BURKINA FASO
UNITE-PROGRES-JUSTICE
MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE ET
SUPERIEUR
---------------------------
UNIVERSITE POLYTECHNIQUE DE
BOBO-DIOULASSO
---------------------------
INSTITUT DU DEVELOPPEMENT RURAL
MEMOIRE DE FIN DE CYCLE
en vue de l'obtention du
DIPLOME DE MASTER 2 DE RECHERCHE EN ANALYSE DES
POPULATIONS DES ESPACES FAUNIQUES ET HALIEUTIQUES
Spécialité : Analyse des populations des espaces
halieutiques
THEME : Etude comparée de la
distribution des macroinvertébrés de trois (3) petits lacs de
barrages dans la province de la Sissili au Burkina Faso
Présenté par :
Eric Wenceslas BATIONO
Devant le jury composé de :
Pr. Wendengoudi GUENDA, président
Pr. Pierre Clovis NITIÈMA, membre
Pr. Jean-André T. KABRÉ, directeur de
mémoire
14 Mai 2014/M2FH
DÉDICACE
Je dédie ce travail,
Ø A ma famille et à mes parents ;
Ø A mes amis et à mes collègues ;
Ø A tous ceux qui reconnaitront avoir contribué
à ce travail.
REMERCIEMENTS
Mes remerciements s'adressent à tous ceux qui de
près ou de loin ont participé à la réalisation de
ce document. Que le tout-puissant les bénisse. Du fond du coeur, je
remercie sincèrement :
Ø Le Professeur André T. KABRE, responsable
pédagogique du Master MFH2 pour m'avoir accepté dans son
institut, encouragé et soutenu fortement pour que ce document puisse
voir le jour ;
Ø Souleymane SANOGO, pour m'avoir encadré
pendant mon stage de laboratoire, encouragé et aidé à
identifier les macroinvertébrés que j'ai
récoltés ;
Ø Fatogoma BARRO, pour m'avoir accompagné
pendant mes sorties et aidé à récolter mes
échantillons.
Que tous les professeurs qui m'ont dispensé leurs cours
théoriques lors de la formation de mon Master trouvent ici mes profonds
remerciements, ainsi que tous les collègues de la même promotion
pour les différents travaux collectifs que nous avons
réalisé ensemble.
RESUMÉ
Notre étude apporte des informations sur la
biodiversité des macroinvertébrés au niveau de trois (3)
barrages soumis aux pressions anthropiques dans la province de la Sissili. La
pollution liée aux pratiques culturales à proximité de ces
barrages influence négativement sur la communauté des
macroinvertébrés dont dépendent la survie et la croissance
des poissons. La protection de ces habitats de la pollution et de la
destruction est donc indispensable. Les résultats obtenus montrent que
ces trois barrages sont dominés fortement par des
macroinvertébrés à polluosensibilté moyenne surtout
les Hémiptères (57,14% à ZORO, 65,17% à BENAVEROU
et 59,32% à CÔCÔ). Ces résultats suggèrent
donc que ces eaux de façon générale, ont une
qualité mauvaise constatée au mois de septembre 2013.
Mots clés :
macroinvertébrés, polluosensibilité, pollution,
biodiversité, qualité.
ABSTRACT
Our study provides information on the biodiversity of
macroinvertebrates at three (3) dams subjected to anthropogenic pressures in
the Sissili. Pollution from agricultural practices close to these dams impact
negatively on the macroinvertebrate community which depend the survival and
growth of fish. The protection of these habitats from pollution and destruction
is essential. The results obtained show that these three dams are dominated
strongly by macroinvertebrates to medium polluosensitivity especially Hemiptera
(57,14% at ZORO, 65,17% at BENAVEROU and 59,32% at CÔCÔ). These
results therefore suggest that these waters generally, have a poor quality
recorded in the month of september 2013.
Keywords: macroinvertebrates,
polluosensitivity, pollution, biodiversity, quality.
SOMMAIRE
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
3
LISTE DES TABLEAUX
2
INTRODUCTION
5
I. METHODOLOGIE
7
I.1. Présentation du milieu
d'étude
8
I.1.1. Localisation géographique
8
I.1.2. Le climat, la pluviométrie et
l'hydrographie
9
I.1.3. La température et les vents
9
I.1.4. Le relief, les sols et la
végétation
10
I.2. Les stations d'étude et la
période de récolte
11
I.3. Matériels et méthode
d'étude
12
I.3.1. Matériel de terrain
12
I.3.2. Matériel de laboratoire
12
I.3.3. Méthode d'étude
13
I.3.3.1. Echantillonnage, tri et conservation
13
I.3.3.1.1. Echantillonnage
13
I.3.3.1.2. Tri et conservation des
échantillons
14
I.4. Analyses des données
14
II. RESULTATS
16
II.1. Richesse taxonomique
17
II.2. Abondance relative
20
II.3. Fréquence des groupes taxonomiques
23
II.4. Diversité spécifique
« H' » (indice de SHANNON-WEAVER)
23
II.5. Indice d'équitabilité
« J » (ou indice de PIÉLOU)
27
II.6. ANALYSE FACTORIELLE DES CORRESPONDANCES
(AFC)
32
III. DISCUSSION
40
CONCLUSION
43
BIBLIOGRAPHIE
44
WEBOGRAPHIE
47
ANNEXES
47
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
AFC : Analyse Factorielle des
Correspondances
CAH: Classification Ascendante
Hiérarchique
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Echelle de tolérance
des grands groupes taxonomiques.............................15
Tableau 2 : Les
macroinvertébrés récoltés au barrage de
ZORO.............................17
Tableau 3 : Les
macroinvertébrés récoltés au barrage de
BENAVEROU..................18
Tableau 4 : Les
macroinvertébrés récoltés au barrage de
CÔCÔ............................19
Tableau 5 : Valeurs de H' par transect
et par site des trois (3) barrages...................23
Tableau 6 :
Valeurs de « J » par transect et par site des trois
barrages.....................27
Tableau 7 :
Les coordonnées des taxons et des sites sur les deux premiers axes (AFC
1).....33
Tableau 8 :
Contributions des taxons et des sites aux deux premiers axes (AFC
1)...........34
Tableau 9 :
Les coordonnées des taxons et des sites sur les deux premiers axes (AFC
2).....36
Tableau 10 : Contributions des taxons et
des sites aux deux premiers axes (AFC 2)..........37
Tableau 11 : Coordonnées des
taxons et des sites sur les deux premiers axes (AFC 3)........39
Tableau 12 : Contributions des taxons et
des sites aux deux premiers axes (AFC 3)..........39
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Carte de la province de la
Sissili et localisation au Burkina Faso.......................8
Figure 2 : Schéma de la carte de
Léo montrant la position des trois barrages...................11
Figure 3 : schéma
d'échantillonnage des trois
barrages.............................................13
Figure 4 : Diagramme circulaire
montrant l'abondance relative des macroinvertébrés
récoltés au barrage de
ZORO......................................................................................20
Figure 5:Diagramme circulaire montrant
l'abondance relative des macroinvertébrés récoltés
au barrage de
BENAVEROU...........................................................................20
Figure 6:Diagramme circulaire
montrant l'abondance relative des macroinvertébrés
récoltés au barrage de
CÔCÔ......................................................................................21
Figure 7 : Diagramme en bâtonnets
montrant l'abondance relative des groupes taxonomiques sur les trois (3)
barrages..................................................................................22
Figure 8: Dendrogramme montrant le
regroupement des trois (3) barrages selon les indices de
diversité...................................................................................................23
Figure 9: Dendrogramme montrant le
regroupement des trois (3) sites d'échantillonnage des barrages selon
l'indice de
diversité....................................................................24
Figure 10: Histogramme montrant la
comparaison des indices de diversité des sites d'échantillonnage
des trois (3)
barrages..............................................................25
Figure 11: Histogramme
de Barchart comparant les moyennes des indices de diversité des trois
barrages et les écarts à la
moyenne.............................................................26
Figure 12: Histogramme
de Barchart comparant les moyennes des indices de diversité des sites
d'échantillonnage des trois
barrages...........................................................27
Figure 13: Dendrogramme montrant le
regroupement des trois (3) barrages selon les indices
d'équitabilité.............................................................................................28
Figure 14: Dendrogramme montrant le
regroupement des trois (3) sites d'échantillonnage des barrages selon
les indices
d'équitabilité.............................................................29
Figure 15: Histogramme montrant la
comparaison des indices d'équitabilité des sites
d'échantillonnage des trois
barrages.................................................................29
Figure 16: Histogramme
de Barchart comparant les moyennes des indices d'équitabilité des
trois barrages et les écarts à la
moyenne............................................................30
Figure 17: Histogramme
de Barchart comparant les moyennes des indices d'équitabilité des
sites d'échantillonnage des trois barrages et les écarts à
la moyenne...........................31
Figure 18 : Diagramme de dispersion des
taxons et des sites (AFC 1).........................32
Figure 19: Diagramme de dispersion des taxons
et des sites (AFC 2).........................35
Figure 20 : Diagramme de dispersion des
taxons et des sites (AFC 3).........................38
INTRODUCTION
La province de la Sissili regorge beaucoup de barrages
hydroagricoles qui ont une importance socio-économique. Ces barrages
produisent des poissons dont la pêche qui est artisanale permet à
la population de s'alimenter en protéines et d'avoir des revenus.
Depuis le début du siècle dernier la
qualité biologique des cours d'eau est de plus en plus
étudiée. Dès les années 1920, les
caractéristiques biologiques des organismes aquatiques ont
été reliées à la variabilité spatiale des
habitats, aux contraintes environnementales et aux perturbations anthropiques.
Cependant, ce n'est vraiment dans les années 1970-1980 que les auteurs
DEJOUX (1977) sur le lac Bam, HYNES (1975) sur la rivière Pawnpawn au
Ghana, LÉVÈQUE et al., (1983) sur le fleuve Bandama en Côte
d'Ivoire se sont intéressés à l'obtention d'une
description écologique des conditions environnementales tenant compte
des relations faune/habitat et en considérant que des relevés
faunistiques pouvaient fournir des indications sur les caractéristiques
d'organisation physiques et fonctionnelles de l'écosystème
aquatique étudié.
Au Burkina Faso, des études ont été
faites sur l'inventaire, la distribution et des conditions écologiques
des macroinvertébrés benthiques de différents cours d'eau
qui sont : le fleuve Mouhoun (GUENDA, 1996) ; deux barrages de
Bagré (KABRÉ et al. 2000) ; le lac de barrage de la
Comoé (KABRÉ et al. 2002) ; deux cours d'eau permanents de
la région Ouest (SANOGO, 2010). Ces études préalables ont
guidé notre intérêt sur l'étude des
macroinvertébrés.
Visibles à l'oeil nu, les
macroinvertébrés regroupent tous les animaux qui n'ont pas de
squelette d'os ou de cartilage. Les macroinvertébrés benthiques
ou benthos vivent au fond des ruisseaux, rivières, lacs ou marais. Ce
sont principalement des vers, des crustacés, des mollusques et des
insectes.
Les insectes représentent une bonne partie des
macroinvertébrés benthiques. Certains, habitent le cours d'eau
pendant leur vie larvaire. D'autres, passent toute leur vie larvaire et adulte
en milieu aquatique.
Les macroinvertébrés benthiques forment une
partie importante des écosystèmes d'eau douce et jouent un
rôle important dans le développement de la faune ichtyologique.
Ils servent de nourriture à nombre de poissons, d'amphibiens et
d'oiseaux ; ils constituent un important maillon de la chaîne
alimentaire des milieux aquatiques. C'est un groupe très
diversifié, et les organismes le composant possèdent des
sensibilités variables à différents stress telles la
pollution ou la modification de l'habitat. Une échelle de
tolérance des macroinvertébrés benthiques a
été établie selon leur sensibilité à la
pollution aquatique (voir tableau 1). Les macroinvertébrés sont
les organismes les plus souvent utilisés pour évaluer
l'état de santé des écosystèmes d'eau douce car ils
sont reconnus pour être de bons indicateurs de
la santé des écosystèmes aquatiques. Ils
intègrent les effets cumulatifs et synergiques des perturbations
physiques, biologiques et chimiques des cours d'eau, ce qui permet
d'évaluer les répercussions réelles de la pollution et de
l'altération des habitats aquatiques et riverains sur les
écosystèmes. Plus précisément, le suivi des
macroinvertébrés benthiques est utile pour :
Ø évaluer l'état de santé des
écosystèmes aquatiques,
Ø suivre l'évolution de l'état de
santé d'un cours d'eau au fil du temps,
Ø évaluer et vérifier l'impact d'une
source de pollution connue sur l'intégrité de
l'écosystème,
Ø évaluer les effets des efforts de restauration
(des habitats et de la qualité de l'eau),
Ø documenter la biodiversité du benthos dans les
cours d'eau.
Une connaissance de la variété des
macroinvertébrés est donc primordiale pour mettre en place un
plan de protection et de gestion rationnelle de l'eau. Notre étude qui
porte sur la distribution des macroinvertébrés de trois barrages
de la province de la Sissili permet donc d'apporter des informations à
la connaissance de ces habitats, en poursuivant les objectifs
suivants :
Ø identifier les différents taxons de
macroinvertébrés rencontrés dans chaque barrage ;
Ø fournir l'inventaire de leur faune aquatique.
Cette étude s'articulera sur trois grands titres qui
sont : La méthodologie, les résultats et la discussion.
I. METHODOLOGIE
I.1.1. Localisation géographique
La province de la Sissili est située dans la partie Sud
du Burkina Faso. Elle a une superficie de 7 227 km2 et les
coordonnées géographiques sont : 11°20'00''Nord
2°15'00''Ouest. (Voir figure 1 ci-dessous). Elle est
limitée :
Ø à l'Est et au Nord-Est par les provinces du
Nahouri et du Ziro ;
Ø à l'Ouest par les provinces de l'Ioba et des
Balé ;
Ø au Nord et au Nord-Ouest par les provinces du
Boulkiemdé et du Sanguié ;
Ø au Sud par la république du Ghana.
Figure 1 : Carte de la province de la
Sissili et localisation au Burkina Faso (Source :
www.wikipedia.fr
consulté le 5 décembre 2013)
I.1.2. Le climat, la pluviométrie et l'hydrographie
La province de la Sissili est traversée par les
isohyètes 700 mm au Nord et 1000 mm au Sud. Elle est située dans
son ensemble dans un climat de type Sud-Soudanien et Soudano-Guinéen.
Son climat est caractérisé par deux (2) saisons : une saison
sèche de novembre à avril et une saison pluvieuse de mai à
octobre.
Dans la province de la Sissili, les précipitations
annuelles sont comprises entre 900 et 1400 mm. Généralement, la
saison des pluies commence en début mai et se termine en fin septembre
ou octobre selon les années. Mais, ces dernières années
(depuis 2000), elles sont devenues irrégulières et
concentrées sur trois (3) mois : juillet, août et septembre.
Dans sa zone Nord, la pluviométrie moyenne est de 750 à 900
mm par an et dans sa zone Sud, elle est de 900 à plus de 1000 mm.
L'hydrographie de la province de la Sissili porte sur l'eau de
surface et l'eau souterraine. Compte tenu de la grande pluviométrie de
la région et du relief peu accidenté, l'eau de surface coule
abondamment dans la province. Celle-ci est parcourue par un fleuve très
important. Il s'agit du fleuve Sissili (affluent du Nazinon) qui donne son nom
à la province et qui l'arrose dans sa partie meridio-orientale. Elle la
traverse dans le sens Nord-Ouest / Sud-Est et arrose les départements de
To, Léo et Bieha. Sa partie la plus importante où l'eau est
permanente toute l'année, est située à l'extrême
Sud-Est dans le département de Bieha. Il existe également
quelques rivières intermittentes, un barrage à Boura et à
Pissaï et des retenues d'eau à Zoro, à Bieha, à
Danfina, à Boala, à Benaverou et à Côcô. Quant
à l'eau souterraine, elle est fonction de la quantité d'eau
tombée. Elle varie d'une année à l'autre.
(Source : la monographie de la Sissili :
www.matd.gov.bf
consulté le 10 décembre 2013)
I.1.3. La température et les vents
La température annuelle moyenne dans la province est de
27,5°C pour la partie Sud et de 28,5°C pour la partie Nord. Mars et
avril sont les mois les plus chauds 37,9°C et décembre est le mois
le plus frais 17,6°C de l'année.
Deux (2) principaux vents soufflent sur la province de la
Sissili :
Ø L'harmattan de direction Nord-Est, Sud-Ouest chaud et
qui souffle d'octobre à avril. Il caractérise la saison
sèche avec des suspensions poussiéreuses,
Ø La mousson qui souffle de mai à septembre
suivant la direction Sud-Ouest, Nord-Est. Ce vent chaud et humide est à
l'origine des précipitations.
(Source : la monographie de la Sissili :
www.matd.gov.bf
consulté le 10 décembre 2013)
I.1.4. Le relief, les sols et la végétation
La province de la Sissili est une vaste plaine peu
accidentée où dominent les plaines et les plateaux. Elle est
légèrement perturbée dans la partie ouest par des
élévations collinaires variant de 300 à 400 mètres
au dessus de la mer. La majeure partie du territoire provincial est couverte de
sols ferrugineux tropicaux.
La province de la Sissili dispose des sols suivants :
Ø des sols sableux en majorité,
Ø des sols de pente ferrugineux et gravillonnaires peu
profonds et peu fertiles,
Ø des sols peu évolués en buttes
cuirassées et incultes,
Ø des sols de bas de pente limoneux, sableux,
moyennement fertiles et plus profonds que les sols ferrugineux et
gravillonnaires,
Ø des sols de bas-fonds argileux et lourds.
Du point de vue de la texture, les sols de la province sont
essentiellement composés d'argile, de limon et de sable.
La province de la Sissili est couverte par une savane
principalement arborée avec toutes ses variantes liées aux
conditions édaphiques. Le long des cours d'eau, les conditions du milieu
permettent la présence de galeries forestières et de forêts
claires. La superficie forestière est estimée à 821924 ha.
La composition floristique est assez variée et comprend
les principales essences suivantes : Vitellaria paradoxa
(karité), Parkia biglobosa (néré), Afkelia
africana, Anogeissus leiocarpus, Pterocarpus erunaceus,
Burkea africana, Asoberlinia doka, Tamarindus indica
(tamarinier), Crosopterix febrifuga, Andansonia digitata
(baobab), Combretum spp, etc.
Le tapis herbacé est plus ou moins important et
diversifié dans sa composition.
(Source : la monographie de la Sissili :
www.matd.gov.bf
consulté le 10 décembre 2013)
I.2. Les stations d'étude et la période
de récolte
Les stations d'étude concernent trois (3) petits
barrages situés à Léo, chef-lieu de la province de la
Sissili qui sont : ZORO (à 5 km de Léo), BENAVEROU
(à 8 km de Léo) et CÔCÔ (à Léo). (Voir
la figure 2 ci-dessous). Les coordonnées géographiques de ces
trois localités donnent respectivement pour :
Ø ZORO ; 11°06'00'' Nord 2°03'00''
Ouest ;
Ø BENAVEROU ; 11°04'00'' Nord 2°10'00''
Ouest ;
Ø LEO; 11°06'00'' Nord 2°06'00'' Ouest.
(Source :
www.revafrique.com consulté le 2
janvier 2014)
La période de récolte des échantillons a
lieu du 11 au 15 du mois de septembre 2013 en pleine saison pluvieuse.
ZZZ
Figure 2 : Schéma de la carte de
Léo montrant la position des trois barrages
I.3. Matériels et méthode d'étude
I.3.1. Matériel de terrain
Ø Un filet troubleau (maille 1mm2)
Ø Un tamis (maille 1mm2)
Ø Un seau
Ø Une paire de bottes
Ø Une paire de gants
Ø Un sac
Ø Un crayon à papier
Ø Un calepin
Ø Une montre
Ø Des flacons
Ø Un mètre
Ø Un appareil photo
I.3.2. Matériel de laboratoire
Ø Une loupe
Ø Un microscope binoculaire
Ø Une trousse à dissection
Ø Des boites de pétri
Ø L'alcool
Ø Des documents d'identification des
macroinvertébrés (Flore et faune aquatiques de l'Afrique
sahélo-soudanienne, Introduction pratique à la
systématique des organismes des eaux continentales françaises,
voir bibliographie).
I.3.3. Méthode d'étude
I.3.3.1. Echantillonnage, tri et conservation
I.3.3.1.1. Echantillonnage
Nous nous sommes rendus sur chaque barrage pour les
prélèvements des échantillons. En trois (3) sorties, tous
les barrages ont été échantillonnés selon la
technique des transects (KABRÉ et al. 2000). Nous avons
réalisé trois (3) transects sur chaque barrage sur des
intervalles de vingt (20) mètres. Chaque transect comprend trois (3)
sites ou microhabitats différents alignés dans l'ordre
suivant : le site 1 correspond à la bordure, le site 2 est
situé à 1,5 m de la bordure et le site 3 est situé
à 3 m de la bordure (Figure 3). La prospection sur chaque transect a
duré une heure soit 20 minutes par site d'échantillonnage et le
nombre de coups de filets sur les plantes, sur l'eau et dans la vase est
variable entre 5 et 10. Sur le sol et les débris de bois, les
échantillons ont été prélevés directement
à la main. Ainsi pour chaque barrage, neuf (9) échantillons
différents ont été récoltés ; au total
27 échantillons (9 3 échantillons) comme l'indique la figure 3 ci-dessous.
Figure 3 : schéma
d'échantillonnage des trois barrages
I.3.3.1.2. Tri et conservation des échantillons
Ø Sur le terrain
Les échantillons prélevés sont
transférés au tamis pour le tri manuel et lavés dans un
seau pour éliminer les éléments grossiers (pierres,
sables, boues, feuilles, bois), ils sont ensuite placés dans des flacons
étiquetés et conservés dans l'alcool.
Ø Au laboratoire
Les échantillons placés dans des boîtes de
pétri contenant de l'alcool, ont été observés
à la loupe ou au microscope afin d'identifier les plus petits organismes
qui ne sont pas bien visibles à l'oeil nu. Les échantillons ont
été ensuite classés en fonction leurs groupes
taxonomiques. La détermination des taxons s'est limitée à
l'embranchement, la classe, l'ordre et surtout à la famille. Ce niveau
d'identification est utilisé dans de nombreux programmes de surveillance
biologique.
I.4. Analyses des données
Pour analyser les données, nous avons pris en compte la
richesse taxonomique, l'abondance relative, la fréquence, la
diversité, l'indice d'équitabilité, l'AFC et la CAH. Nous
avons exploité également l'échelle de tolérance des
groupes taxonomiques (voir tableau 1). Pour tracer les différents
graphiques, nous avons utilisé le tableau Excel 2007 et le logiciel R
version 2.11.1 (2010-05-31).
Ø La richesse d'un peuplement ou d'un
écosystème est le nombre d'espèces ou de taxons (niveau
genre, famille etc.).
Ø L'abondance relative d'un groupe, ou
d'une espèce, est le nombre d'individus de ce groupe, ou de cette
espèce, par rapport au nombre total d'individus. La valeur est
donnée en pourcentage.
Abr = Na/N x
100
Na est le nombre d'individus du groupe ou de
l'espèce a et N est le nombre total
d'individus récoltés. Abr est l'abondance
relative.
Ø La fréquence est le rapport
exprimé en pourcentage, du nombre de relevés où un taxon
est présent sur le nombre total de relevés effectués.
F = Pa/P x
100
Pa est le nombre de
prélèvements où se trouve le taxon a et
P est le nombre total de prélèvements.
F est la fréquence.
Ø La diversité est
mesurée par l'indice de SHANNON, donné par la
formule suivante :
H' = - Ó ((Ni
/ N) * log2 (Ni / N))
Ni : nombre d'individus d'une espèce (ou taxon)
donnée, i allant de 1 à S (nombre total d'espèces ou de
taxons). N: nombre total d'individus.
Ø L'indice d'équitabilité
est le rapport de la diversité réelle sur la
diversité maximale, donnée par la formule suivante :
J = H' / H max
J = équitabilité
H' = indice de SHANNON réel
H max = indice de SHANNON maximal
Ø L'AFC est une analyse multivariée, qui
résume la structure de corrélation des données
décrites par plusieurs variables quantitatives.
Ø La CAH est une organisation hiérarchique des
données en groupes (ou clusters) de façon à ce que les
données similaires soient dans le même groupe.
Tableau 1 :
Echelle de tolérance des grands groupes taxonomiques (source :
www.wikipedia.fr, consulté le 2 octobre 2013)
Echelle de tolerance
|
Groupes taxonomiques
|
SENSIBLE
|
Plécoptères
|
SENSIBLE
|
Éphéméroptères
|
SENSIBLE
|
Trichoptères
|
MOYEN
|
Crustacés (amphipodes, isopodes)
|
MOYEN
|
Mollusques (gastéropodes, bivalves)
|
MOYEN
|
Odonates (anisoptères, zygoptères)
|
MOYEN
|
Coléoptères
|
MOYEN
|
Hémiptères
|
MOYEN
|
Lépidoptères
|
MOYEN
|
Mégaloptères
|
MOYEN
|
Diptères (sauf chironomides)
|
TOLERANT
|
Diptères (chironomides)
|
TOLERANT
|
Annélides (oligochètes, sangsues)
|
II. RESULTATS
II.1. Richesse taxonomique
Ø Les macroinvertébrés
récoltés sur le barrage de ZORO sont
constitués de trois (3) ordres qui sont :
Coléoptères avec deux (2) familles,
Odonates avec trois (3) familles et
Hémiptères avec quatre (4) familles puis la
classe des Gastéropodes avec une (1) famille et un (1)
embranchement des Vers avec une (1) classe comme l'atteste le
tableau 2 ci-dessous. Nous avons un total de onze (11) taxons (9 familles
d'Insectes, 1 famille de Gastéropodes et 1 classe de Vers)
rencontrés dans ce barrage.
Tableau 2 : Les
macroinvertébrés récoltés au barrage de ZORO
Taxons
|
site 1
|
site 2
|
site 3
|
total
|
|
Coléoptères
|
|
|
|
|
|
Elmidae
|
3
|
0
|
0
|
3
|
|
Dytiscidae
|
2
|
1
|
0
|
3
|
|
Odonates
|
|
|
|
|
|
Libellulidae
|
2
|
2
|
1
|
5
|
|
Aeshnidae
|
0
|
1
|
0
|
1
|
|
Coenagrionidae
|
0
|
1
|
0
|
1
|
|
Hemiptères
|
|
|
|
|
|
Gerridae
|
10
|
4
|
1
|
15
|
|
Notonectidae
|
1
|
4
|
1
|
6
|
|
Nepidae
|
0
|
2
|
0
|
2
|
|
Belostomidae
|
0
|
0
|
1
|
1
|
|
Gastéropodes
|
|
|
|
|
|
Ampullariidae
|
3
|
0
|
0
|
3
|
|
Vers
|
|
|
|
|
|
Oligochètes
|
1
|
1
|
0
|
2
|
|
Total
|
22
|
16
|
4
|
42
|
|
Ø Les macroinvertébrés
récoltés sur le barrage de BENAVEROU sont
constitués de quatre ordres qui sont :
Coléoptères avec trois (3) familles,
Odonates avec six (6) familles,
Hémiptères avec cinq (5) familles et
Diptères avec une (1) famille puis l'embranchement des
Vers avec trois (3) classes comme l'atteste le tableau 3
ci-dessous. Nous avons un total de dix-huit (18) taxons (15 familles d'Insectes
et 3 classes de Vers) rencontrés dans ce barrage.
Tableau 3 : Les
macroinvertébrés récoltés au barrage de
BENAVEROU
Taxons
|
site 1
|
site 2
|
site 3
|
total
|
|
Coléoptères
|
|
|
|
|
|
Noteridae
|
0
|
1
|
0
|
1
|
|
Curculionidae
|
0
|
3
|
0
|
3
|
|
Hydrophilidae
|
0
|
0
|
3
|
3
|
|
Odonates
|
|
|
|
|
|
Gomphidae
|
1
|
0
|
0
|
1
|
|
Libellulidae
|
1
|
1
|
5
|
7
|
|
Coenagrionidae
|
0
|
2
|
0
|
2
|
|
Lestidae
|
1
|
0
|
0
|
1
|
|
Protoneuridae
|
0
|
1
|
0
|
1
|
|
Calopterygidae
|
0
|
1
|
0
|
1
|
|
Hemiptères
|
|
|
|
|
|
Gerridae
|
0
|
12
|
11
|
23
|
|
Notonectidae
|
0
|
2
|
4
|
6
|
|
Hydrometridae
|
0
|
2
|
0
|
2
|
|
Belostomidae
|
2
|
18
|
4
|
24
|
|
Nepidae
|
3
|
0
|
0
|
3
|
|
Diptères
|
|
|
|
|
|
Chironomidae
|
2
|
5
|
0
|
7
|
|
Vers
|
|
|
|
|
|
Oligochètes
|
0
|
0
|
2
|
2
|
|
Nematodes
|
0
|
0
|
1
|
1
|
|
Huridinae
|
1
|
0
|
0
|
1
|
|
Total
|
11
|
48
|
30
|
89
|
|
Ø Les macroinvertébrés
récoltés sur le barrage de CÔCÔ sont
constitués de quatre ordres qui sont :
Coléoptères avec deux (2) familles,
Odonates avec cinq (5) familles,
Hémiptères avec quatre (4) familles et
Diptères avec six (6) familles puis un embranchement
des Vers avec une (1) classe et la classe des
Gastéropodes avec une (1) famille comme l'atteste le
tableau 4 ci-dessous. Nous avons un total de dix-neuf (19) taxons (17 familles
d'Insectes, 1 famille de Gastéropodes et 1 classe de Vers)
rencontrés dans ce barrage.
Tableau 4 : Les
macroinvertébrés récoltés au barrage de
CÔCÔ
Taxons
|
site 1
|
site 2
|
site 3
|
total
|
Coléoptères
Elmidae
|
1
|
0
|
0
|
1
|
|
|
|
|
|
Gyrinidae
|
1
|
0
|
0
|
1
|
|
Odonates
|
|
|
|
|
|
Protoneuridae
|
1
|
0
|
0
|
1
|
|
Coenagrionidae
|
1
|
0
|
0
|
1
|
|
Calopterygidae
|
0
|
1
|
0
|
1
|
|
Lestidae
|
1
|
0
|
0
|
1
|
|
Libellulidae
|
0
|
1
|
0
|
1
|
|
Hémiptères
|
|
|
|
|
|
Veliidae
|
1
|
1
|
0
|
2
|
|
Gerridae
|
1
|
7
|
6
|
14
|
|
Nepidae
|
2
|
0
|
0
|
2
|
|
Notonectidae
|
0
|
10
|
7
|
17
|
|
Diptères
|
|
|
|
|
|
Chaoboridae
|
4
|
0
|
0
|
4
|
|
Dolichopodidae
|
1
|
0
|
0
|
1
|
|
Culicidae
|
2
|
0
|
0
|
2
|
|
Empididae
|
1
|
0
|
0
|
1
|
|
Tabanidae
|
1
|
0
|
0
|
1
|
|
Psychodidae
|
3
|
0
|
0
|
3
|
|
Gastéropodes
|
|
|
|
|
|
Hydrobiidae
|
1
|
0
|
0
|
1
|
|
Vers
|
|
|
|
|
|
Oligochètes
|
4
|
0
|
0
|
4
|
|
Total
|
26
|
20
|
13
|
59
|
|
II.2. Abondance relative
Ø A partir des données du tableau 2, le calcul
des pourcentages nous donne : Coléoptères
14,29%, Odonates 16,67%,
Hémiptères 57,14%, Gastéropodes
07,14%, Vers 04,76%. Nous constatons une
forte dominance des Hémiptères sur le barrage de ZORO comme
l'illustre la figure 4 ci-dessous.
Figure 4 : Diagramme circulaire
montrant l'abondance relative des macroinvertébrés
récoltés au barrage de ZORO
A partir des données du tableau 3, le calcul des
pourcentages nous donne : Coléoptères
07,87%, Odonates 14,60%,
Hémiptères 65,17%, Diptères
07,87%, Vers 04,49%. Nous constatons aussi
une forte dominance des Hémiptères sur le barrage de BENAVEROU
comme l'illustre la figure 5 ci-dessous.
Figure 5:Diagramme circulaire montrant
l'abondance relative des macroinvertébrés récoltés
au barrage de BENAVEROU
Ø A partir des données du tableau 4, le calcul
des pourcentages nous donne : Coléoptères
03,40%, Odonates 08,47%,
Hémiptères 59,32%, Diptères
20,34%, Gastéropodes 01,69%, Vers
06,78%. Nous constatons également une forte dominance
des Hémiptères sur le barrage de CÔCÔ comme
l'illustre la figure 6 ci-dessous.
Figure 6:Diagramme circulaire
montrant l'abondance relative des macroinvertébrés
récoltés au barrage de CÔCÔ
Ø La figure 7 ci-dessous montre que les
Hémiptères sont les taxons les plus dominants au niveau des trois
(3) barrages. Cette dominance est très forte à BENAVEROU.
Figure 7 : Diagramme en bâtonnets
montrant l'abondance relative des groupes taxonomiques sur les trois (3)
barrages
II.3. Fréquence des groupes taxonomiques
Ø Dans le barrage de ZORO, nous avons les
fréquences suivantes : Coléoptères
44,44%, Odonates 66,67%,
Hémiptères 66,67%, Gastéropodes
22,22%, Vers 22,22%. Nous constatons que les
Odonates et les Hémiptères ont les fréquences les plus
élevées.
Ø Dans le barrage de BENAVEROU, nous avons les
fréquences suivantes : Coléoptères
22,22%, Odonates 66,67%,
Hémiptères 77,78%, Diptères
44,44%, Vers 33,33%. Nous constatons que les
Hémiptères et les Odonates ont respectivement les
fréquences les plus élevées.
Ø Dans le barrage de CÔCÔ, nous avons les
fréquences suivantes : Coléoptères
11,11%, Odonates 44,44%,
Hémiptères 100%, Diptères 33,33%,
Gastéropodes 11,11%, Vers
22,22%. Nous constatons que les Hémiptères ont
la fréquence la plus élevée.
II.4. Diversité spécifique
« H' » (indice de SHANNON-WEAVER)
Le tableau 5 ci-dessous donne les valeurs de H' par transect
et par site des trois (3) barrages étudiés.
Tableau 5 : Valeurs de
H' par transect et par site des trois (3) barrages
Barrages
|
Transect1
|
Transect2
|
Transect3
|
Site1
|
Site2
|
Site3
|
ZORO (1)
|
1,639
|
1,705
|
1,550
|
1,727
|
1,906
|
1,386
|
BENAVEROU (2)
|
1,925
|
1,862
|
2,014
|
1,846
|
1,843
|
1,728
|
CÔCÔ (3)
|
2,094
|
1,513
|
1,540
|
2,598
|
1,163
|
0,690
|
NB : Les valeurs de H' sont les plus
élevées à BENAVEROU qu'au niveau des deux autres
barrages.
A partir du tableau 5, nous avons construit les graphiques des
figures 8, 9, 10, 11 et 12 ci-dessous.
(1= barrage de Zoro, 2= barrage de Benaverou, 3= barrage de
Côcô)
Figure 8: Dendrogramme montrant le
regroupement des trois (3) barrages selon les indices de diversité
NB : Le dendrogramme montre une
similitude entre les barrages 1 (ZORO) et 2 (BENAVEROU) ayant les indices de
diversité les plus élevés contrairement au barrage 3
(CÔCÔ) ayant les indices de diversité les plus faibles.
(1= site 1, 2= site 2, 3= site 3)
Figure 9: Dendrogramme montrant le
regroupement des trois (3) sites d'échantillonnage des barrages selon
l'indice de diversité
NB : Le dendrogramme montre une
similitude entre les sites 2 et les sites 3 ayant les indices de
diversité les plus faibles contrairement aux sites 1 ayant les indices
de diversité les plus élevés.
Figure 10 : Histogramme montrant la
comparaison des indices de diversité des sites
d'échantillonnages des trois (3) barrages
NB : Globalement les indices de
diversité sont plus élevés au niveau des sites 1 et plus
faibles au niveau des sites 3.
Remarquablement le site 1 de CÔCÔ présente
un indice H' très élevé mais aussi les sites 2 et 3 de ce
barrage ont les indices H' les plus faibles.
Figure 11: Histogramme
de Barchart comparant les moyennes des indices de diversité des trois
barrages et les écarts à la moyenne
NB : La moyenne des indices de
diversité est plus élevée à BENAVEROU et plus
faibles à ZORO et CÔCÔ. L'écart à la moyenne
des indices de diversité est très élevé à
CÔCÔ et faible à ZORO et à BENAVEROU.
Figure 12: Histogramme
de Barchart comparant les moyennes des indices de diversité des sites
d'échantillonnage des trois barrages
NB : Nous constatons une
décroissance de la moyenne des indices H' allant des sites 1, 2 et 3.
L'écart à la moyenne est élevé niveau des trois
sites.
II.5. Indice d'équitabilité
« J » (ou indice de PIÉLOU)
Les valeurs de J par transect et par site des trois barrages
sont résumées dans le tableau 6 ci-dessous.
Tableau 6 :
Valeurs de « J » par transect et par site des trois
barrages
Barrages
|
Transect1
|
Transect2
|
Transect3
|
Site1
|
Site2
|
Site3
|
ZORO (1)
|
0,7458
|
0,9513
|
0,9630
|
0,8306
|
0,9167
|
1,0000
|
BENAVEROU(2)
|
0,8761
|
0,8473
|
0,8748
|
0,9488
|
0,7686
|
0,8880
|
CÔCÔ (3)
|
0,8165
|
0,8442
|
0,8593
|
0,9371
|
0,7228
|
0,9957
|
NB : Les valeurs des indices
d'équitabilité sont plus élevées à ZORO. De
façon générale tous les trois barrages ont des valeurs de
J élevées.
A partir du tableau 6, nous avons construit les graphiques des
figures 13, 14, 15, 16 et 17ci-dessous.
(1= barrage 1, 2= barrage 2, 3= barrage 3)
Figure 13: Dendrogramme montrant le
regroupement des trois (3) barrages selon les indices
d'équitabilité
NB : Le dendrogramme montre une
similitude des indices d'équitabilité entre les barrages 2
(BENAVEROU) et 3 (CÔCÔ) ayant les indices les plus faibles
contrairement au barrage 1 (ZORO) ayant les indices les plus
élevés.
(1= site 1, 2= site 2, 3= site 3)
Figure 14: Dendrogramme montrant le
regroupement des trois (3) sites d'échantillonnage des barrages selon
les indices d'équitabilité
NB : Le dendrogramme montre une
similitude des indices d'équitabilité entre le site 1 et le site
3 des trois (3) barrages contrairement au site 2. Les sites 1 et 3 ont les
indices de J les plus élevés et le site 2 a les indices de J les
plus faibles.
Figure 15 : Histogramme montrant la
comparaison des indices d'équitabilité des sites
d'échantillonnage des trois barrages
NB : Globalement les sites 1 et 3 ont
des indices d'équitabilité plus élevés que les
sites 2.
Figure 16: Histogramme
de Barchart comparant les moyennes des indices d'équitabilité des
trois barrages et les écarts à la moyenne.
NB : La moyenne des indices J est
légèrement plus élevée à ZORO et presque
identique à BENAVEROU et à CÔCÔ. Il n'ya pas de
grande différence entre les moyennes des trois barrages. L'écart
à la moyenne est très élevé à ZORO, il est
presque identique et faible à CÔCÔ et à BENAVEROU.
Figure 17: Histogramme
de Barchart comparant les moyennes des indices d'équitabilité des
sites d'échantillonnage des trois barrages et les écarts à
la moyenne
NB : La moyenne des indices
d'équitabilité est plus élevée pour les sites 1 et
3 mais faible pour le site 2. L'écart à la moyenne est faible et
identique pour les sites 1 et 3 mais élevé pour le site 2.
II.6. ANALYSE FACTORIELLE DES CORRESPONDANCES (AFC)
Ø Barrage de ZORO
(Dim 1= axe des abscisses et Dim 2= axe des ordonnées
1= site1, 2= site2, 3= site3)
Figure 24 : Diagramme de dispersion des
taxons et des sites (AFC 1)
NB : Le site 1 est associé aux
taxons « Elmidae, Ampullariidae et Gerridae». Les deux premiers
taxons ont des coordonnées identiques, bien représentés et
contribuent fortement à la formation de l'axe 1. Le site 2 est
associé aux taxons « Nepidae, Coenagrionidae, Aeshnidae et
Notonectidae ». Les trois premiers taxons ont
des coordonnées identiques, fortes et sont mal
représentés. Le site 3 est associé au taxon
« Belostomidae » qui contribuent fortement à la
formation de l'axe 2.
Tableau 7 : Les coordonnées des
taxons et des sites sur les deux premiers axes (AFC 1)
Taxons
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Elmidae (elmi)
Dytiscidae (dyti)
Libellulidae (libe)
Aeshnidae (aesh)
Coenagrionidae (coen)
Ampullariidae (ampu)
Gerridae (gerr)
Notonectidae (noto)
Nepidae (nepi)
Belostomidae (belo)
Oligochètes (olig)
site_1
site_2
site_3
|
-0.946905776
-0.312347868
0.280126864
0.956767949
0.956767949
-0.946905776
-0.284071733
0.710179332
0.956767949
1.380909973
0.004931086
-0.5820635
0.5881257
0.8488461
|
-0.11162599
0.20637423
-0.25881168
0.84237467
0.84237467
-0.11162599
-0.03348780
0.08371949
0.84237467
-2.75555578
0.36537434
-0.05788683
0.43683733
-1.42897178
|
NB : Sur chaque axe, on a deux groupes
de taxons opposés : ceux à coordonnées
négatives et ceux à coordonnées positives. Les taxons ont
des contributions différentes à chaque axe.
De façon générale, ce sont les taxons
dont la contribution est supérieure à la moyenne (1/12 = 8,3%)
qui permettent de donner un sens à chacun des axes. (Voir tableau 8). Il
en est de même pour les sites ayant une contribution supérieure
à la moyenne (1/3= 33%).
Tableau 8 : Contributions des taxons et
des sites aux deux premiers axes (AFC 1)
Axe 1
|
Axe 2
|
Contributions négatives
|
Contributions positives
|
Contributions négatives
|
Contributions positives
|
Elmidae,Ampullariidae
|
Notonectidae, Nepidae, Belostomidae
|
Belostomidae
|
Nepidae
|
Site 1
|
Site 2
|
Site 3
|
Site 2
|
Conclusion
Le site 1 (la bordure) est surtout représenté
par les taxons « Elmidae et Ampullariidae». Le site 2 (à
1,5 m de la bordure) est surtout représenté par les taxons
« Notonectidae, Nepidae et Belostomidae». Le site 3 (à 3
m de la bordure) est surtout représenté par le taxon
« Belostomidae ».
Ø Barrage de BENAVEROU
(Dim1= axe des abscisses, Dim2= axe des ordonnées, 1=
site1, 2= site2, 3= site3)
Figure 25 : Diagramme de dispersion des
taxons et des sites (AFC 2)
NB : Le site 1 est associé aux
taxons « Gomphidae, Lestidae, Nepidae et Huridinae »
qui ont des coordonnées identiques et contribuent fortement à la
formation de l'axe 1. Le site 2 est associé aux taxons
« Noteridae, Curculionidae, Coenagrionidae, Protoneuridae,
Calopterygidae, Hydrometridae et Belostomidae » qui ont (sauf
Belostomidae) des coordonnées identiques et contribuent à la
formation de l'axe 2. Le site 3 est associé aux taxons
« Hydrophilidae, Oligochètes et
Nématodes » qui ont des coordonnées identiques et
contribuent fortement à la formation de l'axe 2 mais aussi aux
taxons « Libellulidae, Notonectidae et Gerridae ».
Tableau 9 : Les
coordonnées des taxons et des sites sur les deux premiers axes (AFC
2)
taxons
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Noteridae(note)
Curculionidae (curc)
Hydrophilidae(hydp)
Gomphidae(gomp)
Libellulidae(libe)
Coenagrionidae(coen)
Lestidae(lest)
Protoneuridae(prot)
Calopterygidae(calo)
Gerridae(gerr)
Notonectidae (noto)
Hydrometridae(hydm)
Belostomidae (belo)
Nepidae(nepi)
Oligochètes (olig)
Nématodes (nema)
Huridinae(huri)
Chironomidae(chir)
site_1
site_2
site_3
|
-0.21058507
-0.21058507
-0.62214551
2.61567716
-0.10080507
-0.21058507
2.61567716
-0.21058507
-0.21058507
-0.40741833
-0.48495870
-0.21058507
-0.04365662
2.61567716
-0.62214551
-0.62214551
2.61567716
0.59691843
1.9927422
-0.1604333
-0.4739788
|
-0.8999003
-0.8999003
1.2568220
0.4991413
0.8404787
-0.8999003
0.4991413
-0.8999003
-0.8999003
0.1315756
0.5379146
-0.8999003
-0.4238598
0.4991413
1.2568220
1.2568220
0.4991413
-0.5001741
0.3002912
-0.5413941
0.7561238
|
NB : Sur chaque axe, on a deux groupes
de taxons opposés : ceux à coordonnées
négatives et ceux à coordonnées positives. Les taxons ont
des contributions différentes à chaque axe.
De façon générale, ce sont les taxons
dont la contribution est supérieure à la moyenne (1/19 = 5,26%)
qui permettent de donner un sens à chacun des axes, (Voir tableau 10).
Il en est de même pour les sites ayant une contribution supérieure
à la moyenne (1/3= 33%).
Tableau 10 :
Contributions des taxons et des sites aux deux premiers axes (AFC 2)
Axe 1
|
Axe 2
|
Contributions négatives
|
Contributions positives
|
Contributions négatives
|
Contributions positives
|
Gerridae,
|
Gomphidae, Lestidae, Nepidae, Huridinae
|
Curculionidae, Belostomidae,
|
Hydrophilidae, Libellulidae, , Oligochètes
|
Site 3
|
Site 1
|
Site 2
|
Site 3
|
Conclusion
Le site 1 est surtout représenté par les taxons
«Gomphidae, Lestidae, Nepidae et Huridinae ». Le site 2 est
surtout représenté par les taxons «Curculionidae,
Belostomidae et Chironomidae ». Le site 3 est surtout
représenté par les taxons « Hydrophilidae,
Libellulidae, Notonectidae, Oligochètes et
Gerridae».
Ø Barrage de CÔCÔ
(Dim1= axe des abscisses, Dim2= axe des ordonnées, 1=
site1, 2= site2, 3= site3)
Figure 26 : Diagramme de dispersion des
taxons et des sites (AFC 3)
NB : Le site 1 est associé aux
taxons « Elmidae, Gyrinidae, Protoneuridae,
Coenagrionidae, Lestidae, Hydrobiidae, Nepidae, Oligochètes,
Chaoboridae, Dolichopodidae, Culicidae, Empididae, Tabanidae et
Psychodidae » qui ont une forte contribution à la formation de
l'axe 1 et des coordonnées identiques. Le site 2 est associé aux
taxons « Calopterygidae et Libellulidae » qui ont une forte
contribution à la formation de l'axe 2. Le site 3 est associé aux
taxons « Notonectidae et Gerridae » qui ont aussi une
contribution à la formation de l'axe 1.
Tableau 11 :
Coordonnées des taxons et des sites sur les deux premiers axes (AFC
3)
Taxons
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Elmidae (elmi)
Gyrinidae(gyri)
Protoneuridae (prot)
Coenagrionidae(coen)
Calopterygidae(calo)
Lestidae(lest)
Libellulidae(libe)
Hydrobiidae(hydb)
Veliidae(veli)
Gerridae(gerr)
Nepidae (nepi)
Notonectidae(note)
Oligochètes(olig)
Chaoboridae(chao)
Dolichopodidae(doli)
Culicidae(culi)
Empididae(empi)
Tabanidae(taba)
Psychodidae(psyc)
site_1
site_2
site_3
|
1.1264774
1.1264774
1.1264774
1.1264774
-0.8715353
1.1264774
-0.8715353
1.1264774
0.1274711
-0.7462184
1.1264774
-0.8882513
1.1264774
1.1264774
1.1264774
1.1264774
1.1264774
1.1264774
1.1264774
1.0698280
-0.8277067
-0.8662611
|
-0.01671310
-0.01671310
-0.01671310
-0.01671310
1.09106653
-0.01671310
1.09106653
-0.01671310
0.53717671
-0.16071954
-0.01671310
-0.03560579
-0.01671310
-0.01671310
-0.01671310
-0.01671310
-0.01671310
-0.01671310
-0.01671310
-0.003981205
0.259901425
-0.391885937
|
NB : Sur chaque axe, on a deux groupes
de taxons opposés : ceux à coordonnées
négatives et ceux à coordonnées positives. Les taxons ont
des contributions différentes à chaque axe.
De façon générale, ce sont les taxons
dont la contribution est supérieure à la moyenne (1/20 = 5%) qui
permettent de donner un sens à chacun des axes. (Voir tableau 12). Il en
est de même pour les sites dont la contribution est supérieure
à la moyenne (1/3= 33%).
Tableau 12 :
Contributions des taxons et des sites aux deux premiers axes (AFC 3)
Axe 1
|
Axe 2
|
Contributions négatives
|
Contributions positives
|
Contributions négatives
|
Contributions positives
|
Gerridae, Notonectidae
|
Oligochètes, Chaoboridae, Psychodidae
|
Gerridae
|
Calopterygidae, Libellulidae, Velliidae
|
Site 2
|
Site 1
|
Site 3
|
Site 2
|
Conclusion
Le site 1 est surtout représenté par les taxons
« Oligochètes, Chaoboridae et Psychodidae ». Le
site 2 est surtout représenté par les taxons
« Gerridae, Notonectidae Calopterygidae, Libellulidae,
Velliidae». Le site 3 est surtout représenté par le taxon
« Gerridae ».
III. DISCUSSION
La richesse taxonomique est plus faible à ZORO (11
taxons) qu'à BENAVEROU (18 taxons) et CÔCÔ (19 taxons). Les
Insectes occupent une part importante avec 3 ordres et 9 familles pour le
barrage de ZORO, 4 ordres et 15 familles pour le barrage de BENAVEROU et 4
ordres et 17 familles pour le barrage de CÔCÔ. Ces nombres sont
très faibles comparés à ceux de KABRE et al. (2002)
sur le lac de Comoé (11 ordres et 51 familles) et SANOGO (2010) sur les
cours d'eau du Kou et du Wé (8 ordres et 36 familles).
Cette richesse subit des variations dans le temps
(fluctuations saisonnières, annuelles et accidentelles) et dans
l'espace. Le milieu exerce une sélection vis-à-vis des taxons
qu'il peut accueillir. Cette sélection s'exerce à deux
niveaux : au niveau éco-physiologique de la
tolérance ou de l'adaptation des organismes aux facteurs de
l'environnement (température, salinité, ...) et au niveau
de la productivité de l'écosystème
c'est-à-dire qu'un milieu ayant une productivité plus
élevée aurait également une plus grande richesse (MELHAOUI
et BERRAHOU, 2009).
Au niveau des trois barrages, les Hémiptères
constituent les taxons les plus dominants (ZORO : 51,81%, BENAVEROU :
64,44%, CÔCÔ : 54,69%). Ce sont les taxons les plus
accueillants (taxons tolérants) du milieu et qui s'adaptent au mieux.
Ces barrages sont caractérisés par une absence totale des EPT
(Ephéméroptères, Plécoptères,
Trichoptères). Les espèces appartenant à ces ordres
d'Insectes, très sensibles à la pollution témoignent de
par leur abondance dans un cours d'eau, une bonne santé
écologique (Moisan et Pelletier, 2008). Ces données indiquent de
façon générale une qualité mauvaise des eaux de ces
barrages.
En fonction de la valeur des fréquences
calculées, on distingue : des taxons constants
présents dans plus de 50 % des relevés, des taxons
accessoires présents dans 25 à 50 à % des
relevés et des taxons accidentels présents dans
moins de 25 % des relevés. Ainsi les Odonates et les
Hémiptères représentent les taxons constants dans les
barrages de ZORO et BENAVEROU mais dans le barrage de CÔCÔ, c'est
seulement les Hémiptères. Cela confirme le fait que les
Hémiptères sont les taxons les plus tolérants au stress du
milieu notamment à la pollution.
Un peuplement est diversifié lorsque
l'indice de Shannon « H' » est élevé.
L'indice est maximal quand tous les individus sont répartis d'une
façon égale sur tous les taxons. Il étudie le
degré d'organisation d'un peuplement traduit par la répartition
des individus entre les espèces ou taxons (GUENDA , 1996). Une valeur
élevée de cet indice signifie que tous les taxons sont aussi
denses, ce qui correspond à un milieu favorable et non pollué.
Alors qu'une valeur faible signifie qu'il règne des conditions de vie
difficiles dans le milieu, ce qui permet à peu d'espèces de
s'établir et en l'absence de compétition, ces espèces
auront tendance à pulluler. Ce qui explique l'abondance et la dominance
des Hémiptères (Gerridae, Notonectidae, Belostomidae) au niveau
des trois barrages. Ainsi sur le barrage de BENAVEROU, le peuplement est plus
diversifié sur les trois (3) transects tandis que sur le barrage de ZORO
et celui de CÔCÔ, le peuplement est plus diversifié sur un
seul (1) transect. Donc le barrage de BENAVEROU est plus biogène que les
deux (2) autres.
La diversité du barrage de BENAVEROU est forte à
la bordure et diminue légèrement vers le fond. La
diversité du barrage de CÔCÔ est très forte à
la bordure et diminue fortement vers le fond. La diversité du barrage de
ZORO est forte au milieu, légèrement faible à la bordure
et très faible vers le fond. Donc les substrats (ou microhabitats) du
barrage de BENAVEROU sont plus accueillants que ceux des barrages de ZORO et
CÔCÔ. Aussi le barrage de CÔCÔ est le moins
diversifié. Cette diversité est étroitement liée
à la qualité de l'habitat et à la granulométrie des
substrats.
De façon générale il ya une similitude
entre les barrages de ZORO et de BENAVEROU car ils ont les indices de
diversité les plus élevés ; aussi il ya une
similitude entre les sites 2 et 3 car ils ont les indices de diversité
les plus faibles et que le site 1 a l'indice de diversité le plus
élevé. Donc le site 1 des barrages est bien diversifié que
les sites 2 et 3. Cette diversité est décroissante de la bordure
vers le fond. Cette répartition des macroinvertébrés varie
avec la profondeur, ce qui permet d'observer une zone littorale plus
diversifiée, une zone sub-littorale où la diversité est
réduite à cause des changements (température,
oxygène,..) et une zone profonde peu diversifiée. D'où la
notion de « Zonation » des
communautés dans un lac. On regroupe ainsi les
macroinvertébrés en trois compartiments : les
macroinvertébrés épibenthiques qui vivent
à l'interface entre l'eau et les sédiments (mollusques, larves
d'insectes...), les macroinvertébrés
suprabenthiques qui vivent au contact des sédiments
mais qui peuvent devenir pélagiques en se déplaçant dans
l'eau (larves de diptères...) et les macroinvertébrés
endobenthiques qui sont des organismes fouisseurs telles que
les Oligochètes, les Nématodes et les larves de Chironomidae.
Plus la valeur de l'équitabilité
« J » est élevée, plus la répartition
des individus entre les taxons est équilibrée, plus le peuplement
est bien structuré et stable. Cet indice appelé également
indice d'équirépartition, peut varier de 0 à 1, il est
maximal quand les espèces ont des abondances identiques dans le
peuplement et il est minimal quand une seule espèce domine tout le
peuplement. La comparaison d'un peuplement à l'autre se fait au moyen de
l'équitabilité qui correspond à la possibilité
qu'ont les individus de se répartir selon les différences
espèces ou taxons (GUENDA, 1996). Les transects des barrages de ZORO,
BENAVEROU et CÔCÔ ont des valeurs de « J »
élevées qui varient d'un transect à un autre. Ces valeurs
sont très fortes sur le barrage de BENAVEROU. On peut donc dire que tous
les transects des trois barrages ont des peuplements peu structurés.
De façon générale il ya une similitude
entre les barrages de BENAVEROU et de CÔCÔ car ils ont les indices
d'équitabilité les plus faibles et que le barrage de ZORO a les
indices d'équitabilité les plus élevés, aussi il ya
une similitude entre les sites 1 et 3 car ils ont les indices
d'équitabilité les plus élevés et que les sites 2
ont les indices d'équitabilité les plus faibles. Donc les sites 1
et 3 des trois barrages ont des peuplements plus structurés que les
sites 2. Cela peut s'expliquer par le fait que le site 2 est une zone de
transition des facteurs environnementaux. Aussi le barrage de ZORO a un
peuplement plus structuré que les barrages de BENAVEROU et de
CÔCÔ.
En AFC, l'interprétation des axes consiste à
donner une signification aux axes. Elle permet de voir quelles modalités
se distinguent, et éventuellement s'opposent sur cet axe. Les taxons
ayant les plus fortes contributions à l'inertie de l'axe permettent de
donner un sens aux axes. Il est nécessaire de tenir compte du signe des
coordonnées pour connaitre le sens de la contribution et pour mettre en
valeur des oppositions. L'interprétation des points se fait en tenant
compte de leur position relative par rapport aux axes. Deux points suffisamment
proches représenteront deux modalités ayant des distributions
similaires.
La classification ascendante hiérarchique (CAH) est
représentée par le dendrogramme. Les taxons à nombre
d'individus similaires sont dans le même groupe. Les taxons intragroupes
ont une grande similarité et les taxons intergroupes ont une
similarité moindre. Le dendrogramme commence à agréger les
taxons les plus semblables, ensuite les moins semblables et ainsi de suite
jusqu'au regroupement trivial de l'ensemble de l'échantillon. Ces
agrégations se font deux à deux. La technique part du particulier
pour remonter au général.
CONCLUSION
Notre travail a permis d'apporter des données
concernant les macroinvertébrés rencontrés sur ces
barrages (11 taxons à ZORO, 18 taxons à BENAVEROU et 19 taxons
à CÔCÔ). Le barrage de BENAVEROU a un peuplement plus
diversifié que ceux de ZORO et de CÔCÔ tandis que le barrage
de ZORO a un peuplement plus structuré que ceux de BENAVEROU et de
CÔCÔ. Nous constatons une similitude entre les barrages de ZORO et
de BENAVEROU contrairement à celui de CÔCÔ dont le
peuplement est très mal structuré. En général la
biodiversité est décroissante de la bordure vers le fond tandis
que la répartition est meilleure entre le site 1 (bordure) et le site 3
(à 3 m de la bordure). Globalement, la biodiversité
présente dans ces trois (3) barrages est dominée par des taxons
à polluosensibilité moyenne surtout les Hémiptères
(57,14% à ZORO, 65,17% à BENAVEROU et 59,32% à
CÔCÔ) avec des familles très remarquables (Gerridae,
Notonectidae, Belostomidae). Leur abondance et l'absence des EPT
(Ephéméroptères, Plécoptères,
Trichoptères) sont des signes d'une eau de qualité mauvaise ayant
subi une pollution. Cette pollution plus accentuée au barrage de
CÔCÔ qu'à ceux de BENAVEROU et ZORO d'où la
nécessité de mettre en place un plan de protection et de gestion
de ces eaux. Cependant vu la courte durée de notre travail, des
études complémentaires approfondies pourraient être
recommandées pour un meilleur contrôle de l'état de
santé de ces écosystèmes et avoir des bases de
données plus étoffées. Ces études pourraient
porter sur les tests de bioessais sur la toxicité de l'eau, les analyses
physicochimiques de la qualité de l'eau, les variations
spatiotemporelles de la biodiversité. De ce fait des
perspectives pourraient être envisagées pour compléter
ce travail telles que :
Ø L'étude de la physicochimie de l'eau ;
Ø La qualité de l'eau ;
Ø Le travail dans le temps avec plusieurs
sorties ;
Ø L'impact de la toxicité des pesticides sur la
croissance du poisson.
BIBLIOGRAPHIE
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INSECTS, Third Edition, Copyright (c) by H.E Jaques & Copyright (c) by Wm.
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WEBOGRAPHIE
Ø
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Ø
http://www.set-revue.fr/l-indice-biologique-global-normalise-ibgn-principes-et-evolution-dans-le-cadre-de-la-directive-cadre/texte
Ø
http://www.google.com/search?client=Monographie%20de%20la%20sissili&gl=us&hl=fr&channel=quicksearch
Ø
http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Sissili_(province)
Ø
http://europa.eu/legislation_summaries/agriculture/environnement/I28002b_fr.htm
Ø
http://www.mddefp.gouv.qc.ca/eau/eco_aqua/macroinvertebre/index.htm
ANNEXES
Annexe 1: Barrage de ZORO
Taxons
|
transect 1
|
transect 2
|
transect 3
|
Elmidae
|
1
|
2
|
0
|
Dytiscidae
|
1
|
0
|
2
|
Libellulidae
|
1
|
3
|
1
|
Coenagrionidae
|
0
|
1
|
0
|
Aeshnidae
|
1
|
0
|
0
|
Ampullariidae
|
1
|
0
|
2
|
Gerridae
|
11
|
3
|
1
|
Notonectidae
|
5
|
1
|
0
|
Belostomidae
|
1
|
0
|
0
|
Nepidae
|
0
|
2
|
0
|
Oligochètes
|
1
|
0
|
1
|
(Les macroinvertébrés
récoltés au niveau de chaque transect)
Annexe 2: Barrage de BENAVEROU
Taxons
|
transect 1
|
transect 2
|
transect 3
|
Noteridae
|
1
|
0
|
0
|
Hydrophilidae
|
0
|
0
|
3
|
Curculionidae
|
3
|
0
|
0
|
Gomphidae
|
1
|
0
|
0
|
Libellulidae
|
0
|
3
|
4
|
Coenagrionidae
|
0
|
2
|
0
|
Lestidae
|
0
|
0
|
1
|
Protoneuridae
|
0
|
0
|
1
|
Calopterygidae
|
0
|
0
|
1
|
Gerridae
|
7
|
10
|
6
|
Notonectidae
|
1
|
3
|
2
|
Belostomidae
|
3
|
14
|
7
|
Hydrometridae
|
1
|
1
|
0
|
Nepidae
|
0
|
3
|
0
|
Oligochètes
|
0
|
2
|
0
|
Nematode
|
1
|
0
|
0
|
Huridinae
|
0
|
0
|
1
|
Chironomidae
|
3
|
3
|
1
|
(Les macroinvertébrés récoltés au
niveau de chaque transect)
Annexe 3: Barrage de CÔCÔ
Taxons
|
transect 1
|
transect 2
|
transect 3
|
Elmidae
|
1
|
0
|
0
|
Gyrinidae
|
1
|
0
|
0
|
Protoneuridae
|
1
|
0
|
0
|
Calopterygidae
|
0
|
1
|
0
|
Libellulidae
|
0
|
0
|
1
|
Coenagrionidae
|
1
|
0
|
0
|
Lestidae
|
0
|
0
|
1
|
Hydrobiidae
|
1
|
0
|
0
|
Veliidae
|
2
|
0
|
0
|
Gerridae
|
0
|
9
|
5
|
Notonectidae
|
11
|
3
|
3
|
Nepidae
|
0
|
1
|
1
|
Oligochètes
|
1
|
3
|
0
|
Chaoboridae
|
3
|
0
|
1
|
Psychodidae
|
0
|
3
|
0
|
Culicidae
|
2
|
0
|
0
|
Empididae
|
1
|
0
|
0
|
Tabanidae
|
1
|
0
|
0
|
Dolichopodidae
|
1
|
0
|
0
|
(Les macroinvertébrés
récoltés au niveau de chaque transect)
Annexe 4 : Quelques matériels de terrain
A) Tamis B)
Filet troubleau
C) Bottes et gants
ANNEXE 5: Quelques matériels de Laboratoire
A) Microscope ordinaire
B) Trousse à dissection
Annexe 6: Photos des trois (3) barrages
A)
Barrage de ZORO (BATIONO, 2013)
B)
Barrage de BENAVEROU (BATIONO, 2013)
C)
Barrage de CÔCÔ (BATIONO, 2013)
ANNEXE 7 : Contributions des taxons et des sites à
la formation des axes
Tableau 1: Contributions (en %) des taxons et des sites
aux deux premiers axes (AFC 1)
Taxons
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Elmidae (Elmi)
Dytiscidae (Dyti)
Libellulidae (Libe)
Aeshnidae (Aesh)
Coenagrionidae (Coen)
Ampullariidae (Ampu)
Gerridae (Gerr)
Notonectidae (Noto)
Nepidae (Nepi)
Belostomidae (Belo)
Oligochètes (Olig)
Site 1
Site 2
Site 3
|
1,694956e+01
1,844259e+00
2,472311e+00
5,768153e+00
5.768153e+00
1,694956e+01
7,627301e+00
1,906825e+01
1,153631e+01
1,201584e+01
3,064353e-04
46,96636
34,87257
18,16107
|
0,3309586
1,1312381
2,9652380
6,2824989
6.2824989
0,3309586
0,1489314
0,3723284
12,5649977
67,2264578
2,3638935
0,6526856
27,0321940
72,3151204
|
Tableau 2: Contributions (en %) des taxons et des sites aux
deux premiers axes (AFC 2)
Taxons
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Noteridae (Note)
Curculionidae (Curc)
Hydrophilidae (Hydp)
Gomphidae (Gomp)
Libellulidae (Libe)
Coenagrionidae (Coen)
Lestidae (Lest)
Protoneuridae (Prot)
Calopterygidae (Calo)
Gerridae (Gerr)
Notonectidae (Noto)
Hydrometridae (Hydm)
Belostomidae (Belo)
Nepidae (Nepi)
Oligochètes (Olig)
Nematodes (Nema)
Huridinae (Huri)
Chironomidae (Chir)
Site 1
Site 2
Site 3
|
0,0858482
0,2575446
2,2479220
13,2447667
0,1377015
0,1716964
13,2447667
0,0858482
0,0858482
7,3906900
2,7317238
0,1716964
0,0885498
39,7343000
1,4986147
0,7493073
13,2447667
4,8284089
84,561166
2,391698
13,047136
|
2,5139729
7,5419187
14,7109459
0,7734261
15,3505265
5,0279458
0,7734261
2,5139729
2,5139729
1,2360904
5,3895147
5,0279458
13,3852800
2,3202783
9,8072973
4,9036486
0,7734261
5,4364110
3,079284
43,675717
53,244999
|
Tableau 3: Contributions (en %) des taxons et des sites
aux deux premiers axes (AFC 3)
Taxons
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Elmidae (Elmi)
Gyrinidae (Gyri)
Protoneuridae (Prot)
Coenagrionidae (Coen)
Calopterygidae (Calo)
Lestidae (Lest)
Libellulidae (Libe)
Hydrobiidae (Hydb)
Veliidae (Veli)
Gerridae (Gerr)
Nepidae (Nepi)
Notonectidae (Noto)
Oligochètes (Olig)
Chaoboridae (Chao)
Dolichopodidae (Doli)
Culicidae (Culi)
Empididae (Empi)
Tabanidae (Taba)
Psychodidae (Psyc)
Site 1
Site 2
Site 3
|
2,38457008
2,38457008
2,38457008
2,38457008
1,42736512
2,38457008
1,42736512
2,38457008
0,06106864
14,64957550
4,76914015
25,20494379
9,53828030
9,53828030
2,38457008
4,76914015
2,38457008
2,38457008
7,15371023
55,91989
25,74827
18,33184
|
0,008343481
0,008343481
0,008343481
0,008343481
35,557858561
0,008343481
35,557858561
0,008343481
17,238421000
10,801859174
0,016686962
0,643759155
0,033373925
0,033373925
0,008343481
0,016686962
0,008343481
0,008343481
0,025030444
0,01230936
40,35342952
59,63426112
|
ANNEXE 8: Photos de quelques
macroinvertébrés
A) Quelques familles des
Hémiptères
Gerridae Notonectidae
Belostomidae
1) Nepidae 2) Nepidae 3) Nepidae
Hydrometridae
B) Quelques familles de
Coléoptères
Noteridae
Dystiscidae
Gyrinidae
Curculionidae
Hydrophilidae Elmidae
C) Quelques familles des Diptères
Chaoboridae Chironomidae
D) Quelques familles d'Odonates
Libellulidae Aeshnidae Lestidae
Protoneuridae Coenagrionidae
E) Quelques familles des
Gastéropodes
Ampullariidae
Hydrobiidae
F) Quelques Vers
Oligochète
Nématode
Huridinae