CHAPITRE II : INVENTAIRE DES RAVINS À
KINSHASA
II.1 Introduction
L'inventaire des ravins à travers la ville de Kinshasa
est une des préoccupations principales de ce travail. Ce dernier est le
premier qui aborde l'étude du ravinement en commençant par cet
aspect et ce, à travers la ville. Car des études sectorielles ont
souvent été menées par NTOMBI et al. (2004 ;
2006), MITI et al. (2004 ; 2005), LUKIDIA et al (1996 ;
2008), LELO et al. (2004 ; 2008 ; 2009) mais aucune d'entre elles
n'intègre l'aspect cartographique spatial et quantitatif, se limitant
à une description qualitative du phénomène et/ou des
analyses empiriques. Excepté, l'étude que mène MWANZA
(2010) parallèlement à celle - ci mais en ne considérant
que le bassin versant de la Bumbu. L'inventaire établi par VAN CAILLIE
(1977) est un point de référence mais est devenu obsolète.
Le milieu ayant subi des transformations au fil du temps, une actualisation
s'avère nécessaire.
Nous avons pensé que l'étude du
phénomène de l'érosion hydrique et sa plus grande
manifestation qu'est le ravinement devrait commencer par un inventaire
basé sur un système d'information géographique (SIG). Cela
permet d'estimer en termes quantitatifs la gravité ou l'ampleur du
problème. Mais aussi montrer des relations intéressantes qui
pourraient peut-être se révéler causales entre la
localisation des ravins et les structures urbaines. Aussi, un autre aspect
à vérifier est la topographie du terrain.
En considérant 2007 comme année de
référence, nous avons vérifié si les ravins de 2007
étaient déjà visibles sur les photographies
aériennes de 1957 quand de vastes étendues de la région
actuellement urbanisée ou lotie étaient encore sous forêt
ou sous plantations de palmiers.
II.2 Matériaux et méthodes
II.2.1 Généralités
La détection à distance appelée
communément « télédétection » rassemble
toutes les techniques employant les ondes électromagnétiques
(lumière, chaleur, ondes radio, ...) permettant d'obtenir des
informations relatives à un objet sans être en contact direct avec
lui (OZER, 2009 ; CORNET, 2010). Le terme est réservé aux
observations effectuées au départ de capteurs installés
sur des vecteurs tels que les avions et les satellites (CORNET, 2010). La
photographie aérienne et les images satellitaires en sont les
principales applications et fournissent d'abondantes informations sur
l'occupation du sol. Elles permettent ainsi un suivi régulier de
différents phénomènes tant naturels qu'anthropiques se
manifestant à la surface de la terre notamment les
géo-climato-risques à l'instar des érosions ravinantes en
milieu urbain.
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Le Système d'Information Géographique (SIG) est
un système informatique permettant, à partir de diverses sources,
de rassembler et d'organiser, de gérer, d'analyser et de combiner,
d'élaborer et de présenter des informations localisées
géographiquement, contribuant notamment à la gestion de l'espace
(Société française de photogrammétrie et
télédétection, 1989 citée par HABERT, 2000). Par
ailleurs, le Système d'Information Géographique peut être
très simplement défini comme un outil informatique qui permet
d'intégrer, de localiser, d'analyser et de représenter des
données qui ont ou non une dimension géographique (MIDEKOR &
WELLENS, 2007). Tandis que LEJEUNE (2010) le définit comme étant
un « Système informatique conçu pour permettre la collecte,
la gestion, la manipulation, l'analyse, la modélisation et l'affichage
de données à référence spatiale afin de
résoudre des problèmes complexes d'aménagement et de
gestion.»
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