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UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI
(UAC)
FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES
HUMAINES
(FLASH)
ECOLE DOCTORALE PLURIDISCIPLINAIRE : « Espaces,
Cultures et Développement » (EDP)
FILIERE : SOCIOLOGIE-ANTHROPOLOGIE
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OPTION : SOCIOLOGIE DU DEVELOPPEMENT
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MEMOIRE DE DIPLOME D'ETUDES APPROFONDIES
(DEA)
Sujet :
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Les enjeux socio-politiques autour de la gestion de
la radio communautaire de Kandi dans le contexte de la
décentralisation
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Rédigé Adioh
Jury
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et soutenu par : Directeur de
mémoire
Daouda TIDJANI Prof. Dr. Nassirou BAKO-ARIFARI
Maître de Conférences des Universités!
CAMES
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Président : Prof. Dr.
Adolphe KPATCHAVI (Maître de Conférences/CAMES)
Rapporteur : Prof. Dr. Nassirou BAKO-ARIFARI
(Maître de Conférences/CAMES) Examinateur :
Prof. Dr. Abou-Bakari IMOROU (Maître de Conférences
/CAMES)
Mention : Bien (15!20) Soutenu, le 28
Décembre 2016
Année académique :
2016-2017
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1
SOMMAIRE
Pages
En mémoire ... 2
Dédicace 3
Remerciements . 4
Liste des tableaux 5
Liste des photos et figures 5
Liste des sigles et abréviations . 6
Résumé du travail . 8
Introduction . 9
Première partie : Perspectives théoriques et cadre
de l'étude . 14
Chapitre1 : Considérations théoriques de
l'étude des enjeux politiques... 15
Chapitre 2 : Présentation du cadre de l'étude
et des considérations
méthodologiques.......................................
39
Deuxième partie : L'étude des enjeux politiques et des
interactions autour de la gestion de la radio communautaire
de Kandi 48
Chapitre 3 : Présentation de la radio communautaire de
Kandi......... 49
Chapitre 4 : Analyse des interactions autour de la gestion de
la radio
communautaire de
Kandi........................................... 66
Conclusion et perspectives 77
Références bibliographiques .
79
Table des matières . 102
2
EN MEMOIRE DE
Mon feu père, TIDJANI Sanni
3
DEDICACE
A
Ma très chère mère SALAMI
Woulématou.
4
REMERCIEMENTS
w' A tous les enseignants de l'Ecole Doctorale
Pluridisciplinaire de Sociologie-Anthropologie, qui n'ont ménagé
aucun effort pour ma formation académique.
w' A mon Directeur de mémoire, le Professeur
Nassirou BAKO-ARIFARI, Maître de Conférences des
Universités du CAMES pour avoir accepté de diriger ce travail
malgré ses multiples occupations.
w' A mon Co-directeur de mémoire, Docteur Tilo
GRÄTZ, Professeur associé à l'Université
Libre de Berlin (Freie Universität Berlin).
w' Au Professeur Jean-Claude HOUNMENOU,
Maître de Conférences des Universités du CAMES, Enseignant
Chercheur Recteur de l'Université de Porto-Novo.
w' Au Professeur Abou-Bakari IMOROU,
Maître de Conférences des Universités du CAMES, Enseignant
Chercheur au Département de Sociologie-Anthropologie de
l'Université d'Abomey-Calavi, qui a oeuvré pour mes études
en DEA.
w' A ma très aimée
Faïsolath, dont la tendresse, la douceur, les conseils et
les propos aimables ont été des stimulants dans
l'achèvement de ce travail.
w' A ma très chère mère SALAMI
Woulématou, ta tendresse et tes multiples sacrifices ont
toujours été pour moi une source inépuisable
d'enthousiasme et d'ardeur au travail.
w' A toi, mon fils Abdoulaye « retiens que seul le
travail libère l'Homme ».
w' Aux honorables membres du jury de la soutenance.
w' A tous les auditeurs de la promotion 2013-2014, pour avoir
su créer une ambiance qui a stimulé le travail en groupe et les
échanges d'expériences.
w' A tous ceux qui ont accepté de lire ce travail dans
ses différentes versions.
w' A tous ceux dont les noms ne figurent pas ici et qui ont
contribué d'une manière ou d'une autre à l'aboutissement
du travail.
5
Liste des tableaux
Pages
Tableau n°1 :
Tableau n°2 : Tableau n° 3
:
|
Synthèse des différents Centres de
documentation parcourus ..............................
Grille tarifaire de la radio Kandi FM......
Répartition des temps d'antenne en fonction des
différentes langues.................................
|
85
90
61
|
Liste des photos et figures
Photo n° 1 : Image de la radio
Kandi FM (vue de face) 87
Photo n° 2
|
: Image de la radio Kandi FM (vue
de profil)............... 87
|
Photo n° 3 : Discussion de
groupe avec les auditeurs fidèles de radio Kandi
FM............................................................................
87 Photo n° 4 : Image montrant l'existence d'une femme au
sein du club des auditeurs
fidèles............................................................
87
Figure n° 1 :
Répartition des radios rurales et communautaires
au
Bénin...............................................................
12
6
SIGLES ET ABREVIATIONS
AG : Assemblée Générale
AMARC : Association Mondiale des Radiodiffuseurs
Communautaires
APRC : Association de Promotion de la Radio
Communautaire
ASCCom : Appui Suisse à la
Communication Communautaire
BAC : Baccalauréat
BEPC : Brevet d'Etudes du Premier Cycle
CA : Conseil d'Administration
CAMES : Conseil Africain et Malgache pour
l'Enseignement Supérieur
CD : Chef de District
CENAGREF : Centre National de Gestion des
Réserves de Faune
CEP : Certificat d'Etudes Primaires
CILCOM : Centre International de Linguistique et
de Communication CNPA : Conseil National du Patronat de la
Presse et l'Audiovisuel
CRAD : Comité Révolutionnaire
d'Administration du District
DEA : Diplôme d'Etudes Approfondies
DUEL : Diplôme Universitaire d'Etudes
Littéraires
EDP : Ecole Doctorale Pluridisciplinaire
F.A.R.D-ALAFIA : Front d'Action pour le
Renouveau, la Démocratie et
le Développement Alafia
FERCAB : Fédération des Radios
Communautaires et Assimilées du Bénin
FLASH : Faculté des Lettres, Arts et
Sciences Humaines
FM : Modulation de Fréquence
HAAC : Haute Autorité de l'Audiovisuelle
et de la Communication
IK : Institut Kilimandjaro
7
LASDEL : Laboratoire d'études et de
recherches sur les dynamiques sociales et le
Développement Local
ODEM : Observatoire de la Déontologie et
de l'Ethique des Médias
ONG : Organisation (s) Non Gouvernementale
(s)
ORTB : Office de Radiodiffusion et de
Télévision du Bénin
PACOM : Programme d'Appui à la
communication de la Coopération Suisse
PDC : Plan de Développement Communal
PV : Procès-Verbal
RC : Radio Commerciale
RCA : Radio Communautaire et Assimilée
RIF : Réseau International des Femmes
RR : Radio Religieuse
RRL : Radio Rurale Locale
UAC : Université d'Abomey-Calavi
UCPC : Union Communale des Producteurs de
Coton
UDPC : Union Départementale des
Producteurs de Coton
UDS : Union pour la Démocratie et la
Solidarité
UIT : Union Internationale des
Télécommunications
UJPB : Union des Journalistes de la Presse
Privée du Bénin
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour
l'Education, la Science et la Culture
UPMB : Union des Professionnels des
Médias du Bénin
URCAB : Union des Radios Communautaires et
Associatives du Bénin
USPP : Union Sous-Préfectorale des
Producteurs
WANEP-ONG : Réseau Ouest Africain pour
l'Edification de la Paix
8
RESUME
Les enjeux autour de la gestion de la radio communautaire de
Kandi FM se focalisent sur l'instrumentalisation socio-politique de celle-ci.
Les différents aspects de ce phénomène sont
analysés dans les différentes interactions autour de la gestion
de cette radio et leurs implications sur le développement local. Ainsi,
il s'agit spécifiquement d'identifier les facteurs politiques, de
décrire et d'analyser aussi bien la gestion concrète et
quotidienne de la radio que les conditions pour sa contribution réelle
au développement local. A cet effet, dans une démarche
interactionniste combinée à l'approche systémique, les
logiques des acteurs dans leurs rôles, jeux et stratégies sont
appréhendées. En outre, la recherche documentaire, l'entretien et
l'observation ont permis de découvrir que le conflit, qui mine cette
radio, est essentiellement lié à la paternité et au
leadership. Alors la question de l'ethnicité apparaît comme un
critère de gestion et fait fi de la compétence. L'absence de
cette dernière favorise les relations clientéliste et
paternaliste, de parrainage et de l'influence des réseaux politiques.
Ces situations empêchent cette radio de contribuer effectivement au
développement local.
Mots- clefs : enjeux politiques - radios
communautaires - ethnicité- conflit-Kandi.
ABSTRACT
The issues surrounding the management of community radio in
Kandi FM focus on the sociopolitical instrumentalisation of Kandi FM. The
various aspects of this phenomenon are analyzed in the various interactions
around the management of this radio and their implications for local
development. Thus, it is specifically a matter of identifying the political
factors, describing and analyzing both the concrete and daily management of
radio and the conditions for its real contribution to local development. To
this effect, in an interactionist approach combined with the systemic approach,
the logics of the actors in their roles, games and strategies are apprehended.
In addition, documentary research, interviewing and observation revealed that
the conflict, which undermines this radio, is essentially linked to paternity
and leadership. Then the question of ethnicity appears as a criterion of
management and ignores competence. The absence of the latter favors clientelist
and paternalistic relations, sponsorship and the influence of political
networks. These situations prevent this radio from effectively contributing to
local development.
Key words: political issues- community radios-
ethnicity-conflicts-Kandi.
9
INTRODUCTION
A l'ère de la globalisation, des entreprises
médiatiques colossales se sont constituées, s'appropriant les
moyens de communication et de production de l'information. L'appropriation et
le contrôle des médias sont désormais un enjeu majeur, car
ils sont devenus une arme. Ce faisant ils affirment leur «
quatrième pouvoir » pour le pire et le meilleur (TEDESCO, 2008).
Dans ce contexte de globalisation, de développement et
de réduction des coûts des technologies pour la communication,
plusieurs médias alternatifs ont vu le jour afin de permettre à
la population de se réapproprier les moyens de communication autrefois
confisqués. C'est ainsi que, sous l'impulsion des grands mouvements de
démocratisation, la radio communautaire a connu un essor mondial dans
les années 1990.
Au Bénin, la radio représente le média
classique de premier plan. Elle sert de source d'information et de
divertissement. Dans ce pays à population majoritairement
analphabète (plus 60%)1, les stations de radio ont connu un
grand succès, depuis la libéralisation de l'espace audiovisuel
intervenue au cours de l'année 1997. Dès lors, le paysage
audiovisuel s'est enrichi de plusieurs nouvelles stations radios
communautaires, religieuses et commerciales (GRÄTZ, 2011 ; 2014) .
La radio a connu dès sa naissance, la mondialisation.
C'est aussi le média qui s'est le mieux `'africanisé» et qui
atteint le mieux les populations des zones rurales. La radio reste le premier
média en Afrique (TUDESQ, 2002 ; LIGAGA et al, 2012).
La plupart des stations de radio implantées au
Bénin offrent une grande variété d'émissions,
comprenant des bulletins d'information, des revues de presse. Mais, il y a
également des plages musicales et des émissions en langues
1 La territoriale n°0027-Octobre 2 014, P18.
10
nationales. Dorénavant, ce sont surtout les
émissions interactives, traitant des sujets d'actualité ou des
faits de société et des jeux radiophoniques qui suscitent de plus
en plus l'intérêt des populations. La plupart des stations offrent
une grille de programmes assez diversifiés.
Mais, depuis quelques années, on assiste à une
spécialisation de certaines stations de radios. Il s'agit de : la radio
Banigansé de Banikoara, avec son slogan « libérer la parole
paysanne » ; la radio communautaire de Kandi avec pour slogan « Kandi
FM, au coeur du développement communautaire ».
A ce propos, les seules chaînes de radio nationales
souvent contraintes à fournir des messages « tout public », et
les radios privées commerciales, qui cherchent de façon
impérative à couvrir leurs charges de production et à
dégager de bénéfices, grâce aux nombreux espaces
publicitaires et autres, ne suffisent pas.
Les radios communautaires semblent, se révéler
comme celles avec lesquelles les populations peuvent compter. Elles
bénéficient a priori d'un bon crédit en ce sens qu'elles
offrent un cadre idéal pour la satisfaction des besoins des populations
en matière d'information et disposent de mécanisme de gestion qui
prévoit leur implication. C'est la raison pour laquelle, ces radios
communautaires font sans cesse partie des préoccupations des partenaires
au développement2. Elles s'inscrivent aujourd'hui plus que
jamais dans la problématique du développement durable des pays.
Cette préoccupation est d'autant plus cruciale pour le Bénin que
les populations y sont de plus en plus amenées à assumer à
l'échelle locale, une responsabilité croissante pour leur
mieux-être face à un environnement mondial en évolution
très rapide (EDAH, 2002).
À la faveur de la décentralisation et du vote de
la loi 97-010 du 20 août 1997, portant libéralisation de l'espace
audiovisuel, des radios et télévisions privées
2 L' Assertion `' partenaires au
développement» doit être ici prise dans son sens le plus
large et concerne les pouvoirs publics, les institutions et organismes de
développement multilatéraux et bilatéraux, les
communautés à la base etc (Clément EDAH, 2002).
11
ont été initiées dans nombre de
localités béninoises. Ainsi, le besoin de s'informer garanti par
le droit à l'information, a conduit les acteurs de développement
de la commune de Kandi, notamment l'association de développement, IRI -
BONSE, l'ensemble des organisations paysannes de la commune et l'administration
communale naissante, à travailler en synergie pour la création en
2004 d'une radio communautaire dénommée KANDI FM. Ceci s'est
matérialisé à travers l'attribution de la fréquence
(102.9MHZ) par la Haute Autorité de l'Audiovisuelle et de la
Communication (HAAC). A cet effet, une convention a été
signée entre la HAAC et l'association de développement IRI -
BONSE. Dès lors, la Commune de Kandi dispose d'un outil de
communication, d'une radio communautaire (GUININ ASSO, 2008-2009).
Comment les considérations socio-politiques influencent-elles la
gestion de la radio communautaire de Kandi FM ?
C'est à ces différentes questions que la
présente étude tente d'apporter des réponses. Elle se
structure en deux (02) parties. La première partie est consacrée
aux perspectives théoriques et cadre de l'étude. Elle comporte
deux (02) chapitres. La seconde partie composée de deux (02) chapitres
traite des enjeux politiques et d'interactions autour de la gestion de la radio
communautaire de Kandi.
NIGER
BURKINA FASO
Kandi
NIGERIA
TOGO
LEGENDE
Radios communautaires et assimilées
Radios rurales locales Radios commerciales Radios religieuses
ORTB
2 Radios ORTB,
6 Radios commerciales
3 Radios Religieuses
OCEAN ATLANTIQUE
Réalisation : Sahadou ZATO ALI. Décembre 2007
12
Figure 1 : Répartition des radios rurales et
communautaires au Bénin
13
Cette figure décrit le paysage médiatique,
spécifiquement les radios installées à travers le pays
jusqu'en 2007.
On y dénombre 31 Radios Communautaires et
Assimilées (RCA), 13 Radios Commerciales (RC) et 07 Radios Religieuses
(RR). Quant aux Radios Rurales Locales (RRL), elles sont au nombre de 05 au
cours de la même période. Ces radios sont implantées dans
les communes de : Banikoara, Tanguiéta, Ouaké,
Ouèssè et Lalo.
THEORIQUES ET CADRE DE L'ETUDE
PREMIERE PARTIE : PERSPECTIVES
14
15
1ère PARTIE : PERSPECTIVES THEORIQUES ET CADRE
DE
L'ETUDE
La première partie de notre travail aborde en un
premier temps les considérations théoriques. Elle met en exergue
les perspectives socio-anthropologiques. En un second temps, elle décrit
la méthodologie de recherche adoptée.
CHAPITRE 1 : CONSIDERATIONS THEORIQUES DE L'ETUDE
DES
ENJEUX POLITIQUES
Dans ce chapitre, j'aborde les questions théoriques
préliminaires à l'étude des enjeux politiques autour de la
gestion de la radio communautaire de Kandi FM. Un accent particulier est mis
sur les dynamiques qu'elle engendre à l'échelle locale.
I- Problématique
Depuis 1944, Paul LAZARSFELD était le premier à
mettre en évidence l'articulation qui pouvait exister entre les
médias et les réseaux sociaux d'influence.
Par contre c'est autour des années 60 qu'en France, la
sociologie investit le
domaine de l'information entraînant ainsi
l'émergence de la sociologie des médias (ETIENNE et al, 2004
:266). Cette branche disciplinaire a longtemps tâtonné en raison
de l'évolution rapide du monde médiatique dont le
développement, la diversité, les relations avec le public et le
monde politique transforment l'univers. Mais, l'objet de la sociologie des
médias demeure la communication (ibid.) qui s'effectue par de nombreux
canaux que sont : la presse, la radio, la télévision dont
l'ensemble constitue les médias. Elle ne s'est pas orientée vers
la dimension politique de ces médias. Pourtant, à l'instar des
autres médias, les radios locales comportent une dimension politique
importante.
16
En vue du rayonnement et de l'ancrage local de ces
médias, leur gestion a été confiée aux populations
qui produisent ou coproduisent des émissions intégrant les
spécificités culturelles et linguistiques dans les programmes.
Implantées pour la plupart dans les zones rurales, ces radios permettent
l'expression populaire, la proximité avec les animateurs, l'acquisition
d'une culture de l'information et du débat, autant de facteurs
d'émancipation et de prise de conscience qui sont le fondement de
l'identité culturelle (DIAGNE, 2005).
Dans cet immense champ de recherche, la radiodiffusion
constitue un lieu privilégié d'observation en Afrique, en raison
d'abord du retard qu'accusent les autres médias sur ce terrain et du
fait aussi de son adaptation au contexte culturel.
1-1- Problème
Plusieurs pays africains ont accompli des progrès
remarquables dans la construction de systèmes de gouvernance
démocratiques fondés sur l'égalité des citoyens et
leur participation au processus de prise de décisions. L'accès
à l'information par un plus grand nombre de citoyens est vital pour le
fonctionnement de la démocratie et le développement d'un pays. Le
rôle des médias publics comme moyens de diffusion d'informations
`'objectives» et de perspectives diverses au profit du public n'est plus
à démontrer (WILFRID et FRANCOIS 2013). Ainsi, dans un espace
social donné, la radio forge les opinions, guide des comportements et,
de ce fait, peut être au coeur de nombreuses stratégies dans des
contextes variés.
Compte tenu de sa prépondérance, les mutations
que ce média est en train de connaître, méritent bien que
l'on y prête une attention particulière. En effet, il
recèle de multiples enjeux : enjeux théoriques pour les
chercheurs, enjeux socioéconomiques pour les hommes d'action et enjeux
politiques pour les pouvoirs publics. Ces derniers enjeux constituent le point
central de la présente recherche.
17
Les radios communautaires font partie de ce paysage nouveau de
la radio. Leur genèse dans le contexte occidental posait
déjà le problème du rapport des mass média à
la société. Leur adoption en Afrique suscite en plus des
précédentes questions des réflexions sur leur rôle,
leur survie à long terme ainsi que leurs usages.
Au Bénin, jusqu'à la fin des années
quatre-vingt, le paysage audiovisuel était réservé aux
seules structures de l'Etat à part les deux quotidiens `'la Gazette du
Golf» et `'Tamtam Express». Ces derniers ont couru le risque de
paraitre au moment où le régime révolutionnaire
était en pleine mutation.
La conférence Nationale des forces vives de la nation
de février 1990 a ouvert la voie à la démocratie, et a
donné le signal à la pluralité de la presse au
Bénin. On note alors la parution de plusieurs titres de la presse
écrite. Mais c'est le vote de la loi 97-010 du 20 août 1997,
portant libéralisation de l'espace audiovisuel, qui a permis la
création des radios et télévisions privées.
Toutefois, l'attribution de la fréquence et la
règlementation de la presse au Bénin sont assurées par la
Haute Autorité de l'Audiovisuelle et de la Communication (HAAC). Par
ailleurs il existe des associations professionnelles telles que le Conseil
National du Patronat de la Presse et de l'Audiovisuel (CNPA), l'Union des
Professionnels des Médias du Bénin (UPMB) et l'Observatoire de la
Déontologie et de l'Ethique des Médias (ODEM).
Les Associations de développement aux lendemains de la
Conférence des Forces Vives servaient d'intermédiaire entre
l'Etat central et la population dans la perspective de promouvoir le
développement local. Mais à partir de 1999, avec le vote de la
n°97-028 du 15 janvier1999 portant organisation des Communes en
République du Bénin, les Maires ont désormais une
légitimité dans la gestion de la cité à travers les
élections libres et transparentes. Ainsi, avec le processus de
décentralisation déclenché au Bénin depuis 2003, on
assiste à une
18
reconfiguration de l'arène locale autour de la radio
Kandi FM. D'où la complexité des enjeux autour de cet outil de
communication.
« Cependant, l'installation et la gestion de la radio
représentent bien un enjeu en soi, déterminé par les
possibilités de promouvoir des cultures nationales au niveau local, des
emplois et positions formelles qui ne sont pas sans importance, surtout s'il
s'agit de positions permettant de mieux intervenir à travers une
implication dans les affaires publiques, suscitant l'accumulation de savoir et
des liens sociaux utiles » (GRÄTZ, 2006 :67).
Les acteurs sociaux s'organisent et s'affrontent pour
accéder aux ressources productives et aux fruits de la croissance, ou
pour défendre leurs positions
(WINTER, 2001 : 21). Ils le font dans des configurations
variables, plus ou moins formelles, plus ou moins légitimes, en fonction
des enjeux concernés.
Le terme même de radio communautaire constitue un enjeu
autour duquel les radios se livrent une concurrence.
Quels que soient les divers mobiles politiques, religieux,
écologiques, socio-économiques ou culturels qui motivent les
aides, les objectifs assignés par exemple à l'implantation d'une
radio communautaire sont souvent multiples. L'attrait de la radio consiste
justement en ce qu'elle permet l'installation d'un système de
communication à la confluence des multiples besoins d'une zone
géographique déterminée ou d'une communauté
donnée. Les enjeux sont à ces points nombreux et
interdépendants qu'il est parfois difficile de les identifier
clairement.
En ce sens, la radio communautaire devient un enjeu autour
duquel s'observe un ensemble de jeux, de logiques conflictuelles, de
stratégies de contrôle et de positionnement des acteurs. Car, elle
est porteuse d'une dynamique de développement des localités dans
laquelle les acteurs sont impliqués. Comme l'affirment CROZIER et
FRIEDBERG (1977), l'individu est conduit à développer
19
des stratégies, soit dans une optique offensive, en
saisissant des opportunités lui permettant d'améliorer sa
situation, soit de façon défensive, en maintenant ou en
élargissant sa marge de liberté, et par conséquent sa
capacité à agir. C'est justement cela qui crée le
déphasage observé dans le champ de ce processus.
Dans la perspective de la psychologie sociale
expérimentale, pour étudier les médias elle fait appel
à deux conceptions du « social », différentes de celles
des anthropologues ou des sociologues des médias (Claude et al, 2004 :
11-12). Le social, tel que les individus se le représentent et tel
qu'ils l'ont assimilé cognitivement : valeurs, normes, savoirs sur les
producteurs, savoir-faire dans les traitements des messages et des
inférences des intentions du producteur. Dès lors, on
considère que les acteurs sociaux « transportent avec eux le social
», qu'ils réagissent et traitent des discours médiatiques en
fonction de leurs appartenances et positions sociales. Pour le psychologue, il
est donc légitime d'étudier la manière dont un sujet
réagit à des discours médiatiques, d'étudier des
interactions « virtuelles » où le contenu médiatique
est porteur de traces de l'intentionnalité des producteurs, dans un
espace d'observation où le sujet est seul et où toutes les
variables sont contrôlées.
Dans tous les cas, la radio communautaire pourrait être
assimilée à `'un champ de coopération et
d'interdépendance entre acteurs avec des intérêts
même contradictoires, c'est-à-dire un ensemble de "jeux
structurés"(CROZIER et FRIEDBERG, 1977 : 20).
En tant qu'objet de convoitise et instrument de pouvoir, la
radio est une entité éminemment politique, a fortiori quand elle
prétend être un émulateur communautaire (STEPHANE, 2003 :
131). Elle ne saurait se soustraire aux paradoxes, aux compromis et aux
capricieuses incertitudes que cela implique. Contrairement à des projets
plus conventionnels, plus exclusivement `'technicistes», un projet de
radio communautaire recherche le débat public. C'est de lui qu'elle tire
sa reconnaissance, son indépendance et son dynamisme.
20
De plus, à l'instar d'autres médias, la radio
exige une manipulation délicate. Car elle est un instrument de pouvoir.
Lorsque les communautés sollicitent son implantation, si elles ne sont
pas entièrement conscientes de ce que peut recouvrir ce pouvoir, elles
savent au moins qu'elles détiendront quelque chose que les autres
n'auront pas. Un village saura qu'il deviendra un pôle d'attraction pour
ses voisins. Une organisation locale promouvant une radio pourra vite
être suspectée par les autres de vouloir étendre son
influence sur la population. Si son implantation peut se faire en toute
innocence, les communautés ne tarderont pas à faire
l'expérience des nombreux enjeux d'influence qu'elle concentre. Il est
courant que des autorités locales s'étant au départ
désintéressées du projet, veuillent ensuite tout mettre en
oeuvre pour le contrôler. Cela peut parfois
dégénérer au point où les acteurs sociaux en
viennent aux mains ou qu'on assiste à la fermeture de la station comme
c'est le cas à Kandi FM en 2007.
De nos jours, au niveau local, nombre de Maires aspirent
à disposer de radios communautaires dans leurs communes ou prennent
eux-mêmes l'initiative d'en créer. C'est le cas des communes de
Malanville et de Gogounou qui n'attendent que l'octroi de la fréquence
par la HAAC. Les radios permettent de diffuser les communiqués
communaux, de rendre compte des rapports d'activités des conseils
communaux, de prévenir ou d'atténuer les conflits, d'amener les
administrés à débattre des questions de
développement sur la gestion des affaires politiques ou d'initier des
actions de solidarité, etc. Elles sont une aide précieuse dans
l'accomplissement des nouvelles tâches qui leur sont confiées.
Toutefois, dans certains cas, elles peuvent être des instruments
politiques sur lesquels des acteurs fondent leurs campagnes électorales
pour mieux exposer les projets de société en vue de convaincre
l'électorat. Pour ces multiples services, des mairies ou des
préfectures allouent des subventions aux radios. Certaines se contentent
au moins de payer les supports et autres matériels consommables, mais
nécessaires aux services qu'elles requièrent. D'autres mettent
à disposition des locaux. Cependant, certains refusent de participer
sous quelque forme que ce
21
soit, sous prétexte que les services dont ils
bénéficient sont à destination communautaire. L'argument
est également répandu au sein de la population et des ONGs. Faute
de donner des subsides aux radios, certaines autorités font tout de
même l'effort de les doter occasionnellement de petits matériels
de reportage, des dictaphones, des micros, des cassettes, etc. (STEPHANE, 2003
:93).
Dans ce contexte, la question fondamentale qui se pose est la
suivante : Comment s'opère le jeu des acteurs autour de la
gestion de la radio communautaire et quelles en sont les implications
politiques sur le développement de la Commune ?
Pour élucider toutes ces préoccupations et
obtenir des réponses aux questions posées, j'ai formulé
les objectifs et hypothèses de recherche ci-après.
1-2- Les objectifs de l'étude
Dans le cadre du présent travail de recherche, mes
réflexions sont orientées sur la gestion d'une radio de
proximité dans le contexte de la décentralisation. Je
considère cette gestion comme un enjeu politique.
Dès lors, l'objectif général
poursuivi à travers la présente recherche est d'analyser
les différentes interactions autour de la gestion de la radio
communautaire de Kandi et leurs implications sur le développement
local.
Plus spécifiquement, il s'agit de :
- Montrer la contribution de la radio communautaire au
développement local ;
- Décrire les relations entre les règles de
fonctionnement de la radio et sa gestion ;
- Identifier les facteurs politiques qui entravent la
contribution de la radio communautaire au développement local.
22
1-3- Les hypothèses de travail
- L'installation de la radio influence la promotion des
initiatives locales dans la commune ;
- Le respect des règles de fonctionnement de la radio
dépend des interactions autour de sa gestion ;
- Les enjeux politiques s'observent autour de la gestion de la
radio communautaire.
1-4- Le cadre conceptuel
Lorsqu'on s'engage à faire un travail sociologique, il
est fondamental d'utiliser des « concepts ». Ainsi, selon Becker
(2002 : 180) « nous travaillons tous avec des concepts »
auxquels il est important d'apporter des essais de clarification. Il
s'agit de : interaction-acteurs-groupes stratégiques-conflit et
les notions telles que la radio communautaire et la radio locale
sont parfois utilisés dans des contextes très variés
au point où le sens commun s'interroge sur leur vraie signification.
- Acteur
Crozier & al. (1977) fondent son analyse
méthodologique sur l'acteur, qui offre l'occasion de comprendre le
rapport entre l'individu et l'organisation. C'est d'ailleurs pour faire
remarquer la dépendance de ce dernier par rapport à
l'organisation qu'il affirmait que «les acteurs ne sont jamais libres au
sein d'une organisation, ils sont récupérés par le
système officiel, qui est à son tour corrompu et influencé
par les acteurs »
Les acteurs d'un système peuvent être
organisés, informels, mais cela ne les empêche pas de jouer entre
eux avec le système. Entre autres aspects méthodologiques
retenus, y figurent les acteurs impliqués dans une arène. Ils
sont en général organisés en réseau selon des
configurations qui changent en fonction
23
des situations et sans frontière précise
(Biershenk & Olivier de Sardan, 1998). A partir du point de vue de ces
auteurs et des réalités, cette étude considère
l'acteur comme appartenant à plusieurs cercles concentriques d'un milieu
social. Les groupes informels ou organisés agissent pour se positionner
afin de mieux défendre leurs intérêts. C'est dans cette
logique que l'acteur est défini comme étant une
personne agissant dans un système (organisé ou informel) et qui
de façon directe et indirecte l'influence en même temps qu'il
reçoit ses influences. Ainsi, un acteur au cours de cette étude
sera toute personne proche ou éloignée qui a une certaine emprise
(directe ou indirecte) dans la gestion de la radio.
- Interaction
D'après Madeleine Grawitz (2004) in lexique des
sciences sociales, l'interaction est un processus
interpersonnel, amenant chez les sujets en contact, des actions et
réactions étudiées en particulier entre les membres d'un
groupe.
Dans cette perspective, l'interaction consiste en une approche
de l'action réciproque, c'est-à-dire d'actions qui se
déterminent les unes vis-à-vis des autres dans la séquence
de leur occurrence située et dans des relations intersubjectives. Erving
Goffman s'intéresse aux situations sociales (avec la définition
qu'il en donne dès 1964), aux (occasions de) rencontres, au corps
à corps. Et pour Goffman ce qui importe en premier lieu dans
l'interaction face-à-face c'est un problème de contact, de
gestion de la coprésence, avant d'être un problème
d'intercompréhension. Il traite l'interaction comme un ordre de faits
descriptibles, sans vouloir nécessairement lui conférer
directement une valeur fondamentale dans la production des structures sociales.
Dans ce sens et contrairement à Durkheim, Weber (1922) conçoit
les faits sociaux comme des interactions entre des comportements individuels
obéissant à des motivations et des intérêts qu'il
faut reconstituer. Il considère donc chaque individu comme
différent, ne réagissant pas de la même manière,
même placé dans les mêmes conditions, ainsi il tient compte
de la subjectivité des acteurs pour comprendre leurs actions.
24
L'interaction m'apparaît alors comme une notion qui
offre assez de légitimité et de lisibilité pour aborder la
problématique des enjeux socio-politiques autour de la gestion de la
radio communautaire.
- Groupe stratégique
Le mot groupe a un sens très vague en sociologie. Il
peut être utilisé pour désigner des ensembles en fonction
de leur taille, de leur durée d'existence ou de la nature des relations
qui existent entre leurs membres. C'est justement dans une démarche
pouvant conduire à son dépassement que certains sociologues
allemands EVERS et SCHIEL (EVERS et SCHIEL, in OLIVIER de SARDAN, 1995) ont
proposé l'alternative que constitue le « groupe
stratégique » qui répondait à la logique
selon laquelle les groupes socioculturels ne sont pas définitivement
constitués.
Les groupes sociaux varient selon les problèmes
considérés par un jeu continu d'alliances ou de conflits. Pour
reprendre BIERSCHENK et OLIVIER de SARDAN (1998) je dirai que le concept de
groupe stratégique suppose que dans toutes les
collectivités, les acteurs n'ont ni les mêmes
intérêts ni les mêmes représentations et que, suivant
les problèmes, les intérêts et les préoccupations
s'agrègent difficilement. Suivant le problème qui se pose donc
à la collectivité locale, les groupes stratégiques
changent de considérations. Il peut y avoir affiliation ou
désaffiliation. Tout repose sur la question de savoir « où
se trouve mon intérêt ? » le groupe
stratégique n'est donc pas un ensemble figé dont on
pouvait cerner tous les contours. C'est plutôt : « ...des
agrégats sociaux plus empiriques à géométrie
variable qui défendent des intérêts communs en particulier
par le biais de l'action sociale et politique » (cf BIERSCHENK et OLIVIER
de SARDAN, 1998). Et la principale situation qui offre aux groupes
stratégiques l'opportunité de se faire remarquer est celle du
conflit.
- Conflit
Le conflit peut être entendu comme la rencontre
d'éléments, de sentiments ou d'intérêts divergents.
Les conflits sont définis comme les manifestations
25
d'antagonisme ouvert entre deux acteurs (individuels ou
collectifs) aux intérêts momentanément incompatibles quant
à la possession ou la gestion de biens rares matériels ou
symboliques (BOUDON et al. 1993). D'un point de vue théorique, trois
(03) niveaux d'analyse sont à remarquer ; à partir des travaux
anthropologiques qui ont été menés sur le concept :
? le niveau empirique qui renvoie à l'idée que
toute société est traversée par des conflits ;
? le point de vue structuraliste qui postule l'idée que
les conflits renvoient à une différence de position en fonction
des catégories sociales en présence ;
? et enfin la piste fonctionnaliste pour laquelle les conflits
qui semble vouer les sociétés à l'émiettement ou
à l'anarchie, concourent au contraire à la reproduction
sociale.
Mais, dans mon travail, la lecture que je fais du conflit est
essentiellement d'ordre méthodologique. On part du conflit pour
apprécier « l'ailleurs », « l'arrière-cour »
des sociétés qui présentent une apparente
stabilité, une apparente cohésion, un manque de contradictions
internes. Certes, le conflit dont il est question ici ; est souvent une
confrontation ouverte, à courte durée et concerne la gestion de
la radio communautaire dans un contexte de décentralisation avec des
acteurs sociaux.
- Définition de la radio communautaire
Sur le plan juridique la nouvelle loi n° 2015-07 portant
code de l'information et de la communication en République du
Bénin, votée en sa séance du 22 janvier 2015 par
l'Assemblée Nationale règle la question de la typologie des
radios sonores privées non commerciales au Bénin. En effet, elles
sont par vocation des radiodiffusions sonores de proximité. Toutefois,
les principaux acteurs des organes concernés (notamment les
professionnels des radios), les caractéristiques et les
définitions données aux concepts dans la littérature de
la
26
communication institutionnelle, organisationnelle et politique
vont être analysées avant que ne soit suggéré le
sens que le présent document voudrait leur attribuer.
Ainsi, l'Association des Radiodiffuseurs Communautaires du
Québec, AMARC3 définit la radio communautaire comme
« un organisme de communication indépendant, à but non
lucratif, à propriété collective, géré et
soutenu par des gens d'une communauté donnée. Elle est un outil
de communication et d'animation qui a pour but d'offrir des émissions de
qualité répondant aux besoins d'information, de culture,
d'éducation, de développement et de divertissement de la
communauté dont elle est issue ». AMARC Afrique et Panos Afrique
Australe (1998), nous en indiquent quelques caractéristiques
(déclaration du Niger du 17 août au 18 septembre 2001) :
+ La radio rurale communautaire trouve sa
légitimité dans l'expression d'une volonté locale et se
doit d'y répondre en tant que radio de proximité ;
+ La radio rurale communautaire se doit de respecter et de
refléter l'équité dans les communautés avec la
prise en compte du genre ;
+ La radio rurale communautaire se doit de fonctionner dans
l'optique d'une pratique exemplaire de gouvernance dans un contexte de
reddition des comptes ;
+ La radio rurale communautaire a une mission d'information,
de formation, d'éducation et de divertissement ;
+ La radio rurale communautaire est un vecteur de
développement, sa programmation se doit d'illustrer cette utilité
sociale ;
+ L'émanation de la société civile, la
radio rurale communautaire n'est l'appendice d'aucun pouvoir financier,
institutionnel ou autres ; elle se doit de veiller à son
indépendance ;
+ La radio rurale communautaire est laïque.
3 Site web www.amarc.rg
27
I...]. Pour Virgil (1997), la radio
communautaire doit susciter la participation citoyenne et la défense des
intérêts des citoyens ; résorber les problèmes
quotidiens ; accepter toutes les opinions en présence ; encourager la
diversité culturelle ; inclure les femmes en tant qu'actrices et non
comme fait valoir ; refuser les pensées uniques et accepter la parole
plurielle sans exclusive.
Il ressort des deux définitions citées supra que
la radio communautaire renvoie à certains préalables à
savoir : respect de la participation citoyenne aux débats en cours dans
le champ social pour la défense des intérêts en termes de
bonnes pratiques de gouvernance ; respect de la libre expression des citoyens ;
promotion de la diversité culturelle et enfin expression plurielle sans
censure.
Le présent travail de recherche désigne les
radios communautaires comme celles qui sont créées par les
communautés et pour les communautés. Alors, il conviendrait de
désigner par le terme radio communautaire, toute radio privée non
commerciale et pour laquelle les communautés ont pris une part
très active dans la création et qui est effectivement
gérée par des organes collectifs mis en place par ces mêmes
communautés. Elle est une radio de proximité qui est
essentiellement tournée vers les besoins des populations qu'elle
dessert. Cela suppose aussi que leurs attentes soient prises en compte dans la
grille des programmes. Une radio communautaire peut être implantée
aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain, pourvu qu'elle respecte les
conditions sus-spécifiées.
- La radio rurale locale : une radio de proximité
orientée vers le monde
paysan.
L'Agence Intergouvernementale de la Francophonie et le Centre
Interafricain d'Etudes en Radio Rurale de Ouagadougou (2000) désignent
par radio rurale locale, une radio de proximité, participative qui
libère la parole paysanne, fait réfléchir les auditeurs,
les incite à l'action. En somme la radio rurale locale est une radio de
proximité écoutée par les populations
rurales/paysannes.
28
Au Bénin, il existe de nos jours cinq (05) radios
rurales locales (RRL). On les retrouve à Lalo, Tanguiéta,
Ouèssè, Banikoara et Ouaké. La spécificité
de ces radios rurales locales par rapport aux radios communautaires
réside en partie dans le fait que leur création a
été initiée « de l'extérieur » ;
puisqu'elle émanait d'une décision des gouvernements des pays
ayant en partage le français, réunis aux sommets du Québec
en 1987 et du Sénégal en 1989. Un autre point de cette
distinction vient du fait que les responsables de ces stations radios sont
désignés par l'Office de Radiodiffusion et de
Télévision du Bénin (ORTB) qui assure leurs charges
salariales. D'ailleurs, la coordination de ces stations radios se fait par cet
office.
Il est à noter que ces radios évoluent
présentement vers un mode de gestion participative dans lequel les
communautés prennent de plus en plus part au processus de prise de
décision. Toutefois, elles continuent, pour le moment, d'être
démarquées des radios communautaires.
II- Etat de la question
Parlant de la recherche et autres investigations en
Sociologie, Henri MENDRAS stipule que :
« Le sociologue (...) n'a pas la
prétention de repenser la totalité d'un problème. Il veut
regarder les faits et en tirer des schémas d'analyse et
d'interprétation. Pour ce faire, il commence par examiner les
conclusions de ses devanciers qui ont étudié les mêmes
faits ou des faits analogues, et à partir de leurs conclusions, il
cherche à aller plus loin avec des instruments plus performants »
(MENDRAS, 1996 :9).
1- Revue critique de la littérature
J'ai exploré la littérature existante ayant
abordé les différents aspects des dynamiques média et
société dans le processus du développement
communautaire.
29
? La radio comme support de valorisation de la culture et
de nationalisme
Les sociologues ont commencé à
s'intéresser aux médias et les étudier à partir des
années 1970 (BREST, 2004). Les recherches universitaires sur les
médias sont récentes et encore peu nombreuses au regard d'autres
secteurs de la recherche universitaire. Comme le souligne Livingstone (1999)
« nous ne savons peut-être pas grand-chose sur Internet, nous en
connaissons un rayon sur la télévision ». Rieffel
(2010) nous informe que les premières recherches ont porté sur
l'effet des médias puis d'autres pistes comme « le statut culturel
de la télévision ». Selon Livingstone (op. cit. 1999),
l'idéal d'une chambre d'adolescent de l'an 2000 est saturée de
médias (télévision, livres, magazines, ordinateur avec
accès Internet, téléphones portables, lecteur MP3, poste
radio etc.).
Bei et Gérard (2001) stipulent que : « plus on
vient d'un milieu favorisé, plus on a de chances de maîtriser les
outils informatiques, plus on vient d'une famille défavorisée,
plus on doit se contenter de jouer sur une console ».
La lecture par les journaux et les livres a baissé au
profit des médias électroniques. Cela ne veut pas dire que les
gens liront moins. Rieffel (op.cit. 2010) affirme même que nous lirons
peut-être à l'avenir davantage à l'aide d'écrans.
Avec l'évolution des différents médias, chacun a
accès à la culture sauf que selon Rieffel (ibid) « cette
culture est réduite au divertissement et à la culture
éphémère, elle est synonyme de manipulation des individus
». Selon Jean Baudrillard : la culture diffusée par les journaux,
la radio, la télévision est non seulement synonyme de
déperdition de contenu mais aussi de perte de repères (ibid). La
culture des « cultivés » s'oppose à la culture de
« masse » (op.cit. Rieffel, 2010). Les cultivés
considèrent la culture proposée par les médias comme un
nouvel opium du peuple ou une mystification délibérée. La
culture de masse privilégie la quantité à la
qualité, elle est véhiculée par les
30
« mass média » qui sont une culture sans
racine, sans rite, sans folklore. Les lecteurs s'identifient à cette
culture.
Les auteurs africains des indépendances ont soutenu
l'avènement de la radio sur le continent noir. Francis BEBEY (1963)
constate que « grâce à la radio, le visage de l'Afrique a
beaucoup changé ces dernières années. Il est appelé
à changer encore davantage au cours des années à venir
[...]. On écoute les chants enregistrés la
veille par les hommes de radio venus de la ville et qui ont emporté les
voix des meilleurs chanteurs de ce village-ci ou d'un autre village beaucoup
plus éloigné. On écoute le conte de la tortue malade, tel
que les gens de tel pays le disent chez eux ; on écoute les conseils
d'hygiène et l'on se promet de les mettre en pratique dès le
lendemain, parce qu'ils viennent de la radio et que cela a son importance ; on
écoute les informations... on veut savoir ce qui s'est passé dans
la journée ici et ailleurs, et l'on a une confiance illimitée
vis-à-vis de cet homme ou de cette femme qui informe des milliers de
gens à la fois, mieux que ne le ferait le meilleur tam-tam d'Afrique
».
L'importance de l'implantation de la radio sur le continent
africain résulte de la comparaison faite par l'auteur. Autrefois, dans
les villages, les seules distractions, une fois la nuit venue, étaient
les danses, les chants, les contes et toutes sortes de jeux. Au clair de la
lune que l'on ne sait pas apprécier à sa juste valeur dans un
pays qui, depuis longtemps bénéficie de
l'électricité. La radio joue ainsi le rôle de distraction,
d'instruction et de pédagogie d'échanges en Afrique. Même
si elle prend aux habitants le temps qu'ils auraient voulu consacrer à
leurs jeux, à leurs danses nocturnes. Cela signifie que la vie sociale
de l'Africain, de nos jours, connaît une dimension dynamique très
appréciable. La radio qualifiée de boîte magique de la
parole, fait découvrir aux populations africaines toutes les formes de
leurs connaissances c'est-à-dire leur culture, leur civilisation, leurs
arts et les richesses que comporte leur langue. Poussant plus
31
loin la réflexion, l'auteur rapporte que la radio
remplace en Afrique le message tambouriné et le crieur public.
Ainsi, elle amplifie la possibilité de transmettre au
loin ; et garde l'avantage de parler à tout le monde à la fois.
Par ailleurs, depuis l'installation de la radio dans les pays d'Afrique Noire,
ses possibilités en tant que moyen d'information, de promotion nationale
et sociale ont fait leur preuve. De nombreux spécialistes des affaires
africaines reconnaissent que la boîte magique de la parole a joué
un très grand rôle dans la prise de conscience du nationalisme,
tant dans les pays d'expression française que dans la zone anglo-saxone.
Elle a également contribué à la mise en place des
institutions politiques actuelles des jeunes Etats africains. Avec
l'avènement de la radio en Afrique, ce sont des habitudes qui changent,
des réunions silencieuses de gens attentifs autour d'un récepteur
remplaçant les danses au clair de lune, pourtant chères à
tous. Ces réunions autour d'un poste peuvent être le point de
départ d'une campagne de grande envergure destinée par exemple
à supprimer l'analphabétisme sur le continent.
Deux conceptions, tout à fait différentes l'une
de l'autre, selon Francis BEBEY, sont à la base des installations
radiophoniques africaines actuelles. Dans le système anglophone la radio
est perçue comme un service national dont le but est de couvrir
l'étendue du territoire national tandis que dans celui francophone on a
plutôt à faire à la constitution de réseau de
média à étendue plus ou moins réduit.
? Les radios communautaires comme instrument de
démocratisation
Ainsi, avec la tentative de promouvoir la démocratie en
Afrique au début des années 90, directement induite par la fin de
la guerre froide, les radios communautaires sont considérées
comme un instrument privilégié de la constitution d'un espace
public d'expression plurielle et de débat (Tudesq, 2002). Ces espaces de
débat, contribuent à la construction d'un processus
démocratique dans les échelons locaux. Ils favorisent du
même coup le
32
développement économique par la promotion d'une
gouvernance participative des affaires publiques locales.
Les travaux de Wasserman (2010), examinent le rôle que
pourraient jouer les médias populaires pour encourager le débat
politique, fournir des informations pour le développement, ou critiquer
les définitions mêmes de la «démocratie» et du
«développement». Dans cette même perspective, l'ouvrage
de Liz Gunner et al. (2011), démontre à partir de données
empiriques qualitatives que la Radio en Afrique est une compilation d'essais
qui se préoccupe du vécu quotidien et des affaires
sociopolitiques de plusieurs pays africains.
En ce qui concerne Jallov (2012), il examine ce qui ne marche
pas et les défis auxquels sont confrontés les stations de radios
communautaires en Afrique. En effet, Empowerment Radio sert comme un
complément de guide pratique de la Radio en Afrique, lequel
évalue sévèrement les fonctions sociopolitiques et
culturelles de la Radio en Afrique. En réalité, l'ouvrage de
Jallov est perçu comme une compilation de bonnes pratiques au
rayonnement de la radio communautaire pour le changement social en Afrique.
En somme, Jallov (2012) et Gunner (2013) expliquent pourquoi
la radio reste encore la tribune significative de communication en Afrique
suivant le milieu socio-culturel et le paysage politique.
Tilo Grätz (2014), quant à lui s'est
intéressé à la prévalence croissante des
émissions radio participatives en République du Bénin. Il
s'agit des émissions traitant de sujets tabous tels que la
sexualité et l'intimité. La popularité de ce format
émergeant illustre les processus actuels d'appropriation des
médias électroniques en Afrique de l'Ouest, y compris leur impact
sur la communication publique contemporaine.
Il existe aujourd'hui plusieurs types de radios locales qui
partagent beaucoup de traits communs avec les radios communautaires dans le
champ médiatique
33
africain. Dans cet ensemble, il n'est pas aisé de
caractériser précisément la radio communautaire d'autant
qu'elle bénéficie d'une grande popularité. La
dénomination, elle-même est chargée de pouvoir symbolique
car elle est considérée comme valorisante par certaines
radios.
? La radio communautaire comme instrument de bonne
gouvernance et de développement
Les radios communautaires jouent un rôle essentiel pour
les populations éloignées des centres urbains. Elles permettent
une couverture du territoire et un maintien des missions de service public que,
ni l'Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin
(ORTB), pour des questions de délabrement et de topographe, ni les
radios commerciales, fautes de marchés porteurs, ne peuvent assumer dans
toutes les langues et sur tout l'ensemble du territoire.
Un des paramètres qui expliquent les différences
de dynamique d'une station à une autre est leur ancienneté. Les
radios communautaires, à l'instar des autres catégories de
radios, ont du mal à trouver leur second souffle, après les
années d'enthousiasme dû à la nouveauté à la
fraîcheur des équipes et des équipements et à
l'appui des partenaires techniques et financiers. Rares sont celles qui
maintiennent une dynamique de croissance. Même bien gérées,
les ressources locales sont insuffisantes pour faire face au renouvellement ou
au simple entretien des équipements, rapidement dégradés
par une alimentation électrique instable et des conditions climatiques
très éprouvantes.
En outre, la législation et les règlements ne
favorisent pas la promotion des médias communautaires : traitement
fiscal non spécifique, redevances, taxes, droits d'auteurs, charges
téléphoniques élevées, factures
d'électricité exorbitantes, aggravées par l'alimentation
au moyen de générateurs à essence ou au gasoil. En plus de
ces problèmes généraux, la radio Kandi FM, fait face au
34
problème d'électricité, des coupures
régulières et les baisses de tensions qui endommagent les
appareils.
Une grande partie des stations donne l'impression d'un
épuisement de l'énergie et des moyens de la dynamique de
départ. Les problèmes de rémunération apparaissent,
les équipements sont en fin de vie et leur non renouvellement
dévoile les faiblesses de la gestion, l'absence d'anticipation ou
même de la précarité de la situation financière des
radios communautaires. Les stations ont découvert la faiblesse du
potentiel économique de leur zone et la difficulté à
maintenir l'enthousiasme et la participation des communautés.
Les demandes en formation dans le secteur de la radio
communautaire sont croissantes et vont rester très élevées
les années à venir, sur des aspects spécifiques et sur les
innovations. Les évaluations des formations effectuées dans la
plupart des pays et par divers formateurs individuels indiquent clairement la
nécessité de créer une ingénierie de formation
spécifique, mieux adaptée et à coût réduit.
Plusieurs structures d'appui aux radios communautaires sont inscrites dans une
démarche de recherche-action et de capitalisation d'expériences
et offrent aujourd'hui une expertise pour concevoir et développer des
formations de qualité.
Une lecture croisée de ces thématiques permet de
retenir d'une part que, les radios de proximité constituent un outil de
communication pour le renforcement de la démocratie à la base.
D'autre part, elles constituent un instrument de communication pour la
promotion du développement au niveau local. Quelle que soit la
sphère considérée, les radios communautaires remplissent
des fonctions spécifiques.
35
Au-delà de ce tour d'horizon de la littérature
portant sur l'objet de recherche, il est utile de préciser
l'originalité de cette recherche car : « la science
n'évolue pas par accumulation de connaissances, mais par erreur
rectifiée ».
2- Qu'apporte de nouveau cette recherche ?
A travers cette recherche, j'envisage saisir, à
l'échelle locale, la reconfiguration de l'arène locale autour de
la radio Kandi FM dans le contexte de la décentralisation. Les usages
faits d'une innovation peuvent porter l'empreinte de la culture technologique
des acteurs sociaux qui se l'approprient. Ainsi, pour une société
tournée vers la culture endogène où les réseaux
sociaux physiques restent encore forts, ce que peuvent apporter de nouveau les
réseaux sociaux numériques peut dépendre des usages que
les acteurs sociaux, en font. Pour y parvenir, je l'ai inscrit dans un
schéma théorique précis intégrant
l'interactionnisme symbolique et l'approche compréhensive de Weber.
3- Modèle théorique
Deux modèles d'analyse sont utilisés dans cette
recherche : l'interactionnisme symbolique et l'approche compréhensive de
Max Weber.
3-1- L'interactionnisme symbolique
La socialisation d'un objet technique passe par son «
intégration dans l'ensemble des significations sociales, culturelles et
imaginaires que l'on peut saisir au niveau de la vie quotidienne ».
Cette intégration n'est du domaine « ni de l'évidence ni
de la fatalité » (Mallein et Toussaint, 1994 : 317). Je
propose donc, une approche empirique qui privilégie la
nécessité de retrouver l'acteur au quotidien dans ses motivations
mais aussi et surtout dans ses relations avec les autres acteurs sociaux autour
de la gestion de la radio Kandi FM. Dans cette perspective, l'interactionnisme
symbolique apparaît alors comme une démarche pertinente pour
aborder le conflit autour de la gestion de la radio communautaire. En effet, il
considère comme données de base pour l'analyse sociologique, les
explications, les descriptions, les motivations ainsi que les
36
intentions des acteurs dans leur contexte social (Blumer, 1969
: 225). Pour ce dernier, l'interactionnisme symbolique se résume en un
seul principe : « les humains agissent à l'égard des
choses en fonction de la signification qu'elles ont pour eux ».
Ainsi, à travers ses motivations, son histoire de vie, les études
de cas réalisables sur lui et les formes de communication qu'il
développe pour agir, interagir et obtenir des résultats, on
pourra retrouver les éléments essentiels pour la connaissance
d'un phénomène qui place l'acteur social au centre de ses
dynamiques, (Amouzouvi, 2004 : 22). Cette perspective théorique me
permet seulement de saisir le phénomène du point de vue des
interactions entre les acteurs sociaux autour de la gestion de la radio Kandi
FM. Il me faudra alors trouver une autre approche théorique qui puisse
également aider à saisir le phénomène du point de
vue des « activités » qui s'y mènent, ou des usages en
cours. Mon second choix est porté sur l'approche compréhensive
développée par Max Weber.
3-2- L'approche compréhensive de
Weber
Pour weber (1922), cité par Giraud (2004 : 47), la
sociologie se définit comme « ...une science qui se propose de
comprendre par interprétation l'activité sociale et
par-là, d'expliquer causalement son déroulement et ses effets
». Il inaugure l'approche compréhensive de la sociologie dont
le but est d'analyser le social en partant du sens que donne un acteur social
(individu, groupe social ou communauté ...) à ses
actions/activités. Weber appréhende donc la sociologie comme une
science dont la spécificité de l'objet est l'activité
sociale et dont l'étude nécessite une démarche
compréhensive. Pour situer l'objet de ma recherche dans cette approche
théorique, il est important de partir de la définition qu'il a
donné aux concepts « activité/action » « et
activité sociale ». Il définit l'« activité
» comme un « comportement humain (peu importe qu'il s'agisse d'un
acte extérieur ou intime), quand et pour autant que l'agent ou les
agents lui communiquent un sens subjectif ». Par activité
« sociale », il entend l'activité qui, «
d'après son sens visé, par l'agent ou les agents, se
37
rapporte au comportement d'autrui, par rapport auquel
s'oriente son déroulement ». La nécessité de
compréhension découle de l'orientation rationnelle du
comportement de l'acteur social. Weber distingue quatre (04) types d' «
activités». Il s'agit de l'activité « rationnelle en
finalité » (établissant un rapport entre des moyens et des
fins) ; l'activité « rationnelle en valeur » (qui subordonne
la rationalité en finalité à une valeur de
référence) ; l'activité « rationnelle par
affectivité » (dépendant directement des émotions) et
l'activité « rationnelle par tradition » (reposant sur la
tradition). L'exploitation de ce modèle d'analyse offre des
matériaux permettant de catégoriser les différents types
de conflit autour de la gestion de la radio communautaire de Kandi.
4- Justification du choix du sujet
Le choix d'un thème est souvent lié à
l'existence d'un problème. Ainsi, le problème autour de la
gestion de la radio communautaire de Kandi dans le contexte de la
décentralisation demeure une préoccupation quotidienne. Au
Bénin, plusieurs ONGs ou intervenants extérieurs, diverses
personnalités s'intéressent en ce moment aux problèmes de
la gestion des radios de proximité en l'occurrence les radios
communautaires.
Dans un passé récent, j'ai collaboré avec
mon co-directeur en tant qu'assistant de recherche dans la production de
données empiriques sur la radio en Afrique de l'Ouest. Partant de cette
expérience, j'ai décidé d'investir ce champ dans le cadre
des recherches de fin de formation du DEA. Vu l'intérêt que la
problématique de la gestion de la radio communautaire de Kandi
présente pour les acteurs socio-politiques et la presse, il m'a paru
important d'investiguer ce domaine.
Les solutions trouvées pour régler les
problèmes sociaux des communautés à la base, est
l'implantation des radios communautaires qui est apparue comme un outil et un
vecteur de développement local.
38
Ainsi, se présente la situation qui m'a conduit
à cette tentative d'explication des enjeux sociopolitiques autour de la
gestion de la radio communautaire de Kandi dans le contexte de la
décentralisation en cours dans notre pays.
Ce faisant, cette étude n'a pas la prétention
d'aborder tous les aspects de la gestion des radios de proximité. Elle
se limite à quelques réflexions sur les mobiles réels qui
contribuent à l'instrumentalisation de la radio sur fond de divisions
politiques ou ethniques. En outre, ce travail, s'inscrit dans le cadre d'un
programme de recherche avec l'Université de Hambourg qui porte sur la
radio en Afrique de l'Ouest dans le domaine de la recherche en Technique HE
2998/4-1 en sciences sociales du collège de Recherche de Leibnitz
dirigé par le Professeur Hengartner en Allemagne.
39
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE ET DE
LA
METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Ce deuxième chapitre aborde le cadre spatial,
sociodémographique et ensuite la partie méthodologique de
l'étude. Cette dernière comporte la théorie de base de
l'analyse et les différentes étapes de la recherche.
1- Les modes de communication avant l'installation de
la radio Kandi FM
Il faut souligner qu'avant l'installation de la radio Kandi
FM, il existait deux canaux de communication à savoir : les canaux de
communications traditionnelles et ceux modernes.
1-1- Les canaux de communications
traditionnelles
Ainsi, parmi les canaux de communications on dénombre
: le crieur public, le gongonneur, les assemblées d'assise, les lieux de
culte (mosquées, églises etc.), la noix de colas, les amuses
gueules (bon-bon). De plus, on passe parfois par les personnes ressources
issues de la grande famille (information de bouche à oreille).
1-2- Les canaux de communications modernes
Il s'agit ici : de la radio nationale, la radio
régionale de Parakou, la radio rurale locale de Banikoara.
2- La radio Kandi FM et sa couverture
médiatique
Dans la diffusion de l'information, la radio Kandi FM couvre
entièrement les dix (10) arrondissements de la Commune. En outre,
d'autres zones couvertes par Kandi FM sont : la commune de Gogounou (30km) ; la
commune de Malanville (arrondissement de Guéné : 80km) ; la
commune de Karimama (120 km) ; la commune de Banikoara (arrondissement de
Founougo : 75 km) ; la commune de Ségbana (arrondissement de
Libantè : 95 km) et Gaya (Niger).
40
3- Présentation du cadre de
l'étude
Cette rubrique s'intéresse à la situation
géographique et historique de la ville de Kandi.
3-1- Situation géographique
La Commune de Kandi est située au Nord Bénin.
Elle est au centre du Département de l'Alibori entre 10°90' et
11°35' de latitude Nord et 2°38' et 3°15' de longitude Ouest.
Elle est limitée au Nord par la Commune de Malanville, au Sud par la
Commune de Gogounou, à l'Est par la Commune de Ségbana et
à l'Ouest par la Commune de Banikoara. Elle couvre une superficie de
3421 km2, soit 12,8% de l'ensemble du département. Le chef-
lieu de la commune : Kandi est située à 650 km de Cotonou.
3-2- Historique de Kandi
Les Baatombu (25,66%), groupe majoritaire dans la commune de
Kandi, sont originaires de Bussa (Nord-ouest du Nigéria) et furent
installés à Nikki au 15ème siècle. A la
suite des querelles et pillages, certains princes quittèrent Nikki pour
créer les autres royaumes bariba au Nord-Bénin dont Kandi. Ainsi,
les Baatombu s'étaient établis d'abord à Kassakou puis
à Kandi au 18ème siècle. En effet, il
s'agissait au départ d'un chasseur nommé OROU SOUROU qui au cours
d'une randonnée de chasse était arrivé à la
latitude de Kandi où il vit beaucoup d'éléphants et
s'exclama « sin-nou ba kan-ne » ce qui signifie littéralement
« les éléphants sont côte à côte »
en Baatonou. D'où le nom KAN-NE déformé en KANDI avec
l'avènement de la colonisation.
Les autres groupes sont les Mokollé (9,73%) originaires
d'Ilé Ifè et d'Oyo (Nigéria). Ils se sont établis
dans les localités s'étendant de Kandi jusqu'à Goun-goun.
Ensuite les Peulh (23,89%) originaires venus des zones sahéliennes
(Niger et Burkina-faso) ; sont arrivés dans la région en
quête de pâturages. Ces Peulh
41
éleveurs se retrouvent sur l'ensemble du territoire de
la commune dans les campements appelés « ga » autour des
villages. Enfin les Dendi (30,97%) originaires du Nord, après avoir
traversé le Niger se sont d'abord installés à Karimama et
à Guéné puis à Kandi.
Aujourd'hui, la commune abrite plusieurs autres groupes
ethniques minoritaires que sont : les Djerma (2,65%), les Gando (3,53), et des
autres ethnies (3,57%), etc. (cf. le messager de la commune de Kandi, 2005 et
Institut Kilimandjaro, 2012).
III- Démarche méthodologique
« Tout processus de recherche comporte un certain
nombre de démarches qui s'enchevêtrent et se commandent plus
qu'elles ne suivent un ordre strictement hiérarchisé. »
(Grawitz 1996 :497).
Les démarches empruntées ici pour collecter les
données s'étalent sur trois grandes étapes essentiellement
qualitatives : une recherche documentaire, une enquête
préliminaire et une enquête de terrain.
1- Nature de la recherche
Etant donné que l'approche utilisée est de
nature qualitative, j'ai procédé ici à la «
théorisation ancrée » sur les données empiriques. La
recherche qualitative est une démarche méthodologique permettant
l'exploration d'un phénomène du point de vue des personnes qui y
sont impliquées. A cet effet, la théorisation ancrée sur
les faits concrets constitue l'une des méthodes
privilégiées et compte parmi les plus utilisées en
recherche qualitative. Cette méthode a pour but l'élaboration
d'une théorie mettant en lumière le processus qui permet aux
acteurs sociaux d'attribuer un sens à ce qui leur arrive. Elle fut
créée par Glaser et Strauss (1967) dans leur ouvrage
intitulé the Discovery of Grounded Theory. La théorisation
ancrée est basée sur une théorie psychosociale de
l'action
42
sociale, soit l'interaction symbolique,
développée par les sociologues George Herbert Mead (1934) et
Herbert Blumer (1969). Les différentes étapes de la
théorisation ancrée sont modelées par les principes de
base de cette approche.
Ainsi, pour développer cette théorie
ancrée, je me suis immergé dans le contexte social du groupe
à l'étude pour tenter de parvenir à une
compréhension approfondie du phénomène (Hutchinson, 1993 ;
Bowers, 1988). Pour être conforme aux principes de l'interaction
symbolique (Wilson et Hutchinson, 1991), je me suis efforcé de: prendre
en considération le contexte interpersonnel et social entourant la radio
communautaire ; reconstruire le sens que les acteurs sociaux donnent à
leurs comportements, puis se concentrer sur l'expérience et les
processus sociaux de base.
Grosso modo, cette démarche suit les
modèles développés par la sociologie d'Anselme Strauss,
connus sous le nom de la « Grounded Theory » (Strauss 1973, 1994)
l'émergence de la théorie basée sur
l'interprétation des données au cours de la recherche sur le
terrain même. On pourrait résumer cette démarche comme un
cycle permanent qui sera bouclé par :
l'exploration-réflexion-analyse écrite, une démarche loin
de « tester » des hypothèses préparées et les
interpréter par un dépouillement après le recueil de
données (GRÄTZ, 2006). Ainsi, j'ai fait une analyse et un suivi des
cas de conflits, une reconstruction des événements conflictuels
etc. mais aussi la biographie et la reconstruction des réseaux d'acteurs
politiques, etc.
Ma démarche méthodologique et la
présentation des données sont marquées par un style qui a
subi l'influence de certaines études classiques d'anthropologie
politique anglo-saxonne, en particulier les études de cas de Mitchell
(1956,1983) et Gluckman (1958), c'est-à-dire le développement des
idées à travers la présentation des cas
étudiés en un temps donné et dans un certain lieu.
2- 43
Population et échantillonnage
L'échantillonnage de cette étude a
été fait de deux façons : un échantillon
géographique et un échantillon humain.
2-1- L'échantillon
géographique
La recherche documentaire s'est déroulée
à Cotonou, à Porto-Novo (car ces deux villes, respectivement
capitale économique et capitale politique du Bénin, renferment de
ce fait les centres de documentation les plus variés et les plus
fournis), à Parakou et à Kandi (pour les enquêtes de
terrain et la recherche documentaire).
2-2- L'échantillon humain
Les entretiens se sont déroulés avec des
acteurs de toutes les catégories sociales et de tous les statuts. Le
plan d'échantillonnage est basé sur un choix raisonné. Les
interlocuteurs ont été choisis en fonction de leurs rôles,
de leur statut ou de leur connaissance (présumée ou
avérée) du sujet. Le plus souvent, ils ont été
indiqués par d'autres acteurs de la société (la technique
de boule de neige).
3- Les techniques et outils de collecte des
données
Ils concernent l'ensemble des techniques et outils mis en
oeuvre de manière systématique pour conduire au mieux cette
recherche.
3-1- Techniques de collecte des
données
« Un esprit non
prévenu sera plus libre pour émettre des hypothèses mais
le risque de recommencer un travail déjà fait ou de
négliger des sources, paraissent également importants. »
(Grawitz, 1996 :501)
Pour éviter cet éternel recommencement ou cette
amnésie volontaire et aussi pour avoir une idée sur la question
des enjeux politiques autour de la gestion d'une radio communautaire. Une
recherche documentaire minutieuse a été
44
effectuée. Elle a consisté en une exploitation
synthétique de quelques travaux scientifiques concernant le sujet ou le
milieu d'étude ou bien ayant quelque rapport. Il s'agit des ouvrages
classiques, des thèses et mémoires, des revues, des rapports de
séminaires ou de colloques. Les manuels et guides de recherche en
sciences sociales n'ont pas été occultés comme l'indique
le Tableau 2 de synthèse et références bibliographiques
(annexe1).
Dans ce tableau de synthèse, j'ai indiqué les
centres de documentation visités, la nature des documents
consultés et les types d'informations recueillies.
En somme, les données recueillies de ces
différents documents ont été très importantes tant
pour compléter, rectifier ou pour appuyer des hypothèses
pré formulées. Elles ont permis d'élaborer les indicateurs
de recherche grâce auxquels la deuxième étape a
été abordée.
Les données documentaires sont importantes en
sociologie d'autant qu'elles donnent une base d'informations à la
construction de la réalité sociale. L'étude documentaire
m'a permis d'obtenir des renseignements de référence sur le cadre
de l'étude, les thématiques majeures décrites dans
l'analyse et le modèle d'analyse adopté pour le traitement des
données. A partir des supports écrits, photographiques et
électroniques j'ai pu analyser le phénomène des conflits
de paternité et de leadership autour de la gestion de la radio
communautaire de Kandi FM.
Ainsi, l'entretien formel et informel, les focus group et les
observations ont été utilisés pour recueillir des
informations variées et fiables sur le sujet.
L'entretien m'a permis d'avoir des informations sur
les représentations individuelles des acteurs interrogés et le
sens qu'ils donnent à leur comportement pendant les conflits. En raison
du caractère qualitatif de l'étude, cette technique a
favorisé mes rapports avec les différents interlocuteurs
individuels ou collectifs. Elle a donné l'occasion d'apprécier
les différentes activités, les logiques, les jeux et les enjeux
autour de la gestion de la radio.
45
L'observation directe, quant à elle, m'a
permis de faire l'observation de quelques acteurs, leurs comportements. Les
informations issues de cette observation m'ont permis de comprendre et
d'expliquer les différentes variables retenues. Cette technique a
été adoptée pendant toute la durée de
l'enquête.
3-2- Les outils de collecte des
données
Ils sont constitués d'un guide d'entretien. D'une
grille d'observation définitivement arrêtés après
l'accomplissement des deux premières étapes de la recherche. D'un
enregistreur et d'un cahier de notes dans lesquels les entretiens et les notes
d'observations ont été consignés.
Le guide d'entretien est utilisé compte tenu
de la nature qualitative de la recherche et du fait que les informations
recherchées sont des opinions, des connaissances, des expériences
vécues. En effet, il a consisté à obtenir des
enregistrements en face à face, individuellement ou en petits groupes,
en recourant à une série de questions générales
pour guider les conversations mais en laissant la possibilité d'ajouter
d'autres questions qui surgissent de la discussion.
La grille d'observation a été
utilisée pour observer les acteurs dans leur vécu quotidien en
rapport avec la gestion de la radio Kandi FM. Cet outil m'a offert l'occasion
de confronter certaines informations obtenues à l'entretien aux
données de l'observation.
Les données ont été recueillies avec des
enregistrements audio, ainsi que des prises de vue. Egalement, l'écoute
et les notes après interviews ont été faites.
4- Le mode de traitement des informations
Les données recueillies sont traitées de
façon manuelle. Cela a permis de constituer des dossiers
thématiques à partir du regroupement des données suivant
les grands axes de la recherche ; c'est-à-dire en fonction des
différentes articulations de mes objectifs et hypothèses de
travail. Cette démarche a permis de
46
sérier les verbatim puis d'en analyser le contenu
suivant leur corrélation avec le modèle d'analyse.
5- Les limites du travail et les difficultés
rencontrées
En dehors des difficultés récurrentes auxquelles
nombre de chercheurs débutants sont en général
confrontés, en l'occurrence des difficultés financières et
matérielles, d'autres difficultés, d'ordre méthodologique,
ont entaché le bon déroulement de la présente
recherche.
En effet, le guide d'entretien qui était utilisé
lors des présentes enquêtes, en particulier lors des
enquêtes exploratoires, tendait à officialiser plus la situation
d'enquête en accentuant son caractère d'examen scolaire. La
relation d'enquête rehaussait ma position sociale d'enquêteur ; ce
qui compromettait la mise en confiance préalable qui a été
faite.
Pour éviter que ces attitudes ne biaisent les
résultats de la recherche, j'ai dû me débarrasser de ces
outils d'enquêtes pour ne tenir comme documents que mon cahier de notes
et mener une enquête essentiellement qualitative faite
d'entretiens-conversations tout en suivant méthodiquement les
indicateurs de recherche.
Pour ne pas perdre des informations importantes, les propos
des enquêtés sont enregistrés à l'aide d'un
magnétophone dont la possession ne m'a pas dispensé de la prise
de notes. Car, même si beaucoup d'enquêtés sont
émerveillés de voir enregistrer leurs propos (car cela leur
donnait l'impression d'être très importants et ils se sentaient en
général fiers d'avoir été utiles et d'être
considérés comme des `'savants» ou des informateurs
privilégiés), le magnétophone rendait purement et
simplement timides certains d'entre eux, notamment les politiciens, bien que
leur accord fût préalablement obtenu, pour l'enregistrement.
Certaines de mes préoccupations ont ainsi
suscité la méfiance des interlocuteurs. Il s'agit, surtout des
déclarations sur les cas de conflit autour de la gestion de la
47
radio communautaire qui est d'ailleurs le centre
d'intérêt de notre recherche. La plupart de mes
enquêtés se contentent de dire qu'ils n'ont pas connaissance de
ces conflits.
Par ailleurs, la majorité des enquêtés a
été rencontré à leur domicile ou dans des espaces
publics. En conséquence, je n'ai pas pu éviter les interventions
d'autres personnes qui n'étaient pas prévues dans les
entretiens.
L'autre difficulté est liée à la
période de la recherche qui coïncide avec la crise politique qui
avait secoué la Mairie, notamment lors de l'élection du nouveau
Maire. Entre temps, le Maire Patrick YERIMA a été promu
député à l'Assemblée Nationale en succédant
à El hadji ISSA Azizou nommé Ministre. Ainsi cet
événement a créé une situation de méfiance
au point où les acteurs impliqués directement ou indirectement
dans la gestion de la radio étaient réticents à se
prêter aux entretiens. Ce qui a quelque peu perturbé notre agenda
sur le terrain.
Toutes ces difficultés n'ont pas entravé
l'évolution et l'aboutissement de mon travail de recherche. L'ensemble
de ces problèmes a été surmonté grâce
à ma capacité d'adaptation et d'intégration sociale.
DEUXIEME PARTIE : ENJEUX
POLITIQUES ET INTERACTIONS
AUTOUR DE LA RADIO
COMMUNAUTAIRE DE KANDI
48
49
2ème PARTIE : L'ETUDE DES ENJEUX POLITIQUES ET DES
INTER-
ACTIONS AUTOUR DE LA GESTION DE LA RADIO COMMUNAUTAIRE DE
KANDI
Cette deuxième partie est organisée autour de
deux chapitres. Le premier porte sur la présentation de la radio
communautaire de Kandi et le deuxième aborde les différentes
interactions qui se développent autour.
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA RADIO COMMUNAUTAIRE
DE KANDI.
Ce troisième chapitre évoque les conditions
d'installation d'une radio communautaire et son mode de fonctionnement dans le
contexte de la décentralisation.
1- Contexte de la radio communautaire : la
ruralité comme facteur favorable à l'émergence des radios
communautaires
Les articles 41 et 42 de la loi 97-010 du 20 Août 1997,
portant libéralisation de l'espace audiovisuel au Bénin autorise
désormais l'initiative privée de création de médias
audiovisuels. Ils disposent que les radiodiffusions sonores privées non
commerciales sont, entre autres, des radiodiffusions sonores locales et
communautaires et par vocation des radiodiffusions de proximité,
culturelles ou scolaires. Selon les dispositions de ces mêmes articles,
elles doivent être à but non lucratif, de type associatif ou
appartenir à une personne physique ou morale ayant satisfait aux
conditions prévues par la loi.
Ainsi, avec le vote de la loi sur la démonopolisation
des ondes intervenue en août 1997, une première vague de licences
d'exploitation des fréquences a été autorisée aux
opérateurs privés. La deuxième vague de fréquences
autorisées en juin 1999, a permis l'émergence dans le paysage
radiophonique, d'une dizaine de radios privées. En 2003, la
troisième vague de licences a vu l'installation de près d'une
quarantaine de radios privées. Avec, la quatrième et
dernière vague survenue en 2013, une dizaine de radios privées a
obtenu des licences.
50
Ces chiffres indiquent que dans le secteur des médias
et de la communication, le Bénin fait partie des pays de la
sous-région ouest africaine où la liberté de presse est en
nette progression. Classé 124ème sur 166, le
Bénin a fait ces vingt dernières années, des
avancées significatives en matière de pluralisme
médiatique.
Ainsi, l'engouement pour l'outil radiophonique est de plus en
plus grandissant. Cela se justifie par le fait que six (06) béninois sur
dix (10) vivent en campagne (soit 61,14%)4. Dans ce contexte
caractérisé par la ruralité, où
l'analphabétisme est dominant et les moyens d'information en langues
nationales rares. La radio de proximité s'est
révélée très utile et très importante face
aux services de la Télévision ou de la Radiodiffusion Nationale
et de la presse écrite qui n'ont longtemps pas pu atteindre les
régions rurales. Elle se heurte à des difficultés de
distribution et de langue.
1-1- Le contexte législatif
Le Bénin est devenu pays pionnier en matière de
libéralisation des ondes avec un cadre législatif relativement
clair et organisé. Les fondements juridiques de la libéralisation
des ondes se trouvent tout d'abord, dans la Constitution du 11 décembre
1990 qui consacre la liberté de la presse et met sur pied l'instance de
régulation chargée d'en assurer la protection : la Haute
Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication (HAAC) ; il y a la loi
relative à l'instance de régulation de 1992 (loi organique 92-021
du 21 août 1992) relative à la Haute Autorité de
l'Audiovisuel et de la Communication ; et puis , on assiste à
l'installation des membres de la HAAC dans leurs fonctions. Finalement, il est
question de la loi du 20 août 1997, (loi 97-010) portant sur la
libéralisation de l'espace audiovisuel. Toutefois, la procédure
pour libéraliser le secteur durera
4 Source : Troisième Recensement
Général de la Population et de l'Habitat, 2002. Etant
donné que les résultats désagrégés du
quatrième Recensement Général de la Population et de
l'Habitat, 2014 ne sont pas encore disponibles au niveau de l'INSAE.
51
jusqu'en 1997, avec le vote de loi et la
démonopolisation effective des ondes au Bénin.
Depuis 1997, le cas du Bénin se caractérise par
une situation assez exemplaire d'une libéralisation réelle des
ondes, encadrée par une instance de régulation autonome (la HAAC)
composée de neuf (09) membres nommés par différentes
institutions comme suit : trois (03) nommés par le Président de
la République
(un communicateur, un juriste et une personnalité de la
société civile) ; trois (03) personnes nommées par le
bureau de l'Assemblée Nationale (un communicateur, un juriste et une
personnalité de la société civile) ; trois (03) personnes
nommées par les professionnels de l'Audiovisuel et de la communication
(deux journalistes professionnels dont l'un de l'audiovisuel et l'autre de la
presse écrite et, un technicien des
télécommunications).
En 2013, une dizaine de radios privées ont obtenue de
nouvelles fréquences suite à l'appel à candidature
lancé par la HAAC5. Le tissu radiophonique s'est donc
élargi. En ce qui concerne les 36 radios non commerciales, les
situations sont variées. Cependant, on constate globalement une grande
vulnérabilité économique et technique, une
dépendance très forte de l'aide extérieure ou à une
personnalité pour le renouvellement des équipements et une
difficulté à fidéliser les personnels qualifiés.
Les niveaux d'implication des communautés bénéficiaires
sont très différents selon le mode de gestion de la station et la
sincérité de sa vocation communautaire. La structuration du
secteur relativement avancée, a été freinée par des
conflits de leadership. Les succès sont à chaque fois liés
au moins à l'un des trois facteurs suivants : la qualité du ou de
la chef de station, le niveau d'appropriation de la station par la
communauté et /ou la présence d'une élite locale
déterminée et impliquée ou encore l'accompagnement par un
projet sur une durée donnée.
5 Loi n° 13-08/HAAC/14/02/2013
52
1-2- Les contraintes de la radio
communautaire
Bien que la radio communautaire soit une forme de radio de
service public, elle a une approche différente des radios classiques.
Son objectif principal est de faire du public son principal partenaire, en
l'impliquant dans tous les aspects de la gestion et de la réalisation de
programmes. Elle lui propose des émissions qui contribuent au
développement et au progrès social de la communauté. Une
conception qui est particulière de l'information, du divertissement et
de l'éducation. A la différence des médias traditionnels,
l'information dans une radio communautaire n'est pas traitée comme un
fait isolé ou un événement unique : elle est plutôt
partie intégrante d'un processus continu et en devenir, qui sert de
terreau au changement et au développement de la communauté.
Dans ce sens, la radio communautaire de Kandi FM est l'une des
radios située dans le Nord Bénin, plus précisément
dans la Commune de Kandi qui couvre un espace auditif de 100 Kilomètres
de diamètre. Par rapport à la situation de la radio communautaire
au Bénin en relation avec le cadre législatif et toutes les
radios d'ailleurs, les ondes ou les fréquences d'émissions font
partie du domaine public. Par conséquent, ce sont les gouvernements qui
sont chargés de réguler leur utilisation et de les attribuer dans
un souci d'intérêt public, d'équité et de
transparence conformément aux directives des conférences de
planification administrative de l'UIT. Les politiques nationales
générales des médias doivent respecter les mêmes
règles. Mais, ce n'est pas toujours le cas dans les pratiques. La
législation nationale qui régit les radios communautaires est
très incohérente. Les radios communautaires ont du mal à
évoluer parce que la législation est soit, insuffisante quant aux
outils principaux d'exercice de la profession, soit incohérente. D'une
part, les radios communautaires jouent naturellement leur rôle en
fournissant des informations nécessaires à la satisfaction des
besoins et des intérêts du large éventail ethnique,
culturel et linguistique qui existe dans la plupart des communes et du pays.
D'autre part, les gouvernements ont peur que
53
la liberté d'expression des ethnies et des groupes
linguistiques n'ébranle l'unité nationale.
La liberté affirmée par les textes fondamentaux
de la République est éprouvée par les insuffisances
caractérielles de ceux qui la réalisent. Les causes de cette
situation résident pour une part importante dans l'encadrement
légal de la presse Béninoise. Mais, il faut noter que la Haute
Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication (HAAC) essaie de
corriger l'insuffisance de formation à la base des animateurs
grâce à l'aide que l'Etat attribue à la presse et son
rôle de régulateur des dérives. La FERCAB
(Fédération des Radios Communautaires et Affilié du
Bénin) et l'URCAB (Union des Radios Communautaires du Bénin) au
sein desquelles se regroupent les radios, organisent aussi des formations en
appui aux radios communautaires et défendent également leurs
conditions et leurs intérêts afin qu'elles s'améliorent. La
liberté de presse est reconnue et garantie par l'Etat. Elle est
protégée par la HAAC dans les conditions fixées par une
loi organique qui permet à cette institution de veiller au respect de la
déontologie en matière d'information et à l'accès
équitable des partis politiques, des associations et des citoyens aux
moyens officiels d'information et de communication.
La radio communautaire respecte à la lettre cette loi
et travaille en étroite liaison avec la HAAC qui reçoit ses
grilles de programmes au fur et à mesure qu'elle change et à qui
elle paie des redevances. La loi organique n° 92-021 du 21 août 1992
relative à la HAAC qui stipule que toute personne a droit à
l'information. Et que nul ne peut être empêché, ni interdit
d'accès, ni inquiété de quelque façon. Que ce soit
dans l'exercice régulier de sa mission aurait pu être un bon outil
pour l'animateur dans son milieu pour la recherche de l'information
nécessaire à son auditoire. Mais, cette loi ne définit ni
ne détermine ses sources ; ce qui limite l'animateur de la radio dans
son élan.
54
2- Statut de la radio Kandi FM
Selon la typologie des médias que proposent les textes
de la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication (HAAC),
l'agenda de la presse et de la communication, l'Union des Journalistes de la
Presse Privée du Bénin (UJPB), les prospectus de l'Office de
Radiodiffusion et Télévision du Bénin (ORTB) sur les
radios et ceux de l'Institut Kilimandjaro, on distingue en République du
Bénin, les organes de service public, la presse privée, la presse
institutionnelle et la presse internationale.
La radio Kandi FM fait partie de la presse privée et
conformément à la loi n° 97010 précitée, des
radiodiffusions sonores privées non commerciales. Cette
dénomination de la HAAC regroupe des chaînes privées de
radiodiffusion d'horizon et d'origine divers comprenant aussi bien des radios
à vocation religieuse que des radios de proximité. Il convient
donc de préciser que la radio Kandi FM est considérée
à juste titre comme une radio communautaire tant du point de vue de sa
structure que de son fonctionnement.
Indépendamment du propriétaire légal, les
politiques, la gestion et la programmation de la station de radio
relèvent de la responsabilité de la communauté si celle-ci
entend en faire une véritable radio communautaire.
Généralement, un conseil communautaire ou un conseil
d'administration représentatif de la communauté est chargé
de définir la politique générale, tandis que
l'administration quotidienne et les décisions opérationnelles
sont laissées à l'appréciation du directeur de la radio
choisi par la communauté (voir en annexe 2 photo1 et 2 de la station vue
de face et de profil).
2-1- Structure administrative
L'organisation administrative de la radio comprend le Conseil
d'Administration (CA), organe de gestion, le Bureau de session et le service de
la radio, organe exécutif qui assure les prestations du groupe de
presse. Le conseil
55
d'administration est composé de dix-neuf (19) membres
(voir en annexe3) élus par l'Assemblée Générale
(AG) pour un mandat de trois (03) ans renouvelable. Il siège une fois
tous les trois (03) mois en session ordinaire mais il peut avoir de session
extraordinaire. Le CA reçoit les rapports de son bureau qui veille en
permanence à la bonne observance des dispositions statutaires et au
respect de la ligne éditoriale de la radio.
Pour faciliter son fonctionnement, le Conseil d'Administration
donne mandat au comité de gestion composé de trois (03) membres
CA (le Président et/ou le Vice-Président, le Secrétaire
administratif et le Trésorier Général) et le Directeur.
C'est ce comité qui doit désormais assurer la gestion de la radio
à travers son Directeur.
Le service de la radio est composé du directeur de la
station, du chargé des programmes, du rédacteur en chef, du
chargé des relations publiques, de deux (02) techniciens et des
animateurs. A l'exception du directeur de la station et les agents permanents,
les autres sont des collaborateurs extérieurs, les stagiaires et les
correspondants locaux. Au rang des animateurs on distingue les collaborateurs
extérieurs (recrutés sur la base du bénévolat), les
personnes ressources volontaires participant à l'exécution des
programmes (voir en annexe 4).
2-2- Fonctionnement de la radio Kandi FM
En ce qui concerne la gestion, la radio communautaire est par
principe gérée par les membres de la communauté qui en
assurent le contrôle général. Il est évident que
l'ensemble de la communauté ne peut pas s'impliquer en permanence. Par
conséquent, elle a besoin d'une sorte de structure de direction qui
représente les différentes composantes de la communauté.
Généralement, on crée un comité chargé
d'assumer ce rôle. Quelle que soit l'appellation de cette structure, ses
membres doivent être conscients du fait qu'ils sont responsables devant
la communauté dans son ensemble et devant chaque composante de cette
56
communauté qu'ils représentent. Leurs
décisions concernant le fonctionnement et la programmation doivent
être démocratiques et transparentes (UNESCO, 2001).
Au plan pratique, la gestion opérationnelle de ces
radios relève de directeurs recrutés généralement
au sein de la communauté mais sans les qualifications de base requises
pour la mission qui leur est confiée. En effet, les directeurs des
radios pour la plupart, ont une formation universitaire dans un domaine
général et une expérience en journalisme variant d'un
acteur à un autre (INSTITUT KILIMANDJARO, 2012).
Il faut souligner que, depuis son installation la radio a
connu quatre (04) directeurs à savoir : BONKANO Aboubacar, SINAYERO
Aboubacar, MIDOU Yaya et GUININ ASSO Inoussa. Parmi ces directeurs, seuls
BONKANO Aboubacar et GUININ ASSO Inoussa étaient titulaires
respectivement d'une maîtrise en Allemand et en Géographie, et
d'une expérience professionnelle en communication. Quant à
SINAYERO Aboubacar, il avait un DUELII en Sociologie-Anthropologie et MIDOU
Yaya le baccalauréat plus deux (02) ans en lettres modernes.
2-3- Sources de financement
Parmi les sources de financement de la radio Kandi FM figurent
la redevance acquittée par les auditeurs, les versements de
particuliers, les contributions des organisations ou des autorités
locales, et les recettes pour les annonces personnelles. Conformément
à la Charte de l'Association Mondiale des Radiodiffuseurs Communautaires
(AMARC), certaines lois stipulent qu'aucune source de revenus ne devrait
contribuer à plus de 50% des recettes d'une radio. Le financement par
les partis politiques ou par d'autres groupes d'intérêt
particuliers est expressément interdit dans certaines
législations.
57
Au Bénin, selon la convention relative aux licences
d'exploitation signée entre la HAAC et les promoteurs de
radiodiffusions, les bénéfices provenant des publicités
dans les radios non commerciales ne doivent pas dépasser 20% de leur
budget de fonctionnement (Wilfrid et François, 2013 :40). Mais, la
réalité est tout autre au niveau de la radio Kandi FM. En effet,
les ressources financières de la radio devraient provenir des
cotisations de la population selon la convention signée entre le
promoteur et la HAAC. Certes, ces cotisations ne sont pas
régulières parce que la population estime que c'est le devoir des
« trois acteurs » : la mairie, l'Association de Développement
de Kandi, et l'Union des producteurs de coton. Or, cette population participe
déjà à des cotisations au niveau de ces deux
dernières structures.
La radio Kandi FM finance ses activités sur fonds
propres et sur les dons. Elle tire ses recettes des prestations qu'elle propose
à ses usagers. Ces prestations concernent les annonces et
publicités, les disques demandés, les reportages et les contrats
d'émissions diffusées sur ses antennes par les Organisations Non
Gouvernementales et des groupes religieux. La grille des prestations se
présente comme suit (voir grille tarifaire en annexe 5).
La radio Kandi FM n'est pas subventionnée par l'Etat.
Même l'Union Sous-Préfectorale des Producteurs qui peut
revendiquer la paternité du média ne dispose pas d'un budget
alloué au fonctionnement de la radio. A titre illustratif, la Radio
Kandi FM ne disposait d'aucun véhicule de fonction. Cependant, elle
bénéficie des dons sporadiques provenant des
mécènes ou d'organisations de la société civile. Il
est à noter aussi que dans le cadre de la coopération
décentralisée, la radio a bénéficié de dons
en matériels.
Au niveau des organismes d'appui au secteur de la
communication au Bénin, le Bureau de la Coopération Suisse au
Bénin à travers le Programme d'Appui Suisse à la
Communication Communautaire (ASCCom) est l'un des partenaires
58
privilégiés en radio de proximité. En
effet, l'ASCCom a assuré le renforcement des capacités techniques
en journalisme et management des différents directeurs qui se sont
succédé au niveau de la radio Kandi/FM. De même, elle a
équipé la station de matériels tels que : le groupe
électrogène, d'ordinateur. Elle contribue chaque année
à la réfection du bâtiment de la radio. Par ailleurs,
l'ASCCom a contribué à la réalisation d'études
d'auditoire des onze (11) radios qu'elle appuie au Bénin.
2-4- Personnel de la radio Kandi FM
Le personnel représente le visage humain de la radio.
La présentation du personnel renseigne bien sur le respect du profil
recherché et rassure sur la qualité des prestations du
média.
Les agents permanents travaillent moyennant un salaire
mensuel. La radio Kandi FM emploie onze (11) agents permanents dont trois (03)
femmes assumant les rôles d'animatrices d'émissions, de relations
publiques/ de technicienne et de secrétaire comptable. Sur les huit (08)
agents masculins, deux (02) jouent le rôle de techniciens tandis que les
six (06) animent plusieurs rubriques. En moyenne, un animateur de la radio
Kandi FM a, à sa charge cinq (05) émissions qu'il anime dans sa
langue de compétence. On dénombre un (01) animateur en
français et quatre (04) animateurs en langues locales.
Cette équipe du service de la radio est d'un niveau
d'instruction relativement moyen. Le directeur de la station est titulaire d'un
DESS en gouvernance et démocratie / Gestion des projets ; huit (08)
agents ont un niveau d'études secondaire (CEP et plus) tandis que deux
(02) agents n'ont pas dépassé le primaire. En dehors du
directeur, aucun de ces agents n'avait reçu une formation initiale en
journalisme radio. Mais, ils ont acquis progressivement de la compétence
grâce aux stages de formation organisés
régulièrement à leur intention.
59
La population apprécie d'ailleurs positivement les
émissions réalisées qui sont, pour la plupart
diffusées en langues locales. La liste exhaustive décrivant le
profil de chaque animateur est présentée en annexe 6.
En règle générale, la programmation et
les contenus des émissions de la radio Kandi FM concordent moyennement
avec les occupations et préoccupations des auditeurs. En effet, 57,4%
des auditeurs se déclarent satisfaits de la planification et 50,92% des
contenus mais respectivement 35,93% et 25,93% se déclarent satisfaits
dans certains cas ce qui élève le taux relatif de satisfaction de
85 à 90% (Institut Kilimandjaro, 2012 :81).
2-5- Profils des collaborateurs
extérieurs
Les collaborateurs extérieurs ne sont pas des agents
à proprement parler de la radio puisque leur contribution repose sur le
principe du bénévolat. Mais, leur participation est non moins
importante dans la mesure où il s'agit de personnes compétentes
dans les domaines où elles sont régulièrement
sollicitées.
La radio Kandi FM emploie au total sept (07) collaborateurs
extérieurs qui sont tous de sexe masculin. Il ne s'agit pas de
professionnels de média mais ils possèdent chacun une
expérience en communication dans les métiers qu'ils exercent.
Leur contribution est un véritable apport qualitatif dans la mesure
où leur niveau d'études est relativement élevé
allant du niveau CEP et plus. En moyenne, un collaborateur extérieur de
la radio Kandi FM a, à sa charge, une
(1) émission qu'il anime dans sa langue de
compétence. On dénombre deux
(2) collaborateurs extérieurs en français et cinq
(05) en langues locales.
Parlant des correspondants locaux, il s'agit pour la plupart
des personnes choisies démocratiquement par la communauté et qui
sont engagées pour un travail de bénévolat contribuant
ainsi au développement du milieu d'origine. Il constitue en quelque
sorte des relais entre la radio et la localité de provenance des
auditeurs. On dénombre au moins un (01) correspondant local par
60
arrondissement sur les dix (10) que compte la commune de
Kandi. Ils ont un niveau d'instruction relativement moyen, le CEP ou le BEPC.
Ils ont essentiellement deux (02) missions à savoir : la collecte des
prestations sollicitées par les auditeurs de leur localité et
enfin l'envoi d'informations à la station (voir en annexe 7).
2-6- Programme d'activités de la radio Kandi
FM
La radio Kandi FM émet tous les jours de la semaine. Du
lundi au vendredi, elle ouvre les antennes à partir de 06 heures 00 et
suspend les émissions à 12 heures 00. Les émissions
reprennent leur cours à 17 heures 00 pour s'achever à 23 heures
00.
Les samedis et dimanche, l'ouverture d'antenne débute
à 07 heures 00 et s'achève à 12 heures 00 en
matinée. La diffusion reprend à 17 heures 00 l'après-midi
jusqu'à 24 heures. La masse horaire hebdomadaire de diffusion est de
5.040 minutes.
La grille des programmes est susceptible de modification dans
le temps. Cependant, les réaménagements de la grille n'affectent
pas les émissions principales qui sont permanentes depuis 2010. La
grille complète des émissions est présentée en
annexe14.
En parcourant cette grille des programmes, on constate que les
émissions sont diffusées dans huit (08) langues dont les temps
d'antenne respectifs indiquent les principaux groupes socioculturels
ciblés par le média.
61
Tableau 3 : Répartition des temps
d'antenne en fonction des différentes langues.
LANGUES DE DIFFUSION
|
TEMPS D'ANTENNE HEBDOMADAIRES EN MINUTE
|
POURCENTAGE
|
Français6
|
1445
|
39,1069
|
Dendi
|
610
|
16,5087
|
Bariba
|
540
|
14,6143
|
Mokolé
|
485
|
13,1258
|
Peulh
|
390
|
10,5548
|
Boo
|
120
|
3,2476
|
Yoruba
|
60
|
1,6238
|
Fon
|
45
|
1,2178
|
TOTAL
|
3695
|
100
|
Source : Enquête de terrain.
La répartition des temps d'antenne selon les
différentes langues locales montre que les groupes socioculturels Dendi,
Bariba, Mokolé et Peulh constituent les principaux groupes cibles du
média puisque ces langues à elles seules, monopolisent 54,80% du
temps de communication. Les trois (03) autres langues (Boo, Yoruba et Fon),
paraissent marginales puisqu'elles occupent moins de 7% du temps d'antenne
hebdomadaire.
2-7- Genèse de la radio Kandi FM
La mise en place en République du Bénin d'un
environnement institutionnel favorable à l'expression libre de l'opinion
sous quelque forme que ce soit au sortir des années quatre-vingt-dix,
marque un nouveau départ de la presse. « Tout journal ou
écrit périodique peut être publié, sans autorisation
préalable ni dépôt de cautionnement, après
déclaration prescrite par l'article 5 de la présente
6 S'il semble, à première vue paradoxale
pour un média de proximité que le français occupe plus
l'antenne que chaque langue locale, cela s'explique par la grande part
d'antenne dont bénéficie le « journal parlé »
(510 minutes par semaine. Soit 35,29% du temps d'antenne des émissions
en français).
62
loi ».7 Ajoutée à cette
disposition juridique, la loi n° 97-010 du 20 août 1997 portant
libéralisation de l'espace audiovisuel qui autorise désormais
l'initiative privée de création de médias audiovisuels. Ce
nouvel environnement politico-juridique voit éclore une floraison de
groupes de presse.
2-7-1- Une gouvernance locale politisée de la
radio : l'installation du Conseil d'Administration (CA) sur fond de tension
politique
L'idée de la création d'une radio communautaire
remontait à l'ère de la période démocratique. Bien
qu'existant sur papier depuis les années 90, la radio FM de Kandi n'a
démarré ses émissions en 2004 que grâce à
l'apport financier tripartite de l'Union Communale des Producteurs (UCP), de la
Coopération Villefranche-Sur-Saône et de la Mairie.
Initiée par l'Association de développement
IRIBONSE qui en est la promotrice depuis plus d'une décennie, la radio
FM de Kandi n'a démarré effectivement que le 24 janvier 2004, un
an environ après les élections communales et municipales.
Ainsi, la radio a toujours fonctionné sous
l'autorité directe de la Mairie, qui a procédé au
recrutement du personnel de la radio, tordant, de ce fait, le cou à la
procédure normale, situation qui a d'ailleurs été
dénoncée par la communauté muselée. Pour se
rattraper, la Mairie a enclenché le samedi 25 septembre 2004, le
processus d'installation de son Conseil d'Administration avec la
désignation théâtralisée des représentants
des `'différentes couches socioprofessionnelles» devant
siéger au sein dudit Conseil. Juste la semaine qui a suivi ces
différentes désignations, et au moment où les
représentants devaient se retrouver pour leur installation et choisir
les membres du tout nouveau bureau, une délégation de la HAAC,
conduite par le Président, Feu Ali ZATO, fit une descente dans le
7 Loi n° 60-12 du 30 Juin 1960 sur la
liberté de la presse. Cette loi mise en veilleuse pendant le
régime du parti unique a été réactivée suite
au retour en régime démocratique en 1990.
63
département de l'Alibori. Suite à la
séance de travail qu'elle a eue avec le Conseil communal de Kandi, la
procédure d'installation déclenchée a été
qualifiée de biaisée et a connu une suspension nette par la HAAC
(le journal L'Alibori, 2004).
Après le rendez-vous manqué du 11 novembre 2004
où le Conseil d'Administration de la radio communautaire, FM/Kandi
devrait être installé, la HAAC a fixé un nouveau
délai après lequel, si le Conseil n'était pas
installé, la radio serait mise sous scellée.
C'est ainsi que le samedi 11 décembre 2004, le Conseil
a été finalement installé à l'issue d'une
assemblée générale qui a eu lieu à la maison des
jeunes et de la Culture de Kandi. Cette AG a mobilisé près de 150
personnes dont 120 représentants des arrondissements, soit 12 par
arrondissement. Le Maire de la commune, ses adjoints et la plupart des membres
du Conseil communal étaient aussi de la partie. Après la
cérémonie d'ouverture présidée par le Maire
Alassane Séidou, un présidium de trois (03) membres a
été mis sur pied pour diriger les travaux. Il fallait alors
amender et adopter les textes fondamentaux de la radio puis élire les
membres du conseil d'administration. La première partie des travaux a
été ébauchée ; les textes n'ont pas pu être
adoptés avant que la passion des élections ne prenne très
tôt, le pas sur leur étude. C'est l'article 23 des statuts qui a
ouvert le bal des débats qui ont duré plusieurs heures ; cet
article est relatif à la composition du Conseil d'Administration. Selon
l'article, le CA de la radio FM Kandi doit comporter 13 membres dont trois
désignés par les organisations paysannes, un (1) par la mairie et
un (1) par l'Association de Développement, promotrice de la radio. Les
huit (08) autres membres restants devant être élus parmi les
représentants des arrondissements. L'élection de ces derniers a
posé assez de problèmes. L'assemblée
générale a finalement décidé que les
arrondissements se retrouvent selon les zones ethniques pour désigner
leurs représentants. Le choix a été très facile du
côté des Mokollé et des Bariba
64
venus des arrondissements ruraux. Cependant, chez les
représentants des arrondissements du centre, il a été
très compliqué, âprement discuté ; avant d'aboutir
à un consensus. Les (08) huit désignés se sont joints aux
cinq autres pour former à huis clos le bureau du Conseil. A la fin du
processus, c'est GUETIDO Amadou qui a été élu
président du premier Conseil d'Administration de la radio et
Yérima Patrick, le secrétaire administratif ; Orou Goh Issifou, a
été élu trésorier général. Ce CA a
dirigé la radio pendant trois (03) ans. Avant son installation, la
situation était très délicate. A l'origine, il y avait un
affrontement ouvert entre les frères Séidou. L'un usant de son
titre de Président de l'Association de Développement, promotrice
de la radio FM/Kandi au nom de laquelle il part à la conquête
logique de celle-ci, et l'autre désirant installer son
hégémonie à travers la seule et même radio qu'il se
vante d'avoir installée.
Chacun voulant s'accaparer la radio, on a assisté
à des guerres de paternité ayant pour conséquences des
interruptions d'émissions radiophoniques et la baisse de recettes au
niveau de la station.
2-7-2- La recherche de résolution de conflit au
niveau de la radio Kandi FM
Le congrès des 17 et 18 décembre 2004,
organisé par l'Association de Développement Iribonsè a
servi de cadre pour réunir tous les protagonistes. Les thèmes
abordés au cours de ce congrès sont : le consensus politique ;
les affaires économiques et socioculturelles. Très tôt les
participants ont compris que la décentralisation instaurait le pouvoir
politique local, la compétition politique et qu'il fallait taire les
querelles intestines, conjuguer les efforts afin d'amorcer le
développement réel de la commune.
Par ailleurs, la radio Kandi FM a été
secouée par une crise qui a démarré en décembre
2006. Le 03 Janvier 2007 le président du Conseil d'Administration a
procédé à la fermeture unilatérale de la radio sans
donner les motifs de sa décision. Les agents ont été
violentés et les portes fermées de force. Suite à cet
65
évènement malheureux. Pour la même
perspective, le samedi 20 Janvier 2007 une réunion du bureau
exécutif national de l'Association de Développement IRIBONSE a
été tenue à Kandi. Cette rencontre a permis de prendre une
importante décision : la suspension des activités du conseil
d'administration de la radio. Ainsi, un comité ad 'hoc de 11 membres a
été mis sur pied en vue de la gestion des affaires courantes de
la radio pour une période transitoire de trois semaines. Ce
comité de crise est chargé de réviser les textes
fondamentaux de la radio et de renouveler le conseil d'administration. Un
directeur intérimaire a été désigné ; le
recrutement dans le même délai par test de nouveaux agents et d'un
directeur. Le mardi 10 Avril 2007, on note une reprise timide des
émissions de la radio Kandi FM.
Depuis lors, malgré les multiples missions de la HAAC
à Kandi, et les séances de travail à l'Antenne
Régionale, la radio continue de traîner les séquelles de
cette crise. Si au début, c'était une crise de succession des
membres du Conseil d'Administration, aujourd'hui, les responsables de la radio
n'ont plus la main mise sur le personnel. Déjà, trois (03)
directeurs se sont succédé et le 13 Avril 2013, les agents sont
allés en grève. Pour maintenir le calme précaire qui
existe aujourd'hui, le Conseil d'Administration de la radio a pris des
engagements devant la délégation de la HAAC conduite par son
1er Rapporteur d'alors, le 25 juin 2013 à Kandi. Il
s'agissait entre autres : d'assumer pleinement ses responsabilités et de
donner la primauté à l'application des textes régissant la
radio.
66
CHAPITRE 4 : ANALYSE DES INTERACTIONS AUTOUR DE LA
RADIO KANDI FM .
Dans ce chapitre, j'aborde les différents types de
conflits autour de la gestion de la radio communautaire de Kandi dans une
perspective de l'anthropologie politique. En effet, dans une arène
politique locale, (Cf. Bierschenk 1994, Bierschenk & Olivier de Sardan1997
etc.) , il existe différents acteurs individuels et collectifs qui
poursuivent des stratégies, établissent des réseaux
d'action et font usage de discours et de rhétoriques. Ces acteurs, selon
Bailey (1969) obéissent à des règles formelles
(officielles) et des règles informelles (pragmatiques) locales dans la
résolution des conflits qui les opposent les uns aux autres. Elles
représentent des références discursives, et, dans des cas
concrets, ces règles entrent souvent en compétition ( GRÄTZ,
2006 :156 ) et les enjeux liés à sa gestion.
1- Typologie des conflits
Les conflits les plus fréquents au niveau de la radio
Kandi FM sont : le conflit de paternité et celui de leadership
1-1- Etude de cas n°1 : Conflit de
paternité
Le projet d'installation d'une radio communautaire à
Kandi remontait bien avant même l'ère de la
décentralisation. C'était dans les années 2000-2001.
1-1-1- Les manifestations du conflit
Le conflit opposait l'association de développement
IriBonsè à la mairie qui voulait utiliser la radio à des
fins politiques. En réalité, la divergence d'intérêt
entre le promoteur et le Maire d'alors se manifeste par le contrôle de la
gestion de la radio et le positionnement des agents devant l'animer. Ceci
s'explique par le fait qu'au démarrage des activités, c'est la
mairie qui a procédé au recrutement du personnel en 2004 qu'elle
a mis à la disposition de la station.
67
Ces agents émargeaient dans le budget de la Commune
d'où la première autorité communale assurait le
contrôle de la gestion. Cette attitude n'a pas du tout plu au promoteur
de la radio. Puisque selon les textes qui régissent le fonctionnement
d'une radio communautaire, c'est le Conseil d'Administration qui assure le
contrôle de la gestion d'une radio de proximité. Le promoteur de
la radio s'indigne en ces termes :
« [...] il ne va pas au service, il fait des mois sans
aller et il va pour toucher et c'est lui, le directeur, est-ce qu'on peut
diriger comme ça là. Donc, voilà c'est ça ».
Entretien B.S.S, promoteur de la radio, Kandi, 6/3/2010.
« D'ailleurs, c'est ce qui a conduit à la
fermeture unilatérale de la radio le 03 janvier 2007 sous l'égide
du président du conseil d'administration et ceci sans motif. Alors que
selon le contrat de convention qui lie le promoteur à la HAAC aucune
structure n'est autorisée à procéder à la fermeture
de la station sans avis préalable de la HAAC. » (Entretien
B.S.S, promoteur de la radio, Kandi, 6/3/2010).
Du coup, cet acte pouvait conduire au retrait de la licence de
la radio Kandi FM. On assiste à une méconnaissance et au
non-respect des textes régissant la gestion d'une radio communautaire.
Par ailleurs, l'une des raisons du dysfonctionnement est le recrutement du
personnel de la radio sans l'implication du promoteur. En principe, cela ne
saurait se faire selon les textes qui régissent le fonctionnement de la
radio.
1-1-2- Les modes de règlement du
conflit
Les acteurs impliqués dans le règlement du
conflit au niveau de la radio Kandi FM sont : le promoteur, le conseil
d'administration, le directeur de la radio, la mairie, la HAAC et le cabinet
CILCOM.
Dans la gestion de ce conflit chacun des acteurs défend
son point de vue. Ainsi, le promoteur reproche au Conseil Communal une
tentative de vouloir l'exclure de la gestion de la radio. Quant au conseil
d'administration on note à une formation de groupe stratégique
où un camp supporte le président et le directeur
68
de la radio tandis que l'autre camp soutient le
rédacteur en chef et son équipe. Par ailleurs, le directeur de la
radio a reçu à gagner la confiance du président, du coup
il a pu avoir le soutien de certains membres du conseil d'administration, du
personnel de la radio voire même au sein du conseil communal. Quant
à la mairie, son intention était d'avoir le contrôle de la
gestion de la radio alors que d'après les textes qui réglementent
le fonctionnement d'une radio communautaire on ne peut en aucun cas attribuer
la fréquence à une collectivité locale. Il a fallu la
descente de la HAAC à Kandi pour que les différents acteurs
impliqués dans la gestion de cette radio soient mieux
éclairés. Parlant du cabinet CILCOM, il n'a fait qu'apporter son
expertise pour le recrutement et la formation du personnel de la radio.
Pour le règlement du conflit, une réunion de
crise a été convoquée par le promoteur qui a réuni
certains acteurs impliqués dans la gestion de la radio. L'une des
décisions prise à l'issue de cette rencontre est le
renouvellement du conseil d'administration. Toutefois, le président
sortant a été maintenu à son poste. Cette décision
n'a pas plu à l'autre camp. Ce qui constitue déjà un
début de frustration. Cette étape de frustration a
été résolue avec l'intervention de la HAAC qui a
éclairé les différents acteurs en conflit sur les textes
qui régissent la création d'une radio communautaire en
République du Bénin.
Depuis lors, malgré les multiples missions de la HAAC
à Kandi et en dépit des séances de travail à
l'Antenne Régionale, la radio continue de traîner les
séquelles de cette crise.
1-2- Etude de cas n°2 : Conflit de leadership 1-2-1-
Les manifestations du conflit
Le conflit qui opposait le promoteur de la radio et la mairie,
a entraîné un désaccord entre les agents de la radio et le
conseil d'administration.
69
« La radio Kandi FM a commencé par émettre,
je crois le 22 janvier 2004. Cette radio a pu naître [...] le seul
conseil d'administration qui a fini par écarter tout le monde, mais qui
ne fait rien, ne peut pas relever le défi par rapport au
développement de cette radio-là, voilà ce que je peux
dire.» Entretien avec un ancien directeur de la radio, Kandi
6/3/2010.
« Mais, il faut souligner que le conflit avait pris une
autre allure ; parce que progressivement on a glissé vers un conflit
à relent ethnique comme on le dit couramment à travers les
groupes socioculturels. Cela devient une bataille entre Bariba et
Mokolé. Un Mokolé ne peut pas être directeur d'une radio
et, les Bariba étant majoritaires, il faudrait que cela soit
forcément un Bariba qui commande et celui qui est visé, c'est
SINAYOROU Aboubacar. » (Entretien avec un ancien directeur de la
radio, Kandi 6/3/2010.)
Si au départ, c'était une crise de succession
des membres du Conseil d'Administration. Aujourd'hui, les responsables de la
radio n'ont plus la main mise sur le personnel. Malgré le recrutement
d'un nouveau directeur, le conflit a toujours persisté. J'en ai pour
preuve le conflit à relent ethnique. Je note une reproduction sociale du
conflit ethnique car celui qui est là aujourd'hui, certains membres du
Conseil d'Administration trouvent qu'il est Gando et qu'il est de la même
ethnie que le Président du Conseil d'Administration. Ce qui fait
actuellement qu'au niveau du Conseil d'Administration ou du personnel de la
radio, on note deux camps : l'un soutenant le directeur de la radio et l'autre,
le rédacteur en chef de la radio. Du coup, ces différents groupes
stratégiques aux intérêts divergents ne garantissent pas le
bon fonctionnement de la radio.
1-2-2- Les modes de règlement du
conflit
Les acteurs impliqués dans le règlement du
conflit au niveau de la radio Kandi FM sont : le promoteur, le conseil
d'administration, le directeur de la radio, la mairie, la HAAC et le cabinet
CILCOM.
Je dirai ici que le conflit s'est élargi du promoteur
en passant par le Maire jusqu'au niveau des agents de la radio, voire le
conseil d'administration. Un conseil d'administration
où le président et le vice-président sont tous
70
analphabètes, est manipulé et
téléguidé des deux côtés. Je note aussi au
sein des agents de la radio, la formation de groupes stratégiques juste
parce qu'on vise tel ou tel poste même si on n'a pas la compétence
requise. Le mauvais positionnement des différents acteurs autour de la
radio et les logiques qu'ils défendent compromettent le
développement de l'outil de communication qu'est la radio.
« Le conflit actuellement vécu n'est pas ouvert
mais il est alimenté à partir du conseil d'administration et
surtout ethnique parce que le président du CA est Gando, le directeur
est Gando, donc la politique de Kandi est ethnique : Mokolé, Dendi et
Bariba.» (Entretien avec M.S.Y., personnel de la radio, Kandi le
10/10/2014).
Il faut souligner que le recrutement du personnel de la radio
en 2004 par la mairie, a été objet d'une grande polémique.
Au point où :
« la HAAC elle-même s'est opposée pour dire
que la radio ne doit pas être gérée par une structure
politique. Que le conseil communal est hautement politique et qu'une radio
communautaire ne doit pas être gérée par une structure
politique donc la HAAC même il y a eu des tiraillements entre la mairie
et l'association de développement. Bon la mairie voulait garder la radio
sous son contrôle à travers le personnel, l'association trouve que
ce n'est pas normal parce que la mairie peut utiliser la radio à des
fins politiques. » (Entretien avec un ancien ministre, Kandi
le 18/10/2014).
Qu'il s'agisse d'un conflit de paternité ou de
leadership, ou de divergence d'intérêts ou de personnes.
Après toutes analyses je dirai que, ce qui justifie la position de tel
ou tel acteur face au contrôle de la gestion de la radio qui, au
départ, était vue juste comme un outil de communication pour
servir la communauté. Mais avec l'écho qu'émet cette
radio, les différents acteurs impliqués directement ou
indirectement dans la gestion de la radio ont compris que la radio en
elle-même constitue un enjeu. En effet, je note les enjeux financiers,
politiques et même de pouvoir que cache la radio.
2- La radio Kandi FM : un média à enjeux
multiples
Les acteurs sociaux s'organisent et s'affrontent pour
accéder aux ressources productives et aux retombées issues des
fruits de la radio, ou pour défendre leurs
71
positions (Winter, 2001). Ainsi, ils le font dans des
configurations variables, plus ou moins formelles, plus ou moins
légitimes, en fonction des enjeux concernés.
Les enjeux liés à la gestion de la radio Kandi FM
sont :
- Enjeu lié à la dénomination de la radio
;
- Enjeu lié au recrutement du personnel dans un contexte
de multiples
redevabilités ;
- Enjeux économiques autour de la gestion de la radio
communautaire ;
- Enjeu lié au renouvellement du Conseil d'Administration
;
- Enjeu lié à la viabilité de la radio.
2-1- Enjeu lié à la dénomination de
la radio
Il faut souligner que lors de l'élaboration de
l'avant-projet pour l'obtention de la fréquence, le nom même
à donner à la radio avait fait objet de longs débats entre
le promoteur de la radio et l'ex Chef de la circonscription urbaine d'alors.
« On en était là, quand, moi et le Chef Cir
on a puisé dans la location de l'ancienne maison de la radio là,
pour pouvoir faire face aux dépenses. Bon on s'est déplacé
pour aller vers Parakou pour contacter certains journalistes qui
maîtrisent la situation pour nous aider à rédiger le
document donc c'était Kimba BA SEGUERE qui nous avait aidé. On a
travaillé toute une nuit, la chose a été
rédigée et mise au propre donc à partir même de cet
instant là il y avait eu des mésententes parce que la politique
s'en mêlait tellement que, on risque de ne pas être accepté
parce que la Haac n'octroie pas de radio à un parti politique. Dans le
débat on cherchait les noms à donner quand je donne le Chef Cir
rejette parce qu'il est en contact directe avec SAKA Kina qui lui dit non de ne
accepté et ce qui a fait que, on n'a pas trouvé le nom
adéquat et c'est Kandi FM qui a été proposé par
Kimba BA SEGUERE. On nous avait dit à la place de Iri Bonsè `'
Guèkadou `' ce qui veut dire en terme clair on a tardé avant de
trouver s'il faut traduire littéralement. Il dit non, on ne va pas faire
ça, il dit IriBonsè j'ai dit non, non il faut que ça soit
clair si on ne donne pas ça on a qu'à donner le nom de
`'Djèna `', Djèna c'est cette partie de la forêt au niveau
d'Angaradébou là qui est reconnu mondialement, il faut que la
radio ait un nom vraiment acceptable et facilement accessible. Il a
refusé on était dans cette discussion quand Kimba a dit bon
donner Kandi FM donc on était obligé d'accepter »
(Entretien avec B.S.S., promoteur de la radio, Kandi
02/03/2010.).
72
Je note ici que la dénomination de la radio ne faisait
pas l'unanimité entre le promoteur et l'autorité locale d'alors ;
chacun des acteurs défendait sa position et sa légitimité.
Mais au risque de ne pas perdre l'octroi de la fréquence ils ont fini
par accepter la proposition du technicien.
2-2- Enjeu lié au recrutement du
personnel
Parmi les acteurs impliqués dans la gestion de la radio
chacun voulait à tout prix positionner son affilé. C'est à
ce niveau que commence une autre lutte entraînant la constitution de
groupes stratégiques.
Dans cette perspective de la dynamique de développement
local, dans un contexte de décentralisation puisqu'il s'agit d'une radio
communautaire ; ce qui anime les acteurs ici selon l'expression de
Bako-Arifari, (1995) c'est la logique `'du fils de terroir». Etant
donné que c'est une radio de proximité et à ressources
limitées, utiliser les fils du terroir contribuent à la promotion
du développement local. Lors de mes entretiens, j'ai pu noter que les
acteurs impliqués dans la gestion de la radio ont recruté ces
agents afin de leur trouver du travail. Mais l'autre raison c'est qu'en retour
ces agents doivent rendre compte au quotidien ou de façon hebdomadaire
du fonctionnement de la radio à leur parrain. J'en ai pour preuve
l'entretien réalisé avec le promoteur de la radio qui disait ceci
:
« Après la composition, les consultants sont
allés présenter les résultats au Maire. Il disait que les
`'locaux» doivent avoir de place même si quelqu'un est reçu
» (Entretien avec B.S.S., promoteur de la radio, Kandi
02/03/2010.).
Dans la perspective de l'anthropologie politique, l'analyse
des dynamiques de recrutement et d'avancement des agents de la radio Kandi FM,
renvoie à la notion de la redevabilité sociale (Giorgio Blundo
2012).
73
2-3- Enjeux économiques autour de la gestion de
la radio
Dans ce contexte de la décentralisation, le promoteur
de la radio qui était en même temps le président de
l'association de développement Iribonsè de Kandi. Puisque cette
association n'avait pas suffisamment des moyens pour faire face aux
dépenses de la radio, le Maire d'alors leur a assisté en mettant
à leur disposition des personnels à travers un recrutement global
qu'il a fait à la mairie. Ainsi, ce dernier a redéployé
certains agents à la mairie parmi lesquels : le directeur de la radio et
le rédacteur en chef. Il faut souligner que ces deux (02) agents
émargeaient au budget de la Commune. De plus, c'est la mairie qui a mis
les tickets de prestation à la disposition de la radio. Du coup, les
recettes de la radio étaient versées directement à la
recette perception. Par ailleurs, la mairie amenait chaque fois des avis et
communiqués contre zéro franc, ce qui pesait
énormément sur la radio en matière de charge de
prestations. J'en ai pour preuve, cet entretien réalisé avec
l'ancien directeur de la radio :
« Et, il faut dire que, au moment où on avait
commencé par travailler à la radio, bon, ça ne donnait pas
l'impression que c'était quelque chose de sérieux. On
était je dirai à peu près 16 au départ hein
finalement on est arrivée à un chiffre de 20 agents. Bon,
maintenant c'est à partir du mois de février, quand la population
a commencé par prendre goût à l'outil qu'est la radio que
les gens ont commencé par comprendre ce que ça veut dire la
radio, ça commencé par un peu animer la Commune. Parce que la
puissance d'émission, le rayon de couverture était assez
élevée donc c'était un grand écho que ça
faisait donc c'est comme ça que les différents acteurs qui ont
contribués à la naissance de cette radio-là, ont
commencé par voir l'enjeu de la radio. Je dis l'enjeu parce que
ça donnait l'impression au départ comme si c'était bon de
l'amusement bon, on a voulu d'une radio on l'a eu, bon laissez les
gérer. Il a fallu que la population commence par s'intéresser
à cela. A travers les avis et communiqués, concerts des auditeurs
pour que, on sache d'abord qu'il y a un enjeu financier, maintenant qu'on se
dise qu'il y a un enjeu politique et même, disons que les enjeux
même de pouvoir. Donc et c'est de là que les difficultés
ont commencées par naître ; d'abord par rapport à la
signature de la convention il faut dire qu'en son temps tout ce qui concernait
la radio se faisait au niveau de la mairie, bon le Maire d'alors A. S. a
même exigé que les fonds issus des prestations de la radio soient
versés à la perception dans le compte de la mairie alors que la
radio c'est qu'à même une institution privée donc elle ne
saurait être sous la tutelle d'une institution publique, une
administration publique comme la mairie » (Entretien avec B.B.,
ancien directeur de la radio, Kandi 06/03/2010.).
74
A partir du moment où le Directeur de la radio avec son
rédacteur en chef, ont refusé d'utiliser les tickets de la
mairie. Et puisqu'il voyait qu'il n'a plus la main mise sur ces deux (02)
agents, il a demandé de les ramener à la mairie et cela sans
attribution à un poste.
2-4- Enjeu lié au renouvellement du Conseil
d'Administration
Après la fermeture de la radio, le 03 Janvier 2007 par
le président du Conseil d'Administration d'alors ; il a
été convoqué une réunion de crise. A cette
réunion l'une des décisions prises était de dissoudre le
Conseil d'Administration et de procéder à son renouvellement. Ce
qui n'était pas de l'avis de l'ancien Conseil d'Administration. Cette
décision a conduit à la formation de deux groupes
stratégiques dont : ceux qui veulent que l'ancien président
revienne et ceux qui luttent pour sa non réélection. J'en ai pour
preuve l'entretien réalisé avec le trésorier
général du Conseil d'Administration.
« La Haac est intervenue un certain nombre de fois pour
comme on le dit remettre les pendules à l'heure et défini les
attributions de chaque organe. Et à partir de cet instant la Haac, leur
a dit de façon claire et nette pour ces gens d'outils, les masses
médias il faut mettre en place les organes de gestion c'est justement
après ces interventions qu'on est allé à une
assemblée générale pour mettre en place le premier conseil
d'administration qui est déjà passé. Puisque moi je suis
membre du second conseil, il y a eu avant nous un autre conseil
d'administration voilà qui nous a précédé. Et
là, c'est après plusieurs situations après des
problèmes après des tentatives je dirai quoi de
récupération, hein la Haac c'était vu obligé de
venir dire un certain nombre de chose, clarifier les trucs pour qu'on en arrive
à la mise sur pied des organes de gestion. Donc aujourd'hui je pense
qu'après l'intervention de la Haac et après un certain nombre de
séance, les différents acteurs connaissent leur rôle et
doivent savoir que, pour ce qui est d'une radio communautaire ce sont les
organes de gestion mise en place à la suite d'une assemblée qui
doivent pouvoir gérer et rendre compte. Bien entendu puisque la radio
est communautaire voici de façon globale ce que je peux dire de la
première préoccupation par rapport à l'historique »
(Entretien avec A.B.Z., trésorier de la radio, Kandi
02/03/2010.).
Etant donné que le conflit est inhérent à
la vie sociale, je note ici d'abord une divergence d'intérêt ; qui
par la suite a pris l'allure d'un conflit de personne au départ latent
et puis ouvert. De même que les enjeux liés à la gestion de
cet outil de communication.
75
2-5- Enjeu lié à la viabilité de
la radio
L'Appui Suisse à la Communication Communautaire(ASCCom)
vise à contribuer à la réduction des
déséquilibres (ville/campagne, lettrés/illetrés,
hommes/femmes, pauvres/riches) d'accès à l'information et
à la communication, au renforcement du pluralisme en matière de
média et à faire de l'outil radiophonique un instrument
d'autopromotion local et communautaire (IK, décembre 2013).
Plusieurs phases du programme ont permis de faire des
avancées significatives dans la réalisation de cet objectif
global.
Ainsi la 1ère phase (de juillet 1996
à juin 1998), était une phase pilote de clarification et de
renforcement de la participation communautaire autour des Radios Rurales
Locales (RRL).
Quant à la 2ème phase (de juin 1998
à décembre 2000) a été celle du renforcement
stratégique pour l'émergence d'un modèle de radios
communautaires viables, au service des populations et gérées par
celles-ci, de manière autonome. Elle a permis d'une part, de poursuivre
les efforts en vue de l'amélioration des conditions-cadres au niveau
national, à travers le partenariat avec l'instance de régulation
en occurrence la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication
(HAAC), et d'autre part, d'accompagner les communautés de cinq (05)
localités à mettre en place des radios communautaires puis
à se mobiliser pour en assurer la viabilité sociale, technique et
financière.
Au cours de la 3ème phase (de 1er
janvier 2001 à juin 2004), la problématique de la
viabilité était au coeur des préoccupations du programme.
En effet, cette 3ème phase s'est consacrée au renforcement de la
viabilité des radios et des organes chargés de les animer et de
les gérer.
La phase 4 (d'août 2004 à mars 2006) a
consisté au renforcement des actions de viabilisation et prendre en
compte quelques préoccupations thématiques. La phase 5 (mars 2006
à décembre 2009) s'est occupée de la résolution
des
76
problèmes de l'énergie électrique et de
la consolidation des préoccupations thématiques.
La phase 6 (de janvier 2010 à décembre 2013) est
perçue comme une phase de retrait. Elle vise pour objectif principal
d'assurer l'ancrage institutionnel du programme. Auprès des acteurs
étatiques et nationaux ainsi que leur responsabilisation et celle des
structures intermédiaires fédératrices des radios
communautaires. Comme la FERCAB et le RIF en vue de la pérennisation des
acquis du Programme et assurer la viabilité technique, financière
et sociale des RC à la fin du financement Suisse, restée une
préoccupation permanente au cours de cette phase.
77
Conclusion et perspectives
Le bilan partiel de cette recherche est organisé autour
des points d'analyse mettant en exergue les variables justificatives des
données. Dans les chapitres consacrés à la
présentation des données de terrain, j'ai voulu montrer le lien
entre l'installation de la radio et sa contribution au développement
local. L'objectif était de rendre compte dans le texte, des
mécanismes de contrôle développés par les
différents acteurs, les stratégies politiques et les relations
sociales qui ont prévalues dans le processus. D'où l'usage de
réseaux (ethniques ou politiques), le parrainage et le paternalisme
utilisés par les différents acteurs sociaux impliqués dans
la gestion de cette radio. Ainsi, le respect des règles de
fonctionnement de la radio dépend des différentes interactions
autour de sa gestion.
Dans ma démarche d'identifier les facteurs politiques
qui entravent la contribution de la radio communautaire au développement
local, je me heurte à une opposition de deux logiques qui s'inscrivent
dans les stratégies de contrôles de la gestion de la radio. Cette
pluralité de logiques dépend des acteurs en présence.
Au bout de cette recherche, les principaux résultats
auxquels je suis parvenus montrent que la gestion de la radio de Kandi FM fait
apparaître une opposition de deux camps : ceux qui sont du
côté du promoteur de la radio et ceux qui soutiennent le conseil
communal d'alors de 2004 à 2008. Ainsi les études de cas, nous
montrent que la politique « Kandienne » est basée sur
l'ethnicité.
Dans la perspective de Jean-Pierre OLIVIER de SARDAN (2009),
le conflit autour de la gestion de la radio communautaire de Kandi FM met en
exergue la problématique du mode associatif de gouvernance locale et le
mode communal de gouvernance locale.
Bien que le conflit soit pour Karl Marx au coeur de la
dynamique et du changement social, on constate qu'il n'a créé
dans la société qu'une atmosphère de méfiance et de
« désolidarisation » par rapport au bien communautaire. Je
78
m'inscris ici dans la logique de Rémy (2005) qui
affirme que « La sociologie des médias n'apporte pas de
réponse définitive aux conflits soulevés parce que le
comportement des acteurs sociaux et le poids de la société sont
en interaction continue. »
Au terme de cette étude, je me permets de dire que tous
les aspects abordés le sont superficiellement. Une recherche en
profondeur offrira une base de connaissance sur la reconfiguration de
l'arène locale autour de la radio Kandi FM. En effet, celle-ci est
passée d'un simple instrument d'information à un objet politique
qui cristallise les contradictions politiques locales avec même des
interventions extérieures. Mieux encore, cela pourra être : »
la problématique du mode associatif de gouvernance locale et le mode
communal de gouvernance locale : fondements socio-anthropologiques» ; les
radios communautaires face aux réseaux sociaux et enfin la
problématique liée à la viabilité des radios
communautaires.
79
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84
ANNEXES
85
ANNEXE 1 : Tableau 1 :
Synthèse des différents centres de documentations parcourues
N°
D'ordre
|
Centres
de documentation/ Bibliothèque
|
Nature des documents
|
Types d'informations recueillies
|
01
|
Centre de
documentation de la FLASH, UAC
|
Mémoires
|
Informations générales et à caractère
méthodologique
|
02
|
Cours de DEA à
l'EDP, UAC
|
Cours de DEA
|
Approche
méthodologique, les nouveaux paradigmes de
développement
|
03
|
Maison des médias
|
Ouvrages généraux Ouvrages spécifiques
Ouvrages sociologiques
|
Informations générales sur les radios
|
04
|
Centre de
documentation du Lasdel-Parakou
|
Ouvrages généraux Ouvrages spécifiques
Ouvrages socio- anthropologiques
|
Informations générales sur les radios et à
caractère méthodologique
|
05
|
Centre de
documentation du Lasdel-Niamey
|
Ouvrages généraux Ouvrages spécifiques
Ouvrages sociologiques
|
Informations générales sur les médias
|
06
|
Archives de la radio
communautaire de Kandi
|
Rapports
|
Informations générales sur la radio communautaire
de Kandi
|
07
|
Archives de la mairie de Kandi
|
Journaux
|
Informations générales sur le développement
de la commune de Kandi
|
86
08
|
Centre de
documentation de
WANEP-ONG
|
Rapports
|
Informations générales sur la situation des
médias au Bénin
|
09
|
Centre de documentation de l'antenne régionale de la HAAC
à Parakou
|
Rapports de mission
|
Présentation de l'évolution de la situation de
Kandi FM
|
10
|
Internet
|
Rapports de colloques,
articles et séminaires
|
Informations générales sur les radios et à
caractère méthodologique
|
ANNEXE 2 :
87
Photo n°1 : Image de la radio Kandi
Photo n°2 : Image de la radio Kandi
FM (vue de face) FM (vue de profil)
Photo n°3 : Discussion de groupe avec les
Photo n°4 : Cette image montre
auditeurs fidèles de radio Kandi FM. qu'on note
l'existence d'une
femme au sein de ces auditeurs fidèles.
Source des photos : Enquête de terrain
(photo T.A.D).
88
ANNEXE 3 :
LISTE DES MEMBRES DU CONSEIL
D'ADMINISTRATION
N°
|
NOM ET PRENOM
|
FONCTION/TITRE
|
CONTACTS
|
01
|
GUETIDO Amadou
|
Président
|
65
|
91
|
36
|
99/93 84 95 96
|
02
|
CHABI B. Aboubacari
|
Vice- président
|
97
|
18
|
57
|
66
|
03
|
ADAMOU B. Zourkainény
|
Trésorier Général
|
97
|
18
|
61
|
65/ 90 90 19 49
|
04
|
BIO NIKKI SOULE Anafi
|
Secrétaire
Administratif Adjoint
|
97
|
18
|
63
|
30
|
05
|
KODJO Adamou
|
Membre/Représentant des sages
|
93
|
13
|
69
|
62
|
06
|
ALLOU Samba
|
Membre
|
97
|
19
|
12
|
63
|
07
|
BAKOUDOGO Ikililou
|
Membre
|
93
|
82
|
44
|
86
|
08
|
SIDI MAMA Sambo
|
Membre
|
96
|
38
|
32
|
85
|
09
|
SABI ALPHA SIDI
|
Membre
|
93
|
00
|
57
|
0 6
|
10
|
Feu SABI S. Badé
|
Secrétaire Administratif
|
-
|
|
|
|
11
|
KORA K. Orou Kpaï
|
Président commission technique
|
97
|
32
|
74
|
10 / 96 58 78 98
|
12
|
NOUHOUN ALASSANE loukiatou
|
Trésorière Générale Adjointe
|
94
|
40
|
74
|
75/96 91 99 87
|
13
|
TOUNGOU Sanni
|
Membre
|
-
|
|
|
|
14
|
IMOROU Sirina
|
Président commission programme
|
96
|
28
|
78
|
98 / 95 34 34 75
|
15
|
GUINGUERE Bachirou
|
Président commission finance
|
64
|
65
|
00
|
07
|
16
|
BIO DARA Chabi Ibrahim
|
Membre
|
66
|
41
|
16
|
07
|
17
|
EL HADJ BIO BERI Youssaou
|
Membre Représentant des commerçants
|
-
|
|
|
|
18
|
SOUMANOU BIO Moussa
|
Membre
|
97
|
19
|
12
|
03/ 94 92 32 21
|
19
|
GUININ ASSO Inoussa
|
Directeur
|
97
|
08
|
20
|
01
|
89
ANNEXE 4 :
LISTE DES STAGIAIRES
N°
|
NOM ET PRENOMS
|
FONCTION
|
CONTACTS
|
01
|
ZANKARO Zakari
|
Stagiaire
|
-
|
02
|
IMOROU MOUSSA
|
Stagiaire
|
95 57 94 34
|
LISTE DES COLLABORATEURS EXTERIEURS
N°
|
NOM ET PRENOMS
|
FONCTION
|
CONTACTS
|
|
|
|
01
|
CHABI TOKOU Midou
|
Collaborateur bariba
|
97
|
19
|
03
|
34
|
|
|
|
02
|
BIO GUERRA Issifou
|
Collaborateur bariba
|
66
|
09
|
20
|
70
|
|
|
|
03
|
KOURE Moussa
|
Collaborateur Fulfuldé
|
64
|
51
|
22
|
08
|
|
|
|
04
|
KOTIA Ibrahim
|
Collaborateur Mokolé
|
94
|
19
|
77
|
60
|
|
|
|
05
|
IMOROU Mikaya
|
Collaborateur Dendi
|
94
|
87
|
66
|
05/97
|
90
|
01
|
85
|
06
|
ADAMOU Ayouba
|
Collaborateur Français
|
96
|
47
|
49
|
04/95
|
48
|
86
|
00
|
07
|
IMOROU Fataou
|
Collaborateur Français
|
96
|
48
|
09
|
06/95
|
90
|
15
|
06
|
90
ANNEXE 5 : Tableau 2 : Grille
tarifaire de la radio Kandi FM
PRESTATIONS
|
COUT PAR DIFFUSION ET PAR LANGUE
|
Disque demandé (concert des auditeurs)
|
50F par disque et par personne
|
Annonces simples : baptême, libération, perte
...
|
500F par langue et par diffusion
|
Annonce de décès + date de
cérémonie
|
1000F par langue et par diffusion
|
Annonces de mariage
|
1000F par diffusion et par langue
|
Communiqués : réunion, recrutement,
appel d'offre
|
2000F par page, par diffusion et par langue
|
Réalisation d'émission jeu radiophonique
|
35.000F (sans gadgets)
|
Réalisation de spot/micro programme
|
10.000F
|
Diffusion de spot/micro programme
|
3.000F
|
Publicités
· Réalisation
· Diffusion
|
· 5000F
· 3000F par diffusion et par langue
|
Publicités artistiques, culturelles, sportives
· Réalisation
· Diffusion
|
· 5000F
· 3000F par diffusion et par langue
|
|
Réalisation d'émission ordinaire
|
25.000F
|
Diffusion d'émission ordinaire
|
25.000F
|
Réalisation et diffusion (1) d'émission
grand public
|
100.000F
|
Réalisation de magazine
|
60.000F
|
Diffusion de magazine
|
25.000F
|
Couverture médiatique (à Kandi)
|
35.000F
|
Top horaire
|
10.000F/semaine
|
N.B : Ces montants sont susceptibles de
modification selon que la demande est élevée.
Source : archives de la radio Kandi FM
(cf. grille tarifaire)
au coeur du développement communautaire BP: 205
TEL: 23 63 00 91 KANDI
Cpte Bancaire: B 0061-02001-02082610003-17
BOA
91
ANNEXE 6 : LISTE DU PERSONNEL DE LA RADIO
N°
|
NOM ET PRENOMS
|
QUALIFICATION
|
CONTACTS
|
|
|
01
|
ALFA M. Mohamed
|
Journaliste/animateur
|
64
|
58
|
54
|
70
|
|
|
|
02
|
BANI Zakirou
|
Journaliste/animateur, Chef Programme
|
64
|
47
|
96
|
00
|
|
|
|
03
|
BELKO Roda
|
Journaliste/animateur
|
64
|
79
|
64
|
65
|
|
|
|
04
|
GOUNOU Samuel
|
Journaliste/animateur
|
94
|
61
|
24
|
04
|
|
|
|
05
|
JACQUET SOULE Ikililou
|
Technicien / Chef Service Technique
|
97
|
65
|
37
|
23/
|
94 85
|
15
|
75
|
06
|
MIDOU SEÏDOU Yaya
|
Journaliste/animateur/ Rédacteur en Chef
|
96
|
28
|
77
|
88/
|
95 71
|
51
|
58
|
07
|
SALIFOU S. Raïma
|
Secrétaire Comptable
|
64
|
29
|
50
|
40
|
|
|
|
08
|
ZIME MOHAMED Kadafi
|
Technicien
|
94
|
93
|
94
|
82/
|
93 25
|
91
|
45
|
09
|
ABOUDOU M. Lamlatou
|
Agent de Relations Publiques
|
90
|
66
|
77
|
17
|
|
|
|
10
|
MAMOUDOU Bachirou
|
Agent d'exécution -
|
96
|
28
|
75
|
88
|
|
|
|
11
|
GUININ ASSO Inoussa
|
Directeur
|
97
|
08
|
20
|
01/
|
9511
|
00
|
13
|
92
ANNEXE 7 : LISTE DES CORRESPONDANTS LOCAUX
N°
|
NOM ET PRENOM
|
LOCALITE
|
CONTACTS
|
|
|
|
01
|
SINAGNISSIRE Abdoul-kadiri
|
Donwari
|
93
|
71
|
11
|
78/
|
96
|
19
|
60
|
83
|
02
|
GOUNOU Abas
|
Pèdè
|
93
|
95
|
11
|
77
|
|
|
|
|
03
|
AMADOU Memouna
|
Sinawongourou
|
S/C 93 45 22
|
55
|
|
|
|
04
|
TAMOU YAROU Orou Boko
|
Kassakou
|
97
|
31
|
48
|
34
|
|
|
|
|
05
|
GAYI Daoudou Sanni
|
Sam
|
-
|
|
|
|
|
|
|
|
06
|
SABI Timothé
|
Sonsoro
|
93
|
90
|
50
|
78/
|
96
|
01
|
31
|
04
|
07
|
SERO B. Bio Zimé
|
Lolo
|
96
|
13
|
20
|
68
|
|
|
|
|
08
|
BIO SIA Salifou
|
Bensékou
|
93
|
71
|
94
|
93
|
|
|
|
|
09
|
KORA M. Idrissou
|
Angaradébou
|
93
|
31
|
26
|
92
|
|
|
|
|
10
|
TCHANA Boukari
|
Alfakoara
|
64
|
05
|
79
|
29
|
|
|
|
|
11
|
BAASSOUROU Kassimou
|
Thuy
|
64
|
63
|
69
|
21
|
|
|
|
|
12
|
OROU GANI Dama
|
Donwari
|
-
|
|
|
|
|
|
|
|
93
ANNEXE 8 : LISTE DES AUDITEURS FIDELES
N°
|
NOM ET PRENOM
|
FONCTION
|
SEXE
|
CONTACTS
|
01
|
TOGOU B. Azizou
|
Menuisier
|
M
|
95
|
78
|
10
|
89
|
02
|
ROUGA Karim
|
Elève
|
M
|
94
|
56
|
05
|
06
|
03
|
ALFA GAMBARI Aliou
|
Revendeur
|
M
|
96
|
01
|
31
|
33
|
04
|
GARBA ALASSANE Touahé
|
Contrôleur du Développement Rural
|
M
|
95
97
|
48
18
|
58
69
|
54
77
|
05
|
BIO YAROU Sahadou
|
Tailleur
|
M
|
94
|
48
|
64
|
98
|
06
|
SEÏDOU IDRISSOU Yaya
|
Chauffeur
|
M
|
64
|
56
|
50
|
64
|
07
|
GBAZA Dogo
|
Cultivateur (PEDE)
|
M
|
64
|
25
|
13
|
10
|
08
|
ABDOUL-AZIZOU Aboubakari
|
Tailleur
|
M
|
95
|
82
|
83
|
92
|
09
|
OSSENI Souahibou
|
Soudeur
|
M
|
97
|
27
|
00
|
54
|
10
|
ZIME MOHAMED Kadafi
|
Technicien
|
M
|
94
93
|
93
25
|
94
91
|
82
45
|
11
|
MOUSSA Nouhou
|
Cultivateur
|
M
|
64
|
96
|
24
|
05
|
12
|
IDRISSOU Akim
|
Etudiant
|
M
|
94
|
61
|
14
|
23
|
13
|
ASSOU Faustin
|
Tâcheron
|
M
|
95
|
29
|
39
|
00
|
14
|
ALADJI Dandjima
|
Cultivateur
|
M
|
-
|
|
|
|
15
|
TARO Saadou
|
Chauffeur
|
M
|
97
|
18
|
60
|
30
|
16
|
GARBA ALASSANE Rékia
|
Revendeuse
|
F
|
97
|
18
|
69
|
57
|
17
|
DRAMANE Issa
|
Artisan
|
M
|
-
|
|
|
|
Source : Enquête de terrain (Entretien
avec les auditeurs fidèles, Kandi le 27/09/2004).
Légende :
M : Masculin F :
Féminin
94
ANNEXE 9 : GRILLE D'OBSERVATION
- Identification de la grille des programmes de la radio, `' vie
au
quotidien» ;
- La fréquentation de la radio ;
- Les interactions entre prestataires de la radio et auditeurs
;
- Identification des mouvements de certains prestataires de la
radio
(accompagner les animateurs sur le terrain pour des reportages)
;
- Les interactions entre les prestataires de la radio
eux-mêmes ;
- Les relations entre les prestataires et les membres du
conseil
d'administration.
Je vous remercie !
95
ANNEXE 10 : GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES ELUS LOCAUX
Date de l'entretien
|
:
|
Durée de l'entretien
|
:
|
Profession
|
:
|
Langue(s) couramment parlée(s)
|
:
|
Religion
|
:
|
Nom et prénom
|
:
|
Numéro de téléphone
|
:
|
- Historique de la radio ;
- Initiative de création ;
- La construction les locaux ;
- Le recrutement du personnel ;
- Le paiement des salaires ;
- Les rapports d'influences entre groupes ethniques ;
- L'origine de la fermeture temporaire de la station ;
- Degré de politisation de la radio.
Je vous remercie !
ANNEXE 11 : GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES PERSONNES
RESSOURCES
|
|
Date de l'entretien
|
:
|
Durée de l'entretien
|
:
|
Profession
|
:
|
Langue(s) couramment parlée(s)
|
:
|
Religion
|
:
|
Nom et prénom
|
:
|
Numéro de téléphone
|
:
|
- Historique de la radio Kandi FM ;
- Les différents événements positifs ou
négatifs ayant marqué l'existence de
la radio ;
- Les problèmes : structurels, fonctionnels etc ;
- L'importance de la radio dans votre vie quotidienne ;
- Votre contribution pour la bonne marche de cette radio ;
- Le rôle du conseil communal et du conseil
d'administration ;
- Degré de politisation de la radio.
96
Je vous remercie !
ANNEXE 12 : GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES
USAGERS/AUDITEURS
Date de l'entretien Durée de
l'entretien
|
:
:
|
Profession
|
:
|
Langue(s) couramment parlée(s)
|
:
|
Religion
|
:
|
Nom et prénom
|
:
|
Numéro de téléphone
|
:
|
- Les stations de radios écoutées par les auditeurs
;
- L'importance de la radio dans la vie des auditeurs ;
- L'importance des avis et communiqués dans la vie des
auditeurs ; - Les heures d'écoute et choix des émissions, les
raisons (où, quand, l'énergie utilisée, etc.);
- Existence d'association des auditeurs ;
- Appréciation des prestations de la radio par les
usagers/auditeurs (accueil- les animations- le contenu du programme).
97
Je vous remercie !
98
ANNEXE 13 : GUIDE D'ENTRETIEN POUR LES
ANIMATEURS, TECHNICIENS ET LES JOURNALISTES DE LA RADIO
A- Approche biographique focalisant sur le
développement professionnel
Date de naissance :
Cursus scolaire :
Formation reçue pour la radio : (et aussi hors de la
radio)
B- Les motifs de travailler à la
radio
· Pourquoi avez-vous accepté de travailler à
la radio ?
· Est-ce que vous pensez rester là ou continuer
votre vie ailleurs ?
· Comment avez-vous été recruté ?
C- Activités secondaires
· Est-ce que vous faites d'autres travaux hors de la radio
?
· Comment tu surmontes les problèmes ?
D- Rémunération
· Etes-vous rémunéré pour cette
activité ?
· Combien percevez-vous ?
· Etes -vous déclaré à la CNSS ?
E- Assistance d'une structure quelconque
· Existe-t-il (Etat, Ong, partenaire au
développement) qui vous appuie ?
F- Autres
· Nombre d'auditeurs de la radio au départ ?
· Nombre d'auditeurs de la radio actuellement ?
· Les catégories d'acteurs qui écoutent la
radio ?
· Niveau d'implication des populations dans la gestion de
la radio ?
· Niveau de satisfaction des populations ?
· Nombre de langues de diffusion au départ ?
· Nombre de langues de diffusion actuellement ?
· Nombre d'auditeurs ?
· Nombre de club d'auditeurs ?
Je vous remercie !
99
ANNEXE 14 : La grille de programme de la radio Kandi
FM
MATINEE
|
LUNDI
|
MARDI
|
MERCREDI
|
JEUDI
|
VENDREDI
|
SAMEDI
|
DIMANCHE
|
06 h 00 - 06 h 15
|
Réveil matinal
|
Réveil matinal
|
Réveil matinal
|
Réveil matinal
|
Réveil matinal
|
|
|
06 h 15 - 06 h 30
|
Avis-Com-Pub- info + spot ARM3 Bariba
|
Avis-Com-Pub- info Baatonou
|
Avis-Com-Pub- info + spot ARM3 Bariba
|
Avis-Com-Pub- info Baatonou
|
Avis-Com-Pub-info + spot ARM3 Bariba
|
|
|
06 h 30 - 06 h 45
|
|
|
|
|
|
|
|
06 h 45 - 07 h 00
|
INFOS (JP) Baatonu
|
INFOS (JP) Baatonu
|
INFOS (JP) Baatonu
|
INFOS (JP) Baatonu
|
INFOS (JP) Baatonu
|
|
|
07 h 00 - 07 h 15
|
Synchronisation JP ORTB Pkou
|
Synchronisation JP ORTB Pkou
|
Synchronisation JP ORTB Pkou
|
Synchronisation JP ORTB Pkou
|
Synchronisation JP ORTB Pkou
|
Réveil matinal
|
Réveil matinal
|
07 h 15 - 07 h 30
|
|
|
|
|
|
|
|
07 h 30 - 07 h 45
|
Avis-Com-Pub- info Dendi
|
Avis-Com-Pub- info + Spot ARM3 Dendi
|
Avis-Com-Pub- info Dendi
|
Avis-Com-Pub- inf + SpotARM3Dendi
|
Avis-Com-Pub- info Dendi
|
Avis-Com-Pub- info Bariba
|
Avis-Com-Pub-info + spot ARM3 Bari
|
07 h 45 - 08 h 00
|
|
|
|
|
|
|
|
08 h 00 - 08 h 15
|
Avis-Com-Pub- info Mokolé
|
Avis-Com-Pub- info Mokolé
|
Avis-Com-Pub- info Mokolé
|
Avis-Com-Pub- info Mokolé
|
Avis-Com-Pub- info Mokolé
|
Avis-Com-Pubinf+ SpotARM3Dendi
|
Avis-Com-Pub- info Dendi
|
08 h 15 - 08 h 30
|
|
|
|
|
|
|
|
08 h 30 - 08 h 45
|
Avis-Com-Pub- info Fulfuldé
|
Avis-Com-Pub- info Fulfuldé
|
Avis-Com-Pub- info Fulfuldé
|
Avis-Com-Pub- info Fulfuldé
|
Avis-Com-Pub- info Fulfuldé
|
Avis-Com-Pub- info Mokolé
|
Avis-Com-Pub- info Mokolé
|
08 h 45 - 09 h 00
|
|
|
|
|
|
|
|
09 h 00 - 09 h 15
|
Kandi FM Info Matin
|
Kandi FM Info Matin
|
Kandi FM Info Matin
|
Kandi FM Info Matin
|
Kandi FM Info Matin
|
Avis-Com-Pub- info Fulfuldé
|
Avis-Com-Pub- info Fulfuldé
|
09 h 15 - 09 h 30
|
100
09 h 30 - 09 h 45
|
Emission ARM3 dendi
|
Parole aux paysants Mokolé
|
Publicité tarif Spécial
|
Emission interactive PILP
|
Parole aux paysants Bariba
|
Kandi FM Info Matin
|
Kandi FM Info Matin
|
09 h 45 - 10 h 00
|
10 h 00 - 10 h 15
|
Jeux
Radiophoniques
français
|
Grd rendez-vous de l'actualité
|
Journal des auditeurs Dendi
|
Rediffusion Journal des auditeurs
Mokolé
|
Prêche Islamique ABB
|
Jeu Radiophonique Français
|
Résumé de la semaine
|
10 h 15 - 10 h 30
|
10 h 30 - 10 h 45
|
Zone franch/Invité di/plat libre ou Echo de la Mairie
|
10 h 45 - 10h 55
|
Avis-Com-Pub Français
|
Avis-Com-Pub Français
|
Avis-Com-Pub Français
|
Avis-Com-Pub Français
|
Avis-Com-Pub Français
|
10 h 55- 11 h 00
|
Musique de fin
|
Musique de fin
|
Musique de fin
|
Musique de fin
|
Musique de fin
|
Musique
|
11 h 00- 11 h 45
|
FIN DES EMISSIONS
|
Point de vue Français
|
11h45-12h00
|
Musique de fin
|
Musique de fin
|
SOIREE
|
LUNDI
|
MARDI
|
MERCREDI
|
JEUDI
|
VENDREDI
|
SAMEDI
|
DIMANCHE
|
|
17 h 00 - 17 h 15
|
Détente musicale Avis-com-info Boo
|
Détente musicale Avis-com-info Boo
|
Lecture coranique Rencontre ABB
|
Détente musicale Espace enfants reporters
Poésie interactive
|
Détente music Avis-info-Boo
|
Lecture coraniq Rencontre ABB
|
Zik Gospel Emission Catho
|
17 h 15 - 17 h 30
|
17 h 30 - 17 h 45
|
Parole aux paysans peulh
|
Avis-com-pub Yoruba/Musique
|
Avis-com-pub Yoruba/Musiq
|
Avis com Pub Boo
|
17 h 45 - 18 h 00
|
18 h 00 - 18 h 15
|
INFO BARIBA
|
INFO BARIBA
|
INFO BARIBA
|
REDIFFUSION ARM3 Bariba
|
INFO BARIBA
|
Rediffusion ARM3 Dendi
|
Rediffusion point de vue français
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18 h 15 - 18 h 30
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INFO DENDI
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INFO DENDI
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INFO DENDI
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INFO DENDI
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18 h 30 - 18 h 45
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INFO MOKOLE
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INFO MOKOLE
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INFO MOKOLE
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INFO MOKOLE
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INFO MOKOLE
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18 h 45 - 19 h 00
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INFO PEULH
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INFO PEULH
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INFO PEULH
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INFO PEULH
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INFO PEULH
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Musique dendi
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19 h 00 - 19 h 15
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EMISSION ARM3 Bariba
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Santé pour tous Français
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Jeu
Radiophonique PILP
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Santé pour tous Dendi
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PAPARAZI
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Rédif Journal des auditeurs Bariba
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Rédif Grd rendez- vous de l'actu
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19 h 15 - 19 h 30
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19 h 30 - 19 h 45
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19 h 45 - 20 h 00
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Journal des
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IDE IGNI
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Musiq de chez
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Concert des
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Grand rendez-vous
|
Concert des
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101
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Auditeurs Baatonu
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Mokolé
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nous
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Concert des auditeurs Fulfuldé
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auditeurs Mokolè
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de l'actualité en Dendi
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auditeurs Bariba
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20 h 00 - 20 h 15
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Toradjé Fulfulde
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20 h 15 - 20 h 30
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20 h 30 - 20 h 45
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Musique Peulh
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Musique Mokolé
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20 h 45 - 21 h 00
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Avis Com Pub Français
|
Avis Com Pub Français
|
Avis Com Pub Français
|
Avis Com Pub Français
|
Avis Com Pub Français
|
Avis Com Pub Français
|
Avis Com Pub Français
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21 h 00 - 21 h 15
|
KANDI FM info soir (JP)
|
KANDI FM info soir (JP)
|
KANDI FM info soir (JP)
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KANDI FM info soir
(JP)
|
KANDI FM info soir (JP)
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KANDI FM info soir
(JP)
|
KANDI FM info soir (JP)
|
21 h 15 - 21 h 30
|
21 h 30 - 21 h 45
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Journal des auditeurs Mokolé
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UEEB MOKOLE
|
Vibration plus
dendi
|
Vibration plus
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Emission URCLCAM ALIBORI
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UEEB MOKOLE
|
UEEB MOKOLE
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21 h 45 - 22 h 00
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Dédicace Français
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Fou Rire
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Rediffusion journal des auditeurs Dendi
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22 h 00 - 22 h 15
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Vie et Culture Dendi
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22 h 15 - 22 h 30
|
Vie et culture fulfudé
|
Vie et culture Mokolé
|
Vie et Culture BARIBA
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22 h 30 - 22 h 45
|
Santé pour tous Bariba
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BAL DE SAMEDI SOIR
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Emission Fongbé
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22 h 45 - 23 h 00
|
Fin des émissions
|
Fin des émissions
|
Fin des émissions
|
Fin des émissions
|
23 h 00 - 23 h 15
|
|
23 h 15 - 23 h 30
|
Espace Z
|
23 h 30 - 24 h 45
|
23 h 45 - 24 h 00
|
Fin des émissions
|
Fin des émissions
|
102
Table des matières
Pages
Sommaire ... 1
En mémoire 2
Dédicace .. 3
Remerciements 4
Liste des tableaux .. 5
Liste des photos et figures 5
Liste des sigles et abréviations 6
Résumé du travail .. 8
Introduction 9
|
Figure1 : Répartition des radios rurales et communautaires
au
Bénin
Première partie : Perspectives
théoriques et cadre de l'étude Chapitre 1:
Considérations théoriques de l'étude des
enjeux
Politiques
12
|
14
15
|
I-
|
Problématique ..
|
15
|
1-1-
|
Problème .
|
16
|
1-2-
|
Les Objectifs de recherche
|
21
|
1-3-
|
Les hypothèses de travail ..
|
22
|
1-4-
|
Le cadre conceptuel
|
22
|
II-
|
Etat de la question
|
28
|
1-
103
Revue critique de littérature 28
2- Qu'apporte de nouveau cette recherche ? . 35
3- Modèle théorique . 35
3-1- L'interactionnisme symbolique 35
3-2- L'approche compréhensive de Weber . 36
4- Justification du choix du sujet .. 37
Chapitre 2 : Présentation du cadre de
l'étude et de la méthodologie du
|
|
travail
|
39
|
1- Les modes de communications avant l'installation de la radio
|
.. 39
|
1-1- Les canaux de communications traditionnelles
39
|
|
1-2- Les canaux de communications modernes ...
|
39
|
2- La radio et sa couverture médiatique
39
|
|
3- Présentation du cadre de l'étude ...
|
40
|
3-1- Situation géographique
|
40
|
3-2- Historique de Kandi
|
.. 40
|
I- Démarche méthodologique ..
|
41
|
1- Nature de la recherche
41
|
|
2- Population et échantillonnage
|
43
|
2-1- L'échantillon géographique
|
. 43
|
2-2- L'échantillon humain
|
43
|
3- Les techniques et outils de collecte des données
|
43
|
3-1- Techniques de collecte des données
43
|
|
3-2- Les outils de collecte des données .
|
.45
|
4- Le mode de traitement des informations
|
45
|
5- Les limites du travail et les difficultés
rencontrées
|
46
|
Deuxième partie : L'étude des enjeux
politiques et des interactions autour
|
|
de la gestion de la communautaire de Kandi
...
|
48
|
Chapitre 3 : Présentation de la radio
communautaire de Kandi
49
|
|
1- Contexte de la radio communautaire : la ruralité comme
facteur favorable
à l'émergence des radios communautaires
|
. 49
|
104
1-1- Le contexte législatif 50
1-2- Les contraintes de la radio communautaire .. 52
2- Statut de la radio Kandi FM ... 54
2-1- Structure administrative 55
2-2- Fonctionnement de la radio Kandi FM 55
2-3- Sources de financement 56
2-4- Personnel de la radio Kandi FM 58
2-5- Profils des collaborateurs extérieurs 59
2-6- Programme d'activités de la radio Kandi FM ..
60
2-7- Genèse de la radio Kandi FM .. 61
2-7-1- Une gouvernance locale politisée de la radio :
l'installation du Conseil
d'Administration (CA) sur fond de tension politique
|
62
|
2-7-2- La recherche de résolution de conflit au niveau de
la radio Kandi FM
|
..64
|
Chapitre 4 : Analyse des interactions autour de la
gestion de la radio
Communautaire de Kandi
|
66
|
1- Typologie des conflits ..
|
.... 66
|
1-1- Etude de cas n°1 : Conflit de paternité
|
66
|
1-1-1- Les manifestations du conflit
|
66
|
1-1-2- Les modes de règlement du conflit
|
67
|
1-2- Etude de cas n°2 : Conflit de leadership
|
68
|
1-2-1- Les manifestations du conflit
|
68
|
1-2-2- Les modes de règlement du conflit
|
69
|
2- La radio Kandi FM : un média à enjeux multiples
|
70
|
2-1- Enjeu lié à la dénomination de la radio
|
.71
|
2-2- Enjeu lié au recrutement du personnel
|
..72
|
2-3- Enjeux économiques autour de la gestion de la radio
|
73
|
2-4- Enjeu lié au renouvellement du Conseil
d'Administration
|
74
|
2-5- Enjeu lié à la viabilité de la radio
communautaire
|
75
|
105
Conclusion et perspectives
|
77
|
Références bibliographiques
|
.79
|
Annexes
|
84
|
Table des matières
|
102
|