Section 2 : les contraintes de développement et
La promotion des PME
A travers cette section, on s'est intéressé
à des contraintes qui limitent le développement et la croissance
des PME et qui sont divers, et qui touchent l'ensemble des axes de
l'environnement externe et interne des PME (juridique, administratif,
lié à la gestion,...).
Enfin, on a donné les différentes
procédures mises en oeuvre par l'Etat et par les différents
intervenants au secteur des PME pour les encourager et pour défendre ses
intérêts vis-à-vis des changements économiques,
réglementaires et sociaux.
PARAGRAPHE 1 : LES CONTRAINTES DE DÉVELOPPEMENT DES
PME
Les PME souffrent de nombreuses difficultés qui
handicapent leur mise à niveau. Ces difficultés touchent
plusieurs ordres :
1) juridique, administratif et judiciaire : 1.1)
juridique :
Par exemple pour qu'une entreprise peux accès aux titre
participatifs, il faut qu'il soit obligatoirement une entreprise publique et
aussi c'est seules les sociétés de capitaux qui peuvent
émettre des obligations, des actions...
15 PME marocaines face
à la mondialisation : quelles opportunités du système de
franchise ? « La vulnérabilité des TPE et des PME dans un
environnement mondialisé », 11es Journées scientifiques du
Réseau Entrepreneuriat, 27, 28 et 29 mai 2009, INRPME,
Trois-Rivières, Canada
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1.2) administratif et judiciaire :
![](Relation-banque-PME-Cas-des-PME-de-la-region-de-Souss-Massa-Dra-au-Maroc17.png)
15
Le problème le plus couramment rencontré par les
PME au cours de chaque étape du processus de démarrage de leur
entreprise est le manque de transparence des procédures Ce qui rendre
ces procédures16 administratives plus complexe, le non
engagement des organismes impliqués, l'absence d'une coordination entre
les département concernés, la difficulté d'identification
de l'autorité habilitée à délivrer l'autorisation
d'exercer et l'absence de structures d'accueil et d'encadrement, ce qui
constitue l'occasion du jeu de navette auquel se livrent les autorités
communales et leur autorité de tutelle (province ou préfecture)
dans l'étude d'un dossier ou l'octroi d'une autorisation pour la
réalisation ou l'extension d'un projet de PME.
Cependant, le recours pour excès de pouvoir contre les
décisions administratives entre à peine dans les moeurs des
citoyens marocains et la lenteur du système juridictionnel continue
à peser négativement sur la promotion des affaires.
D'une manière générale, l'organe
juridictionnel marocain, composé de juridictions civiles,
pénales, commerciales et administratives, est doté de codes et de
règles de procédures très convenables. Il appartient donc
aux juges de faire valoir leur fonction pour que l'organe dont ils font partie
assume sa mission et contribue ainsi avec les autres pouvoirs publics au
renforcement de l'Etat de droit.
2) social et humain :
Les PME souffrent de la rareté d'une main d'oeuvre
qualifiée. Cette rareté est aggravée beaucoup plus par
l'attraction des possibilités de promotion offertes par la grande
entreprise sur le marché de travail.
Ils Souffrent aussi d'un faible degré se
syndicalisation au sein de la petite et moyenne entreprise PME qui se traduit
par un manque quasi-totale de la protection sociale, chose qui accentue d'une
façon durable l'inefficacité en matière d'organisation
sociale.
Cette situation est aggravée par la structure des
mentalités des entreprises fuyant les investissements risqués de
l'industrie, du commerce de toute autre activité non stérile au
profit d'un comportement économique rentier axé sur la recherche
du gain facile et rapide et le maximum de sécurité.
3) contraintes liées à la gestion
:
Les PME marocaines sont caractérisées par une
organisation déstructurée, un encadrement qui n'a rien avoir avec
des principes modernes de management, ...etc.
Tandis que la gestion de la PME est caractérisée
par la personnalité du gérant qui en est
généralement le propriétaire et qui est marqué par
sa réticente à partager leur pouvoir, et par
16 Fouzi Mourji «
évaluation du secteur des petites et moyennes entreprises au Maroc dans
le cadre du programme empretec Maroc » Etude effectuée pour le
Secrétariat de la CNUCED dans le cadre du Programme
Méditerranée 2000, Juin 2001
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![](Relation-banque-PME-Cas-des-PME-de-la-region-de-Souss-Massa-Dra-au-Maroc18.png)
16
sa monopolisation de décisions ce qui entraine une
appréciation erronée du risque à prendre, et à
prendre des décisions qui sont irraisonnable.
Autre résultat de la domination du gérant
(propriétaire) sur le pouvoir et la prise de décision, c'est
qu'il refuse l'entourage des subordonnés compétents pour
renforcer et améliorer leur capacité de gestion.
Tous ces facteurs influence la capacité des PME pour
succéder le progrès des méthodes de gestion et à
innover.
4) contraintes liées à l'accès aux
marchés, aux zones et locaux d'implantation :
L'accès au marché public et extérieur
constitue un moyen très important pour la survie de la PME. Mais
très souvent les PME évitent d'accéder à ces
marchés pour plusieurs raisons17 :
- La plupart des gros donneurs d'ordre privilégient les
grandes structures. - Les dispositions réglementaires inadaptées
aux PME.
- Le manque d'informations sur les organismes internationaux
à contacter, les opportunités d'affaires....
- Les difficultés d'accès au financement à
l'exportation. - L'insuffisance du concept d'ouverture sur
l'extérieur.
La PME par sa taille et sa structure, ne peut accéder
facilement aux marchés publics et ne peut, à elle seule faire
face à la complexité et aux coûts d'approches des
marchés extérieurs.
Le développement des PME nécessite la mise en
place d'une logistique et des infrastructures d'accueil nécessaires
à l'importation des projets. En effet le montage de tout projet
dépend, dans une large mesure de la disponibilité de terrains, de
parcs industriels entièrement viabilisés et de locaux à
des prix abordables. Le coût élevé de ces derniers
présente un réel frein au développement des PME marocaines
par rapport à celles des pays concurrents.
5) contraintes liées au financement :
Les PME recourent d'une manière quasi exclusive
à l'autofinancement pour confronter leurs besoins de financement, ce qui
leurs posent beaucoup de difficultés qui entravent leur croissance.
Cette modalité chez les PME est subite et non choisi faute
d'alternatives. Il s'agit là d'un problème d'asymétrie de
l'information et de la conception de facteur risque entre le banquier et
l'entrepreneur. Il faut que ces deux acteurs, indissociables
économiquement, puissent établir un langage commun afin qu'il y
ait un lien entre les demandeurs de capitaux et les apporteurs de capitaux.
17 Synthèse A.Bouzid,
(1997). « PME et stratégie du développement au Maroc »,
Rabat. Page 56
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17
La problématique de financement de la PME au Maroc est
aussi liée18:
1. Au manque de transparence des entreprises et de
professionnalisme dans la présentation des dossiers de crédit.
2. A la réticentes des banques à octroyer des
prêts aux PME,
3. A la sous-exploitation des différentes sources de
financement
La BAM a aussi constituée de son retour les mêmes
causes de ses contraintes en se basant sur les analyses et diagnostics
prévalant au début de l'actuelle décennie. Ces analyses et
diagnostics résultent à ce que la problématique de
financement constitue souvent un point de discorde entre la banque et la PME
:19
-Griefs des banques : faiblesses au niveau de gouvernance, la
capitalisation, la transparence financière et la viabilité des
projets.
-Griefs des PME : les conditions d'accès aux
crédits (taux d'intérêts, garantie, etc.) 6) Les
contraintes liées à l'accès aux Marchés
financières :
Le financement des PME marocaines via les marchés
financiers, capitaux et dette, est très marginal en raison de
l'étroitesse et des conditions exigées par ces marchés.
Malgré les incitations fiscales et financières adoptées,
les mécanismes mis en place ne sont pas particulièrement
adaptés aux besoins des PME. Le facteur institutionnel constitue aussi
une importante barrière d'accès pour ces entreprises au
marché boursier, en raison notamment de la complexité des
règles boursières comparé aux moyens des PME
marocaines.20
*Le marché de la dette :
Le tableau suivant montre les conditions d'accès au
marché des obligations qui demeurent toujours hors de portée des
PME marocaines.
Tableau5 : les conditions d'accès au marché
des obligations21
18 Banque européenne
d'investissement pour la Méditerranée « les besoins des PME
Méditerranéennes »La 5ème Conférence FEMIP.
Rabat - Maroc. Mars 2009.
19 BAM :
l'expérience marocain en matière de financement des PME
(financement de la PME dans les pays du Maghreb Alger 11-12 Mars
2009)
20 Conseil
Déontologique des Valeurs Mobilières, « le financement des
PME au Maroc ». Mai 2011
21 Même
source
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18
Conditions d'accès aux marchés
obligatoires
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|
Montant minimal émis
|
20 millions de dirhams
|
Maturité minimale de l'emprunt
obligatoire
|
20 ans
|
Nombre d'exercices certifiés
|
2 exercices
|
Valeur nominale minimale
|
10 Dhs pour les obligations cotées
50 Dhs pour les obligations non cotées
|
*Le marché des actions :
La bourse des valeurs est composée de trois compartiments,
chacun avec des caractéristiques et des conditions d'admissions
différentes. Le tableau suivant résume ces conditions :
tableau6 : les conditions d'accès à des
compartiments de la bourse des valeurs22
Compartiments boursiers
|
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|
Premier Compartiment (marché
principal)
|
|
Ce compartiment comporte les 47 valeurs et 95.5% de la
capitalisation globale
· Société avec un capital
entièrement libéré
· Emission d'un montant minimal de 75 millions MAD
· Au moins 250 000 titres de capital
· Capitaux propres >= 50 millions MAD
|
Deuxième Compartiment
développement)
|
(marchés
|
de
|
Ce compartiment représente 1% de la
capitalisation globale avec 13 sociétés
cotées
· Société avec un capital
entièrement libéré
· Un chiffre d'affaires au cours des deux derniers
exercices >= 50 millions MAD
· Emission d'un montant minimal de 25 millions MAD
· Au moins 100 000 titres de capital
|
Troisième croissance)
|
Compartiment
|
(marché
|
de
|
Comporte 14 sociétés cotées avec
environ 3.6% de la capitalisation globale
· Société avec un capital
entièrement libéré
· Emission d'un montant minimal de 10 millions MAD
· Au moins 30 000 titres de capital
|
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22 Même
source
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19
La grande majorité des PME marocaines ne
présentent pas les critères requis pour pouvoir accéder au
troisième compartiment de la bourse. De plus, la proportion des petites
et moyennes entreprises qui peut faire appel public à l'épargne
pour un montant supérieur à 10 millions de dirhams demeure
faible.
Hormis les seuils qui sont problématiques et
très élevés pour une grande population d'entreprises
marocaines, les PME ne sont pas en mesure de respecter les implications de
l'introduction en bourse en termes de communication financières et de
bonne gouvernance.
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