INTRODUCTION GENERALE
La schizophrénie est définie comme une psychose
chronique caractérisée par une désorganisation, plus
ou moins progressive de la personnalité psychique(16).
Ce terme vient du grec `'SCHIZEN'' qui signifie
« fractionnement » et `'PHREIN'' qui
signifie « esprit »(13) ; il a
été créé par le psychiatre suisse, Eugen Bleuler,
qui l'a isolé de l'ensemble nosologique que son confrère
allemand, Emil Kraepelin avait appelé `'la démence
précoce''.
On s'accorde actuellement à dire que la
schizophrénie n'a pas une étiologie bien établie, elle est
considérée comme étant
une maladie multifactorielle(31), dans le sens où
sa survenue pourrait s'expliquer par l'association de plusieurs facteurs parmi
lesquels il y a : le facteur génétique, le facteur
neurobiochimique, le facteur psycho-socio-environnemental(18). Il ne
fait aucun doute qu'elle a une importante composante
génétique mais son éclosion implique de très
nombreuses interactions entre la vulnérabilité
génétique et environnemental(48).
La schizophrénie existe depuis que l'homme existe, elle
est présente sous toutes les latitudes et dans toutes les
cultures(28), sa prévalence mondiale est estimée
à 1%(20). Environ 45 millions de personnes de plus de 18 ans
dansle monde souffrent de la schizophrénie(16).Elle est
repartie presque équitablement entre les deux sexes (48). En
2004, au canada on estimait à plus de 234.300 le nombre de personnes
souffrant de la schizophrénie et plus de 600.000 en France
(25).Au Mali en 2010 on estimait à 12,1 % la
prévalence hospitalière de la schizophrénie
(36) ; On ne dispose de peu données concernant notre
milieu(19), sa prévalence est estimée à 1% en
République Démocratique du Congo.
On estime que la maladie
débutegénéralement vers la fin de l'adolescence, le pic
est retrouvé entre 15 et 35 ans mais le début est plus
précoce chez l'homme que chez la femme(48).Notons qu'avant la
décompensation proprement dite, on a pu noter des difficultés
chez les futurs schizophrènes : retard d'apprentissage, maladresse,
caractère rêveur, isolement (personnalité
schizoïde) ; ces difficultés associées aux
antécédents de la schizophrénie dans la famille doivent
faire classer l'individu dans le groupe à risque(13).
Il existe plusieurs critères diagnostics dont celui de
l'Association Américaine de Psychiatrie qui est le plus utilisé,
retrouvés dans le `'Manuel Diagnostic et Statistique de
troubles mentaux'', (DSM)(16).Selon le DSM-IV TR, le
diagnostic est basé sur un ensemble des signes jugés
caractéristiques : Idées délirantes, hallucinations,
discours déstructuré, comportement déstructuré ou
catatonique, émoussement affectif, perte de volonté, etc. ;
qui doivent avoir été présents pendant au moins un mois,
mais moins que cela si le patient a reçu un traitement, certains signes
devant persister au moins 6 mois. Ces signes et symptômes doivent
être associés à des perturbations fonctionnelles sociales.
Il faut également s'assurer que ces perturbations ne sont pas
liées à un état dépressif concomitant ni à
un traitement médicamenteux ou à des problèmes
intercurrents(6) ;En dehors de ce dernier, plusieurs autres
critères diagnostics existent tel que celui de
l'Organisation mondiale de la santé retrouvés dans
la `'Classification Internationale de maladies mentales'',
(CIM)(16).
Malgré l'absence d'une guérison totale, une
prise en charge précoce, régulier, à long court
ettridimensionnelle (biologique, psychologique et sociale) permet au patient de
retrouver une vie quasi normale (9); d'où la nécessite
d'un dépistage de groupe à risque et d'un diagnostic
précoce basé sur un examen clinique soigneuxqui doit conduire
à une prise en charge adéquate (13).
PROBLEMATIQUE
La schizophrénie constitue un véritable
problème de santé publique mondiale parce que :
ü Ses manifestations qui altèrent le
développement psychosocial engendrent de conséquences sur la vie
du patient (scolarité, condition professionnelle, stigmatisation) ;
alors qu'elle affecte très souvent les jeunes adultes et est
considérée comme la première cause des psychoses de
l'adulte(16) ;
ü Elle est corrélée à un risque de
suicide dix fois plus élevée que dans la population
générale (29) ;
ü Son caractère chronique et le cout qu'elle
engendre pour sa prise en charge, supportée essentiellement par les
famillesdans nos pays en développement constituent un
fardeau(4,48) ;
ü Les patients atteints des troubles psychiatriques en
général, et de la schizophrénie en particulier, n'ont pas
accès aux soins de santé de qualité dans nos pays en
développement(1) ; etl'organisation mondiale de la
santé estime que plus de 75 % de patients souffrants de pathologies
psychiatriques ne bénéficient pas de soins de santé de
qualité dans ces pays(35). Le cout élevé du
traitement constitue la raison principale de cette réalité, ce
qui contribue à la mauvaise évolution de la maladie dans nos
milieux (1) ;
ü Notons par ailleurs quela stigmatisation, la
discrimination et le rejet que subissent les personnes souffrant de pathologies
psychiatriques en général, et de la schizophrénie en
particulier, dans nos milieuxfont suite aux considérations
anthropologiques sur l'étiopathogénie de ces
troubles(sorcellerie, malédiction, etc.) et contribuentaussi au
non-accès de ces personnes aux structures sanitaires
spécialisées pour un diagnostic précoce et une prise en
charge adéquate(20,48) ;
ü En Afrique on ne dispose que de peu de données
concernant la schizophrénie, dans notre pays sa prévalence est
estimée à environ 1% (19, 39); quant aux
données concernant la ville de Lubumbashi, aucune étude n'a
été faite jusque-là dans ce sens.
L'organisation mondiale de la santé estime qu'en l'an
2020, les troubles mentaux représenteront la deuxième cause de
mortalité à l'échelle mondiale(35), d'où
la nécessité de faire des études sur ces pathologies dans
nos milieu afin de connaitre les étiologies ou les facteurs de risques,
d'avoir des données épidémiologiques et
thérapeutiques pour permettre la mise en place de stratégies
politiques et sanitaires efficaces pouvant aboutir au dépistage et/ou au
diagnostic précoce, et à une prise en charge
adéquate ; ceci contribuera à la réduction de
lamortalité et morbidité liées à ces pathologies.
C'est ici que notre travail trouve son intérêt en relevant les
éléments épidémiologiques et thérapeutiques
de la schizophrénie à Lubumbashi.
OBJECTIF GENERAL
Participer à l'amélioration de la prise en
charge de la schizophrénie dans la ville de Lubumbashi.
OBJECTIFS SPECIFIQUES
ü Déterminer la fréquence de la
schizophrénie au Centre Neuropsychiatrique Joseph Guislain ;
ü Déterminer les caractéristiques
sociodémographiques des patients schizophrènes
ü Présenter les facteurs de risque de cette
maladie dans notre milieu
ü Présenter les manifestations cliniques les plus
retrouvés dans notre milieu
ü Présenter la prise en charge et
l'évolution des patients schizophrènes.
DELIMITATION DU TRAVAIL
Ce travail est une étude rétrospective,
descriptive transversale, qui s'étale sur une période allant du
1er janvier 2012 au 31 décembre 2014, elle est menée
au Centre Neuropsychiatrique Joseph Guislain à Lubumbashi.
Mise à part l'introduction et la conclusion, ce travail
est fait de deux grandes parties: la première aborde les
considérations théoriques sur la schizophrénie
(définitions, épidémiologie, sémiologie, prise en
charge, évolution) et la deuxième partie traite sur les
considérations pratiques (matériels et méthode,
résultats de la recherche, discussion et commentaires).
1 CHAPITRE I: GENERALITES SUR LE SYSTEME NERVEUX CENTRAL
Constitué sur le plan anatomique du cerveau et de
la moelle épinière, et sur le plan fonctionnel de voies
afférentes (sensitives) et de voies efférentes (motrice) ;
le système nerveux central a pour rôle de recevoir, d'enregistrer,
d'interpréter signaux qui parviennent de la périphérie, et
d'organiser la réponse à envoyer(7).
I. EMBRYOLOGIE
Dès la troisième semaine
d'aménorrhée, l'ectoderme (un de trois feuillets embryonnaires)
s'épaissit le long de l'axe médian dorsal de l'embryon, et il
forme la plaque neurale d'où émergeront tous les tissus nerveux.
Le tube neural, provenant des plis neuraux qui font suite à
l'invagination de la plaque neurale, se différencie autour de la
quatrième semaine et donne naissance, dans sa partie antérieure,
à l'encéphale et, dans sa partie postérieure, à
la moelle épinière(24).L'encéphale donne
les trois vésicules encéphaliques qui sont :la
prosencéphale (cerveau antérieure plus tard divisé
entélencéphale pour donner les hémisphères
cérébraux et le diencéphale pour donner thalamus
et hypothalamus) ;le mésencéphale (cerveau
moyen qui donne le tronc cérébral) ; etle
rhombencéphale cerveau postérieur qui se divise
en myélencéphale pour le pont de varole et
cervelet, ainsi que lemétencéphale pour le bulbe
rachidien(7).
II. ANATOMIE ET
PHYSIOLOGIE
Le cerveau est l'étage le plus élevé dans
la hiérarchie fonctionnelle du système nerveuxcentral, il est
très développé chez l'Homme, Son poids varie de 1400
à 1800 grammes, de forme ovoïde à extrémité
postérieure renflée; le cerveau est contenu dans la boite
crânienne, il repose sur la base du crâne et recouvert par la voute
crânienne (43).
Du point de vue histologique, on retrouve
(46):
1. Les neurones : cellules de
base du système nerveux central, grâce aux prolongements du corps
neuronal(axones et dendrites) ils sont connectés les uns aux autres
formant des réseaux multiples, ordonnés et
hiérarchisés chargés de recevoir ou de transmettre un
signal, ou de coordonner une fonction complexe.
2. Les cellules
gliales :Cellules de soutienqui assurent le lien avec les
vaisseaux sanguins et apportent les nutriments essentiels au fonctionnement
métabolique du système nerveux ; ils sont capable de se
régénérer.
Du point de vue macroscopique, le cerveau est
composé de:L'encéphalefait du
télencéphale(deux hémisphères
cérébraux) et du diencéphale ; du tronc
cérébral fait du mésencéphale,le
pont de varole, le bulbe rachidien ; etdu
cervelet(7).
1. LE TELENCEPHALE
Composé de deux hémisphères qui sont
séparés par un profond sillon médian, la fissure
longitudinale (la scissure inter hémisphérique), et reliés
par un ruban de matière blanche, le corps
calleux(7).
a. Le cortex
La surface de chaque hémisphère est
traversée par des sillons profonds qu'on appelle des scissures et qui
délimitent les hémisphères en lobes : lascissure
de Sylvius ousillon latéral sépare le lobe temporal
du reste du cerveau ; lascissure de Rolando ou sillon
centralsépare le lobe frontal en avant du
pariétal en arrière ; la scissure
perpendiculaire externe ou sillon pariéto-occipital qui
sépare le lobe pariétal du lobe
occipital(22).Le cortex est ainsi divisé en
quatre lobes externes(frontal, pariétal, temporal et occipital)
(15).
b. Les aires corticales
Le cortex peut aussi être divisé en aires
corticales qui sont des regroupements des neurones qui possèdent des
fonctions identiques : fonction cognitives, fonction
motrice, perception sensitive.On distingue 3 types d'aires
fonctionnelles:les aires motrices qui donnent les liaisons
efférentes (l'information part du cerveau) et permettent la commande des
muscles ; les aires sensitives et sensorielles ont des
liaisons afférentes (l'information arrive au cerveau) ; les
aires associatives qui font le lien entre les 2
premières(7).
Voici quelques types :
Les aires motrices sont souvent dans le lobe
frontal, on a: l'aire précentrale motrice, devant la scissure
de Rolando, constituée de neurones pyramidaux (voie pyramidale :
ordre consciente et volontaire) ; le côté gauche du cerveau
commande le côté droit du corps ; l'aire
prémotrice (motrice secondaire) contrôle l'aire motrice,
assurant l'ordonnancement d'une série des mouvements ;
l'aire motrice du langage (aire de Broca) siège
uniquement dans l'hémisphère dominant (gauche chez les
droitiers et inversement) et contrôle les mouvements nécessaires
à la parole ; et l'aire préfrontale (aire
associative) occupe le restant du lobe frontal, siège des fonctions
abstraites, du raisonnement, du comportement, du caractère, de
l'état émotionnel de l'individu(7).
Les aires sensitives siègent dans le lobe
pariétal,on retrouve: l'aire sensitive primaire ou aire post-centrale,
derrière la scissure de Rolando, siège des différents
types de sensibilité générale (tact, sensibilité
profonde, froid, chaud, douleur) ; le côté droit
reçoit les influx de l'hémicorps gauche et inversement ; et
l'airesensitive secondaire, ou pariétale,ou encore aire de la gnosie,
permet l'interprétation et la reconnaissance des sensations(7).
Les aires sensorielles n'ont pas de lobes
spécialisés pour l'activité sensorielle, on
trouve :L'aire visuelle dans le lobe occipital, l'aire auditive dans le
lobe temporal, l'aire gustative sur la partie basse de la circonvolution
pariétale ascendante, l'aire olfactive se trouve dans la région
de l'uncus (7).
c. Les noyaux gris centraux
Ils siègent en profondeur
au niveau du télencéphale et du diencéphale, ils forment
avec les noyaux du tronc cérébral (noyaux rouge et locus niger)
le système moteurextrapyramidal (motricité musculaire
involontaire, tonus musculaire). Ils sont composés
du corpsstrié (le noyau caudé, le noyau lenticulaire,
le claustrum ou avant mur) et de l'amygdale (7).
2. LE DIENCEPHALE
a. Le thalamus
Complexe nucléaire,
bilatéral et symétrique, est le centre d'intégration sous
corticale de la sensibilité générale, des fonctions
visuelles et olfactives. Centre important de la motricité,Il
décode et trie une grande partie des informations qu'il reçoit,
puis le renvoi en direction du cortex ou du cervelet(7).
b. L'hypothalamus
Représente une liaison entre le
systèmenerveux et le systèmehormonal, il contient les centres
supérieurs du système nerveux
autonome (Thermorécepteurs,récepteurs somatiques,centre de
la faim-soif-satiété, récepteurs hormonaux, rôle
dans les émotions, l'horloge interne,
rythmeveille-sommeil)(7,33).
c. Le système limbique
Forme
une sorte de bordure autour de la zone des noyaux gris du tronc
cérébral et du corps calleux.Ce système est
impliqué dans :l'olfaction,les émotions, l'apprentissage et
la mémoire(7,33).
3. LE TRONC CEREBRAL
Il est relié en arrière au cervelet par 3 paires
de pédoncules cérébelleux.Constitué de la substance
blanche (à la périphérie du tronc cérébral),
le tronc cérébral est traversé par toutes les grandes
voies ascendantes et descendantes (fibres de projection) et les
pédoncules cérébelleux (lien tronc
cérébral-cervelet).La substance grise est distribuée
dans les noyaux des nerfs crâniens, les noyaux propres (locus niger,
noyau rouge), les centres des activités
réflexes (cardio-vasculaire, respiratoire, déglutition et
vomissement)(7).
4. LE CERVELET
Fait de deux hémisphères séparés
par, une bande moyenne, le vermis. Le cervelet est en connexion avecla
moelle épinière, le diencéphale, les
hémisphères cérébraux, l'oreille interne (organe de
l'équilibre).Il régule par le biais des fibres du système
extrapyramidal le tonusmusculaire de base (la posture), synchronise
les mouvementsvolontaires et à l'aide des informations reçues de
l'oreille interne, il commande les positions du corps pour maintenir
l'équilibre(7).
5. FONCTIONNEMENT
Les neurones sont regroupés en trois
types (46):
1. Les neurones afférents qui
transmettent l'information à partir des tissus et organes, via le
récepteur, au système nerveux central ;
2. Les neurones efférentstransmettent
l'information à partir du système nerveux central vers les
cellules effectrices ;
3. les interneurones qui relient les afférents
et les efférents au sein du système nerveux central.
Grace aux échanges ioniques entre la membrane et le
milieu extracellulaire (Na2+, K+, Cl-)
l'activité électrique des neurones permet la réception ou
la transmission des informations au niveau du système nerveux central.
Pour communiquer avec les autres neurones et envoyer de messages aux autres
systèmes, le système nerveux utilise(46):
ü Le signal électrique ou l'influx
nerveuxest produit grâce aux échanges ioniques entre la membrane
et le milieu extracellulaire (Na, K, Cl) ;
ü Les neurotransmetteurs, substances chimiques,
régulant un grand nombre d'activités et d'état
(éveil, faim, mémoire, colère, mobilité, joies), se
présentent dans les terminaisons présynaptiques.
Parmi les neurotransmetteurs on peut citer:La
noradrénaline-adrénaline, la
dopamine (secrétée au niveau de l'hypothalamus, le
locus niger, les corps strié et est incriminé dans la
physiopathologie de la schizophrénie), la sérotonine, l'acide
gamma aminobutyrique (GABA), l'acétylcholine, etc.
(7).
2 CHAPITRE II : GENERALITES SUR LA SCHIZOPHRENIE
I. HISTOIRE DE LA SCHIZOPHRENIE
La description de la schizophrénie en fait une maladie
relativement récente puisque sa conceptualisation remonte à la
seconde moitié du XIXe siècle, bien que les symptômes aient
été observés depuis bien plus longtemps (28).
Des accusations de sorcellerie, soutenues par l'incompréhension et la
crainte, ont pu conduire des schizophrènes vers les buchers ou d'autres
types d'exécutions. Tel pouvait être le sort réservé
aux malades. Ainsi, toute personne présentant des comportements
anormaux, risquait une fin funeste (12).
Le premier diagnostic de schizophrénie fut
établi en 1809 par un médecin français, Philippe PINEL.
Par la suite, en 1860, MOREL chercha l'étiologie organique de la
pathologie et évoqua le concept de dégénérescence
mentale et la nomma « démence
précoce ». Ainsi la schizophrénie était une
dégradation du cerveau à l'origine des symptômes de la
pathologie (12,16).
En 1895, KRAEPELIN définit la « démence
précoce » et c'est donc à cette époque que les
premiers symptômes positifs comme les hallucinations sont
repérés. Puis HECKER décrit la schizophrénie
hébéphrénique où prédomine la
symptomatologie dissociative et déficitaire, avec une pauvreté ou
une absence du délire exprimé. Par la suite, KAHLBAUM
précise la catatonie, comme un défaut de mouvement pointant le
déficit psychomoteur(12,16).
C'est en 1911 que BLEULER propose finalement le terme de
schizophrénie qui signifie esprit divisé (`'SCHIZEN''
fractionnement et `'PHREIN'' esprit)
(26). Par la suite, en 1959, SCHNEIDER tente de
spécifier les critères diagnostiques de la schizophrénie.
FREUD a traité la schizophrénie par la psychanalyse en la
décrivant comme une faiblesse dans le développement du moi. Il
précisait que « la caractéristique essentielle de
laschizophrénie portait sur les changements dans les relations du
patient avec son entourage » (12,16).
Ce n'est qu'en 1950 que les neuroleptiques sont
découverts. Ces molécules ont apporté de grands
progrès dans la prise en charge des schizophrènes. En effet
jusqu'alors les thérapeutiques n'étaient que très
limitées, se réduisant principalement à l'isolement, et
aux thérapeutiques physiques (contentions, hydrothérapie)
(12,16).
d. II. DEFINITIONS
La schizophrénie vient du grec
`'SCHIZEN'' qui signifie « fractionner,
cliver, fendre » et `'PHREIN'' qui
signifie « pensée, esprit »(26).Il
n'existe pas une seule définition consensuelle de la
schizophrénie, depuis l'introduction de ce terme par E. Bleuler plus de
quarante définitions de la schizophrénie ont été
proposées(27). Sa définition a changé par
rapport à son origine suite à l'évolution dans la
compréhension de cette entité psychiatrique et son extension
à d'autres groupes (18).
Henri Ey et coll. définit la schizophrénie comme
une psychose chronique caractérisée par une
désorganisation, plus ou moins progressive de la
personnalité psychique. C'est une psychose chronique qui
altère profondément la personnalité et qui se manifeste
par une tendance profonde à cesser de construire son monde en
communication avec autrui pour se perdre dans une pensée autistique
(chaos imaginaire) (16).
L'absence de définition rigoureuse n'empêche pas
cependant la plupart de cliniciens de s'étendre pratiquement sur le
diagnostic de psychose schizophrénique qui est l'ensemble de troubles ou
dominent la discordance, l'incohérence ideoverbale, l'ambivalence,
autisme, les idées délirantes, les hallucinations mal
systématisées et profondes perturbations affectives qui
évoluent vers un déficit et une dissociation de la
personnalité (16).
Notons que, quel que soit l'auteur et l'école, trois
éléments définitionnels sont à retenir(16)
:
1. La dissociation (spaltung) de la
personnalité et non son dédoublement
2. La présence de signes
négatifs : émoussement affectif, apathie,
asocialité, déficit d'attention, aboulie, etc.
3. La présence de symptômes
positifs : délire, hallucinations, illusions
III. EPIDEMIOLOGIE
Pathologie ubiquitaire, la schizophrénie est
retrouvée dans le monde entier ; elle est retrouvée dans
toutes les races et dans toutes les ethnies (28); Elle est
répandue à peu près uniformément dans le monde
entier, dans les différentes cultures et couches sociales
(18).On estime à environ 1% sa prévalence mondiale
(20) ; le nombre des personnes souffrant de la
schizophrénie dans le monde est estimé à 45 millions
(35) ; la schizophrénie est repartie également
entre les deux sexes, elle touche au même degré les hommes
que les femmes et touche plus souvent le sujet jeune ; l'âge du
diagnostic se situe entre 15 et 35 ans, elle commence rarement au-dessous
de 15 ans et aussi après 45-50 ans (16). Mais il existe
une différence par rapport à l'âge de la première
manifestation. Les femmes la déclenchent en moyenne 3 à 5 ans
plus tard que les hommes, dont la moyenne d'âge lors du diagnostic est
d'environ 25 ans (48).
Malgré que la schizophrénie ne soit pas une
maladie du siècle comme l'hypertension ou le diabète, elle occupe
la 8e place des maladies handicapantes les plus courantes dans la classe
d'âge de 15 à 44 ans dans le monde entier ; elle est la
maladie psychiatrique qui coute cher pour la société par sa prise
en charge (48). L'espérance de vie de patient
schizophrène est en moyenne de dix ans inferieurs à celle de la
population générale, elle est corrélée à un
risque de suicide dix fois plus élevé que dans la population
générale; au cours de leur vie 40% des patients
schizophrènes tentent de se suicider et 10% se
suicident(28).Le risque du décès est
multiplié par 5 pour les hommes et 2,5 pour les femmes.
Mentionnons également à cet égard que les
schizophrènes ont aussi un risque accru de mourir de causes naturelles
(48).
En France plus de 600.000 personnes souffrent de la
schizophrénie ; elle représente 20% d'hospitalisations
psychiatrique ; chaque année deux nouveaux cas pour 10.000
apparaissent (6), les schizophrènes représentent 1%
des dépenses totales de santés(17).En Afrique
l'on dispose que de peu de données concernant la schizophrénie,
sa prévalence hospitalière est estimée à 12,1 % au
Mali, à 4,5 % au Benin et à 4, 45 % au Burkina-Faso
(36). Dans notre pays, la République démocratique du
Congo, on estime que sa prévalence està 1% (19); quant
aux données concernant la ville de Lubumbashi, aucune étude n'a
été faite jusque-là dans ce sens.
IV. ETIOPATHOGENIE
Son étiologie demeure mal connue à ce
jour(45), la schizophrénie est une pathologie dont
l'expression clinique est complexe et dont les facteurs étiologiques
semblent multiples. Ils ont suscité de nombreuses hypothèses
« étiopatogéniques » mais aucune voie de
recherche ne s'est à ce jour avérée totalement
satisfaisante, du moins quant à son exclusivité causale
(16).
L'intégration des différentes données
issues de toutes les hypothèses étiopathogéniques
permettant de rendre compte des phénomènes observés dans
la schizophrénie au sein d'un modèle dit
« intégratif »(16); Avec interaction de
facteurs génétiques et environnementaux, qui conduirait à
l'apparition de la maladie (40).De nos jours, une très
large majorité des auteurs orientent leurs hypothèses les plus
plausibles et probables, à la fois vers des causes
génétiques et des causes développementales qui,
d'ailleurs, peuvent être liées. Elles peuvent provoquer des
altérations biochimiques et structurelles qui, à leur tour,
entrainent des anomalies du développement à la fois structurel et
fonctionnel du cerveau, qui se manifesteront par des troubles de son
fonctionnement. On peut donc se dire que la schizophrénie est une
«affection multifactorielle»(18).Disons que la
schizophrénie, n'est pas une maladie mais plutôt un syndrome, sa
survenue, n'est pas imputable à une seule cause mais à un
ensemble de plusieurs facteurs associés (21);dont
principaux facteurs sont présentés ci-dessous :
1. FACTEUR GÉNÉTIQUE DE
PRÉDISPOSITION (HÉRÉDITÉ)
Les facteurs génétiques sont au moins aussi
importants dans l'étiologie de la schizophrénie qu'ils le sont
dans l'étiologie du diabète, de l'hypertension artérielle,
des maladies coronaires ou de l'ulcère » (16). Le
facteur héréditaire est considéré comme
certainement présent dans la maladie, mais d'une manière telle
qu'il se combine « en chaînes d'actions et de réactions
longues et compliquées », avec les facteurs du
milieu(16).
Voici les faits essentiels sur lesquels s'appuient
actuellement les affirmations des généticiens (16):
1. Alors que la fréquence de la schizophrénie
dans la population générale est de l'ordre de 1%, par contre
lorsqu'un apparenté du premier degré est atteint de la maladie
(père, mère, frère, soeur), le risque pour les autres
frères et soeurs monte à 10%;
2. Lorsque les deux parents sont malades, le risque encouru
par leurs enfants est de 40 à 45%;
3. Lorsqu'un faux jumeau est atteint de la maladie, l'autre
jumeau encourt un risque de 10 à 15%;
4. Quand une tante, un oncle, un neveu ou une nièce est
atteint, le risque pour les autres membres de la famille n'est plus que de
3%;
5. Quand un jumeau vrai (univitellin) est malade, l'autre
encourt un risque qui monte à 30-50% (ce qu'on appelle la concordance).
Le fait que ce risque ne se transforme pas, dans ce cas, en
certitude montre que le facteur génétique, s'il est bien
nécessaire pour que la maladie se manifeste, ne constitue pourtant pas
à lui seul une cause suffisante de maladie (27). La
constitution génique n'est pas un facteur déterminant rigide et
inéluctable, d'autres facteurs devront être présents
également pour que, sur ce terrain génétiquement
prédisposé, la maladie puisse apparaitre (18). Les
études d'adoption ont démontré que les parents biologiques
de sujets présentant une schizophrénie ont un risque
significativement plus accru de développer ce trouble, alors que les
parents adoptifs ne présentant pas d'accroissement de
risque(31). Il est prématuré ou suranné, de
proposer des schémas de transmission héréditaire. La
théorie polygénique serait plus en faveur que la théorie
monogénique, on le comprend sans peine. Quant à une pathologie
chromosomique, elle est aujourd'hui du domaine de l'hypothèse. Comme
mécanisme intime de l'action de la prédisposition, on suppose
généralement une perturbation héréditaire
enzymatique intervenant au niveau des passages synaptiques, qui permettrait de
relier la génétique aux connaissances actuelles sur les
perturbations métaboliques de la schizophrénie
(16).
Les gènes impliquées dans la synthèse, le
transport, la dégradation de la dopamine et les récepteurs
dopaminergiques, le polymorphisme du gène du récepteur
sérotoninergiques 2A, constituent donc autant des gènes candidats
de premier plan dans la recherche des gènes de susceptibilité
à la schizophrénie (gènes des récepteurs D2-D3, de
la tyrosine hydroxylase)(16).
2. FACTEURS NEURO-BIOLOGIQUES
a. Neuroanatomie
Absentes chez de nombreux malades, on retrouve certaines
anomalies de l'encéphale qui sont aussi présentes hors de la
schizophrénie, au cours d'autres maladies mentales, ou même chez
des sujets normaux ; et on ne sait pas si elles préexistent
à la maladie ou si elles en sont la conséquence (16).
Les études neuro-anatomiques, récentes, révèlent
des anomalies de la substance grise (les corps cellulaires et des glies), et de
la substance blanche (les fibres nerveuses, axones et dendrites, permettant la
communication entre les neurones) dans le cerveau des patients
schizophrènes : déficit oligodendrocytaire, perte de
myéline (17,16 ,41).
b. Neurobiochimie
L'implication de facteurs biochimiques dans la
schizophrénie est suspectée depuis longtemps sans que leur
primaire ou secondaire n'ait pu être déterminée.
L'hypothèse dopaminergique est encore, à l'heure
actuelle, la mieux étayée. D'autres neurotransmetteurs
(sérotonine, glutamate, noradrénaline, GABA, et neuropeptides)
sont venus enrichir les données biologiques de ce trouble
(7).
La dopamine reste le coeur des hypothèses
biochimiques concernant la schizophrénie. Au niveau
cérébral, les neurones dopaminergiques issus de l'aire tegmentale
ventrale et de la substance noire se projettent vers les zones
antérieures du cerveau de façon divergente. La reconnaissance
d'un rôle central de la dopamine dans les phénomènes
psychotiques est fondée en particulier sur l'efficacité des
neuroleptiques qui sont des bloqueurs dopaminergiques, et sur les effets
observés avec les psychostimulants à action dopaminergique, qui
sont capables d'induire des symptômes psychotiques(31).Les
perturbations pourraient être plutôt la conséquence de
déséquilibre entre structures, et en particulier entre
structures corticales « cortex préfrontal » et structures
sous-corticales « noyau accumbens, striatum, amygdale »(7
,16).
Un taux plasmatique de la dopamine élevé serait
corrélé avec la symptomatologie positive et un taux plasmatique
bas lorsque la symptomatologie négative prédomine. Une
hypo-dopaminergiepré-frontale serait à l'origine d'une
hyper-dopaminérgiemésolimbique. Les expressions comportementales
des changements d'activité dopaminergique sont dus non pas à une
augmentation ou à une diminution, mais plutôt à une
modification de l `équilibre fonctionnel que les voies dopaminergiques
créent entre les structures innervées(3 ,7 ,16).
La sérotonineest apparentée par sa
formule à plusieurs psychotomimétiques (16); des
études ont retrouvé une densité diminuée du
récepteur « Rcp 5-HT2A et 5-HT2C » au niveau du cortex frontal
et d'autres études ont montrés une augmentation de cette
densité du « Rcp 5-HT2A » dans le cortex préfrontal et
temporal (31).Le système sérotoninergique interagit de
façon étroite avec le système dopaminergique et on ne peut
distinguer, au vu des données actuelles, si les perturbations
sérotoninergiques sont une cause ou une conséquence du
dysfonctionnement dopaminergique (3 ,7 ,16).
L'hypothèse d'un déséquilibre
cortico-sous-cortical mettant en jeu un hypofonctionnement
sérotoninergique préfrontal et une hyperactivité
sérotoninergique sous-corticale est mise en avant. L'effet
psychomimétique des agonistes sérotoninergiques et l'action
antipsychotique seraient en faveur d'un hyperfonctionnement
sérotoninergique sous-corticale avec la «symptomatologie positive
» (31).Les observations concernant une association entre un
taux faible de 5-HIAA dans le LCR et une atrophie corticale, ainsi qu'une
réduction de la densité des Rcp 5-HT2 et des sites de recapture
au niveau du cortex frontal, pourraient-elles être en faveur d'un
hypofonctionnement sérotoninergique préfrontal dans « les
symptômes négatifs »(3).
L'adrénaline et la noradrénaline
(NAD)dérivent elles aussi d'un acide aminé, par
hydroxylation de la dopamine, la tyrosine, qui se transforme en
dopamine, précurseur de la noradrénaline. Cette
dernière paraît être le médiateur principal de toute
la série dans le cerveau.Il existe des interactions entre les
systèmes dopaminergiques et noradrénergiques(3 ,16).
La NAD stimule la libération de dopamine via des récepteurs beta
adrénergiques. Une augmentation des taux de la NAD au niveau des
structures limbiques et dans le LCR est notée chez des patients
Schizophrènes.Cette augmentation est corrélée avec les
symptômes positifs pour certains, et avec les symptômes positifs et
négatifs pour d'autres(3).
3. FACTEURS PSYCHO-SOCIAUX
a. Rôle de la famille
Il existe des perturbations des relations du
schizophrène avec sa famille, et que l'on puisse affirmer la
constitution d'états pré-schizophréniques à la
faveur de ces perturbations infantiles ou juvéniles. Tout
évènement traumatisant ou toute circonstance pouvant compromettre
le développement affectif normal de l'enfant peut avoir un rôle de
« précipitation » vis - à - vis du
déclenchement de la psychose (16).Altération
précoce, dans les phases prégénitales du
développement, des relations affectives avec l'entourage, soit trop
grande dépendance, soit trop grande frustration à l'égard
de la mère « captative ou redoutable » ou du père. Il
faut insister sur l'importance prise par la notion de carence affective,
extrêmement fréquente(29).
b. Rôle des
évènements
Beaucoup d'évènements contemporains du
début de la psychose, et souvent indiqués par l'entourage comme
« cause morale » (échecs, deuil, surmenage, accouchement,
émotions) ne jouent qu'unrôle de précipitation. Mais les
évènements vraiment significatifs sont surtout ceux qui
surviennent à certaines périodes-clefs du
développement et de l'évolution personnels. Il en est ainsi des
frustrations précoces. C'est par rapport à elles que
prennent forme et signification les événements de la
première enfance, L'invasion pubertaireest aussi un
moment-clef, où la réactivation de la pulsion sexuelle vient se
heurter à des obstacles multiples. Les traumatismes sexuels
précoces peuvent aussi venir bloquer des intégrations
difficiles. C'est souvent dans les premières relations amoureuses, les
premières déceptions sentimentales ou à l'occasion du
mariage que les traumatismes infantiles s'actualisent (16).
c. Hypothèse
socio-environnementale
Plusieurs études épidémiologiques ont mis
en évidence l'implication de facteurs environnementaux et sociaux, en
particulier la vie en milieu urbain, dans l'augmentation du risque de survenue
d'une pathologie schizophrénique chez des sujets vulnérables.
Maisl'observation de la présence de schizophrénie dans toutes les
cultures fait ombrage à laproposition d'une causalité
socio-environnementale universelle(16).
4. FACTEUR DE PRÉDISPOSITION
BIOTYPOLOGIQUE
Kôrperbau, dans étude, avait
trouvé que 47 % de patient schizophrènes étaient de type
« leptosome », 34 % de type dysplasique, 17 % du
type athlétique, 3 % seulement du type pycnique (1).Ce
type, le leptosome, paraît assez bien défini : structure
verticale, squelette gracile, silhouette élancée, faible tonus
orthosympathique avec réactions lentes et prolongées
(hypotension, ralentissement des échanges; hypoglycémie, tendance
hyperthyroïdo-hypogénitale, fréquence des réactions
allergiques, de la tuberculose, de l'ulcus gastrique, de la maladie de Basedow,
des affections rénales, de l'hypertension tardive, etc.)
(16).
Ce type humain répond au « nerveux »
d'Hippocrate, au « cérébral » de la typologie
française, au « longiligne asthénique » de
l'école italienne, à 1' « ectomorphe » de Sheldon, au
« nerveux faible » de Pavlov. La prédisposition de ce type
pour la schizophrénie est unfait reconnu, depuis Kretschmer, par tous
les auteurs (16).
5. SCHIZOPHRENIE ET DROGUES
PSYCHOTOMIMETIQUES
Depuis quelques décennies, une attention
particulière a été portée aux effets
hallucinogènes de certaines drogues, surtout le LSD (diéthylamide
de l'acide lysergique) et la mescaline (alcaloïde du peyotl), et les
amphétamines (psychose amphétaminique) dans le but de
découvrir des rapports entre ces effets et les psychoses, notamment la
schizophrénie.Tous ces produits entrainent des symptômes
végétatifs importants (tachycardie, fièvre, dilatation
pupillaire) et des signes psychiatriques : hallucinations visuelles,
anxiété, difficultés de concentration, fuite des
idées, expériences de dépersonnalisation. Mais les effets
psychiatriques sont variables selon l'état initial du sujet et il a
été aussi prouvé que ces drogues procurent un soulagement
passager d'où risque de dépendance à la
longue(16).
Quoi qu'il en soit les hypothèses biochimiques,
l'intérêt des psychoses induites est de nous montrer que certaines
altérations de la chimie cérébrale peuvent produire des
effets aigus massifs comparables à ceux d'une psychose
aiguë(16).
V. SEMIOLOGIE
1. DIAGNOSTIC
La maladie démarre souvent très lentement et
avec des signes peu spécifiques. Dans la plupart des cas, ces premiers
signes apparaissent avant l'âge de 25 ans, en général lors
de l'adolescence, comme l'expression d'un changement le plus souvent lent et
sournois, mais il peut être rapide dans quelques cas (29). On
sait aujourd'hui que la schizophrénie est une maladie identifiée
par l'association de trois dimensions fondamentales (13 ,16):
· La première est représentée par la
transformation ou distorsion délirantes de la
réalité, exprimée par des vécus délirants et
hallucinatoires
· La deuxième dimension est
caractérisée par l'appauvrissement affectif et
idéo-affectif qui se manifeste par les symptômes dits
« négatifs » tels que l'aboulie, apathie, absence de
la capacité de modulation affective de la pensée.
· La troisième dimension est
caractérisée par la désorganisation de la
pensée avec troubles formels de l'idéation et du langage
(pauvreté du contenu et incohérence du discours, perte des liens
logiques dans les pensées et le raisonnement) avec comme
conséquence directe la désorganisation du comportement qui se
manifeste notamment par l'incongruité affective, c'est-à-dire une
inadéquation entre les modalités expressives du sujet et le
contexte émotionnel de la situation.
Le diagnostic de la schizophrénie est posé
à partir de critères cliniques qui ont été
établis précisément par des groupes d'experts
internationaux : par exemple ceux de l'OMS (CIM10) ou de l'Association
Américaine de Psychiatries (DSM IV TR) qui sont utilisés dans la
plupart des travaux actuels de recherche scientifiques (16).
Selon le DSM-IV, le diagnostic repose sur la présence
d'un certain nombre de troubles. Il est basé sur un ensemble de signes
jugés caractéristiques (critères A) qui doivent avoir
été présents pendant au moins un mois mais moins que cela
si le patient a reçu un traitement, certains signes devant persister au
moins 6 mois (critères B). Ces signes et symptômes doivent
être associés à des perturbations fonctionnelles sociales
(critères C). Il faut également s'assurer que ces perturbations
ne sont pas liées à un état dépressif concomitant
ni à un traitement médicamenteux ou à des problèmes
intercurrents (critères D et E). Chez les sujets qui relevaient
auparavant d'un diagnostic de trouble autistique ou d'un autre trouble
envahissant du développement, le diagnostic de schizophrénie ne
peut être porté qu'en présence d'un délire ou
d'hallucinations manifestes qui doivent être présents pendant plus
d'un mois (critères F). Il faut souvent se donner le temps avant
d'affirmer le diagnostic(6).
FICHE DIAGNOSTIC DE DSM IV TR
(6)
A. Au moins deux symptômes suivant
· · Idées délirantes
· Hallucinations
· · Discours déstructuré
· Comportement déstructuré ou
catatonique
· Symptômesnégatifs, par exemple
émoussement affectif, perte de volonté
B. Dysfonctionnement social ou occupationnel
(détérioration à partir d'un niveau de fonctionnement dans
des domaines tels que le travail, les relations sociales et les soins
personnels)
C. Durée : au moins 6 mois
D. Sont exclus les troubles schizo affectifs et les troubles
de l'humeur
E. Sont exclus les troubles dus à des substances
ingérées ou pathologies organiques
F. Sont exclus les troubles de développement (autisme,
débilité)
SYMPTOMES DE PREMIER RANG DE SCHNEIDER
(13)
En l'absence de pathologie cérébrale organique,
la présence de symptômes de premier rang de Schneider non
pathognomoniques oriente vers une schizophrénie.
Hallucinations auditives :
Elles peuvent être de plusieurs types, les voix entendues
peuvent
· répéter tout haut les pensées du
patient au moment où celui-ci les émet, juste après
qu'elles aient été émises, ou par anticipation, juste
avant qu'elles ne le soient;
· discuter avec le patient en parlant de lui à la
troisième personne;
· faire un commentaire sur le patient.
Intrusion dans les pensées :
Le patient croit que ses pensées sont sous le contrôle
d'un système externe, ou que d'autres participent à ses
pensées. Les types suivants d'intrusions dans les pensées sont
des symptômes de premier rang, le patient peut croire que
· des pensées extérieures
(étrangères) ont été insérées en lui
ou par un intermédiaire extérieur (intrusion dans la
pensée);
· ses pensées ont été
retirées de son esprit par un agent extérieur (vol de
pensées);
· ses pensées sont lues par d'autres comme si
elles leur étaient transmises (divinement de la pensée).
Émotions, impulsions et actions
forcées : Le patient a le sentiment que son libre arbitre
ne lui appartient plus et qu'un agent extérieur contrôle ses
· · émotions et pensées
(imposées);
· impulsions (forcées);
· actions (actes imposés).
Passivité : Le patient a
l'impression d'être le réceptacle passif de sensations somatiques
ou corporelles issues d'un agent extérieur.
Perception délirante :
Une perception réelle est suivie d'une interprétation
erronée et délirante de cette perception.
2. MODE DE SURVENUE DES EPISODES
a. Insidieux
Souvent de diagnostic difficile et retardé ; il
est évoqué devant des signes peu spécifiques
(16):
· Un désintérêt intellectuel, un
repli sur soi.
· Un tableau pseudo dépressif, avec une humeur
dépressive, une anesthésie affective.
· Un caractère qui change et qui inquiète
l'entourage.
· Des épisodes d'agressivité (auto ou
hétéro agressivité) inexplicables.
· Une vie marginale ; une consommation importante de
cannabis ; un élève jusqu'alors studieux qui ne fait plus
rien.
· Une bizarrerie des comportements comme des goûts
excessifs ou exclusifs pour certaines activités
(l'ésotérisme, la musique etc.).
· Des débuts pseudo-névrotiques avec des
phobies, des obsessions ou des préoccupations corporelles d'allure
hypocondriaque.
Devant ces situations qui n'ont aucune
spécificité, il sera recherché des signes plus
évocateurs tels que :
· Des expériences de
déréalisationoù le sujet a l'impression que son
entourage ou l'ambiance se modifient, et deviennent étranges et
inquiétants.
· Des expériences de
dépersonnalisation, certes fréquentes et banales à
l'adolescence, mais qui peuvent évoquer le diagnostic si elles sont
fréquentes ou intenses. Une impression d'étrangeté du
corps ou d'une partie du corps. C'est le classique «
signe du miroir » où le jeune
schizophrène s'examine avec anxiété pendant des
durées anormalement importantes.
· L'installation progressive d'un automatisme
mental, des hallucinations acoustico-verbales ou un
délire, sont évidemment beaucoup plus évocateurs
d'une entrée dans la schizophrénie.
b. Rapide ou brutal
La maladie peut ainsi se révéler par une
transformation rapide du caractère et des conduites. Le début
peut être une bouffée délirante. Il peut sembler
être secondaire à un événement de vie notable
(deuil, échec scolaire, rupture sentimentale, rupture avec les parents,
fugue, etc.) (6).
3. FORMES CLINIQUES
1. La schizophrénie
paranoïde
La schizophrénie paranoïde est certainement la
forme la plus fréquente. Elle se caractérise par la
prédominance des manifestations délirantes. Le délire
paranoïde, illogique, bizarre voire impénétrable, est
sous-tendu par des manifestations délirantes, hallucinatoires,
interprétatives ou intuitives avec différentes thématiques
et surtout d'une grande variété. Le syndrome d'automatisme mental
qui regroupe des manifestations diverses montrant les sentiments de
dépossession de l'intimité de la pensée est
caractéristique. Il est relativement rare dans son
intégralité mais il permet d'établir le diagnostic. Cette
symptomatologie paranoïde est associée à des manifestations
de désorganisation ou à une symptomatologie négative, qui
ne sont pas au-devant de la scène(6, 12, 13).
2. La schizophrénie
désorganisée
La schizophrénie désorganisée est
caractérisée par la présence au premier plan de troubles
de la pensée comme par exemple un discours confus et totalement
incohérent ainsique la présence de néologismes. Ceci est
associé à un comportement en inadéquation avec
unesituation donnée (une tristesse à un moment où la joie
devrait être présente ou inversement) (6, 13).
Hébéphrénie est l'un de type de
la forme désorganisée, débute en règle
générale insidieusement au cours ou au décours de
l'adolescence. Une personnalité pré morbide schizoïde est
parfois retrouvée. Les perturbations du fonctionnement intellectuel
ainsi que l'émoussement affectif avec retrait social sont au premier
plan. Le délire est pauvre ou parfois absent. Le pronostic
évolutif, malgré le traitement antipsychotique est souvent
défavorable et la désinsertion socioprofessionnelle
habituelle(6, 12, 13).
3. La schizophrénie
catatonique
La schizophrénie catatonique se définit par la
présence au premier plan demanifestations motrices :une catalepsie ou
perte momentanée de l'activité musculaire ; une
activité musculaire ou motrice excessive ou surexprimée ; un
négativisme extrême ou un mutisme ; une forme extrême
qui consiste en la répétition des paroles prononcées
(écholalie) ou la répétition des mouvements
(échopraxie) (6, 12, 13).
4. La schizophrénie
indifférenciée
La schizophrénie indifférenciée est la
forme qui regroupe le plus grand nombre de symptômes des
différentes formes de schizophrénie énoncées
précédemment. Elle associe donc des symptômes positifs, de
désorganisation ou de catatonie, sans qu'on retrouve de signes
prépondérants au premier plan. Il existe fréquemment une
association de symptômes, où aucun n'est présent d'une
façon prédominante en termes de temps au cours de
l'évolution(6).
5. Simple
Le tableau de schizophrénie est très peu
marqué, absence de délire, mais retentissement sur le
fonctionnement socioprofessionnel du sujet(12, 13).
6. Résiduelle
Forme de schizophrénie stabilisée dans laquelle
persistent des symptômes négatifs (émoussement affectif.)
mais où les symptômes positifs (délire) sont
atténués(12, 13).
4. DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS
Face à un état psychotique aigu, on
éliminera :
· D'abord une cause organique (neurologique ou
toxique) en associant aux recherches biochimiques(p.ex : Glycémie,
Ionogramme, NFS, TSH, Toxiques) et à l'examen clinique, un scanner
cérébral au moindre doute(6, 16) ;
· Trouble schizophréniforme : son
évolution est favorable en moins de six semaines ;
· Trouble psychotique bref qui évolue en
moins d'un mois (6, 16) ;
· Episode maniaque (manie délirante) qui
évolue en moins d'une semaine vers la régression(6,
16) ;
· Deuil pathologique et psychose puerpérale (cause
identifiée à l'histoire récente de la
maladie)(6).
Devant un tableau chronique (16):
· Trouble délirant : icile délire est
bien systématisé et il n'y a ni symptômes positifs ni une
désorganisation ;
· Trouble bipolaire : les épisodes thymiques
se ressemblent mais leurs antécédents et
évolutiondiffèrent de ceux de la schizophrénie ;
· Certains trouble de la personnalité tels que la
personnalité schizoïde (retrait social et froideur) et la
personnalité schizotypiques (idées non délirantes de
références, bizarrerie, et méfiance) mais ils ne sont pas
associés au délire, aux hallucinations, la désorganisation
et aux symptômesnégatifs.
VI. LA PRISE EN
CHARGE DE LA SCHIZOPHRENIE
Depuis le XVIIIème siècle, diverses
méthodes ont été envisagées dans le traitement des
maladies mentales, dont le traitement moral, ancêtre des
psychothérapies, techniques hydrothérapiques,
physiothérapie en passant par des techniques de médications
diverses. Dès que la maladie schizophrénique a été
identifiée en tant que telle, les premiers traitements
spécifiques sont apparus comme la cure de sommeil, la
convulsivothérapie, l'insulinothérapie (encore appelée
cure de Sakel). C'est en fait par la découverte par les chercheurs
français de l'effet des neuroleptiques sur la production
délirante, le mécanisme hallucinatoire et les troubles du
comportement, que l'ère des traitements des maladies mentales, et plus
particulièrement ceux de la schizophrénie a réellement
commencé. L'efficacité de cette thérapeutique
pharmacologique malgré les effets secondaires parfois très
invalidants, a permis une véritable révolution dans la prise en
charge des patients et a été à l'origine d'un
déplacement du pôle thérapeutique de l'hôpital vers
la communauté (12, 16).
Les nouvelles molécules qui associent une
efficacité identique sur la symptomatologie positive et surtout une
activité sur les symptômes négatives ainsi qu'une meilleure
tolérance sont maintenant mieux acceptées par les patients.
Parallèlement, les traitements psychothérapiques individuels ou
de groupe constituent un complément thérapeutique indispensable
pour le patient lui-même et/ou sa famille, tout en renforçant
l'alliance thérapeutique (9, 12).
Le diagnostic doit être posé le plus
précisément et le plus rapidement possible afin de limiter les
difficultés et les problèmes de compliance dans les traitements
qui seront instaurés par la suite. Le traitement doit être
initié lui aussi le plus tôt possible surtout s'il s'agit d'un
premier épisode psychotique, d'autant que le pronostic est contingent de
la précocité de la prise en charge. Par ailleurs, les rechutes
ouvrent le risque d'une réponse moindre aux réajustements
thérapeutiques (9, 12, 13).
Les retentissements multiples de cette pathologie, sur le
patient lui-même et son entourage incitent à intervenir tôt
et à poursuivre à long terme une prise en charge adaptée.
Les antipsychotiques qui permettent le traitement de l'accès aigu et
limitent, par la stabilisation obtenue, les rechutes, doivent être
maintenus au long cours. La qualité de l'observance reste le facteur
essentiel. Bref la prise en charge d'un patient schizophrène doit
être à long court et à triple dimension (biologique,
psychologique et social) (9, 12).
1. LES NEUROLEPTIQUES
Jusqu'à la découverte de l'effet neuroleptique
de la chlorpromazine par Delay et Deniker en 1952, la schizophrénie
connaissait pour seul traitement biologique les électrochocs et
l'hypoglycémie insulinique, la célèbre cure de
Sakel, à l'efficacité douteuse. S'ensuivit la
découverte de l'haloperidol inaugurant ainsi l'ère des
neuroleptiques dits classiques aptes à exercer une action
antipsychotique efficace auprès des patients schizophrènes. Ces
molécules s'avèreront malheureusement pourvues de nombreux effets
secondaires parmi lesquels les extrapyramidaux induits par un blocage excessif
des récepteurs dopaminergiques D2 : les dyskinésies aiguës
lors de l'installation du traitement, le syndrome parkinsonien dit aussi
parkinsonisme ou camisole chimique, l'akathisie et enfin les dyskinésies
tardives le plus souvent irréversibles (16, 23).
Afin de contrecarrer les effets extra-pyramidaux, l'ajout
d'anticholinergiques dits correcteurs était de mise. Malheureusement,
ceux-ci entraînaient une diminution de l'efficacité
antipsychotique, une altération des fonctions mnésiques et
l'induction, chez certains patients, d'une utilisation abusive et addictive. On
dispose actuellement des neuroleptiques de seconde génération,
une classe s'enrichissant progressivement jusqu'à constituer l'essentiel
de la stratégie thérapeutique actuelle pour traiter les patients
schizophrènes. Ils sont qualifiés d'atypiques de par la
rareté de leurs effets secondaires extra-pyramidaux. On observe ainsi
une meilleure compliance ainsi qu'une nette diminution du risque de
dyskinésie tardive (9, 12).
S'ils font preuve d'une efficacité égale aux
classiques sur les symptômes positifs, la supériorité de
leur efficacité sur les symptômes négatifs et sur les
troubles cognitifs paraît évidente. Si les neuroleptiques
représentent le traitement de fond incontournable de la
schizophrénie, d'autres molécules aussi font partie prenante de
la panoplie thérapeutique (9, 12, 23).
a. Neuroleptiques classiques de la
première génération
La disponibilité, depuis les années 1950, des
« neuroleptiques classiques » a révolutionné la prise
en charge et l'évolution de la psychose et plus particulièrement
de la schizophrénie en améliorant l'état clinique des
patients et en réduisant les taux de rechute. A partir de 1952, date de
la première utilisation thérapeutique de la chlorpromazine
(Largactil®), les neuroleptiques se sont rapidement diversifiés en
plusieurs familles (12). On retient (9,12):
ü Les phénothiazines, parmi lesquelles la
chlorpromazine, reconnue pour ses effet sédatifs et globalement
antipsychotiques.
ü Les butyrophénones, comme l'halopéridol,
neuroleptique polyvalent anti-hallucinatoire, anti-délirant et
sédatif puissant, le chef de file de la famille chimique.
Les molécules dites de première
génération entrainent lors de leur utilisation de nombreux effets
secondaires. A l'inverse, les molécules dites atypiques entrainent peu
ou pas d'effets secondaires neurologiques car elles possèdent une
activité anti serotoninergiques. L'utilisation des neuroleptiques
classiques tend actuellement à décroître, d'autant plus que
toutes les recommandations thérapeutiques internationales
récentes préconisent d'utiliser les antipsychotiques atypiques en
première intention. Néanmoins, les neuroleptiques classiques ne
doivent pas être totalement abandonnés puisque certains d'entre
eux présentent un intérêt dans le cadre de l'urgence
(neuroleptiques dits sédatifs) comme le Tercian® ou dans le cadre
du traitement d'entretien, surtout dans le cas d'une mauvaise observance
thérapeutique (neuroleptiques classiques à action
prolongée) comme l'Haldol Décanoas® (9, 12).
b. Les neuroleptiques de seconde
génération ou atypiques
L'ensemble des neuroleptiques partagent une même
propriété pharmacologique de base : `'l'antagonisme des
récepteurs dopaminergiques D2'' ; les antipsychotiques restent
à l'heure actuelle la pierre angulaire des stratégies
thérapeutiques de la schizophrénie. Globalement, les
neuroleptiques réduisent les symptômes dits positifs parmi
lesquels les hallucinations auditives et les idées délirantes,
les symptômes dits négatifs (le retrait, l'émoussement
affectif, l'apragmatisme) et les troubles cognitifs de la schizophrénie.
Incontestablement mieux tolérés sur le plan neurologique que ne
l'étaient la chlorpromazine et l'haloperidol, de nombreuses
études allèguent l'effet favorable sur les symptômes
thymiques se distinguant ainsi du risque dépressogène des
neuroleptiques classiques (23).
Chaque neuroleptique atypique présente un profil de
liaison particulier aux récepteurs cérébraux dont
découlent ses propriétés psychophysiologiques
(23). Selon le récepteur (12, 23):
· L'affinité pour les récepteurs D2 est
indispensable à l'action antipsychotique,
· L'affinité pour les 5-HT2a prévient les
effets secondaires extrapyramidaux.
· L'affinité pour les récepteurs
muscariniques est responsable de différents effets secondaires parmi
lesquels : constipation et troubles mnésiques.
· L'affinité pour les récepteurs
histaminiques entraîne la sédation parfois bénéfique
en cas d'agitation d'agressivité ou d'insomnie.
· L'affinité pour les récepteurs á1
provoque de l'hypotension orthostatique.
Aux doses thérapeutiques, ils se lient dans une
certaine mesure à ces récepteurs antagoniste Rcp Dopa D2. A
l'exception de l'amisulpride (Solian® 200 à 800 mg,
comprimés, solution) antagoniste D2-D3, tous les neuroleptiques
atypiques sont également de puissants antagonistes des récepteurs
sérotoninergiques post-synaptiques 5-HT2A. Cette propriété
a pour effet de réduire l'apparition des effets extra-pyramidaux. Les
neuroleptiques atypiques rendent ainsi la prescription d'anticholinergiques
inutile. Pluriréceptoriels, les neuroleptiques atypiques agissent
notamment comme agonistes partiels sur les récepteurs 5 HT1A leur
permettant d'exercer une action anxiolytique et antidépressive tout en
améliorant les capacités cognitives par l'augmentation de la mise
à disposition de la dopamine dans le cortex préfrontal
(23).
La schizophrénie, étant une affection chronique,
rend indispensable la continuité du traitement en vue de freiner la
perte de matière grise et l'aggravation des symptômes cognitifs
Les effets secondaires du traitement seront surveillés et les drogues
toxiques, dont le cannabis, qui sont d'importants facteurs de rechute seront
abolis (12, 23).
c. La variété de choix des
atypiques
L'olanzapine (Zyprexa® 5 à 40 mg,
césorodispersibles, amp. inj.), la clozapine et la
quetiapine (Seroquel® et Seroquel® XR 200 à 3.600 mg
comprimés à action prolongée): propriétés
sédatives (action anti-histaminique) ; sous forme injectable
intra-musculaire indispensable chez les patients en décompensation
psychotique sévère refusant de prendre leur traitement per
os ; Propriétés anxiolytiques importantes à la base
d'une bonne compliance(23).
La risperidone (Risperdal® 2 à 6 mg,
césorodispersibles, soluté ou Risperdal Consta® 25 à
75 mg/15 jours, ampoule injectable) forme à action prolongée ou
retard (Risperdal Consta®), à dose journalière constante et
moindre que per os, il diminue les effets secondaires, les rechutes et les
journées d'hospitalisation. Moins intrusive, cette forme retard ne peut
qu'améliorer la compliance du patient(12, 23).
Le sertindole (Serdolect® 4 à 20 mg,
comprimés), très proche de la risperidone, cette molécule
intéressante ne peut être prescrite qu'après un
échec antérieur de traitement par deux neuroleptiques
différents et avec une surveillance électrocardiographique
obligatoire (effet suspectée d'allonger l'espace QT à la dose
de24 mg/j) (12).
L'aripiprazole (Abilify® 5 à 30 mg),
comprimés, ampoule injectable) agoniste dopaminergique partiel, elle
exerce une activité dopaminergique dans les régions corticales
frontales où une diminution de la transmission dopaminergique est
responsable des troubles cognitifs typiques de la schizophrénie tandis
qu'elle fonctionne comme antagoniste, plus précisément comme
réducteur de la transmission dopaminergique dans le striatum
sous-cortical caractérisé par une transmission dopaminergique
augmentée dans cette affection ; faiblement anti-histaminergique,
elle se profile avantageusement lors du processus de resocialisation(
23).
La clozapine (Leponex® 100 à 600 mg,
comprimés) indiquée seule ou en association dans toutes les
formes de schizophrénie résistante. Elle fait ainsi office de
dernier recours(12).
Une bonne connaissance du profil d'activité de chaque
produit permet une adaptation optimale à la symptomatologie ou à
l'évolution particulière de chaque patient(12, 23).
d. L'association de plusieurs
antipsychotiques
La monothérapie est recommandée par tous les
experts. Bien documentée dans la littérature, elle reste rare en
pratique. La polymédication antipsychotique ne s'applique
évidemment qu'aux cas prouvés résistants à la
monothérapie(12).
e. Objectif du traitement:
La rémission des symptômes, la réduction
de la fréquence et de la sévérité des
épisodes aigus, le maintien d'une adaptation socioprofessionnelle et la
réadaptation, et la limitation des évolutions
déficitaires(36).
f. Principes du traitement:
Dans les formes positives les neuroleptiques anti-productifs
et sédatifs en association sont utilisés d'emblée à
une posologie élevée comme traitement d'attaque ;
p.ex : Halopéridol ou Haldol ® :15-30 mg/j per os ou en IM. ou
Rispéridone ou Risperidal ® 4-8mg/j per os en une seule prise
vespérale. Dans les formes déficitaires, les neuroleptiques dits
« désinhibiteurs » sont théoriquement indiqués.
On procédera à une monothérapie à doses
progressives et modérées ; p.ex : Amisulpride
(SOLIAN®) 50 à 400mg/j, en deux prises quotidiennes. HALDOL®
ou RISPERDAL® peuvent aussi être utilisés à des
faibles doses (5 à 15mg pour l'HALDOL® et 2 à 4mg pour le
RISPERDAL®).Dans les formes ayant résisté à plusieurs
traitements neuroleptiques successifs il est possible d'utiliser la clozapine
(LEPONEX®).Pour le traitement d'entretien : le choix du relais par un NLP
à action prolongée peut être proposé au patient en
cas de faible observance thérapeutique. L'intervalle des injections est
généralement de quatre semaines(36).
Pour la correction des effets secondaires : les
Antiparkinsoniens comme le trihexyphenidyle (ARTANE®) 2-5mg/j et les
Anti cholinergiques comme la tropatepine (LEPTICUR®) 10-30mg/j peuvent
être utilisés en présence d'effets secondaires
significatifs(36).
g. Durée du traitement
La schizophrénie est une maladie chronique et les
antipsychotiques réduisent le risque de rechute ; ils doivent donc
être administrés au long cours. Chez des malades qui sont en
rémission de leur épisode aigu, le fait de continuer la
thérapie à long terme permet une réduction
considérable de la fréquence et de l'intensité des
possibles épisodes aigus futurs(23).
L'arrêt des antipsychotiques, souvent par mauvaise
observance ou mauvaise adhérence, est la principale cause de rechute
d'une schizophrénie ; l'observance thérapeutique peut
être facilitée par l'emploi des préparations à
action prolongée ou à libération prolongée (une
administration unique tout les 15 à 30 jours). L'arrêt d'un
traitement antipsychotique sera toujours progressif et se déroulera sous
surveillance médicale avec un plan d'urgence préétabli,
également remis aussi aux proches(23).
2. LES PSYCHOTROPES ASSOCIES
a. Les benzodiazépines (BZD)
Elles diminuent l'anxiété et améliorent
le sommeil. Elles sont également utiles dans les états
catatoniques où l'administration trop rapide d'un neuroleptique pourrait
favoriser l'installation d'un syndrome malin. Elles sont parfois
nécessaires en association avec des neuroleptiques sédatifs chez
les patients agités en décompensation aiguë. La prescription
de BZD chez les patients présentant une problématique d'abus ou
de dépendance (alcool, cannabis, etc.) doit être
évitée(23).
b. Les antidépresseurs
Les inhibiteurs spécifiques de la recapture de la
sérotonine ou SSRI (citalopram, paroxetine, fluvoxamine) peuvent
être prescrits lors des épisodes dépressifs à doses
modérées(23).
3. PRISE EN CHARGE NON
MEDICAMENTEUSE
a. Psychothérapies
comportementales et sociales
Compte tenu du rôle joué par les facteurs
environnementaux dans l'évolution des troubles, tous les auteurs
s'accordent sur l'importance des interventions psychothérapeutiques
comportementales et/ou psychosociales. Même après la disparition
des symptômes psychotiques, des difficultés de communication avec
les autres, une motivation réduite, des difficultés dans la
réalisation de taches ou des projets simples persistent. Les
interventions psychosociales basées sur des programmes de
réhabilitation ou un travail en psychothérapie, sur l'information
et l'éducation de l'entourage, peuvent alors beaucoup aider(28,
29).
Il faut néanmoins souligner que la
psychothérapie ou les interventions psychosociales ne sont pas une
alternative au traitement pharmacologique mais des prises en charge
complémentaires très utiles (47).
b. Programme de réhabilitation
Le terme définit une série très large
d'interventions non strictement médicales. Ce sont des programmes de
formation et d'éducation au niveau social et celui du travail, visant
à apprendre au patient à mieux se gérer ; par exemple
mieux utiliser les moyens de transport ou exécuter des taches ou des
petits travaux utiles pour la collectivité(28).
L'objectif est de permettre au malade de mieux
s'insérer dans la collectivité, en dehors du contexte des
institutions de soins, et qu'il devienne graduellement socialement actif.Un
reclassement professionnel ou l'obtention d'un statut de travail
handicapé peuvent être recommandés(28).
c. Psychoéducation familiale
Il est très utile pour les membres de la famille de
suivre des cours de psychoéducation pour mieux apprendre et comprendre
la nature de la maladie et la meilleure stratégie sur la façon de
se comporter avec le malade (47). S'ils sont informés et
attentifs, l'entourage, qu'il s'agisse de la famille, des amis voire même
des relations professionnelles du patient peuvent identifier beaucoup mieux que
le malade lui-même, les signes prémoniteurs d'une rechute et
emmener le patient à consulter avant la survenue d'un épisode
aigu (38). La famille doit aussi veiller à ce que le malade
prenne régulièrement ses médicaments. La famille et les
amis doivent soutenir le malade dans ses efforts et l'encourager à
participer aux programmes de réhabilitation en soulignant positivement
tout progrès (18, 28).
d. Groupes d'aide
Ces groupes peuvent avoir un effet de soutien non
négligeable et aussi un effet thérapeutique puisque les
participants se fournissent une entraide mutuelle continue. Ils sont l'effet
positif de déstigmatiser la maladie et réduisent la peur et
l'angoisse éprouvées face à une situation que l'on
comprend mal ou pas du tout. Généralement ces groupes sont
rattachés à des associations de patients (18,38).
e. Groupe d'ergothérapie
C'est le fait d'occuper les malades par des travaux manuels
simples. Le travail est envisagé comme un moyen d'occuper l'esprit du
malade, distrayant ainsi de ses pensées morbides (47).
f. Groupes d'expression artistique
Ces groupes situent l'expression artistique comme un mode
privilégié pour aborder la pathologie, dispositif de soins global
afin d'aider des patients gravement atteints à surmonter
leurs difficultés (47), il peut s'agir de :
ü Musicothérapie : son objectif est d'aider
les maladies à développer des relations et à
résoudre des problèmes qu'ils peuvent ne pas être en mesure
d'exprimer uniquement avec la parole (32).
ü Art-therapie : elle permet au patient d'explorer
son univers intérieur de manière rassurante par le biais d'une
relation thérapeutique et l'utilisation de matériels artistiques
(44).
g. L'utilisation des
électrochocs : la sismothérapie
La schizophrénie n'est pas une indication de
première intention des électroconvulsions (ECT). L'utilisation
des électrochocs peut toutefois être associée aux
antipsychotiques en deuxième intention dans certaines formes cliniques
où elle peut potentialiser l'action des antipsychotiques (trouble
schizo-affectif, épisode catatonique, forme paranoïde
sévère avec risque vital, épisode aigu résistant
aux médicaments). Elle n'est indiquée qu'en phase active aigue et
grave (28, 29).
VII. EVOLUTION ET PRONOSTIC
L'évolution de la schizophrénie est très
variable. La maladie débute généralement à
l'adolescence chez un sujet qui n'avait montré aucun trouble
jusque-là(29). La maladie évolue avec
(13):
· des périodes de perturbation où les
symptômes sont nombreux et intenses,
· et des périodes où les symptômes
sont soit absents soit présents mais mineurs.
Les périodes de déstabilisation sont souvent
provoquées par l'arrêt du traitement, mais les
évènements stressants de la vie peuvent aussi contribuer à
des rechutes. L'hospitalisation n'est cependant pas systématiquement
nécessaire. L'évolution est meilleure en cas de traitement
régulier. Par ailleurs, les symptômes sont différents d'un
patient à l'autre et peuvent changer au cours du temps chez un
même patient. Quatre aspects évolutifs particuliers de la maladie
sont décrits dans la littérature actuelle : les accès
délirant aigus répétés ; la baisse du
dynamisme ; les difficultés pour organiser ses idées ;
le retrait affectif : isolement, solitude(12, 13, 16).
Les accès délirants aigus surviennent presque
toujours après l'arrêt des traitements par neuroleptiques : c'est
la rechute. Les signes sont souvent les mêmes pour un même patient
lors des différents accès. Les premiers symptômes de la
rechute sont repérés : souvent par la famille, l'entourage ou les
soignants ; rarement par le patient « déjà dans
l'accès ». La reprise du traitement par neuroleptiques permet un
contrôle de l'accès. Une hospitalisation est parfois
nécessaire. Il faut savoir que les rechutes peuvent se manifester dans
les semaines voire parfois plusieurs mois après l'arrêt du
traitement. Les évènements de vie peuvent également
favoriser ou précipiter une rechute, d'autant qu'il s'agit
d'évènements dits de perte sociale : mariage d'un enfant,
décès d'un conjoint, ou d'un proche, mort d'un animal domestique,
retraite, mise en invalidité, perte d'un emploi, incorporation au
service national, etc. leur impact, quand ils existent, est habituellement
assez rapide, de l'ordre de trois semaines. Cette rechute et ses
conséquences peuvent être évitées dans la
majorité des cas par la prise régulière du traitement, ce
qui justifie parfois de privilégier une forme galénique à
action prolongée pour améliorer
l'observance(12,13).
Dans la DSM IV, est dit en rémission un sujet
(traité ou non) ayant des « antécédents de
schizophrénie mais ne présentant actuellement plus aucun signe de
la maladie ». La notionde rémission concerne ici
l'évolution de la maladie schizophrénique.La rémission
complète est décrite comme un « retour complet au
fonctionnement prémorbide » et il est précisé
que cette évolution est inhabituelle. Gardons cependant à
l'esprit que la guérison est quasi inexistante en ce qui concerne la
schizophrénie(6, 12).
Le suicide est un problème majeur de santé
publique, son taux chez les patients schizophrènes est dix fois plus
élevé que dans la population générale. Dans un
pourcentage important, le suicide a lieu après l'expérience aigue
; il résulte alors du vécu douloureux qu'engendre la maladie. La
majorité des suicides a lieu au cours d'une période de
vulnérabilité représentée par les premières
années d'évolution de la maladie. Les principaux facteurs de
risque sont soit traits favorisants (homme jeune, caucasien, souffrant d'une
forme schizo-affective ou paranoïde d'évolution chronique,
présentant des antécédents personnels et familiaux de
conduites suicidaires), soit psycho-dépendants (isolement social,
altération globale du fonctionnement, dépression et
désespoir, conduites adductives, effets secondaires des neuroleptiques).
Encore une fois ce fait souligne la nécessité des soins et du
suivi du patient(6, 12, 13).
3 CHAPITRE III : MATERIELS ET METHODE
I. CADRE DE RECHERCHE
Notre étude a été réalisée
au centre neuropsychiatrique Joseph-Guislain Frères de la
charité, CNPJG en sigle ; il est situé sur la route
Likasi, au quartier Jolie Site, dans la commune annexe de la ville de
Lubumbashi. Ce centre a deux pavillons (un pavillon homme et un pavillon femme)
pour l'hospitalisation des patients atteints de pathologies
neuropsychiatriques.
II. TYPE ET PERIODE
D'ETUDE
Nous avons mené une étude rétrospective,
de type descriptive transversale ; nous avons fait recours aux dossiers
médicaux despatients hospitalisés au CNPJG sur une
période allant du 1er janvier 2012 au 31 décembre
2014.
III. POPULATION D'ETUDE ET SELECTION DES PATIENTS
La population d'étude a été
constituée des patients ayant été prise en charges au
CNPJG durant la période susmentionnée.
1. Critère d'inclusion
Etaient inclus, dans la présenteétude, les
patients répondant aux critères suivants :
· Avoir eu un diagnostic de la schizophrénie, ou
une de ses formes cliniques (Selon le DSM VI TR) à l'admission ou au
cours de l'évolution ;
· Avoir été hospitalisé au CNPJG
pendant la période d'étude ;
· Avoir un dossier médical aux services des
archives du CNPJG.
2. Critère d'exclusion
· Patients avec des symptômes de la
schizophrénie secondaires à un trouble organique ou à
l'ingestion d'une substance psychoactives ;
· Les malades schizophrènes suivis en
externe ;
· Ceux dont la première hospitalisation ne se
situe pas dans la période couverte par l'étude.
· Patients avec dossier
médicalinexploitable ;
IV. MATERIELS
UTILISES
Nous avons utilisé pour l'élaboration de ce
travail : les stylos, les papiers duplicateurs, la latte, l'ordinateur.
V. COLLECTES-ANALYSES DES DONNEES ET
PRESENTATION DES RESULTATS
Les données ont été collectées
sur base des registres et dossiers médicaux présents au service
d'archives du Centre Neuropsychiatrique Joseph-Guislain et recueillis sur une
fiche de récolte des données, préalablement
établie, dont le modèle se trouve en annexe.Les données
recueillies sur des fiches ont été ensuite saisies et
stockées sur ordinateur avec le logicielMicrosoft Excel 2010 et
analysées avec le logiciel EPI. INFO 7.1.0.6 de 2012.
Les données quantitatives ont été
présentées sous formes de proportion (pourcentage) et les
variables continues sous forme de moyenne et écart-type. Le calcul de la
valeur p a été retenu comme test statistique pour la comparaison
des résultats (différence statistique si p< 0,05). Les
résultats sont représentés sous forme de textes, tableaux
et figures (Diagramme de vaine et histogramme).
IV. PARAMETRES
D'ETUDES
1. Identité
· Age
· Sexe
· Etat civil : célibataire, marié,
divorcé, veuf
· Profession
· Commune
· Niveau d'études : nul, primaire, secondaire
, supérieur
2. Antécédents
BIOGRAPHIE
· Période périnatale
· Scolarité
· Enfance
· Caractère
· Tempérament
· Religion
· Nombre d'enfants dans la famille (quantième)
· STUPEFIANTS : Type, quantité, horaire de
consommation
· Affection médicochirurgicale : HTA,
Diabète, Trauma Cranio-Encéphalique, Autre
NEUROPSYCHIATRIQUE PERSONNELS
· Type
· Durée
· Traitement
· Evolution
NEUROPSYCHIATRIQUES HEREDOFAMILIAUX
· Type
· Age
· Parenté : Père, Mère,
Frère, Soeur
· Traitement
· Evolution
NEUROPSYCHIATRIQUES COLLATERAUX :
· Type
· Age
· Parenté : Tante, Oncle, Cousine, Cousine
· Traitement
· Evolution
3. Eléments cliniques
· Plaintes (PATIENT /ENTOURAGE)
· Mode d'installation : Insidieux, Brutal
· Circonstance
· Prise en charge pré admission :
Prières, tradipraticien, guérisseur, automédication,
médical (où et quoi)
OBSERVATION PSYCHIATRIQUE
Attitude et présentation
· Constitution
· Tenue corporelle et vestimentaire
· Activité gestuelle
· Mimique
· Contact
· Flux verbal
Syndrome psychiatrique
· Humeur
· Psychomotricité
· Sphère intellectuelle
Production mentale pathologique
· Thème
· Mécanisme
· Systématisation
· Réaction
4. Diagnostics
· Axe 1 : Trouble clinique
· Axe 2 : Trouble de personnalité et retard
mental
· Axe 3 : Affections médicale
générale
· Axe 4 : Problèmes psychosociaux et
environnementaux
· Axe 5 : Evaluation globale fonctionnelle
5. Prise en charge
MEDICAMENTEUSE
· Molécule
· Classe
· Dose
· Durée
NON MEDICAMENTEUSE
· Psychothérapie : de soutien,
ergothérapie, psychoéducation familiale, groupes d'aide
· Musicothérapie
· Art-thérapie Programme de
réhabilitation
· Sismothérapie
6. Evolution
· Intra hospitalière
· Durée de séjour
· Extrahospitalière
Certains paramètres ci-hauts cités n'ont pas
été analysés par manque de données suffisantes
pouvant êtreinterprétées.
V. DIFFICULTES RENCOTREES
La longue attente pour obtenir l'autorisation de recherche au
CNPJG et la présence de certains dossiers incomplètement
remplis, peuvent être citées ici comme principales
difficultés rencontrées dans le déroulement de notre
recherche.
4 CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS
I. DONNEES SOCIO-EPIDEMIOLOGIQUES
e. I.1. LA FREQUENCE INTRAHOSPITALIERE
Nous avons recensé au terme de notre étude,
étalée sur la période allant du 1er janvier
2012 au 31 décembre 2014, 1857 cas admis au Centre Neuropsychiatrique
Joseph-Guislain dont 69 cas de schizophrénies, soit une
prévalence hospitalière de 3,72 %.
Figure I : Prévalence intra hospitalière
de la schizophrénie
f. I.2. REPARTITION SELON L'AGE DES
PATIENTS
Tableau I : Répartition selon de
l'âge des patients
Classe d'âge (année)
|
Effectif
|
Fréquence (%)
|
[11 - 20]
|
4
|
6,06
|
[21 - 30]
|
31
|
46,97
|
[31 - 40]
|
16
|
24,24
|
[41 - 50]
|
14
|
21,21
|
[51 - 60]
|
1
|
1,52
|
Total
|
66
|
100
|
Nous avons noté une prédominance de la tranche
d'âge comprise entre 21 et 30 ans (46,97 %) ; l'âge moyena
été de 31 ans (#177;7 ans).
g. I.3.DISTRIBUTION DES CAS EN FONCTION
DU SEXE
Figure 2 : Répartition selon le sexe
La figure ci-haut montre que le sexe masculin a
prédominé avec une fréquence de 72 % (contre 27,74 % pour
le sexe féminin) soit un sex-ratio de 2,63 hommes pour une femme.
h. I.4. REPARTITION DES PATIENTS EN
FONCTION DE L'ETAT CIVIL
Tableau II : Répartition en fonction de
l'état civil
Etat Civil
|
Effectif
|
Fréquence (%)
|
Célibataire
|
37
|
53,62
|
Marié(e)
|
9
|
13,05
|
Divorcé
|
12
|
17,39
|
Veuf (ve)
|
2
|
2,9
|
Non déterminé
|
9
|
13,04
|
Total
|
69
|
100
|
Ce tableau montre que lescélibatairesont
été les plus concernésdans notre étude (53,62
%).
i. I.5. DISTRIBUTION DES PATIENTS SELON
LE LIEU DE RESIDENCE
Figure III : Répartition en fonction du lieu
de résidence
On a noté que la commune de Lubumbashi avait eu la
fréquence la plus élevé (24,64 %) suivie de la commune de
Kampemba (21,74 %).
j. I.6. NIVEAU D'ETUDES DES PATIENTS
Tableau III : Niveau d'études de
patients
Niveau d'études
|
Effectif
|
Fréquence (%)
|
Nul
|
5
|
7,25
|
Primaire
|
23
|
33,33
|
Secondaire
|
21
|
30,44
|
Supérieur
|
7
|
10,14
|
Non déterminé
|
13
|
18,84
|
Total
|
69
|
100
|
Le niveau d'études primaire et secondaire ont
été les plus retrouvés dans notre étude avec
respectivement 33,33 % et 30,44% de cas.
k. I.7. REPARITION SELON LA PROFESSION
DES PATIENTS
Tableau IV : Répartition selon la profession
des patients
Profession
|
Effectif
|
Fréquence (%)
|
Aucune
|
37
|
53,62
|
Libérale
|
15
|
21,74
|
Fonctionnaire
|
3
|
4,35
|
Elève/Etudiant
|
3
|
4,35
|
Non déterminée
|
11
|
15,94
|
Total
|
69
|
100
|
La majorité de patients n'avaient aucune
profession(53,62 %).
II. LES
ANTECEDENTS
l. II.1. ANTECEDENTDUCHOC EMOTIONEL A
L'ENFANCE
Tableau V : Choc émotionnel à
l'enfance
Choc émotionnel
|
|
Effectif
|
|
|
Fréquence (%)
|
Oui
|
|
24
|
|
|
34,78
|
|
Types
|
|
N
|
%
|
|
|
Décès d'un ou des parent(s)
|
|
16
|
66,67
|
|
|
Viol
|
|
2
|
8,33
|
|
|
Divorce/Séparation de parents
|
|
5
|
20,83
|
|
|
Non déterminé
|
|
1
|
4,17
|
|
|
Total
|
|
24
|
100
|
|
Non
|
|
31
|
|
|
44,93
|
Non signalé
|
|
14
|
|
|
20,29
|
Total
|
|
69
|
|
|
100
|
Chez certains patients (44,93 %) un antécédent
du choc émotionnel à l'enfanceest retrouvé et dont le
type a été le décès d'un ou de deux parents (66,67
%).
m. II.2. REPARTITION EN FONCTION DES
ANTECEDENTS HEREDO-FAMILIAUX
Tableau VI : Antécédents psychiatriques
hérédofamiliaux
Hérédofamilial
|
|
Effectif
|
|
|
Fréquence (%)
|
Oui
|
|
39
|
|
|
56,52
|
|
Lien
|
|
N
|
%
|
|
|
Parent
|
|
11
|
28,21
|
|
|
Frère/Soeur
|
|
16
|
41,02
|
|
|
Oncle/Tante
|
|
7
|
17,95
|
|
|
Cousin/Cousine
|
|
4
|
10,26
|
|
|
Non déterminé
|
|
1
|
2,56
|
|
|
Total
|
|
39
|
100
|
|
Non
|
|
30
|
|
|
43,48
|
Total
|
|
69
|
|
|
100
|
Chez la majorité de patients (56, 52 %) un
antécédent psychiatrique, du type chronique, est retrouvée
et a concerné souvent le frère et/ou la soeur du patient (41,02
%) et le père et /ou de la mère (28,21 %) soit un
apparenté du premier degré dans 69,23 %.
n. II.3. DISTRIBUTION SELON L'USAGE DE
SUBSTANCES PSYCHOACTIVES
Tableau VII : Usage des substances
psychoactives
Consommation
|
|
Effectif
|
|
|
Fréquence (%)
|
OUI
|
|
39
|
|
|
56,52
|
|
Types
|
|
N
|
%
|
|
|
Alcool
|
|
32
|
82,61
|
|
|
Tabac
|
|
30
|
76,92
|
|
|
Chanvre
|
|
22
|
56,41
|
|
NON
|
|
23
|
|
|
33,33
|
Non déterminée
|
|
7
|
|
|
10,15
|
Total
|
|
69
|
|
|
100
|
La majorité de patients souffrant de la
schizophrénie avaient été de consommateurd'une ou de
plusieurs substances psychoaddictives (56,52 %); et l'alcool a constitué
la substance la plus consommé(82,61 %); notons que la quantité,
la fréquence et horaire de consommation de ces substances n'ont pas
été bien déterminés.
III. ELEMENTS CLINIQUES
o. III.1. PRESENTATION DES PLAINTES DE
L'ENTOURAGE
Tableau VIII : Plaintes de l'entourage
Types
|
Effectif
|
|
|
|
Fréquence (%)
|
|
|
Plaintes
|
N
|
%
|
|
Positifs
|
61
|
|
|
|
80,41
|
|
|
Agressivité
|
29
|
47,54
|
|
|
|
Agitation
|
12
|
19,67
|
|
|
|
Logorrhée
|
5
|
8,20
|
|
|
|
Prière incessante
|
6
|
9,83
|
|
|
|
Propos incohérent
|
24
|
39,34
|
|
Négatifs
|
38
|
|
|
|
55,07
|
|
|
Fuite
|
4
|
10,52
|
|
|
|
Phobie sociale
|
1
|
2,63
|
|
|
|
Refus de parler
|
13
|
34,21
|
|
|
|
Replis sur soi
|
14
|
36,84
|
|
|
|
Attitude figée
|
19
|
50
|
|
Désorganisations
|
26
|
|
|
|
37,68
|
|
|
Automutilation
|
5
|
19,23
|
|
|
|
Déambulation
|
22
|
84,61
|
|
|
|
Déshabillage
|
13
|
50
|
|
|
|
Mange les ordures
|
9
|
31,61
|
|
|
|
Collectionnisme
|
19
|
73,08
|
|
|
|
Rire immotivé
|
11
|
42,31
|
|
|
|
Saleté
|
4
|
15,38
|
|
|
|
Selles/Pipi
|
9
|
31,61
|
|
|
|
Tentative de suicide
|
9
|
31,61
|
|
Les patients ont souvent présenté des
symptômes « positifs »
(80,41 %), et il s'agissait souvent de
« l'agressivité » (47,54 %) et des propos
incohérents (39,34 %);
p. III.2. OBSERVATION PSYCHIATRIQUE
Tableau IX : Psychomotricité et humeur
|
|
Accrue
|
Réduite
|
Instable
|
Autres
|
|
Normal
|
Total
|
Psychomotricité
|
|
|
|
|
Non déterminé
|
|
|
|
|
n
|
18
|
21
|
2
|
21
|
|
7
|
69
|
|
%
|
26,09
|
30,44
|
2,9
|
30,43
|
|
10,14
|
100
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Humeur
|
|
|
|
|
Non déterminé
|
Anxieuse
|
|
|
|
n
|
8
|
29
|
23
|
1
|
6
|
2
|
69
|
|
%
|
11,6
|
42,03
|
33,33
|
2,89
|
8,7
|
1,45
|
100
|
On a noté un état d'inhibition psychomotrice
chez la plupart des patients (30,44 %) avec une humeur souvent réduite
(42,03 %).
Tableau X: Eléments du délire
Délire
|
|
|
Effectif
|
Fréquence (%)
|
Oui
|
|
|
34
|
49,28
|
|
Thème
|
|
|
|
|
|
Mystico-religieux
|
9
|
26,47
|
|
|
Persécutif
|
14
|
41,18
|
|
|
Polymorphe
|
3
|
8,82
|
|
|
Non déterminé
|
8
|
23,53
|
|
Mécanisme
|
|
|
|
|
|
Hallucinations
|
20
|
58,82
|
|
|
Imagination
|
7
|
20,59
|
|
|
Interprétation
|
2
|
5,88
|
|
|
Non déterminée
|
5
|
14,71
|
|
Systématisation
|
|
|
|
|
|
Non
|
13
|
38,24
|
|
|
Mal
|
3
|
8,82
|
|
|
Oui
|
4
|
11,76
|
|
|
Non déterminée
|
14
|
41,18
|
|
Réaction
|
|
|
|
|
|
Agressivité
|
9
|
26,47
|
|
|
Chant
|
2
|
5,88
|
|
|
Pleurs
|
4
|
11,77
|
|
|
Prières
|
4
|
11,77
|
|
|
Retrait
|
3
|
8,82
|
|
|
Non déterminée
|
12
|
35,29
|
|
Total
|
|
34
|
49,28
|
Non
|
|
|
35
|
50,72
|
Total
|
|
|
69
|
100
|
On a noté que certains patients ont
présenté le délire (49,28 %), avec souvent comme
thème la « persécution » (41,18 %), comme
mécanisme « l'hallucination : visuelles, auditives,
visio-auditives» (58,22 %); il a été souvent non
systématisé (38,24 %) ; etla réaction face au
délire a été souvent l'agressivité(26,47 %);
q. III.3. FORMES CLINIQUES
DIAGNOSTIQUEES PAR LE CLINICIEN
Tableau XI : Formes cliniques de la
schizophrénie
Type de Schizophrénie
|
Effectif
|
Fréquence (%)
|
Catatonie
|
1
|
1,45
|
Désorganisée
(hébéphrénie)
|
21
|
30,44
|
Hébéphrèno-catatonie
|
7
|
10,14
|
Paranoïde
|
12
|
17,39
|
Résiduelle
|
1
|
1,45
|
Non déterminée
|
26
|
37,68
|
Total
|
69
|
100
|
La forme « désorganisée » a
été la plus retrouvée (30,44 %), suivie de la forme
« paranoïde » (17,39 %) ; on note que la forme
clinique n'avait pas été déterminée dans 37,68
%.
IV. PRISE EN CHARGE
ET EVOLUTION
r. IV.1. PRISE EN CHARGE AVANT
L'ADMISSION
Tableau XII : Lieu et types de prise en charge avant
admission
Types
|
Effectif
|
|
|
|
Fréquence (%)
|
Médical
|
33
|
|
|
|
47,83
|
|
|
Centre de santé
|
19
|
57,58
|
|
|
|
Poly-Cliniques/Hopital
|
14
|
42,42
|
|
Phyto-traditionnelle
|
6
|
|
|
|
8,69
|
|
|
Sirop
|
1
|
16,67
|
|
|
|
Pommades
|
1
|
16,67
|
|
|
|
Escarrifications
|
2
|
33,33
|
|
|
|
Cendres
|
2
|
33,33
|
|
Exorcisme
|
19
|
|
|
|
27,54
|
|
|
Eglise
|
13
|
68,42
|
|
|
|
Feticheur
|
6
|
31,58
|
|
Aucun
|
11
|
|
|
|
15,94
|
Total
|
69
|
|
|
|
100
|
Les patientsont été d'abordamenés
à une formation médicale avant leur admission au CNPJG
(47,83) ; il s'agitsouvent d'un centre de santé (57,58 %).
s. IV.2. PRISE EN CHARGE
HOSPITALIERE
Tableau XIII : Types de prises en charge
Prise en charge
|
Effectif
|
Fréquence (%)
|
Médicamenteuse
|
69
|
100
|
Psychothérapie
|
4
|
5,8
|
Tous les patients ont bénéficié d'une
prise en charge médicamenteuse mais seulement 5,8 % ont
bénéficié d'une psychothérapie
(psychothérapie de soutien).
Tableau XIV : Les antipsychotiques
reçus
NEUROLEPTIQUES
|
|
|
|
Classe
|
Molécule
|
Fréquence
|
Fréquence (%)
|
Butyrophénones
|
|
|
|
|
Haloperidol
|
55
|
79,71
|
|
Pimpaperon (Dipiperon)
|
6
|
8,7
|
Phénothiazines
|
|
|
|
|
Chlorpromazine (Largactil)
|
37
|
53,62
|
|
Lévomépromazine (Nozinan)
|
44
|
63,77
|
Benzamide
|
|
|
|
|
Sulpiride (Dogmatil)
|
3
|
4,35
|
Les neuroleptiques classiques qui ont été les
plus utilisés sont les butyrophénones avec Halopéridol
utilisé dans 79,71%.
Tableau XV : Effets secondaires des
neuroleptiques
Présence
|
Effectif
|
|
|
|
Effectif
|
Fréquence (%)
|
Oui
|
39
|
|
|
|
39
|
56,52
|
|
|
Types
|
n
|
%
|
|
|
|
|
Muqueuse sèche
|
27
|
69,23
|
|
|
|
|
Constipation
|
10
|
25,64
|
|
|
|
|
Tremblement
|
1
|
2,56
|
|
|
|
|
Dyskinésies
|
1
|
2,56
|
|
|
Non
|
30
|
|
|
|
30
|
44,48
|
Total
|
69
|
|
|
|
|
100
|
La majorité de nos patients ont présentés
des effets secondaires dus aux neuroleptiques (56,52 %) ; le signe le plus
retrouvé a été la sècheresse des muqueuses (bouche,
conjonctives) ; ces effets ont été traité avec un
anticholinergique (Artane ®).
t. IV.3. DUREE DU SEJOUR HOSPITALIER
Tableau XVI : Durée du séjour
hospitalier en fonction de la forme clinique (en jour)
Types
|
|
|
|
|
|
Total
|
|
Catatonie
|
Désorganisé
|
Hébéphrèno catatonie
|
Paranoïde
|
Résiduelle
|
|
|
%
|
%
|
%
|
%
|
%
|
%
|
=10
|
|
|
2,56
|
10,25
|
|
12,82
|
[11 - 20]
|
|
|
5.13
|
15,38
|
|
20,51
|
[21 - 30]
|
|
23,08
|
2,56
|
7,7
|
|
33,33
|
[31 - 40]
|
|
7,7
|
|
|
|
7,7
|
[41 - 50]
|
|
10,25
|
|
|
|
10,25
|
[51 - 60]
|
|
2,56
|
2,56
|
|
|
5,13
|
[61 - 70]
|
2,56
|
|
2,56
|
|
|
5,13
|
=71
|
|
2,56
|
|
|
2,56
|
5,13
|
Total
|
|
|
|
|
|
100
|
La durée du séjour hospitalier au cours de notre
étude a été de 33,12 jours (#177;29,38) ; la
durée la plus courte a été retrouvée dans la forme
paranoïde (=10 jours) et la durée du
séjour la plus longue dans la forme désorganisée et la
forme résiduelle (=71 jours).
u. IV.4. CONSULTATIONS DU CONTROLE
Tableau XVII : Consultations du
contrôle
Contrôle
|
|
Effectif
|
|
|
Fréquence (%)
|
Oui
|
|
39
|
|
|
56,52
|
Non
|
|
30
|
|
|
43,48
|
Total
|
|
69
|
|
|
100
|
Dans 56,52 % de cas les patients sont venus aux consultations
du contrôle après l'hospitalisation.
5 CHAPITRE V : DISCUSSION
Nous avons mené une étude rétrospective,
descriptive transversale, portant sur les aspects
épidémiologiques et thérapeutiques de la
schizophrénie à Lubumbashi ; notre recherche a
été menée au Centre Neuropsychiatrique Joseph Guislain
(CNPJG) et elle s'étendue sur une période allant du 01 janvier
2012 au 31 décembre 2014. Certains éléments du protocole
n'ont pas fait objet d'analyse et de discussion par manque de données
suffisantes ; voici ce que nous avons trouvé :
Au cours de notre étude, nous avons recensé 1857
cas admis au Centre Neuropsychiatrique Joseph-Guislain (CNPJG) dont 69 cas de
la schizophrénie, soit une prévalence hospitalière de 3,72
% (figure I). KAPOUNE K. (Burkina-Faso) et TOGNON F. (Benin), cités par
O. DIN, ont observé respectivement 4,45 % et 4,5 % de prévalence
hospitalière (36); tandis que Schneider (hôpital
Ravenel, Nice-France) a trouvé que la schizophrénie
représentait 23,63% des diagnostics enregistrés (12)
et Ousmane DIN (CHU du Point G , Mali) a noté une
prévalence de 12,1 % (310 sur 2570 patients hospitalisés); Cette
différence, statiquement significative (p=0.001), avec Schneider
pourrait s'expliquer par le fait que l'hôpital Ravenel est un centre qui
prend en charge que les pathologies psychiatriques et aussi avec Ousmane DIN
par le fait que son étude n'a concerné que l'unité de
psychiatrie du CHU du Point G. ; alors que le CNPJG prend aussi en charge
les pathologies neurologiques.
Notre étude a révélé que la
tranche d'âge comprise entre [21 - 30] ans était la plus
concernée avec un effectif de l'ordre de 31 cas soit 46,97 % et la
moyenne d'âge calculée est de 31 ans avec un écart type de
7 ans (Tableau I). Ousmane DIN (Mali) a trouvé que la tranche
d'âge 26 - 35 ans représentait 44% et l'âge moyen des
patients était de 27,75 ans #177; 7,38 ans (36); Claire
O. pour sa part a trouvé une moyenne d'âge de 25
ans(2) ; dans la littérature on indique que la tranche
comprise entre 15 et 30 ans est la plus touchée (1, 13).
Notre étude a montré que le sexe masculin est le
plus touché avec une fréquence 72 % soit un sex-ratio de 2,63 en
faveur des hommes (Figure II). La différence n'est pas
statistiquement significative avec la recherche menée par Claire O qui a
trouvé que sexe masculin représentait 72 % avec un sex ratio
établit à 2.57 en faveur des hommes
(4) (p=0.119); Delfour A. a trouvé une
prédominance masculine, parmi les 238 patients de l'échantillon
de son étude, avec 54% d'hommes; et Ousmane DIN a observé une
prédominance du sexe masculin (89% d'hommes) (36).Emily &
coll. expliquent cette surreprésentation masculine par le fait que:
· Les troubles du comportement, plus bruyants, seraient
moins fréquents chez les femmes, alors que ces derniers symptômes
rendraient la détection de la schizophrénie plus aisée.
Ainsi, chez les femmes, la schizophrénie serait donc moins
décelée en raison de la plus faible fréquence des troubles
comportementaux (5).
· Les oestrogènes, en exerçant une action
neuromodulatrice au niveau du striatum, diminueraient la concentration de
dopamine dans cette région. Ils auraient un rôle protecteur,
« neuroleptique-like » retardant ainsi l'éclosion de la
maladie chez les filles (5).
Au cours de notre étude nous avons trouvé une
prédominance des célibataires avec une fréquence de 53,62
% (Tableau II). G. Halling a trouvé une prédominance
des célibataires (52 %) et YAO YAVOP P. (Cote d'ivoire), cité
par Ousmane DIN, a aussi noté que les patients étaient des
célibataires en majorité (71,4 %) (36) (p=2.706),
une différence non statistiquement significative; la raison
évoquée est le fait que la symptomatologie dans la
schizophrénie éloigne le patient de la société et
constitue un handicap important dans les relations sociales
(14). ; Pour nous, le fait que la majorité des patients
de notre échantillon sont sans profession (Tableau IV) peut
être considéré comme une raison de plus pour justifier
cette fréquence élevée de célibataire.
La commune Lubumbashi a été la plus
représentée avec une fréquence de 24,64 % et la commune de
Kampemba, en deuxième position, avec 21,74 % (Figure III). Nous
pensons que ceci est lié à la proximité de ces deux
communes avec le centre neuropsychiatrique Joseph Ghislain. C'est aussi le
constant de Tshilombo qui a mené dans ce centre neuropsychiatrique une
étude sur les facteurs étiologiques de la dépression
(8).
Les patients ayant le niveau d'étude primaire
étaient majoritaires avec une fréquence de 33,33% dans
notre série, suivie du niveau secondaireavec 30,44% (tableau
III). Claire O. a trouvé dans son étude en Tunisie que 82 %
de patients ont un retard scolaire ou ont été précocement
déscolarisés (2). ; KAPOUNE K. (Burkina-Faso),
cité par Ousmane DIN, a trouvé que 47,9% de ses patients
étaient non scolarisés et 56,5% avaient un niveau d'étude
primaire et YAO YAVO P. (Côte d'Ivoire) a observé que 76,7% de ses
patients n'avaient pas dépassé le niveau secondaire
(36). Joukamaa M.et Littrel C., cités par G. Halling, notent
que les patients schizophrènes possèdent souvent un faible niveau
scolaire (14). Même s'il est difficile de comparer les
systèmes scolaires de différents pays (RDC versus, Allemagne,
France, Tunisie, Burkina), ces difficultés scolaires
résulteraient, pour certains auteurs, d'anomalies cognitives
précocestelles que les troubles attentionnels, les difficultés de
mémorisation, un niveau de QI faible, le désintérêt
du patient par rapport aux activités. Les conclusions issues
d'études d'enfants à « haut risque » (parents
schizophrènes) présupposent que ces difficultés scolaires
pourraient être des marqueurs d'une vulnérabilité à
la schizophrénie, mais leur sensibilité et
spécificité, demeurent encore trop faibles (33).
La majorité de patients n'avait aucune profession avec
une fréquence de 53,62 % (tableau IV). Roick C. note que les
patients schizophrènes sont dans la majorité de cas sans emploi
(77 %) (39) ; Trois faits pourraient expliquer ce constat dans
notre étude : La symptomatologie qui éloigne le patient de
la société (délire, agressivité, retrait, etc.), le
niveau d'études bas (Tableau V) et le taux de chômage
élevé dans notre milieu.
Notre étude a montré que dans la majorité
de cas les patientsconsommaient des substances psychoactives (56,52 %),
l'alcool a constitué la substance psychoactive la plus retrouvée
(82,61 %) (Tableau VII). Ce constat se rapproche de celui de Ousmane
DIN qui a observé que 52,5% des patients schizophrènes prenaient
des substances psychoactives (36) (p=2.11). Tandis que l'on note une
différence statistiquement significative avec le résultat de
Claire O. qui a noté que 44 % des patients ont fait usage des substances
psychoactives durant l'adolescence (2) (p=0.017); Notons que ce
dernier avait pris en compte que la consommation de substances psychoactives
à l'adolescence tandis que dans notre étude nous avons aussi
considéré la consommation après l'adolescence. Selon
Schneider, Il existe une très forte association entre la consommation
des substances psychoactives et la schizophrénie (12). Il a
été démontré que la consommation de substances
psychoactives, le cannabis surtout, favorisait la survenue de symptômes
schizophréniques chez les patients vulnérables d'une part, et
d'autre part procurait un soulagement transitoire ce qui engendre à la
longue une dépendance (44).
Au cours de leur enfance 44.93 % de patients ont connu un
choc émotionnel, et le décès d'un ou de deux parents a
constitué le type du choc émotionnel le plus retrouvé avec
une fréquence de 66,67 % (Tableau V). Ce taux
élevé démontre aussi l'importance de facteur
environnemental perturbant la croissance psychologique pendant l'enfance. Cette
affirmation a été aussi épinglée par plusieurs,
auteurs dont Henry E. et coll., concernant les facteurs
étiopathologiques de la schizophrénie (16).
Notre étude a montré que les patients ayant au
moins un antécédent psychiatrique hérédofamilial
représentent 56, 52 % de cas malgré que le type n'a pas
été déterminé ; et concernant le lien avec le
patient, il s'agissait soit de sa soeur et/ou de son frère dans 41,02 %,
soit d'un ou des parents dans 28,21 % de cas (tableau VI) soit 69,03 %
des apparentés du premier degré. Claire O. a noté que 62 %
des patients avaient au moins un antécédent psychiatrique chez un
apparenté du 1 er degré (2). NICOLIS et al ont recensé,
dans une étude sur 100 adolescents hospitalisés en unité
de crise, 74% avaient des antécédents psychiatriques familiaux,
et pour ROBINSON et al, ce chiffre s'élève à
60,4%(30). Ousmane DIN a trouvé que les sujets ayant des
parents de premier degré malades représentaient 55%
(36). Ce taux élevé, dans ces différentes
études, s'accorde avec la théorie sur l'hypothèse
génétique dans la survenue de la schizophrénie sans
constituer à elle seule la cause.
Au cours de notre étude nous avons noté que les
symptômes « positifs »
étaient les plus retrouvés, dans 80,41 % de cas et dans cette
catégorie « l'agressivité » (47,54 %) et les
propos incohérents (39,34 %) étaient les plus notés
(Tableau VIII). Ousmane DIN a aussi trouvé que les
symptômes positifs constituaient les principaux motifs de consultation
(L'agressivité 47,3%et l'agitation 18,9%) (36). HALOUANI A.
et col., cités par Ousmane DIN, estiment ces symptômes positifs
souvent retrouvés troublent généralement l'ordre public ce
qui explique qu'ils sont les principaux motifs de consultation et de demande
d'hospitalisation (36). Frank N. explique le taux
élevé des symptômes positifs par le fait que dans la
schizophrénie on retrouve plus les signes positifs (13).
Notre étude a révélé que la
schizophrénie « désorganisée »
était la plus retrouvée avec 30,84 % et la forme
« paranoïde » avec 17,39 % ; en deuxième
position ; mais il faut noter que la forme clinique n'avait pas
été déterminée dans 37,68 % (Tableau XI).
Sans préciser les fréquences, W. Rossler et ARONDO ont
trouvé que la forme paranoïde était la plus retrouvée
et la forme hébéphrénique venait en deuxième
position (11, 44) ; Nous estimons que la
différence entre notre étude et celles citées ci-haut
réside dans le fait que dans 37,68 % de cas, dans notre étude, la
forme de la schizophrénie n'avait pas été
déterminée.Signalons ici que les autres axes (selon DSM) n'ont
pas été analysés par manque de données.
Notre étude a révélé que les
malades étaient d'abord amenés à une formation
médicale avant leur admission au CNPJG (47,83 %) ; il s'agissait
souvent d'un centre de santé (57,58 %) (Tableau XII). Nous
estimons que cette attitude pourrait s'expliquer par le fait que certains
éléments de la schizophrénie, tels que les hallucinations,
le délire, agitation, etc. (Tableau VIII), sont
considérés, par des personnes non informées, comme de
pathologies médicales (paludisme grave par exemple) mais aussi par le
fait que le centre de santé constitue la porte d'entrée dans le
système de santé de notre pays et est proche de la population.
Concernant la prise en charge proprement dite:
· Notre étude a montré que tous les
patients ont bénéficié d'une prise en charge
médicamenteuse mais que 5,8 % de patients seulement ont
bénéficiés (une psychothérapie de soutien) la
psychothérapie (tableau XIII). Selon la Conférence de Consensus
des Psychiatres Français (CCPF) la prise en charge de la
schizophrénie doit intégrer la triple dimension de l'individu
(biologique, psychologique et sociale) (10). Les
recommandations actuelles sur la prise en charge de la schizophrénie
expliquent les avantages de la psychothérapie dans l'évolution du
patients (dans la réhabilitation des patients et la réduction
des récidives) (43); Adrian Schuster montre, dans son
étude sur les soins psychiatriques en R.D. Congo, que l'accès
à une prise en charge psychologique semble extrêmement
limité, ceci dû probablement au fait que le cout du traitement est
à la charge essentiellement des patients et/ou des familles
(1). Pour nous, nous estimons que ce faible taux s'explique, d'une
part, par le fait que la psychothérapie n'est pas systématique
dans notre milieu, ceci est probablement lié au cout financier et
à la disponibilité du personnel
qualifié (psychologues); et d'autres parts, par le fait que
d'autres patients en ont bénéficié sans que cela soit
mentionnée dans leurs dossiers médicaux.
· Les neuroleptiques classiques les plus utilisés
sont de type « Butyrophénones » (Halopéridol
chez 79,71 %) (Tableau XIV). Actuellement dans le traitement de la
schizophrénie, il est recommandé d'utiliser les antipsychotiques
de seconde génération (23) ; nous
estimons que cela n'est pas réalisé par le fait que ces
antipsychotiques de seconde génération ont un cout
élevé par rapport aux classiques et sont non-disponibles sur le
marché pharmaceutique dans notre milieu.
· Les effets secondaires dus aux neuroleptiques
classiques ont été retrouvés chez 56,52 % de cas, il
s'agissait souvent de la sécheresse des muqueuses (bouche, conjonctives)
(69,23 %) (Tableau XIV). Ces patients ont reçu un
anticholinergique (Artane ®) ; Il a été
démontré que les neuroleptiques classiques sont pourvus des
effets secondaires de type cholinergiques, extrapyramidaux, etc. ce qui est
rarement retrouvé avec les neuroleptiques atypiques (23,
10).
Concernant l'évolution (hospitalière et
extrahospitalière) nous avons noté :
· Que les patients ont fait en moyenne 33 jours
d'hospitalisations (#177;33). la durée du séjour la plus courte
durée a été retrouvée dans la forme
« paranoïde » (=10 jours) et
la plus longue dans les formes résiduelle et
désorganisée (=71 jours) (Tableau
XV). Frank N. indique que généralement la forme
paranoïde a une évolution bonne et rapide (13), ce qui
expliquerait cette durée courte d'hospitalisation. Pour nous la courte
durée du séjour hospitalier dans notre milieu s'expliquerait par
le fait que le cout financier, résultant d'une hospitalisation dans une
structure médicale spécialisée , est élevé
ce qui motive la famille, qui supporte seule ce fardeau, a
écourtée le séjour et parfois contre l'avis
médical,.
· 56,52 % de patients sont venus aux consultations du
contrôle (Tableau XVI). Les consultations du contrôle
comportent un cout et constituent par conséquent un handicap majeur pour
la poursuite des soins (consultations de contrôle), surtout qu'ils sont
financés essentiellement par les familles (1).
6 CONCLUSION
La schizophrénie est une psychose chronique
caractérisée par une désorganisation, plus ou moins
progressive de la personnalité psychique.Elle constitue un
véritable problème de santé publique mondiale par ses
manifestations qui altèrent le développement psychosocial et ses
conséquences sur la vie du patient (scolarité, condition
professionnelle, risque de suicide, stigmatisation) et le cout qu'elle engendre
pour la prise en charge, supportée essentiellement par les
familles, dans nos pays en développement.
La schizophrénie est présente dans notre
milieu ; dans notre série, elle affecte plus souvent les hommes que
les femmes ; les patients schizophrènes sont souvent
célibataires et sans profession. Les facteurs de risque retrouvés
sont : le choc émotionnel à l'enfance dont le
décès d'un ou de deux parents et l'antécédent d'un
trouble psychiatrique chronique chez un apparenté du premier
degré. La consommation des substances psychoactives est retrouvée
chez la plupart de patients schizophrènes. Le tableau clinique que
présente les patients schizophrènes à l'admission est
essentiellement marqué par des symptômes dit positifs (tel que
l'agressivité, les propos incohérents).
La prise en charge des schizophrènes dans notre milieu
est essentiellement unidimensionnelle (médicamenteuse) marquée
par l'administration de neuroleptiques classiques (Haldol est la
molécule principale) ; cette insuffisance dans la prise en charge
est notamment lié à la non disponibilité des
molécules de choix (neuroleptiques de seconde génération),
à l'insuffisance du personnel qualifié et surtout au cout
élevé résultant de la prise en charge tridimensionnelle du
patient schizophrène. La schizophrénie est une maladie chronique,
ce qui implique un suivi à long court, régulier et adéquat
du patient mais le cout financier constitue un frein pour l'atteinte de cet
objectif dans notre milieu.
SUGGESTIONS ET
RECOMMANDATIONS
A la lumière de ce qui précède, il est
nécessaire de formuler quelques recommandations :
Au ministère de la santé :
· De former et recycler les personnels soignants quel que
soit l'échelon pour permettre l'identification précoce de
facteurs de risque et des symptômes de la schizophrénie et donc
une prise en charge précoce;
· De subventionner les centres spécialisés
pour alléger le cout de la prise en charge des pathologies
psychiatriques ;
· De mettre en place de programme national pour la
sensibilisation sur la schizophrénie afin d'éviter la
stigmatisation et permettre la détection précoce des individus
à haut risque pour un suivi adéquat.
A la faculté de médecine :
· Encourager les recherches en psychiatrie et
particulièrement sur la schizophrénie.
Au Centre Neuropsychiatrique Guislain et aux personnels
soignants
· D'améliorer la conservation des dossiers
médicaux
· De s'investir dans l'établissement de dossiers
complets et soigneux pour faciliter la recherche
· D'aider les familles pour la compréhension de la
schizophrénie pour qu'elles apportent leur soutien, moral ou financier,
aux malades
Aux familles
· D'accompagner les patients dans leur prise en charge
(soutien moral et financier)
· D'aider les patients dans l'observance
thérapeutique et de bannir toute stigmatisation
· D'amener précocement à un centre
spécialisé des personnes présentant des signes en rapport
avec les troubles mentaux et celles identifiées comme à haut
risque.
Ce travail n'a pas relevé toutes les facettes de la
schizophrénie mais il constitue néanmoins une fenêtre
ouverte pour la mise en place des stratégies sanitaires en vue
d'améliorer sa prise en charge dans notre milieu. Comme tout travail
humain, il pourrait comporter quelques imperfections qui, avec les prochaines
études, pourront être corrigées.
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Klinikfür Soziale Psychiatrie und Allgemein psychiatrie, Zürich
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Erreur ! Signet non
défini.
CHAPITRE I: GENERALITES SUR LE SYSTEME NERVEUX
CENTRAL
5
I. EMBRYOLOGIE
5
II. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE
5
1. LE TELENCEPHALE
6
a. Le cortex
6
b. Les aires corticales
6
c. Les noyaux gris centraux
7
2. LE DIENCEPHALE
8
a. Le thalamus
8
b. L'hypothalamus
8
c. Le système limbique
8
3. LE TRONC CEREBRAL
8
4. LE CERVELET
8
5. FONCTIONNEMENT
9
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LA
SCHIZOPHRENIE
10
I. HISTOIRE DE LA SCHIZOPHRENIE
10
II. DEFINITIONS
11
III. EPIDEMIOLOGIE
12
IV. ETIOPATHOGENIE
13
1. FACTEUR GÉNÉTIQUE DE
PRÉDISPOSITION (HÉRÉDITÉ)
13
2. FACTEURS NEURO-BIOLOGIQUES
15
a. Neuroanatomie
15
b. Neurobiologie
15
3. FACTEURS PSYCHO-SOCIAUX
16
a. Rôle de la famille
16
b. Rôle des
évènements
17
c. Hypothèse socio-environnementale
et psychologique
17
4. FACTEUR DE PRÉDISPOSITION
BIOTYPOLOGIQUE
17
5. SCHIZOPHRENIE ET DROGUES
PSYCHOTOMIMETIQUES (1)
18
V. SEMIOLOGIE
19
1. DIAGNOSTIC
19
2. MODE DE SURVENUE DES EPISODES
21
3. FORMES CLINIQUES
22
4. DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS
24
VI. LA PRISE EN CHARGE DE LA
SCHIZOPHRENIE
25
1. LES NEUROLEPTIQUES
26
a. Neuroleptiques classiques de la
première génération
26
b. Les neuroleptiques de seconde
génération ou antipsychotiques atypiques
27
c. La variété de choix des
atypiques
28
d. L'association de plusieurs
antipsychotiques
29
e. Objectif du traitement
29
f. Principes du traitement
29
g. Durée du traitement
30
2. LES PSYCHOTROPES ASSOCIES
30
a. Les benzodiazépines (BZD)
30
b. Les antidépresseurs
31
3. PRISE EN CHARGE NON MEDICAMENTEUSE
31
a. Psychothérapies comportementales
et sociales
31
b. Programme de réhabilitation
31
c. Psychoéducation familiale
32
d. Groupes d'aide
32
e. Groupe d'ergothérapie
32
f. Groupes d'expression artistique
32
g. L'utilisation des
électrochocs : la sismothérapie
33
VII. EVOLUTION ET PRONOSTIC
34
CHAPITRE III : MATERIELS ET METHODE
36
I. CADRE DE RECHERCHE
36
II. TYPE ET PERIODE D'ETUDE
36
III. POPULATION D'ETUDE ET SELECTION DES
PATIENTS
36
IV. MATERIELS UTILISES
37
V. COLLECTES DES DONNEES ET PRESENTATION DES
RESULTATS
37
IV. PARAMETRES D'ETUDE
37
V. DIFFICULTES RENCOTREES
40
CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS
41
I. DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES
41
I.1. LA PREVALENCE INTRAHOSPITALIERE
41
I.2. REPARTITION SELON DE L'AGE DES PATIENTS
41
I.3. DISTRIBUTION DES CAS EN FONCTION DU SEXE
42
I.4. REPARTITION DES PATIENTS EN FONCTION DE L'ETAT
CIVIL
42
I.5. DISTRIBUTION DES PATIENTS SELON LE LIEU DE
RESIDENCE
43
I.6. NIVEAU D'ETUDES DES PATIENTS
43
I.7. REPARITION SELON LA PROFESSION DES
PATIENTS
44
II. LES ANTECEDENTS
44
II.1. ANTECEDENT DE CHOC EMOTIONEL A L'ENFANCE
44
II.2. REPARTITION EN FONCTION DES ANTECEDENTS
HEREDO-FAMILIAUX
45
II.3. DISTRIBUTION SELON L'USAGE DE SUBSTANCES
PSYCHOACTIVES
46
III. ELEMENTS CLINIQUES
47
III.1. PRESENTATION DES PLAINTES DE L'ENTOURAGE
47
III.2. OBSERVATION PSYCHIATRIQUE
48
III.3. FORMES CLINIQUES DIAGNOSTIQUEES PAR LE
CLINICIEN
50
IV. PRISE EN CHARGE ET EVOLUTION
51
IV.1. PRISE EN CHARGE AVANT L'ADMISSION
51
IV.2. PRISE EN CHARGE HOSPITALIERE
51
IV.3. DUREE DU SEJOUR HOSPITALIER
53
IV.4. CONSULTATIONS DU CONTROLE
53
CHAPITRE V : DISCUSSION ET COMMENTAIRE
54
CONCLUSION
60
SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
61
REFERENCES
62