RECOMMANDATIONS
La surexploitation actuelle dont Khaya
senegalensis fait l'objet pour le bois d'oeuvre, le fourrage et les
médicaments représente une grave menace pour un grand nombre de
ses peuplements (Nikiema & Pasternak, 2008), surtout pour ceux du
reboisement urbain. Il faut pour cette raison instaurer des méthodes
durables de récolte et les mettre en oeuvre le plus vite possible
(Nikiema & Pasternak, 2008).
Par ailleurs, en vue d'assurer un succès des
actions de reboisement urbain et de garantir une pérennité du
couvert végétal urbain, il convient de mettre en oeuvre un
certain nombre de recommandations que sont :
F Améliorer les actions de sensibilisation et
réaliser des campagnes d'Information, d'Education et de
Communication pour un changement de comportement ;
F Responsabiliser les populations riveraines des rues
plantées ;
F Créer des parcs à
Khaya destinés à satisfaire les besoins des acteurs
de la médecine traditionnelle en écorce, feuilles et
racines ;
F Sécuriser les zones de plantation par des
Arrêtés communaux ;
F Réprimer les personnes qui commettent des actes
d'incivismes sur les arbres plantés conformément à la
législation forestière en vigueur;
F Améliorer la collaboration entre la Mairie et
l'administration forestière ;
F Renforcer les capacités financières et
techniques des services techniques de la Mairie de Cotonou ayant à
charge la gestion des espaces verts ;
F Elaborer et suivre des programmes d'entretien
rigoureux du couvert végétal urbain ;
F Promouvoir d'autres espèces de reboisement
urbain épargnées des agressions humaines (Photos 10).
Photos 10 : Quelques espèces
intéressantes pour le reboisement urbain.
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T. catappa
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Roystonea regia
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Ficus sp
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T. mentaly
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Cordia sp
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Borassus sp
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Gayak sp
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Delonix regia
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CONCLUSION GENERALE
Les arbres composant le couvert végétal urbain
sont d'une grande importance écologique et pour le bien-être des
populations.
Cette utilité est si bien comprise par les personnes
averties qui ont mis en place depuis plusieurs années des programmes
pour des villes plus vertes. Mais aujourd'hui, l'image environnementale de nos
villes béninoises n'est point reluisante.
A Cotonou, différentes espèces d'arbres
sont utilisées pour le reboisement des artères et terre-pleins
centraux. Parmi elles, se trouve le Khaya senegalensis (2173 pieds
recensés) qui a fait l'objet de notre étude. Il s'agit d'une
essence forestière adaptée au reboisement urbain du point de vue
écologique de la ville de Cotonou mais qui est perçue autrement
par la population. La dimension du problème révèle un
aspect socioculturel non négligeable. Ainsi, l'étude nous a
permis de constater qu'effectivement le caïlcédrat utilisé
comme arbre de reboisement urbain est menacé par les populations. Cette
attitude est due aux nombreuses vertus dont cette plante regorge. Sur le plan
médicinal, Khaya senegalensis contribue au traitement de 55
maladies recensées au Bénin (Sokpon & Ouinsavi, 2001).
Compte tenu de l'importance du couvert végétal
urbain et de la nature des problèmes liés à cette
problématique, il urge de veiller à la mise en oeuvre effective
des recommandations susmentionnées en mettant un accent particulier sur
les actions d'IEC, la création de parc à Khaya
destinés à la satisfaction des besoins de pharmacopée et
préférer l'utilisation d'autres espèces
intéressantes de reboisement urbain en vue de garantir un environnement
urbain vert durable.
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