Tableau 11 :
Coordonnées des taxons et des sites sur les deux premiers axes (AFC
3)
Taxons
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Elmidae (elmi)
Gyrinidae(gyri)
Protoneuridae (prot)
Coenagrionidae(coen)
Calopterygidae(calo)
Lestidae(lest)
Libellulidae(libe)
Hydrobiidae(hydb)
Veliidae(veli)
Gerridae(gerr)
Nepidae (nepi)
Notonectidae(note)
Oligochètes(olig)
Chaoboridae(chao)
Dolichopodidae(doli)
Culicidae(culi)
Empididae(empi)
Tabanidae(taba)
Psychodidae(psyc)
site_1
site_2
site_3
|
1.1264774
1.1264774
1.1264774
1.1264774
-0.8715353
1.1264774
-0.8715353
1.1264774
0.1274711
-0.7462184
1.1264774
-0.8882513
1.1264774
1.1264774
1.1264774
1.1264774
1.1264774
1.1264774
1.1264774
1.0698280
-0.8277067
-0.8662611
|
-0.01671310
-0.01671310
-0.01671310
-0.01671310
1.09106653
-0.01671310
1.09106653
-0.01671310
0.53717671
-0.16071954
-0.01671310
-0.03560579
-0.01671310
-0.01671310
-0.01671310
-0.01671310
-0.01671310
-0.01671310
-0.01671310
-0.003981205
0.259901425
-0.391885937
|
NB : Sur chaque axe, on a deux groupes
de taxons opposés : ceux à coordonnées
négatives et ceux à coordonnées positives. Les taxons ont
des contributions différentes à chaque axe.
De façon générale, ce sont les taxons
dont la contribution est supérieure à la moyenne (1/20 = 5%) qui
permettent de donner un sens à chacun des axes. (Voir tableau 12). Il en
est de même pour les sites dont la contribution est supérieure
à la moyenne (1/3= 33%).
Tableau 12 :
Contributions des taxons et des sites aux deux premiers axes (AFC 3)
Axe 1
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Axe 2
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Contributions négatives
|
Contributions positives
|
Contributions négatives
|
Contributions positives
|
Gerridae, Notonectidae
|
Oligochètes, Chaoboridae, Psychodidae
|
Gerridae
|
Calopterygidae, Libellulidae, Velliidae
|
Site 2
|
Site 1
|
Site 3
|
Site 2
|
Conclusion
Le site 1 est surtout représenté par les taxons
« Oligochètes, Chaoboridae et Psychodidae ». Le
site 2 est surtout représenté par les taxons
« Gerridae, Notonectidae Calopterygidae, Libellulidae,
Velliidae». Le site 3 est surtout représenté par le taxon
« Gerridae ».
III. DISCUSSION
La richesse taxonomique est plus faible à ZORO (11
taxons) qu'à BENAVEROU (18 taxons) et CÔCÔ (19 taxons). Les
Insectes occupent une part importante avec 3 ordres et 9 familles pour le
barrage de ZORO, 4 ordres et 15 familles pour le barrage de BENAVEROU et 4
ordres et 17 familles pour le barrage de CÔCÔ. Ces nombres sont
très faibles comparés à ceux de KABRE et al. (2002)
sur le lac de Comoé (11 ordres et 51 familles) et SANOGO (2010) sur les
cours d'eau du Kou et du Wé (8 ordres et 36 familles).
Cette richesse subit des variations dans le temps
(fluctuations saisonnières, annuelles et accidentelles) et dans
l'espace. Le milieu exerce une sélection vis-à-vis des taxons
qu'il peut accueillir. Cette sélection s'exerce à deux
niveaux : au niveau éco-physiologique de la
tolérance ou de l'adaptation des organismes aux facteurs de
l'environnement (température, salinité, ...) et au niveau
de la productivité de l'écosystème
c'est-à-dire qu'un milieu ayant une productivité plus
élevée aurait également une plus grande richesse (MELHAOUI
et BERRAHOU, 2009).
Au niveau des trois barrages, les Hémiptères
constituent les taxons les plus dominants (ZORO : 51,81%, BENAVEROU :
64,44%, CÔCÔ : 54,69%). Ce sont les taxons les plus
accueillants (taxons tolérants) du milieu et qui s'adaptent au mieux.
Ces barrages sont caractérisés par une absence totale des EPT
(Ephéméroptères, Plécoptères,
Trichoptères). Les espèces appartenant à ces ordres
d'Insectes, très sensibles à la pollution témoignent de
par leur abondance dans un cours d'eau, une bonne santé
écologique (Moisan et Pelletier, 2008). Ces données indiquent de
façon générale une qualité mauvaise des eaux de ces
barrages.
En fonction de la valeur des fréquences
calculées, on distingue : des taxons constants
présents dans plus de 50 % des relevés, des taxons
accessoires présents dans 25 à 50 à % des
relevés et des taxons accidentels présents dans
moins de 25 % des relevés. Ainsi les Odonates et les
Hémiptères représentent les taxons constants dans les
barrages de ZORO et BENAVEROU mais dans le barrage de CÔCÔ, c'est
seulement les Hémiptères. Cela confirme le fait que les
Hémiptères sont les taxons les plus tolérants au stress du
milieu notamment à la pollution.
Un peuplement est diversifié lorsque
l'indice de Shannon « H' » est élevé.
L'indice est maximal quand tous les individus sont répartis d'une
façon égale sur tous les taxons. Il étudie le
degré d'organisation d'un peuplement traduit par la répartition
des individus entre les espèces ou taxons (GUENDA , 1996). Une valeur
élevée de cet indice signifie que tous les taxons sont aussi
denses, ce qui correspond à un milieu favorable et non pollué.
Alors qu'une valeur faible signifie qu'il règne des conditions de vie
difficiles dans le milieu, ce qui permet à peu d'espèces de
s'établir et en l'absence de compétition, ces espèces
auront tendance à pulluler. Ce qui explique l'abondance et la dominance
des Hémiptères (Gerridae, Notonectidae, Belostomidae) au niveau
des trois barrages. Ainsi sur le barrage de BENAVEROU, le peuplement est plus
diversifié sur les trois (3) transects tandis que sur le barrage de ZORO
et celui de CÔCÔ, le peuplement est plus diversifié sur un
seul (1) transect. Donc le barrage de BENAVEROU est plus biogène que les
deux (2) autres.
La diversité du barrage de BENAVEROU est forte à
la bordure et diminue légèrement vers le fond. La
diversité du barrage de CÔCÔ est très forte à
la bordure et diminue fortement vers le fond. La diversité du barrage de
ZORO est forte au milieu, légèrement faible à la bordure
et très faible vers le fond. Donc les substrats (ou microhabitats) du
barrage de BENAVEROU sont plus accueillants que ceux des barrages de ZORO et
CÔCÔ. Aussi le barrage de CÔCÔ est le moins
diversifié. Cette diversité est étroitement liée
à la qualité de l'habitat et à la granulométrie des
substrats.
De façon générale il ya une similitude
entre les barrages de ZORO et de BENAVEROU car ils ont les indices de
diversité les plus élevés ; aussi il ya une
similitude entre les sites 2 et 3 car ils ont les indices de diversité
les plus faibles et que le site 1 a l'indice de diversité le plus
élevé. Donc le site 1 des barrages est bien diversifié que
les sites 2 et 3. Cette diversité est décroissante de la bordure
vers le fond. Cette répartition des macroinvertébrés varie
avec la profondeur, ce qui permet d'observer une zone littorale plus
diversifiée, une zone sub-littorale où la diversité est
réduite à cause des changements (température,
oxygène,..) et une zone profonde peu diversifiée. D'où la
notion de « Zonation » des
communautés dans un lac. On regroupe ainsi les
macroinvertébrés en trois compartiments : les
macroinvertébrés épibenthiques qui vivent
à l'interface entre l'eau et les sédiments (mollusques, larves
d'insectes...), les macroinvertébrés
suprabenthiques qui vivent au contact des sédiments
mais qui peuvent devenir pélagiques en se déplaçant dans
l'eau (larves de diptères...) et les macroinvertébrés
endobenthiques qui sont des organismes fouisseurs telles que
les Oligochètes, les Nématodes et les larves de Chironomidae.
Plus la valeur de l'équitabilité
« J » est élevée, plus la répartition
des individus entre les taxons est équilibrée, plus le peuplement
est bien structuré et stable. Cet indice appelé également
indice d'équirépartition, peut varier de 0 à 1, il est
maximal quand les espèces ont des abondances identiques dans le
peuplement et il est minimal quand une seule espèce domine tout le
peuplement. La comparaison d'un peuplement à l'autre se fait au moyen de
l'équitabilité qui correspond à la possibilité
qu'ont les individus de se répartir selon les différences
espèces ou taxons (GUENDA, 1996). Les transects des barrages de ZORO,
BENAVEROU et CÔCÔ ont des valeurs de « J »
élevées qui varient d'un transect à un autre. Ces valeurs
sont très fortes sur le barrage de BENAVEROU. On peut donc dire que tous
les transects des trois barrages ont des peuplements peu structurés.
De façon générale il ya une similitude
entre les barrages de BENAVEROU et de CÔCÔ car ils ont les indices
d'équitabilité les plus faibles et que le barrage de ZORO a les
indices d'équitabilité les plus élevés, aussi il ya
une similitude entre les sites 1 et 3 car ils ont les indices
d'équitabilité les plus élevés et que les sites 2
ont les indices d'équitabilité les plus faibles. Donc les sites 1
et 3 des trois barrages ont des peuplements plus structurés que les
sites 2. Cela peut s'expliquer par le fait que le site 2 est une zone de
transition des facteurs environnementaux. Aussi le barrage de ZORO a un
peuplement plus structuré que les barrages de BENAVEROU et de
CÔCÔ.
En AFC, l'interprétation des axes consiste à
donner une signification aux axes. Elle permet de voir quelles modalités
se distinguent, et éventuellement s'opposent sur cet axe. Les taxons
ayant les plus fortes contributions à l'inertie de l'axe permettent de
donner un sens aux axes. Il est nécessaire de tenir compte du signe des
coordonnées pour connaitre le sens de la contribution et pour mettre en
valeur des oppositions. L'interprétation des points se fait en tenant
compte de leur position relative par rapport aux axes. Deux points suffisamment
proches représenteront deux modalités ayant des distributions
similaires.
La classification ascendante hiérarchique (CAH) est
représentée par le dendrogramme. Les taxons à nombre
d'individus similaires sont dans le même groupe. Les taxons intragroupes
ont une grande similarité et les taxons intergroupes ont une
similarité moindre. Le dendrogramme commence à agréger les
taxons les plus semblables, ensuite les moins semblables et ainsi de suite
jusqu'au regroupement trivial de l'ensemble de l'échantillon. Ces
agrégations se font deux à deux. La technique part du particulier
pour remonter au général.
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