MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR REPUBLIQUE DE COTE
D'IVOIRE
Union - Discipline -Travail
UNIVERSITE DE COCODY Année Académique
UFR Sciences de l'Homme et de la Société
Département de Psychologie
DIPLOME D'ETUDES APPROFONDIES (DEA) DE
PSYCHOLOGIE
Option : Psychopathologie de la vie
sociale
DOSSIER
LA SECURITE DES BIENS ET DES PERSONNES A TRAVERS LES
QUOTIDIENS IVOIRIENS : Cas de « soir info » de janvier 2003
à mars 2004 (15 mois)
(Etude de cas)
Présenté par :
|
Sous la direction du :
|
? ALLOU Konan Barthélemy
|
Professeur Adrien BASSITCHE
|
?
|
BRAUD Konan Bertrand
|
Maître de Conférences
|
?
|
GOUEGUI Kohan Hortense
|
Université de Cocody
|
?
|
N'DEGBEU Kotchi Ignace
|
|
|
Maîtres en Psychologie
|
|
REMERCIEMENTS
Ce travail a été rendu possible grâce
à des personnes qui, en dépit de leurs occupations, nous ont
soutenus. En foi de quoi, nous leur sommes reconnaissants.
Ainsi, tenons-nous à les remercier. Ce sont :
- Professeur Adrien BASSITCHE, Directeur du
Laboratoire de Psychopathologie de la Vie Sociale (Université d'Abidjan
Cocody) ;
- Nady KAYES, Président Directeur
Général du Groupe « Olympe » propriétaire des
titres « Soir Info » et « L'Inter »,
- Maurice AZILINON, Responsable des
Communiqués et Chefs de Service
des Archives du Groupe « Olympe », et son
collaborateur KOSSA Lucien ; - KIKIE Ahou
Nazaire, Chef du Service « Faits et Méfaits » du
Groupe
« Olympe », et tous ses collaborateurs.
Nous tenons également à remercier la
famille KOKO et tous nos cadets qui nous ont
apporté leur concours.
Que Dieu le Tout-Puissant nous garde tous !
SOMMAIRE
Pages
INTRODUCTION.....................................................................................1
I- PROBLEMATIQUE...1 .
II- METHODE DE TRAVAIL.... .4
1- La grille d'observation......4
2- Déroulement de l'enquête........4
3- Traitement des informations...5
4- Difficultés rencontrées....5
III- PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES...5
A- Informations relatives aux auteurs d'actes
antisociaux......6
1- Structuration des groupes d'auteurs d'actes
antisociaux...6
2- Sexe des auteurs d'actes antisociaux.......6
3- Ages des auteurs d'actes antisociaux...7
4- Nationalité des auteurs d'actes antisociaux....8
5- Catégorie socioprofessionnelle des auteurs d'actes
antisociaux....9
6- Statut matrimonial des auteurs d'actes antisociaux...9
7- Nombre d'enfants des auteurs d'actes antisociaux...10
8- Communes ou villes de résidence des auteurs d'actes
antisociaux....11
B- Informations inhérentes aux victimes et aux
actes antisociaux...12
1- Communes ou villes de commission de l'acte...12
2- Types d'actes antisociaux 13
3- Lieu de commission des actes antisociaux 15
4- Nature des objets volés....16
5- Moment de commission de l'acte....17
6- Catégorisation des victimes (profession) 18
IV- PROPOSITIONS DE SOLUTIONS......18
BIBLIOGRAPHIE 21
CONCLUSION ...20
ANNEXES
INTRODUCTION
Dans le souci d'assurer l'épanouissement de leur
population, les Etats modernes se donnent le mal nécessaire dans
l'objectif d'améliorer le bien-être de celle-ci. Cela en
créant ou en suscitant la création d'industries,
d'hôpitaux, d'écoles, de routes et de bien d'autres
équipements. Malheureusement le développement a pour corollaire
l'insécurité d'autant plus que le développement d'un
état ou d'une cité s'accompagne presque inéluctablement de
celui du banditisme.
Cette situation n'est pas l'apanage des pays dits
développés. La Côte d'Ivoire, à l'instar des autres
pays en développement, n'est pas à l'abri de cette sorte de
gangrène voire cancer des temps modernes avec surtout, pour ce pays, son
fort taux d'immigration (26 % de sa population) et son relatif
développement.
Pays phare de la zone ouest-africaine, la Côte d'Ivoire
semble réunir les conditions favorables à la délinquance
et à la criminalité. Ainsi, il ne se passe de jour sans que des
faits relatifs à l'insécurité des biens et des personnes
ne soient rapportés par les quotidiens ivoiriens. Le journal « Soir
Info » en est une parfaite illustration. Le traitement de ces faits
qualifiés de « divers » ou « méfaits » par le
quotidien suscité constitue l'objet de notre étude.
Ce travail s'articulera autour de la charpente suivante.
Après avoir posé le problème et exposé la
méthode de recueil des données, nous présenterons et
analyserons ces données et enfin nous proposons des solutions.
I- PROBLEMATIQUE
Il existe dans toutes les sociétés humaines une
criminalité, c'est-à-dire un nombre variable d'actes commis en
violation de prescription de la loi ou des normes régissant le
fonctionnement d'un Etat. Ce qui pose le problème de
sécurité. Ce concept (sécurité) d'origine latine se
rapproche de la notion de sûreté, de confiance et de
tranquillité.
La sécurité est la situation dans laquelle
quelqu'un, quelque chose n'est exposé à aucun danger, à
aucun risque d'agression physique, d'accident, de vol, de
détérioration. La sécurité revêt donc un
caractère très subjectif puisqu'il correspond en
réalité, à un sentiment : celui d'être à
l'abri du danger. Ce sentiment ne peut s'observer que dans le cadre de la
relation entre l'individu et son environnement. En outre, ce sentiment qui est
la résultante d'un ensemble de processus internes et externes constitue
un puissant organisateur de la vie individuelle et collective. Nous nous
accordons avec SILLAMY N. (1972) pour
définir la sécurité comme l'un des
besoins fondamentaux de l'homme, la condition essentielle de sa santé
mentale.
Pays essentiel dans la zone monétaire de l'Union ouest
africaine (40 % du PIB de l'UEMOA ), la Côte d'Ivoire connaît avec
acuité des problèmes de sécurité liés
à cette position. Face à l'ampleur de cette situation, on assiste
depuis plus d'une décennie à la floraison de
sociétés de gardiennage, à la création de
dos-d'âne dans les quartiers et de clôture, des portails en fer
à l'entrée des différentes voies d'accès à
certains quartiers. Quelques chiffres traduisent mieux ce fait. En effet, les
chiffres du Ministère de la Sécurité montre l'ampleur de
l'insécurité.
Tableau comparatif des statistiques criminelles 1996,
1997 et 1998 Source : Ministère de la
Sécurité (Février 1999)
Désignation
|
Année 1996
|
Année 1997
|
Année 1998
|
Dossiers et Affaires traitées
|
80 496
|
107 811
|
228 530
|
Affaires Résolues
|
63 664
|
66 196
|
Non chiffrées
|
Nombres de personnes interpellées
|
11 271
|
75 420
|
84 797
|
Attaques des domiciles (zone d'Abidjan)
|
274
|
239
|
167
|
Attaques des Sociétés et Commerces (Zone
d'Abidjan)
|
321
|
212
|
177
|
Vols de véhicules
|
2 569
|
2 961
|
3 879
|
Découvertes de Véhicules
|
2 067
|
1 644
|
2 500
|
Bandits abattus
|
69
|
123
|
64
|
Agents Tués en service commandé
|
05
|
06
|
02
|
Agents blessés en service commandé
|
05
|
04
|
01
|
Armes à feu saisies (toutes catégories)
|
203
|
561
|
551
|
Munitions saisies
|
12 709
|
3 176
|
14 274
|
Infractions sexuelles
|
216
|
627
|
633
|
Le tableau ci-dessus révèle d'inquiétants
chiffres sur les divers cas d'atteintes physiques des personnes et des biens.
Ces chiffres prouvent que l'insécurité gagne du terrain. Les
attaques de domiciles, de sociétés et de commerces se
multiplient. Toutefois, il ne faut pas passer sous silence certains
délits qui touchent aux biens publics. En effet, les délits
contre les biens publics sont de plus en plus fréquents depuis le
déclenchement de la guerre que vit la Côte d'Ivoire depuis environ
20 mois.
L'insécurité touche tous les domaines sociaux :
? le secteur économique avec les entreprises qui sont
victimes de braquages, l'Etat victime de fraude sur les timbres, les
impôts, etc.
? le secteur sanitaire avec le manque de personnel et de
matériel ;
? le secteur social avec les enfants qui ne respectent plus,
la promiscuité qui poussent à vivre à plusieurs dizaines
dans une ou deux pièces, les « maquis » qui gênent les
citoyens avec leur sonorisation, les manifestations de rue souvent violentes
avec leur cortège de blessés et de morts ;
? le secteur alimentaire ou hygiénique avec les ordures
un peu partout et à côté
des aliments vendus, des aliments en bordure de route et non
protégés.
Et comme si cette situation n'était pas assez
alarmante, depuis le 24 décembre 1999, la Côte d'Ivoire vit dans
une période d'insécurité socio militaire. Ainsi, plusieurs
tentatives de coup d'Etat se sont suivies et depuis le 19 septembre 2002, le
pays connaît l'expérience amère de la guerre avec ses
conséquences directes (plusieurs centaines de morts, des blessés,
des mutilés, des violés, des déplacés, des
réfugiés, l'entrée massive d'armes dans le pays, des
enfants soldats, des enlèvements, des braquages de banques ) et avec ses
effets collatéraux (déplacés de guerre malhonnêtes
commettant des délits ou victimes de sévices de la part de leurs
hôtes, accroissement des charges pour beaucoup de familles,
inadéquation des structures et des équipements inhérents
à l'accroissement du nombre de personnes dans les villes sous
contrôle gouvernemental et particulièrement à Abidjan.
Les problèmes de sécurité sont
d'actualité et intéressent tout le monde. Les journaux, pour ne
pas être en déphasage avec la société, rapportent
les divers actes antisociaux relevés par le biais de leurs journalistes
et correspondants à travers le pays. Les reportages du quotidien «
Ivoir Soir » N°2559 du 25 août 1997 et N°2643 du 18
décembre 1997 portant respectivement sur un cas de pédophilie
à Adjamé, sur l'agression d'un agent communal et le cas d'une
jeune ayant charcuté son amant en sont une parfaite illustration.
Les faits d'insécurité sont légion
également à l'intérieur du pays et la liste serait
interminable si l'on fixait comme objectif de recenser tous les cas
d'insécurité depuis les plus connus ou dangereux, oeuvres de
« professionnels »,
aux « anonymes » tels les scènes de
ménage et les faits insolites comme ceux de sorcellerie (mangeurs
d'âmes).
Certains journaux ont connu un succès à travers
les faits d'insécurité rapportés quotidiennement. Tel fut
le cas du défunt « Ivoir Soir » relayé depuis sa
disparition par le quotidien « Soir Info » qui consacre une page
entière à sa rubrique « faits et méfaits ».
L'étude menée ici s'intéresse au
problème de sécurité à travers les journaux, notre
choix s'est porté naturellement sur le seul quotidien paraissant
régulièrement et traitant de ces faits. Le choix de ce sujet et
de ce quotidien découle de la volonté d'avoir un point de vue
panoramique de la situation sur l'ensemble du territoire et de celle de voir
sous quel angle les faits d'insécurité sont traités. Quels
genres de faits rapporte-il ? Quelles informations donne-t-il sur les auteurs
et les victimes de ces actes antisociaux ? Telles sont les interrogations qui
font l'objet de nos préoccupations.
II- METHODE DE TRAVAIL
La crédibilité des données recueillies
sur le terrain dépend essentiellement de la méthodologie
présidant à leur collecte, d'où l'intérêt de
cette partie.
1-La grille d'observation
Pour mieux appréhender notre sujet, une grille
d'observation a été confectionnée. Dans cette optique, un
échantillon de vingt (20) numéros du quotidien « Soir Info
» a été consulté pour repérer les genres
d'informations qui reviennent ou qui sont donnés.
Cette grille d'observation comporte deux parties :
- la première regroupe les informations traitant de
l'identification des auteurs d'actes antisociaux (nombre, sexe, âge,
nationalité, profession, statut matrimonial, nombre d'enfants, quartier
habité) ;
- la seconde partie concerne le dénombrement des actes
antisociaux et des victimes, la qualification de ces actes, le lieu et le
moment de leur commission, éventuellement les objets volés et le
type de victime. (Voir Annexe I)
2-Déroulement de l'enquête
Nous nous rendions au siège du Groupe « Olympe
», éditeur et propriétaire du quotidien « Soir Info
» en Zone 4 (Abidjan-Marcory). Là-bas, le Service des Archives nous
accueillait et mettait à notre disposition les journaux couvrant notre
période d'étude, c'est à dire du 1er janvier
2003 au 31 mars 2004. Nous avons ainsi parcouru 331 numéros soit 1029
faits révélés pendant environ deux (2) mois (15
avril au 20 juin 2004). Chaque élément du groupe
a exploité en moyenne trois (3) mois et demi de numéros, le
groupe étant constitué de quatre (4) éléments. Les
faits antisociaux sont regroupés sous la rubrique « Faits et
Méfaits » et se retrouvent généralement à la
page 12 (dernière page) du journal.
3-Traitement des informations
Pour faciliter le dépouillement, une codification fut
adoptée permettant de regrouper les faits et de confectionner les
différents tableaux récapitulatifs.
4-Difficultés rencontrées
Bien que le quotidien ait un Service « Archives »,
il est à souligner l'absence de quelques numéros dans la
période couvrant cette étude. Aussi, faut-il noter l'insuffisance
d'information relative à l'identification des auteurs d'actes
antisociaux. Approché, l'un des journalistes du Service « Faits
Divers » a justifié ces insuffisances par le souci de
protéger l'honneur de la famille de l'auteur de l'acte et celui de
mettre celle-ci à l'abri de représailles de la part des victimes.
Quelques fois cette insuffisance d'information est liée aux sources
(Police, témoins de la scène) qui n'auraient pas assez de
précisions (heure exacte, nombre...). D'autres fois, les faits ne sont
pas rapportés en temps réel. Certains faits paraissent plusieurs
jours, semaines voire mois après s'être déroulés.
III- PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES
Le regroupement en tableaux permettra d'avoir une vue
d'ensemble sur les informations données par le journal.
A- INFORMATIONS RELATIVES AUX AUTEURS
D'ACTES ANTISOCIAUX
1- Structuration des groupes d'actes antisociaux
Nombre d'éléments constituant le
groupe
|
Nombre de groupes
|
Pourcentage
|
1
|
464
|
60,57 %
|
2
|
107
|
13,97 %
|
3
|
91
|
11,88 %
|
4
|
64
|
8,35 %
|
5-10
|
33
|
4,31 %
|
+ de 10
|
7
|
0,91 %
|
TOTAL
|
766
|
100 %
|
Ce tableau présente le nombre d'éléments
constituant chaque groupe et le nombre de groupes composé d'un certain
nombre d'éléments. Ainsi, d'après le tableau établi
avec les informations données sur certains auteurs d'actes antisociaux,
464 délinquants agissent en solitaire, quand 107 groupes sont
constitués de deux éléments.
L'on peut affirmer que dans la majorité des cas
révélés, les auteurs d'actes antisociaux agissent en
solitaire (soit 60,57 %) durant la période de l'étude comme s'ils
voulaient assurer seuls leur(s) acte(s) et certainement pour éviter
d'être trahi ou dénoncé par leur(s) éventuel(s)
compère(s). Ceci pourrait aussi expliquer le nombre assez faible de
groupe constitué de plusieurs éléments. Cependant, il est
à remarquer que certains gangs se constituent en prison. Les cas de
récidivistes sont légion.
2- Sexe des auteurs d'actes antisociaux
Sexe
|
Nombre
|
%
|
Masculin
|
1 127
|
92,68
|
Féminin
|
89
|
7,32
|
TOTAL
|
1 216
|
100
|
Pour les 1 216 cas sur lesquels le quotidien donne des
informations sur le sexe, on dénombre 1 127 personnes de sexe masculin
(92,68 %) contre 89 cas pour les femmes (7,32 %). Les actes antisociaux
semblent essentiellement être l'oeuvre des hommes. Cette situation
pourrait être liée à la responsabilité des hommes
dans la société africaine ; l'homme étant physiquement
fort et beaucoup plus courageux. Le faible taux des femmes relevé
s'expliquerait par des raisons culturelles (moins effrontée, charge
affective directe des enfants...).
Cependant, on les retrouve dans la prostitution, les
agressions physiques (bagarres liées à des scènes de
jalousie) et quelques rares fois dans les vols à main armée
associées à un groupe d'hommes généralement en tant
qu' « éclaireur ».
3- Age des auteurs d'actes antisociaux
Tranche d'âge
|
Nombre de délinquants
|
%
|
15-20 ans
|
45
|
14,28
|
21-25 ans
|
71
|
22,53
|
26-30 ans
|
76
|
24,12
|
31-35 ans
|
31
|
9,84
|
36-40 ans
|
44
|
13,96
|
41-50 ans
|
34
|
10,79
|
51-60 ans
|
6
|
1,90
|
+ de 60 ans
|
8
|
2,53
|
Dans ses relations avec l'antisocialité, l'âge
semble être une variable importante en ceci qu'il conditionne les
activités du sujet. La jeunesse étant synonyme de
vitalité, l'essentiel des d'actes antisociaux se situent dans la tranche
de 21 à 30 ans. La présence d'adolescents trouverait ses raisons
dans la crise identitaire liée à cette période (exemples
d'élèves qui battent leur enseignant ou d'un autre qui bat son
tuteur sous l'effet de l'alcool). On note également la présence
de délinquants ayant un âge au de-là de la quarantaine (78
soit 24 ,78 %), âge considéré comme celui de la sagesse.
Le troisième âge se signale aussi dans la
délinquance et est porté principalement vers les actes
d'escroquerie et de faux et usage de faux à cause de la confiance dont
il bénéficie (à cause de leur âge avancé).
4- Nationalité des auteurs d'actes
antisociaux
Pays d'origine
|
Nombre de délinquants
|
Côte d'Ivoire
|
118
|
Burkina Faso
|
58
|
Mali
|
26
|
Ghana
|
10
|
Nigeria
|
9
|
Guinée
|
7
|
Bénin
|
7
|
Niger
|
6
|
Togo
|
5
|
Sénégal
|
3
|
Sierra Léone
|
1
|
Libéria
|
4
|
Cap Vert
|
1
|
Congo
|
2
|
Cameroun
|
3
|
Liban
|
5
|
Brésil
|
1
|
France
|
5
|
Italie
|
2
|
Les quelques rares informations relevées par «
Soir Info » résumées dans ce tableau montrent l'importance
des populations étrangères dans les actes antisociaux.
Rapporté au pourcentage d'étrangers en Côte d'Ivoire (26
%), ce taux parait élevé. Ce fort taux aurait un lien avec le
déphasage que ces immigrés se font de la Côte d'Ivoire et
l'anonymat que leur garantit ce pays d'autant plus qu'ils n'ont pas leurs
familles sur place.
En effet, pour eux, la Côte d'Ivoire serait un eldorado
où l'on peut faire fortune en un laps de temps. La crise
économique que vit la Côte d'Ivoire depuis le début des
années 1980 a fait prendre conscience aux ivoiriens qui prennent
d'assaut tous les secteurs d'activité (exemple le ramassage d'ordures),
ce qui constitue une sorte de concurrence dans la recherche de l'emploi. Cette
crise économique sera aggravée par la guerre que connaît ce
pays depuis le 19 septembre 2002 avec son cortège de
déplacés, de licenciements, etc.
Statut
Nombre de
%
Le contact des ivoiriens avec certains étrangers
réputés délinquants et leur refus de souffrir pourraient
être cités parmi les causes probables de leur participation au
développement de l'insécurité dans ce pays. Un autre fait
remarquable est que généralement, les gangs sont
constitués de malfrats de différentes nationalités. Les
soupçons de fraude qui pèsent sur les libanais se confirment
ici.
Il est à noter la présence de quelques
occidentaux (français et italiens) qui, eux, excellent dans les actes de
pédophilie et quelquefois d'escroquerie.
5- Catégorie socioprofessionnelle des auteurs
d'actes antisociaux
Profession
|
Nombre de délinquants
|
%
|
Ouvrier
|
137
|
33,82
|
Profession libérale
|
76
|
18,76
|
Employé
|
64
|
15,80
|
Force de l'ordre
|
38
|
9,38
|
Ex-rebelle
|
+ de 25
|
6,17
|
Etudiant
|
16
|
3,95
|
Elève
|
16
|
3,95
|
Cadre
|
16
|
3,95
|
Sans emploi
|
9
|
2,22
|
Sportif
|
3
|
1,35
|
Notable
|
2
|
0,49
|
retraité
|
3
|
1,35
|
L'examen de ce tableau révèle que la classe
ouvrière est de loin la catégorie socioprofessionnelle la plus
importante dans l'antisocialité. Avec leur salaire irrégulier
et/ou peu élevé, l'antisocialité semble être un
complément de ressource pour leur survie.
On compte, contre toute attente, les forces de défense
et de sécurité dans les délits (38) tels que le prêt
d'arme de dotation, leur participation effective aux braquages. La classe dite
éclairée (étudiants, cadres) se signale aussi. Les cadres
sont cités régulièrement dans les détournements de
fonds et escroqueries. La présence de quelques notables est à
noter ainsi que celle de soldats démobilisés et de veilleurs de
nuit (ceux-là même qui sont chargés de la
sécurité). La présence des ex-rebelles,
c'est-à-dire des gens ayant participé à la
rébellion au début, est notable. Cette situation montre comment
des gens qui ont appris le maniement des armes peuvent constituer un danger
pour les populations.
6- Statut matrimonial des auteurs d'actes
antisociaux
|
délinquants
|
|
Marié (e)
|
20
|
54,05
|
Concubinage
|
11
|
29,72
|
Célibataire
|
3
|
8,10
|
Veuf (ve)
|
2
|
5,40
|
Divorcé (e)
|
1
|
2,70
|
Il est difficile pour le journaliste de donner l'information
relative au statut matrimonial de l'auteur ; tel est le constat qui se
dégage vu le nombre peu élevé d'auteurs d'actes
antisociaux sur lesquels sont donnés ces précisions.
De prime abord, les personnes ayant un engagement matrimonial
sont les plus nombreuses (20 soit 54,05%). Cependant, n'ayant pas suffisamment
d'informations, l'on serait tenté de dire que les journalistes
relèvent les faits peu ordinaires ou qui attirent plus l'attention ; ce
qui expliquerait le nombre élevé de mariés.
7- Le nombre d'enfants des auteurs d'actes
antisociaux
Nombre d'enfants du délinquant
|
Nombre de délinquants
|
1
|
3
|
2
|
3
|
3
|
5
|
4
|
3
|
5
|
2
|
6
|
4
|
7
|
2
|
+ 8
|
3
|
Sur les quelques cas relevés où l'on dispose
d'assez d'informations, il ressort que les auteurs d'actes antisociaux ont en
moyenne trois (3) enfants. La recherche de ressources nécessaires aux
besoins de la famille primerait sur d'autres facteurs (l'honneur par exemple).
Cette raison ne justifie pas, pour autant, certains actes tel le cas d'un
septagénaire, père de 10 enfants, qui a violé une
mineure.
7- Communes ou villes de résidence des auteurs
d'actes
antisociaux
Abidjan
Commune ou zone
|
Nombre de délinquants
|
Yopougon
|
26
|
Abobo
|
23
|
Treichville
|
17
|
Koumassi
|
14
|
Cocody
|
14
|
Banlieue (Dabou-Bassam-
Bingerville-Bonoua-Anyama )
|
13
|
Marcory
|
8
|
Adjamé
|
8
|
Attécoubé
|
3
|
Plateau
|
1
|
Intérieur
|
73
|
Abidjan, du fait de sa population nombreuse et du fait de la
présence des sièges des institutions et entreprises, est la plus
grande zone d'abri de malfaiteurs (133). Pris par commune, Yopougon et Abobo
seraient les plus grands nids de malfaiteurs à Abidjan.
Néanmoins, Attécoubé et Plateau sont moins cités
comme des communes abritant des malfrats. Le cas d'Attécoubé se
justifie par l'existence de seulement deux voies d'accès tandis que
celui de Plateau s'expliquerait par sa nature. En effet, elle constitue un
centre administratif.
Aussi, faut-il faire remarquer que certains délinquants
sont des sans domicile fixe (SDF).
B- INFORMATIONS INHERENTES AUX VICTIMES ET AUX
ACTES ANTISOCIAUX
1- Communes ou villes de commission de l'acte
antisocial
Ville de résidence
|
Nombre de délinquants
|
Intérieur
|
280
|
Yopougon
|
124
|
Treichville
|
89
|
Adjamé
|
84
|
Koumassi
|
78
|
Port-Bouet
|
72
|
Cocody
|
64
|
Banlieue abidjanaise
|
51
|
Marcory
|
38
|
Plateau
|
28
|
Attécoubé
|
7
|
Abobo
|
68
|
Ici, on ne relèvera que les zones qu'on pourrait
qualifier de criminogènes. Yopougon, commune abritant le plus grand
nombre de malfrats, est aussi le plus grand lieu de commission d'infractions
suivie des communes de Treichville et de Adjamé. Il ne faut cependant
pas oublier que Yopougon loge un grand nombre de cadres moyens et abrite un
nombre pléthorique de " maquis ", buvettes où beaucoup de
personnes se retrouvent pour se divertir.
2) Types d'actes anti sociaux (pour les sigles, voir
annexe II)
Mois Type
|
Janv
2003
|
Fev
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Août
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Dec
2003
|
Janv
2004
|
Fev
|
Mars
|
TOTAL
|
C
|
15
|
18
|
25
|
26
|
23
|
13
|
22
|
15
|
15
|
24
|
16
|
24
|
12
|
18
|
31
|
297
|
VM
|
17
|
17
|
14
|
9
|
7
|
3
|
6
|
7
|
15
|
3
|
2
|
4
|
17
|
10
|
11
|
142
|
Vi
|
1
|
0
|
3
|
1
|
3
|
5
|
2
|
1
|
2
|
1
|
3
|
3
|
0
|
3
|
4
|
32
|
AP
|
21
|
16
|
14
|
20
|
21
|
12
|
15
|
5
|
6
|
18
|
4
|
7
|
19
|
17
|
9
|
204
|
ACC
|
0
|
0
|
2
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
4
|
A.cir.
|
2
|
5
|
7
|
4
|
8
|
5
|
9
|
1
|
5
|
3
|
4
|
1
|
5
|
6
|
3
|
68
|
H
|
2
|
3
|
6
|
2
|
7
|
4
|
2
|
6
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
5
|
9
|
66
|
I
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
ACe
|
3
|
1
|
2
|
4
|
9
|
7
|
2
|
0
|
7
|
3
|
2
|
3
|
6
|
2
|
6
|
57
|
Mm
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
3
|
A.Pu.
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
4
|
Daf
|
1
|
0
|
0
|
1
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
2
|
1
|
9
|
TD
|
2
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
5
|
1
|
2
|
1
|
0
|
2
|
3
|
3
|
3
|
24
|
Df
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
3
|
9
|
Ff
|
2
|
5
|
2
|
1
|
2
|
3
|
4
|
3
|
6
|
0
|
2
|
1
|
4
|
7
|
5
|
47
|
E
|
1
|
2
|
1
|
0
|
3
|
0
|
0
|
0
|
3
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
0
|
12
|
Dp
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
Sui
|
1
|
1
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
3
|
2
|
0
|
0
|
1
|
2
|
0
|
12
|
Tan
|
1
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
Inc
|
1
|
1
|
4
|
3
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
2
|
14
|
Ev
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
3
|
Fet
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
2
|
profa
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
D.pri
|
4
|
1
|
1
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
8
|
Org
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
Non precisé
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
2
|
TOTAL
|
75
|
76
|
81
|
79
|
88
|
58
|
68
|
39
|
68
|
60
|
38
|
50
|
81
|
81
|
87
|
1029
|
Durant la période de l'étude (15 mois), 1029
actes antisociaux ont été rapportés par le quotidien
« soir info ». Au nombre de ceux-ci 571 cas
d'insécurité contre les biens (soit 55,49 %) ont
été répertoriés contre 392 cas (38,10%)
inhérents à la sécurité des personnes. Comme en
témoigne le tableau ci-dessous. On peut dire que les bandits sont
à la recherche de biens et qu'ils s'attaquent aux personnes qui
certainement s'opposent à leur dessein, c'est-à-dire qui tentent
de résister.
Type d'infraction
|
Nombre d'actes
|
%
|
Contre les biens
|
571
|
55,49
|
Contre les personnes
|
392
|
38,10
|
Autres
|
66
|
6,41
|
Les faits n'étant pas rapportés au moment de
leur commission, chronologiquement et comte tenu des choix opérés
par le journal, il nous est apparu inadéquat de faire une analyse
mensuelle de ces faits. Néanmoins, une analyse sommaire des
différents types de faits semble enrichissante. Ainsi, les cambriolages
(297 cas), les agressions physiques (204 cas) et les vols à main
armée. (142 cas) sont de loin les plus commis. Les vols à main
armée sont dus à la circulation des armes liée à la
guerre au Liberia, en Sierra Leone et en Côte d'Ivoire. Pire, les bandits
utilisent désormais des armes de guerre (kalachnikov) et très
souvent paraissent mieux armés que les forces de l'ordre. Parmi eux se
trouvent également de nombreux coupeurs de route. De façon
générale, les délinquants font preuve
d'ingéniosité (s'habiller en costume avec des armes
dissimulées par exemple).
Les accidents de la circulation sont en grand nombre et sont
dus à l'une des raisons suivantes : défaut de permis de conduire,
mauvais état de la route (présence de nids de poule), mauvais
stationnement, freins défaillants, pneus usés, barrage des forces
de l'ordre). On note, au rang des autres types d'accidents , des noyades, des
électrocutions, des blessés par balles perdues (badauds), le cas
d'un gamin qui tue par imprudence son camarade de jeu avec le fusil de son
père. Beaucoup d'enfants perdent la vie dans les canalisations à
ciel ouvert en saison de pluie.
Les incendies sont fréquents et dus essentiellement
à des actes d'origine criminelle ou à la mauvaise manipulation du
gaz. Les incendies de marché sont récurrents. Dans les agressions
physiques on note le cas de personnes le cas de personnes se rendant justice,
d'époux battants leurs épouses pour des raisons aussi
variées que diverses (refus de faire un autre enfant, pour un zapping en
lieu et place d'un match de football, jalousie, adultère, scènes
de ménage, etc. ).
On dénombre malheureusement des cas de profanation
d'objets sacrés et de tombes, ce qui trouve sa raison dans le non
respect de nos traditions et cultures. Le trafic de stupéfiants est
à signaler (trafic de comprimés prohibés, de drogue,
etc.)
Cette infraction va de paire avec les autres délits
tels que les cambriolages et les vols à main armée qui sont
commis sous l'effet de la drogue.
Le délit faux et usage de faux revient plusieurs fois
(confection de faux documents, détention de fausses cartes
professionnelles, port de tenues militaires, faux policiers rançonnant
des passants....). L'existence de détenteurs de faux diplômes est
remarquable pour dire que les gens sont prêts à tout pour obtenir
un profit, un emploi, un avantage...) .Beaucoup de faux documents
administratifs sont confectionnés (timbres, tampons, chèques,
extraits de naissance, certificats de nationalité, faux titres fonciers,
faux billet de banque...).
Les abus de confiance constituent un délit majeur qui
est le fait des personnes de haut rang (cadres) donc loin de tout
soupçon. Beaucoup
d' « aventuriers » pour l'Europe se retrouvent au
nombre des victimes. Certainement parce que voulant y aller chercher un mieux
être par tous les moyens. L'obtention du visa étant difficile, ils
pensent que ces personnes peuvent user de leur influence ou de leurs relations
pour les aider à parvenir à leur fin.
Au niveau des homicides, on constate que
généralement, l'auteur se donne la mort après son acte
avec la même arme. Il faut aussi relever le cas de ce Commissaire de
Police qui a tué son épouse après environ deux
décennies de vie commune avec son arme de dotation aux 2 Plateaux.
Malheureusement, le mobile du crime n'est pas encore connu.
3- Lieu de commission des actes antisociaux
(Pour les sigles utilisés voir annexe III)
Lieu de commission de l'acte
|
Nombre d'acte
|
VOI
|
310
|
DOM
|
245
|
ENT
|
68
|
BOUT
|
44
|
MAQ
|
41
|
ETA
|
32
|
CAM
|
28
|
VEH
|
26
|
MAR
|
19
|
HOT
|
13
|
HOP
|
6
|
CULTE
|
5
|
CIM
|
2
|
TOTAL
|
839
|
Il existe toute une variété de lieu de
commission d'actes antisociaux allant de la voie publique et aux lieux de
cultes en passant par les hôpitaux et cimetières.
Les voies publiques et les domiciles détiennent la
palme avec respectivement 310 et 245 suivis des entreprises, boutiques, et
« maquis ». Les voies publiques (rues, gares routières...)
sont, en effet, des endroits très fréquentés quand les
domiciles offrent plus de probabilités pour les délinquants
d'obtenir des biens. Il est à noter également que les campements
de riches planteurs font l'objet d'agression lors des campagnes d'achat de
café et de cacao. Les acheteurs de ces produits ne sont pas, non plus,
en sécurité sur les routes à cause des coupeurs de
route.
4- Nature des objets volés (Pour les sigles
voir annexe IV)
Nature de l'objet volé
|
Nombre de fois
|
Arg
|
302
|
Div
|
209
|
Cel
|
52
|
App
|
34
|
Veh
|
29
|
Doc
|
9
|
Bébé
|
4
|
Org
|
2
|
Terrain
|
2
|
En Côte d'Ivoire, tout est volé et
malheureusement le corps humain n'est pas épargné avec le vol de
bébé et d'organes humains.
Dans l'ordre d'importance le numéraire (302 cas) occupe
une place de choix parce que permettant d'acheter ce dont on a besoin. Le
téléphone portable (cellulaire) est très prisé.
Certainement parce que la demande est forte (toutes les classes d'âges en
raffolent), sa petite taille facilite sa dissimulation et sa vente facile.
Toujours au titre des vols, il faut signaler le vol de vaccins et celui commis
par un sourd-muet pour traduire l'idée que même les
handicapés se retrouvent parmi les délinquants. Ajoutons à
cela le vol de tous les biens de la famille par l'un de ses fils qui voulait
vaille que vaille aller en Europe.
En outre, l'on peut faire l'hypothèse de voleurs
professionnels qui volent en série. Les véhicules volés,
pour leur part, serviraient en général de moyens de
déplacement aux délinquants dans leurs forfaits tandis que le vol
d'organes humains se justifierait par les pratiques occultes.
5) Moment de commission de l'acte anti social
Mois Moment
|
Janv
|
Fev
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Août
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Dec
2003
|
Janv
2004
|
Fev
|
Mars
|
TOTAL
|
%
|
Matinée
|
12
|
10
|
21
|
5
|
4
|
3
|
15
|
10
|
14
|
19
|
15
|
6
|
14
|
16
|
4
|
165
|
28,44
|
Après-midi
|
11
|
6
|
5
|
3
|
12
|
0
|
2
|
2
|
6
|
4
|
0
|
2
|
5
|
10
|
5
|
73
|
12,58
|
Nuit
|
28
|
34
|
30
|
22
|
30
|
15
|
21
|
14
|
19
|
16
|
17
|
19
|
32
|
22
|
23
|
342
|
58,9
|
De nos observations, il ressort que les nuits sont plus
tumultueuses que les autres moments de la journée aux regards des actes
antisociaux commis et rapportés pendant la période de
l'étude. Les malfrats font preuve d'assez d'audace en bravant le couvre
feu imposé à certains moments par les autorités. Les
moments relativement paisibles seraient les après-midi.
5- Catégorisation des victimes (profession)
Profession
|
Sexe
|
Masculin
|
Féminin
|
Employé
|
82
|
|
15
|
|
Ouvrier
|
44
|
|
19
|
|
Elève
|
+ de 11
|
|
+ de
|
6
|
Etudiant
|
+ de 4
|
|
+ de
|
4
|
Cadre
|
88
|
|
5
|
|
Sans profession
|
1
|
|
2
|
|
Profession libérale
|
146
|
|
45
|
|
Retraités
|
|
+ de 2
39
22
1
1
3
6
30
|
|
Entreprise
|
Etat
|
Hôpital
|
Lieu de culte
|
Fillette
|
Bébé
|
Force de sécurité
|
Les victimes des infractions sont d'horizons divers et, femmes
comme hommes sont de profession libérale. Les cadres et les
employés ne constituent pas moins l'objet des bandits. Il est à
signaler que les fillettes font l'objet de viol alors que les
bébés sont abandonnés dans des lieux peu commodes
(immondices, broussailles, poubelles...).
En dépit de leur fonction, les forces de
sécurité et de défense ne sont pas à l'abri
d'agression. Ainsi, on dénombre 30 victimes dans leur rang.
IV- PROPOSITIONS DE SOLUTIONS
Le nombre élevé d'actes antisociaux constitue
une grave menace pour toute la société ivoirienne. Raison pour
laquelle, il paraît indispensable de réfléchir et de
proposer des voies de résolutions de ce problème. Pour y
parvenir, une volonté politique doit accompagner la mise en pratique des
solutions éventuelles.
La proposition d'étrangers délinquants
étant relativement élevée, le contrôle de
l'immigration s'avère nécessaire. Pour cela, l'échange
d'informations entre les polices des différents Etats permettra de
lutter efficacement contre la délinquance transfrontalière. Pour
ce qui est propre à la Côte d'Ivoire, le contrôle aux
frontières doit être minutieux et renforcé pour
éviter l'entrée massive des armes à feu, des
Cette esquisse de solutions pourra être approfondie ou
servir d'orientation à un autre travail plus élaboré.
médicaments prohibés, des drogues et des autres
stupéfiants. Dans ce cas, l'installation effective des corridors
équipés en scanner sera la bienvenue.
Avec l'implication de certains éléments des
forces de défense et de sécurité dans plusieurs attaques
à main armée (location d'armes, participation effective aux
attaques, convoyeurs de stupéfiants etc) ou leur duplicité avec
certains contrebandiers et leur légèreté dans les fouilles
de bagages et contrôle d'identité ou autres documents, une
conscientisation de ceux-ci sera profitable à la
société.
Aussi, faut-il mettre un accent particulier sur le mode de
recrutement des agents : approfondissement des enquêtes de
moralité, utilisation des tests psychotechniques et suivi psychologique
des agents, recyclage à intervalles réguliers etc.
En outre, la réglementation et le respect strict du
port de l'uniforme doivent être de mise parallèlement à
l'interdiction de la vente sur le marché de tout tissu semblable
à celui des forces de sécurité et de défense. Il
faudrait également exiger le port sur la poitrine et de manière
visible le numéro matricule de l'agent.
Pour les rendre plus efficaces, elles qui sont
généralement sous-équipées, les forces de
sécurité et de défense doivent bénéficier de
dotation en armes sophistiquées, de moyens de communication et de
déplacement. L'efficacité exigée s'accompagne de
l'omniprésence des agents qui nécessite l'accroissement de leur
nombre.
Les accidents de circulation figurent malheureusement en bonne
place dans les cas d'insécurité. Pour réduire leur taux,
l'Office de Sécurité Routière (OSER) doit multiplier les
campagnes de sensibilisation à l'endroit des automobilistes et autres
usagers de la route sur les risques liés aux défaillances
techniques des véhicules et aux excès de vitesse. Mieux, il faut
songer aux sanctions du genre retrait du permis de conduire ou à
l'instauration du permis de conduire à points. L'Etat doit de son
côté, améliorer les infrastructures routières
puisque les nids de poule constituent des sources préoccupantes
d'accidents.
L'oisiveté des jeunes constituant un terrain propice et
fertile pour l'éclosion de la délinquance, il serait utile
d'initier les jeunes à la création de micro-projets en mettant
à leur disposition un fonds d'aide à cet effet et les inciter
à s'investir également dans le sport pour éviter l'ennui
et ses corollaires.
De tous les objets suscitant le vol ou faisant l'objet de
convoitise, le téléphone portable est le plus prisé. Pour
y faire face, il faudrait adopter un système de sécurisation des
appareils basé sur les empreintes digitales.
Dans un tout autre domaine, les structures et ONG intervenant
dans le domaine du bien-être familial doivent accentuer les campagnes de
sensibilisation pour éviter les cas d'abandon de nourrissons, de morts
à la suite d'avortement et d'arrêt des études.
CONCLUSION
La criminalité, l'action de la police et de la justice,
le compte rendu des procès sont autant de termes familiers pour
l'opinion. Ils sont fréquemment abordés par les grands moyens
d'informations. Leur exploitation est même populaire, car elle est de
lecture plus facile que l'économie ou la politique
étrangère. L'insécurité est une
réalité. Ce problème préoccupe plus d'un ivoirien
car on a soi-même ou un proche qui en a été victime ou
témoin. Ainsi, il occupe une place de choix dans les conversations aussi
bien au marché que dans les véhicules de transport et dans les
bureaux. Tout le monde en parle, du riche au pauvre, du haut cadre au plus
modeste citoyen, des politiciens à la société civile.
L'insécurité fait partie de notre vie, car elle
s'est aujourd'hui diffusée dans tous les milieux sociaux, même si
elle prend des formes différentes, selon ces milieux.
La criminalité est un fait social et les individus les
plus divers peuvent être des délinquants. Pire, le crime est aussi
pour un certain nombre d'individus ou de groupes une activité normale,
continue, professionnelle. Gangs, escrocs, truands, vols, agression physiques,
échange de coup de feu entre policiers et bandits, holdup, etc, font
partie de notre univers quotidien. Sans rien dramatiser, la violence, la
criminalité, la grande criminalité sont entrées dans notre
pays. Et cela a créé, chez les gens, une véritable
psychose, tant le nombre d'agressions est élevé.
Pour la plupart des cas, un motif essentiellement
économique guide les auteurs de ces faits. Peut-être que la
société gagnerait à mieux repartir ses richesses et
à aider l'individu à s'intégrer aisément.
Cependant, l'on doit éviter la désillusion quant à
l'éradication totale et définitive de l'insécurité
dans une société humaine en plein essor avec une
démographie galopante et avec de plus en plus de robotisation car, pour
reprendre les termes de l'ex-ministre ivoirien de la sécurité
OUMAR N'DAW, elle est une sorte « d'hydre toujours renaissante
».
BIBLIOGRAPHIE
BASSITCHE A., La sécurité à
Abidjan, Cours de DEA de Psychopathologie de la vie sociale,Université
d`Abidjan-Cocody, 2004
BASSITCHE A., La criminalité à
Abidjan (Tome I, II, III), Thèse de doctorat d'Etat, Paris, 1988
DENIEL R., De la savane à la ville,
Paris, Edition Aubier, 1968 EYSENCK H.J., La névrose et
vous, Bruxelles, Mardaga, 1979 FRATERNITE MATIN du 25
février 1999, Quotidien ivoirien GABRIEL R., La
Côte d'Ivoire, Paris, PUF, 1964
IVOIR SOIR n° 2559 du 25 août 1997,
Quotidien ivoirien IVOIR SOIR n° 2643 du 18
décembre 1997, Quotidien ivoirien KESSIE K. R.,
Eléments de Psychologie de l'adolescent, Abidjan, PUCI, 1996 LE
DETECTIVE n° 1019 du 20 octobre 1999, Hebdomadaire ivoirien
PICCA G., La criminologie, QSJ, 3ème Edition
mise à jour, Paris, PUF, 1983 SILLAMY N., Dictionnaire
de la Psychologie, Paris, Larousse, 1992
Observations :
ANNEXE I
N ° d'ordre :
Soir Info n° . du
IDENTIFICATION DU DELINQUANT
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Nombre de délinquants constituant le groupe
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Sexe
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Age
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Nationalité
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Profession
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Statut matrimonial
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Nombre d'enfants du délinquant
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Quartier habité
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INFORMATION SUR L'ACTE ET LA
VICTIME
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Types d'infraction
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Lieu de l'infraction
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Quartier de l'acte
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Objet(s) volé(s)
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Moment
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Nombre de victime
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Type de victime
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ANNEXE II
C : Cambriolage, vol, fraude, tentative de
vol
VM : Vol à main armée,
braquage, attaque à main armée
Vi : Viol, abus sexuel
Ap : Agression physique, bagarre, exactions,
coups et blessures
Acc : Accident autre que de la circulation
A.cir: Accident de la circulation
H : Homicide
I : Intoxication
Ace : Abus de confiance, escroquerie
Mm : Menace de mort
A.pu : Attentat à la pudeur
Daf : Détention d'armes à feu,
fabrication d'armes à feu
Td : Trafic de drogues, de
stupéfiants
Df : Détournements de fonds
Ff : Faux et usage de faux
E : Enlèvement
Dp : Destruction de biens publics
Sui : Suicide
Tan : Attaque d'animaux
Inc : Incendie
Ev : Evasion, fuite
Fet : Fétichisme, pratiques occultes,
sorcellerie
Profa : Profanation
D.pri : Destruction de biens privés
Org : Détention et trafic d'organes
humains
ANNEXE III
MAR : Marché
VOI : Voie publique, gare, rue, avenue,
boulevard
MAQ : Restaurant, maquis, bistrot
VEH : Bus, véhicule, taxi
DOM : Domicile
ENT : Entreprise
BOU : Boutique, magasin, kiosque, pharmacie
HOT : Hôtel
CAMP : Campement, village, champs
ETA : Ecole, lycée, collège,
université HOP : Hôpital, morgue, clinique,
infirmerie CIM : Cimetière
CULTE : Lieu de culte
ANNEXES IV
Arg : Argent
Div : S
ac, parfum, vêtement, portefeuille, aliment...
Cel : T
éléphone portable
App : Appareil électroménager
Veh : Véhicule
Doc : Document
Bébé : Bébé
Org : Organes humains Terrain
: Lot, terrain
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