement leur rôle du chef sacré ; - transformer ces sites sacrés en des lieux touristiques tout en utilisant les bénéfices tirés dans le milieu où trouve la forêt sacrée. Pour ce fait, il faut qu'une partie soit réservée à la conservation et la valorisation des forêts sacrées ; - engager des personnes pour la surveillance des dites forêts ; Par ailleurs, il est donc souhaitable à l'avenir poursuivre l'étude sur d'autres Communes afin de faire ressortir d'autres pratiques endogènes de conservation de la diversité floristique. Références BibliographiquesAgbo V., Sokpon N., Hough J. & C. P. West., 1993.Population - Environment dynamics in a constrained ecosystem in Northern Benin. In: Ness, G.D., Drake, W.D. & Brechin, S.R. (eds).Population - Environment dynamics. Ideas and observations: 283 - 303. Agbo, V. & Sokpon, N., 1998. Forêts sacrées et patrimoine vital au Bénin. Projet CRDI n° 95-8170 FSA-UNB, 52 p. Akomagni L. A., 2006. Monographie de la Commune de Dangbo.38p Ali K. R., 2011.Conservation de la diversité floristique à travers les pratiques endogènes dans les forêts sacrées dans la commune de Dangbo. Mémoire de DEA.EDP/FLASH/UAC,77p. Assogbadjo E. 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Age :...............................Sexe............................................................ Profession...............................religion................................................... Village....................................Langue....................................... Nom de l'enquêteur :............................................................ Objectif 1 :étudier la flore des forêts sacrées des Communes de Dangbo et des Aguégués Il y a combien de forêts dans votre localité ? Connaissez-vous ceux qui sont en charge de ces forêts ? Si oui, citez-les. Si non, vers qui pouvez-vous nous orienter ? Quel est l'état actuel de la forêt ? Progresse Régresse statique Justifiez. 1- Existe-t-il des espèces qui sont disparues de la forêt ou qui sont en voie de disparition ? Oui Non Si oui, lesquelles ?............................................................................................................. Si non, pourquoi ?............................................................................................................. Objectif 2 : identifier les causes et les facteurs de dégradation des forêts sacrées des communes de Dangbo et des Aguégués Les populations de la localité coupent des arbres dans la forêt ? Oui Non 2- Si oui, quelle est alors la fréquence de la coupure ? Elevée Moyenne Basse 3- Les bois coupés sont utilisés à quelles fins ? Construction bois de chauffe fabrication du charbon Justifiez. 4- Quelles sont les causes de dégradation des forêts dans votre localité ? Lotissement Déboisement Carbonisation Agriculture Justifiez. 5- Quels sont les facteurs de l'érosion d'îlots forestiers de votre localité ? Corruption des chefs traditionnels mauvaise politique de la mairie Religions étrangères Justifiez. Objectif 3 : inventorier les pratiques endogènes de conservation de la diversité floristique dans les Communes de Dangbo et des Aguégués 1- Peut-on pénétrer dans la forêt sans autorisation ? Oui Non Si oui, pourquoi ?......................................................................................................... 2- La forêt possède t - elle des interdits qui doivent être respecter ? Oui Non Si non, pourquoi ?............................................................................................................. Si oui, citez-les ? ..................................................................................................................................................................................................................................................................................... 3- Ces interdits sont ils respectés par la population ? Oui Non 4- Si non, quelles sont alors les raisons qui les poussent à ne pas respecter ces interdits ?................................................................................................................................................................................................................................................ 5- En cas de non respect de ces interdits, quel est alors la punition convenable ? .............................................................................................. 6- La forêt de votre localité détient elle des plantes médicinales ? Oui Non 7- Si oui, quelles sont alors leurs vertus ? ................................................................................................................................................................................................................................................................ 8- La forêt est elle gérée par le sacré? Si oui, précisez le chef sacré de la forêt ? 9- Existe-t-il des conflits entre le chef sacré et la population ? Oui Non Si oui, pourquoi ? 10- Comment appréciez-vous la gestion de la forêt ? Bien Assez bien Très bien Passable Médiocre Justifiez. 11- Quelles sont vos suggestions pour une meilleure conservation de la forêt ? Questionnaires à l'endroit des gestionnaires des forêts Date de l'enquête : ...../...../201 Nom et Prénoms de l'enquêté :...................................................... Age :...............................Sexe............................................................ Profession...............................religion................................................... Village....................................Langue....................................... Nom de l'enquêteur :............................................................ Objectif 1 : étudier la flore des forêts sacrées des Communes de Dangbo et des Aguégués 1- Combien de forêt vous avez en votre possession ? 2- Existe-t-il d'autres qui sont dans votre localité ou dans la commune que vous connaissez ? Oui Non Si oui, lesquelles ? 3- Comment appréciez-vous l'état actuel de la forêt ? Régressive Progressive Statique Justifiez .......................................................................................................... 4- Avez-vous connaissance de la superficie de la forêt ? Oui Non Si oui, quel est alors sa superficie ? 5- Existe-t-il des espèces qui sont disparues de la forêt ? Oui Non Si oui, lesquelles ? Objectif 2 : identifier les causes et les facteurs de dégradation des forêts sacrées des communes de Dangbo et des Aguégués 1- Existe-t-il des vodun dans la forêt ? Oui Non 2- Si oui, quels sont alors le(s) rôle(s) de chaque vodun érigés dans cette forêt ?
3- Combien de fois dans l'année vous faites les rituels dans cette forêt ? 1fois 2fois 3fois pas du tout Quand ? .............................................................................................. Comment ?......................................................................................................................... 4- Les voduns de la forêt ont encore leurs puissances d'alors ? Oui Non Si non, pourquoi ? 5- La forêt a été érigée par qui ? quand ? et comment ? ............................................................................................................................................................................................................ 6- Autorisez-vous des personnes à couper des arbres dans la forêt. Oui Non 7- Si oui, quelles sont les personnes qui sont autorisées à couper des arbres dans la forêt. Les membres de la collectivité les adeptes le chef sacré Justifiez Objectif 3 : inventorier les pratiques endogènes de conservation de la diversité floristique dans les Communes de Dangbo et des Aguégués 1- La forêt a des interdits ? Oui Non Si oui, citez-les ? .................................................................................... 2- En cas d'infraction, quelle est alors la punition de la personne ? ...................................................................................................................................... 3- Les femmes sont autorisées à pénétrer dans la forêt ? Oui Non Si oui, comment ? Si non, pourquoi ? 4- La forêt est elle gérée par le sacré? 5- Comment appréciez-vous la gestion de la forêt ? Bien Assez bien Très bien Passable Médiocre Justifiez ? 6- Quelle est la vertu des plantes médicinales de la forêt ? 7- Existe-t-il des plantes sacrées dans la forêt ? Oui Non Si oui, quels sont alors leur rôle ?
8- Quelles sont alors vos suggestions pour une bonne sauvegarde de cette forêt ? Grille d'observation - Les coupures d'arbre - Hauteurs des arbres - Circonférence des arbres - Les voduns - Position des cultures par rapport à la forêt - Position des habitations par rapport à la forêt Relevé n° : Forêt : Date : Heure : Commune : Arrondissement : Station : Sol : Forme de relief : Superficie :
TABLEAU IX: Relevés phytosociologiques de la forêt sacréeDatinzun réalisés dans les placeaux des 30×30
TABLEAU X: Relevés phytosociologiques de la forêt sacréeSlik?zun réalisés dans les placeaux des 30×30
TABLEAU XI: Relevés phytosociologiques de la forêt sacréeM?nd?zun réalisés dans les placeaux des 30×30
TABLEAU XII: Relevés phytosociologiques de la forêt sacréelokozun réalisés dans les placeaux des 30×30
TABLEAU XIII: Relevés phytosociologiques de la forêt sacréek?djizun réalisés dans les placeaux des 30×30
Annexes 2TABLEAU XIV: Répartition pluviométrique moyenne mensuelle de 1971 à 2009
TABLEAU XV: Répartition des températures mensuelles moyennes de 1971 à 2009
Listes des figures
Liste des tableaux
Liste des photos
Table des matières
Résumé
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