MINISTERE DE LA SANTE BURKINA FASO
SECRETARIAT GENERAL Unité Progrès
Justice
ECOLE NATIONALE DE SANTE PUBLIQUE « Dr COMLAN ALFRED
A. QUENUM »
DIRECTION REGIONALE DE OUAGADOUGOU SERVICE DE
FORMATION
DES AGENTS SPECIALISTES
SECTION CHIRURGIE
Thème : Les facteurs favorisant les sorties
contre avis médical dans l'unité d'hospitalisation de la
Traumato-Orthopédie du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado
Ouédraogo.
Présenté par :
Mathias SAVADOGO
En vue de l'obtention
du diplôme d'Attaché de Santé en
chirurgie.
Maître de Mémoire Conseiller de
Mémoire
Dr Hamado KAFANDO M. Koffi L. PALE
Chirurgien Conseiller de Santé
Année académique 2010-2011
II
Table des matières
DEDICACES III
REMERCIEMENTS IV
Définitions des termes. IX
Résumé du Mémoire XII
LISTE DES TABLEAUX XIV
LISTE DES GRAPHIQUES XVI
LISTE DES FIGURES XVII
LISTE DES ABREVIATIONS XVIII
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I PROBLEMATIQUE 4
1.1 Enoncé du problème. 5
1.2 Justification de l'étude 9
1.3 QUESTION DE RECHERCHE 11
1.4 HYPOTHESES DE RECHERCHE 11
1.5 BUT 11
1.6 OBJECTIF GENERAL 11
1.7. OBJECTIFS SPECIFIQUES 12
CHAPITRE II CONCEPTUALISATION DE L'ETUDE ET REVUE DE LA
LITTERATURE 13
2.1 REVUE DE LITTERATURE 14
2.1.1 Définition des concepts 14
2.1.2 Historique du traitement des fractures par la
médecine moderne. 17
2 .1.3 La théorie de l'acceptation des soins par la
population. 20
2.1.4 Avantages du traitement par la médecine moderne.
32
2.1.5 Complications du traitement des fractures. 32
2.1.6 Résultats d'études antérieures. 35
2.2 Cadre de référence 37
CHAPITRE III PRESENTATION DU MILIEU DE L'ETUDE
44
3.1 Aperçu du Burkina Faso 45
3.2 Aperçu sur la ville de Ouagadougou 45
III
3.3 Cadre de l'étude 46
3.4 Le champ de l'étude 47
CHAPITRE IV METHODOLOGIE 53
4.1 Typologie de l'étude 54
4.2 Population d'étude 54
4.2.1. Critères d'inclusion 54
4.3 Méthode d'échantillonnage 54
4.3.1 Détermination de la taille de l'échantillon
54
4.3.2 Echantillonnage 54
4.4 Méthode- technique et instruments de collecte des
données. 55
4.4.1 - Méthode 55
4.4.2 - Technique 55
4.4.3 - Instruments 55
4.4.4 - Validation des instruments de recherche. 55
4.5 Déroulement de l'étude 55
4.6 Considérations éthiques 56
4.7 Difficultés rencontrées 57
4.8 Méthode de traitement des données 57
CHAPITRE V PRESENTATION DE RESULTATS DE L'ETUDE
59
5.1 Résultats du guide d'entretien. 60
CHAPITRE VI DISCUSSION DES RESULTATS 83
6.1 Limites de l'étude 57
6.2 Discussion. 84
6.3 Synthèse des résultats 96
6.4 Vérification des hypothèses 97
CHAPITRE VII RECOMMANDATIONS/ SUGGESTIONS 99
CONCLUSION 103
BIBLIOGRAPHIE 106
ANNEXES a
III
DEDICACES
Je dédie ce t'u~~aie è £'~~e,u~~~
eu..
Si l'Eternel ne bâtit la
maison,
Ceux qui la bâtissent travaillent en vain ; Si
l'Eternel ne garde la ville,
Celui qui la garde veille en vain. Ps 127
:1
Tout ce qui est de beau et bien dans ce travail n'est qu'un
bout du reflet de la grâce de Dieu.
A mon père Savadogo Hamidou Jonathan !
Merci pour tous les sacrifices consentis à mon
éducation, à ma
scolarisation, et ton témoignage de vie qui nous a
instruits la sagesse de savoir compter sur la bonté de Dieu. Ce travail
est bien la preuve que le Seigneur pourvoit toujours aux besoins de ceux qui
espèrent en lui.
A ma mère Sawadogo Somlagomdo Madeleine
!
Toi qui as tant souffert pour moi, accepte ce travail en guise de
reconnaissance. C'est là le fruit de tes bénédictions de
chaque jour. Puisse le Dieu d'amour vous bénir davantage.
IV
A mon épouse Sawadogo
Bénéwendé !
Aussi longtemps que tu as intériorisé l'ensemble
des péripéties de cette formation, tu restes une femme
exemplaire. Je te rends hommage pour cette grandeur d'esprit. Je reconnais en
toi les sacrifices consentis. Sois-en remerciée d'avance pour ton
endurance.
Encore merci pour ton soutien moral, matériel, affectif et
ta compréhension tout au long de la formation. Trouve en ce travail ma
reconnaissance et mon amour. Que notre union soit bénie encore !
A mes frères et soeurs Ruth, Odette, Esaïe,
Ezéchiel, Gédéon, Marie.
Merci pour le soutien et la compréhension dont nous avons
bénéficié tout au long de cette formation. Que Dieu vous
bénisse et nous garde longtemps ensemble.
Aux parents, amis et connaissances !
Ce travail est le fruit de vos soutiens constants. Que ce travail
nous unisse davantage.
REMERCIEMENTS
V
Au terme de ce travail, nous voulons laisser jaillir du fond de
notre être, l'expression de notre profonde reconnaissance au Seigneur qui
nous permis de réaliser ce travail. Notre reconnaissance va
spécialement à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre
nous ont été d'un grand soutien dans l'élaboration de ce
document. Ces remerciements s'adressent particulièrement :
y' A Mr le Directeur général de l'ENSP et son
personnel.
y' A Mr le Directeur régional de l'ENSP de Ouagadougou
et son personnel.
y' A l'ensemble des enseignants permanents de l'ENSP de
Ouagadougou.
y' A l'ensemble des enseignants vacataires de la section
chirurgie de l'ENSP de Ouagadougou.
y' A notre directeur de mémoire, Docteur Hamado
KAFANDO : nous sommes très sensibles à l'honneur que
vous nous faites en acceptant de diriger ce travail. Votre rigueur
scientifique, votre disponibilité et votre amour à transmettre
vos connaissances, ont forcé notre admiration. Trouvez ici notre
profonde gratitude, nos reconnaissances et nos remerciements très
sincères.
y' A notre conseiller de mémoire, Monsieur Koffi
Léonard PALE,
Votre soif de perfectionner ce travail et votre rigueur
méthodologique ont permis de tisser, de modeler et d'améliorer ce
travail. Malgré vos multiples occupations, vous nous avez montré
votre disponibilité. Vous qui croyez en la vertu du travail bien fait,
soyez-en remercié.
VI
y' Aux membres de jury, pour le grand honneur dont ils nous ont
fait en siégeant dans ce jury malgré leurs multiples
occupations.
y' A tout le personnel de nos différents terrains de stage
pour avoir contribué à notre formation.
y' Au coordonnateur de la promotion, Delphin SOMDA pour son
encadrement et ses conseils.
y' A tous les coordonnateurs des autres sections pour leur
collaboration avec la section chirurgie.
y' Au Pasteur Didier OUEDRAOGO et son épouse, toute notre
reconnaissance et nos remerciements pour votre soutien spirituel et moral sans
cesse renouvelé.
y' A Réléouindé BAZIE et son épouse,
il nous est difficile d'exprimer en si peu de mots tous nos sentiments de
gratitude. Toute notre reconnaissance et nos remerciements pour votre
soutien.
y' A tous les membres du conseil de l'église des
Assemblées de Dieu du Temple Shalom au secteur 22 de Ouagadougou pour
leur soutien moral, spirituel et matériel au cours de mes deux
années d'études.
y' A Nadine SAWADOGO, pour son soutien et ses encouragements tout
au long de ces deux années d'études.
y' A tous nos camarades de classe, en souvenir des moments
agréables et pénibles vécu ensemble en ces deux
années de formation.
VII
y' A Monsieur Sidmalgueda KABORE à la DAF du
ministère des
infrastructures et du désenclavement pour son soutien
indéfectible. y' A Monsieur Adama KOLOGO au ministère des
infrastructures et du
désenclavement pour sa collaboration et son soutien.
y' A Bibata BARRO pour son appui.
y' A Antoinette GANDEMA pour son soutien multiforme au cours
de mes deux années d'études.
y' A Madame Adiza BATIONO, Surveillante d'Unité de
Soins de l'unité d'hospitalisation de la Traumato-Orthopédie du
CHU YO et son personnel pour leur franche collaboration lors de nos
enquêtes.
y' Au Docteur W. Norbert RAMDE pour ses conseils et ses
encouragements.
y' A notre "Ancien" Elie NASSA, pour ses conseils et
encouragements. y' A Monsieur Léon SAWADOGO pour son appui combien
précieux. y' A Monsieur Inoussa SAWADOGO, SUS de l'hôpital de jour
du CHU
Yalgado Ouédraogo pour son encouragement et ses
services rendus. y' A Pascal OUEDRAOGO, Président de la JAD locale du
Temple
Shalom pour ses innombrables services rendus.
y' A Mr Alain SAWADOGO pour sa participation à
l'élaboration de ce document.
y' A Michel OUEDRAOGO pour son appui précieux à
notre égard.
y' A tous nos encadreurs des différents terrains de
stage pour avoir contribué à notre formation.
VIII
y' A tout le personnel du CMA de PO et particulièrement
les agents du bloc opératoire pour leurs soutiens multiformes pendant
notre stage de synthèse.
y' A tous ceux dont les noms n'ont pu être cités
et qui ont contribué de près ou de loin à la
réalisation de cette étude.
Définitions des termes.
IX
Affections ostéo-articulaires :
Lésions touchant les os et / ou les articulations d'origine
traumatique ou non.
Antibioprophylaxie : administration
d'antibiotiques de courte durée avant ou pendant l'intervention dans un
but de prévenir l'apparition d'une infection.
Cal : formation à partir du tissu
conjonctif de substance osseuse assurant la fusion entre les deux surfaces
fracturées d'un os. (Le Petit Larousse de la médecine
2006)
Cal vicieux : cal trop gros constituant une
déformation parfois visible à l'oeil nu, toujours perceptible au
toucher. (Le Petit Larousse de la médecine 2006)
Consolidation osseuse : c'est le
rétablissement de la continuité de l'os après une
fracture.
Décharge : C'est un document dans lequel
il est indiqué que
l'établissement et / ou les médecins sont
déchargés de toute responsabilité du fait de la sortie
contre avis médical du patient. C'est une attestation qui constitue les
éléments de preuve que le patient a reçu les informations
nécessaires pour sortir contre avis médical en toute connaissance
de cause.
Embolie graisseuse : migration dans un vaisseau
sanguin de particules graisseuses provenant de la moelle osseuse. Elle est due
à la libération
X
dans la circulation sanguine à la suite d'une fracture ou
d'une intervention chirurgicale osseuse, particulièrement si elle a lieu
sur les membres inferieurs ou sur le bassin. (Le Petit Larousse de la
médecine 2006)
Entorse : lésion ligamentaire d'une
articulation sans déplacement des surfaces articulaires. Il peut s'agir
d'un étirement, d'une rupture partielle ou totale du ligament.
Fracture : toute solution de continuité
d'un os par suite d'un traumatisme ou d'apparition spontanée.
Luxation : C'est une perte complète et
permanente des rapports entre deux surfaces articulaires. Elle n'est pas
forcement traumatique car elle peut succéder à une malformation
ou à une dystrophie.
Méthode mystique : méthode qui
utilise des moyens et techniques surnaturels, c'est-à-dire inexplicable
par le profane.
Plateau technique : Ensemble du matériel
technique nécessaire pour la prise en charge d'une fracture. Le
matériel technique peut être orthopédique ou
chirurgical.
Pseudarthrose : absence complète de
consolidation d'une fracture un ou deux mois après les délais
habituels.
Rebouteux : personne bien connue pour son
habileté à réduire les fractures et remettre en place les
luxations et les entorses.
Syndrome des loges : syndrome ischémique
de la loge tibiale associant une douleur, un gonflement de la loge et une
paralysie des fléchisseurs dorsaux du pied et des orteils.
XI
Syndrome de Volkmann : rétraction
ischémique des muscles de la loge antérieure de l'avant-bras. Il
est essentiellement le fait d'une contusion de l'artère humérale
au coude ou d'un plâtre mal adapté ou mal surveillé.
Traumatologie Orthopédie : c'est une
spécialité chirurgicale qui prend en charge les lésions
des os et des articulations par suite de traumatisme de même que les
autres pathologies ostéo-articulaires.
Résumé du Mémoire
XII
Notre expérience de trois ans passés à
l'hôpital Yalgado OUEDRAOGO dans l'unité d'hospitalisation de
Traumatologie Orthopédie nous a permis de constater de manière
empirique les sorties fréquentes des malades contre avis médical
alors que l'idéal serait que tous ces patients admis dans ce service y
restent jusqu'à la réalisation du traitement définitif.
C'est ainsi que nous avons entrepris de déterminer les
causes de cette pratique chez les malades hospitalisés dans
l'unité d'hospitalisation de Traumatologie Orthopédie au Centre
Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo à Ouagadougou.
Cette étude s'est déroulée du 07-02-2011 au
30-06-2011à l'unité d'hospitalisation de la Traumatologie.
Notre objectif a été de rechercher les facteurs
favorisant les sorties contre avis médical dans la perspective de
contribuer à l'amélioration de la prise en charge des patients
présentant des lésions ostéo articulaires.
Pour ce faire, nous avons mené une étude
transversale de type descriptif : les personnes concernées
étaient les patients qui ont manifesté leur désir de
quitter l'hôpital en signant une décharge. L'échantillon a
été de type accidentel et 36 patients ont été
retenus.
Pour la collecte des données, nous avons utilisé un
guide d'entretien structuré adressé aux patients.
XIII
A travers l'analyse et l'interprétation des
résultats, les principaux constats ci-après ont été
notifiés:
· . L'influence familiale sur le patient.
· . L'incapacité des patients à supporter le
coût de l'ostéosynthèse.
· . La peur du plâtre ou de l'intervention.
· . La confiance du traitement chez le rebouteux.
· . Le long délai opératoire.
Au vu de ces résultats, nous avons formulé des
recommandations afin d'améliorer la qualité de la prise en charge
des lésions ostéo articulaires afin de réduire
significativement les sorties sous décharge.
Mots clés :
Facteurs favorisant - Sortie contre avis
médical - Unité d'hospitalisation de Traumato-Orthopédie -
CHU YO.
LISTE DES TABLEAUX
XIV
Pages
Tableau I : Présentation des quintiles
de niveau de vie par personne....26
Tableau II : Répartition du personnel de
l'hospitalisation de la
Traumatologie selon la qualification ..49
Tableau III : Tarifs des prestations au bloc de
Traumatologie
Orthopédie en vigueur depuis 2006 .50
Tableau IV : Tarifs des immobilisations
plâtrées en T O 51
Tableau V : Estimation des coûts moyens
de quelques indications
opératoires 52 Tableau VI :
Répartition des enquêtés selon le mode d'admission
des
enquêtés à l'hôpital 65
Tableau VII : Répartition des
enquêtés selon le type de membre
fracturé. 66 Tableau VIII :
Fréquence des services ayant accueilli les
enquêtés au
CHU YO lors de leur précédent séjour
67 Tableau IX : Fréquence des motifs
d'insatisfaction des enquêtés ayant
déjà bénéficié des soins
à l'hôpital 68
Tableau X : Fréquence des opinions des
enquêtés sur les prestations
actuelles des soins dans le service de Traumato
Orthopédie .69
XV
Tableau XI : Répartition des
enquêtés selon la source de la prise en
charge financière de leurs soins 72
Tableau XII : Répartition des
enquêtés selon le nombre de personnes en
charge. 73
Tableau XIII : Fréquence de la source
de décision de sortie contre avis
médical 74
Tableau XIV : Fréquence des motifs de
sortie contre avis médical 75
Tableau XV : Fréquence des motifs de
craintes pour le traitement des
fractures par le plâtre 76
Tableau XVI : Fréquence des motifs de
craintes pour le traitement des
fractures par l'intervention chirurgicale 77
Tableau XVII : Fréquence de la source
de l'information reçue sur l'état de
la maladie selon les enquêtés 78
Tableau XVIII : Fréquence des
complications possibles d'une fracture
selon les enquêtés 79
Tableau XIX : Fréquence de
connaissances des enquêtés sur les facteurs
favorisant les complications d'une fracture 80
Tableau XX : Fréquence des
suggestions formulées par les
enquêtés 82
LISTE DES GRAPHIQUES
XVI
Pages
Graphique 1 : répartition des
enquêtés selon l'âge 60
Graphique 2: répartition des
enquêtés selon le lieu de résidence 61
Graphique 3 : répartition des
enquêtés selon le niveau d'instruction 62
Graphique 4 : répartition des
enquêtés selon la profession 63
Graphique 5 : répartition des
enquêtés selon l'état matrimonial 64
Graphique 6 : Répartition des
enquêtés selon la durée de séjour à
l'hôpital 71
LISTE DES FIGURES
XVII
Page
Figure 1 : schéma du cadre conceptuel
43
LISTE DES ABREVIATIONS
XVII
BPO : Bilan Pré
Opératoire
CHU YO : Centre
Hospitalier Universitaire
Yalgado Ouédraogo
CM : Centre
Médical
CMA : Centre
Médical avec Antenne chirurgicale
CPA : Consultation
Pré Anesthésie
DES : Diplôme
d'Etudes Spécialisées
DRH : Direction des
Ressources Humaines.
ENSP : Ecole
Nationale de Santé
Publique
EPE : Etablissement Public
de l'Etat.
EPS : Etablissement Public
de Santé
IB : Infirmier
Breveté
IDE : Infirmier
Diplômé d'Etat
INSD : Institut National de
la Statistique et de la Démographie
OMS : Organisation
Mondiale de la Santé
PEC : Prise En
Charge
RD CONGO :
République Démocratique du
CONGO
SCAM : Sortie
Contre Avis
Médical
SIDA : Syndrome de l'Immuno
Déficience Acquise
XIX
T O : Traumatologie
Orthopédie
VIH : Virus de
l'Immunodéficience Humaine.
INTRODUCTION INTRODUCTION
2
Le développement de la technologie reste un
élément clé du progrès économique et social
dans le monde. Cette situation n'est pas sans danger sur la santé de la
population, surtout avec la croissance des infrastructures routières et
des engins motorisés. Ce danger est essentiel en milieu urbain mais rare
en dehors des villes. Ces effets néfastes sont entre autres les
traumatismes crânio-encéphaliques, uro-génitaux, digestifs,
et surtout les traumatismes ostéo-articulaires pouvant être source
de fractures, de luxations ou d'entorses, voire de décès.
Autrefois, la prise en charge (PEC) était confiée
aux rebouteux mais de nos jours, l'évolution de la traumatologie qui est
une spécialité de la chirurgie offre une possibilité
efficace pour nos populations de se soigner dans une structure
hospitalière avec surtout un maximum de garantie.
Le Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo
(CHU-YO) est une structure de référence nationale qui accueille
au service d'Orthopédie Traumatologie des blessés
présentant des affections ostéo-articulaires. Ces patients
proviennent aussi bien de la ville de Ouagadougou que des autres provinces du
pays. Cet établissement sanitaire est l'un des grands hôpitaux du
pays disposant d'un plateau technique varié et d'un personnel
qualifié pour la PEC des fractures.
Cependant, après quelques jours d'hospitalisation,
certains patients prennent la décision d'interrompre les soins et de
sortir contre l'avis du personnel soignant.
3
Le consentement du patient a toujours été
l'élément indispensable de sa prise en charge par son
médecin.
Ce consentement tout à fait légitime du patient
à tout acte médical a comme conséquence possible une
sortie contre avis médical, mettant alors dans une position difficile le
médecin tenu à son devoir impératif d'assistance et de
soins. Aucun acte médical, ni de traitement ne peut être
pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la
personne et ce consentement peut être retiré à tout
moment.
Les sorties contre avis médical ne sont pas toutefois
sans danger pour les usagers car certains reviennent à l'hôpital
avec des complications graves parfois mortelles.
C'est au regard de cette situation que nous voulons par cette
étude analyser les facteurs qui favorisent les sorties contre avis
médical chez les patients présentant des affections
ostéo-articulaires dans l'unité d'hospitalisation de
Traumatologie Orthopédie (T.O) du Centre Hospitalier Universitaire
Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) de Ouagadougou afin d'apporter notre
contribution à l'amélioration de la prise en charge de ces
affections.
Notre étude s'articulera autour des points suivants :
- CHAPITRE I : Problématique
- CHAPITRE II : Revue de la littérature et cadre de
référence.
- CHAPITRE III : Présentation du milieu de
l'étude.
- CHAPITRE IV: Méthodologie.
- CHAPITRE V : Présentation des résultats.
- CHAPITRE VI : Discussion des résultats.
- CHAPITRE VII: Recommandations/suggestions.
CHAPITRE I
1.1 Enoncé du problème.
5
Les lésions traumatiques deviennent de plus en plus
fréquentes. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), on
estime entre 20 et 50 millions le nombre de blessés chaque année.
Les traumatismes constituent une nouvelle "épidémie" des temps
modernes. C'est pourquoi la décennie 2001-2010 a été
déclarée «décennie des os et des articulations»
[1] Environ 5,8 millions de personnes meurent dans le monde chaque année
des suites de traumatismes, ce qui représente 10% des
décès survenant dans le monde, 32% de plus que le nombre des
décès imputables au paludisme, à la tuberculose ainsi
qu'au VIH/SIDA. [2]
Par ailleurs, un autre rapport de l'OMS note que les
traumatismes sont un problème de plus en plus grave : on prévoit
que les trois principales causes des décès dans le monde
(accidents de la route, homicide et suicide) vont gagner en nombre par rapport
à d'autres causes de décès, de sorte que d'ici 2030, elles
figureront parmi les 20 principales causes de décès dans le
monde. On prévoit également que les accidents de la route
deviendront d'ici à 2030 la cinquième cause de
décès, tandis que les suicides et les homicides passeront
respectivement au douzième et au dix-huitième rang. [2] Les
traumatismes constituent donc un problème de santé publique.
En fonction des lésions traumatiques, la
thérapeutique effectuée peut être soit un traitement
à domicile à travers des gestes simples, soit dans un centre de
santé périphérique ou alors requérir l'avis d'un
médecin. Celui-ci après investigations et diagnostic dresse la
conduite à tenir à travers une prise en charge qui ne rencontre
pas toujours l'assentiment du patient. Plusieurs médecins de
l'unité d'hospitalisation de Traumatologie
6
Orthopédie(T.O) se sont maintes fois retrouvés
confrontés à la décision d'un patient d'interrompre les
soins qui lui sont proposés et de quitter l'établissement. En
pareil cas, il est d'usage de faire signer par le patient une «
décharge », un document par lequel il reconnait quitter
l'hôpital contre avis des médecins.
Le phénomène est vécu dans le monde et en
Afrique. Les sorties contre avis médical (SCAM) touchent tous les
secteurs de la médecine. Une étude menée en RD Congo en
2005 par MUSHAGALUSA S. P. sur les déterminants des soins de
santé a révélé que 28% des patients refusaient les
soins généraux de santé et sortaient contre avis
médical. [3]
Dans le même ordre d'idée, une étude
menée en 1995 par AYITE et
coll. et portant sur les refus de soins
à l'hôpital National de Niamey, relate que 122 malades sur 629
admis pour fractures soit 19.39% sont sortis contre avis médical en
signant une décharge ou en s'évadant. [4]
Au Burkina Faso, les statistiques nationales en 2004 ont
notifié 4 376 cas de sorties contre avis médical [5] et 1411 cas
en 2006. [6]
Dans toutes unités de soins confondues, le CHU YO a
enregistré 1022 cas de sorties contre avis médical sur 34552
entrants en 2009, soit 2.96% [7]
Le service de chirurgie reste particulièrement
affecté et ce dans la prise en charge des traumatismes
ostéo-articulaires.
L'unité d'hospitalisation de Traumatologie
Orthopédie n'est pas en reste : on y note les statistiques suivantes
:
· 2007 : 36 cas sur 298 entrants : 12.98%
· 2008 : 42 cas sur 440 entrants : 9.54%
·
7
2009 : 93 cas sur 431 entrants : 21.57%
· 2010 : 84 cas sur 598 entrants : 14.01% [8]
L'écart statistique de 2009 est dû à
l'inondation du 1er septembre 2009. Cette inondation a porté
un coup dur sur l'hôpital qui a connu un ralentissement
général des activités dans les différents services
et en particulier au bloc opératoire. Le bloc n'étant plus
fonctionnel, plusieurs malades sont donc sortis avant le traitement
définitif.
Les patients sortis contre avis médical font ensuite
recours à plusieurs types de soins dont :
- La médecine traditionnelle notamment chez le rebouteux
dans le but de poursuivre les soins.
- En médecine moderne, mais dans les centres
privés de soins.
Les sorties contre avis médical (SCAM) ne sont pas un
fait nouveau. Elles datent de depuis longtemps et restent d'actualité.
Ces pratiques ont des conséquences sur le service, les patients et
semblent majorer le coût thérapeutique des affections
traumatiques.
Une étude menée par YEYE H. [9]
en 2005 dans le District Sanitaire de Ouahigouya note que 29.4% des patients
sont revenus au centre de santé pour les soins après échec
du traitement chez le rebouteux.
En effet, certains patients développent des complications
après recours chez le rebouteux et sont très souvent contraints
de revenir à l'hôpital. La prise en charge dans ce cas devient
alors longue, coûteuse et appauvrit les patients et les familles.
Au-delà de l'invalidité qu'elle peut entraîner, le
rebouteux ignore les règles élémentaires d'asepsie. Cela
est source d'infections et ces infections sont responsables d'un retard de
cicatrisation, de la consolidation de la fracture et engendrent de longs
8
séjours hospitaliers. Certaines complications conduisent
à des amputations avec des séquelles majeures pour le patient.
Une étude réalisée au CHU YO par Da S.C et
Coll. souligne les inconvénients et les conséquences graves de la
pratique des rebouteux. L'étude a porté sur 110 patients dont 59%
d'enfants admis entre 1982 et 1984 dans les services de Chirurgie pour cause de
complications diverses consécutives à la tradithérapie.
Parmi eux, 48,18% ont été amputés d'une jambe ou d'un bras
et 3,63% sont décédés. [10]
Pour le personnel de santé, la charge de travail se
trouve majorée or, l'idéal est que tous les patients admis en
Traumatologie-Orthopédie y restent jusqu'à la réalisation
du traitement définitif.
La santé de la population constitue l'une des
priorités pour les autorités de notre pays. C'est pour cela que
de nombreuses actions ont été menées par le
ministère chargé de la santé pour améliorer la
prise en charge des traumatismes ostéo articulaires afin de
réduire les sorties contre avis médical. Parmi ces actions on
peut citer :
La décentralisation des hôpitaux dans presque
toutes les régions du pays.
La création des CMA dont le nombre ne fait qu'accroitre
aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé.
Au CHUYO :
~ Création d'un service d'urgences de Traumatologie en
Janvier 2004.
~ La remise à niveau des prestataires de soins ;
~ L'organisation de la prise en charge (équipe de jour et
de nuit,...)
9
~ L'équipement des blocs opératoires en
matériels et consommables médicaux.
Malgré ces initiatives combien appréciables, force
est de reconnaître que les sorties contre avis médical demeurent
toujours préoccupantes. C'est pourquoi nous voulons mener cette
étude afin d'apporter notre contribution à la réduction
des sorties contre avis médical.
1.2 Justification de l'étude
Le choix de notre thème d'étude se justifie par
trois niveaux de pertinence qui sont d'ordre personnel, social et
scientifique.
Pertinence sociale :
La fréquence élevée de sorties du service
contre avis médical (21.57% en 2009, 14.01% en 2010) alors que
l'idéal est que tous les patients admis en
Traumatologie-Orthopédie y restent jusqu'à la réalisation
du traitement définitif.
La population active paie le lourd tribut du fait de l'expansion
des engins à deux roues surtout utilisés par les jeunes. Cela
entrave le développement socio-économique de la famille et du
pays. Les sorties contre avis médical sont très
fréquemment sources de complications voire de décès chez
les patients. Ceci a pour corollaire des désagréments
psychologiques et économiques que connaissent aussi bien les patients
que leur famille, et même la nation.
Pertinence scientifique :
10
Aucune étude à notre connaissance, ne s'est
intéressée spécifiquement aux sorties contre avis
médical dans cette unité d'hospitalisation de la
Traumato-Orthopédie. Il est donc important de mener une étude sur
ce sujet afin de contribuer à l'amélioration de la qualité
de la prise en charge des traumatismes ostéo articulaires.
Pertinence personnelle :
Nous avons été plusieurs fois témoins de
patients sortis contre avis médical et admis de nouveau dans le service.
Ils ont présenté des complications consécutives à
la tradithérapie. L'amputation a été l'indication
opératoire pour bon nombre de ces patients. Ils sont devenus une charge
pour la famille alors que beaucoup d'entre eux étaient des bras
valides.
La persistance de cette pratique n'augure pas de lendemain
meilleur ni pour la population, ni pour les services de santé. Ces
situations auraient pu être évitées si les patients
étaient restés à l'hôpital qui offre le maximum de
garantie dans les soins.
C'est au regard de cette situation que nous avons
décidé de mener une étude sur les sorties contre avis
médical dans l'unité d'hospitalisation de Traumatologie
Orthopédie au CHU-YO de Ouagadougou.
Etudier les facteurs qui favorisent les sorties contre avis
médical permettrait de mettre à la disposition des
décideurs des données pour des solutions éclairées
dans le but de réduire au maximum cette attitude défavorable
à la restauration de la santé.
1.3 QUESTION DE RECHERCHE
11
Quels sont les facteurs qui favorisent les sorties contre avis
médical chez les patients présentant des traumatismes
ostéo- articulaires dans l'unité d'hospitalisation de
Traumatologie Orthopédie du CHU YO de Ouagadougou ?
1.4 HYPOTHESES DE RECHERCHE
· . Les pesanteurs socio culturelles favorisent les
sorties contre avis médical dans l'unité d'hospitalisation de la
Traumato-Orthopédie.
· . La perception que les populations ont de
l'hôpital favorise les sorties contre avis médical dans
l'unité d'hospitalisation de la Traumato-Orthopédie.
1.5 BUT
Contribuer à l'amélioration de la prise en charge
des patients présentant des traumatismes ostéo-articulaires dans
l'unité d'hospitalisation de la Traumatologie-Orthopédie du
CHU-YO.
1.6 OBJECTIF GENERAL
Etudier les facteurs qui favorisent les sorties contre avis
médical dans le traitement des pathologies ostéo-articulaires
dans l'unité d'hospitalisation de Traumatologie-Orthopédie du
CHU-YO.
1.7. OBJECTIFS SPECIFIQUES
12
1- Déterminer les caractéristiques socio
démographiques des enquêtés.
2- Identifier les facteurs socio culturels qui interviennent dans
les sorties contre avis médical dans l'unité d'hospitalisation de
Traumato-Orthopédie du CHU-YO.
3- Identifier la perception des enquêtés sur les
soins à l'hôpital et en particulier dans l'unité
d'hospitalisation de Traumatologie Orthopédie du CHU-YO.
4- Identifier les connaissances des enquêtés sur
les risques liés à une mauvaise prise en charge de leurs
lésions ostéo articulaires.
5- Recueillir les suggestions des enquêtés pour une
meilleure prise en charge des traumatismes ostéo-articulaires.
6- Formuler des recommandations pour réduire les sorties
contre avis médical.
CHAPITRE II
2.1 REVUE DE LITTERATURE
14
Afin de mieux appréhender la question sur les facteurs
favorisant les sorties contre avis médical chez les patients
présentant un traumatisme ostéo-articulaire dans l'unité
d'hospitalisation de la Traumatologie-Orthopédie du CHU-YO de
Ouagadougou, il nous est paru judicieux d'exploiter certains documents afin de
concevoir l'étude et d'exposer un résumé succinct sur les
sorties contre avis médical. A travers quelques travaux disponibles,
nous avons conçu la revue de la littérature sur le plan suivant
:
~ Définition des concepts.
~ Historique du traitement des fractures.
~ Théorie d'acceptation des soins par la population. ~
Avantages du traitement des fractures par la médecine moderne.
~ Complications du traitement des traumatismes
ostéo-articulaires.
~ Résultats d'études antérieures.
2.1.1 Définition des concepts
y' Facteur : Selon le Petit Larousse Illustré
2007, un facteur est un agent ou un élément qui concourt à
un résultat et selon le dictionnaire
15
universel francophone, un facteur se définit comme
étant un élément qui conditionne un résultat.
Dans notre étude, nous considérons comme
facteur, toute variable dont la modification peut engendrer une sortie contre
avis médical.
y' Facteur favorisant : c'est l'ensemble des
éléments qui concourent à engendrer un résultat
donné devant une situation donnée.
y' Sortie contre avis médical : C'est un concept
utilisé en médecine pour indiquer que le patient, malgré
une conscience éclairée sur d'éventuelles complications de
sa maladie, s'engage à interrompre les soins qui lui sont
proposés et de quitter l'hôpital.
Il faut cependant noter les cas d'évasion où le
patient quitte le service (surtout la nuit) à l'insu du personnel
soignant. Pour ces malades, les agents de santé n'ont pas pu
s'entretenir avec eux et leur faire signer une décharge à la
sortie. Les sorties contre avis médical et les sorties à l'insu
du service ont pour point commun d'être effectuées sans
l'assentiment de l'établissement de soins. Elles sont toutes deux
décidées et imposées par le patient.
Dans notre concept, il s'agit des patients qui, au cours de leur
hospitalisation ont exprimé le besoin de quitter le service de la
Traumatologie Orthopédie en signant une décharge alors qu'ils
étaient consentants pour les modalités thérapeutiques.
Le code de déontologie médicale Burkinabè
à son article 49 stipule que : "... en cas de refus de soins, le
médecin doit respecter ce refus après avoir informé le
malade des conséquences...». [11]
16
Si la volonté de la personne de refuser ou d'interrompre
tout traitement met sa vie en danger, le médecin doit tout mettre en
oeuvre pour la convaincre d'accepter les soins indispensables.
Selon les différentes jurisprudences, en cas de refus de
soins, il est conseillé au médecin de recourir à un agent
moins qualifié que lui pour essayer d'expliquer les risques encourus.
Dans tous les cas, le malade doit réitérer sa décision
après un délai raisonnable. Celle-ci est inscrite dans son
dossier médical.
En règle générale, le médecin fait
signer au malade une attestation de sortie contre avis médical. Ainsi
dans l'hypothèse d'un dommage subi par un patient sorti contre un avis
médical, le médecin peut être amené à
apporter la preuve qu'il a bien rempli ses obligations. C'est
précisément l'objet de l'attestation de sortie contre avis
médical signée par le patient. En signant un tel document, il
reconnaît avoir été informé par le médecin
sur la nécessité d'accepter l'hospitalisation et les soins
proposés et d'être au courant des risques encourus du fait de son
départ. Il atteste également avoir compris l'information et
maintenir sa volonté en toute connaissance de cause de quitter
l'établissement. Ce document signé est essentiel en termes de
preuve dans l'hypothèse où la responsabilité de
l'établissement ou du médecin serait recherchée.
En effet, cette responsabilité pourrait être retenue
en raison des conséquences du défaut de prise en charge si le
soignant n'est pas à mesure de démontrer, par la production d'un
document attestant le refus d'hospitalisation, la volonté manifeste du
malade de quitter la structure contre l'avis des médecins. [12]
17
2.1.2 Historique du traitement des fractures par la
médecine moderne.
Grâce aux fouilles archéologiques effectuées
dans diverses parties de notre globe, nous avons appris que les premiers «
traitements » des fractures remontaient à des dizaines de milliers
d'années.
En analysant les squelettes des hommes préhistoriques,
présentant diverses lésions, d'aucuns pensent y avoir une «
approche orthopédique » du traitement des fractures et citent
à titre de preuve une bonne consolidation des fractures
consécutives à une coaptation correcte des fragments.
La découverte de crânes préhistoriques
portant des traces de trépanations atteste qu'il y a environs dix mille
ans, l'homme primitif avait déjà une approche chirurgicale du
traitement des fractures.
Nous ignorons encore comment se traitaient les maladies de
l'appareil locomoteur de l'Homme au cours de la préhistoire, mais il est
incontestable que la plupart des affections répandues à l'heure
actuelle se rencontraient déjà à l'époque
néandertalienne [13]
En 2500 avant J-C, on respectait déjà les principes
d'immobilisation des fractures osseuses avec des feuilles de palmiers en Egypte
Antique.
Au IXe siècle avant J-C, Hippocrate (460-377)
exposa ses théories médicales: pour réduire les fractures,
il utilisait des appareils. Ainsi, pour réduire les os brisés de
jambe, il proposa une méthode originale basée sur une longue
extension continue par deux anneaux mis sur les malléoles et les
condyles tibiaux.
La Traumatologie et Orthopédie doivent beaucoup au
"père de la
18
chirurgie moderne " le médecin français Ambroise
PARE (1510-1590) qui a proposé de multiples méthodes de
traitements des lésions traumatiques et maladies orthopédiques.
Il a le mérite incontestable d'avoir tenté pour la
première fois de faire de la science des déformations une branche
spéciale de la chirurgie.
De 1658 à 1742, la kinésithérapie,
grâce aux découvertes de Nicolas ANDREY et PERLING a beaucoup
favorisé le développement de l'orthopédie.
1827-1912, Joseph LISTER lança le principe de l'antisepsie
dans l'intervention chirurgicale. La découverte du rayon X par Wilhelm
CONRAD RÖNTGEN en 1895 a grandement facilité l'étude de la
pathologie osseuse et le diagnostic des fractures.
A partir de 1907, LAMBOTTE crée les méthodes
d'ostéosynthèse. Dès 1939, KUNTSHER G. jette les bases du
traitement chirurgicale des fractures diaphysaires en pratiquant les premiers
enclouages.
Les lésions traumatiques habituelles des membres sont : la
fracture, la luxation et l'entorse.
En cas de fracture, deux procédés de traitement
sont utilisés:
· Le traitement orthopédique qui est indiqué
dans les fractures non compliquées, sans lésions vasculaires ni
nerveuses, ni interposition de tissus. Il consiste à une
réduction par des manoeuvres externes sous anesthésie
générale ou loco-régionale et à une immobilisation
parfaite en position de fonction et prenant les articulations sus et sous
jacentes. Pour l'immobilisation, on utilise le plâtre circulaire,
l'attelle plâtrée, le bandage, le repos strict ou la traction
continue par des bandes adhésives mais ce dernier est le plus souvent
provisoire.
19
Plusieurs facteurs peuvent influencer la consolidation osseuse :
l'âge du patient, l'infection de l'os, l'immobilisation, le type d'os
(lente à la diaphyse et rapide au niveau de la métaphyse).
· Le traitement chirurgical ou ostéosynthèse
est indiqué dans les fractures graves. C'est l'indication
recommandée lorsque le traitement orthopédique ne peut pas
réaliser le traitement de la fracture. L'ostéosynthèse
consiste à découvrir les extrémités fracturaires et
réduire les fragments. Après la réduction, le foyer de
fracture fait l'objet d'une contention par du matériel
métallique. Les techniques d'ostéosynthèse sont :
l'enclouage centromédullaire, les vis plaque, l'embrochage et le
fixateur externe.
En cas de luxation, la réduction de l'articulation
concernée doit être faite en urgence, suivie d'une immobilisation
pendant quelques semaines. Lorsque la réduction est impossible par ce
procédé orthopédique, il faut opérer.
Dans les entorses, le traitement consiste en une mise au repos
du membre pendant 2 à 3 semaines et si l'entorse est très grave,
une intervention chirurgicale peut s'avérer nécessaire.
2.1.2.1 Les circonstances de survenue des
fractures.
En dehors des maladies endémo-épidémiques,
les affections
traumatologiques s'imposent par leurs fréquences,
leurs gravités et leurs complications.
Selon l'OMS, il y a 14 000 blessés par jour sur les
routes dans le monde.
20
Des études menées par DA S. C et coll. indiquent
que :
- Les accidents de la circulation routière
représentent au Burkina Faso 59,60 % des étiologies des
traumatismes,
- Les coups et blessures 12,33 %
- Les chutes de hauteurs 2,90% [14]
Par ailleurs, il faut noter la survenue de facteurs dans
d'autres circonstances tels que les accidents domestiques, les accidents de
travail, et les fractures pathologiques rencontrées chez les personnes
âgées.
2 .1.3 La théorie de l'acceptation des soins par la
population.
Les nouvelles méthodes de traitement des pathologies
osseuses qu'offre la médecine moderne à nos populations doivent
être acceptées à bien des égards. L'acceptation des
soins signifie que les barrières à l'utilisation effective des
centres de santé ont été supprimées ou
réduites. Cette dimension d'acceptation des soins concerne les
barrières, socioculturelles, démographiques et la perception que
les usagers ont du service de Traumatologie Orthopédie.
2 .1.3.1 Sur le plan socio-culturel
En grande majorité analphabète, la population de
notre pays a conservé des valeurs socio-culturelles souvent
néfastes. L'Homme n'existe qu'en société. Il appartient
à une famille qui vit au sein d'une communauté et il
écoute mieux les membres de sa communauté. Certains de ses
comportements, ses manières de penser, de sentir et d'agir ne sont pas
indépendants des valeurs du groupe social auquel il appartient. Ces
valeurs s'imposent à lui.
21
C'est ainsi que le patient pendant son séjour à
l'hôpital recevra la visite des amis, voisins et surtout des membres de
sa collectivité qui sont susceptibles d'exercer une influence sur le
choix du malade. Au cas où c'est la famille qui prend en charge le
coût du traitement, quand celle-ci décide une SCAM, alors,
certains patients ne peuvent que se résigner au verdict.
Dans le traitement des fractures, luxations, ou entorses par la
médecine moderne, certains patients ont peur du plâtre qu'ils
redoutent pour diverses raisons. Les patients craignent aussi
l'anesthésie au cours de l'intervention qu'ils comparent à une
mort ou un sommeil dont l'issue est incertaine.
Après une intervention d'ostéosynthèse sur
le membre, il reste encore une deuxième opération pour l'ablation
du matériel d'ostéosynthèse. Or, subir des interventions
chirurgicales à répétition est synonyme de s'affaiblir
physiquement. "On ne sort pas neuf d'une chirurgie" disent-elles.
Il pourrait encore s'agir d'une angoisse bien habituelle
vis-à-vis de l'hôpital, des examens nécessaires, ou d'une
appréhension tout à fait légitime vis-à-vis de la
thérapeutique et de ses effets secondaires. [15]
La consultation des oracles, les sacrifices et bien d'autres
pratiques sont des convictions culturelles qui peuvent influencer la prise en
charge d'une maladie chez un patient, ou tout au moins affecter la disposition
appropriée à prendre devant cette maladie.
Chez certains patients, les circonstances dans lesquelles se
sont produits le traumatisme et la fracture donnent lieu à des
interprétations diverses. La tendance serait donc d'orienter le malade
vers un traitement traditionnel qui pourrait expliquer les causes occultes
probables et instituer le traitement adapté.
22
Le tradithérapeute, sollicité à n'importe
qu'elle heure se rend au chevet du traumatisé et partage le repas
familial, discute avec l'entourage, des causes possibles de la maladie et des
moyens à mettre en oeuvre pour la combattre. L'entourage dans son
ensemble participe à l'acte thérapeutique et aux soins.
Aussi, si le rebouteux ou d'une façon plus
générale celui ou celle qui pratique la médecine
traditionnelle est un être étrange (qui détiendrait son
savoir d'une force occulte), il n'est pas pour autant un étranger. Il
s'instaure donc entre lui et le patient une familiarité qui rompt les
résistances et établit une confiance totale.
[16]
Par ailleurs, tous les individus à tout âge sont
soumis à l'influence de leur entourage mais les patients jeunes encore
plus sous la dépendance de leurs parents semblent subir la
décision des parents de sortir contre avis médical. La vieillesse
correspond à une période où le patient est à la
charge de ses fils ou sa famille. Ces tranches d'âge constituent la
population inactive qui est composée de toutes les personnes qui ne sont
ni employées ni à la recherche d'un emploi. Dans ce cas, le chef
de ménage joue un rôle de premier plan en matière de prise
en charge de la pathologie osseuse du patient et il a pouvoir de
décision.
Comme partout ailleurs, dans nos contrées, le sexe faible
est la femme. Une étude socio anthropologique sur les connaissances,
attitudes et pratiques des populations dans le domaine de la santé
maternelle et infantile dans les provinces du Houet, Kouritenga, Sanguié
et Tapoa, en 1992 réalisée par la Direction de la Santé de
la Famille du Ministère de la Santé, a relevé que d'une
façon générale, c'est le mari qui décide des
23
questions de santé maternelles. D'autres parents y sont
parfois impliqués [17]
Dans son ouvrage « les fondements de l'économie de
santé », Charles E. PHELPS cité par MUSHAGALUSA S. P. [3]
affirme que comme tout autre bien économique, la demande de soins
médicaux ou chirurgicaux dépend des revenus or, un revenu suppose
l'existence d'un ensemble de mécanismes permettant de le mobiliser. Dans
cet ensemble de mécanismes, il y a la profession qui est le processus
par lequel les ressources financières et matérielles sont
mobilisées.
Au Burkina Faso, l'exercice de l'activité agricole
demeure toutefois l'activité principale des ménages ruraux
puisque 94,3% de ces ménages la pratiquent contre seulement 23% dans les
villes. Cette agriculture est le plus souvent pratiquée de façon
artisanale avec de faibles rendements.
A l'instar de l'agriculture, l'élevage occupe bon nombre
de ménages Burkinabè. Environs 69.9% s'adonnent à cette
activité et se fait généralement en association avec
l'agriculture. [18]
En dehors de l'agriculture et l'élevage, on
dénombre une multitude d'emplois en campagne et surtout en ville.
Très souvent dans notre contexte, un emploi bien
rémunéré n'est pas toujours la garantie d'une
indépendance économique et/ou financière car le
salarié est dans bien de cas une providence pour de nombreux
collatéraux.
En outre, les traumatismes des os et ou des articulations
demandent des moyens financiers pour la prise en charge. Il faut de l'argent
pour la consultation, les frais d'hospitalisation, les examens biologiques et
radiologiques puis honorer les ordonnances en vue d'assurer les pansements en
cas de fracture ouverte. Si la fracture est ouverte, la
24
fréquence des pansements est en fonction de l'état
de la plaie. Ainsi, les pansements peuvent être quotidiens, bi ou tri
hebdomadaires. Plus la fréquence des pansements est rapprochée,
plus le malade doit dépenser pour assurer le nécessaire pour les
pansements.
Les frais d'hospitalisation sont facturés par semaine
selon la catégorie de la chambre pour éviter aux patients un
cumul de frais à payer.
Lorsque le patient est programmé pour une intervention,
des bulletins d'analyses médicales pour le bilan pré
opératoire et une ordonnance médicale pré
opératoire lui sont remis. Le tarif de l'acte opératoire est
à honorer avant la réalisation de l'acte. Les frais des
ordonnances et de la tarification doivent être payés au comptant,
le paiement par tempérament n'est pas accepté. La veille ou le
matin de l'intervention, tous les produits prescrits sont
vérifiés et le matériel manquant doit être
obligatoirement complété sous peine de report de l'intervention
à une date ultérieure.
Par ailleurs, la prévention des risques thromboemboliques
nécessite l'utilisation de médicaments anticoagulants au
quotidien avant et après l'intervention et ce jusqu'à appuis
complet en cas de fracture de l'appareil locomoteur.
Parallèlement à ces dépenses, la famille
est obligée de supporter les frais pour la navette
hôpital-domicile, la restauration ainsi que d'autres efforts dont il est
difficile d'évaluer le coût.
L'importance des effets qu'exerce le coût des traumatismes
sur la situation financière et autres, des victimes et de leur famille
ont été analysés en détail dans plusieurs pays.
Une étude faite au Ghana a montré que dans plus de
40% des familles des victimes de traumatisme, il y avait une chute du revenu
familial et qu'environ 20% étaient obligées de s'endetter pour
payer le traitement
25
médical. Dans la même étude, un quart des
familles dit avoir vu sa consommation alimentaire diminuée à la
suite de la prise en charge financière d'un traumatisé. [2]
2.1.3.1.1 Approche par les quintiles de niveau de
vie
Sur la base des dépenses moyennes annuelles par personne
définies comme échelle des niveaux de vie, le tableau ci-dessous
donne la distribution des individus sur les cinq quintiles des dépenses.
Sans introduire de séparation rigide et absolue entre "pauvres" et "non
pauvres", l'approche par les quintiles de niveau de vie permet
d'apprécier "en continu" le comportement des individus lorsque l'on
monte dans l'échelle des niveaux de vie.
Tableau I : Présentation des quintiles de niveau
de vie par personne.
Quintiles
|
Effectif de la
population en (%)
|
Tranche de dépenses moyennes de consommation par an et
par personne (en FCFA)
|
Echelle de niveau de vie
|
|
Premier quintile (Q1)
|
20
|
Deuxième quintile (Q2)
|
20
|
Troisième quintile (Q3)
|
20
|
Quatrième quintile (Q4)
|
20
|
Cinquième quintile (Q5)
|
20
|
Total
|
100
|
|
Moins de 52 440 Extreme
pauvreté
De 52 440 à moins de 74 762 De 74 762 à moins de
104 512 De 104 512 à moins de 162 100
Pauvreté modérée. Niveau de vie moyen. Non
pauvreté.
Plus de 162 100 Non pauvreté
extreme.
Source : INSD - Le profil
de la pauvreté en 2003 au Burkina Faso.
2.1.3.2 De la perception des services selon les
usagers
26
Un adage populaire stipule qu'un malade bien accueilli dans un
service de santé est à 50% soulagé. La profession est
souvent l'objet de critiques négatives, malheureusement fondées,
à cause des comportements de certains agents. Comment la
société jugerait de tels actes ? Quand un patient est mal
accueilli, il est moins disposé à suivre les recommandations
faites par les prescripteurs ou il ne reviendra plus se soigner dans le
service. Il pourrait même être à l'origine de propagation de
mauvaises
27
perceptions sur le service et de bouche à oreille, la
nouvelle se répand. Si les faits se produisent de nouveau avec d'autres
usagers, ces derniers auront une mauvaise image du service. Les
collectivités africaines et surtout Burkinabè s'appuient
très souvent sur les expériences vécues à leurs
dépens ou par les autres pour prendre une décision en
matière de soins. C'est pourquoi certains centres de santé ne
désemplissent jamais à cause de la grande affluence de la
population pour se soigner parce que l'accueil est à la hauteur de leurs
attentes, tandis que d'autres formations sanitaires n'ont pas assez de
malades.
D'autre part, les professionnels de santé dans leurs
prestations doivent tenir compte des attentes des usagers. Or, il est admis que
ces attentes vont au-delà des gestes techniques pour englober la
communication interpersonnelle. Cette communication interpersonnelle se
rapporte à l'interaction entre " manager " et personnel soignant et
entre équipe de santé et communauté. Les connaissances et
la compétence ne suffisent pas, notre attitude positive compte aussi.
"Au sein d'un établissement de santé, la
communication met le plus souvent en scène d'une part, des patients ou
leurs accompagnateurs qui, en plus de souffrir dans leur chair, arrivent
à l'hôpital psychologiquement diminués, parfois dans un
état de quasi-panique et de degré de rationalité bas du
fait de la maladie et, d'autre part des praticiens de santé
censés donner urgemment des remèdes appropriés à la
douleur des patients.
Face à de tels patients diminués
psychologiquement, ... les soignants doivent faire preuve de tact et faire
appel à leur sens de communication car en l'espèce, tout ce
qu'ils disent ou ne disent pas, font ou ne font pas, leur silence, leurs
regards sont épiés, passés à la loupe,
analysés et interprétés par les patients ou leurs
accompagnateurs selon
28
leur grille d'appréciation bien évidemment pour en
tirer des conclusions qui, on s'en doute, ne sont que quelquefois
fondées". [19]
HILDEGARDE P. note que tous les membres de l'équipe en
contact avec le malade doivent adopter une ligne de conduite commune quant
à son problème; dans le cas contraire, leur désaccord peut
affecter le malade et créer un malaise susceptible d'entraver la
réalisation des objectifs de soins. [20]
Une bonne communication contribue à l'efficacité
des soins car elle crée confiance et crédibilité. Savoir
écouter et savoir communiquer sont généralement des
aspects importants dans les relations interpersonnelles. Les patients et leurs
accompagnants désirent avoir les informations nécessaires sur la
maladie. Une bonne communication réduit les barrières et les
préjugés entre personnel soignant et patients et permet à
ces derniers de se préparer à toute éventualité.
Cependant, dans nos hôpitaux, le personnel semble très
occupé par l'immense charge de travail à abattre dans des salles
qui ne désemplissent jamais.
Pour GASPARUTO G., « l'usager est la raison d'être de
l'hôpital. A ce titre, il doit être le «client roi«,
informé, écouté et respecté». [21]
Au Burkina Faso en 1998, les structures publiques de chirurgie
totalisaient 6208 interventions. Ce nombre est passé à 27 780 en
2006 [22].
Toutefois, malgré cette confiance rétablie, il
reste que, une fois la date de l'intervention fixée, les patients
deviennent impatients et veulent vite voir arriver ce jour, synonyme de
délivrance de l'angoisse. Tout de même, ils ont la hantise d'un
report ou d'une annulation probable de
29
l'intervention. Et malheureusement, parfois, le matin de
l'intervention, et après plusieurs heures d'attente, la nouvelle tant
redoutée tombe : « Mr ou Mme X, votre intervention est
reportée à une date ultérieure». Pour d'autres, la
décision de report survient pendant qu'ils sont sur le banc d'attente ou
même sur la table d'opération.
Cela peut provoquer un choc psychologique important et amener
les patients qui peuvent se le permettre à déserter
l'hôpital au profit des structures privées. Quant aux patients aux
ressources modestes, ils cèdent au découragement et se
résignent souvent à l'accomplissement de leur destin.
Les reports de l'intervention sont consécutifs à
une défaillance dans l'organisation du service. Ils ternissent l'image
du CHU-YO qui est la dernière structure de référence de
notre pays.
On peut également citer des défaillances
organisationnelles liées parfois à la non disponibilité
des chirurgiens ou à l'insuffisance de préparation pré
opératoire du patient.
D'aucuns perçoivent les hôpitaux comme un centre de
santé où seuls ceux qui entretiennent des relations avec le
personnel de santé peuvent bénéficier de soins. Selon ces
derniers, quand le patient ou les accompagnants ne connaissent pas un agent de
l'hôpital, les patients n'auront pas les soins escomptés.
C'est pourquoi, très souvent dès l'admission au
service des urgences, certains accompagnateurs ou le patient lui-même si
possible fait appel à des agents de l'hôpital pour demander leur
assistance.
30
Nos populations perçoivent parfois négativement les
services de santé. Cette perception se fixe surtout au niveau de
l'interaction prévalant entre les agents de santé et la
population. Les bénéficiaires disent ne rien savoir, ni ne rien
comprendre des procédures, exigences et des conditions dans lesquelles
les soins devaient leur être fournis. Outre les soins de santé,
les populations espèrent des agents une compréhension de leur
situation et de leur manque de connaissances. [23]
Pour les patients individuels et les communautés
desservies par les services de santé, les soins de santé sont
ceux qui répondent aux besoins perçus, des soins offerts de
manière courtoise et au moment où ils en ont besoin, des soins
accessibles et abordables.
Aussi, dans le principe de la prescription du traitement faut-il
tenir compte du choix du patient tout en respectant les normes techniques.
Pour ROEMER M. et MONTAY AGUILAR.C « C'est
l'exécution correcte (conforme aux normes) d'interventions que l'on sait
sûres et qui sont abordables pour la société en question et
qui ont aussi le pouvoir d'avoir un impact sur la morbidité, la
mortalité et la malnutrition en fonction des besoins du client »
[24]
D'autre part, les modalités du traitement, la
durée moyenne du séjour à l'hôpital doivent
être portées à la connaissance du patient et des
accompagnateurs. Outillé de toutes les informations nécessaires
sur sa situation, le patient est apte à accepter les soins qui sont
proposés et y adhère facilement.
En matière d'hôtellerie, les chambres
d'hospitalisation sont souvent des salles communes équipées
chacune généralement de 6 à 8 lits.
31
Immobilisation oblige, le malade ne peut effectuer le moindre
déplacement. Tous les gestes courants sont exécutés au
lit. Certains patients ne sont pas habitués à une chambre
commune. Alors, les contraintes liées à leur pathologie et
l'état de l'hôtellerie en deçà de leurs attentes
peuvent être à l'origine de sorties contre avis médical.
Ainsi, ils se rendent dans des structures privées où ils
espèrent avoir plus de confort.
Il n'en demeure pas moins qu'un traitement, aussi efficace
soit-il, comporte des effets secondaires parfois indésirables qu'il
faudra porter à la connaissance du patient tout en insistant sur l'effet
bénéfique recherché afin de gagner sa confiance et son
adhésion.
Entre le patient et le personnel soignant, la relation de
partenariat doit être une quête permanente.
Le patient est ainsi heureusement devenu « acteur de sa
santé » et « co-partenaire » du médecin,
permettant de réaliser ainsi une meilleure prise en charge de la
maladie. [15]
Très souvent, la population évoque
également le temps mis dans les couloirs de l'hôpital pour avoir
la consultation. Dans certains services, les rendez-vous de consultation sont
très éloignés, compte tenu du nombre important de malades
pour un seul médecin. Le jour de la consultation, le patient se
présente très tôt le matin et il ne sera reçu par le
médecin qu'après des heures d'attente. Le patient est souvent
contraint de se rendre dans les cabinets de soins pour avoir une consultation
dans les plus brefs délais.
Les populations font souvent ressortir l'efficacité,
l'accessibilité financière et géographique, les relations
interpersonnelles, la continuité, un temps d'attente raisonnable et les
agréments comme étant les dimensions les
32
plus importantes dans la qualité des soins à leurs
yeux.
Dans le cas où ces dimensions ne sont pas
respectées, les patients admis dans les centres de soins auront tendance
à avoir une perception négative qui pourrait être un motif
de sortie contre avis médical.
2.1.4 Avantages du traitement par la médecine
moderne.
Il ya de nombreux avantages dans le traitement des traumatismes
ostéo-articulaires par la médecine moderne :
- Réduction parfaite de la fracture ou de la luxation.
- Prise en charge par un collège de médecins
spécialistes qui collaborent pour le seul intérêt du
patient.
- Les infections sont rares, le plus souvent superficielles et
cédant généralement à une bonne
antibiothérapie élective ou à l'ablation du
matériel d'ostéosynthèse.
- Surveillance quotidienne du patient.
Cependant, des complications restent possibles au cours du
traitement.
.
2.1.5 Complications du traitement des fractures.
· · Complications immédiates
~ Complications générales :
L'état de choc : il est constant et doit
être recherché de façon systématique par la prise et
la surveillance des courbes du pouls et de la tension artérielle. Il est
dû à une hémorragie importante extériorisée
ou non. Il impose une réanimation de principe par perfusion veineuse
de
33
macromolécules et parfois une
oxygénothérapie au masque en même temps que sont faits les
prélèvements pour les examens complémentaires. Si le taux
d'hémoglobine est inférieur à 8g /dl, l'état du
patient nécessite une transfusion sanguine.
~ Complications loco-régionales :
L'ouverture cutanée : il s'agit le plus souvent
d'une ouverture de dehors en dedans de type I et II de CAUCHOIX et DUPARC.
L'ouverture cutanée impose un parage en urgence dès la
réception du blessé et un traitement antibiotique et
antitétanique. Le parage consiste à un lavage abondant du foyer
de fracture avec du sérum salé isotonique et un antiseptique au
cours duquel les berges cutanées de la plaie sont
régularisées. Les effilochements aponévrotiques,
musculaires sont enlevés, de même que les esquilles osseuses. Les
cavités médullaires sont curetées et lavées
à la seringue. Après ce geste, les lésions vasculaires
sont réparées suivie de la stabilisation du foyer de fracture.
Les lésions nerveuses : Elles peuvent se
présenter sous forme de rupture partielle ou totale soit sous forme de
compression entre le plâtre et les reliefs osseux sous jacents. La
compression se traduit par des douleurs, une paresthésie. Les
lésions nerveuses sont rares et peuvent entrainer des troubles sensitifs
et moteurs.
Les lésions vasculaires : elles sont dues le
plus souvent à un plâtre trop serré qui gène la
circulation veineuse de retour en faisant des oedèmes des
extrémités. La complication la plus redoutable est le syndrome de
Volkmann ou le syndrome des loges. Elles sont une expression
générale du conflit entre contenant et contenu. Les
lésions vasculaires peuvent provoquer une ischémie distale soit
par compression
34
des artères ou rupture partielle ou totale
nécessitant un contrôle au DÖPPLER et une réanimation
rapide. Tout retard à la revascularisation risque de compromettre le
résultat et peut conduire à une amputation.
· · Complications secondaires
L'embolie graisseuse : c'est la migration dans un
vaisseau de particules graisseuses provenant de la moelle osseuse. Elle est due
à la libération dans la circulation sanguine à la suite
d'une une fracture ou d'une ostéosynthèse,
particulièrement si celle-ci a lieu sur les membres inférieurs ou
sur le petit bassin. Sa période de latence est d'environs 48heures. La
symptomatologie est variable et associe une hyperhémie, une
difficulté respiratoire, des troubles de la crase sanguine.
La thrombo-embolie : la fréquence des
thrombo-embolies est difficile à apprécier. Elle serait de 40
à 50% en l'absence de traitement préventif et 8% d'entre eux vont
se compliquer en embolie pulmonaire. Cette fréquence justifie le recours
systématique aux anticoagulants à dose iso coagulante en
période pré et post opératoire.
L'infection : elle est le résultat de
l'inoculation microbienne dans l'organisme le plus souvent au cours du
traumatisme. Le pronostic des fractures est dominé par la hantise de
l'infection qui compromet l'avenir du membre. La majorité des infections
actuelles sont secondaires soit à la contamination initiale du foyer de
fracture, soit à la technique chirurgicale employée. L'infection
peut être fatale pour le malade. L'infection sera prévenue par une
antibioprophylaxie systématique en s'efforçant de couvrir les
germes aérobiques et anaérobiques.
La décompensation des tares : des affections tel
que le diabète, la cardiopathie l'insuffisance respiratoire en phase de
latence peuvent se
35
décompenser et conduire à des complications.
Complications de décubitus : escarres.
· . Complications tardives
L'ostéite chronique : cliniquement, le membre
devient infiltré avec des lésions eczématiques, parfois
une fistule productive conduisant à l'os. A la radiographie, il y a une
association d'images de séquestres entourées d'os hyperdense. La
fistulographie permet d'explorer le trajet fistulaire. Ces ostéites sont
de traitement difficile et long nécessitant le nettoyage chirurgical des
parties molles, du foyer osseux avec apport cortico-spongieux.
Les cals vicieux : c'est la consolidation dans une
position vicieuse d'une fracture déplacée, non ou mal
réduite. Il nécessite une ostéotomie de correction.
La pseudarthrose : c'est une fracture non
consolidée et non consolidable en l'absence de mesure chirurgicale
adaptée. Elle est caractérisée par une douleur à
l'appui et une mobilité anormale au siège de la fracture.
Les raideurs articulaires : une fracture ou une
luxation du fémur ou du bras mal traitée peut être source
de raideur articulaire et une diminution de la force musculaire. La raideur est
fréquente si le traitement n'est pas suivi d'une
rééducation.
2.1.6 Résultats d'études
antérieures.
Les sorties contre avis médical ont déjà
été l'objet d'études par certains
36
auteurs.
MUSHAGALUSA S. P. [3] dans une étude sur les
déterminants de
l'utilisation des services de santé en RD Congo en
2005 souligne que les
raisons de refus de soins sont :
- La non perception de la gravité de la maladie.
- Le manque d'argent.
- Le manque de confiance vis-à-vis du personnel.
- L'inaccessibilité du centre de santé.
- L'absentéisme du personnel soignant dans le
service.
- Le manque de médicaments dans le centre de
santé.
- Le manque de plateau technique.
- Le manque d'information sur l'existence et les
activités du centre de
santé.
AYITE A. et coll. [4] dans une étude sur les causes de
recours à la
médecine traditionnelle pour le traitement des
fractures au Niger sont
parvenus aux conclusions suivantes :
- Les considérations économiques sont un
obstacle.
- La peur d'être opéré.
- La vie en salle commune.
- L'inconfort du traitement.
- L'essai au traitement traditionnel.
Au Burkina Faso, une étude menée par TRAORE O.
et coll. en 1997 a
montré que les sorties contre avis médical
avaient pour motif la mauvaise
compréhension du traitement, le coût
élevé de l'hospitalisation, la douleur
et la peur du plâtre. [25]
ZON M. [26] continue en révélant que nos
populations sont fortement
attachées à nos cultures et le rebouteux
reconnu par celle-ci est respecté.
37
Aussi le recours à ce dernier par une décision
prise par les personnes influentes de la famille est souvent
irrévocable.
2.2 Cadre de référence
En l'absence d'un cadre de référence adapté
à notre étude nous avons élaboré un cadre
conceptuel à partir de la revue de la littérature.
2.2.1 Cadre conceptuel
La prise en charge effective des traumatismes ostéo
articulaires à l'hôpital exige que l'on tienne compte d'un certain
nombre d'éléments afin d'éviter aux patients
l'interruption des soins. Pour notre thème intitulé « les
facteurs favorisant les sorties contre avis médical dans l'unité
d'hospitalisation de la Traumatologie Orthopédie du CHU-YO»,
l'étude s'est intéressé aux facteurs qui favorisent les
sorties contre avis médical.
Dans notre cadre conceptuel, la variable dépendante est
sortie contre avis médical. Cette variable peut être
influencée par un certains nombre de variables dites
indépendantes qui sont :
- Les facteurs socioculturels.
- Les facteurs liés à la perception des soins
à l'hôpital selon les usagers.
Ces deux variables peuvent interagir de façon à
influencer positivement ou négativement sur les sorties contre avis
médical.
· . Le facteur socioculturel.
38
C'est un facteur qui est fonction à la fois d'un groupe
social particulier et de la culture à laquelle ce groupe se rattache.
4 Les croyances culturelles
Nous pouvons dire que les croyances culturelles constituent un
grand obstacle aux soins des patients à l'hôpital.
L'Afrique de façon générale et au Burkina
Faso en particulier, les croyances culturelles ne favorisent pas la prise en
charge des traumatismes ostéo articulaires en milieu hospitalier. Dans
le domaine de la santé, toutes les sociétés ont mis au
point des méthodes et des pratiques liées à leurs modes de
vie, à leur organisation afin de faire face aux menaces qui affectent
leur santé. Chaque société a ses croyances, ses
idées et ses conceptions relatives à la maladie. Elle a les
causes qui déterminent le choix d'un type donné de soins. Toute
autre méthode de soins qui est différente de sa pratique est
source de méfiance. Les populations considèreraient le traitement
chirurgical des fractures comme une méthode compliquée. Elles
préfèrent recourir à un traitement traditionnel qui selon
eux paraît plus simple.
§ Influence familiale.
Dans nos contrées, lorsqu'un membre de la famille est
malade et hospitalisé, alors, toute la grande famille est
informée. Les parents au chevet du patient racontent au cours de leurs
conversations les exploits des rebouteux qu'ils ont eux-mêmes
expérimentés dans le passé.
39
Ces conversations peuvent influencer le patient à changer
d'avis et quitter l'hôpital au profit des soins traditionnels.
Par ailleurs, si la famille est la principale source de prise en
charge financière, le patient ne peut que se plier à la
volonté de la famille si celle-ci décide une sortie contre avis
médical.
4 Le profil socio démographique.
§ L'âge
Lorsqu'un adulte est malade, il peut parfois décider sans
influence externe de choisir le type de soins qu'il désire. Il n'en est
pas de même pour les enfants et les personnes très
âgées qui sont respectivement sous la dépendance
économique de leurs parents et de leurs fils.
§ Le sexe
Dans un pays comme le Burkina Faso où la discrimination
liée au sexe féminin est fréquente, aggravée par la
non implication des femmes à la prise de décision, ce sont les
hommes qui décident à la place des femmes, même en
matière de santé. Ainsi, un homme peut contraindre son
épouse à signer une décharge.
§ La profession
La profession est la source de revenu qui permet de subvenir aux
besoins financiers. Lorsque cette profession est précaire, tous les
besoins essentiels ne sauraient être satisfaits. En cas de
problème de santé, les populations ne seront pas à mesure
de se prendre financièrement en charge, d'autant plus qu' "on n'entre
pas à l'hôpital les mains vides", a-t-on l'habitude de dire, car
le mode de recouvrement des prestations dans les services de santé n'est
pas négociable. Cette situation les contraint à se tourner vers
d'autres types de soins.
§
40
La résidence
Depuis quelques années, on assiste à un exode rural
massif des jeunes à la recherche d'un mieux-être. A leur
arrivé dans les centres urbains, ils découvrent la
réalité de la ville. La pauvreté gagne du terrain en
milieu urbain et les pauvres deviennent plus pauvres d'où la
difficulté de rester à l'hôpital jusqu'à la
réalisation du traitement définitif en cas de fracture.
· . Les facteurs liés à la
perception des soins à l'hôpital selon les
usagers.
4 L'accueil
L'accueil se rattache à l'environnement hospitalier :
l'hôtellerie, la restauration, la communication
soignants-soignés.
§ L'hôtellerie.
Pour des patients immobilisés au lit pendant des
semaines, l'hôtellerie doit offrir le maximum de confort. La literie doit
être propre pour favoriser un bon séjour. Toute défaillance
de l'hôtellerie pourrait être nuisible et conduire certaine
catégorie de personne à ne pas vouloir y rester.
§ La restauration.
Pour rester en bonne santé et pour une bonne
consolidation osseuse, l'alimentation du patient doit être
équilibrée.
§ La communication entre soignants et
soignés.
La qualité de la prise en charge des traumatismes
ostéo-articulaires dépend en grande partie des ressources
humaines qui animent le service. De nos jours, les progrès scientifiques
et technologiques permettent de poser un diagnostic rapide et de proposer une
thérapeutique mais malgré ces avancés, la communication
demeure le principal procédé pour un
41
traitement approprié et nous pensons que pour atteindre
l'objectif commun qui est la santé du malade, un esprit de partenariat
doit prévaloir dans l'offre des soins. Une insuffisance de communication
entre patients et personnel de santé pourrait influencer
négativement la suite du traitement.
4 La qualité de la prestation des
soins.
§ Le report des interventions
chirurgicales.
L'opinion que se font les patients sur le respect du programme
opératoire au bloc peut ternir l'image du service et conduire à
un recours ailleurs où les programmes opératoires sont plus
suivis.
§ Le temps d'attente opératoire.
La promptitude à répondre aux sollicitations
constitue une des préoccupations des patients qui souhaitent avoir un
délai raisonnable pour l'intervention.
4 Le coût des prestations.
La situation économique précaire de certains
patients les contraint à interrompre les soins à l'hôpital
car, ils n'arrivent plus à faire face aux dépenses liées
aux soins.
En somme, nous pouvons dire que les facteurs socio-culturels
influencent sur la prise en charge des traumatismes ostéo articulaires
à l'hôpital. Les croyances culturelles de nos
sociétés ainsi que l'influence de la famille sur les patients
constituent un frein à la réalisation du traitement
définitif à l'hôpital. La confiance de nos populations au
rebouteux qui utilisent parfois des incantations motive leur choix pour ce
traitement. En
42
exemple, certains cas de fractures donnent lieu à des
interprétations diverses. La tendance serait donc d'orienter le malade
vers un traitement traditionnel qui pourrait expliquer les causes occultes
probables et instituer le traitement adapté.
Par ailleurs, la perception des usagers sur les soins en milieu
hospitalier et en particulier dans l'unité d'hospitalisation de la
Traumatologie Orthopédie ne sont pas de nature à favoriser la
prise en charge des traumatismes ostéo articulaires. L'insuffisance de
communication entre patients et personnel soignant détériore la
qualité de prestation des services. D'autre part, le temps d'attente
opératoire, les reports des interventions donnent lieu à des
perceptions selon lesquelles si le patient ne connait personne à
l'hôpital, l'accès aux soins n'est facile.
Les variables indépendantes interagissent entre elles.
En effet, les croyances socioculturelles peuvent influencer sur
la qualité de prestation des soins. Le poids familial par exemple peut
créer une peur du plâtre et de l'intervention chez le malade.
Aussi le coût de l'intervention peut motiver le recours
à un traitement de type traditionnel.
Nous pensons qu'en agissant sur les variables perception des
soins et socio culturelles, nous pourrions modifier la variable
dépendante dans le sens souhaitée.
Ainsi, à la lumière de notre revue de
littérature, nous retenons le cadre conceptuel suivant :
Schéma du Cadre conceptuel
PERCEPTION SUR LES SOINS A L'HOPITAL
Accueil : Qualité de la prestation des
soins
§ Communication soignants-soignés
Report des interventions
§ Restauration Temps d'attente
opératoire
§ Hôtellerie Peur du plâtre ou de
l'intervention
Croyances culturelles Profil socio
démographique
§ Influence familiale Age
§ Recours à d'autres types de soins
Sexe
§ Profession
§ Residence
Sortie contre avis médical
4 Coûts des prestations
FACTEURS SOCIO CULTURELS
CHAPITRE III
III Présentation du milieu de l'étude
45
3.1 Aperçu du Burkina Faso
Situé au coeur de l'Afrique occidentale dans la boucle du
Niger, le Burkina Faso est un pays enclavé. Il a une superficie de 274
200 km2.
Sur le plan socio démographique le Burkina Faso comptait
une population de 14 017 262 habitants en 2006. [27]
Avec un Produit Intérieur Brut par habitant de 182 000f
CFA en 2007, le Burkina Faso compte parmi les pays les plus pauvres du monde.
Environs 46,4% de la population vit au dessous du seuil absolu de
pauvreté.
Le secteur de la santé est marqué par une
léthargie quand bien même 16 à 19% des ressources
nationales et l'aide publique au développement leur sont
consacrés. La politique sanitaire est basée sur la
stratégie des Soins de Santé Primaire adoptée à
Alma Ata et renforcée par l'initiative de Bamako.
Le système de santé a une structure pyramidale tant
dans l'organisation fonctionnelle que administrative. Le traitement
traditionnel occupe une portion importante. Une enquête menée en
1996 montrait que 45,8% des enquêtés étaient favorables
à la médecine traditionnelle et que 52,2% en étaient
contre. [28]
3.2 Aperçu sur la ville de Ouagadougou
Capitale politique et administrative du Burkina Faso, Ouagadougou
couvre une superficie de 2 869 km2 et compte 1 475 223 habitants en
2006. [30]
46
La ville est située au coeur du pays et compte 30 secteurs
répartis dans 5 arrondissements.
La Direction Régionale de la Santé du Centre (DRSC)
est divisée en cinq (5) districts qui sont : Districts sanitaire de
Baskuy, Districts sanitaire de Boulmiougou, Districts sanitaire de Bogodogo,
Districts sanitaire de Nongremassom, Districts sanitaire de Signonghin.
3.3 Cadre de l'étude
Notre étude s'est déroulée au Centre
Hospitalier Universitaire Yalgado OUEDRAOGO à Ouagadougou.
3.3.1 Historique
L'hôpital a été créé en 1958
grâce à la coopération Franco-Voltaïque à
l'époque, actuel Burkina et mise en service en décembre 1961. Il
porte le nom de Yalgado OUEDRAOGO l'un des touts premiers médecins du
pays. Il avait été conçu comme Centre Hospitalier
Départemental.
Il devient Etablissement public à caractère
administratif par kiti N°323/ANVII/SAN-AS du 21 mars 1990.
Enfin, par la loi n°2002-035/AN du 26 novembre 200 2, le CHU
a été érigé en établissement public de
santé (E.P.S) et le conseil des ministres lui a attribué le
statut de centre hospitalier universitaire.
Le CHU Yalgado Ouédraogo a pour mission de :
- Promouvoir les soins curatifs, préventifs et ré
adaptifs
- Participer à la formation du personnel de santé
et à l'enseignement des sciences de la santé.
47
- Participer à la recherche scientifique en collaboration
avec des institutions spécialisées.
3.4 Le champ de l'étude
L'unité d'hospitalisation de Traumatologie est notre champ
d'études, car selon notre expérience de trois années
passées dans cette unité, nous avons constaté de
manière empirique des sorties fréquentes de malades contre avis
médical alors que l'idéal était que tous ces patients
restent à l'hôpital jusqu'à la réalisation du
traitement définitif.
3.4.1. Le service de Traumatologie.
Le service de Traumatologie Orthopédie comprend trois
unités :
- L'unité des urgences ou service des entrées.
- L'unité du bloc opératoire.
- L'unité d'hospitalisation.
L'unité d'hospitalisation
Elle est dirigée par une surveillante d'unité de
soins placée sous la responsabilité d'un chef d'unité. La
capacité d'accueil du service est de 34 lits. L'unité
d'hospitalisation héberge les malades opérés, ceux en
attente d'une opération après la levée de l'urgence dans
le service des entrées.
Les horaires de service sont définis comme suit : 7h
à 12 h pour l'équipe du matin, 12h à 17h pour la
permanence et de 17heures à 7heures pour la garde. Le weekend et les
jours fériés, la permanence se déroule de 8heures à
17heures. La permanence et la garde sont
48
assurées par un seul infirmier. La descente de garde donne
droit à un repos de 24 heures le même jour.
La visite des malades est quotidienne et les dossiers de tous les
patients sont minutieusement examinés avec la participation de tous les
membres de l'équipe de la visite. La programmation des malades à
opérer se déroule tous les vendredis après la visite
médicale. Environs trois à quatre malades sont programmés
par jour. Si pour une raison ou pour une autre un malade programmé n'a
pas été opéré, l'intervention est reportée
pour les semaines qui suivent.
L'unité d'hospitalisation se compose de 7 salles dont deux
de 2 lits et cinq de 6 lits chacune, une salle de garde, une salle de
réunion, une salle de soins, une salle pour les DES en chirurgie, un
vestiaire, trois douches (non fonctionnelles), deux salles hors du grand
couloir. Aucune des salles d'hospitalisation n'est munie de lavabo à
l'exception des deux salles de deuxième catégorie. Les lits
d'hospitalisation ne sont pas des lits orthopédiques, mais des lits
ordinaires en fer garnis de matelas en skaï. A l'exception des salles 6 et
7 qui sont climatisées, les autres salles d'hospitalisation sont
ventilées par des brasseurs.
L'unité dispose de quatre paravents qui servent à
mettre les patients à l'abri des regards indiscrets pendant leur
toilette et autres besoins.
3.4.2 TABLEAU II : Répartition du personnel de
l'hospitalisation de la Traumatologie selon la qualification.
Qualification Effectifs
03
05
01
02
02
Chirurgiens titulaires
I D E
I B
Garçons de salle Filles de salle
Total 13
49
Source: CHU YO - Logiciel de gestion
reshum.
3.4.3 L'itinéraire du patient dans le service.
Le patient est admis aux urgences traumatologiques où il
reçoit les premiers soins avec des examens complémentaires. En
cas de fractures nécessitant une intervention chirurgicale, il est alors
transféré en hospitalisation.
En hospitalisation, le patient reçoit des soins
préventifs et curatifs exécutés par le personnel en place.
En cas de fracture ouverte, il ne sera programmé pour l'intervention
chirurgicale qu'après une cicatrisation complète des plaies
assortie d'un bilan pré opératoire satisfaisant.
En l'absence de complications, le patient sort le plus souvent
une semaine après l'intervention pour poursuivre les traitements
à titre externe avec un contrôle dans un mois. La durée
moyenne du séjour à l'hôpital varie de 30 à 45
jours. Bien traitée une fracture se consolide en 6 à 12 semaines.
La rééducation du membre est parfois nécessaire.
50
3.4.4 TABLEAU III : Tarifs des prestations au bloc de
Traumatologie Orthopédie en vigueur depuis 2006.
Actes
|
K.
opératoire
|
K.
anesthé -sie
|
Total
|
Coût
|
Ostéosynthèse clou, plaque
fémorale
|
K120
|
K80
|
K200
|
35 000f
|
Ostéosynthèse clou, plaque du
tibia
|
K100
|
K60
|
K160
|
28 000
|
Ostéosynthèse membre
supérieur
|
K100
|
K60
|
K60
|
28 000
|
Prothèse de la hanche
|
K150
|
K80
|
K230
|
40 250f
|
Haubanage de la rotule
|
K80
|
K40
|
K120
|
21 000f
|
Réduction sanglante
|
K80
|
K40
|
K120
|
21 000f
|
Séquestrectomie
|
K150
|
K80
|
K120
|
21 000f
|
Séquestrectomie + biopsie
|
K60
|
K40
|
K100
|
17 500f
|
Consultation chirurgicale
|
_
|
_
|
_
|
2 000f
|
Consultation pré anesthésique
|
_
|
_
|
_
|
2 000f
|
Source : CHUYO - Kiti AN-VIII
0202/FP/SAN-AS portant base générale de tarification des actes
professionnels de la santé et des hospitalisations dans les formations
sanitaires et établissements hospitaliers publics du Burkina Faso.
3.4.5 TABLEAU IV : Tarifs des immobilisations
plâtrées en T O.
Actes Code Coût
Plâtre circulaire cruro-pédieux
|
K50 8750f
|
Corset K50 8 750f
Botte plâtrée K30 5 250f
Plâtre brachio anté brachio
palmaire
|
K50 8 750f
|
Genouillère plâtrée K20 3
500f
Anté brachio palmaire K20 3 500f
Minerve plâtrée K50 8 750f
Contention par
élastoplast ou plâtre en 8
|
K20 3 500f
|
Thoraco-brachial K60 10 500f
Source : CHUYO - Kiti AN-VIII
0202/FP/SAN-AS portant base générale de tarification des actes
professionnels de la santé et des hospitalisations dans les formations
sanitaires et établissements hospitaliers publics du Burkina Faso.
NB : K=350f est le tarif plein, mais peut être
réduit à 175f pour certaine catégorie de patients.
51
Il s'agit des tarifs pour l'acte du chirurgien et ne prennent pas
en compte les médicaments et les consommables nécessaire pour la
pose du plâtre.
3.4.6 Tableau V : Estimation des coûts moyens de
quelques indications opératoires.
Ostéosyn th. fémur/ plaque
|
ECM fémur
|
Plaque du tibia
|
Ostéosynt hèse . mbre
supérieur
|
Prothèse de la hanche
|
Haubana ge de la rotule
|
Réductio n
sanglante
|
Sequestr ectomie.
|
Kit
opératoire.
|
60 000
|
75 000
|
60000
|
75 000
|
60 000
|
41 000
|
50 000
|
60 000
|
Matériels.
|
110 000
|
10 000
|
110 000
|
110 000
|
200 000
|
30 000
|
110 000
|
|
Ostéo
|
|
|
|
|
|
|
|
|
K opératoire et anesthésie
|
35 000
|
35 000
|
28 000
|
28 000
|
40 250
|
21 000
|
21 000
|
40 250
|
CPA
|
2 000
|
2 000
|
2000
|
2000
|
2000
|
2000
|
2000
|
2000
|
BPO
|
21 250
|
21 250
|
21 250
|
21 250
|
21 250
|
21 250
|
21 250
|
21 250
|
Ordce compltaire
|
5 000
|
5 000
|
5 000
|
5 000
|
5 000
|
5 000
|
5 000
|
5 000
|
TOTAL
|
233 250
|
148 250
|
226 250
|
241 250
|
328 500
|
120 250
|
209 250
|
128 500
|
NB : ordce = ordonnance ; mat
= matériel ; ostéosynth=
ostéosynthèse.
52
Compltaire =complémentaire. CPA :
consultation pré anesthésique ; BPO :
bilan pré opératoire ; mbre : membre
CHAPITRE IV
54
4.1 Typologie de l'étude
Il s'agit d'une étude transversale à visée
descriptive.
4.2 Population d'étude
La population d'étude est constituée d'usagers de
l'unité d'hospitalisation de Traumato-Orthopédie au Centre
Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou.
4.2.1. Critères d'inclusion
· Etre patient admis dans l'unité
d'hospitalisation de Traumato-Orthopédie du CHU YO ayant refusé
les soins en signant une décharge.
· Accepter de se soumettre à l'étude
· Consentir de façon éclairée
à l'enquête
· Résider à Ouagadougou au moment de
l'étude.
4.3 Méthode d'échantillonnage
4.3.1 Détermination de la taille de
l'échantillon Notre échantillon est composé de 36
patients.
4.3.2 Echantillonnage
L'échantillonnage a été de type accidentel.
Il a consisté à retenir tout malade admis dans l'unité
d'hospitalisation de Traumatologie Orthopédie pour traumatisme
ostéo articulaire et qui sort contre avis médical en signant une
décharge.
55
4.4 Méthode- technique et instruments de
collecte des données.
4.4.1 - Méthode
L'enquête a été notre méthode
d'étude.
4.4.2 - Technique
Nous avons utilisé la technique d'interview pour notre
étude.
4.4.3 - Instruments
-Guide d'entretien structuré adressé à
chaque patient.
4.4.4 - Validation des instruments de recherche.
Les instruments de collecte que nous avons confectionnés
ont été testés auprès de patients d'un autre
service équivalent afin que des corrections puissent être
apportées pour garantir l'adéquation de la technique
employée et la validité des instruments.
C'est ainsi que les instruments ont été
administrés au CHR de Ouahigouya du 15 au 31Janvier 2011. Les
renseignements issus du test préliminaire ont été
utilisés pour opérer une correction définitive des
instruments. Par exemple les questions concernant le revenu et les
dépenses mensuels des enquêtés ont été
purement et simplement supprimées car pouvant être
renseignées à travers la profession et sa capacité
à honorer les ordonnances prescrites.
4.5 Déroulement de l'étude
· Procédure administrative
Suite à une demande formulée par le Directeur
Général de l'Ecole Nationale de Santé Publique (ENSP)
à Monsieur le Directeur Général du Centre Hospitalier
Universitaire Yalgado Ouédraogo, nous avons reçu
56
l'autorisation d'enquête n°001679 MS/SG/CHU YO/DG/
DSIO du 22 Décembre 2010.
· L'enquête proprement dite
Dès l'obtention de l'autorisation d'enquête, nous
avons pris contact avec le responsable de l'unité hospitalisation et la
Surveillante d'unité de soins de la Traumatologie Orthopédie pour
les informer et leur présenter les objectifs de l'enquête.
Nous avons administré nous même le guide
d'entretien et aussi avec le concours des infirmiers du service.
L'enquête s'est déroulée du 07février
au 30 juin 2011 au sein du service au lit du malade. Nous avons parfois rejoint
les malades à domicile avec leur accord pour administrer le guide
d'entretien.
4.6 Considérations éthiques
L'enquête a commencé après l'obtention de
l'autorisation d'enquête auprès du Directeur Général
du CHU-YO à Ouagadougou. Le responsable du service concerné a
été informé à l'avance. L'anonymat et la
confidentialité étaient respectés tout au long de notre
enquête.
Au cours de l'étude, le respect des personnes
enquêtées et la confidentialité des réponses
fournies ont été garantis. Toutes les personnes qui ont
été interrogées ont été au préalable
informées du but, des objectifs de l'étude à travers un
message écrit et lu avant l'administration des questions.
Nous avons pris l'engagement de garantir l'anonymat des
personnes enquêtées. De plus, la participation était libre
pour les patients à enquêter
57
et chaque personne a donné son consentement avant de
répondre aux questions.
4.7 Difficultés rencontrées
Certaines difficultés ont jalonné le
déroulement de cette étude.
La fréquence de sortie des malades contre avis est
dispersée dans le temps, ce qui fait qu'il a fallu mettre plusieurs mois
pour la collecte des données. Cet état de fait a favorisé
une longue période pour le déroulement de l'enquête.
De plus, la modicité des ressources financières a
été une contrainte majeure dans la réalisation de
certaines activités de l'étude, car l'idéal était
d'administrer le guide d'entretien au domicile de l'enquêté
où celui-ci sera à l'abri de toute influence négative de
l'environnement hospitalier.
4.8 Méthode de traitement des
données
Le dépouillement des données a été
fait manuellement. Les graphiques ont été réalisés
sur Microsoft Excel 2007. La saisie, les tableaux et le traitement du
texte ont été faits à l'aide de Microsoft Word
2007.
4.9 Limites de l'étude
~ La méthodologie.
La méthodologie que nous avons utilisée pour notre
étude est basée sur une enquête d'opinions. L'enquête
s'est déroulée à l'hôpital et le guide d'entretien
conduit par des agents de santé. Ce procédé comporte
certes des biais, compte tenu de l'environnement hospitalier. Une interview
menée en dehors de l'hôpital et par un agent qui n'est pas de la
santé minimiserait ces biais. Des études ultérieures
pourraient être orientées
58
dans ce sens pour contrebalancer les biais qui pourraient
être introduits par l'interview.
Par ailleurs, nous relevons le fait qu'elle se soit
spécifiquement intéressé aux patients alors qu'elle aurait
pu prendre en compte le personnel soignant ainsi que l'organisation du service,
mais elle nous a permis de confirmer nos hypothèses de départ.
~ La taille de
l'échantillon.
Dans une étude comme la nôtre, un
échantillon plus large était nécessaire pour une grande
fiabilité des résultats. Cependant, pour des raisons de
ressources temporelles insuffisantes, nous avons été contraints
à limiter notre échantillon à 36 patients. La petite
taille de l'échantillon ne nous permet pas de généraliser
les résultats de l'étude.
CHAPITRE V
60
5 Présentation des résultats.
Dans notre étude, la taille de
l'échantillon est de 36 patients.
Les résultats de l'étude sont
présentés sous forme de tableaux, de graphiques et de
textes.
5.1 Résultats du guide d'entretien.
5.1.1 Répartition des enquêtés selon
le sexe.
L'analyse des résultats révèle que
les hommes sont au nombre de 25, soit 69.44% et les femmes 11, soit 30.56% avec
un sex- ratio de 2.27
5.1.2 Répartition des enquêtés selon
l'âge
40%
35%
30%
25%
25%
20%
15%
14%
8%
10%
6%
6%
E f f
e c t i
f s
38%
3%
5%
0%
0%
85-94
Tranche d'âge
15-24 25-34 35-44 45-54 55-64 65-74 75-84
n=36
61
Graphique 1 : répartition des
enquêtés selon l'âge.
Les adultes jeunes sont les plus
représentés avec 38%. L'âge moyen est de
37.58 ans avec des extrêmes de 18 et 87ans.
5.1.3 Répartition des enquêtés selon
leur résidence
n=36
36%
6%
58.00%
Zone urbaine Zone rurale
Zone semi urbaine
Graphique 2 : répartition des
enquêtés selon le lieu de résidence.
Les enquêtés résidant en milieu
urbain sont les plus nombreux représentent 58%.
|
et
|
|
62
5.1.4 Répartition des enquêtés selon le
niveau d'instruction
n=36
16.67%
19.44%
11.11%
44.44%
Niv. Primaire Niv. Secondaire Non
alphabétisés Niv. Superieur
Graphique 3 : répartition des
enquêtés selon le niveau d'instruction.
Les enquêtés instruits sont les plus
nombreux, avec un pic au niveau du primaire.
4.1.5 Répartition des enquêtés selon
la profession
63
Graphique 4 : répartition des
enquêtés selon la profession.
n=36
13.89%
16.67%
11.11%
2.78%
22.22%
33.33%
Cultivateurs Femmes au foyer Secteur informel Salariés
Elèves/etudiants Retraités
Les cultivateurs et les femmes au foyer sont les plus
représentés.
64
5.1.6 Répartition des enquêtés selon
leur situation matrimoniale
n=36
25.00%
5.56%
69.44%
Mariés Célibataires Veuves
Graphique 5 : répartition des enquêtés selon
leur situation matrimoniale.
Les enquêtés mariés occupent 69.44%.
65
5.1.7 Mode d'admission des enquêtés à
l'hôpital
Tableau VI : répartition des enquêtés selon
leur mode d'admission à l'hôpital.
n=36
Mode d'admission Effectif Pourcentage(%)
Evacuation par la BNSP
Evacuation par les services de santé
8 22.22
Admission directe 4 11.11
Total 36 100
La majorité des enquêtés (50%) s'est
retrouvée à l'hôpital par le biais des sapeurs pompiers.
66
67
5.1.8) Motif d'hospitalisation des enquêtés
à l'entrée. > selon le type de fracture.
Les résultats de l'étude nous renseignent que les
fractures fermées représentent 25 cas, soit 69.44% contre 11
fractures ouvertes soit 30.56%
> selon le membre
intéressé.
Tableau VII : répartition des enquêtés selon
le type de membre fracturé.
n=36
Membre concerné Effectif
Pourcentage(%)
Membre supérieur 8 22.22
Membre inférieur 25 69.44
Mixte 3 8.34
Total 36 100
Les fractures du membre inferieur sont plus
représentatives chez les enquêtés soit 69.44%.
5.1.9) Répartition des enquêtés selon
leur expérience dans l'utilisation des services du CHU YO.
Ce sont 16 enquêtés, soit 44.44% qui ont une
expérience dans l'utilisation des services de l'hôpital.
Les services d'accueil selon les
enquêtés.
Tableau VIII : fréquence des services ayant accueilli les
enquêtés au CHU YO lors de leur précédent
séjour.
n=16
Services d'accueil Fréquence
Pourcentage(%)
Urgences
traumatologie
|
9 56.25
|
|
Gynéco-Obstétrique 3 18.75
Ophtalmologie 8 50
Cardiologie 3 18.75
Urgences médicales 10 62.5
Neurologie 7 43.75
Les services d'urgences ont été les plus
sollicités par les enquêtés ayant une expérience des
services au CHU YO.
5.1.9.1 Répartition des enquêtés
selon leur satisfaction du motif pour lequel ils étaient venus à
l'hôpital.
Ce sont 9 enquêtés soit, 56.25% de ceux ayant
déjà une expérience dans l'utilisation des services de
l'hôpital qui n'ont pas obtenu satisfaction en matière de
prestations de soins.
5.1.9.2 Fréquence des raisons de non
satisfaction selon les enquêtés ayant déjà
bénéficié des soins à l'hôpital.
Tableau IX : fréquence des motifs d'insatisfaction des
enquêtés ayant déjà bénéficié
des soins à l'hôpital.
n = 9
Raisons de non satisfaction Fréquence
Pourcentage(%)
Frais de prise en charge élevés.
3 33.33
Le manque d'attention portée aux plaintes des
patients.
|
2 22.22
|
|
Mauvais accueil. 7 77.78
Rackettage. 5 55.56
Ignorance des procédures d'accès aux
soins.
|
7 77.78
|
|
Temps d'attente opératoire long. 8
88.89
68
Difficultés d'accès aux
médecins.
Le temps d'attente très long et le mauvais accueil sont
les principaux sources d'insatisfaction des enquêtés.
5.1.10) Fréquence des opinions des
enquêtés sur les prestations actuelles des soins dans le service
de Traumato Orthopédie.
Tableau X : fréquence des opinions des
enquêtés sur les prestations actuelles des soins dans le service
de Traumato Orthopédie.
n=36
69
Opinions
Réponses
|
Fréquence
|
Pourcentage
(%)
|
La communication entre soignants et soignés est
bonne.
|
Oui
|
10
|
27.78
|
|
26
|
72.22
|
La restauration est de bonne qualité.
|
Oui
|
20
|
55.56
|
|
16
|
44.44
|
Le coût de la prise en charge est acceptable.
|
Oui
|
3
|
8.33
|
|
33
|
91.67
|
L'administration du traitement se fait à temps.
|
Oui
|
36
|
100
|
|
0
|
|
L'hôtellerie est propre.
|
Oui
|
8
|
22.22
|
|
28
|
77.78
|
Le temps d'attente opératoire est long.
|
Oui
|
20
|
55.56
|
|
16
|
44.44
|
Report de l'intervention.
|
Oui
|
4
|
11.11
|
|
Non encore programmé.
|
0
|
La visite des malades se fait régulièrement.
|
Oui
|
36
|
100
|
|
0
|
0
|
La consolidation osseuse après
|
Oui
|
31
|
86.11
|
|
70
intervention chirurgicale est lente.
Les enquêtés ont une bonne perception sur la
restauration, la régularité de la visite des malades
hospitalisés et la promptitude dans l'administration des traitements.
Cependant, le temps d'attente, la communication, le coût
élevé de la prise en charge des traumatismes et La consolidation
osseuse lente après intervention chirurgicale sont des perceptions
négatives selon les enquêtés.
Plusieurs enquêtés ont signalé la
présence d'insectes (cafards) dans les salles.
5.1.11) Répartition selon le report l'intervention
chirurgicale.
Ce sont 4 enquêtés, soit 11.11% de l'effectif qui
ont vu leur intervention chirurgicale reportée pour diverses
raisons. Ce report a entrainé un sentiment de tristesse
et de résignation selon les enquêtés.
5.1.12) Répartition des enquêtés selon
la durée du séjour à l'hôpital
n=36
E f f
e c i
f s
12
10
4
8
0
6
2
Moins d'1 sem
12
7
1 sem 2 sem 3 sem 4 sem 5 sem 6 sem
5
4 4
0
2
Durée de séjour à
l'hôpital
Graphique 6 : Répartition des
enquêtés selon la durée de séjour à
l'hôpital.
71
Les enquêtés sortis en moins d'une semaine
de séjour sont les plus représentés.
72
5.1.13) Source de la prise en charge financière des
soins selon les enquêtés.
Tableau XI : Fréquence des sources de prise en charge
financière chez les enquêtés.
n=36
Source de prise en Fréquence
Pourcentage(%)
charge financière des soins.
Patient lui-même Famille Employeur
Assureur
|
28
36
5
1
|
77.78 100 13.88 2.77
|
|
La famille constitue la principale source de prise en charge
financière des enquêtés.
5.1.14 Personnes à la charge de
l'enquêté.
Les résultats de l'étude, 28
enquêtés, soit 77.78% ont des personnes directement à leur
charge.
73
5.1.14.1 Répartition des enquêtés
selon le nombre de personnes à nourrir.
Tableau XII : Répartition des enquêtés selon
le nombre de personnes à nourrir.
n=28
Nombre de
personnes à Effectif
Pourcentage(%) nourrir
4 2 7.14
6 7 25
7 10 35.71
10 8 28.58
12 1 3.57
TOTAL 28 100
Les enquêtés ayant plus de 6 personnes en charge
sont les plus nombreux. La moyenne est d'environs 8 personnes en charge avec
des extrêmes de 4 et 12 personnes.
5.1.15 Capacité des patients à honorer
toutes les ordonnances prescrites par le chirurgien.
Ce sont 56% des enquêtés qui n'ont pas pu honorer
toutes les ordonnances prescrites contre 44% qui ont pu rendre disponible tous
les médicaments demandés par le personnel soignant.
5.1.16 Soutien du service en médicaments, en
matériel d'ostéosynthèse ou en exonération.
Aucun patient n'a bénéficié d'un appui. Le
service n'a pas de soutien en matériel, en médicaments pour les
malades. Il n'ya pas non plus d'exonération pour les examens,
l'hospitalisation et les actes chirurgicaux.
5.1.17 Fréquence de la source de décision de
sortie contre avis médical.
Tableau XIII : Répartition des enquêtés sur
la source de décision de sortie contre avis médical.
n=36
Source de la décision Effectif Pourcentage
(%)
Patient lui-même 8 22
La famille 27 75
L'employeur 1 3
74
TOTAL 36 100
75
La famille constitue la principale source de décision de
sortie contre avis médical.
5.1.18 Fréquence des motifs de sortie contre avis
médical.
Tableau XIV: Fréquence des motifs de sortie contre avis
médical.
n=36
Motifs Fréquence Pourcentage(%)
Reports de 4 11
l'intervention.
L'influence familiale 26 72.22
Insuffisance d'argent. 25 69
Peur de l'intervention. 9 25
Procédure de prise en charge longue.
Hôtellerie
inconfortable.
Guérison rapide sous le secret mystique du
rebouteux.
|
8 22
4 11
18 50
|
|
L'influence familiale et l'insuffisance d'argent sont les motifs
majeurs évoqués pour sortir contre avis médical.
76
5.1.19 Répartition des enquêtés selon
la destination après leur sortie de l'hôpital.
Ce sont 33 enquêtés, soit 91% qui déclarent
se rendre chez le tradipraticien pour poursuivre les soins contre 9%, soit 3
enquêtés qui se sont rendus dans les structures privées de
soins.
5.1.20 Eléments de crainte dans le traitement des
fractures par la médecine moderne selon les enquêtés.
> le plâtre :
Tableau XV : fréquence des motifs de craintes pour le
traitement des fractures par le plâtre.
n=36
Craintes évoquées Fréquence
Pourcentage(%)
Inconfort du plâtre 29 80.56
Longue immobilisation 15 41.67
Possibilités de complications 20
55.56
Guérison lente sous plâtre 19
52.78
Raideurs articulaires 17 47.22
77
L'inconfort du plâtre est la crainte la plus
évoquée par les enquêtés. >
L'intervention chirurgicale
Tableau XVI : fréquence des motifs de craintes pour le
traitement des fractures par l'intervention chirurgicale.
n=36
Craintes évoquées Fréquence
Pourcentage(%)
Douleurs post opératoires 12 33.33
Peur de l'anesthésie 18 50
Echec de l'intervention 15 41.47
La peur de l'anesthésie est évoquée par la
majeure partie des enquêtés.
5.1.21 Informations sur l'état de la maladie,
l'évolution et les éventuelles complications.
Ce sont 84% des enquêtés qui ne sont pas
informés de l'état de leur maladie, de l'évolution et des
éventuelles complications.
78
5.1.21.1 Sources de l'information reçue sur la
maladie.
Tableau XVII : fréquence de la source de l'information
sur la maladie de l'enquêté.
n = 6
Sources Fréquence Pourcentage(%)
Médecin 5 83
Infirmier/ère 3 50
Voisins de lit d'hôpital 1 17
Les informations sur la maladie sont données à 83%
par les médecins.
5.1.22 Informations sur les étapes du traitement
d'une fracture à l'arrivée dans le service.
Ce sont 83% qui n'ont pas d'informations sur les étapes
du traitement tandis que 17% disent avoir reçu l'information.
79
5.1.23 Connaissances des enquêtés sur les
complications possibles d'une fracture.
Ce sont 27 enquêtés, soit 75% qui connaissent les
complications possibles d'une fracture.
Les types de complications possibles d'une fracture
citées par les enquêtés
Tableau XVIII : Fréquence des complications possibles
d'une fracture selon les enquêtés.
n=27
Complications Fréquence
Pourcentage(%)
Amputation 24 88.89
Décès 5 18.51
Déformation du membre 25 92.59
La majorité des enquêtés savent que des
complications sont possibles en cas de fracture et la déformation du
membre est l'une des complications la plus citée.
80
5.1.24 Connaissances des facteurs favorisant les
complications d'une fracture selon les enquêtés.
Ce sont 31 enquêtés, soit 86.11% qui connaissent
les facteurs favorisant les complications d'une fracture.
Tableau XIX : fréquence de connaissances des
enquêtés sur les facteurs favorisant les complications d'une
fracture.
n=31
Facteurs de complications Fréquence
Pourcentage
(%)
Manque de soins appropriés 23 74.19
Manque d'hygiène 19 61.29
Quelques facteurs de complications des fractures sont connus par
61.29% des enquêtés qui ont cité.
81
5.1.25 Informations données par les agents sur la
possibilité de revenir à l'hôpital selon les
enquêtés.
Ce sont 81% des enquêtés qui n'ont pas reçu
d'informations sur la possibilité de revenir à l'hôpital en
cas d'échec du traitement entrepris chez le rebouteux ou en structure
privée de soins. Cependant, 19% sont informés
qu'ils peuvent revenir en cas d'échec.
5.1.26 Consentement du patient à revenir en cas
d'échec du traitement entrepris après sortie contre avis
médical.
Ce sont 9 enquêtés, soit 25% qui acceptent revenir
en cas d'échec pendant que 27 enquêtés soit 75% ne comptent
plus revenir.
5.1.26.1 Motifs du refus de revenir à
l'hôpital en cas d'échec du traitement entrepris dans d'autres
structures de soins.
Ceux qui ne veulent plus revenir l'ont motivé par :
- La honte
- La peur de l'amputation
- La peur du coût élevé pour le traitement
5.1.27 Suggestions des enquêtés
Les suggestions suivantes ont été recueillies
:
Tableau XX : fréquence des suggestions
formulées par les enquêtés.
n=36
Suggestions
Subventionner le coût du traitement des
ostéosynthèses.
Désinfecter les salles d'hospitalisation pour les
débarrasser des cafards.
Amélioration de la communication
soignants-soignés.
Création d'un cadre d'échange
chirurgiens-rebouteux.
Fréquence
|
Pourcentage(%)
|
36
|
100
|
29
|
81
|
20
|
56
|
14
|
39
|
|
82
La subvention du coût de traitement est
suggéré par tous les enquêtés.
CHAPITRE VI
83
84
6. Discussion et synthèse des résultats
de l'étude.
L'analyse des différents outils de collecte des
données que nous avons utilisés au cours de notre enquête,
nous permet de mener la discussion. Elle sera essentiellement basée sur
le guide d'entretien.
6.2 Discussion.
L'objectif général de notre étude est de
déterminer les facteurs favorisant les sorties contre avis
médical dans l'unité d'hospitalisation de la Traumatologie du CHU
Yalgado Ouédraogo.
La discussion des résultats de notre enquête va
nous permettre de mettre en exergue l'influence des différents facteurs
évoqués dans nos hypothèses sur la sortie contre avis
médical.
C'est aussi le lieu d'établir un rapprochement entre nos
résultats et ceux d'autres études antérieures. Pour ce
faire, notre discussion portera sur :
y' Les caractéristiques générales des
enquêtés y' Les caractéristiques socio culturelles.
y' La perception que les usagers ont de l'hôpital.
6.2.1 Les caractéristiques générales
des enquêtés.
· Le sexe
L'analyse des résultats montre que la majorité des
enquêtés, soit 69.44% sont des hommes. Ce résultat est
supérieur à celui de SINGBEOGO V.
85
[29] qui trouve 59.63% d'hommes ayant fait recours au reboutage
dans le District Sanitaire de Ziniaré en 2008.
Le taux de 69.44% d'hommes ne reflète pas la
réalité de la population générale du Burkina
où les femmes sont les plus nombreuses et représentent environs
52% selon l'INSD en 2006.
Ce surnombre des hommes peut s'expliquer en partie du fait que
les hommes dans le cadre de leurs activités professionnelles sont
amenés à se déplacer plus fréquemment que les
femmes, d'où leur exposition aux traumatismes.
Les hommes sont ceux qui ont le pouvoir d'achat plus
élevé que les femmes. Ils ont les moyens de se soigner tandis que
la femme subit les desiderata de l'homme. Au Burkina, la pauvreté a un
visage féminin et ce sont les hommes qui ont le pouvoir de
décision.
· L'âge
Les adultes jeunes sont les plus représentatifs dans
l'étude (38%). Nos résultats sont supérieurs à ceux
de ZANGO K. [30] qui a noté 28% d'adultes sortis contre avis
médical au CHR de Ouahigouya en 2008.
Les adultes jeunes assurent la majeure partie de la production.
Etre immobilisé par une maladie fait perdre la productivité non
seulement pour eux, mais aussi pour la famille. Cette situation peut les amener
à aller vers d'autres points de traitement dans l'espoir d'être
pris en charge le plus vite. Pour cela, ils vont se rendre en clinique s'ils
ont les moyens ou chez le rebouteux où ils auraient confiance avec le
secret espoir d'avoir un traitement miraculeux.
~ Le lieu de résidence
86
Plus de la moitié des enquêtés sont issus du
milieu urbain (68%). Cette forte proportion pourrait s'expliquer par le fait
que le CHU YO est implanté à Ouagadougou. La proximité de
la zone de consultation qui est l'hôpital pourrait expliquer le nombre
plus élevé en milieu urbain.
Le trafic routier est plus intense à Ouagadougou. Avec le
nombre élevé de véhicules automobiles et les engins
à deux roues, cela expose les habitants des centres urbains à de
traumatismes ostéo articulaires. Enfin, l'existence d'un grand nombre de
structures de soins modernes et traditionnels favorise le choix de quitter
l'hôpital pour choisir d'autres types de soins.
~ La profession
Il ressort de notre analyse que les cultivateurs et les
femmes au foyer représentent respectivement 33.33% et 22.22%.
Nos résultats corroborent ceux de SINGBEOGO V. [29] qui a
noté 43% de cultivateurs et 29.8% de ménagères. Ceci est
le reflet de la population générale au Burkina. Les cultivateurs
et les femmes sont reconnus comme étant la frange la plus pauvre des
couches socio professionnelles. Selon l'INSD, plus de 45% de la population vit
en dessous du seuil de la pauvreté. On peut dire qu'il y a une relation
entre profession et source de revenu ; c'est à travers la profession que
l'on mobilise les ressources financières. Les conditions de vie
précaires et le faible revenu des patients sont des obstacles à
la prise en charge des
87
traumatismes ostéo articulaires. Par manque de ressources
financières, ces patients, même s'ils veulent les soins à
l'hôpital, ils sont obligés de sortir sous décharge car
leur revenu ne leur permet pas supporter le coût de l'intervention.
En matière d'emploi, l'Afrique subsaharienne occupe la
deuxième place, toutes régions confondues pour le ratio emploi
des adultes/population mais affiche le niveau le plus bas pour la
productivité du travail. Plus de la moitié des personnes ayant un
emploi dans cette région étaient des travailleurs
extrêmement pauvres et plus de 3/4 des travailleurs occupent un emploi
précaire. [31]
En l'absence d'exonération de coûts dans les soins,
cette catégorie de personnes aura des difficultés à
s'adapter. Par conséquent, elles sont obligées de faire recours
aux rebouteux chez qui le paiement du traitement est différé.
Chez le rebouteux, le paiement en nature est accepté. La profession est
donc un facteur déterminant la sortie contre avis médical.
~ La situation matrimoniale
La proportion des enquêtés mariés a
été la plus importante. Cette situation s'explique par le fait
que dans nos sociétés, quand un homme atteint l'âge requis
du mariage mais n'est pas encore marié, il n'a pas de
considération.
Par ailleurs, le fait d'être marié et surtout
d'être homme impose des responsabilités. En effet, il apparait
dans notre étude que les enquêtés ont en moyenne 8
personnes à leur charge. Pour jouer pleinement ce rôle qui est de
subvenir aux besoins fondamentaux de la famille, il est obligé
d'éviter les longues périodes d'immobilisations. La
conséquence qui s'en suit est de recourir à des soins qu'on pense
pouvoir rétablir la situation le
88
plus tôt possible. C'est le cas du recours au rebouteux ou
à des cliniques privées.
· Le motif d'hospitalisation
Les résultats de notre étude ont
révélé que 69.44% des enquêtés qui ont
signé la décharge étaient hospitalisés pour
fracture fermée du membre. Les fractures ouvertes ont été
30.56%. Les fractures du membre inférieur ont été les plus
nombreuses dans notre série.
Avec la sensibilisation, la population a fini par comprendre
qu'une fracture est grave lorsqu'elle est ouverte, car la fracture expose le
patient à des infections et à d'autres types de complications si
le traitement n'est pas bien conduit.
En l'absence de plaies au niveau du foyer de fracture, les
patients pensent que le danger est écarté et que par
conséquent, ils peuvent se rendre chez le tradithérapeute dans
l'espoir de guérir vite.
Aussi, après les examens radiographiques, certains
malades peuvent être rassurés soit par les agents, soit à
la vue des clichés radiographiques de la fracture. Selon
l'expérience que les enquêtés, les rebouteux réussit
mieux le traitement des fractures fermées que les fractures ouvertes.
6.2.2 Les caractéristiques socio culturelles
· L'influence familiale.
89
Dans les sociétés africaines et en particulier au
Burkina, en cas de maladie, la famille se mobilise pour soutenir le malade. Ce
soutien est d'ordre matériel et psychologique.
Dans la présente étude, la famille participe
à 100% dans la prise en charge financière du patient. Si un
patient est économiquement dépendant de son entourage, il ne peut
que se plier à la décision de ceux qui le prennent en charge.
L'homme n'existe qu'en société et il est
indéniable que certains de ses comportements, ses manières de
penser, de sentir et d'agir ne soient pas indépendants des valeurs du
groupe social auquel il appartient. Ces valeurs s'imposent à l'individu.
Il existe une co-relation entre influence familiale sur le patient et sortie
contre avis médical dans la mesure où c'est la famille qui
détient le dernier mot au sujet du malade.
Nos résultats ont révélé que
l'influence familiale est le motif avancé par la majorité des
enquêtés (72.22%) pour signer la décharge.
YEYE H. [9] avait noté que 44.4% des
patients avaient quitté l'hôpital sous pression familiale.
Bien souvent, l'état de dépendance dû
à la souffrance, à l'insuffisance des ressources
financières et à l'impotence physique laisserait peu de choix au
malade.
~ La confiance au rebouteux.
Le recours aux rebouteux représente la majorité
des destinations après avoir signé la décharge, soit
91%.
90
Le traitement moderne des traumatismes osseux a été
introduit dans nos sociétés à la faveur de la
colonisation.
Jadis, les sociétés humaines avaient mis en place
des méthodes et des pratiques liées à leurs modes de vie,
à leur organisation afin de faire face aux menaces qui affectent leur
santé. La pratique de reboutage fait partie de ces mécanismes mis
au point. Le rebouteux partage avec sa communauté la même
histoire, les mêmes conditions de vie et, plus encore, les mêmes
symboles.
Aussi s'inscrit-il parfaitement dans son environnement rural ou
urbain. Il n'y a aucune rupture culturelle ou symbolique avec la
communauté dont il est issu et avec laquelle il partage les mêmes
conditions de vie. Le plus souvent, il détient son savoir-faire de son
père qui l'a hérité de ses aïeux. De par les
méthodes parfois mystiques que le rebouteux utilise, les
sociétés traditionnelles ont fait confiance à cette
catégorie de thérapie et de nos jours, elle est toujours en
vigueur.
Cette tendance corrobore l'étude menée par BAKO E.
[32] qui relève que pour 66.1% des enquêtés, la principale
raison a été la confiance aux rebouteux et 65.5% des
enquêtés ont estimé que les méthodes du rebouteux
sont plus efficaces.
Aussi avons-nous été témoins dans bien de
cas des patients d'un niveau de vie aisé, à l'abri du besoin
financier, qui ont signé une décharge pour se rendre chez le
rebouteux.
Il y aurait une force culturelle qui les y attire.
91
6.2.3 Opinions des enquêtés sur les soins
dans le service de Traumato-Orthopédie.
~ La communication
soignants-soignés.
La communication est un élément clé pour le
bon fonctionnement d'un service. Elle crée confiance et
crédibilité dans les soins.
Dans notre étude, seulement 27.28% des
enquêtés disent être satisfaits de la communication entre
soignants et soignés.
ZANGO K. [30] a noté que 56% des enquêtés
n'ont pas été informés sur leurs pathologies. Certaines
informations doivent être portées à la connaissance du
patient.
SANOGO B. [33] a mené une étude sur la
communication inter personnelle soignants-soignés au Centre Hospitalier
Universitaire Pédiatrique Charles De Gaulle et a noté que 30%
n'ont pas de renseignements sur le traitement et a conclu qu'il existe une
faible pratique en matière d'information.
Retenir des informations, c'est permettre au malade de croire
à certains de ses préjugés. Un patient informé sur
les procédures de la prise en charge est apte à suivre les
consignes du prescripteur. Le code de déontologie insiste et interpelle
le personnel soignant à toujours communiquer avec les patients.
Le manque d'information maintient le patient dans son ignorance
et constitue assez souvent un frein aux soins. Il fait croire au patient que
ses
92
préjugés sont fondés car les rumeurs
naissent là où il n'y a pas d'informations.
Ces résultats interpellent les agents à une
communication avec les patients. Certains patients seraient restés s'ils
savaient les risques encourus en allant chez un rebouteux.
Par ailleurs, certains n'ont pas reçu l'information selon
laquelle ils pourraient revenir à l'hôpital en cas d'échec
chez le tradithérapeute. Après avoir tenté de convaincre
le patient de rester jusqu'à la réalisation du traitement
définitif, si celui-ci maintient sa position de partir, les agents de
santé en pareille circonstance doivent rassurer le patient qu'ils sont
toujours à sa disposition et qu'il peut toujours revenir les voir
à tout moment en cas de besoin.
· Le coût de la prise en charge d'une
fracture en milieu hospitalier
Dans notre étude, ce sont 8.33% des enquêtés
qui estiment que le coût des soins sont abordables. Cela sous-entend que
91.67% ont jugé que le coût est élevé.
Pour BAKO E. [32] qui a mené une étude sur les
facteurs favorisant le recours à l'orthopédiste traditionnel dans
la ville de Koudougou en 2006, sur 174 enquêtés, plus de 2/5 ont
déclaré que « le coût moins élevé chez
le rebouteux» était la raison de faire recours à ces
derniers.
Quant à YEYE H. [9] il a noté
lors d'une étude sur les acquis et les limites de la médecine
traditionnelle en matière de prise en charge des fractures de membres
dans le District Sanitaire de Ouahigouya que sur 9
93
enquêtés qui ont transité dans une formation
sanitaire avant de recourir chez le rebouteux, 5 patients soit 55.55% ont
avancé comme raison le coût élevé des soins.
Ce sont 33.33% des enquêtés qui avaient jugé
le séjour insatisfaisant du fait du coût élevé des
prestations. Même les enquêtés qui n'avaient pas
d'expérience sur l'utilisation des services de l'hôpital ont
jugé que le coût des soins est élevé.
Un calcul approximatif du coût d'une
ostéosynthèse permet de comparer ce coût avec les tranches
de dépenses moyennes de consommation de l'échelle du niveau de
vie. Le coût minimal subventionné d'une intervention chirurgicale
s'élève à environs120 250 F CFA, soit 240.5 dollars US. Ce
coût dépasse largement les dépenses moyennes annuelles d'un
individu classé à l'échelle de vie "pauvreté
extrême " où la dépense moyenne annuelle est
inférieure à 52 440f CFA. (Confère tableau I :
Présentation des quintiles de niveau de vie par personne).
Or, au Burkina plus de 45%de la population se trouvent dans
cette situation. On peut donc comprendre que la situation financière
soit difficile pour ces enquêtés en l'absence d'exonération
et de prise en charge financière par l'hôpital.
Il convient de noter qu'à propos des coûts des
médicaments et de l'intervention, tous les patients
enquêtés n'ont pas eux-mêmes acheté les
médicaments et matériels d'intervention mais ils se sont souvent
renseignés auprès de leurs voisins de lits qui ont accepté
se soumettre au traitement par la chirurgie.
· Le temps d'attente
opératoire.
94
Ce sont 55.56% des enquêtés qui affirment que le
temps opératoire est assez long. Dans certaines fractures, le membre
malade est immobilisé par une traction sur le plan du lit ou sur un
appareillage conçu à cet effet. La traction peut durer pendant au
moins 3 semaines. Cela semble une période de longue attente
insupportable pour le patient, ayant la hantise de guérir le plus
tôt possible. La longue attente est un facteur de stress chez le malade ;
ce qui peut conduire ce dernier à vouloir quitter l'hôpital. Chez
le rebouteux, ou dans les structures privées des soins modernes,
l'accès aux soins est immédiat. Le long délai d'attente
opératoire de certains malades serait probablement dû à un
bilan préopératoire incomplet, à l'insuffisance
d'organisation du personnel du bloc opératoire et à
l'insuffisance de la réanimation préopératoire.
· Crainte du traitement des fractures par la
médecine moderne.
· · Le plâtre
En ce qui concerne le plâtre, 80.56% des
enquêtés ont peur de l'inconfort lié à la pose du
plâtre. Ces résultats corroborent une étude menée
à Ouagadougou en 2000 par NACOULMA H. [34] qui a montré que 37.4%
des personnes qui ont ignoré l'hôpital lors de leurs traumatismes
ont clairement incriminé le plâtre.
95
Du reste, les complications liées au plâtre
(compression sous plâtre, déplacement secondaire, syndrome de
Volkmann) peuvent créer une perception négative du
plâtre.
· . L'intervention chirurgicale
L'intervention chirurgicale d'une fracture consiste à
aborder l'os malade à travers une incision sur la peau. Cela
nécessite une abolition complète de toute sensibilité par
une anesthésie locorégionale ou générale avec une
induction au sommeil. Ce sommeil est comparé à une mort dont le
réveil n'est pas souvent évident, parce que les patients sont
parfois témoins de décès subit per ou post
opératoire.
D'autre part, la chirurgie a enregistré d'énormes
succès en matière d'intervention mais malheureusement, il y a
parfois des cas d'échec tel que rupture de matériel
d'ostéosynthèse, infection après
ostéosynthèse, douleurs résiduelles.
Certains patients préfèrent conserver leur membre
même déformé que d'avoir un membre amputé.
Ces raisons pourraient motiver un refus de l'intervention au
profit du traitement traditionnel.
· . Report de l'intervention
chirurgicale
Les résultats de notre étude ont
révélé que 11.11% des enquêtés ont vu leur
intervention reportée.
Ce taux est nettement en dessous de celui de RENE N. [35] qui a
mené son étude sur les facteurs limitant le respect du
rendez-vous
96
opératoire au bloc chirurgical de traumatologie du CHU YO
a rapporté un taux de 42.10% en 2008.
Nos résultats révèlent une
amélioration de la qualité des soins en matière de report
des interventions. Ces efforts sont à maintenir pour minimiser davantage
le taux de reports des interventions.
Les raisons du report sont entre autre l'insuffisance de
matériel technique, le non respect du processus de préparation
pré opératoire par le patient, l'insuffisance de temps pour
exécuter les programmes opératoires. Quelle que soit la raison du
report, il laisse un sentiment de désolation, de tristesse pouvant
créer un choc psychologique.
Cette situation engendre de nombreuses conséquences au
niveau du patient qui sont entre autre l'augmentation de la durée du
séjour à l'hôpital, augmentation de l'angoisse. Cela
contribue non seulement à ternir l'image de l'hôpital, mais aussi
à amener les patients à aller dans d'autres structures de
soins.
6.3 Synthèse des résultats
Notre étude a porté sur 36 patients reçus
en unité d'hospitalisation de traumatologie du CHU YO de Ouagadougou
pour traumatismes ostéo articulaires.
Cette étude nous a permis de dégager des points
positifs et des points à améliorer.
Points positifs :
·
97
La restauration est bien appréciée par l'ensemble
des patients.
· Visite régulière des malades
hospitalisés.
· Les pansements, de même que l'administration des
anticoagulants, des antibiotiques et antalgiques, se font dans les
délais requis.
Les points à améliorer :
· La communication entre soignants et soignés est
insuffisante.
· Le coût de l'ostéosynthèse est
élevé.
· La connaissance des patients sur les risques de
complications d'une fracture est insuffisante.
· Absence d'exonération dans le service.
· Le rebouteux constitue le principal recours après
la sortie de l'hôpital.
.
6.4 Vérification des hypothèses.
Les résultats de l'enquête dans l'unité
d'hospitalisation de Traumato-Orthopédie indiquent que l'influence de la
famille et la confiance au traitement traditionnel sont les raisons
évoquées par les enquêtés pour sortir avis
médical. Dans notre série, 91% des enquêtés ont fait
recours aux rebouteux contre 9% qui se sont rendus en clinique privée
pour poursuivre les soins. Les caractéristiques générales
des enquêtés qui ont signé la décharge sont
essentiellement de catégorie socioprofessionnelles
défavorisées.
Ces résultats permettent de vérifier notre
hypothèse selon laquelle les facteurs socioculturels favorisent les
SCAM.
98
D'autre part, la qualité de l'accueil (insuffisance de
communication entre soignants et soignés) ; la qualité de la
prestation (reports des interventions, temps d'attente opératoire long)
ainsi que le coût élevé de l'ostéosynthèse
ont motivé les patients à sortir contre avis médical. Cela
confirme notre deuxième hypothèse.
.
CHAPITRE VII
7. Recommandations / Suggestions
100
Au regard des résultats obtenus par notre étude, il
nous semble opportun de formuler des suggestions en vue d'améliorer la
prise en charge des traumatismes ostéo articulaires en Unité
d'hospitalisation de la Traumatologie Orthopédie du Centre Hospitalier
Universitaire Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou.
A court terme
Au personnel soignant de l'unité
d'hospitalisation de la Traumatologie-Orthopédie.
. Améliorer la communication avec les patients en leur
donnant les informations nécessaires sur leur maladie.
. Fournir toutes les informations relatives aux étapes de
la prise en charge d'un traumatisme ostéo articulaire, ainsi que la
possibilité de revenir à l'hôpital en cas de besoin.
Aux autorités du Centre Hospitalier
Universitaire Yalgado Ouédraogo.
. Subventionner le coût de
l'ostéosynthèse.
. Désinfecter régulièrement les salles
d'hospitalisation de la Traumatologie- Orthopédie.
. Fournir des supports d'informations du patient au personnel de
santé.
Au ministère de la
santé.
. Subventionner le coût de
l'ostéosynthèse.
A moyen et long terme
101
Au personnel soignant de l'unité
d'hospitalisation de la traumatologie.
. Faire des séances de sensibilisation des malades et
accompagnateurs sur les procédures de prise en charge des
traumatismes.
Aux autorités du Centre Hospitalier
Universitaire Yalgado Ouédraogo.
. Organiser des sessions de formation en communication inter
personnelle à l'intention du personnel de l'unité
d'hospitalisation de la Traumatologie.
. Organiser des journées portes ouvertes du CHU YO au
cours desquelles toutes les procédures administratives et techniques
seront portées à la connaissance du grand public.
Au ministère de la
santé.
. Renforcer le personnel médical pour la prise en charge
des pathologies ostéo articulaires.
. Activer les études de faisabilité d'une
assurance maladie afin que les populations puissent bénéficier
d'une prise en charge financière en cas de maladie.
. Créer un cadre de concertation chirurgiens
orthopédistes-rebouteux afin d'améliorer leur niveau de
connaissances des rebouteux en matière de traumatologie, ce qui
amènerait les rebouteux à ne traiter que les cas bénins,
à dépister ceux qui dépasseraient leurs
102
compétences en les orientant vers les structures
sanitaires adéquates.
Conclusion
104
Cette étude a porté sur les facteurs favorisant les
sorties contre avis médical en unité d'hospitalisation de
Traumatologie du CHU YO de Ouagadougou.
Elle a pour but de contribuer à l'amélioration de
la prise en charge des traumatismes ostéo articulaires.
Nous avons à travers un guide d'entretien adressé
aux patients collecté les données relatives aux facteurs socio
culturels, la perception des patients vis-à-vis des prestations de soins
qu'offre l'hôpital.
Après une analyse des données, nous avons mis en
évidence un certain nombre de facteurs qui favorisent les sorties contre
avis médical par la décharge.
Les principales causes de sortie contre avis médical se
résument à :
· . L'influence familiale sur le patient.
· . L'incapacité des patients à supporter le
coût de l'ostéosynthèse.
· . La peur du plâtre ou de l'intervention.
· . La confiance du traitement chez le rebouteux.
· . Le délai opératoire long
Les résultats de l'étude nous ont permis de
confirmer nos hypothèses.
Nous avons formulé des suggestions dans le but de
participer un tant soit peu à la réduction des décharges
et d'améliorer la prise en charge des traumatismes dans l'unité
d'hospitalisation de la Traumatologie. Cela
105
permettra d'éviter les conséquences parfois
néfastes et redoutables du traitement traditionnel.
Notre étude n'a pas la prétention d'avoir couvert
tous les aspects des sorties contre avis médical. Pour cela, il serait
souhaitable que d'autres études soient entreprises dans ce sens. Il
s'agira par exemple des études sur :
~ La qualité du traitement chez le rebouteux,
~ La qualité de la prise en charge chirurgicale à
l'hôpital ~ L'accessibilité financière des populations aux
soins chirurgicaux et sur
~ L'organisation du service dans le but d'améliorer la
qualité des prestations.
Nous demeurons convaincus que toute action entreprise dans ce
domaine ne sera pas vaine.
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31) Organisation des Nations Unies :
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32) BAKO E. Traitement des traumatismes
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l'orthopédiste traditionnel dans la ville de Koudougou. ENSP DAS
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l'orthopédie traditionnelle à Ouagadougou. ENSP DAS
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respect du rendez-vous opératoire au bloc chirurgical de traumatologie
du CHU YO. Mémoire ENSP Ouagadougou 82p
111
if LFLFvu
Guide d'entretien destiné aux patients
Bonjour mesdames, mesdemoiselles et messieurs
!
Ce guide d'entretien dont l'anonymat du
répondant sera garanti vous est adressé dans le cadre de la
préparation d'un mémoire de fin d'études d'attaché
de santé en chirurgie à l'Ecole Nationale de Santé
Publique de Ouagadougou. Cette étude qui a reçu l'accord des
autorités du Centre Hospitalier Universitaire-Yalgado Ouédraogo a
pour but d'étudier les facteurs favorisant les sorties contre
avis médical dans l'unité d'hospitalisation de
Traumato-Orthopédie du CHU Yalgado Ouédraogo. Aucun
indice ne permettra de remonter jusqu'à vous. La fiabilité de
cette étude dépendra en partie de votre collaboration et de la
sincérité de votre réponse.
Merci !
NB : Pour les questions à choix
multiple, cochez vos réponses selon les cases correspondantes.
Enquêté numéro
1) Sexe :
2) Age .............
3) Lieu de résidence de l'enquêté :
Milieu urbain / / Milieu semi urbain / / Milieu rural / /
__ __ __
4) Niveau d'instruction : alphabétisé : oui /_/
non /_/ primaire /_/ secondaire /_/ supérieur /_/
5) Profession de l'enquêté :
b
Cultivateur /__/ Ménagère /__/ Secteur informel
/__/ Préciser
c
Salarié : /__/ Elève /Etudiant /__/ Retraité
/__/
6) Situation matrimoniale : Célibataire /_/
Marié(e) /_/ Veuf -Vve /_/ Divorcé(e) /_/
7) Comment êtes vous venu à l'hôpital? Par
vous-même /_/ Par les sapeurs pompiers /_/
Par référence / _/ Autres (préciser)
8) Motif d'hospitalisation :
9) Avez-vous déjà reçu des soins dans cet
hôpital avant cette maladie ? Oui /__/ Non / __/
9a) Si oui, dans quel service ?
9b) Avez-vous été satisfait du motif pour lequel
vous étiez venu ? Oui /__/ Non /__/
9c) Si non, pourquoi ?
Frais de prise en charge élevés Oui /__/ Non/__/
Inattention portée aux patients Oui/__/ Non/__/
Mauvais accueil Oui/__/ Non/__/ ; Rackettage Oui/__/ Non /__/
Ignorance des procédures d'accès aux soins Oui /__/
Non/__/
Temps d'attente très long Oui/__/ Non/__/ ;
Difficultés d'accès aux médecins Oui/__/ Non/__/
Autres :
10) Quelle est votre perception actuelle des soins dans ce
service ?
La communication entre soignants-soignés est bonne : Oui /
/ Non / /
La restauration est de bonne qualité : Oui /__/ Non
/__/
Le coût de la prise en charge est acceptable : Oui /__/ Non
/__/
L'administration du traitement des malades hospitalisés se
fait à temps : Oui /__/ Non /__/
L'hôtellerie est propre : Oui /__/ Non /__/
Le temps d'attente pour l'intervention est long : Oui /__/ Non
/__/
Il y a des reports de l'intervention : Oui /__/ Non /__/
d
La visite des malades se fait régulièrement :
Oui /__/ Non /__/
La consolidation osseuse est lente après une
intervention chirurgicale : Oui /__/ Non /__/
Autres :
11) Votre chirurgien vous a-t-il déjà
programmé et l'intervention a été reportée ? Oui
/__/ Non /__/
Si oui, quels ont été vos sentiments ?
12) Combien de temps avez-vous passé dans ce service ? /
/ mois, / / jours.
13) Qui prend en charge les frais de vos soins depuis votre
admission à l'hôpital ? Vous-même /__/, La famille /__/,
Votre employeur /__/, Votre mutuelle /__/ Une société d'assurance
/__/, Autre /__/
14) Avez-vous des personnes directement à votre charge ?
Oui /__/ Non /__/ Si oui, combien de personnes ? /__/
15) Avez-vous pu honorer toutes les ordonnances prescrites au
cours de votre séjour ? Oui /__/
Non /__/
16) Avez-vous reçu un soutien du service en :
Médicaments Oui /__/ Non /__/
Matériel d'ostéosynthèse Oui /__/ Non
/__/
Exonération Oui /__/ Non /__ /
Si oui, lesquelles ?
17) La décision de sortir a été prise par
:
Vous-même /__/, Votre famille /__/, Votre employeur /__/,
Autre /_ /
18) Quelles sont les raisons qui vous amènent à
quitter l'hôpital ?
19) Où comptez-vous poursuivre le traitement de votre
maladie ?
e
En clinique oui /__/ non /__/
Chez le rebouteux oui /__ / non /__/ Autres (préciser)
20) Qu'est ce que vous redoutez dans le traitement des fractures
par la chirurgie ? - Le plâtre Oui /__ / Non /__/
- L'intervention chirurgicale Oui /__ / Non /__/
Autres (préciser)
21) Avez-vous été informé de l'état
de votre maladie, l'évolution et les éventuelles complications
pouvant survenir ? Oui /__/ Non /__/
Si oui, par qui ? Un agent de santé du service :
Médecin /__/ , Infirmier/ère /__/ Garçon /Fille de salle
/__/
Par un agent de santé d'un autre service /__/ Un parent
/__/
Un ami /__/, Votre voisin de lit d'hôpital /__/, Autres
(préciser la source)
22) Le personnel de santé vous a-t-il expliqué
à votre arrivé les étapes du traitement d'une fracture
à l'hôpital? Oui /__/ Non /__/
23) Quelles sont les complications possibles d'une fracture ?
24 ) Qu'est ce qui peut favoriser ces complications ?
25)
f
Vous a-t-on rassuré que vous pouvez toujours revenir si
vous changez d'avis ? Oui /__/ Non /__/
26) Consentez-vous revenir en cas d'échec du traitement
que vous allez entreprendre en sortant contre avis médical ? Oui /__/
Non /__/
Si non, pourquoi ?
27) Quelles sont vos suggestions pour l'amélioration de
la prise en charge des traumatismes
ostéo-articulaires à l'hôpital ?
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