Projet de création de la radio campus de l'université de Kinshasa, éléments de la grille des programmes et attente du public( Télécharger le fichier original )par Jean-Pierre MASUKESA KILUNDU FAMAS Université de Kinshasa - Licence en communication et journalisme politique internationale 2010 |
ii. I.2. 2. Théories Exploitées- La théorie de l'Agenda Setting En raison des contraintes spatio-temporelles, les directeurs de programmes des radios comme des télévisions sont butés à la pratique de la sélection sur l'ensemble des éléments à diffuser. Les médias à travers l'information, peuvent contribuer à influencer le récepteur en mettant en évidence tel événement plutôt que tel autre, telle déclaration plutôt que telle autre, telle émission plutôt que telle autre, telle fait plutôt que tel autre, et c'est ainsi qu'ils orientent leur attention. En effet, le concept « Agenda setting » proposé par Marc Combes et Shaw en 1971, désigne précisément la façon dont les préoccupations des citoyens sont structurées par les médias, notamment par les médias d'information.22(*) De ce fait, la théorie de l'Agenda selon WHITE consiste pour les hommes des médias d'établir l'ordre du jour, non seulement de ce qu'il faut mais surtout de c'est à quoi il faut penser. L'effet le pus important de la communication des masses serait le fait d'organiser mentalement le monde à notre place23(*)certains enjeux sans pour autant le dicter son opinion. Mais le développement antérieur de cette notion montre que les médias sont eux-mêmes dépendants d'autres facteurs ou acteurs sociaux tels que les téléspectateurs.24(*) Il s'agit donc dans cette théorie de sélection des événements jugés d'importants par le concepteur des programmes télévisés ou audio. Comme conséquence, le journaliste ou le directeur de programmes privilégient certains faits ou analyses en rejetant d'autres dans l'ombre. Cette sélection est revendiquer par les journalistes comme leurs droits de profession mais aussi comme un danger car, il se peut que ces éléments programmés ne plaisent pas aux auditeurs. Nous estimons que la théorie de l'agenda setting ou cette fonction s'applique bien à la façon dont fonctionnent les médias audiovisuels congolais notamment la radio. En effet, cette théorie qui est celle de l'opinion publique stipule que : « les médias définissent les calendriers des événements, voire même la hiérarchie des sujets dont on parle. Ils nous disent non pas ce qu'il faut penser mais c'est à quoi il faut penser ». 25(*) Puis que ce sont les médias eux-mêmes qui élaborent les programmes à présenter, ils définissent ce qui à leurs yeux, semblent prioritaires et importants ; ce qui les intéressent. Ils diffusent les informations qu'ils choisissent et ne tiennent pas compte du public mais lui indique c'est à quoi il faut penser. Ce sont les choix de leurs sujets qui doivent faire l'objet de réflexion du public. Dans les cités les gens ont compris : que si les médias ne dictent pas ce que l'on doit penser, ils gardent une ; grande capacité de mise sur agenda c'est-à-dire la présentation d'indiquer ce à quoi on doit penser.26(*) - Théorie des « Uses and Gratifications ou celle des usages et satisfactions Selon Philippe CABIN, la théorie des usages et satisfactions admet le caractère unificateur des mass médias mais écarte l'idée de manipulation. Les effets des médias sont donc mesurés en termes des besoins qui les remplacent.27(*) Les enquêtes s'intéressent aux usages que font les consommateurs de différents genres de message et aux satisfactions qu'ils en tirent. Cette théorie part du principe selon lequel les médias informent, forment et distraient en suscitant des réactions au sein du public. Dominique WOLTON affirme que l'usage et gratifications portent sur la variété des besoins, des orientations et des activités interprétatives repérables chez les membres d'un public qui diffèrent par leurs caractéristiques sociales ou individuelles. La convergence naissante entre la recherche sur les effets et les usages et gratifications peut renforcer la volonté de renaître la diversité des messages, des publics et des systèmes sociaux. Car, l'usage d'un type particulier des contenus par des catégories particulières d'individus dans des conditions particulières provoque un type d'effets puissant qui, en retour appelle un type particulier d'usage des médias et ainsi de suite, le tout forme une longue et interminable spirale des usages et des effets.28(*) L'étude de ces changements impose des méthodes historiques originales et la prise en compte de tous les facteurs de cette évolution : le progrès scientifique et ses applications techniques, décisifs pour la naissance de la radio puis de la télévision et toujours restés déterminant depuis, les problèmes économiques liés à la production des appareillages, puis des programmes et ensuite à la concurrence entre les émetteurs, le statut juridique et les rapports avec les pouvoirs politiques ; le contenu des programmes dans la diversité des émissions et des formes d'expressions et leur contributions à ce que l'on a appelé la culture de masse29(*). La rapidité des mises au point et les implantations et de la radio puis de la télévision surprend, dans nos sociétés contemporaines, habituées pour que les gazettes naissent de l'invention de Gutenberg ; en vingt ans l'invention de la TSF a conduit à la radiodiffusion publique moins de dix ans après ses premiers essais, la TV entrait en service. L'effondrement du système soviétique et l'internationalisation croissante au niveau de la terre entière de la communication ont réduit la dimension politique de la radio et de la télévision et au contraire développé leur dimension économique en soumettant à la loi du marché non seulement leurs équipements, mais aussi leurs programmes, faisant éclater les cloisons entre le public et le privé, entre le politique, l'économie et le culturel. La tension est grande de rendre la télévision ou la radio un véritable outil responsable des changements constatés dans les comportements et les mentalités des hommes d'aujourd'hui.30(*) * 22 DERVILLE G., Le pouvoir des médias : mythes ou réalités, Presses universitaires de Grenoble, 2005, p.45 * 23 WHITE, cité par LOHISSE J., La communication de la transmission, Ed. De Boeck, Université de Bruxelles, 2006, p.54 * 24 CABIN P., La communication, Etat de savoirs, Paris, P.U.F., 3è éd., 2003, p.295 * 25 RIEFFEL R., Les médias et leurs effets, Ed. Cahiers français, Paris, 1992, p.84 * 26 Breton, Ph. et Proulx, S., L'Explosion de la communication, la Découverte, Paris, 2006, p.67. * 27 CABIN P., Op.cit., p.294 * 28 WOLTON D., A la recherche du public, Paris, Hermès, 1993, p.289 * 29 PIERRE A. et TUDESQ, A., J., Histoire de la radio télévision, P.U.F., Que-sais-je ?, Paris, 1996, pp 5-6 * 30 PIERRE A. et TUDESQ, A., J., Op.cit, p. 124 |
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