6 CONCLUSION
La schizophrénie est une psychose chronique
caractérisée par une désorganisation, plus ou moins
progressive de la personnalité psychique.Elle constitue un
véritable problème de santé publique mondiale par ses
manifestations qui altèrent le développement psychosocial et ses
conséquences sur la vie du patient (scolarité, condition
professionnelle, risque de suicide, stigmatisation) et le cout qu'elle engendre
pour la prise en charge, supportée essentiellement par les
familles, dans nos pays en développement.
La schizophrénie est présente dans notre
milieu ; dans notre série, elle affecte plus souvent les hommes que
les femmes ; les patients schizophrènes sont souvent
célibataires et sans profession. Les facteurs de risque retrouvés
sont : le choc émotionnel à l'enfance dont le
décès d'un ou de deux parents et l'antécédent d'un
trouble psychiatrique chronique chez un apparenté du premier
degré. La consommation des substances psychoactives est retrouvée
chez la plupart de patients schizophrènes. Le tableau clinique que
présente les patients schizophrènes à l'admission est
essentiellement marqué par des symptômes dit positifs (tel que
l'agressivité, les propos incohérents).
La prise en charge des schizophrènes dans notre milieu
est essentiellement unidimensionnelle (médicamenteuse) marquée
par l'administration de neuroleptiques classiques (Haldol est la
molécule principale) ; cette insuffisance dans la prise en charge
est notamment lié à la non disponibilité des
molécules de choix (neuroleptiques de seconde génération),
à l'insuffisance du personnel qualifié et surtout au cout
élevé résultant de la prise en charge tridimensionnelle du
patient schizophrène. La schizophrénie est une maladie chronique,
ce qui implique un suivi à long court, régulier et adéquat
du patient mais le cout financier constitue un frein pour l'atteinte de cet
objectif dans notre milieu.
SUGGESTIONS ET
RECOMMANDATIONS
A la lumière de ce qui précède, il est
nécessaire de formuler quelques recommandations :
Au ministère de la santé :
· De former et recycler les personnels soignants quel que
soit l'échelon pour permettre l'identification précoce de
facteurs de risque et des symptômes de la schizophrénie et donc
une prise en charge précoce;
· De subventionner les centres spécialisés
pour alléger le cout de la prise en charge des pathologies
psychiatriques ;
· De mettre en place de programme national pour la
sensibilisation sur la schizophrénie afin d'éviter la
stigmatisation et permettre la détection précoce des individus
à haut risque pour un suivi adéquat.
A la faculté de médecine :
· Encourager les recherches en psychiatrie et
particulièrement sur la schizophrénie.
Au Centre Neuropsychiatrique Guislain et aux personnels
soignants
· D'améliorer la conservation des dossiers
médicaux
· De s'investir dans l'établissement de dossiers
complets et soigneux pour faciliter la recherche
· D'aider les familles pour la compréhension de la
schizophrénie pour qu'elles apportent leur soutien, moral ou financier,
aux malades
Aux familles
· D'accompagner les patients dans leur prise en charge
(soutien moral et financier)
· D'aider les patients dans l'observance
thérapeutique et de bannir toute stigmatisation
· D'amener précocement à un centre
spécialisé des personnes présentant des signes en rapport
avec les troubles mentaux et celles identifiées comme à haut
risque.
Ce travail n'a pas relevé toutes les facettes de la
schizophrénie mais il constitue néanmoins une fenêtre
ouverte pour la mise en place des stratégies sanitaires en vue
d'améliorer sa prise en charge dans notre milieu. Comme tout travail
humain, il pourrait comporter quelques imperfections qui, avec les prochaines
études, pourront être corrigées.
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