V. LE DIAGNOSTIC DES SYSTÈMES
D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
« Diagnostiquer » c'est analyser
qualitativement et quantitativement tous les aléas pouvant exister
sur le système et se manifestant de façon observable.
L'étude diagnostique des systèmes d'eau potable consiste
principalement à déterminer l'état général
de fonctionnement du système. Il s`agit dans tous les cas
d`établir le cheminement possible entre les observations, les
causes possibles, et d`évaluer les conséquences induites,
par une analyse successive et récursive. La motivation de
l'étude est de faire apparaître les insuffisances et anomalies de
fonctionnement, afin de définir les éventuels aménagements
à prévoir pour améliorer globalement l'usage de l'eau et
optimiser la gestion du système. L'objectif d'un diagnostic d'un
système d'alimentation en eau potable est donc de proposer, au vu
des éléments techniques et économiques mis en
évidence, une politique d'intervention aux élus et techniciens
pour une bonne gestion du patrimoine collectif, qu'il s'agisse des
infrastructures existantes ou de la ressource en eau (LIRATNI, 2011).
En général, tout projet de diagnostic d'un
système de distribution d'eau potable, porte sur les objectifs suivants
:
- Mettre en évidence les insuffisances du
réseau ou des ouvrages pour répondre à la demande actuelle
et future, par une analyse de l'existant (réseau/ouvrage/qualité
de l'eau), un bilan de l'adéquation des besoins-ressources;
- Définir les améliorations à apporter
pour assurer la desserte quantitative et qualitative des usagers en toute
sécurité ;
- Estimer les investissements à réaliser afin
de permettre aux responsables de l'organisme exploitant de programmer les
travaux nécessaires en fonction des priorités.
Des réparations récurrentes des
équipements provoquent non seulement des arrêts de service mais
aussi des usures prématurées de ceux-ci. Leur durabilité
pourrait ainsi être assurée par la mise en place d'un
système de gestion qui tient compte de la maintenance préventive
et curative des équipements.
VI. LA GESTION DES
POINTS D'EAU
Faute d'un système de maintenance clairement
établi, de nombreux pays ont vu leurs points d'eau tomber en panne les
uns après les autres, puis être abandonnés. De nouveaux
systèmes de gestion des points d'eau ont vu le jour afin d'assurer la
durabilité des ouvrages mis en place. En voici des exemples :
· Le leasing : un opérateur
économique loue une pompe à motricité humaine à la
structure de gestion. La pompe reste la propriété de
l'opérateur à qui la structure de gestion verse de 1 à 5
dollars par famille et par an. Ce système fut développé au
Mali en 2009. La structure de gestion ne paye rien d'autre pour l'entretien et
la maintenance (renouvellement des équipements non couvert par le prix
de l'eau). En cas de défaut de paiement, l'opérateur peut retirer
la pompe;
· Le contrat de garantie totale : la
structure de gestion verse un loyer annuel à un opérateur
privé (qui peut être un artisan-réparateur performant) qui
couvre le changement des pièces défectueuses et le coût de
la main-d'oeuvre en cas de panne.
· La gestion communale : la
réforme de la maintenance des ouvrages hydrauliques prévoit que
les communes recrutent un maintenancier (agréé par les services
déconcentrés de l'Etat) en charge du suivi et de l'entretien des
points d'eau sur le périmètre communal. Les prestations de ce
maintenancier sont payées en partie par la commune grâce à
des redevances versées par les usagers et en partie par les associations
d'usagers de l'eau mises en place dans chaque village.
· L'approche business : elle
s'appuie sur la délégation d'un parc de pompes à
motricité humaine à un opérateur privé sur le
territoire communal. C'est donc la commune qui délègue la gestion
de son parc de pompes à un opérateur économique.
· Les comités de gestion des points
d'eau (CGPE) : il s'agit d'une stratégie dans laquelle la
gestion du point d'eau est assurée par une association et la maintenance
serait confiée à des artisans-réparateurs appartenant ou
non au comité ceci moyennant la facturation d'un loyer pour leur
entretien et leur renouvellement. Les artisans-réparateurs seraient
chargés d'effectuer les petites réparations, d'examiner le
fonctionnement des pompes et d'évaluer les interventions à
prévoir pendant la tournée d'entretien des pompes à
motricité humaine. Les pièces détachées seraient
tenues en stock chez une entreprise ou une personne dans des conditions qui
seraient négociées (KARINE, 2011).
Une meilleure gestion des équipements passe par la
maîtrise de la cartographie notamment en ce qui concerne leurs
positionnements, leurs caractéristiques, la mise à jour des
données, ...etc.
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