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Construire une démocratie consociative en afrique subsaharienne. cas de la république démocratique du congo

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par David NZENZE
Université de Kinshasa (RDCongo) - Licence en Sciences Politiques et Administratives 2015
  

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Le deuxième obstacle que le suffrage universel direct rencontre en Afrique subsaharienne est l'analphabétisme de la population électrice. En effet, de bonnes élections supposent aussi une bonne participation des citoyens concernés en termes de connaissance des sujets de discussion, des candidats aux postes de pouvoirs, d'engagement et d'accomplissement des actes relatifs aux élections. Aucun choix n'est judicieux s'il n'est éclairé et fait en connaissance de cause. Or, avec la dégradation constante de l'enseignement en Afrique subsaharienne et en RDC en particulier, le nombre d'analphabètes ne fait qu'accroître, à un rythme qui inquiète. Comme conséquences : grand nombre de bulletins blancs et nuls, des illettrés assistés par des quasi lettrés103(*), la manipulation, la fraude, le clientélisme, la corruption.

§3. Les élections et les infrastructures de transport

La plupart des territoires africains ne sont pas bien aménagés, c'est-à-dire il y a une insuffisance des infrastructures de transport (les voies de communication : routes, rails, ponts et aéroports) en Afrique subsaharienne. Assurément, l'Afrique accuse un retard important sur le reste du monde, pour tous les aspects des infrastructures (quantité, qualité, coût et accès). En 1992, environ 17% des routes, des grandes routes de l'Afrique subsaharienne étaient revêtues, mais en 1998, ce chiffre était tombé à 12% note la Banque Mondiale(BM). Aujourd'hui, plus de 80% des routes sans revêtement ne sont qu'en assez bon état, et 85% des routes secondaires rurales sont en mauvais état et ne peuvent pas être empruntées pendant la saison des pluies104(*). Conséquences, les irrégularités émaillent le processus électoral : les kits électoraux(urnes, isoloirs, bulletins de vote,...) sont fréquemment arrivés en retard dans certaines contrées rurales, ceci fait que les mêmes élections qui sont organisées aux centres urbains, selon la date prévue par la loi électorale, sont organisées dans les milieux ruraux en retard ; certains électeurs, surtout ceux qui sont dans des zones rurales, sont obligés à faire de kilomètres à pieds pour aller voter dans les centres urbains ; le taux de participation aux élections est de plus en plus réduit suite à la distance.

Eu égard au cortège d'élections à coût des milliards, la non maitrise du jeu du suffrage universel par beaucoup d'électeurs et l'insuffisance des infrastructures en Afrique subsaharienne, nous proposons aux africains de recourir au suffrage indirect (pour l'élection présidentielle). Car, la représentation du « souverain primaire » ne passe pas forcément par le suffrage universel. Celui-ci n'est pas en soi une valeur démocratique comme en témoignent les « démocratures ». Il s'inscrit dans une histoire, celle des transformations économiques, sociales et culturelles relevant du temps long105(*).

Et pour BOSONGO SAMY, ce scrutin présente les avantages suivants106(*) :

ü La logistique n'est pas couteuse ;

ü Les opérations de vote faciles en un seul point du pays : dans la capitale où se trouve le siège du parlement qui est le palais du peuple ;

ü Les candidats n'ont plus à dépenser beaucoup d'argents pour payer les témoins et pour battre campagne ni à voyager à travers tout le pays;

ü Les électeurs sont des âmes averties et peuvent, en âmes et conscience, par ricochet opérer un choix responsable du président de la République (pour le cas de la RDC, au lieu de millions d'électeurs, on peut aller aux élections avec 608 électeurs, c'est-à-dire 500 députés + 108 sénateurs) ;

ü Il n'y a pas vraiment de possibilité de trucage, d'irrégularités ou de fraudes ;

ü Le même jour toutes les opérations de vote peuvent se réaliser : vote proprement dit, dépouillement des urnes, décompte des voix obtenues par candidat et publication du résultat;

ü En cas de contentieux électoral, les vérifications sont très faciles à réaliser.

Bref, ce mode de scrutin est moins cher et moins conflictogène.

En somme, ce chapitre est articulé autour de six sections: la première a réfléchi sur le gouvernement de grande coalition, la deuxième s'est attelée sur le veto mutuel, la troisième a parlé de la proportionnalité de représentation, la quatrième s'est focalisée sur l'autonomie segmentaire, la cinquième a évoqué le dialogue et le compromis, et la sixième et la dernière a entamé le suffrage indirect.

* 103 Idem, p.124.

* 104MUTUME, G., « Construire un réseau routier performant en Afrique », https://www. Un.org/ fr/ .../162 reg4f.htm, consulté 03 septembre 2015 à 10h 35', p.1.

* 105MULAMBU MVULUYA, Questions spéciales de sociologie politique, Cours de première licence SPA, FSSAP, UNIKIN, 2013, pp.122-123.

* 106BOSONGO, S., « Suffrage universel direct versus suffrage universel indirect », https://www.bcc-rdc.info/.../679-suffra-..., consulté le 01 septembre 2015 à 13 h 9', p.5.

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