ASSOCIATION DE COOPÉRATION
POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE
Récépissé de déclaration
n°00849/RDA/J06/BAPP
Servir - Coopérer - Développer
Yaoundé (Cameroun) BP 25 025 TéL. 77 77 12 34
Email: mouafov@yahoo.fr
UNIVERSITE DE DSCHANG
ANTENNE D'EBOLOWA
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES
AGRICOLES
FILIERE DES METIERS DU BOIS, DE L'EAU ET DE
L'ENVIRONNEMENT
Ebolowa (Cameroun)
SERCOD
DIAGNOSTIC DES EQUIPEMENTS D'APPROVISIONNEMENT ET
EVALUATION DES RESSOURCES POTENTIELLES EN EAU POTABLE
DANS LE GROUPEMENT BAMENDJO
(MBOUDA, REGION DE L'OUEST DU CAMEROUN)
Rapport élaboré par:
AYANG AYANG Paul
Etudiant en Master I, option Approvisionnement en Eau Potable
et Maintenance des Ouvrages Hydrauliques
Sous l'encadrement de :
M. LAKO Stéphane
Ingénieur du Génie Rural, Enseignant à la
FMBEE, en qualité d'Encadreur académique
M. MOUAFO Valentin
Ingénieur Consultant, Directeur du SERCOD,
en qualité d'Encadreur professionnel
Avril 2014
SOMMAIRE
SOMMAIRE
ii
REMERCIEMENTS
v
LISTE DES ABBREVIATIONS
vi
LISTE DES FIGURES
vii
LISTE DES TABLEAUX
ix
RESUME
x
ABSTRACT
xi
CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE
1
I. CONTEXTE DE L'ÉTUDE
1
II. PROBLÉMATIQUE DE
L'ÉTUDE
1
III. OBJECTIFS DE L'ÉTUDE
2
CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA STRUCTURE
D'ETUDE : LE SERCOD
3
I. SITUATION GÉOGRAPHIQUE
3
II. HISTORIQUE
3
III. VISION ET DOMAINE
D'ACTIVITÉS
3
1- Vision
3
2- Domaines d'activités
4
CHAPITRE III : REVUE DE LA LITTERATURE
5
I. LES RESSOURCES EN EAU AU CAMEROUN
5
1- Les eaux de surface
5
2- Les eaux souterraines
5
II. MÉTHODE DE QUANTIFICATION DES
RESSOURCES EN EAU
6
1- La quantification des ressources en eau
de surface
6
2- La quantification des eaux
souterraines
6
III. L'ÉVALUATION DES BESOINS EN EAU
DOMESTIQUE
8
IV. LES ÉQUIPEMENTS
D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
8
1- En milieu rural
8
2- En milieu urbain
9
V. LE DIAGNOSTIC DES SYSTÈMES
D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
10
VI. LA GESTION DES POINTS D'EAU
10
VII. LA CARTOGRAPHIE
11
CHAPITRE IV : PRESENTATION DE LA ZONE
D'ETUDE : LE GROUPEMENT BAMENDJO
13
I. SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET
ACTIVITÉS DE LA ZONE D'ÉTUDE
13
II. LE CLIMAT
14
III. RELIEF ET HYDROGRAPHIE
15
IV. PÉDOLOGIE
15
V. FLORE ET FAUNE
15
CHAPITRE V : METHODOLOGIE ET MATERIELS
16
I. PREPARATION DE LA COLLECTE DES
DONNEES
16
II. REPÉRAGE ET TYPOLOGIE DES POINTS
D'EAU
16
III. DIAGNOSTIC DES POINTS D'EAU
17
IV. ENQUÊTES AUPRÈS DES
MÉNAGES
18
V. APPRECIATION DE LA QUALITÉ DE
L'EAU
19
VI. CARTOGRAPHIE
20
CHAPITRE VI : PRESENTATION DES RESULTATS
OBTENUS, INTERPRETATION, DISCUSSION ET PERSPECTIVES
21
I. INVENTAIRE ET CARTOGRAPHIE DES
OUVRAGES
21
II. DIAGNOSTIC DES ÉQUIPEMENTS
D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
22
1- Diagnostic du fonctionnement des points
d'eau
22
2- Diagnostic des défaillances et
mesures d'atténuation
24
3- Diagnostic de la qualité de
l'eau
27
III. EVALUATIONS DES BESOINS EN EAU ET DES
QUANTITE D'EAU MOBILISABLES
32
1- Evaluation des quantités d'eau
mobilisables à Bamendjo
32
2- Evaluation des consommations
spécifiques et des besoins totaux en eau
32
IV. ANALYSE DE L'ACCÈS À L'EAU
ET DE LA GESTION DES ÉQUIPEMENTS D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
33
1- Difficultés d'accès
à l'eau
33
2- Satisfaction par rapport aux services
34
3- Gestion des points d'eau
35
V. PROPOSITION D'ACTIONS POUR ASSURER L'AEP
DES POPULATIONS DE MANIÈRE DURABLE
35
1- Réhabilitation des points
d'eau
36
2- Traitement des eaux des forages par
processus de déferrisation
37
3- Implication des populations riveraines
dans l'entretien et maintenance des points d'eau
40
4- Implantation de nouveaux points d'eau
40
5- Prolongement des investigations dans le
domaine hydraulique
42
CHAPITRE VII : CONCLUSION
GÉNÉRALE
44
BIBLIOGRAPHIE
47
ANNEXES
48
Annexe 1: Résultats de la collecte des
données sur le repérage des points d'eau communautaires de
Bamendjo.
48
Annexe 2 : Quelques photos relatives aux
points d'eau de Bamendjo.
49
REMERCIEMENTS
J'ai été accueilli en mars 2014 par
l'équipe du SERCOD dirigée par Monsieur Valentin MOUAFO
dit "NDE KATOU", par ailleurs élite Bamendjo basée
à Yaoundé. Qu'il trouve ici l'expression de mon
respect et de mes remerciements, pour m'avoir accueilli au sein de son
équipe et m'avoir permis de réaliser cette étude dans
d'excellentes conditions, tant sur le plan matériel que humain. En tant
qu'encadreur professionnel, je le remercie également pour son suivi
attentif, ses réflexions pertinentes et sa rigueur. Qu'il trouve ici ma
profonde gratitude pour l'intérêt et l'attention qu'il a
portés à mon travail.
Que Monsieur Stéphane LAKO,
Enseignant à la FMBEE, trouve ici l'expression de ma profonde et
sincère reconnaissance pour m'avoir encadré et encouragé
tout au long du stage, pour sa disponibilité quotidienne et son aide
inestimable. La rigueur, la patience et la grande sérénité
font de lui un encadreur irremplaçable. Je ne saurais autant le
remercier pour les innombrables heures passées à mes cotés
au cours de ces dernières années en tant qu'enseignant.
Je n'oublie pas tous les membres de l'équipe du
SERCOD. Que Monsieur KONDZOU Jean François soit
remercié pour sa disponibilité, son aide et les conseils
techniques précieux qu'il a pu me fournir lors de mes descentes sur le
terrain. Je n'oublie pas Monsieur DJAKOU Rodrigue pour son
aide précieuse quant à l'utilisation du GPS et la
réalisation de la cartographie.
J'adresse mes remerciements à tout le personnel
de la FMBEE plus particulièrement à notre Coordonnateur Le
Professeur MVONDO ZE et au Coordonnateur Adjoint Monsieur
MANY Gédéon pour leur disponibilité et
les conseils qu'ils n'ont cessé de me donner.
J'aimerais remercier très sincèrement et
amicalement mes camarades d'option pour leurs apports et l'ambiance conviviale.
Je tiens à remercier spécialement Alain Joël ELONG le CR,
Stève ZEH ASSAM le petit long short, Silfried EWOUKEM et André
BOUMAL II qui m'ont beaucoup aidé tant au niveau de la
préparation que pour la bonne exécution de mon stage.
J'aimerais remercier très sincèrement
Sa Majesté TCHIO Maurice, chef supérieur de
Bamendjo dont les directives et les bénédictions m'ont
aidées à réaliser un séjour sans perturbation sur
le sol du groupement Bamendjo. Mes remerciements vont également à
l'Honorable NZOGNOU David dit FOTSA NGONG,
député des Bamboutos dont l'assistance logistique a
été très déterminante dans la réalisation de
mes activités de terrain à Bamendjo. Je ne saurais oublier de
remercier monsieur TANETSI TCHINDA Jean Claude dit Chef Banka
dont l'accueil, la disponibilité et l'accompagnement nous ont
facilité les travaux sur le terrain.
Je tiens enfin à remercier du fond du coeur les
membres de ma famille, qu'ils trouvent ici mes remerciements
les plus chaleureux pour leur soutien et leur présence.
LISTE DES ABBREVIATIONS
AEP : Approvisionnement en Eau
Potable.
BF : Borne Fontaine.
BP : Branchement Particulier.
CODEBA : Comité de
Développement de Bamendjo.
FMBEE : Filière des
Métiers du Bois, de l'Eau et de l'Environnement.
GPS: Global Positionning System.
GWP: Global Water Partnership.
OMD: Objectifs du Millénaire pour le
Développement.
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé.
PANGIRE : Plan d'Action National de
Gestion Intégrée des Ressources en Eau.
PMH : Pompe à Motricité
Humaine.
PVC : Polychlorure de Vinyle.
SERCOD : Association de
Coopération pour le Développement Durable.
SIG : Système d'Information
Géographique.
LISTE DES
FIGURES
Figure 1 :
Localisation de Bamendjo dans l'arrondissement de Mbouda (ORSTOM, 1968
modifié).
13
Figure 2 :
Précipitations moyennes mensuelles de la station
météorologique de Bafoussam, de 2000 à 2006
14
Figure
3 : Mesure du débit du forage de
Batsela 1 (F5)
18
Figure 4 :
Mesure du débit de la source Mo'otsiebé (Bamogo,
S3)
18
Figure 5 :
Enquête auprès d'un ménage à Bamendjo
19
Figure 7:
Prélèvement de l'échantillon d'eau au forage de Batsela 1
(F5).
20
Figure 6 :
Prélèvement de l'échantillon d'eau à la source
Netsiep (S5).
20
Figure 8:
Localisation des points d'eau communautaires de Bamendjo
21
Figure 9:
Localisation de l'état de fonctionnalité des points d'eau de
Bamendjo
24
Figure 10 :
Forage de Bamogo (F6) abandonné du fait de sa non
fonctionnalité.
27
Figure 11 :
Réservoir de la source Mo'otsetsa (S1) vidé du fait des fuites au
niveau de la vidange.
27
Figure 12 :
Regard de recharge d'eau de la source Mo'otsetsa (S1) presque saturé de
boue.
27
Figure 13 :
Echantillons d'eau des points d'eau de Bamendjo juste après
prélèvement.
28
Figure 14 :
Echantillons d'eau des points d'eau de Bamendjo 12 heures après
prélèvement.
28
Figure 15 :
Cartographie sur la qualité organo-leptique de l'eau des points d'eau de
Bamendjo
31
Figure 16 :
Proportion des ménages par rapport aux distances effectuées pour
l'accès aux points d'eau de Bamendjo.
34
Figure 17 :
Model d'aménagement des puits et forages proposé pour assurer la
durabilité des ouvrages de Bamendjo.
36
Figure18 :
Source de Motsetsa, conduite d'alimentation de la bâche
cassée.
37
Figure19 : Point
de collecte des eaux de la source de Motsetsa presque colmaté de
boue
37
Figure 20 :
Modèle de filière pour la déferrisation des eaux de forage
de Bamendjo
38
Figure 21 : Vue
en coupe du dispositif de déferrisation des eaux de forage
39
Figure 22 : Vue
de face du réservoir de la source Mo'otsetsa (S1)
49
Figure 23 :
Source de Koualieu (S2)
49
Figure 24 :
Réservoir de la source Mo'otsetsa (S1) vu de dessus
49
Figure 25 :
Puits de Baghong (P1)
49
Figure 26 :
Prélèvement de l'échantillon d'eau de la source non
aménagée Eau claire (S4)....
50
Figure 27 :
Prélèvement de l'échantillon d'eau de la source non
aménagée Netsiep (S5).
50
Figure 28 :
Prélèvement de l'échantillon d'eau de la source non
aménagée Tuépa (S6)
50
Figure 29 :
Prélèvement de l'échantillon d'eau du forage de Batsela 1
(S5).
50
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1:
Données des précipitations moyennes mensuelles de la station
météorologique de Bafoussam, de 2000 à 2006.
14
Tableau 2 :
Synthèse du diagnostic des puits et forages communautaires de
Bamendjo.
22
Tableau 3 :
Synthèse du diagnostic des sources de Bamendjo.
23
Tableau 4 : Etat de
défaillance des points d'eau non fonctionnels de Bamendjo et mesures
d'atténuation.
25
Tableau 5 :
Résultats des analyses des paramètres organoleptiques des
échantillons d'eau prélevés à Bamendjo.
29
Tableau 6 :
Consommation moyenne journalière en eau des ménages de Bamendjo
par type d'usage
32
Tableau 7 : Besoins
journaliers moyens et vitaux en eau de la localité de Bamendjo entre
2014 et 2034.
33
Tableau 8 : Nombre de
points d'eau à implanter par horizon à Bamendjo.
41
Tableau 9 :
Répartition du nombre de points d'eau actuellement nécessaire par
quartier.
42
Tableau 10 :
Coordonnées des points d'eau communautaires de Bamendjo.
48
RESUME
Le Groupement Bamendjo d'une superficie de 17 km2
environ, est situé dans l'arrondissement de Mbouda, au Sud du
Département des Bamboutos dans la Région de l'Ouest du
Cameroun.
Du 19 au 28 Mars 2014, une étude portant sur la
réalisation du diagnostic des équipements d'approvisionnement et
l'évaluation des ressources en eau potentielles de Bamendjo a
été menée dans ce groupement villageois. La
méthodologie adoptée a consisté en la préparation
de la collecte des données sur le terrain, l'identification de la
typologie des points d'eau ainsi que leur repérage, le diagnostic des
points d'eau, les enquêtes auprès des ménages, le
prélèvement de quelques échantillons d'eau ainsi que leur
analyse et aussi la réalisation de la cartographie.
Au niveau du diagnostic, le Groupement Bamendjo compte 13
points d'eau dont 10 aménagés répartis dans 31% de la
superficie totale du village et 05 d'entre eux non fonctionnels. Les forages et
les puits de Bamendjo sont en général équipés de
pompes à motricité humaine de marque INDIA MARK II et les
équipements de protection des ouvrages sont quasi-inexistants. Il
n'existe pas de Comité de Gestion des Points d'Eau (CGPE) alors
qu'actuellement le niveau d'hygiène autour de 62% des points d'eau est
jugé bon. En ce qui concerne le diagnostic technique des points d'eau,
les causes de la non fonctionnalité des ouvrages évoquées
par les usagers sont : l'assèchement des points d'eau, les
cassures des chaînes, le délabrement et l'inexistence des
équipements sur les points d'eau. En moyenne, il faut parcourir
près de 1 Km pour avoir accès à l'eau, d'où la
consommation des eaux de qualité douteuse par les populations. L'analyse
des échantillons d'eau des sources montre que du point de vue
organoleptique, l'eau des sources est généralement de bonne
qualité alors que celle des forages est très riche en fer.
Au niveau de l'évaluation des ressources en eau, si
tous les points d'eau existants sont fonctionnels, la quantité d'eau
totale mobilisable est d'environ 253 m3 par jour. Au regard de la
comparaison faite entre les besoins domestiques totaux en eau et la
quantité d'eau totale mobilisable au sein des points d'eau
communautaires actuellement exploités, ces derniers ne permettent de
satisfaire que 39% des besoins domestiques actuels et seulement 11% à
l'horizon 2035. Cependant, les sources à elles seules peuvent
satisfaire, jusqu'en 2020, les besoins vitaux.
Face à cette situation, une prise de conscience se
manifestant par des actions concrètes dans le but de
réaménager et d'implanter des points d'eau produisant une eau de
bonne qualité avec une participation accrue des riverains est donc
impérative.
ABSTRACT
The Group Bamendjo an area of ??about 17 km2, is located in
the district of Mbouda, South Department Bamboutos in the Western Region.
From 19 to 28 March 2014, a study for the completion of
diagnostic equipment procurement and evaluation of water resources potential of
Bamendjo was conducted in this Group. The methodology adopted was to make a
preparation of data collection in the field, identifying the type of water
points and their detection, diagnosis of water points, the household surveys,
the sampling some water samples and their analysis and also the realization of
the mapping.
At diagnosis, Bamendjo Group has 13 water points including 10
equipped in 31% of the total area of ??the village, 05 of whom are
non-functional. Boreholes and wells Bamendjo are usually equipped with hand
pumps brand INDIA MARK II and protective equipment items are almost
nonexistent. There is no Management Committee of Water Points whereas currently
the standard of hygiene around 62% of water points is considered good. As
regards the technical diagnostic of water points, the causes of
non-functionality of the works cited by users are: the drying up of water
points, breaking the chains, sagging and lack of equipment on water points. On
average, you should browse around 1 Km to access the water, where the
consumption of water of questionable quality by the people. The analysis of
water samples from sources shows that the organoleptic point of view, water
sources is generally good while the drilling is very rich in iron.
At the evaluation of water resources, if all existing water
points are functional, the amount mobilized total water is about 253 m3 per
day. With regard to the comparison between the total domestic water needs and
the amount mobilized in the community water points currently operated total
water, the latter can satisfy 39% of current domestic needs and only 11% of
them to 2035. However, sources alone can satisfy until 2020, vital needs.
Faced with this situation, awareness manifested by concrete
actions in order to redesign and implement water points producing good water
quality with increased participation of residents is therefore imperative.
CHAPITRE I :
INTRODUCTION GENERALE
I. CONTEXTE DE L'ÉTUDE
Nous vivons sur la planète bleue. L'eau joue un
rôle déterminant dans la vie des êtres humains, des animaux
et des plantes. Mais seulement la plus petite partie, 0,3% des réserves
globales en eau, sont utilisables comme eau potable et c'est justement cette
petite partie qui est en danger. Les scientifiques attirent notre attention sur
l'augmentation inquiétante de la pollution des réserves d'eau
potable. Une réorientation radicale concernant notre environnement est
donc nécessaire de toute urgence. Au Cameroun, l'eau non polluée
devient de plus en plus rare, et ce particulièrement en zone rurale.
Nous avons l'exemple de la pénurie d'eau observée à
Mbouda en 2009. Si la commune regorge d'un potentiel énorme en
ressource hydrique, son exploitation reste insuffisante, et les
problèmes liés à l'accès à l'eau potable
restent préoccupants : maîtrise de la ressource, mise en
oeuvre des infrastructures hydrauliques et gestion des points d'eau.
II.
PROBLÉMATIQUE DE L'ÉTUDE
Malgré le dynamisme de son comité de
développement, les populations du Groupement Bamendjo rencontrent
d'énormes difficultés pour s'approvisionner en eau potable. En
effet, les points d'eau sont construits et font très rarement l'objet
d'une étude du potentiel exploitable. Aussi les ouvrages sont parfois
mal localisés, et quand ils sont mis en place ils ne sont pas
entretenus. Par ailleurs, le transfert de technologie n'est pas
assuré, les compétences de gestion des points d'eau par les
bénéficiaires sont limitées et il n'existe pas de
comité de gestion des points d'eau. C'est pour ces raisons que la
majorité des forages construits dans le groupement sont non
fonctionnels.
Fort de ce constat, et compte tenu des impératifs
d'accès à l'eau des OMD pour le Cameroun, il s'avère
nécessaire de trouver des solutions palliatives à cette
situation. C'est dans cette logique que l'Association de Coopération
pour le Développement Durable (SERCOD), en collaboration avec la
Filière des Métiers du Bois, de l'Eau et de l'Environnement
(FMBEE) de l'Université de Dschang-Antenne d'Ebolowa, a initié
l'étude diagnostique des équipements d'approvisionnement et
évaluation des ressources potentielles en eau potable dans le groupement
Bamendjo, afin de définir une stratégie qui permettrait d'y
assurer durablement un approvisionnement en eau de qualité.
III. OBJECTIFS DE L'ÉTUDE
La présente étude a pour principal objectif
d'améliorer durablement l'accès des populations du groupement
Bamendjo à l'eau potable. Spécifiquement il est question
de :
1. Inventorier et cartographier les ouvrages
d'approvisionnement en eau potable communautaires de la localité
(forages, puits et sources),
2. Faire un diagnostic des ouvrages d'approvisionnement en eau
non fonctionnels dans le groupement (forages et puits),
3. Analyser l'accès à l'eau et la gestion des
ouvrages d'approvisionnement en eau au niveau des quartiers du groupement,
4. Evaluer les sources en eau disponibles au sein du
groupement et les besoins en eau des populations,
5. Proposer les actions à mettre en oeuvre pour
réhabiliter les ouvrages d'eau autonomes et assurer l'approvisionnement
en eau potable des populations de manière durable.
CHAPITRE II :
PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ETUDE : LE SERCOD
Ce chapitre a pour but de faire une présentation
globale de la structure qui a initié l'étude à
savoir le SERCOD. Cette présentation sera essentiellement
basée sur la situation géographique des bureaux du SERCOD, son
historique, sa vision et ses domaines d'activités.
I. SITUATION GÉOGRAPHIQUE
L'Association de Coopération pour le
Développement Durable est une organisation d'étude, de formation
et d'accompagnement des collectivités dont le siège social est
basé à Yaoundé au Cameroun.
II. HISTORIQUE
La question de la lutte contre la pauvreté et la
misère constitue en début du 3ème millénaire, l'un
des défis majeurs de la société camerounaise. La situation
de pauvreté et de misère a fait de nombreux camerounais une
population en situation permanente de survie. Ainsi, la quête du pain
quotidien a pris le dessus et la solidarité voire le soutien mutuel qui
étaient jusque-là caractéristiques de la
société africaine disparaissent au profit d'un
égocentrisme congénital. La crise économique qui
sévit dans le pays depuis plusieurs années minimise les efforts
de l'Etat menés en direction des personnes gagnées par la
pauvreté. Sans assistance (matérielle ni morale), ces
catégories de la population sont chaque jour aussi bien dans les centres
urbains que dans les campagnes livrées à la détresse et au
désespoir. Les secteurs de l'environnement, des infrastructures de base
(bref du développement local) sont les plus directement et durement
touchés. Puisque l'explosion démographique que connaît
le pays ne s'est pas accompagnée des ressources financières, on a
comme conséquence la dégradation poussée de
l'environnement dans les villes et campagnes, la détérioration
des infrastructures sociales de base etc. C'est dans ce contexte qu'un groupe
de personnes enseignants, techniciens, animateurs et ingénieurs de
développement se sont mobilisées et engagées à la
création de l'organisation dénommée «Association de
Coopération pour le Développement Durable ».
III. VISION ET DOMAINE D'ACTIVITÉS
1- Vision
L'Association de Coopération pour le
Développement Durable rêve d'une société dont les
populations ont facilement accès aux infrastructures sociales de base,
une société où la préservation de l'environnement
est une réalité, une société de participation de
tous et de coopération au développement local.
2- Domaines d'activités
Les principaux domaines d'activités de l'Association de
Coopération pour le Développement Durable sont les
suivants :
· Environnement : étude
d'impact environnemental, étude et gestion des déchets urbains,
audit/diagnostic environnemental, sensibilisation à la protection de
l'environnement, formation à la protection de l'environnement ;
· Développement local et
communal : planification au développement local,
planification développement communal, facilitation de
rencontres+ateliers ;
· Management des projets :
étude de faisabilité des projets, formation en gestion du cycle
de projet, élaboration des projets, accompagnement des projets,
capitalisation des projets, évaluation des organisations sur les projets
de développement.
CHAPITRE III : REVUE
DE LA LITTERATURE
Ce chapitre permet de présenter les différentes
approches qui ont déjà été employées dans le
cadre des diagnostics et des évaluations des ressources en eau. Il y est
aussi exposé les résultats obtenus dans le cadre de certaines
études qui ont des points similaires à la notre.
I. LES RESSOURCES EN EAU AU CAMEROUN
1- Les eaux de surface
A l'échelle nationale, on distingue cinq grands bassins
hydrologiques : le bassin de l'Atlantique, le bassin du Congo, le bassin
du Niger, le bassin de la Sanaga et le bassin du Tchad. Ces différents
bassins sont drainés par des fleuves, rivières et lacs. Les
disponibilités des ressources en eau de surface sont de 267,88
km3 au total. Les volumes d'eau apportés par le bassin de
l'Atlantique avec les fleuves côtiers (94,82 km3) et celui de la Sanaga
(63,18 km3) sont les plus importants et représentent
respectivement 34,51 et 23,59 % des ressources en eau de surface du Cameroun.
Avec des pourcentages d'apport respectifs de 16,39 (43,91 km3) et
12,49% (33,45 km3), les bassins du Niger et du Congo ont des
contributions intermédiaires, la plus faible contribution étant
enregistrée pour le bassin du Lac Tchad dont les ressources en eau de
surface représentent 12,14 % du volume national (PANGIRE, 2009).
2- Les eaux souterraines
Les eaux souterraines sont quant à elles
estimées au Cameroun à 2700 milliards de m3 de
réserves statiques avec un taux annuel de renouvellement
évalué à 66 milliards de m3. Ces eaux
souterraines sont localisées dans deux grandes unités
hydrogéologiques principales : la zone de socle avec environ 79,2
milliards de m3 d'eau utile sur une superficie totale de 430000
km2 (90 % de la superficie totale du Cameroun) et les bassins
sédimentaires (10 %). Les principaux bassins hydrogéologiques
sont : le bassin côtier de Douala avec environ 21,63 milliards de
m3 d'eau par an, le bassin de la Benoué avec 15,75 milliards
de m3 d'eau par an et le bassin du Tchad avec 3,20 milliards de
m3 par an.
Il convient de remarquer que, pour les bassins
sédimentaires, les volumes sont d'autant plus importants que l'on va
vers le sud. Ceci semble indiquer qu'au Cameroun, la disponibilité des
ressources en eau souterraine est tributaire du régime
pluviométrique ; en effet, la pluviométrie croit du Nord du
Cameroun vers la partie Sud (PANGIRE, 2009).
Il serait important de noter que ces chiffres avancés
sur les ressources en eau souterraines ne sont que des estimations car le
Cameroun ne dispose pas actuellement d'un dispositif de suivi quantitatif et
qualitatif régulier de ses ressources en eau souterraine alors qu'il a
été développé des méthodologies permettant
la quantification de tout type de ressource en eau.
II. MÉTHODE DE
QUANTIFICATION DES RESSOURCES EN EAU
1- La quantification des ressources en eau
de surface
· Jaugeage par flotteur
Le jaugeage par flotteur est une méthode de suivi
hydrométrique permettant d'avoir une idée sur l'ordre de grandeur
du débit du cours d'eau. Il consiste à déterminer la
vitesse de l'eau qui s'écoule à travers une section à
l'aide d'un flotteur. La station de jaugeage aménagée est
située à l'endroit où l'écoulement est laminaire et
le lit assez rectiligne. L'appareillage à utiliser est constitué
d'une échelle limnimétrique, d'un flotteur, d'un
chronomètre et d'un décamètre (ANABA, 2009).
· Jaugeage par moulinet
Le jaugeage au moulinet s'effectue en déterminant la
vitesse de l'écoulement en plusieurs points ainsi que le profil de la
section. Cette mesure est réalisée d'une façon simple
à l'aide d'un moulinet équipé d'une hélice dont la
vitesse de rotation est proportionnelle à la vitesse de
l'écoulement. Dans le cas des grands cours d'eau, le moulinet est
monté sur un flotteur (appelé « saumon ») ou
déplacé à l'aide d'un téléphérique.
Mais cette méthode nécessite de réaliser la mesure en
plusieurs points de la section du cours d'eau. On lui préfère
maintenant le profileur de courant à effet Doppler, qui calcule
automatiquement la vitesse du courant à différentes profondeurs
sur une verticale en continu, ainsi que la géométrie de la
section. On obtient ainsi, à partir d'un seul point de mesure, le
débit du cours d'eau. (Marie-Noëlle PONS, 2009).
· La méthode du traceur
La méthode du traceur consiste à injecter
rapidement dans le courant d'eau un volume important de traceur et à
déterminer la vitesse moyenne de déplacement de ce traceur
(Centre d'expertise en analyse environnementale du Québec, 2008).
2- La quantification des eaux
souterraines
2.1. Les essais de pompage
La méthode d'évaluation des eaux souterraines la
plus connue et la plus exploitée est l'essai de pompage. Il consiste
à mesurer l'accroissement des rabattements des niveaux
piézométriques en relation avec le temps de pompage et leur
remontée après arrêt de pompage (Castany, 1982). Ces
caractéristiques peuvent être examinées selon deux points
de vue :
- Celui de l'utilisateur ponctuel qui désire juste
connaître les performances de son ouvrage (débit optimal
d'exploitation et rabattement correspondant) et éventuellement les
caractéristiques de la nappe aux alentours de son ouvrage. Ce point
nécessite principalement des informations ponctuelles concernant
l'ouvrage de captage et pour les avoir, on réalise un essai de puits ou
essai par paliers ;
- Celui du gestionnaire (à grande échelle) de la
ressource en eau, qui est en plus intéressé par une connaissance
plus approfondie des caractéristiques de la nappe pour
l'élaboration d'un plan d'aménagement et de la gestion de la
ressource en eau. Cela nécessite la réalisation à
plusieurs endroits (généralement lors de l'exécution des
ouvrages) d'un essai de nappe ou essai de pompage longue durée.
Ces deux types d'essais se complètent. L'essai longue
durée est réalisé à la suite d'un essai par paliers
à la fin de l'exécution de l'ouvrage de captage.
L'essai de puits par paliers de débits de courtes
durées évalue donc les caractéristiques du complexe
aquifère / ouvrage de captage. Ce sont : le débit critique,
le débit spécifique, le débit spécifique relatif,
les pertes de charge dans l'ouvrage et son environnement immédiat et le
débit maximum d'exploitation ou productivité (Castany, 1982). Il
permet d'établir le programme d'équipement de l'ouvrage.
Quant à l'essai de nappe, il est réalisé
dans le but de mesurer sur le terrain :
- les paramètres hydrodynamiques tels que la
transmissivité T, le coefficient d'emmagasinement S et la
perméabilité K ;
- d'étudier quantitativement les
caractéristiques particulières de l'aquifère (conditions
aux limites, structure) ;
- d'observer directement en « vrai
grandeur » l'effet de l'exploitation sur l'aquifère,
prévoir l'évolution du rabattement en fonction des débits
pompés et évaluer la ressource en eau souterraine exploitable.
2.2. Méthode volumétrique
Dans le cas de faibles débits (source), la
méthode volumétrique apparaît souvent comme la
méthode la plus simple pour faire une mesure ponctuelle. Cette
méthode, de type « capacité jaugée », consiste
à remplir un contenant dont le volume est connu
précisément et à chronométrer le temps requis pour
le remplissage. L'équation suivante traduit la relation entre le
débit (Q), le volume (V) et le temps (t) : Q = V/t
(Centre d'expertise en analyse environnementale du Québec, 2008).
En somme, l'évaluation des ressources en eau permet la
maîtrise de leur potentiel exploitable qui pourrait satisfaire les
besoins en eau des populations. Une évaluation des besoins en eau des
populations est donc nécessaire afin de faire une comparaison entre ces
besoins et le potentiel exploitable des ressources.
III. L'ÉVALUATION DES BESOINS EN EAU DOMESTIQUE
Les besoins domestiques d'une agglomération quelconque
peuvent être estimés par:
- Soit des statistiques, qui concernent la
consommation moyenne et son évolution annuelle, ainsi que le nombre
total d'habitants et le taux annuel d'accroissement de la population. Ceci
n'est possible que pour une agglomération qui est déjà
alimentée en eau potable.
- Soit en comparaison avec d'autres
agglomérations qui sont jugées comparables, surtout en ce qui
concerne le niveau de vie et le climat, et pour lesquelles des données
statistiques sont disponibles. Une petite enquête permet alors de
connaître le nombre d'habitants.
Citons à ce propos d'évaluation des besoins, la
norme de l'Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) qui fixe la
consommation domestique minimale à 55 l/jour/hab (MOUSSA, 2002).
Au Cameroun, en zone rurale, la dotation journalière
est fixée à 25 litres par habitant, l'ouvrage devant fournir par
jour environ 7,5 à 8 m3 d'eau pendant 12 heures (GWP,
2010).
La satisfaction des besoins en eau des populations passe par
la mise en place d'un certains nombre d'ouvrages qui constituent des
équipements d'Approvisionnement en Eau Potable (AEP). Ces derniers
diffèrent d'un milieu à un autre.
IV. LES
ÉQUIPEMENTS D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
Les technologies de mobilisation des ressources pour
l'approvisionnement en eau potable au Cameroun dépendent de l'origine de
la ressource et des contraintes du milieu physique. En milieu rural, où
l'eau souterraine est majoritairement sollicitée et les technologies
sont donc différentes de celles mises en oeuvre en milieu urbain.
1- En milieu rural
En milieu rural, le captage des eaux à usage domestique
se fait par des puits, des forages et des sources aménagées.
a) Les forages
Généralement réalisés à la
foreuse, les forages présentent un diamètre assez faible (moins
de 360 mm) et la colonne de captage est sont soit en PVC soit en inox, d'un
diamètre intérieur de 110mm (4'') minimum. Les forages
d'hydraulique villageoise sont considérés comme positifs quand
leur débit est supérieur à 0,7m3/h. Ces
ouvrages ont une profondeur qui oscille entre 30 et 80 mètres et sont
équipés de pompe à motricité humaine ou
motorisée. Ces forages sont équipés de pompes à
motricité humaine ou de pompes motorisées. Les pompes à
motricité humaine ont un corps de pompe d'un diamètre minimum de
3''. Leur débit en rythme normal est de 1 m3/h à 25 m
et de 0,7 m3/h à 40 m. les pompes motorisées sont
installées à des profondeurs où l'usage de pompe à
motricité humaine est rendu difficile (60 à 70 m). Le
débit en rythme normal est au minimum de 2 m3/h (PANGIRE,
2009).
b) Les puits
Les puits ont des diamètres intérieurs qui
varient de 1 m à 1,8 m, leur profondeur dépasse rarement une
trentaine de mètre. Il faut faire une distinction entre puits
traditionnels et modernes. Par convention, on considère comme modernes
tous les puits réalises avec béton et ferraillage, que ce soit
des puits entièrement busés, ou des puits cuvelés et
busés. Par opposition, les puits à parois nues ou cuvelés
avec des imbrications de pierres sont considérés comme
traditionnels.
c) Les sources
Une source, c'est l'émergence naturelle d'une nappe
d'eau souterraine qui apparaît d'une manière localisée ou
diffuse à la surface du sol (DAMIEN Du Portal, 1998). Les sources
aménagées sont ainsi des aménagements qui consistent
à capter le maximum du filet d'eau qui émerge, de le concentrer
dans un ouvrage de maçonnerie qui pourra se vider par trop plein. Ces
sources lorsqu'elles fournissent de bons débits et sont situées
à une altitude favorables, peuvent être exploitées pour des
mini-réseaux d'adduction d'eau potable gravitaires où on aura des
bornes fontaines et des branchements particuliers pour desservir les
populations.
Les contraintes hydrologiques, mais surtout morphologiques et
hydrogéologiques font que la nature de l'ouvrage à construire
dépend étroitement de la région considérée.
Dans les parties à faible pluviométrie et d'insuffisance d'eaux
de surface (bassin du Lac Tchad et bassin septentrional du Niger), on trouve
surtout des forages et des puits. Dans le bassin méridional du Niger, le
bassin de la Sanaga, le bassin du Congo et celui des fleuves côtiers on a
généralement des sources aménagées et des
mini-adductions d'eau gravitaire. Cependant, on y trouve aussi des puits et des
forages.
2- En milieu
urbain
En milieu urbain, l'eau provient soit d'une prise d'eau en
rivière, de barrage de retenues, ou de champs captant (forages). Elle
est dirigée vers une station de traitement pour la rendre potable puis
envoyée dans un réseau de conduites de distribution qui dessert
les habitations, les entreprises, les bâtiments administratifs, et les
bornes fontaines. Les conduites de distribution ont des diamètres
nominaux allant de 200 à 1400 mm pour les réseaux primaires et
secondaires, de 12 à 200 mm pour les réseaux tertiaires et les
branchements. Les branchements particuliers (12 à 50 mm de
diamètre) peuvent fournir de 0,5 à 40 m3/jour. Les
réservoirs de stockage, permettant de faire face aux débits de
pointe (moment de la journée où la consommation est maximale) et
d'assurer une pression suffisante.
Les équipements utilisés pour assurer
l'approvisionnement en eau potable des populations sont toujours appelés
à tomber en panne tôt ou tard. Quand cela arrive, il faut toujours
chercher à les réparer afin de garantir la continuité de
service. Ainsi, toute réparation devrait d'abord passer par un
diagnostic afin de savoir avec assurance à quel niveau il faudrait
intervenir.
V. LE DIAGNOSTIC DES SYSTÈMES
D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
« Diagnostiquer » c'est analyser
qualitativement et quantitativement tous les aléas pouvant exister
sur le système et se manifestant de façon observable.
L'étude diagnostique des systèmes d'eau potable consiste
principalement à déterminer l'état général
de fonctionnement du système. Il s`agit dans tous les cas
d`établir le cheminement possible entre les observations, les
causes possibles, et d`évaluer les conséquences induites,
par une analyse successive et récursive. La motivation de
l'étude est de faire apparaître les insuffisances et anomalies de
fonctionnement, afin de définir les éventuels aménagements
à prévoir pour améliorer globalement l'usage de l'eau et
optimiser la gestion du système. L'objectif d'un diagnostic d'un
système d'alimentation en eau potable est donc de proposer, au vu
des éléments techniques et économiques mis en
évidence, une politique d'intervention aux élus et techniciens
pour une bonne gestion du patrimoine collectif, qu'il s'agisse des
infrastructures existantes ou de la ressource en eau (LIRATNI, 2011).
En général, tout projet de diagnostic d'un
système de distribution d'eau potable, porte sur les objectifs suivants
:
- Mettre en évidence les insuffisances du
réseau ou des ouvrages pour répondre à la demande actuelle
et future, par une analyse de l'existant (réseau/ouvrage/qualité
de l'eau), un bilan de l'adéquation des besoins-ressources;
- Définir les améliorations à apporter
pour assurer la desserte quantitative et qualitative des usagers en toute
sécurité ;
- Estimer les investissements à réaliser afin
de permettre aux responsables de l'organisme exploitant de programmer les
travaux nécessaires en fonction des priorités.
Des réparations récurrentes des
équipements provoquent non seulement des arrêts de service mais
aussi des usures prématurées de ceux-ci. Leur durabilité
pourrait ainsi être assurée par la mise en place d'un
système de gestion qui tient compte de la maintenance préventive
et curative des équipements.
VI. LA GESTION DES
POINTS D'EAU
Faute d'un système de maintenance clairement
établi, de nombreux pays ont vu leurs points d'eau tomber en panne les
uns après les autres, puis être abandonnés. De nouveaux
systèmes de gestion des points d'eau ont vu le jour afin d'assurer la
durabilité des ouvrages mis en place. En voici des exemples :
· Le leasing : un opérateur
économique loue une pompe à motricité humaine à la
structure de gestion. La pompe reste la propriété de
l'opérateur à qui la structure de gestion verse de 1 à 5
dollars par famille et par an. Ce système fut développé au
Mali en 2009. La structure de gestion ne paye rien d'autre pour l'entretien et
la maintenance (renouvellement des équipements non couvert par le prix
de l'eau). En cas de défaut de paiement, l'opérateur peut retirer
la pompe;
· Le contrat de garantie totale : la
structure de gestion verse un loyer annuel à un opérateur
privé (qui peut être un artisan-réparateur performant) qui
couvre le changement des pièces défectueuses et le coût de
la main-d'oeuvre en cas de panne.
· La gestion communale : la
réforme de la maintenance des ouvrages hydrauliques prévoit que
les communes recrutent un maintenancier (agréé par les services
déconcentrés de l'Etat) en charge du suivi et de l'entretien des
points d'eau sur le périmètre communal. Les prestations de ce
maintenancier sont payées en partie par la commune grâce à
des redevances versées par les usagers et en partie par les associations
d'usagers de l'eau mises en place dans chaque village.
· L'approche business : elle
s'appuie sur la délégation d'un parc de pompes à
motricité humaine à un opérateur privé sur le
territoire communal. C'est donc la commune qui délègue la gestion
de son parc de pompes à un opérateur économique.
· Les comités de gestion des points
d'eau (CGPE) : il s'agit d'une stratégie dans laquelle la
gestion du point d'eau est assurée par une association et la maintenance
serait confiée à des artisans-réparateurs appartenant ou
non au comité ceci moyennant la facturation d'un loyer pour leur
entretien et leur renouvellement. Les artisans-réparateurs seraient
chargés d'effectuer les petites réparations, d'examiner le
fonctionnement des pompes et d'évaluer les interventions à
prévoir pendant la tournée d'entretien des pompes à
motricité humaine. Les pièces détachées seraient
tenues en stock chez une entreprise ou une personne dans des conditions qui
seraient négociées (KARINE, 2011).
Une meilleure gestion des équipements passe par la
maîtrise de la cartographie notamment en ce qui concerne leurs
positionnements, leurs caractéristiques, la mise à jour des
données, ...etc.
VII. LA CARTOGRAPHIE
La cartographie est la représentation de données
sur un support réduit représentant un espace réel avec
comme objectif la simplification pour une meilleure compréhension des
phénomènes. Le domaine de la cartographie nécessite
l'usage de certains outils comme le Système d'Information
Géographique (SIG). Un système d'information géographique
(SIG) est un ensemble organisé de données graphiques et
alphanumériques, permettant la gestion du territoire. Il comprend un
système de gestion de données pour la saisie, le stockage,
l'extraction, l'interrogation, l'analyse et l'affichage de données
géographiques. Les logiciels SIG sont nombreux sur le marché
(plus d'une centaine). Les leaders mondiaux sont :
· Arcgis - Arcview (ESRI) : la solution SIG la plus
complète du marché
· Mapinfo : un outil orienté bureautique
simple et puissant (AMANDINE, 2012).
Dans le domaine hydraulique, l'exploitation des données
brutes de terrain, à l'issu de leur enregistrement, permet de
réaliser des statistiques générales et d'établir
des cartes thématiques ou un inventaire du patrimoine.
L'évolution de ce patrimoine au regard de différentes
caractéristiques (diamètre, profondeur, matériau, date de
pose, ...) permet d'apporter les arguments techniques aux politiques de
réhabilitation et/ou renouvellement des infrastructures hydrauliques,
et donc d'aider les gestionnaires d'eau dans la prise de décisions.
Pour une bonne réalisation du SIG d'un
diagnostic, un certain nombre de données devraient être
disponibles. Les données disponibles pour réaliser ce SIG sont de
deux ordres :
- Données quantitatives concernant les points d'eau,
la ressource en eaux, les caractéristiques techniques des ouvrages, des
indicateurs socio économiques afin de bien appréhender l'usage du
point d'eau. Ces données proviennent principalement des
différents services gestionnaires de l'eau et sont souvent
incomplètes. D'autres données, sont acquises dans un second
temps lors du diagnostic approfondi.
- Données cartographiques (fonds de cartes, limites
administratives, données sur l'environnement, localisation des points
d'eau...). Ces données proviennent des différentes études
antérieures existantes, et complétées ou produites par
l'équipe sur le terrain lors des phases de diagnostic.
Concernant ces données quantitatives et
cartographiques, un certain nombre de fiches de collectes sont
préalablement conçues pour faciliter le travail de terrain.
L'objectif étant de mettre en évidence plusieurs aspects dans la
description du système global d'AEP de la localité
concernée (LIRATNI, 2011).
CHAPITRE IV :
PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE : LE GROUPEMENT BAMENDJO
Dans le présent chapitre, il est question de
présenter le site d'étude qui est le village Bamendjo. Dans
un premier temps, on devra parler de la situation géographique du site
ainsi que des activités pratiquées dans cette zone. Ensuite,
seront abordées successivement les présentations sur les plans du
climat, du relief et de l'hydrographie, de la pédologie et enfin celles
de la faune et de la flore de notre zone d'étude.
I. SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET
ACTIVITÉS DE LA ZONE D'ÉTUDE
Le groupement Bamendjo qui est notre zone d'étude est
situé dans l'arrondissement de Mbouda, au Sud du Département des
Bamboutos dans la Région de l'Ouest du Cameroun. Il fait partie des six
groupements de la communauté « NDA » à savoir Bamendjo,
Bamenkombo, Babeté, Bafounda, Bamesso, et Bamendjinda. C'est une
localité peuplée aujourd'hui de plus de 12 000 habitants et
étendue sur une superficie de 17 Km² environ (KONDZOU, 2009) pour
une densité moyenne de 706 habitants au Km2. Elle est
limitée à l'Est par Bafounda, à l'ouest par Batcham, au
Nord par Babeté et au sud par Bansoa. Le groupement Bamendjo est
divisé en 13 quartiers qui sont King's place, Batsela 1, Batsela 2,
Bamogo, Baghong, Bakepe, Bakazou, Bafemtoh, Bametegouh, Batoussop, Badjinsi,
Bassi et Bakatou. Avec une population constituée en majorité des
personnes de faibles revenus, Bamendjo connaît sur son sol des
activités économiques telles que l'agriculture, le petit
élevage, l'artisanat, le service de transport par motos et le petit
commerce.
Figure
1 : Localisation de Bamendjo dans l'arrondissement de Mbouda
(ORSTOM, 1968 modifié).
II. LE CLIMAT
A Bamendjo, il règne un climat de type Camerounien
caractérisé par deux grandes saisons : une courte saison
sèche allant de Novembre à Février soit une période
de 04 mois et une saison pluvieuse qui dure 08 mois de Mars à Octobre
(KONDZOU, 2009).
La température moyenne annuelle dans les hautes terres
de l'Ouest est d'environ 20°C, pouvant descendre jusqu'à moins de
10°C au sommet des massifs montagneux. La pluviométrie est de
l'ordre de 1700 à 2000 mm d'eau par an atteignant 2500 mm d'eau au
sommet des massifs.
Tableau 1:
Données des précipitations moyennes mensuelles de la station
météorologique de Bafoussam, de 2000 à 2006.
Mois
|
Jan.
|
Fév.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
Août
|
Sept.
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
Total
|
P(mm)
|
10,7
|
19,5
|
64,6
|
146,5
|
154
|
251
|
294, 3
|
252
|
251,2
|
214,4
|
47,5
|
6,5
|
1712,2
|
Source : Mémoire de DEA,
Laboratoire de Pédologie Tropicale, MAMDEM TAMTO Lionelle Estelle, 2009.
Figure
2 : Précipitations moyennes mensuelles de la station
météorologique de Bafoussam,
de 2000 à 2006
III. RELIEF ET HYDROGRAPHIE
La localité de Bamendjo a un relief dominé par
deux ensembles : les hautes terres septentrionales et les plaines
méridionales de Bakatou. Plus de 4/5 de la superficie appartiennent au
domaine des hautes terres séparées des basses terres par la
rivière `'Megueuné'' où plusieurs ruisseaux prennent leur
source et qui est située à plus de 1400 m d'altitude ; c'est
le château d'eau du village. Les basses terres quant à elles
recouvrent la région de Bakatou entre les deux rivières
`'Megueuné'' et `'Mi-saah'' au Nord et au Sud respectivement (MARFOR
TANGALA, 1982).
IV. PÉDOLOGIE
Les sols de Bamendjo appartiennent en général
à deux grands ensembles : les sols d'origine
volcanique qui occupent les basses terres de Bakatou et de Bakazou qui
comptent parmi les plus fertiles du groupement et les sols des
pentes qui sont pauvres en matière organique sont
répartis dans les zones de Bamogo, Batsela, Bametegouh et Batanem. Ces
sols sont grisâtres et peu adaptés à l'agriculture car la
matière organique est entrainée par les agents
d'altération vers les bas-fonds.
V. FLORE ET FAUNE
La végétation est constituée des
forêts galeries de Bakatou et Bakazou (en voie de disparition) et des
raphias qui se trouvent dans les bas-fonds marécageux. Sur les hautes
terres, la végétation est étagée alors que sur les
pentes et les collines on trouve une végétation herbacée
à prédominance de graminées. On rencontre quelques baobabs
dans la zone de Bakatou. En dehors de cette végétation naturelle,
on y rencontre également une végétation d'origine
anthropique à l'instar des arbres fruitiers (Mangifera indica
[manguier], Persea americana [avocatier], Citrus sinensis
[oranger], ...) et les eucalyptus qui sont très utilisés pour la
construction.
Les ressources fauniques sont devenues très rares en
raison entre autres de la forte pression démographique. Toutefois, les
différentes espèces fauniques rencontrées sont les
suivantes : les mammifères fauves (panthères, chats-tigres,
antilopes), les primates (singes), les rongeurs (rats, hérissons,
écureuils et aulacodes) et les oiseaux (corbeaux, éperviers,
perdrix...). La faune aquatique quant à elle est essentiellement
constituée de silures et de tilapias qu'on retrouve dans les petits lacs
situés à Bakatou.
CHAPITRE V :
METHODOLOGIE ET MATERIELS
Ce chapitre a pour but de passer en revue les méthodes
mises en oeuvre tant pour l'acquisition des données sur le terrain que
pour leur dépouillement aux bureaux afin de présenter les
résultats obtenus par usage de ces méthodes. La
méthodologie employée sur le terrain a consisté à
faire les entretiens avec les autorités locales, le repérage des
points d'eau ainsi que leur diagnostic, les enquêtes auprès des
ménages et le prélèvement des échantillons d'eau et
leur analyse. L'étude sur le terrain a nécessité 09 jours
de travail. Aux bureaux, les principaux travaux reposaient sur
l'élaboration du protocole de travail, la préparation des outils
de collecte des données, le traitement des données obtenues lors
des entretiens et des enquêtes et la réalisation des
cartographies thématiques.
I. PREPARATION DE LA COLLECTE DES
DONNEES
Cette phase avait pour but de faciliter la collecte des
données sur le terrain. Des fiches de collecte des données
reposant sur la location et la typologie des points d'eau ont été
préalablement élaborées dans les bureaux du SERCOD
à Yaoundé ainsi que celles reposant sur le diagnostic des points
d'eau et d'appréciation de la qualité de l'eau. Afin d'assurer
une facilité d'accès aux informations fournies par les
autorités locales et les populations riveraines, des questionnaires ont
aussi été préalablement conçues. Avant d'aborder la
collecte des données proprement dite, des entretiens avec le Chef de
Groupement et les 13 Chefs de quartier de Bamendjo ont été
menés afin d'avoir des informations en ce qui concerne la gestion et la
documentation des points d'eau.
II. REPÉRAGE
ET TYPOLOGIE DES POINTS D'EAU
Cette étape consistait à faire une localisation
de tous les points d'eau communautaires de la zone d'étude et
d'identifier de manière visuelle leurs typologies (puits moderne,
forage, source aménagée ou non). La localisation des points d'eau
s'est faite à l'aide d'un GPS (Global Positioning System) de marque
GARMIN. Ce travail a ainsi permis d'illustrer la couverture en points d'eau du
Groupement Bamendjo. Les sorties de terrain ont été
facilitées par l'attribution d'un guide et du moyen de
déplacement le plus approprié pour cette zone d'étude
à savoir : une moto. Il a fallu une journée pour la collecte
de ces informations.
III. DIAGNOSTIC DES POINTS D'EAU
· Synthèse du diagnostic des points
d'eau
Il s'agissait de déterminer :
- Pour les puits et forages :
Ø La marque de la pompe
Ø L'état fonctionnel du point d'eau : il
s'agissait d'apprécier, en manipulant le bras de la pompe, si un ouvrage
est en panne ou pas.
Ø Le temps de remontée des eaux : il
était obtenu en chronométrant le temps de pompage
nécessaire pour que les premières gouttes d'eau puisse parvenir
jusqu'au récipient de l'usager.
Ø Le débit ponctuel : il a
été mesuré en utilisant la méthode
volumétrique de jaugeage de la pompe qui consistera à mesurer
à l'aide d'un chronomètre le temps de pompage nécessaire
pour recueillir un volume d'eau de 15 l en utilisant une bassine de cette
contenance.
Ø L'existence des équipements de protection des
points d'eau à savoir : la clôture et la chaîne.
Ø Le niveau d'hygiène : il fallait
apprécier les conditions d'hygiène dans lesquelles se trouvent
les puits et forages de notre zone d'étude.
- Pour les sources :
Ø Le débit ponctuel : le débit des
sources a été évalué par la méthode de
jaugeage volumétrique soit en mesurant à l'aide d'un
chronomètre le temps d'écoulement d'un volume d'eau de 60 l en
utilisant une bassine de 15 l de contenance. Le débit de la source est
donc obtenu en utilisant la formule : Q = V/t (avec
Q= débit en l/s, V= volume d'eau
prélevé en l et t= temps d'écoulement en
s).
Ø L'état fonctionnel : ce volet concerne
seulement les sources aménagées. En effet, on pouvait juger
qu'une source est en panne ou pas à partir de l'état de ses
équipements constitutifs et de l'usage de celle-ci par les
populations.
Ø Le type d'aménagement : il s'agissait
d'apprécier si une source est aménagée ou pas. Si elle
l'est, est-ce un aménagement simple, un aménagement simple avec
réservoir ou un aménagement avec réservoir filtre.
Ø Le niveau d'hygiène : il fallait
apprécier les conditions d'hygiène dans lesquelles se trouvent
les sources de notre zone d'étude.
Les fiches d'enquête présentant les
caractéristiques de chaque point d'eau ont été
utilisées.
Figure
3 : Mesure du débit du forage de
Batsela 1 (F5)
Figure 4 :
Mesure du débit de la source Mo'otsiebé (Bamogo, S3)
· Diagnostic de l'état de
défaillance des points d'eau non fonctionnels
Ce travail consistait à apprécier les
manifestations des différentes défaillances et de mentionner, si
possible, les équipements manquants et usés dans les ouvrages en
panne afin d'identifier les actions authentiques permettant de supprimer ces
défaillances. Cependant, aucun ouvrage n'ayant été
démonté afin de mieux apprécier ces défaillances,
l'évaluation du coût de réhabilitation de ces points d'eau
s'est avérée impossible.
IV. ENQUÊTES
AUPRÈS DES MÉNAGES
Ce travail consistait à adresser un questionnaire aux
ménages du Groupement Bamendjo qui comptait au total 35 questions en se
rendant dans leurs domiciles. Le choix des ménages à
enquêter se faisait de manière aléatoire mais la
priorité a été accordée aux ménages
situés à proximité des points d'eau communautaires. Cette
phase nous a permis de :
· Faire une évaluation des besoins en eau des
populations et des différents usages.
· Evaluer le degré de satisfaction des populations
en termes d'approvisionnement en eau.
· Compléter le diagnostic en identifiant les
causes probables des défaillances.
· Evaluer la pénibilité des usagers des
points d'eau en estimant la distance parcourue par ceux-ci afin d'avoir
accès à l'eau potable. Pour plus de crédibilité
à ces informations, notre guide ainsi que le conducteur
maîtrisaient bien la position de tous les points d'eau par rapports aux
ménages et aussi la notion de distance.
· Avoir des informations sur la potabilité des
eaux des points d'eau utilisés ainsi que sur leur
pérennité.
Les résultats des enquêtes ont été
saisis et traités par le logiciel de traitement de données EXCEL.
Figure
5 : Enquête auprès d'un ménage à
Bamendjo (Bakatou)
V. APPRECIATION DE LA QUALITÉ DE
L'EAU
Les échantillons d'eau des points d'eau ont
été prélevés dans des bouteilles Tangui de 1,5 l
toutes remplies à ras bord et préalablement rincées au
moins trois fois à l'eau d'échantillonnage et par la suite, ont
fait l'objet d'analyse. Les eaux à prélever concernaient
principalement celles des sources, l'eau souterraine étant
déjà considérée potable. Les puits ou forages qui
ont subi les prélèvements d'échantillons sont ceux qui se
trouvent abandonnés à cause de la qualité de l'eau. Pour
chacun des points d'eau échantillonnés, il a été
prélevé 01 échantillon et chaque bouteille portait une
étiquette correspondante à l'identité du point d'eau de
prélèvement. Les paramètres à apprécier
après chaque 03 heures durant le test de décantation qui, au
total, a duré 12 heures de temps sont le goût, la couleur, l'odeur
et les dépôts de sédiments. Les informations sur le
paramètre goût ont été obtenues auprès des
usagers des points d'eau.
Figure 7: Prélèvement
de l'échantillon d'eau au forage de Batsela 1 (F5).
Figure
6 : Prélèvement de l'échantillon d'eau
à la source Netsiep (S5).
VI. CARTOGRAPHIE
La cartographie de la zone d'étude a été
réalisée à partir du logiciel MapInfo 7.5 grâce
auquel il a été effectué le calage d'une image
géoréférencée. En absence d'une carte topographique
géoréférencée ou d'une image satellitaire de la
zone d'étude, l'image géoréférencée ici
correspond en fait à un papier millimétré scanné
où il a préalablement été tracé 04 droites
dont leurs intersections correspondent à 04 points de la zone
d'étude qui ont ainsi permis d'effectuer le calage de l'image. Les
coordonnées prises à l'aide du GPS GARMIN ont été
introduites dans le logiciel permettant ainsi la réalisation de la
cartographie basée sur les thématiques suivantes :
· La typologie des points d'eau y comprise celle des
sources d'approvisionnement en eau potentiellement exploitables.
· La fonctionnalité des points d'eau ;
· La qualité de l'eau des points d'eau ;
CHAPITRE VI :
PRESENTATION DES RESULTATS OBTENUS, INTERPRETATION, DISCUSSION ET
PERSPECTIVES
I. INVENTAIRE ET CARTOGRAPHIE DES
OUVRAGES
A Bamendjo, il a été localisé 13 points
d'eau communautaires soient : 01 puits moderne (P), 06 forages (F), 03
sources aménagées (SA) et 03 autres sources mais non
aménagées (SNA). Il se trouve ainsi que sur les 13 quartiers que
compte le village, 06 (soit 46%) n'ont pas accès un point d'eau
communautaire. La carte suivante (figure 8) illustre la
localisation de ces points d'eau au sein du Groupement Bamendjo.
Figure 8: Localisation des points
d'eau communautaires de Bamendjo
II. DIAGNOSTIC DES
ÉQUIPEMENTS D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
1- Diagnostic du fonctionnement des
points d'eau
Les forages et puits de Bamendjo sont
généralement équipés de pompes à
motricité humaine de marque INDIA MARK II délivrant des
débits variables (0,6 à 0,74 m3/h) qui sont presque
instantanés pour la majorité des ouvrages. Sur les 03 sources
aménagées, il en existe une dont l'aménagement est simple
avec un réservoir en aval (Mo'otsetsa) et les deux autres sont juste
à aménagement simple (Motsiebe et Koualieu). On enregistre
également 03 sources non aménagées fournissant des
débits remarquables. Le taux de fonctionnalité des points d'eau
est faible, sur les dix points d'eau aménagés à Bamendjo,
50% sont non fonctionnels (01 puits moderne, 03 forages et 01 source). Les
équipements de protection des ouvrages (clôture, cadenas,
chaîne) sont quasi-inexistants. Les tableaux suivants fournissent des
détails du diagnostic du fonctionnement effectué sur les puits et
forages (tableau 2) et les sources (tableau 3) de Bamendjo.
Tableau 2 :
Synthèse du diagnostic des puits et forages communautaires de
Bamendjo.
Identité du point d'eau
|
Marque de la pompe
|
Point d'eau fonctionnel
|
Existence des équipements de
protection
|
Niveau d'hygiène
|
Temps de remontée
(en s)
|
Débit de pompage
|
l/s
|
m3/h
|
Clôture
|
Chaîne
|
|
P1
|
SNW80
|
Non
|
Non
|
Oui
|
Passable
|
|
|
|
F1
|
India Mark II
|
Non
|
Non
|
Non
|
Bon
|
|
|
|
F2
|
India Mark II
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Assez bon
|
2
|
0,165
|
0,594
|
F3
|
India Mark II
|
Non
|
Non
|
Non
|
Médiocre
|
|
|
|
F4
|
India Mark II
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Passable
|
11
|
0,205
|
0,738
|
F5
|
India Mark II
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Bon
|
2
|
0,205
|
0,738
|
F6
|
India Mark II
|
Non
|
Non
|
Non
|
Médiocre
|
|
|
|
On peut ainsi remarquer que sur les trois forages
fonctionnels, deux peuvent être qualifiés de positifs
(débits supérieur à 0,7m3/h) et qu'un forage de
Bamendjo fournit en moyenne un débit de 0,69 m3/h. La
quantité d'eau maximale mobilisable par jour au niveau des forages
fonctionnels est d'environ 50 m3. Si les populations utilisent ces
forages pendant 12 heures en une journée, elles ne peuvent que
recueillir au total 25 m3. Cependant, si les forages et puits non
fonctionnels peuvent être réparés et fournir chacun un
débit de 0,7 m3/h, la quantité d'eau mobilisable en
une journée pourrait être de 60 m3 environ.
Tableau 3 :
Synthèse du diagnostic des sources de Bamendjo.
Identité de la source
|
Type de source
|
|
Source d'eau fonctionnelle
|
|
Débit de source
|
Type d'aménagement
|
Niveau d'hygiène
|
l/s
|
m3/h
|
S1
|
SA
|
Aménagement simple avec réservoir
|
Non
|
Passable
|
|
|
S2
|
SA
|
Aménagement simple
|
Oui
|
Passable
|
0,148
|
0,532
|
S3
|
SA
|
Aménagement simple
|
Oui
|
Passable
|
0,351
|
1,263
|
S4
|
SNA
|
Non aménagée
|
Oui
|
Médiocre
|
0,8
|
2,88
|
S5
|
SNA
|
Non aménagée
|
Oui
|
Très médiocre
|
0,484
|
1,742
|
S6
|
SNA
|
Non aménagée
|
Oui
|
Médiocre
|
0,313
|
1,126
|
Les sources de Bamendjo fournissent des débits
remarquables. En moyennes, une source produit un débit de 1,5
m3/h. La quantité d'eau mobilisable par jour au niveau des
sources actuellement utilisées est d'environ 182 m3.
Cependant, si l'on estime que les populations ne les utilisent que pour 12
heures en une journée, cette quantité se verra réduite
à moitié.
Figure 9: Localisation de
l'état de fonctionnalité des points d'eau de Bamendjo
2- Diagnostic des défaillances et
mesures d'atténuation
Certains points d'eau de Bamendjo se trouvent
abandonnés du fait de leur état non fonctionnel. Le diagnostic
technique qui portait sur 06 points d'eau a été
réalisé sans démontage de ces ouvrages. Il fallait juste
juger les choses à partir des manifestions externes qui cependant
peuvent résulter de plusieurs causes. Par conséquent, il a
été très difficile de déterminer avec exactitude
les causes des différentes défaillances et donc de
maîtriser l'authenticité de leurs mesures d'atténuation.
Cependant, les causes de la non fonctionnalité des ouvrages
évoquées par les usagers sont : l'assèchement des
points d'eau, les cassures des chaînes, le délabrement et
l'inexistence des équipements sur les points d'eau. Le tableau
4 donne des détails sur les différentes manifestations
des défaillances, les pièces absentes sur les points d'eau, les
différentes causes probables des défaillances ainsi que les
mesures à adopter en vue de l'atténuation de ces
défaillances.
Tableau
4 : Etat de défaillance des points d'eau non
fonctionnels de Bamendjo et mesures d'atténuation.
Identité du point d'eau
|
Marque de la pompe
|
Défaillance
|
Pièces manquantes
|
Causes probables de la défaillance
|
Mesures d'atténuation de la
défaillance
|
P1
|
SNW80
|
Débit nul, bras libre
|
|
Joints du piston délabrés
|
Démonter la pompe et changer les joints du piston
|
Le niveau d'eau est plus bas que le corps de la pompe
|
Ajouter les tuyaux et tringles
|
La chaîne est cassée
|
Changer la chaine
|
Clapet de pied bloqué
|
Sortir le corps de la pompe, démonter le clapet de
pied, vérifier son fonctionnement et le changer si nécessaire
|
Tringle coupée ou dévissée
|
Revisser la tringle ou la changer si coupée.
|
F1
|
India Mark II
|
Débit nul, bras libre
|
|
Joints du piston délabrés
|
Démonter la pompe et changer les joints du piston
|
Le niveau d'eau est plus bas que le corps de la pompe
|
Ajouter les tuyaux et tringles
|
La chaîne est cassée
|
Changer la chaine
|
Clapet de pied bloqué
|
Sortir le corps de la pompe, démonter le clapet de
pied, vérifier son fonctionnement et le changer si nécessaire
|
Tringle coupée ou dévissée
|
Revisser la tringle ou la changer si coupée.
|
F3
|
India Mark II
|
Débit nul, bras libre
|
Boulons de la fontaine, pompe, tringle, tubes d'exhaure,
chaîne.
|
Absence des équipements d'exhaure (pompe, tuyaux,
tringles, chaine) et de surface (boulons de la fontaine)
|
Mettre en place la pompe, les tuyaux, les tringles, la chaine
et les boulons de la fontaine.
|
F4 (fonctionnel)
|
India Mark II
|
Eau longue à venir, le bras oscille de gauche à
droite, bruit suspect.
|
|
Fuites d'eau au niveau du clapet de pied
|
Sortir le corps de la pompe, démonter le clapet de
pied, vérifier son fonctionnement et le changer si nécessaire
|
Joints du piston délabrés (fuites d'eau)
|
Changer les joints du piston
|
Cylindre de la pompe cassé (fuites d'eau)
|
Changer le cylindre de la pompe
|
Tuyau d'exhaure cassé
|
Changer le tuyau d'exhaure cassé
|
F6
|
India Mark II
|
Débit nul, bras dur
|
|
Le réglage de l'axe de la tringle n'est pas bon
|
Régler l'axe de la tringle en changeant les tuyaux ou
les tringles
|
Le piston est souvent coincé
|
Changer le piston ou le cylindre.
|
S1
|
|
Débit nul, réservoir vide.
|
|
Conduite d'adduction PVC pression Ö40 cassée,
existence du joint d'étanchéité sur la conduite de
vidange, 02 robinets de puisage Ö20 délabrés, regard de
recharge d'eau presque saturée de boue.
|
Changer ou réparer la conduite d'adduction, installer
un joint d'étanchéité sur la conduite de vidange,
changer les robinets de puisage, nettoyer le regard de recharge d'eau et
posséder au nettoyage du point de captage de la source (fouille de la
tranchée, pose de nouvelles pierres, remblai de la tranchée ou
pose d'une couverture).
|
Figure
10 : Forage de Bamogo (F6) abandonné du fait de sa non
fonctionnalité.
Figure
11 : Réservoir de la source Mo'otsetsa (S1)
vidé du fait des fuites au niveau de la vidange.
Figure
12 : Regard de recharge d'eau de la source Mo'otsetsa
(S1) presque saturé de boue.
3- Diagnostic de la qualité de
l'eau
Pour la boisson, les populations de Bamendjo utilisent les
eaux des sources, des forages et même celles des marigots et des puits
traditionnels. Les eaux des sources sont positivement très
appréciées par les consommateurs pendant que celles des forages
sont parfois rejetées. Les populations qui consomment les eaux des puits
traditionnels et des marigots sont conscientes du fait qu'elles consomment une
eau de qualité douteuse et la seule justification qu'elles apportent
c'est qu'elles n'ont pas de choix compte tenu de l'éloignement excessif
des points d'eau dont la qualité de l'eau est jugée bonne.
Pour l'analyse des paramètres organoleptiques des eaux,
six échantillons ont été prélevés :
· 05 au niveau des sources opérationnelles (S2,
S3, S4, S5 et S6) ;
· 01 au niveau d'un forage (F5).
Figure
14 : Echantillons d'eau des points d'eau de Bamendjo 12
heures après prélèvement.
Figure
13 : Echantillons d'eau des points d'eau de Bamendjo juste
après prélèvement.
Le test de décantation effectué entre 06 heures
et 18 heures sur les échantillons des points d'eau montre que du point
de vue organoleptique, l'eau des sources de Bamendjo est
généralement de bonne qualité. Cette eau est claire avec
très peu de sédiments, inodore et de bon goût selon
l'appréciation des usagers. D'ailleurs, les enquêtes menées
auprès des usagers de ces eaux de sources nous laissent croire que
même du point de vue bactériologique ces eaux pourraient
être de bonne qualité car ces populations prétendent ne pas
souffrir de maladies hydriques depuis qu'elles en consomment. Les
dépôts observés à la source Netsiep (S5) sont dus au
captage inadéquat de celle-ci. En effet, cette source a
été captée en aval de son point d'émergence.
Cependant, le forage de Batsela 1 (F5) qui fournit déjà un bon
débit, n'est utilisé que pour le lavage des salles de classe du
Lycée Technique de Bamendjo compte tenu de la mauvaise qualité de
son eau. Les usagers des forages nous laissent croire que la plupart des eaux
souterraines captées sont riches en fer car elles ont une couleur
rouille et une odeur putride. Ceci est d'ailleurs justifié par le
changement brusque de la couleur de cette eau qui est claire au moment du
prélèvement (Fe2+, incolore et soluble) et devient
rouille (Fe3+ insoluble et couleur rouille) juste après 09
heures à l'air libre. Cela doit ainsi être une
préoccupation du secteur d'autant que les excès de concentration
de fer peuvent non seulement nuire au désir d'utilisation de l'eau mais
constituent également une menace réelle pour les ouvrages avec
les risques de corrosions qu'ils peuvent entraîner.
Le tableau suivant présente plus en détails, les
résultats obtenus lors de l'analyse de la qualité de
l'eau.
Tableau 5 :
Résultats des analyses des paramètres organoleptiques des
échantillons d'eau prélevés à Bamendjo.
Identité du point d'eau
|
Période
|
Appréciation des paramètres organoleptiques de
l'eau
|
Goût
|
Couleur
|
Odeur
|
Dépôt de sédiments
|
S2
|
Juste après prélèvement
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
|
S3
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
|
S4
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
|
S5
|
Bon
|
Légèrement claire
|
Inodore
|
|
S6
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
|
F5
|
Mauvais (rouille)
|
Légèrement marron
|
Mauvaise
|
|
S2
|
03 heures après
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Peu
|
S3
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Peu
|
S4
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Peu
|
S5
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Peu
|
S6
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Peu
|
F5
|
Mauvais (rouille)
|
Légèrement rouille
|
Mauvaise
|
Peu
|
S2
|
06 heures après
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Peu
|
S3
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Peu
|
S4
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Peu
|
S5
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Moyen
|
S6
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Peu
|
F5
|
Mauvais (rouille)
|
Rouille
|
Mauvaise
|
Moyen
|
S2
|
09 heures après
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Peu
|
S3
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Peu
|
S4
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Peu
|
S5
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Moyen
|
S6
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Peu
|
F5
|
Mauvais (rouille)
|
Rouille
|
Mauvaise
|
Moyen
|
S2
|
12 heures après
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Peu
|
S3
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Peu
|
S4
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Peu
|
S5
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Moyen
|
S6
|
Bon
|
Claire
|
Inodore
|
Peu
|
F5
|
Mauvais (rouille)
|
Rouille
|
Mauvaise
|
Moyen
|
Figure
15 : Cartographie sur la qualité organo-leptique de
l'eau des points d'eau de Bamendjo
III. EVALUATIONS DES BESOINS EN EAU ET DES QUANTITE D'EAU
MOBILISABLES
1- Evaluation des quantités d'eau
mobilisables à Bamendjo
Malgré leur captage qui est parfois inadéquat,
les sources existantes fournissent des débits remarquables variables
entre 0,53 et 2,88 m3/h mesurés en période
d'étiage. Cependant, il s'avère que sur les 06 sources, juste 04
d'entre elles sont pérennes selon l'appréciation des usagers. Les
forages fonctionnels quant à eux fournissent des débits de 0,59
à 0,73 m3/h. Avec des débits supérieurs
à 0,7 m3/h, deux forages sur les 03 fonctionnels sont
qualifiés de positifs. La quantité d'eau totale mobilisable dans
tous les points d'eau existants, fonctionnels et qui sont jugés
pérennes dans la localité revient à environ 212
m3 par jour. S'il faut considérer que les 03 forages et puits
actuellement en panne seront réparés et qu'ils peuvent fournir
des débits de 0,7 m3/h, la quantité d'eau mobilisable
dans la localité reviendra à environ 253 m3 par jour.
Cependant, si les populations n'utilisent les points d'eau que pendant 12
heures par jour, la quantité d'eau mobilisable en une journée par
les usagers ne revient qu'à 152 m3.
2- Evaluation des consommations
spécifiques et des besoins totaux en eau
Selon les informations obtenues lors des enquêtes, les
populations de Bamendjo utilisent de l'eau essentiellement pour les besoins
domestiques (boisson, cuisson, bain, vaisselle, lessive, ménage) et
l'élevage. En moyenne, chaque personne de Bamendjo consomme environ 75
litres d'eau par jour pour combler ses besoins. Le tableau suivant
(tableau 6) illustre la consommation moyenne
journalière en eau par habitant et par type d'usage.
Tableau 6 :
Consommation moyenne journalière en eau des ménages de Bamendjo
par type d'usage
Usages
|
Boisson
|
Cuisson
|
Bain
|
Vaisselle
|
Lessive
|
Elevage
|
Consommation moyenne journalière (en
l)
|
2,5
|
11,5
|
13,3
|
7,8
|
15,6
|
22,8
|
On peut ainsi remarquer que la consommation moyenne
journalière à usage domestique s'estime à environ 50
litres d'eau par jour par habitant soit le double de la dotation
journalière fixée à 25 litres par habitant selon les
normes camerounaises alors que les besoins vitaux (boisson et cuisson)
s'estiment à 14 litres/jour/habitant. Avec un taux d'accroissement de la
population de 2,6% (sur le plan national) et une population estimée
à 13 000 habitants aujourd'hui, le tableau suivant (tableau
7) illustre les besoins journaliers moyens ainsi que les besoins
vitaux totaux de la localité de Bamendjo pour les 20 prochaines
années.
Tableau 7 :
Besoins journaliers moyens et vitaux en eau de la localité de Bamendjo
entre 2014 et 2034.
Année
|
2014
|
2019
|
2024
|
2029
|
2034
|
Besoins journaliers moyens
(m3/jour)
|
650
|
740
|
956
|
1404
|
2346
|
Besoins vitaux totaux (m3/jour)
|
182
|
207
|
268
|
394
|
657
|
En comparaison avec les besoins journaliers moyens, il se
trouve ainsi que les ressources en eau mobilisables à partir des points
d'eau communautaires pérennes existants restent très
insuffisantes (253 m3 d'eau/jour) et ne peuvent satisfaire que 39%
des besoins domestiques actuels et seulement 11% à l'horizon 2035.
Cependant, s'ils ne sont utilisés que pour des besoins vitaux et si
toutes les ressources sont mobilisées, ces points d'eau peuvent
déjà assurer la satisfaction des populations et même
jusqu'en 2023. Mais, tel qu'il sera illustré plus bas, la mauvaise
répartition géographique de ces points d'eau reste un autre grand
problème à résoudre.
IV. ANALYSE
DE L'ACCÈS À L'EAU ET DE LA GESTION DES ÉQUIPEMENTS
D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
1- Difficultés d'accès
à l'eau
Sur les 13 quartiers que compte Bamendjo, 06 (soit 46%) n'ont
pas accès un point d'eau communautaire, le village comptant 13 points
d'eau au total soient 01 puits moderne, 06 forages, 03 sources
aménagées et 03 autres sources non aménagées. Cette
mauvaise répartition géographique est également
illustrée par l'analyse des informations de la carte portant sur la
localisation des points d'eau (figure 8) obtenues à
partir du logiciel MAP INFO. Cette analyse montre que tous les points d'eau ne
sont répartis que dans une superficie de 5,2 Km2 (soit 31% de
la superficie totale de Bamendjo) et que la distance entre deux points d'eau
est en moyenne de 950 m.
L'eau de boisson est surtout puisée dans les points
d'eau aménagés alors que pour les autres usages, on utilise
davantage l'eau des puits traditionnels, la plupart des ménages
possédant leurs puits à domicile. La pénibilité
pour accéder aux sources d'approvisionnement en eau potable est
très importante car plus de 65% des ménages interrogés
excèdent la norme qui fixe la distance maximale à parcourir pour
accéder à un point d'eau à 500 mètres. En
corollaire, pour avoir accès à l'eau potable dans un point d'eau
communautaire amélioré de Bamendjo, il faut parcourir en moyenne
plus de 1,2 Km. L'histogramme suivant (figure 16) illustre les
proportions des ménages enquêtés par rapport aux distances
effectuées pour accéder aux points d'eau potable.
Figure
16 : Proportion des ménages par rapport aux distances
effectuées pour l'accès aux points d'eau de Bamendjo.
On pourrait ainsi remarquer que juste moins de 20% des
ménages parcoure moins de 200 m pour avoir accès à l'eau
alors que plus de 44% d'entre eux parcoure plus de 1 Km. Le respect de la
réglementation sur la pénibilité d'accès à
l'eau potable (moins de 500 m) reste donc problématique au sein du
Groupement Bamendjo.
2- Satisfaction par rapport aux
services
D'après les enquêtes menées auprès
des populations de Bamendjo, il se trouve que plus de 83% des ménages
enquêtés sont totalement insatisfaits en termes du système
d'approvisionnement eau potable existant dans la localité. Cette
insatisfaction est essentiellement due à la pénibilité
d'accès à l'eau ainsi qu'à sa qualité. S'il faut
assurer leur satisfaction, près de 42% des ménages
enquêtés sollicitent des branchements particuliers, 25%
sollicitent les forages avec PMH, 24 % sollicitent les bornes fontaines,
près de 4% sollicitent qu'on aménage les sources alors que
l'autre minorité (5%) ne sollicite rien car satisfaite en terme
d'approvisionnement en eau.
3- Gestion des points d'eau
Le Chef du Groupement Bamendjo, les 13 Chefs de quartier ainsi
que la Présidente du CODEBA de ladite localité ont
été consultés. Au bilan, aucun point d'eau communautaire
du Groupement Bamendjo ne fait l'objet d'une gestion organisée (pas de
Structure de Gestion des Points d'Eau) et en plus, il n'existe aucune
documentation en ce qui concerne tous les points d'eau communautaires
présents dans cette localité. Cela constitue déjà
un frein en ce qui concerne la capacité des populations et des
techniciens à effectuer des activités de diagnostic, de
maintenance et d'entretien sur les points d'eau. Cependant, malgré
l'inexistence des structures de gestion, le niveau d'hygiène autour de
62% des points d'eau est jugé passable voire même bon, ce qui
montre déjà la volonté des populations à entretenir
les points d'eau.
V. PROPOSITION D'ACTIONS POUR
ASSURER L'AEP DES POPULATIONS DE MANIÈRE DURABLE
La problématique de l'eau occupe une place de choix
dans l'amélioration des conditions de vie des populations avec des
conséquences négatives sur la santé. L'insuffisance des
puits et des forages, la qualité de leurs eaux ainsi que le non
aménagement des sources à Bamendjo constituent des facteurs
limitant pour les travaux domestiques et autres activités liées
à l'eau. C'est pourquoi un ensemble d'actions a été
préconisé à partir des résultats du diagnostic. Les
objectifs stratégiques de ces actions sont principalement de cinq ordres
:
· Réhabiliter les points d'eau non fonctionnels de
la localité.
· Traiter les eaux de forage riches en fer par processus
de déferrisation.
· Entretenir l'existant en infrastructures hydrauliques,
par un bon usage des ouvrages, afin de minimiser les pannes. Ceci devrait
passer par une responsabilisation plus accrue des usagers des points d'eau
potable.
· Optimiser la mise en place de points d'eau modernes en
vue de réduire la distance d'accès à l'eau potable. La
pénibilité de l'exhaure pourrait aussi justifier l'option de
privilégier un système d'exhaure approprié.
· Poursuivre des études d'ordre hydraulique au
sein du Groupement Bamendjo.
1- Réhabilitation des points
d'eau
50% des équipements d'approvisionnement en eau potable
de Bamendjo sont non fonctionnels et les équipements de protection des
ouvrages (clôture, cadenas, chaîne) sont quasi-inexistants. Ceci
favorise donc l'accessibilité des points d'eau à tout homme (les
petits enfants en particulier) ou animal pour y effectuer des manoeuvres
démesurés qui pourraient ainsi contribuer à
l'endommagement et à l'insalubrité des points d'eau. Ces ouvrages
non fonctionnels peuvent également permettre de mobiliser un
excédent de 50 m3 d'eau par jour. Face à cette
situation où les ressources se confirment inférieures aux besoins
en eau et compte tenu du coût élevé si l'on décide
d'implanter de nouveaux ouvrages, il serait impératif de procéder
à une réhabilitation des points d'eau non fonctionnels.
Ainsi, après leurs dépannages, tous les forages
et puits modernes avec PMH de la localité devront être
entourés d'une clôture en béton avec une porte munie d'un
cadenas afin de limiter l'accessibilité des points d'eau pendant les
moments inopportuns dans le but d'empêcher les fausses manipulations qui
pourraient causer des dommages sur la pompe.
Porte
Clôture en béton
Rigole
Puits perdu
Figure
17 : Model d'aménagement des puits et forages
proposé pour assurer la durabilité des ouvrages de Bamendjo.
En ce qui concerne la source aménagée de
`'Motsetsa'' qui est non fonctionnelle du fait de son assèchement et de
son colmatage, il serait judicieux de procéder à son
réaménagement en creusant une tranchée verticale en amont
de son point d'émergence et y introduire de nouvelles pierres. Le dessus
pourrait être complètement couvert par une tapote ou un plastique
qui empêchera le colmatage de la source par des débris. La
canalisation qui relie le captage de la source au réservoir devrait
aussi être changée du fait de ses différentes cassures et
de son probable colmatage par les boues.
Figure19 : Point de collecte des
eaux de la source de Motsetsa presque colmaté de boue
Figure18 : Source de Motsetsa,
conduite d'alimentation de la bâche cassée.
2- Traitement des eaux des forages par
processus de déferrisation
Le changement brusque de la couleur de l'eau du forage
F6 justifie la présence du fer évoquée
par les usagers. La quantité d'eau mobilisable étant insuffisante
face aux besoins et la réalisation d'un nouveau forage pouvant
probablement être plus coûteuse, il serait plus judicieux
d'exploiter les points d'eau existants même si cela nécessite un
traitement préalable de l'eau.
La mise en place d'une technique simple, peu coûteuse et
avec de méthodes d'exploitation, d'entretien et de maintenance efficaces
et facilement réalisables par les usagers pour l'élimination du
fer dans les eaux souterraines est donc nécessaire. Une unité de
déferrisation par le processus Aération -
Décantation - Adsorption - Filtration pourrait suivre ces
contraintes. La filière de traitement suivante (figure
18) montre les différentes étapes de traitement de l'eau
par ce processus ainsi que leurs objectifs et les différents
éléments et matériaux utilisés afin d'assurer un
bon traitement.
Elément ou Matériaux
utilisé
Objectifs
Etapes de traitement
Air
Insolubilisation du fer
Augmentation du pH
Aération
Bassin de décantation et plaque de
répartition
Favoriser la formation et le dépôt des flocons
Eviter le colmatage rapide du filtre
Décantation
Gravier quartz (1,5 à 5 cm de diamètre)
Fixation des ions métalliques
Adsorption
Obtenir la conformité de l'eau pour les
paramètres Fe, Mn et Turbidité
Sable (0,8 à 2mm de diamètre)
Filtration
Figure
20 : Modèle de filière pour la
déferrisation des eaux de forage de Bamendjo
L'unité de déferrisation dont la filtration
s'effectue de manière ascendante comporte principalement les
éléments suivants:
- Une conduite d'alimentation connectée a l'exhaure de
la pompe du forage
La conduite d'alimentation est munie à son
extrémité d'un système de perforation assurant une
répartition uniforme de l'eau en fines gouttelettes sur toute la surface
de la zone de collecte.
- Un fût d'une hauteur de 60 cm
Il contient un décanteur sur une épaisseur de 32
cm et des trous d'aération de 5 cm de diamètre perforés
sur la partie supérieure du fût et espacés de 10 cm pour
permettre la recirculation de l'air. Le brassage des filets liquides contribue
à leur aération. La conduite d'alimentation de la zone
d'adsorption est placée à 20 cm du fond du fût. Ce fond est
muni d'une conduite de vidange.
- Un second fût de hauteur 105 cm
Il se situe juste en dessous du premier décrit
ci-dessus. II contient les granulats qui constituent la structure filtrante et
d'adsorption composée de graviers et de sable. L'ensemble est
constitué d'une couche de sable servant de filtre et deux couches de
gravier quartz servant d'adsorption. La succession des couches composant cette
structure filtrante se fait des éléments plus grossiers vers les
plus fins de manière ascendante. Les différentes couches sont
séparées les unes des autres par du grillage en
polyéthylène qui les empêche de se mélanger lors du
fonctionnement. Le fût comporte à sa base une conduite de vidange.
Afin de garantir la qualité bactériologique de
l'eau, on pourrait se contenter d'injecter du chlore après le processus
de filtration.
Le schéma suivant illustre l'unité de traitement
permettant d'assurer la déferrisation.
Pompe
Eau
Aération
28
Décantation
32
Vanne
30
Filtration
20
Sceau
Adsorption
30
20
5
Vidanges
50
Figure
21 : Vue en coupe du dispositif de déferrisation des
eaux de forage
3- Implication des populations
riveraines dans l'entretien et maintenance des points d'eau
Les modèles d'aménagement des puits et forages
et de traitement des eaux proposés ci-dessus ne sauraient être une
garantie pour assurer la durabilité des infrastructures si celles-ci ne
sont pas entretenues. Le niveau d'hygiène autour de 62% des points d'eau
est jugé passable voire même bon, cela montre déjà
la volonté des populations à entretenir les points d'eau.
Malgré ces efforts, le taux de fonctionnalité des points d'eau
modernes reste toujours faible ceci à cause d'une absence de formation
des usagers à gérer ou à entretenir les ouvrages.
Renforcer les capacités des usagers à travers la
création d'une Structure de Gestion des Points d'Eau qui pourra assurer
la gestion, l'entretien et la maintenance des points d'eau pourrait ainsi
être une solution incontournable s'il faut assurer l'accès
permanent à l'eau potable et aussi la durabilité des
équipements.
Les principales activités de mise en place de la
structure de gestion comprendront :
· L'accompagnement des usagers dans le processus de
création de la structure de gestion des points d'eau jusqu'à sa
reconnaissance juridique.
· La formation de certains membres de la structure
(réparateurs locaux et gestionnaires des points d'eau) à
l'exercice de leurs responsabilités. Les clés de chaque puits ou
forage doivent être destinées à deux gestionnaires qui
assureront leur gardiennage et seront chargés de programmer les
activités d'entretien du point d'eau. Ceux-ci de
préférence, devraient être logés à
proximité des points d'eau et s'assureront que les quantités
d'eau prélevées n'excèdent pas les débits maximum
fixés. Les réparateurs quant à eux assureront la
maintenance des points d'eau et devront donc au préalable, subir une
formation intense auprès des réparateurs agréés.
4- Implantation de nouveaux points
d'eau
Les solutions préconisées ci-dessus ne
permettent que d'assurer la satisfaction les besoins vitaux à court et
moyen terme. En effet, même s'il faut considérer que les forages
et puits existants peuvent fournir des débits de 0,7 m3/h
chacun et que tous les points d'eau sont utilisés aux maxima de leurs
capacités, la quantité d'eau mobilisable ne permettra plus
d'assurer les besoins vitaux d'ici 2025. Pire encore, si l'on considère
que ces points d'eau sont utilisés pendant 12 heures par jour, la
quantité d'eau mobilisée par les populations ne permet pas
d'assurer même les besoins actuels. D'ailleurs, la mauvaise
répartition géographique de ces points d'eau exige même
déjà l'implantation de nouveaux afin de réduire la
pénibilité des usagers en termes de distance car il faut se
rappeler que les points d'eau existants ne sont répartis que sur 31% de
la superficie totale de Bamendjo. Le tableau suivant illustre le nombre de
points d'eau nécessaires à implanter à Bamendjo aux
différents horizons en tenant compte du fait que toutes les ressources
sont mobilisées ou que les points d'eau sont utilisés pendant 12
heures si leur débit moyen est de 0,7 m3/h.
Tableau
8 : Nombre de points d'eau à implanter par horizon
à Bamendjo.
Horizon
|
2014
|
2019
|
2024
|
2029
|
2034
|
Nombre de points d'eau nécessaires si toutes les
ressources sont mobilisées
|
11
|
13
|
16
|
24
|
40
|
Nombre de points d'eau nécessaires si on en fait usage
pendant 12 heures par jour
|
22
|
26
|
32
|
48
|
80
|
Actuellement, il est plus réaliste de voir que les
populations ne peuvent utiliser les points d'eau existants que pendant 12
heures (de 06 heures à 18 heures) car il n'existe aucun système
permettant de mobiliser toutes les ressources en eau disponibles. Par
conséquent, le nombre de points d'eau actuellement implanter reste
insuffisant. En effet, il faudra non seulement aménager tous les points
d'eau existants mais encore réaliser 09 points d'eau s'il faut
satisfaire les besoins vitaux actuels et on devra avoir environ 26 points d'eau
d'ici 2020.
Si les points d'eau nécessaires actuellement peuvent
être réalisés, ceux-ci devront être implantés
de préférence dans les quartiers ne disposant pas
d'infrastructure d'approvisionnement en eau adéquate afin de limiter la
pénibilité d'accès à l'eau. En effet, les points
d'eau devront au moins être implantés dans les quartiers tels
qu'illustré sur le tableau suivant.
Tableau 9
: Répartition du nombre de points d'eau actuellement nécessaire
par quartier.
Quartiers
|
Bakatou
|
Bakazou
|
Badjinsi
|
King's Place
|
Batsela II
|
Baghong
|
Nombre de points d'eau
|
2
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Si cependant un système de mobilisation de toutes les
ressources en eau (pompage, stockage et distribution) pourrait être mis
en place, la réalisation de nouveaux points d'eau pour la satisfaction
des besoins vitaux s'avère inutile jusqu'en 2024. Si toutes les sources
sont bien aménagées, elles peuvent assurer, à elles
seules, la satisfaction des besoins vitaux jusqu'en 2020 à travers un
mini-réseau d'adduction d'eau potable avec bornes fontaines qui sont
d'ailleurs beaucoup sollicitées par les populations du fait de leur
proximité et aussi de la bonne qualité de l'eau des sources. On
se trouverait ainsi dans une situation où la construction d'un
château d'eau et des bâches de collecte ainsi que l'utilisation des
pompes électriques au niveau des sources sont obligatoires. Ces bornes
fontaines devront ainsi être bien réparties
géographiquement afin de faciliter l'accès à l'eau potable
des populations.
5- Prolongement des investigations dans
le domaine hydraulique
La présente étude menée à Bamendjo
n'est pas une panacée à tous les problèmes d'ordre
hydraulique de Bamendjo. En effet, d'autres études avec usage des outils
adaptés pourront mieux permettre la résolution de ces
problèmes et même l'amélioration des informations ou
données du présent rapport. Entre autres, nous pouvons donc
proposer :
· La réalisation des diagnostics
techniques plus poussés
Le diagnostic technique qui portait sur 06 points d'eau a
été réalisé sans démontage de ces ouvrages.
Par conséquent, il a été très difficile de
déterminer avec exactitude les causes des différentes
défaillances et donc de savoir l'authenticité des mesures
d'atténuation de ces défaillances. Dans ces conditions, le
coût de réhabilitation des ouvrages n'a pas été
défini. La consultation d'un Technicien dans le but d'effectuer un autre
diagnostic avec démontage des ouvrages pourrait donc permettre la
résolution de cet handicap.
· La réalisation des études
géophysiques et essais de pompage
Une campagne d'études géophysiques et des essais
de pompage pourront permettre de maîtriser les points favorables à
l'implantation des points d'eau dans la localité ainsi que les
débits exploitables des nappes d'eau souterraines. Cela pourrait aussi
être un avantage en ce qui concerne les décisions à prendre
en termes de système d'approvisionnement en eau potable à mettre
en place. En effet, si les débits sont favorables, un forage pourrait
assurer l'approvisionnement en eau de toute la localité à travers
un mini-réseau d'adduction d'eau potable.
· Une évaluation complète de la
qualité de l'eau
L'appréciation des paramètres organoleptiques de
l'eau à elle seule ne suffit pas pour juger qu'une eau est de bonne
qualité. En effet, on doit également faire une
appréciation des points de vue bactériologique et
physico-chimique avec un matériel adéquat. D'autres campagnes
d'appréciation de la qualité de l'eau, tout au moins avec un kit
matériel, devraient donc être organisées de temps en temps
dans la localité de Bamendjo afin de mettre hors de danger les
populations.
CHAPITRE VII :
CONCLUSION GÉNÉRALE
Situé dans l'arrondissement de Mbouda, au Sud du
Département des Bamboutos dans la Région de l'Ouest du Cameroun,
le Groupement Bamendjo fait partie des six groupements de la communauté
« NDA ». Regroupant 13 quartiers, c'est une localité
peuplée aujourd'hui (2014) de près de 13 000 habitants et
étendue sur une superficie de 17 Km² environ.
Dans le but d'effectuer l'étude diagnostique des
équipements d'approvisionnement et l'évaluation des ressources en
eau potentielles de Bamendjo, les résultats suivants étaient
préconisés : réalisation de l'inventaire et la
cartographie des points d'eau, réalisation du diagnostic des
équipements d'AEP, analyse de l'accès à l'eau potable et
de la gestion des équipements d'AEP, évaluation des ressources en
eau mobilisables et des besoins en eau et enfin la
proposition d'actions pour assurer l'AEP des populations de
manière durable. La méthodologie employée afin d'atteindre
ces objectifs a porté sur les travaux de préparation de la
collecte des données sur le terrain, l'identification de la typologie
des points d'eau ainsi que leur repérage, le diagnostic des points
d'eau, les enquêtes auprès des ménages, le
prélèvement des échantillons d'eau et leur analyse, le
dépouillement et exploitation des données recueillies sur le
terrain et la réalisation de la cartographie. Ces travaux ont abouti aux
principaux résultats suivants :
· Du point de vue inventaire et
cartographie des points d'eau, il a été localisé
13 points d'eau communautaires soient : 01 puits moderne, 06 forages, 03
sources aménagées et 03 autres sources non
aménagées. Il se trouve ainsi que sur les 13 quartiers que compte
le village, 06 n'ont pas accès un point d'eau communautaire. La
cartographie a été basée principalement sur : la
typologie des points d'eau y comprise celle des sources
d'approvisionnement en eau potentiellement exploitables, la
fonctionnalité des points d'eau ainsi que sur la qualité
organoleptique de l'eau des points d'eau.
· Du point de vue diagnostic des
équipements d'AEP, le taux de fonctionnalité des points
d'eau est faible, sur les dix points d'eau aménagés à
Bamendjo, 50% sont non fonctionnels (01 puits moderne, 03 forages et 01
source). Les équipements de protection des ouvrages (clôture,
cadenas, chaîne) sont quasi-inexistants. Les causes de la non
fonctionnalité des ouvrages évoquées sont :
l'assèchement des points d'eau, les cassures des chaînes, le
délabrement et l'inexistence des équipements sur les points
d'eau. Les analyses des échantillons des eaux du point de vue
organoleptique montrent que l'eau des sources de Bamendjo est
généralement de bonne qualité. En effet, ces eaux sont
claires avec très peu de sédiments, inodores et de bon goût
selon l'appréciation des usagers. Cependant, la plupart des eaux
captées des forages sont riches en fer d'où le changement brusque
de couleur observé.
· Du point de vue de l'accès à
l'eau et de la gestion des équipements d'AEP, on note une
mauvaise répartition géographique des points d'eau car tous les
points d'eau sont répartis dans 31% de la superficie totale de Bamendjo
et que deux points d'eau sont distants en moyenne de 950 m. La
pénibilité pour accéder aux sources d'approvisionnement en
eau potable est cruelle. Il faut parcourir plus de 1200 m en moyenne pour
accéder à un point d'eau et plus de 65% des ménages
interrogés parcourent plus de 500 mètres afin d'avoir
accès à l'eau. Dans ces conditions, il se trouve ainsi que plus
de 83% des ménages enquêtés sont totalement insatisfaits en
termes du système d'approvisionnement eau potable existant dans la
localité. La majorité des ménages enquêtés
trouvent ainsi qu'il serait mieux de mettre en place un système
d'approvisionnement en eau potable avec branchements particuliers ou bornes
fontaines. Malgré l'inexistence des Comités de Gestion, le niveau
d'hygiène autour de 62% des points d'eau est jugé passable voire
même bon et cela montre déjà la volonté des
populations à entretenir les points d'eau.
· Du point de vue évaluation des besoins
en eau et des ressources en eau mobilisables, il s'avère que
malgré leur captage parfois inadéquat, les sources fournissent
des débits remarquables. La quantité d'eau totale mobilisable
dans tous les points d'eau existants dans la localité revient à
environ 253 m3 par jour. Pour les besoins domestiques et
l'élevage, la consommation spécifique par habitant est d'environ
75 litres d'eau par jour alors que la consommation moyenne journalière
à usage domestique à elle seule s'estime à environ 50
litres d'eau par jour par habitant. Les besoins vitaux (boisson et cuisson)
quant à eux s'estiment à 14 litres par habitant par jour. En
comparaison avec les besoins journaliers moyens, il se trouve ainsi que les
ressources en eau mobilisables à partir des points d'eau communautaires
pérennes existants restent très insuffisantes et ne peuvent
satisfaire que 39% des besoins domestiques actuels et seulement 11% à
l'horizon 2035. A l'heure actuelle, si la réhabilitation des points
d'eau existants est assurée, il est en réalité
nécessaire d'implanter 09 autres afin d'assurer la satisfaction des
besoins vitaux des populations. Cependant, si les sources sont bien
aménagées, elles peuvent assurer à elles seules la
satisfaction des besoins vitaux de Bamendjo jusqu'en 2020 à travers un
mini-réseau d'AEP avec bornes fontaines.
· Du point de vue proposition d'actions pour
assurer l'AEP des populations de manière durable, il serait
nécessaire dans ce cadre de :
Ø Réhabiliter et aménager les points
d'eau non fonctionnels de la localité afin d'assurer la satisfaction des
populations ainsi que la durabilité des ouvrages.
Ø Déferriser l'eau des forages riche en fer par
le processus Aération - Décantation - Adsorption - Filtration.
Ø Entretenir l'existant en infrastructures
hydrauliques, par un bon usage des ouvrages, afin de minimiser les pannes. Ceci
devrait passer par une responsabilisation plus accrue des usagers des points
d'eau potable en mettant en place une Structure de Gestion des Points d'Eau.
Ø Optimiser la mise en place de points d'eau modernes
dans le but d'assurer la satisfaction des besoins en eau des populations et de
limiter leur pénibilité d'accès à l'eau.
Ø Prolonger des investigations en hydraulique au sein
du groupement Bamendjo afin d'apporter des solutions complémentaires aux
problèmes d'eau régnant dans cette localité.
BIBLIOGRAPHIE
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numérique. Les fiches pratiques du tourisme. 6 pp.
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Réseau d'échanges d'idées et de méthodes pour des
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stratégie de financement du secteur de l'eau en Afrique Centrale. Etude
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PANGIRE, 2009. Etat des lieux du secteur.
Cadre financier, économique et social. 236 pp.
PANGIRE, 2009. Etat des lieux du secteur.
Connaissance et usages des ressources en eau. 219 pp.
PONS M. N., 2009. Comment mesure-t-on le
débit des cours d'eau ? 36pp.
ANNEXES
Annexe 1: Résultats
de la collecte des données sur le repérage des points d'eau
communautaires de Bamendjo.
Tableau
10 : Coordonnées des points d'eau communautaires de
Bamendjo.
Quartier
|
Type de point d'eau
|
Identité du point d'eau
|
Coordonnées GPS du point d'eau (m)
|
X
|
Y
|
Z
|
Baghong
|
P
|
P1
|
0641797
|
0614323
|
1397
|
Bametegouh
|
F
|
F1
|
0642214
|
0614494
|
1408
|
Bassi
|
F
|
F2
|
0645122
|
0614266
|
1380
|
Bassi
|
F
|
F3
|
0644239
|
0614193
|
1339
|
Bakébe
|
F
|
F4
|
0643292
|
0614361
|
1368
|
Batsela 1
|
F
|
F5
|
0644161
|
0615557
|
1324
|
Bamogo
|
F
|
F6
|
0641905
|
0515192
|
1383
|
Batoussop
|
SA
|
S1
|
0641812
|
0612635
|
1351
|
Bamogo
|
SA
|
S2
|
0641671
|
0614652
|
1354
|
Bamogo
|
SA
|
S3
|
0642594
|
0615541
|
1344
|
Bafemtoh
|
SNA
|
S4
|
0642408
|
0613907
|
1352
|
Bafemtoh
|
SNA
|
S5
|
0642749
|
0614057
|
1335
|
Batsela 1
|
SNA
|
S6
|
0644185
|
0615513
|
1326
|
Annexe 2 : Quelques
photos relatives aux points d'eau de Bamendjo.
Figure
23 : Source de Koualieu (S2)
Figure
22 : Vue de face du réservoir de la source Mo'otsetsa
(S1)
Figure
25 : Puits de Baghong (P1)
Figure
24 : Réservoir de la source Mo'otsetsa (S1) vu de
dessus
Figure
29 : Prélèvement de l'échantillon d'eau
du forage de Batsela 1 (S5).
Figure
28 : Prélèvement de l'échantillon d'eau
de la source non aménagée Tuépa (S6)
Figure
27 : Prélèvement de l'échantillon d'eau
de la source non aménagée Netsiep (S5).
Figure
26 : Prélèvement de l'échantillon d'eau
de la source non aménagée Eau claire (S4).
|