![](Coronarographie-par-voie-radiale--solutions-contre-le-spasme1.png)
Mémoire
en vue d'obtention du
D.E.S. de Cardiologie
Quelle est la meilleure voie d'administration des
dérivés nitrés dans la prévention du spasme
radial induit par la coronarographie ?
Feno RABENIRINA
12/09/2014
Promoteur :
Dr José CASTRO RODRIGUEZ
2
Table des matières
Remerciements 3
Résumé de l'étude 4
1 Introduction 5
2 Buts de l'étude 6
3 Matériels et méthodes 7
3.1 Population 7
3.2 Critères d'inclusion 7
3.3 Critères d'exclusion 7
3.4 Matériels 7
3.5 Statistiques 8
4 Résultats 9
4.1 Caractéristique démographique (tableau 2)
9
4.2 Paramètres des procédures en fonction de la
voie d'administration (tableau 3) 9
4.3 Distribution des échelles de douleur et de
frottement (figures 1 et 2) 9
4.4 Paramètres du spasme en fonction de la voie
d'administration (tableaux 4 et 5) 10
4.5 Facteurs associés au spasme : échelle de
douleur et de frottement (tableau 6) 10
5 Discussion 11
6 Limites de l'étude 14
7 Conclusion 15
8 Annexes 16
Tableau 1 : Randomisation 16
Tableau 2 : Population 16
Tableau 3 : Paramètre des procédures en fonction
de la voie d'administration 17
Tableau 4 : Paramètre du spasme en fonction de la voie
d'administration 18
Tableau 5 : Doppler radiale en fonction du mode
d'administration 19
Tableau 6 : Facteurs de spasme selon les échelles de
douleur et de frottement 19
Figure 1 : Distribution de l'échelles de douleur 20
Figure 2 : Distribution de l'échelles de frottement
20
9 Bibliographie 21
3
Remerciements
Au Dr José Castro Rodriguez
Merci pour toute la formation que vous m'avez dispensée
durant ces deux années. Si ce mémoire a pu voir le jour et
finalisé, c'est grâce à votre précieuse aide et
votre perpétuel encouragement. Aucun mot ne pourra exprimer ici mes
remerciements les plus profonds. Toute ma famille se rejoint à moi pour
vous adresser toutes nos sincères reconnaissances.
Au Dr Thierry Verbeet
Je vous remercie de votre accueil et de votre formation durant
ces deux années passées au sein de votre service au CHU
Brugmann.
Au Dr Marielle Morissens
Votre soutien, avec votre compréhension des situations
difficiles et particulières que vous avez toujours su résoudre, a
rendu mes années passées au CHU Brugmann agréables et
formatrices.
Au Dr Emmanuel Tran-Ngoc
Merci pour ton amitié et ta constante bonne humeur.
Merci pour ta participation à cette étude. Merci pour ta
formation à l'angiographie. A nos beaux et merveilleux souvenirs
communs.
Au Dr Gabriela Flores Vivian
Merci pour ta participation à cette étude et pour
tes divers conseils bien appréciables.
Aux Drs Sophie Samyn, Laura Anghel, Abdelatif Chachoua, Alexandre
Almorad
Merci pour votre amitié, votre aide pour ce travail.
Heureux d'avoir fait votre connaissance durant ces années de
formation.
Et surtout, à l'excellente équipe
infirmière de l'angiographie du CHU Brugmann : Brigide Francois,
Véronique De Smedt, Laurence Delespaux, Luc Degheldere, Grégory
Mathen, Simone
Begini.
Vous avez été d'une précieuse aide et
essentiel soutien pour la réalisation de cette étude jusqu'au
bout. Merci.
Je dédie ce travail
A Dada. Merci pour tout.
A Tiana, ma femme et à mes 3 enfants, Tiaina, Fiaro,
Fitia. Sans votre soutien au quotidien durant ces longues et dures
années, je n'en serais jamais arrivé à ce stade de ma
formation.
à Mama à Maman Co
« Tout ce qui ne me tue pas, me rend plus fort »
(Nietzsche)
Résumé de l'étude
Ce travail a pour but principal de comparer de façon
prospective et randomisée trois voies d'administration de
dérivés nitrés, à dose équivalente, sur la
prévention d'apparition du spasme de l'artère radiale (SAR)
durant la coronarographie : injection intra-artérielle directe (A),
patch trans-dermique (D), perfusion intra-veineuse continue (V). La diffusion
trans-dermique systémique et la perfusion intra-veineuse continue n'ont
jamais été testées dans cette indication.
Les critères principaux d'évaluation sont :
? La douleur ressentie par le patient (SD).
? Le frottement de la sonde ressenti par l'opérateur
(SO).
? Le nombre de conversion vers l'abord fémoral.
? Les mesures doppler de l'artère radiale juste avant et
juste après la procédure.
? L'évolution clinique locale sur trois mois (incidence
douleur au bras et occlusion de l'artère radiale).
Une analyse secondaire des facteurs favorisants un SAR a
été réalisée à titre indicatif.
Quatre cent quarante-deux patients (166 femmes et 276 hommes,
avec un âge moyen de 64.1+/-13.6 ans) sont inclus dans un cadre de
coronarographie élective.
Sur les critères SD et SO, les administrations A et D
sont significativement supérieures à V. Les formes A et D sont
équivalentes en terme d'efficacité.
Les données du Doppler vasculaire nous apprendront que
le fait seul d'avoir l'introducteur, l'artère a déjà un
spasme.
L'évolution clinique montre un taux inférieur de
douleur tardive dans les groupes A et D par rapport à V. Par contre,
nous ne constatons pas de différence sur l'occlusion tardive de la
radiale dont le taux reste globalement bas (1.8%).
Les facteurs favorisants le SAR sont : les opérateurs,
le nombre de ponction radiale, le sexe féminin et la durée de la
procédure.
L'administration trans-dermique apparaît donc, pour la
première fois, comme une alternative efficace, simple et bien
tolérée, au standard injection intra-artérielle, pour la
prévention du SAR.
5
1 Introduction
L'abord radial est privilégié pour la
coronarographie en raison de nombreux avantages : réduction du risque
hémorragique local, même dans les situations les plus
hémorragipares1, diminution du temps d'immobilisation et de
la durée d'hospitalisation, amélioration du confort
ultérieur du patient.
Néanmoins, cette approche est grevée d'une
complication principale immédiate qu'est le spasme de l'artère
radiale (SAR) qui, selon les critères utilisés, a une incidence
moyenne de 30%2. Outre la douleur engendrée, le SAR peut
justifier une conversion vers la voie fémorale. La complication à
moyen terme est une occlusion de l'artère radiale qui peut atteindre
30%3,4 des cas.
En règle générale, le SAR est
défini par une apparition de douleur dans le bras le long de
l'artère radiale ponctionnée et un frottement du cathéter
ressenti par l'opérateur2,5-8. Les signes objectifs du SAR
sont une diminution du diamètre de l'artère radiale et une
modification de la vitesse du flux. Ceux-ci sont classiquement mis en
évidence par artériographie6,9,10 ou par
échographie vasculaire11,12.
L'administration d'un vasodilatateur juste avant la
procédure de coronarographie, permet d'augmenter le diamètre de
l'artère radiale11,13 et ainsi diminuer le frottement des
sondes. Théoriquement, cela prévient la survenue du SAR. La plus
forte composante musculaire lisse de la média de l'artère radiale
l'expose davantage à la vasoconstriction par rapport aux artères
plus « centrales »14. L'artère reste sensible aux
produits vasodilatateurs dont les dérivés nitrés (DN).
Il est actuellement admis un certain nombre de facteurs
prédisposant au SAR2,5,9: sexe féminin, durée
de l'intervention, diamètre de l'artère initiale, utilisation de
guide non hydrophile, expérience de l'opérateur.
La littérature relate plusieurs tests de produits
vasodilatateurs (DN, inhibiteur calcique, sulfate de magnésium,
antagoniste alpha-adrénergique...) et différentes voies
d'administration (voie intra-veineuse (IV) directe, voie sous-cutanée
injectée, voie intra artérielle (IA) directe). Globalement les DN
en intra-artériel apparaissent les plus
efficaces2,8,11,13,15,16. L'inconvénient est une sensation
thermique et douloureuse brève mais intense et particulièrement
désagréable. L'injection IV est mieux tolérée mais
il s'agissait d'injection directe et sans preuve de sa
supériorité sur l'injection IA. L'injection sous-cutanée
para-radiale n'a été étudiée que pour faciliter
l'accès à l'artère radiale17,18.
Notre étude compare de façon randomisée,
pour la première fois, l'efficacité de l'administration
trans-dermique de trinitrine (D) et intra-veineuse continue de dinitrate
d'isosorbide (V) au standard dinitrate d'isosorbide en intra-artériel
(A).
6
2 Buts de l'étude
L'objectif principal de l'étude est de comparer les
trois voies d'administration des DN sur la prévention d'apparition du
SAR selon les critères suivants :
· La douleur ressentie par le patient cotée par
l'échelle visuelle analogique (EVA) expliquée au préalable
par l'infirmier de la procédure.
· Le frottement du cathéter, ressenti par
l'opérateur, côté en 4 catégories par le
médecin de la procédure.
· Le nombre de conversion vers l'abord fémoral et
d'interruption du protocole.
· La mesure échographique par Doppler
pulsé juste avant la ponction de l'artère radiale et à la
fin de la procédure.
· L'incidence des douleurs tardives et de l'occlusion de
l'artère radiale à 3 mois.
· Une analyse secondaire des facteurs favorisants un SAR
a été réalisée à titre indicatif.
7
3 Matériels et méthodes 3.1
Population
Nous avons inclus de façon prospective 442 patients
qui doivent bénéficier une coronarographie non urgente dans le
service de cardiologie du CHU Brugmann : hospitalisation classique ou one day
clinic (ODC), entre le 04/09/2013 et le 30/06/2014.
Après vérification des critères
d'inclusion et d'exclusion, un consentement éclairé a
été signé par chaque individu.
3.2 Critères d'inclusion
· Patients > 18 ans.
· Patients stables sur le plan hémodynamique, devant
subir une coronarographie.
· Patients capables de lire et de comprendre l'objectif
de l'étude et ayant signé la feuille de consentement
éclairé.
3.3 Critères d'exclusion
· Test d'Allen négatif.
· Grossesse, allaitement.
· STEMI.
· Instabilité hémodynamique : PAS < 100
mmHg, FC > 100 bpm, tachyarythmie non contrôlée.
· Intolérance ou allergie connue aux DN.
· Patients ayant un traitement par inhibiteurs de la
phosphodiestérase.
· Refus de participer à l'étude.
3.4 Matériels
Deux molécules de dérivé nitré ont
été sélectionnées:
· Le Dinitrate isosorbide (cedocard®), ampoule de
10mg/10ml, utilisé par administration IA directe (2,5 mg) dès la
mise en place de l'introducteur. L'autre voie d'administration est en injection
IV continue à raison de 2 mg/h, débutée 15 minutes avant
la procédure, puis majorée de 1mg toutes les 5 minutes avec une
vitesse maximale de 5 mg/h. Un bolus de 2 mg est injecté juste avant la
ponction de l'artère radiale.
? La Nitroglycérine en patch dermique
(Nitroderm®) 15 mg/24h (75 mg/30 cm2) : 2 patchs
appliqués sur les épaules du patient au moins 2 heures avant la
procédure en vue d'obtenir une dose minimale de 2,5 mg.
Les patients ont été randomisés en 3
groupes : A, D, V, selon leur numéro administratif et leur mode
d'admission (hospitalisation ou ODC). Les patients admis en ODC ne pouvant pas
recevoir de patch de DN, ont été exclusivement randomisés
en protocole A ou V (tableau 1).
La vitesse de l'artère radiale est prise sous le pli
du coude, juste avant et juste après la procédure de
coronarographie. Elle est mesurée par échographe Accuson
Sequoia® doté d'une sonde Doppler vasculaire pulsée. Elle
est réalisée par plusieurs opérateurs peu
expérimentés.
A la fin de l'examen, l'infirmier évalue auprès
du patient la douleur à l'aide de l'EVA cotée de 0 à
10.
Le médecin opérateur évalue le
frottement de la sonde sur une échelle de 0 à 3 : ? 0 : aucun.
? 1 : léger, frottement perceptible mais n'entravant pas
la manipulation du cathéter.
? 2 : modéré, frottement perceptible entravant la
manipulation du cathéter.
? 3 : important, frottement sévère
empêchant toute manipulation du cathéter et pouvant justifier une
conversion fémorale.
Entre 1 et 3 mois après la procédure, les
patients ont été, soit revus en consultation, soit
rappelés par téléphone les invitant à palper leur
pouls radial. Ont été notés l'absence de pouls radial
considéré comme signe d'occlusion de l'artère radiale, et
les éventuelles douleurs ressenties après la procédure.
Toutes les procédures ont été
réalisées par 3 coronarographistes expérimentés.
Tous les relevés sont pris à la fin de la phase
diagnostique donc avant tout geste interventionnel ad hoc.
L'étude a obtenu l'accord du comité
éthique local. Elle a été déclarée aux
autorités compétentes ministérielles et à l'agence
européenne d'essais cliniques (EudraCT).
3.5 Statistiques
Les valeurs numériques sont exprimées en
médiane et écart-type.
Après vérification de la distribution
gaussienne de la population, les valeurs numériques ont
été comparées par un test t de Student ou par analyse de
la co-variance (Manova).
Le logiciel Statistica 4 a été utilisé.
Une valeur p < 0,05 est considérée comme
statistiquement significative.
9
4 Résultats
4.1 Caractéristique démographique
(tableau 2)
Nous avons inclus 442 patients dont 166 femmes (37.6%) et 276
hommes (62.4%). L'âge moyen est de 64.1+/-13.6 ans. Il n'y a pas de
différence significative entre les 3 groupes.
La grande majorité de nos patients sont
hospitalisés, 377 (85.3%) versus 65 (14.7%) en ODC.
Les principaux facteurs de risque cardiovasculaire ont
été colligés ainsi que les traitements
cardiovasculaires.
On note une forte majorité de primo intervention par
voie radiale : 407 (92%)
Aucun patient n'avait présenté d'occlusion
d'une artère radiale liée à une précédente
introduction de cathéter.
4.2 Paramètres des procédures en
fonction de la voie d'administration (tableau 3)
Les procédures diagnostiques ont une durée
moyenne de 29.5+/-15.5 minutes.
La consommation de produits de contraste (Xenetix®) est
en moyenne de 92.5+/-59.8 ml.
L'artère radiale a été
ponctionnée, en moyenne, 1.23+/-0.56 fois.
Le principal introducteur utilisé est le 5F (395 soit
89.9%).
On a utilisé, en moyenne, 1.21+/-0.5 sondes
diagnostiques.
Le guide standard a été utilisé chez 426
patients versus 16 guides hydrophiles.
La principale artère radiale choisie pour la
procédure est la droite (422 soit 95.5%).
Les examens ont été répartis, de
façon aléatoire, entre les 3 principaux opérateurs.
4.3 Distribution des échelles de douleur et de
frottement (figures 1 et 2)
La majorité (263 soit 60%) des patients n'a ressenti
aucune douleur, alors que 155 (35%) ont ressenti une douleur
modérée (EVA : 1 à 5) et 24 (5%) ont ressenti une douleur
importante (EVA>5).
Les opérateurs n'ont ressenti aucun frottement chez
274 patients (62%). Un frottement léger est noté dans 22% des
cas, modéré dans 12% et sévère dans 4%.
10
4.4 Paramètres du spasme en fonction de la voie
d'administration (tableaux 4 et 5)
· Echelle de douleur (EVA) : On note une
supériorité significative des voies artérielle et
trans-dermique par rapport à la voie intra-veineuse. Les administrations
artérielle et trans-dermique sont équivalentes.
· Echelle de frottement : On note une
supériorité significative des voies artérielle et
trans-dermique par rapport à la voie intra veineuse. Les administrations
artérielle et trans-dermique sont équivalentes.
· Paramètres Doppler : il n'y a pas de
différence significative de la variation de vitesse (Delta T0-T1) entre
les trois formes d'administration. Les valeurs de vitesse T0 sont
statistiquement plus élevées de façon globale et pour
chaque forme d'administration que les valeurs de vitesse T1. La vitesse T0 est
plus élevée dans la forme trans-dermique (de façon
significative) et la forme intra-veineuse (de façon non signficative)
par rapport à la vitesse T0 de la forme intra-artérielle.
· Evolution : on observe significativement moins de
douleurs tardives dans les administrations trans-dermique et artérielle
par rapport à l'intra-veineuse. On n'observe pas de différence
significative au niveau des occlusions tardives qui sont, par ailleurs, rares
(1.8%).
· Interruption de protocole : elles sont
significativement plus fréquentes dans le groupe intra-veineux par
rapport aux deux autres. L'hypotension artérielle apparait comme le
principal motif. Il n'y a pas de différence significative entre
l'intra-artériel et l'intra-veineux.
· Conversions fémorales : il n'y a pas de
différence significative entre les 3 formes d'administration.
4.5 Facteurs associés au spasme :
échelle de douleur et de frottement (tableau 6)
Parmi les facteurs favorisants le SAR, à la fois sur
l'échelle de douleur que sur l'échelle de frottement, citons le
sexe féminin, le nombre de ponctions, l'opérateur et le mode
d'administration. La durée de la procédure affecte seulement
l'échelle de frottement.
11
5 Discussion
Les deux produits les plus étudiés en
prévention du SAR sont les dérivés
nitrés2,5,7-9,11-13,15-18 et les inhibiteurs calciques (principalement
le Verapamil et une étude pour le diltiazem12). Ils sont
associés de temps en temps avec de la lidocaine2,11,13,15 en
application topique.
Les différentes voies d'administration de DN ont
été largement étudiées notamment pour la voie IA
directe et IV directe. Les études sur la forme trans-dermique montrent
l'efficacité de ce mode d'administration sur la dilatation de
l'artère radiale sans tester son efficacité sur la
prévention du SAR pendant la coronarographie13,17,18.
L'étude de Majure DT et al.13 met en évidence que
l`application locale de patch de DN à dose de 30 mg augmente de
façon significative le diamètre de l'artère radiale chez
les volontaires sains. Cette étude nous a servi de base pour fixer la
dose de 30 mg de patch trans-dermique, appliqué 2 heures avant la
ponction de l'artère radiale. Nous n'avons pas retrouvé
d'étude testant l'administration intra-veineuse continue. Aucune
étude n'a comparé trois modes d'administration de DN sur les
paramètres cliniques du SAR en particulier la forme trans-dermique et IV
continue.
L'échelle de la douleur par EVA et l'échelle de
frottement du cathéter sont les 2 méthodes d'évaluation du
SAR que nous avons retenues.
L'EVA, comme critère de douleur, a souvent
été utilisée dans la littérature. Elle apparait
fiable et reproductible dans de nombreux domaines.
Nombreuses sont les techniques utilisées pour
objectiver le frottement de la sonde. Kiemeneij F et al. 19 utilise
un dispositif « automatic pullback device (APD) » qui permet de
quantifier en kg la force de retrait de l'introducteur : le « The mean
maximal pullback force (MPF) ». Une relation significative existe entre le
spasme clinique ressenti par le patient et une MPF plus grande. La principale
limite de cette technique est la mesure du SAR uniquement à la fin de la
procédure et ne tient pas compte du SAR durant la procédure. Nous
ne disposions pas d'un tel dispositif.
Nous avons choisi une échelle de frottement ressenti
par les opérateurs. Les critères étant bien
définis, et les opérateurs expérimentés, nous avons
jugé cette méthode d'évaluation du SAR fiable, surtout
combiné avec l'EVA. Elle a été souvent utilisée par
d'autres études5-8.
Notre étude montre une supériorité des
voies d'administration du nitré par voie intra-artérielle directe
et par patch trans-dermique par rapport à l'injection intra-veineuse
continue. Les échelles de douleur et de frottement concordent
parfaitement, ce qui permet de relativiser un éventuel biais subjectif.
Par ailleurs, il n'y a pas de différence significative entre les voies
intra-artérielle directe et patch trans-dermique.
12
A notre connaissance, l'administration trans-dermique de
nitrés apparaît pour la première fois équivalente au
standard IA directe. Il s'agit d'une forme d'administration simple et bien
tolérée (absence d'hypotension artérielle, elle dispense
de la désagréable sensation thermo-algique de l'administration IA
directe, on note très peu de céphalée). Bien qu'elle n'ait
été utilisée dans notre étude que chez des patients
hospitalisés, cette voie d'administration est bien adaptée
à la coronarographie radiale, en clinique d'un jour, pour autant qu'elle
soit appliquée au moins 2 heures avant la procédure.
L'administration IV continue s'est avérée
inférieure aux deux autres sur les échelles de la douleur et de
frottement ainsi que sur l'interruption du protocole. Cette dernière est
principalement liée aux hypotensions artérielles symptomatiques.
Notre protocole d'administration pourrait notamment être en cause, car il
ne débute qu'en salle de cathétérisme. Les doses
individualisées efficaces et tolérées n'ont probablement
pas toujours été administrées. On ne peut exclure, qu'un
protocole mis en route plusieurs heures plus tôt et mieux titré,
pourrait s'avérer efficace. Néanmoins cela demanderait une mise
en oeuvre plus lourde et mal adaptée à la coronarographie
élective.
Pour les paramètres objectifs du SAR, nous avons choisi
la mesure de la vitesse par Doppler vasculaire.
Un spasme artériel devrait se traduire par une
diminution du diamètre de l'artère et un changement de la vitesse
du flux a priori à la baisse.
L'artériographie de l'artère radiale est une des
techniques pour objectiver le SAR, mais elle peut s'avérer
spasmogène9,20 et le calibre de référence ne
peut être connu. Par ailleurs, l'injection est douloureuse et
consommatrice en contraste. Nous avons dès lors préférer
l'éviter.
Le diamètre échographique de l'artère
radiale avant et après le spasme a été utilisé
comme critère objectif du spasme dans l'étude de Beyer et al.
(The PRE-DILATE Study)11. Cette mesure est non invasive et
reproductible aux mains d'opérateurs expérimentés.
Nous nous sommes limités à la mesure de la
vitesse du flux radial, par Doppler pulsé, sous le pli du coude, comme
utilisée dans l'étude de Mont'Alverne Filho JR et al.
12
Nous n'avons pas relevé de différence
significative entre la variation des vitesses (Delta T0-T1) mesurée par
Doppler pulsé vasculaire entre les trois formes d'administration. Cette
méthode d'évaluation du spasme apparaît dès lors
moins discriminante que les critères cliniques. La mesure T1 plus basse
pourrait être liée à la seule présence de
l'introducteur et/ou à un effet de spasme global. La réduction du
flux engendré par l'introducteur pourrait également masquer
l'effet du spasme. L'étude de Fukuda N. et al.20 montre bien
que le seul fait d'avoir un introducteur est générateur de spasme
chez tous les patients.
13
Les vitesses T0 sont plus élevées dans la forme
trans-dermique (de façon significative) et intra-veineux (de
façon non significative) que la forme intra-artérielle. Ceci
traduit l'effet vasodilatateur effectif préalable de la forme
trans-dermique alors que cet effet est moins marqué pour
l'administration intra-veineuse. L'injection intra-artérielle ne peut
naturellement bénéficier de cet effet préalable. Ces
données concordent avec les données de Beyer et al11.
Ceci pourrait contribuer à l'efficacité de la forme
trans-dermique.
Le taux de SAR est difficile à préciser. La
méta-analyse de Kristic I. et al2 montre bien
l'hétérogénéité de la définition du
SAR dans les différentes études. Les incidences du SAR ont un
écart important, de 2%21 à 52%10.
Notre étude montre l'étalement des
critères de douleur et de frottement. Il s'agit manifestement d'un
phénomène d'intensité variable. Dès lors, les
résultats des études ayant défini le SAR de façon
univoque6,7,16,20, pourraient être relativisés.
Si on retient les critères de douleurs et de frottement
supérieurs à zéro, dans notre étude, le taux de SAR
serait d'environ 40%, soit une valeur relativement élevée.
Néanmoins un spasme suffisamment important pour justifier une conversion
fémorale est rare (19 patients soit 4%). Malgré le taux du SAR
semblant élevé, le taux d'occlusion tardive reste très
rare (1.8%). Le SAR est donc davantage un problème de confort du patient
(et de l'opérateur) qu'un critère pronostique d'occlusion de la
radiale.
Secondairement, nous avons constaté un certain nombre
de facteurs prédisposant au SAR : le sexe féminin, le nombre de
tentatives de ponctions de l'artère radiale, l'opérateur, le mode
d'administration du dérivé nitré et la durée de la
procédure (uniquement pour l'échelle de frottement). Ces
données concordent avec celles retrouvées dans la
littérature2,,5,9.
14
6 Limites de l'étude
La procédure par voie veineuse a été
souvent interrompue en raison des effets secondaires, limitant notre analyse
sur l'efficacité de cette voie pour la prévention du SAR. Le
protocole de l'étude pourrait être optimisé afin de rendre
plus efficace cette voie d'administration.
Notre méthode de vitesse de flux par Doppler
pulsé a été pratiquée par des opérateurs non
rompus au Doppler vasculaire.
15
7 Conclusion
Notre étude randomisée de façon
prospective sur une cohorte importante de 442 patients met en évidence,
dans la prévention du SAR, une équivalence d'efficacité de
la voie d'administration des dérivés nitrés par voie
intra-artérielle directe et par dispositif trans-dermique. Ces deux
voies d'administration sont significativement supérieures à la
voie intra-veineuse continue.
Nous retrouvons plusieurs facteurs favorisant le SAR,
conformes à la littérature (le sexe féminin, la
durée de la procédure, le nombre de tentatives de ponction,
l'opérateur et le mode d'administration du nitré).
A notre connaissance, il s'agit de la première
étude indiquant une efficacité de la voie trans-dermique
égale au standard intra-artérielle. Aisée à mettre
en oeuvre et bien tolérée, elle constitue une intéressante
alternative à l'injection intra-artérielle pour autant qu'elle
soit appliquée au moins deux heures avant la procédure.
16
8 Annexes
Tableau 1 : Randomisation
Patients hospitalisés
Protocole IV : n° patient se terminant par : 1 - 2 - 3
Protocole IA : n° patient se terminant par : 4 - 5 - 6
Protocole Dermique : n° patient se terminant par : 7 - 8 - 9 - 0
Patients en one day clinic
Protocole IV : n° patient se terminant par : 1 -
2 - 3 - 4 - 5 Protocole IA : n° patient se terminant par : 6 -
7 - 8 - 0
|
Tableau 2 : Population
|
Total
|
A
|
D
|
V
|
Nb
|
442
|
182
|
122
|
138
|
Age (ans)
|
64.1 i-/- 13.6
|
62.6 i-/- 13.3
|
66 i-/- 13.5
|
64.2 i-/- 13.9
|
Sexe F/H
|
166 / 276
|
73 / 109
|
47 / 75
|
46 / 92
|
Poids (kg)
|
79.4 i-/- 16.9
|
79.2 i-/- 16.5
|
80.9 i-/- 6
|
78.4 i-/- 15.9
|
Taille (cm)
|
168.2 i-/- 8.9
|
168.1 i-/- 8.9
|
168.2 i-/- 8.9
|
168.2 i-/- 8.9
|
Hosp / ODC
|
377 / 65
|
137 / 45
|
187 / 0
|
118 / 20
|
Diabète
|
125 (28.3%)
|
51 (28.0%)
|
37 (28.3%)
|
37 (30.32%)
|
Tabac
|
212 (47.9%)
|
86 (47.3%)
|
59 (47.9%)
|
67 (48.4%)
|
Chol
|
226 (51.1%)
|
84 (46.2%)
|
60 (49.2%)
|
82 (59.4%)
|
HTA
|
242 (54.7%)
|
94 (51.7%)
|
74 (60.7%)
|
74 (53.6%)
|
Hérédité
|
47 (10.6%)
|
21 (13.8%)
|
12 (9.8%)
|
14 (10.1%)
|
Tr NO
|
32 (7.2%)
|
12 (6.6%)
|
9 (7.4%)
|
11 (7.9%)
|
Tr BB
|
151 (34.2%)
|
62 (34.1%)
|
46 (37.7%)
|
43 (31.2%)
|
Tr IEC
|
137 (30.9%)
|
54 (35.5%)
|
38 (31.1%)
|
45 (10.1%)
|
Tr AA2
|
36 (8.15%)
|
12 (6.6%)
|
10 (5.5%)
|
14 (8.1%)
|
Tr IC
|
71 (16.1%)
|
29 (15.9%)
|
20 (16.4%)
|
22 (15.9%)
|
Tr Diurétique
|
73 (16.5%)
|
29 (15.9%)
|
21 (17.2%)
|
23 (16.7%)
|
Redo Radiale
|
35 (7.92%)
|
15 (8.2%)
|
11 (9%)
|
9 (6.5%)
|
Ant occlusion radiale
|
0
|
0
|
0
|
0
|
17
Tableau 3 : Paramètre des procédures en
fonction de la voie d'administration
|
Total
|
A
|
D
|
V
|
Durée (min)
|
29.5 +/- 15.5
|
28.6 +/- 11.1
|
30.3 +/- 14.6
|
30.3 +/- 20.6
|
Vol contraste (ml)
|
92.5 +/- 59.8
|
90.8 +/- 36
|
93.1 +/- 88.4
|
94.1 +/- 54.5
|
Nb ponction
|
1.23 +/- 0.56
|
1.24 +/- 0.62
|
1.27 +/- 0.6
|
1.17 +/- 0.43
|
|
|
|
|
|
Introducteur
|
|
|
|
|
Moyenne
|
5.05 +/- 0.31
|
5.04 +/- 0.27
|
5.06 +/- 0.39
|
5.06 +/- 0.29
|
4F
|
11 (2.5%)
|
3 (1.7%)
|
6 (4.9%)
|
2 (1.4%)
|
5F
|
395 (89.8%)
|
167 (92.3%)
|
102 (84.3%)
|
126 (91.3%)
|
6F
|
34 (7.7%)
|
11 (6.1%)
|
13 (10.7%)
|
10 (7.2%)
|
|
|
|
|
|
Nb sonde Coro
|
1.21 +/- 0.5
|
1.19 +/- 0.49
|
1.27 +/- 0.52
|
1.20 +/- 0.50
|
|
|
|
|
|
Sonde Coro max
|
|
|
|
|
Moyenne
|
4.39 +/- 0.55
|
4.41 +/- 0.54
|
4.36 +/- 0.52
|
4.40 +/- 0.59
|
4F
|
265 (59.9%)
|
105 (57.7%)
|
80 (65.6%)
|
80 (57.9%)
|
5F
|
173 (39.1%)
|
76 (71.8%)
|
40 (32.8%)
|
57 (41.3%)
|
6F
|
4 (0.9%)
|
1 (0.5%)
|
2 (1.6%)
|
1 (0.7%)
|
|
|
|
|
|
Abord droit / gauche
|
422 / 20
|
172 / 10
|
117 / 5
|
133 / 5
|
Guide std / Terumo
|
426 / 16
|
178 / 4
|
115 / 7
|
133 / 5
|
Opérateur A B C
|
175 / 138 /129
|
68 / 62 / 52
|
49 / 34 / 39
|
58 / 42 / 38
|
Tableau 4 : Paramètre du spasme en fonction de la
voie d'administration
|
Total
|
A
|
D
|
V
|
p : total
|
p : A-D
|
p : A-V
|
p : D-V
|
Spasme douleur (EVA)
|
1.44 +/- 2.19
|
1.16 +/- 1.94
|
1.16 +/- 2.08
|
2.06 +/- 2.48
|
0.0003
|
0.98
|
0.0002
|
0.0009
|
Spasme opérateur
|
1.59 +/- 0.86
|
1.50 +/- 0.83
|
1.50 +/- 0.86
|
1.77 +/- 0.86
|
0.01
|
0.99
|
0.006
|
0.01
|
Vit T0 (cm/s)
|
29.38 +/- 9.94
|
27.73 +/- 7.99
|
30.98 +/- 11.29
|
30.28 +/- 10.7
|
0.009
|
0.003
|
0.053
|
0.29
|
Vit T1 (cm/s)
|
24.87 +/- 12.74
|
24.25 +/- 12.73
|
26.57 +/- 9.93
|
24.23 +/- 14.79
|
0.25
|
|
|
|
Vit Delta
|
4.52 +/- 13.34
|
3.49 +/- 13.28
|
4.41 +/- 12.61
|
6.05 +/- 14.01
|
0.25
|
|
|
|
Douleur < 1 mois
|
38 (8.6 %)
|
12 (6.6%)
|
6 (4.9%)
|
20 (14.5%)
|
0.01
|
0.61
|
0.012
|
0.006
|
Pl radial non palpé 1 mois
|
8 (1.8%)
|
3 (1.6%)
|
1 (0.8%)
|
4 (2.9%)
|
0.45
|
|
|
|
Interruption protocole
|
35 (7.9%)
|
7 (3.8%)
|
9 (7.4%)
|
19 (13.8%)
|
0.0046
|
0.26
|
0.001
|
0.055
|
HypoTA symptomatique
|
11
|
2
|
0
|
9
|
|
|
|
|
Céphalée
|
3
|
0
|
2
|
1
|
|
|
|
|
Echec ponction radiale
|
4
|
2
|
1
|
1
|
|
|
|
|
Agitation
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
|
|
|
Conversion fémorale
|
17 (3.9%)
|
3 (1.6%)
|
6 (4.9%)
|
8 (5.8%)
|
0.12
|
|
|
|
Tableau 5 : Doppler radiale en fonction du mode
d'administration
|
T0
|
T1
|
p
|
Total
|
29.38 +/- 9.94
|
24.87 +/- 12.74
|
< 0.0001
|
A
|
27.73 +/- 7.99
|
24.25 +/- 12.73
|
0.0005
|
D
|
30.98 +/- 11.29
|
26.57 +/- 9.93
|
0.0003
|
V
|
30.28 +/-10.7
|
24.23 +/-14.79
|
< 0.0001
|
Tableau 6 : Facteurs de spasme selon les échelles
de douleur et de frottement
p
|
Echelle frottement
|
Echelle douleur
|
SEXE
|
0,04656
|
0,01419
|
POIDS
|
0,60095
|
0,36905
|
TAILLE
|
0,18077
|
0,71955
|
DUREE
|
0,03914
|
0,22002
|
CONTRASTE
|
0,05043
|
0,31857
|
INTRO F
|
0,49226
|
0,77644
|
SONDE NB
|
0,21494
|
0,77336
|
SONDE F
|
0,31349
|
0,09896
|
NB PONCTION
|
0,00023
|
0,00259
|
OPERATEUR
|
0,00000
|
0,00012
|
MODE ADMINIST
|
0,01133
|
0,00175
|
Figure 1 : Distribution de l'échelle de
douleur
Degré douleur
300
250
200
150
100
50
263
26
40
16
34
0
Figure 2 : Distribution de l'échelle de
frottement
|
|
|
39
0 1 2 3 4
|
|
|
8
5 6
|
9
1
7
8
|
|
|
|
|
|
Degré frottement
0 1 2 3
20
21
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