INTRODUCTION
Les infections des voies respiratoires supérieures
(IVRS) sont des affections aigües dues à une infection virale ou
bactérienne touchant les voies respiratoires supérieures, soit le
nez, le sinus para nasaux, le pharynx, le larynx et l'oreille moyenne.
Les IVRS constituent le motif des consultations le plus
fréquent en pratique ambulatoire qui se repartissent entre pharyngite
(1/4), rhino-sinusite (1/4) et des infections non spécifiques
(1/3). [1]
Dans la population générale, les adultes
développent en moyenne 2-3 épisodes d'IVRS par an alors que les
enfants d'âge préscolaire en ont 5-7. [2]
Les IVRS représentent environs 50% des maladies chez les
enfants de moins de 5 ans et environs 30% chez les enfants de 5 à 12
ans.
Malgré les efforts consentis dans la lutte contre la
morbidité des enfants, son niveau reste toujours élevé
dans le pays en voie de développement. La grande majorité des
IVRS sont d'origine virale et causées par plus de 200 différents
virus différents, alors que moins de 10% sont d'origine
bactérienne. Cependant, 20-30% des épisodes d'IVRS restent de
cause inconnue et présumés dus à des virus.
[2]
Les IVRS se transmettent entre humains par les
sécrétions respiratoires des individus atteints qui peuvent
disséminer l'agent infectieux par l'éternuement, la toux et les
mains directement ou indirectement par l'intermédiaire d'une
surface. [2] Contrairement à une croyance
largement répandue, il n'y a aucune preuve scientifique que le climat
froid ou l'exposition au froid favorise la survenue d'une IVRS. Les IVRS sont
à l'origine de coûts très élevés à
cause du très grand nombre de consultation, de la sur-prescription
d'antibiotiques et du fréquent absentéisme au travail ou à
l'école. [3]
La problématique demeure du fait que les IVRS
représentent la première cause de consultation chez les
médecins généralistes et pédiatres. De 2005
à 2007, l'Institut National de Veille Sanitaire (InVS) a mené une
étude observationnelle nationale pour évaluer l'incidence des
infections ORL de l'enfant au cours des périodes
hivernales. [4] Sur la période hivernale
2005-2006, le taux d'incidence hebdomadaire des rhinopharyngites pour 100
enfants âgés de moins de 15 ans était égal à
7,75 et celui des angines égal à 1,53. Sur la période
hivernale 2006-2007, ces mêmes taux d'incidence pour les
rhinopharyngites, angines et laryngites étaient respectivement
égaux à 7,16 ; 1,67 et 0,92. Le nombre estimé moyen
de consultations par saison pour ces affections est de 16 millions (11,9
millions pour les rhinopharyngites ; 2,6 millions pour les angines et 1,5
millions pour les laryngites). A titre de comparaison, ces valeurs sont plus de
15 fois supérieures à celles estimées pour les
consultations de syndromes grippaux pour l'ensemble de la population en France
métropolitaine et pour les mêmes périodes. Ces chiffres
illustrent à quel point la prise en charge des infections respiratoires
hautes de l'enfant appartiennent à la pratique courante du
médecin généraliste.
En perspective, les IVRS sont des pathologies
extrêmement fréquentes dont le spectre de
sévérité varie entre une affection auto résolutive
et une infection potentiellement mortelle. Prédominantes pendant la
saison hivernale pour cause d'une plus grande proximité des individus,
elles augmentent significativement la charge du travail des soignants. De part
leur fréquence, elles représentent un véritable fardeau
pour la société et un fléau pour les garderies. Il est
indispensable de reconnaitre que la plus part des enfants, surtout ceux de
moins de cinq ans, vont présenter au moins une dizaine d'épisodes
par ans. [5]
Le choix et l'intérêt de notre travail a
été motivé du fait que les IVRS constituent partout la
première ou la deuxième cause de présentation des jeunes
enfants dans la structure sanitaire. Du fait de leur importance
morbidités mortalités, les IVRS constituent un réel
problème de santé publique à travers le monde en
général et en RDC en particulier. Ce pourquoi il s'agira dans
cette étude épidemio-clinique de déterminer la
prévalence clinique et évolutive des ces infections, afin
d'identifier les différents facteurs pouvant favoriser la survenue des
ces infections pour une meilleure prise en charge et à la
réduction des ces infections ORL ; dont l'analyse tient compte du
sexe, de l'âge et des différences régionales des cas.
Spécifiquement l'objet de notre étude est de déterminer le
sexe le plus touché, la tranche d'âge la plus affectée tout
en identifiant les facteurs contribuant à la survenue des IVRS chez les
enfants de 0 à 15 ans.
Outre l'introduction, la conclusion et les suggestions, notre
étude comporte deux parties :
* La première se penchera sur les rappels et
généralités sur les IVRS,
* La deuxième sera constituée par
l'épidémiologie et l'étude des manifestations cliniques
des IRA hautes au sein de service de pédiatrie aux cliniques
universitaires de Kalemie (C.U.K.)
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