3.2. Discussion
En servant des critères et indicateurs de
l'exploitation forestière à impact réduit et de revue de
la littérature consultée par rapport à l'exploitation de
Riba-Congo, nous avons obtenu les résultats suivants :
Inventaire forestier des essences
exploitables
Les résultats de notre étude montre que la
société Riba-Congo n'applique pas d'une manière
générale l'inventaire tel que proposé par le
législateur et aux regards des critères et indicateurs
d'exploitation forestière à faible impact. Nous signalons que le
plan d'aménagement n'est même pas appliqué dans leur
exploitation. En outre, les pistes pour situer les pieds qui seront
réellement abattues et les réseaux de débardage et
débusquage ne sont même pas optimisées avant exploitation.
Donc, une planification forestière conséquente avant
l'exploitation, n'est pas réalisée.
Comme le souligne Zasy (2011), lors de l'inventaire
d'exploitation, l'estimation quantitative et qualitative des effectifs et des
volumes disponibles par essence à exploiter doit être connu;
établie une carte de prospection permettrait de localiser des arbres
à exploiter et ceux à protéger au niveau de l'AAC; faire
une planification et l'optimisation de la gestion de l'exploitation ; et de
faire une meilleure planification de l'implantation du réseau routier
principal et secondaire.
Partant de norme de législateur, aux regards des
critères et indicateurs de gestion forestière durable, nous avons
constaté que la société Riba-Congo a respecté la
distance des routes dont 4,5 m de largeur pour des routes
d'intérêt général et 3,5 m de largeur pour de route
secondaire. Concernant l'effectif disponible par essence à exploiter
Riba-Congo exploite cinq essences.
Ainsi nous pouvons dire que, la société
Riba-Congo est un peu dans la voie de respecter les normes d'exploitation
forestière à impact réduit mais il manque de
précision dans leurs travaux et de rigueur. Or pour pouvoir minimiser
les dégâts sur le peuplement forestier et sur le sol, nous devons
recourir à la réalisation des opérations d'EFIR.
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Abattage dirigé des essences
sélectionnées
Les résultats de notre étude confirme que
l'abattage tel qu'appliqué à Riba-Congo n'est pas
contrôlé car l'abattage contrôlé n'est pas seulement
de prendre en compte le DMA, Dhp et la direction de la chute des arbres mais
plutôt de tenir compte de toutes les considérations risquant
d'affecter la direction de la chute des arbres mais aussi de tenir compte de la
formation des abatteurs.
Cela est souligné par Odoom et FAO (2003), que
l'abattage contrôlé vise à assurer la
sécurité de l'équipe d'abattage ; d'éviter de
dommages sur l'arbre abattu ; d'éviter les dégâts sur les
peuplements résiduels ; de placer le tronc dans une position facilitant
son extraction ; abattre l'arbre en direction d'une trouée existante
afin de minimiser les dégâts sur les arbres voisins. Bref de
prendre en considérations toutes les techniques risquant d'affecter la
direction de la chute des arbres mais aussi d'utiliser tous les
paramètres ou normes susceptible à l'EFIR ; et de tenir aussi
compte de la formation des abatteurs.
La société Riba-Congo ne suit pas totalement ces
paramètres recommandés pour faire l'abattage
contrôlé. Il tient seulement compte de DMA et de la direction de
chute des arbres mais en réalité les abatteurs ne sont pas assez
formé, par exemple lors de l'abattage il ne tient pas compte de la
dimension et la profondeur (d'environ 1/5) du diamètre de l'arbre.
Ainsi nous pouvons dire que la société
Riba-Congo doit promouvoir la formation de ces abatteurs et s'impliquer
à la réalisation d'EFIR tout en se référant aux
normes données par le législateurs aux regards de critères
et indicateurs de gestion forestière durable car la mise en application
des opérations d'EFIR permettrait de diminuer l'impact de l'abattage sur
l'environnement.
Débardage et débusquage des arbres
abattus
Les résultats de notre étude affirme bien que
les techniques de débardage telles qu'utilisées par la
société Riba-Congo ne sont pas les mêmes que celles
utilisées par l'exploitation à impact réduit. La raison
est qu'ils n'ont pas optimisé les réseaux de débardage et
débusquage. Et qu'ils débusquent la grume en terrassant toute la
surface autour d'eux, mais ils débardent jusqu'au parc de chargement, en
provoquant ainsi des dégâts très graves au peuplement
restant et au sol.
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Comme soutient Semeki (2011), le débardage consiste
à déplacer les grumes ou billes du point d'abattage jusqu'au parc
de chargement bord route. L'Optimisation du réseau de débardage
comporte plusieurs avantages, environnementaux (minimise les
dégâts sur le peuplement résiduel et sur le sol) mais aussi
économiques.
Ainsi, nous pourrons dire que l'optimisation de piste de
débardage dans l'exploitation de Riba-Congo est très importante
car cela permet de réduire les dommages sur les strates basses et en
particulier sur la régénération naturelle.
Chargement et transports de grumes
Les résultats de notre étude montre que le
chargement et le transport de grumes tel que pratiqué par la
société Riba-Congo n'est pas conforme à la norme d'EFIR.
Les raisons est que les routes forestières qui servent au transport
traversent parfois des terrains accidentés. Souvent les déblais,
remblais et sorties de dalots occupent des surfaces excessives et ne sont pas
stabilisés. Tout cela provoque une érosion rapide de la
chaussée qui ne peut être contrôlée que par des
mesures de réhabilitation coûteuses, des accidents corporels...
A cet effet, FAO (2003), souligne que, les impacts majeurs sur
le peuplement forestier sont bien sûr causés par la construction
des routes. Les camions peuvent être à l'origine des accidents
matériels et corporels ; pollutions diverses; transport et commerce
illégaux de viande de chasse et d'autres produits.
Ainsi, pourrons nous dire que l'exploitant est donc tenu de
bien arranger les routes, de chercher une solution au problème de
terrains accidentés que traversent leur route. Ils ont aussi la
responsabilité de ne pas charger les grumiers au-delà de leur
capacité utile ; évacuer le bois des parcs à grumes dans
une période de deux mois au maximum, en priorité les bois
susceptibles d'être attaqués par les insectes ou les champignons ;
maintenir un espace de sécurité d'au moins 20 m du camion durant
tout chargement ou déchargement ; respecter les limitations de vitesse
établies ; interdire tout transport de viande de brousse par les
véhicules de l'exploitant.
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En guise de conclusion de ce chapitre, nous pensons que la
société Riba-Congo est loin de respecter les normes d'EFIR et de
gestion durable des forêts en fin de minimiser les dégâts
causés sur le peuplement forestier et sur l'environnement en
générale.
Cette étude apporte en effet, une contribution aux
problèmes d'exploitation forestière en milieu tropical. Ceux-ci
sont multidimensionnels. Chaque aspect est relié à un ou
plusieurs autres. On ne peut pas traiter la question de gestion durable des
forêts sans se référer, par exemple, au principe ou normes
d'exploitation à impact réduit, etc.
Enfin, sur un plan opérationnel, cette étude
revêt une importance considérable, tant il est vrai que l'aide au
développement est insuffisante, alors même que les
problèmes ne cessent de s'amplifier.
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