CONCLUSION GENERALE
A la fin de cette étude intitulée
Construire une démocratie consociative en Afrique subsaharienne. Cas
de la République Démocratique du Congo, il est important de
rappeler les différents points fondamentaux qui l'ont constitué.
En fait, la présente étude essaie de proposer aux africains en
général et aux congolais en particulier la démocratie
consociative. Car, nous estimons que celle-ci est adaptable aux
réalités socioculturelles africaines. Et en plus, elle est
capable de prévenir ou de gérer les conflits.
De ce fait, nous avons subdivisé ce travail en
quatre chapitres, à savoir :
v Le premier chapitre a porté sur le cadre
conceptuel et théorique. S'agissant de cadre conceptuel, nous avons
défini un seul concept clé : la démocratie. Pour
nous, la démocratie est généralement l'aptitude d'un
peuple à pouvoir s'organiser de manière libre sur le plan
politique, économique et social en fonction de ses
intérêts. Et en ce qui concerne le cadre théorique, il sied
de signaler qu'il existe deux types de démocratie dans le village
planétaire : la démocratie libérale et la
démocratie sociale. Toutefois, à côté de ces deux
modèles nous ajoutons un troisième type nommé la
démocratie consociative. Celle-ci est un modèle
d'intégration et de solidarité.
v Le deuxième chapitre a parlé de l'Afrique
subsaharienne précoloniale et la démocratie. En d'autres termes,
nous avons démontré dans ce chapitre l'existence de la
démocratie en Afrique subsaharienne précoloniale, en s'appuyant
sur le royaume Kongo. Dans ce royaume, la monarchie était
élective, c'est-à-dire le roi était élu par un
collège électoral composé de neuf ou douze membres parmi
lesquels : le mani Kabunga, le mani Soyo et le mani Mbata. Et ces derniers
disposaient aussi le pouvoir de le déposer. Ainsi, il existait un
véritable équilibre du pouvoir.
v Le troisième chapitre a approché la
démocratie à l'occidentale et l'a évalué. Dans ce
chapitre, nous avons d'abord critiqué l'attitude de certains pays
occidentaux dits démocratiques, notamment la France, les Etats-Unis et
le Royaume-Uni au sein de l'ONU. En effet, ces pays peuvent décider
d'intervenir là où ils le souhaitent au nom de la
démocratie et sans l'autorisation des Nations Unies, comme ils l'ont
fait en Irak, en Lybie, pour ne citer que ces pays. Ensuite, nous avons
attaqué les problèmes posés par cette démocratie en
Afrique subsaharienne. En fait, cette démocratie comporte beaucoup de
faiblesses dont la plus importante est le fossé qu'elle crée
aussitôt après les élections entre les membres de la
communauté. En réalité, cette démocratie veut
qu'après les élections, le candidat qui aurait au moins 51% de
voix soit déclaré vainqueur, contre celui qui aurait 49% de voix.
Celui-là va gouverner seul, et celui-ci est exclu de tout. Par
conséquent, nous assistons à un cycle de conflits. Et enfin,
nous avons critiqué aussi l'attitude des dirigeants africains face
à la démocratie. Véritablement, tout n'est pas à
mettre sur le dos de l'Occident, ce dernier ne force pas les dirigeants
africains à copier aveuglement la démocratie à
l'occidentale, à tailler les constitutions selon les individus, à
former des gouvernements selon les affinités familiales ou
relationnelles, etc. Ce sont les intellectuels et dirigeants africains
eux-mêmes qui sont incapables de construire une vraie démocratie
qui mettrait tout le monde à l'aise.
v Le quatrième et dernier chapitre, a
proposé un modèle de démocratie adaptable en RDC et en
Afrique subsaharienne. En effet, vu la complexité des relations
interethniques en Afrique subsaharienne, nous avons proposé aux
africains en général et aux congolais en particulier la
démocratie consociative. Celle-ci est un modèle de
cohésion sociale. Il est basé sur le dialogue,
l'intégration et la solidarité.
Et pour atteindre ces résultats, nous avons recouru
à la méthode historique. Celle-ci nous a permis d'analyser les
documents et les faits historiques au sujet de la démocratie en Afrique
subsaharienne en général et en RDC en particulier depuis son
origine jusqu'à nos jours, de les commenter, les interpréter et
les critiquer afin de proposer une solution adéquate pour l'Afrique
subsaharienne. A cette méthode, s'ajoute des techniques suivantes :
documentaire et de l'observation directe.
En effet, après toutes nos analyses, il se
dégage que la démocratie à l'occidentale n'est pas
adaptable aux sociétés pluriethniques africaines suite à
sa logique selon laquelle « c'est la majorité qui prend
tout ». En ce sens, nous avons pensé à la
démocratie consociative. Celle-ci est un modèle qui s'adapte
mieux aux réalités socioculturelles africaines, car elle est
basée sur l'arbre à palabre, l'intégration et
solidarité.
Pour y parvenir, la socialisation politique est le passage
obligé de la réussite de cette démocratie. Ceci pourrait
permettre au peuple de maitriser les vrais enjeux de la démocratie. Et
cette responsabilité revient aux partis politiques, à la
société civile, au gouvernement et aux médias
locaux.
Ainsi, nous savons tous que, ce qui est nouveau est
fréquemment méfié et critiqué par les autres, mais
les africains devraient avoir confiance en eux-mêmes, en leurs
institutions, en leurs dirigeants et à leur pays respectif, et non plus
aux cotations et aux leçons des autres. Parce que la construction d'une
vraie démocratie demande aussi la patience, la sagesse et la
détermination. Et à la fin du compte, ce processus prendra
toujours un plus bel élan.
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