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République du Sénégal
République du Bénin
Un Peuple - Un But - Une Foi Fraternité - Justice -
Travail
Ecole Nationale de la Statistique et
d'Analyse
Economique
ENSAE/Sénégal
Projet de Renforcement des Capacités en
Conception et
Analyse des Politiques de
Développement
MÈMOIRE :
STRATéGIES ALTERNATIVES DE MOBILISATION
DES
RESSOURCES POUR LE FINANCEMENT DE
L'éCONOMIE BéNINOISE
:
UNE ANALYSE EN éQUILIBRE GéNéRAL
CALCULABLE
Réalisé par : Sous la Direction de
:
GOUNDAN Anatole ADJOVI G. S. Epiphane
Elève Ingénieur Statisticien Economiste
Ingénieur Statisticien Economiste
Décembre 2011
L'ENSAE et le CAPOD
n'entendent donner aucune approbation ou improbation aux opinions
émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être
considérées comme propres à son auteur.
A la mémoire de mon cher père, feu Parfait GOUNDAN,
arraché à notre affection le 22 septembre 2010.
A ma mère.
Abstract
This study entitled "Alternative Strategies for resources
mobilization to finance the Beninese economy: A computable general equilibrium
analysis" seeks to determine the impact of different funding sources on the
Beninese economy. In this study a computable general equilibrium model with
sequential dynamic has been implemented for the Beninese economy. The model
adapted was the model PEP-1-t developed by Decaluwé et al. (2010). Nine
types of households and nineteen sector of activity are considered in this
model. The simulations are made over a period of 10 years and focuses on three
scenarios : a 15% increase external resources, 20% increase on VAT and a 25%
increase on household income taxes. The results of the various simulations show
that external resources have a positive impact on the growth and well-being of
households. These resources also increase government revenue but they are also
sources of inflation. The domestic resources mobilization (DRM), through an
increase in direct taxes on households and an increase in VAT, generates a
decline in production (a decrease of GDP) compared to the baseline. This form
of mobilization deteriorates the overall well-being of households, but this
depends greatly on the type of tax. These results led to some recommendations
to the authorities :(i) favor the external resources mobilization (ERM) in
economic recession period, (ii) use advisedly the resources mobilized, (iii)
increase the ERM while reducing budget deficit, (iv) design specific taxes for
each type of households, (v) implement compensation policies to mitigate the
loss of welfare for the poorest households after the implementation of tax
policies, (vi) The choice of a tax policy must be part of a long-term
mobilizing resources goal.
Keywords : resource mobilization, CGE, GAMS,
taxes, financing, welfare.
Résumé
La présente étude intitulée «
Stratégies alternatives de mobilisation des ressources pour le
financement de l'économie béninoise : Une analyse en
équilibre général calculable » cherche à
déterminer les impacts des différentes sources de financement sur
l'économie béninoise. Pour ce faire, un modèle
d'équilibre général calculable à dynamique
séquentielle a été mis en oeuvre pour l'économie
béninoise. Neuf types de ménages et dix-neuf branches
d'activités sont considérés dans ce modèle. Les
simulations sont faites sur une période de 10 ans et concernent trois
scénariis : hausse des ressources extérieures de 15%, une
augmentation des taxes sur la valeur ajoutée de 20% et une hausse des
taxes sur le revenus
des ménages de 25%. Les résultats des
différentes simulations montrent que les ressources extérieures
ont un impact positif sur la croissance et le bien-être des
ménages. Ces ressources permettent aussi d'accroître les recettes
de l'État quelle que soit l'orientation qu'on leur donne mais elles sont
sources d'inflation. La mobilisation des ressources intérieures (MRI),
à travers une augmentation des taxes directes sur les ménages ou
une hausse de la TVA, engendre une baisse de la production (une baisse du PIB)
par rapport à la situation de référence. Cette forme de
mobilisation détériore globalement le bien-être des
ménages mais cet effet dépend considérablement de la taxe
considérée. Ces résultats ont conduit à faire
quelques recommandations à l'endroit des autorités politiques. Il
s'agit de (i) préférer la mobilisation des ressources
extérieures (MRE) en période de récession
économique, (ii) bien orienter l'utilisation des ressources
mobilisées, (iii) accroître la MRE tout en limitant le
déficit, (iv) élaborer des taxes spécifiques pour
chaque type de ménage, (v) mettre en place des politiques de
compensations afin de corriger la perte de bien-être pour les
ménages les plus défavorisés suite à la mise en
oeuvre des politiques fiscales, (vi) le choix d'une politique fiscale
doit s'inscrire dans un objectif de mobilisation de ressources à long
terme.
Mots clés : mobilisation,
ressources, MEGC, GAMS, taxes, financement, bien-être.
i
AVANT PROPOS
L'école Nationale de la Statistique et de l'Analyse
Économique du Sénégal (ENSAE) est une école
sous-régionale réputée dans la formation des statisticiens
et économistes aguerris pour renforcer le système statistique et
économique de l'Afrique. A en croire Jean Bodin, « il n'est de
richesse, ni de force que d'hommes »; ainsi une ressource humaine
qualifiée est essentielle dans tout processus de développement
efficient et durable.
Dans ce cadre de formation intégrée, l'ENSAE,
par son corps enseignant et administratif, a en permanence le souci d'assurer
à ses étudiants un meilleur profil qui leur permettra une
insertion facile dans le milieu professionnel. A cet effet, il convient de
concilier les connaissances théoriques aux travaux pratiques pour
permettre aux étudiants de pouvoir faire face aux réalités
du marché de l'emploi et d'utiliser efficacement les outils
statistiques, économiques et économétriques.
C'est dans cette optique que s'inscrit le stage d'application
de trois mois effectué par les élèves ingénieurs
statisticiens économistes à la fin de leur deuxième
année de formation. C'est ainsi que nous avons eu le privilège
d'effectuer notre stage au sein de la structure dénommée : Projet
de Renforcement des Capacités en Conception et Analyse des Politiques de
Développement (CAPOD). Le thème sur le quel nous avons
travaillé s'intitule : « Stratégies alternatives de
mobilisation des ressources pour le financement de l'économie
béninoise : Une analyse en équilibre général
calculable ». L'objectif de cette étude est
l'identification de l'impact des ressources mobilisées (selon leur
origine) sur l'économie et le social afin de mettre à la
disposition des décideurs, des éléments destinés
à orienter les politiques économiques.
Ce travail a été réalisé sous la
supervision de monsieur Épiphane Adjovi, Directeur du CAPOD. Cependant,
l'auteur reste le seul responsable des imperfections qui subsistent dans ce
document. Par ailleurs, nous accueillerons volontiers, tous les commentaires et
critiques qui contribueront à améliorer ce travail.
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SOMMAIRE
Avant propos i
Liste des tableaux iv
Liste des graphiques v
Introduction 1
1 Cadre analytique 4
2 Mobilisation des ressources au Bénin 17
3 Présentation du modèle et de la MCS 29
4 Analyse des résultats des simulations 42
Conclusion 52
Bibliographie I
A Equations et variables du modèle V
B Quelques résultats des simulations XXI
Table des matières XXVIII
iv
LISTE DES TABLEAUX
3.1 Synthèse de la production et de la valeur
ajoutée (en milliards de francs CFA) 37
3.2 Commerce extérieur (en milliards de francs CFA)
38
3.3 Revenu des ménages selon les origines (en milliards
de francs CFA) 39
4.1 Variation du revenu des agents (%) 45
4.2 Variation du revenu des ménages après hausse
des TVA (%) 47
4.3 ratio Variation équivalente/Revenu (%) 48
4.4 Variation du revenu des ménages suite à la
hausse des taxes directes (%) . . 49
4.5 Variation du bien-être des ménages suite
à la hausse des taxes directes sur les
ménages (%) 50
B.1 Variation de la production par secteur, en milliards de
FCFA, (SIM1A)) . . . XXI
B.2 Variation de la production, en milliards de FCFA, (SIM1B)
XXII
B.3 Variation de la production par secteur, en milliards de
FCFA, (SIM1C)) . . XXIII
B.4 Variation de l'épargne des agents, en milliards de
FCFA) XXIII
B.5 Variation de la production, en milliards (SIM2)) XXIV
B.6 Variation du prix de la valeur ajoutée) XXV
B.7 Evolution de l'épargne et de la consommation finale
(en milliards de FCFA)) XXV
B.8 Variation de la production par secteur (en milliards de
FCFA)) XXVI
B.9 Variation des taxes directes sur les ménages et de
l'épargne des agents (en
milliards de FCFA)) XXVII
v
LISTE DES GRAPHIQUES
2.1 Évolution des recettes publiques 18
2.2 Composition des recettes publiques (en millions de FCFA)
18
2.3 Évolution des recettes fiscales (% PIB) 19
2.4 Évolution de la composition des recettes fiscales
en milliards de FCFA 20
2.5 Dynamique de l'impôt par habitant en FCFA 21
2.6 Évolution des recettes non fiscales (% du IPB)
22
2.7 Évolution de l'épargne 23
2.8 Évolution des composantes de l'épargne en
milliards de FCFA 24
2.9 Évolution des dons (% PIB) 25
2.10 Composition des dons en milliards de FCFA 26
2.11 Dynamique des IDE au Bénin (% PIB) 27
2.12 Transferts des migrants (% PIB) 28
4.1 Variation du PIB 43
4.2 Évolution de la VA 44
vi
LISTE DES ABRÉVIATIONS
APD : Aide Publique au Développement
BAD : Banque Africaine de Développement.
BM : Banque Mondiale.
CAA : Caisse Autonome d'Amortissement.
CAE : Communauté de l'Afrique de l'Est.
CAPOD : Projet de Renforcement des Capacités en
Conception et Analyse
des Politiques de Développement
CEA : Commission Économique pour l'Afrique
CEDEAO : Communauté Économique des États
de l'Afrique de l'Ouest
CES : Constant Elasticity of Substitution
CET : Constant Elasticity of Transformation
CNUCED : Conférence des Nations unies sur le commerce
et le développement
DPC : Direction de la Prévision et de la Conjoncture
DRM : Domestic Resource Mobilization
FCFA : Franc de la Communauté Financière
Africaine
FMI : Fonds Monétaire International
FNRB : Fonds National des Retraites du Bénin
FR : Fonds Routier
IDE : Investissement Direct Étranger
vii
INS : Institut Nord-Sud
LES : Linear Expenditure System
MAMS : Maquette for MDG Simulations
MDG : Millennium Development Goals
MEGC : Modèle d'Équilibre Général
Calculable
MEPDEAP : Ministère de l'Économie, de la
Prospective,d Développement et de l'Évaluati
MCS : Matrice de Comptabilité Sociale
MEF : Ministère de l'Économie et des Finances
MRE : Mobilisation des Ressources Extérieures
MRI : Mobilisation des Ressources Intérieures
NU : Nations Unies
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Économique
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
PEA : Perspectives Économiques en Afrique
PEP : Poverty and Economic Policy.
OREA : Regional Department East Africa
PIB : Produit Intérieur Brut
SARS : South African Revenue Service
SCRP : Stratégies de Croissance pour la
Réduction de la Pauvreté.
SRP : Stratégies de Réduction de la
Pauvreté
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UEMOA : Union Économique et Monétaire Ouest
Africaine.
1
INTRODUCTION
L'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) est inscrite, depuis septembre 2000, au rang des
priorités des gouvernements en particulier ceux des pays en
développement qui tentent dès lors de tout mettre en oeuvre pour
les atteindre. Ainsi, le Bénin s'est engagé à faire des
efforts considérables pour réduire de moitié
l'extrême pauvreté, assurer l'éducation de base à
tous les enfants. Il doit par ailleurs promouvoir l'égalité des
sexes, l'accès aux soins de santé, préserver
l'environnement et lutter contre la corruption à travers la bonne
gouvernance. L'échéance pour atteindre ces divers objectifs est
l'année 2015. Pour ce faire, le Bénin a élaboré des
stratégies de réduction de la pauvreté qui servent de
« cadre stratégique de référence, de programmation et
de budgétisation des actions du Gouvernement, ainsi que pour le dialogue
avec les Partenaires Techniques et Financiers » 1. La mise en
oeuvre de ces plans a permis de noter quelques améliorations notamment
dans le domaine de l'éducation et celui de la santé (Bénin
(2010)). Toutefois, beaucoup d'efforts restent à faire pour atteindre
tous ces objectifs.
Par ailleurs, la situation actuelle de l'économie
béninoise laisse conjecturer que l'at-teinte des OMD à l'horizon
2015 est quasiment impossible. L'évolution de la croissance
économique au Bénin est assez erratique. En effet, le pays a
connu pendant la période 2001-2005 une baisse du taux de croissance,
soit 2.9 % en 2005 contre 5% en 2001. L'alter-nance politique en 2006 et suite
aux différentes politiques de relance économique mises en oeuvre
par le nouveau gouvernement, l'économie béninoise a amorcé
une reprise avec une croissance qui passe de 3.8% en 2006 à 5% en 2008.
Cette reprise n'a toutefois pas perduré car, en 2009, l'économie
béninoise est rattrapée par la crise économique et
financière qui
1. SCRP 2007-2009 : Stratégies de Croissance pour la
Réduction de la Pauvreté, version finale.
Le Bénin est actuellement à la troisième
génération de ces stratégies : la première
génération couvre la période 2003-2005, la deuxième
la période 2007-2009 et la troisième 2011-2015.
2
a fragilisé bon nombre d'économies en 2007. Le
taux de croissance économique est alors passé de 5% en 2008
à 2.7% en 2009 et à 2.8% en 2010. Or, une condition
nécessaire pour atteindre les OMD est une croissance au delà de
7%, un taux qui n'a jamais été atteint après dix
années de mise en oeuvre des stratégies pour réaliser ces
OMD. A quatre ans de l'échéance et compte tenu de la situation
économique actuelle, une relance de l'économie s'avère
indispensable. Le besoin de relance économique induit le problème
de son financement c'est-à-dire de la mobilisation des ressources
nécessaires.
Une estimation des coûts2 nécessaires
pour l'atteinte des OMD montre que le Bénin a besoin de 5 782.2
milliards de FCFA sur la période 2007-2015. L'État, doit de ce
fait, mobiliser sur la période 1 411.261 milliards (24.4% du coût
des OMD), les partenaires 3 546.406 milliards (61.3%) et les ménages le
reste. L'atteinte des OMD se trouve ainsi fortement tributaire des ressources
extérieures dont les flux sont largement imprévisibles. Selon
cette même évaluation, en 2007, la capacité annuelle de
mobilisation de ressources pour les investissements publics
s'élève en moyenne à 123.7 milliards de FCFA
constitués à 65% de ressources extérieures. A cela,
s'ajoutent les charges courantes de l'Etat qui ne cessent d'augmenter. Le
besoin de financement s'accroît et la mobilisation des ressources pour
financer ce besoin se fait de plus en plus ressentir.
La mobilisation des ressources, qu'elles soient
intérieures ou non, constitue une préoccupation majeure des
autorités politiques et des chercheurs. En 2002, lors de la
conférence sur le financement du développement tenue à
Monterrey (Mexique), les responsables politiques ont retenu la mobilisation des
ressources intérieures et extérieures comme les deux premiers
axes d'intervention pour financer le développement. Cette
conférence a ainsi placé la question de la mobilisation des
ressources au centre du débat sur le développement. Trois ans
après, le deuxième forum de haut niveau sur l'efficacité
de l'aide tenu à Paris s'est penché sur la question de
l'efficacité de l'aide dans le processus de développement. La
déclaration de Paris a défini un cadre en vue de mieux adapter
les aides extérieures aux priorités des pays receveurs. Ces deux
rencontres ont mis les différents gouvernements au coeur du processus de
développement. De ce fait, le Bénin est le premier responsable de
son processus de développement pour lequel il doit mobiliser les
ressources nécessaires.
Des études réalisées sur la mobilisation
des ressources, il ressort que les ressources extérieures peuvent avoir
des effets variables sur les pays en développement. Pour certains
2. (MEPDEAP 2007) (2007), Plaidoyer pour la mobilisation des
ressources en faveur des OMD
3
auteurs, il existe un lien négatif entre l'aide
publique et la mobilisation des recettes publiques (Azam et al. 1999),
c'est-à-dire qu'une augmentation du flux d'aide conduit les
autorités à réduire les efforts fiscaux. Pour d'autres,
cet impact est positif (Brun et al. (2008)). Par contre, une troisième
catégorie d'auteurs a montré qu'il n'existe pas de lien direct
entre l'aide publique au développement et la mobilisation des ressources
intérieures (Morrissey (2006)). Selon Culpeper et Bhushan (2010), les
pays en développement doivent améliorer leur capacité de
mobilisation de ressources intérieures car selon ces auteurs, « Les
pays en développement qui ont atteint et maintenu de forts taux de
croissance y sont généralement parvenus en grande partie
grâce à la mobilisation de leurs ressources intérieures.
».
La présente étude a pour ambition d'identifier
l'impact d'une mobilisation des ressources intérieures (MRI) et d'une
mobilisation des ressources extérieures (MRE) pour le financement de
l'économie béninoise à travers un modèle
d'équilibre général calculable (MEGC). En effet, la
mobilisation des ressources (MRE, MRI) peut influencer fondamentalement les
différents agrégats macroéconomiques. Il sera
également question de déterminer les incidences
économiques et sociales des MRI et MRE. L'identification de ces impacts
permettra de cerner la source de financement à privilégier.
La suite du document est organisée en quatre chapitres.
Le premier présente le contexte de l'étude et passe en revue
quelques travaux portant sur la mobilisation des ressources financières.
Le second chapitre fait le point sur la mobilisation des ressources au
Bénin à travers l'analyse de l'évolution de certaines
variables (recettes fiscales, épargne, aide publique au
développement, etc.). Le troisième chapitre présente le
modèle utilisé (MEGC) et propose une lecture de l'économie
béninoise en 2007 par l'entremise de la Matrice de Comptabilité
Sociale (MCS). Le dernier analyse les résultats des différentes
simulations.
CHAPITRE 1
CADRE ANALYTIQUE
4
Ce chapitre comporte trois sections. La première
présente la problématique de l'étude, la seconde met en
exergue les objectifs et les hypothèses de travail, et la
dernière traite de la revue de la littérature.
1.1 Problématique
La dernière crise économique et
financière a poussé les gouvernements à procéder
à diverses interventions visant à juguler ses effets pervers. Le
gouvernement du Bénin a ainsi initié et mis en oeuvre plusieurs
actions afin de limiter les conséquences de cette crise sur les
ménages béninois. On peut citer entre autres les politiques
d'exonérations fiscales et de soutien des prix notamment des produits de
premières nécessités. Les dépenses publiques ont
alors connu une tendance haussière considérable entre 2007 et
2009. En effet, elles sont passées de 585.5 milliards de FCFA en 2007
à 785.1 milliards en 2009, soit une croissance de 34% en deux ans. Cette
hausse est due en grande partie à la forte croissance de la masse
salariale qui a enregistré une hausse de 57.86% sur la même
période. Tout laisse croire que ces dépenses vont poursuivre avec
cette tendance les prochaines années.
De plus, l'atteinte des OMD est subordonnée à
une mobilisation accrue et soutenue des ressources et à la construction
d'infrastructures suffisantes (MEPDEAP (2007)). Selon l'estimation des
ressources nécessaires pour l'atteinte des OMD faite dans le cadre de
l'étude précédemment citée, le Bénin doit
mobiliser sur la période 2007-2015 un montant de 5782.37 milliards. Le
besoin de financement des OMD est croissant au Bénin. En effet, de
380.885 milliards FCFA en 2007, le montant à mobiliser passe à
616.04 milliards en 2011 pour atteindre 964 .61 milliards FCFA en 2015. La
contribution de l'État aux ressources
5
nécessaires aux OMD passe de 100.480 milliards en 2007
à 222.73 milliards en 2015. Le reste sera financé par les
partenaires techniques et financiers (61.3% en moyenne) et les ménages
(14.3%).
Face à ces nombreux besoins de financement de
l'économie, la question de mobilisation de ressources se pose avec
acuité surtout dans ce contexte de conjoncture internationale. La
mobilisation des ressources est plus qu'une urgence. Mais la mobilisation de
ressources doit toutefois se faire de la meilleure des manières dans la
mesure où elle peut avoir différentes répercussions selon
les sources de financement. Deux voies s'offrent au gouvernement : la MRI et la
MRE. Ainsi, la MRI et la MRE n'ont pas les mêmes impacts sur
l'économie d'un pays. En effet, une forte mobilisation des ressources
extérieures (MRE) pourrait engendrer certaines distorsions à
l'économie. La principale distorsion est l'inflation car selon l'analyse
monétariste, une hausse de la masse monétaire en circulation dans
l'économie est source d'inflation. Elles sont également sources
d'endettement pour les pays en développement qui doivent payer la dette
et le service de la dette. Aussi, un accroissement de la MRE
amènerait-il le gouvernement à diminuer ses efforts en termes de
recettes publiques notamment les recettes fiscales (Azam et al. (1999)). Ce qui
crée une situation de dépendance des pays en développement
qui cherchent à satisfaire les bailleurs et non leurs citoyens. Ces
ressources sont également très sensibles aux conjonctures des
grandes puissances, donc assez volatiles.
Quant aux ressources internes, bien que difficiles à
mobiliser dans les pays à faible revenu, elles permettent
d'éviter les problèmes précédemment
énumérés. Elles permettent aux gouvernements de financer
les politiques qu'ils ont eux-mêmes définies. L'une des
retombées positives de la MRI est donc une plus grande appropriation du
processus de développement. Toutefois, la mobilisation des ressources
intérieures par une hausse des impôts n'est pas forcément
favorable au développement des pays à faible revenu. Selon un
rapport de la CNUCED (2010), une imposition excessive pourrait pénaliser
l'investissement et la croissance sachant que les investissements publics ne
sont souvent pas efficacement orientés.
L'État béninois, conscient de l'importance de la
mobilisation des ressources, a consenti beaucoup d'efforts notamment sur le
plan fiscal. Les recettes fiscales ont doublé en l'intervalle de dix
ans; de 233.9 milliards de FCFA en 2000, elles sont passées à
489.56 milliards en 2009.
Vu l'urgence et l'importance de la mobilisation des ressources
au Bénin, il importe avant tout de savoir les effets que pourraient
avoir les ressources mobilisées sur l'économie et le
6
social. Cette étude pourra permettre aux
décideurs d'abord de savoir les effets éventuels des ressources
qu'ils seront amenés à mobiliser dans l'exercice de leurs
fonctions. Aussi, de l'étude comparée des impacts des sources de
financement sur l'économie et le bien-être des citoyens, les
autorités pourront mieux orienter les efforts de mobilisation.
1.2 Objectifs et hypothèses de recherche
La mobilisation des ressources financières est une
priorité nationale au regard des nombreux engagements du gouvernement
(OMD, les dépenses publiques, etc.). L'objectif de cette étude
est d'identifier l'incidence de la mobilisation des ressources
intérieures et des ressources extérieures sur l'économie
béninoise. De manière spécifique, nous aurons à
:
- Simuler une augmentation des ressources
extérieures;
- Simuler une hausse de la mobilisation des ressources
intérieures (MRI) à travers une augmentation des taxes sur la
valeur ajoutée (TVA);
- Simuler également une augmentation de la MRI par le
biais d'une hausse des taxes sur le revenu des ménages.
L'analyse des résultats des simulations
débouchera sur des recommandations de politiques économiques
susceptibles d'orienter les décideurs sur les potentielles voies de
mobilisation des ressources capables d'engendrer une croissance soutenue et
favorable au bien-être de la population.
En plus de ces objectifs, cette étude cherche à
vérifier un certain nombre d'hypothèses. Ces hypothèses se
formulent comme suit :
- H1 : les ressources extérieures
favorisent mieux la croissance économique mais engendrent une hausse du
niveau général des prix;
- H2 :la mobilisation des ressources
intérieures à travers la TVA engendre une perte du
bien-être des ménages;
- H3 : l'augmentation des taxes sur le revenu
des ménages affecte négativement le bien-être des
ménages urbains.
1.3 Revue de la littérature
Cette partie a pour objectif de faire le tour d'horizon des
travaux qui traitent d'un aspect ou d'un autre de la présente
étude. D'abord, l'accent sera mis sur les principaux
événements politiques qui ont touché et relancé le
débat sur la question de la mobilisation des ressources (Quelques
faits marquants). Enfin, il sera question des aspects de la
mobilisation
7
des ressources souvent abordés dans la littérature
(Mobilisation des ressources : un point de la littérature
disponible).
1.3.1 Quelques faits marquants
L'objectif de cette partie est de présenter quelques
rencontres internationales qui ont lancé le débat sur la
mobilisation des ressources.
1.3.1.1 Consensus de Monterrey
Du 18 au 22 mars 2002 à Monterrey (Mexique) a eu lieu
une conférence internationale sur le financement du développement
conformément aux résolutions
55/245 A et 55/245 B de l'Assemblée
Générale (Nations Unies), en date du 21 mars 2001. Une
soixantaine de chefs d'États et de gouvernements venus aussi bien des
pays du Nord que du Sud étaient présents à cette rencontre
ainsi que les responsables des institutions spécialisées des
Nations Unies. Le consensus de Monterrey est en fait le document issu des cinq
jours qu'a duré cette conférence.
L'objectif principal de ce consensus est de permettre
particulièrement aux pays en développement de réduire de
moitié la pauvreté à travers le renforcement du
partenariat entre pays riches et pays pauvres. Les premiers sont invités
à financer davantage le développement des derniers et ceux-ci
à engager les réformes fiscales et administratives
nécessaires à leur développement.
Le consensus de Monterrey est composé de trois
chapitres: Comment financer le développement : une question mondiale;
principaux axes d'intervention; rester engagés.
Comment financer le développement :
une question mondiale : Ce chapitre du Consensus s'articule
autour de neuf (09) points. Il met l'accent sur l'engagement des chefs
d'États à financer le développement dans le monde et dans
les pays en développement en particulier. Leur principal objectif est de
réduire la pauvreté, atteindre une croissance soutenue et
promouvoir un développement durable. Conscients que les moyens
mobilisés sont insuffisants pour atteindre les OMD, les chefs
d'États reconnaissent l'urgence de la mobilisation des ressources. Ils
doivent non seulement mobiliser les ressources nationales et internationales
nécessaires mais aussi ils chercheront des moyens d'utiliser plus
efficacement les ressources financières mobilisées. La bonne
gouvernance a été aussi au coeur des discussions. Chaque pays
étant le premier responsable de son développement
économique
8
et social, il importe de mettre en place des institutions
solides et responsables dans tous les domaines.
Principaux axes d'intervention : Au terme de
cette conférence six principaux axes d'intervention sont
identifiés :
- Mobiliser des ressources financières nationales au
service du développement;
- Mobiliser des ressources internationales au service du
développement : investissements étrangers directs et autres flux
financiers;
- Le commerce international, moteur de la croissance et du
développement;
- Renforcement de la coopération financière et
technique internationale pour le développement;
- Dette extérieure;
- Règlement des problèmes systémiques :
renforcement de la cohérence des systèmes monétaires,
financiers et commerciaux internationaux d'appui au développement. Les
deux premiers axes concernent la mobilisation des ressources. C'est la
première fois que ces questions sont officiellement abordées par
les gouvernements au cours d'une rencontre internationale.
Rester engagés : « La
création d'une alliance mondiale pour le développement
nécessitera des efforts inlassables. Nous sommes donc pleinement
résolus à poursuivre notre action, aux niveaux national,
régional et international, pour que les accords adoptés et les
engagements pris à la présente conférence reçoivent
la suite voulue et à continuer d'établir des liens entre les
organisations qui s'occupent de questions relatives au développement,
aux finances et au commerce et les initiatives connexes dans le cadre de
l'ordre du jour global de la Conférence. La coopération entre les
institutions existantes doit être renforcée, sur la base d'une
bonne compréhension et du respect de leurs attributions et de leurs
structures administratives respectives. » 1.
Ainsi, ce chapitre met l'accent sur la nécessité
de travailler sans relâche afin d'atteindre les objectifs
fixés.
Six (06) ans après Monterrey, a eu lieu sous
l'égide des Nations Unies le sommet mondial sur le financement du
développement à Doha (Qatar) qui a permis de faire le point sur
le Consensus de Monterrey et de prendre de nouveaux engagements (voir
encadré 1).
1. Consensus de Monterrey
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- la mobilisation des ressources naturelles : s'attaquer aux
problèmes de fraude fiscale et de fuite des capitaux;
- apports internationaux des capitaux étrangers : aider
surtout les pays les moins privilégiés à attirer davantage
de capitaux étrangers;
- l'aide publique au développement : les partenaires
sont invités à respecter leur engagement de consacrer 0.7% de
leur PNB à l'aide à l'horizon 2015;
- la dette : les pays en développement doivent
éviter la résurgence de niveaux insoutenables d'endettement.
Du 29 novembre au 02 décembre 2008 à Doha
(Qatar) a eu lieu le sommet mondial sur le financement du développement.
En plus d'examiner la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey, ce sommet a
permis aux chefs d'États de retenir quatre nouvelles priorités
qui sont :
Encadré 1 :Sommet de Doha sur le financement du
développement
9
Comme on le constate, la question de mobilisation des
ressources est toujours d'ac-tualité six ans après Monterrey et
s'impose comme le meilleur moyen pour financer le développement.
1.3.1.2 Déclaration de Paris
Le forum de haut niveau tenu à Paris du 28
février au 02 mars 2005, a engendré le document
dénommé la « Déclaration de Paris ». Cette
déclaration a pour objectif de réformer les modalités
d'acheminement et de gestion de l'aide pour augmenter son efficacité,
notamment en matière de réduction de la pauvreté et des
inégalités, de consolidation de la croissance, de renforcement
des capacités et de progression vers les OMD. Elle implique les
donateurs et les bénéficiaires de l'aide. Cinq (05) principes
constituent la quintessence de la Déclaration de Paris.
- Appropriation : Les pays
bénéficiaires de l'APD exercent une réelle maîtrise
sur leurs politiques et stratégies de développement et assurent
la coordination de l'action à l'appui du développement.
- Alignement : Les donateurs font reposer
l'ensemble de leur soutien sur les stratégies nationales de
développement, les institutions et les procédures des pays
bénéficiaires de l'APD. Dans la continuité du principe
d'appropriation, l'alignement suggère que les pays
bénéficiaires soient les véritables acteurs de leur
développement.
- Harmonisation : Les programmes des
donateurs sont mieux harmonisés et plus
transparents, et permettent une plus grande efficacité
collective. Il s'agit ici de réduire la complexité des
procédures d'octroie et de gestion de l'APD grâce à une
convergence à la source.
- Gestion axée sur les résultats
: Gérer les ressources et améliorer le processus de
décision en vue d'obtenir des résultats. Cette méthode de
contrôle de l'efficacité du processus grâce à
l'identification d'un certains nombre d'indicateurs (12 indicateurs figurent
dans la Déclaration de Paris) permet d'élaborer des cadres
d'évaluation de manière à rendre compte de la progression
des stratégies nationales et sectorielles de développement.
- Responsabilité mutuelle : Les
donateurs et les pays bénéficiaires sont responsables
des résultats obtenus en matière de
développement. Ce dernier principe entend
concrétiser un lien réel de partenariat entre
les deux acteurs du développement
identifiés par la Déclaration de Paris, soit les
bailleurs de fonds et les pays bénéficiaires. Comme pour le
Consensus de Monterrey, la Déclaration de Paris a fait l'objet d'une
actualisation à travers le programme d'action d'Accra qui est
présenté dans l'encadré qui suit.

En vue d'accélérer et d'amplifier la mise en
oeuvre de la Déclaration de Paris, la capitale ghanéenne a servi
de cadre pour le troisième forum de haut niveau du 02 au 04 septembre
2008. Cette rencontre a permis d'actualiser les résolutions de la
Déclaration de Paris. Il a été question de faire le bilan
par rapport à la Déclaration de Paris afin de prendre de
nouvelles résolutions pour rendre l'aide publique au
développement encore plus efficace. Trois défis essentiels sont
retenus à Accra : - L'appropriation par tous les pays du processus du
développement;
- La mise en place de partenariats plus efficaces et davantage
ouverts à tous au service du développement;
- L'obtention de résultats sur le front du
développement et la communication de ces résultats.
Encadré 2 :Programme d'action d'Accra
10
La Déclaration de Paris renforcée par le
programme d'action d'Accra définit les conditions d'aide et les
réformes des pays receveurs de ces aides qui permettront d'atteindre les
OMD. Contrairement au consensus de Monterrey qui met beaucoup plus l'accent sur
la mobilisation des ressources intérieures, la Déclaration de
Paris cherche à définir un cadre efficient d'utilisation des
ressources extérieures et spécifiquement l'APD.
En marge de ces rencontres internationales, suite à la
dernière crise économique et financière, les pays
africains ont senti la nécessité de réfléchir aussi
sur la question de mobilisation
11
des ressources.
1.3.1.3 Création du Forum Africain sur
l'Administration Fiscale
A Pretoria en Afrique du Sud, s'est tenue en Août 2008
la conférence internationale sur la fiscalité, le renforcement de
l'État et le développement des capacités en Afrique. Cette
rencontre a permis principalement d'aborder les trois points suivants :
- l'importance de la fiscalité dans le renforcement de
l'État;
- le changement que connaît l'environnement fiscal en
Afrique;
- une initiative africaine : le renforcement des administrations
fiscales africaines. C'est ce dernier point qui prévoit la mise sur pied
d'un groupe de pilotage dont le rôle sera de préparer le lancement
du Forum Africain sur l'Administration Fiscale (ATAF2 en
anglais).
Le lancement officiel de l'ATAF a été fait
à Kampala en Ouganda en novembre 2009 avec la participation de 31 pays
africains dont le Bénin, des représentants de plusieurs pays
partenaires au développement et des responsables d'organismes
partenaires. Le premier Président de l'ATAF élu à Kampala
est le Commissaire de SARS3 , M. Oupa Magashula d'Afrique du Sud.
Les principaux objectifs de l'ATAF sont:
- devenir la principale plate-forme pour les administrateurs
fiscaux africains;
- définir les priorités fiscales africaines;
- développer et partager les meilleures pratiques dans la
région;
- renforcer les capacités dans la politique et
l'administration fiscales africaines
Ainsi, les pays s'engagent donc à utiliser pleinement
leur capacité fiscale afin de mobiliser davantage de ressources
intérieures.
Les autorités politiques et des organismes
internationaux accordent de plus en plus d'intérêt à la
mobilisation de ressources pour le financement du développement. Cet
engouement est manifeste dans la littérature où l'on constate un
nombre important d'articles, de documents de travail, etc. qui sont
consacrés à cette question de mobilisation des ressources pour le
financement du développement.
2. African Tax Administration Forum
3. South African Revenue Service (SARS)
12
1.3.2 Mobilisation des ressources : un point de la
littérature disponible
Cette section fait un point de la revue de littérature.
Elle procède d'abord à un tour d'horizon général de
certains résultats sur la question de la mobilisation des ressources
financières et ensuite présente trois études
réalisées au Bénin sur la même
problématique.
1.3.2.1 Impacts des ressources mobilisées
Le développement durable des pays du Sud
nécessite des ressources financières adéquates sans
lesquelles il est impossible de mettre en oeuvre les politiques
économiques et sociales indispensables. L'atteinte des OMD exige
d'énormes investissements en matière d'infrastructures et des
dépenses sociales importantes. Les gouvernements sont contraints de
mobiliser des ressources pour financer le développement. Le Consensus de
Monterrey a retenu la MRI comme premier axe d'intervention pour le financement
du développement et la MRE comme deuxième axe. Ainsi, les
gouvernements sont donc invités à améliorer leur
capacité de mobilisation de ressources surtout de ressources
intérieures. En effet, comme l'ont remarqué Culpeper et Bhushan
(2010), les ressources extérieures ne permettront pas à elles
seules d'atteindre une croissance durable et une réduction de la
pauvreté.
Culpeper et Bhushan (2009) ont cherché à
distinguer les ressources intérieures des ressources extérieures.
Pour ces auteurs la MRI englobe la mobilisation de l'épargne (publique
et privée), le maintien de l'investissement domestique (public et
privé) à un niveau élevé, l'accroissement de la
capacité des marchés nationaux, l'amélioration des
recettes publiques et l'élargissement de l'assiette fiscale et
l'accroissement de la ressource humaine (à travers la création
d'emplois et une bonne organisation du marché du travail). Les
ressources extérieures concernent la mobilisation des IDE, les capitaux
privés (bons de Trésor, investissement de portefeuille, etc.),
l'APD, l'allégement de la dette extérieure, etc.
L'institut Nord-Sud (INS) a entrepris une série
d'études sur la mobilisation des ressources nationales en Afrique
Sub-saharienne. Cinq pays sont retenus pour les études de cas : il
s'agit du Burundi, du Cameroun, de l'Éthiopie, de l'Ouganda et de la
Tanzanie. Ces études ont pour objectif de faire un état des lieux
et de proposer les possibilités d'amélioration de la mobilisation
des ressources intérieures (surtout les recettes fiscales).
L'étude de Bhushan et Samy (2010), du même institut, a
été un complément aux cinq études de cas.
L'étude empirique faite par ces deux auteurs montre que l'aide n'a pas
un impact significatif sur le taux d'imposition qui, selon eux, dépend
surtout de la structure de l'économie. Ils pensent aussi que les
donateurs peuvent aider les pays en développement à
améliorer la mobilisation
13
des ressources intérieures. En effet, les donateurs
peuvent appuyer les stratégies d'expansion et de diversification des
recettes publiques. Ils peuvent aussi assister les gouvernements en ce qui
concerne les infrastructures dans le secteur financier et le soutien au
développement des marchés financiers locaux.
L'urgence de la MRI a amené la Banque Africaine de
Développement (BAD) à mener, à l'instar de l'INS, une
série d'études sur la mobilisation des ressources
intérieures pour la réduction de la pauvreté en Afrique de
l'Est. Comme précisé dans la préface4 de ces
études, l'objectif est de partager les leçons des
expériences en matière de MRI à travers des études
de cas des pays de la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE), de l'Afrique
du Sud et de certains pays d'Asie du Sud. Les leçons qu'on peut tirer de
ces études se résument comme suit :
- la stabilité politique améliore la
capacité de développement;
- les exonérations et les incitations peuvent
compromettre l'équité et la justice;
- la modernisation de l'administration fiscale peut
améliorer l'effort fiscal;
- la lutte contre les évasions fiscales doit être
une priorité;
- en Afrique du Sud, l'excellente collaboration entre le South
African Revenue Service
(SARS) et le Trésor Public a été
très déterminante dans la mobilisation des ressources.
Une autre étude qui mérite une attention
particulière est celle de l'OCDE à travers les
Perspectives Économiques en Afrique (PEA (2010)) et
portant sur 50 pays africains. Selon la première note d'orientation de
la Commission Économique pour l'Afrique (CEA (2011)), la question de la
mobilisation des ressources par la fiscalité n'a pas encore reçu
toute l'attention nécessaire. Selon la note d'orientation, c'est donc
pour combler ces lacunes et proposer des solutions concrètes pour
améliorer les ressources publiques, que les PEA se sont
intéressées au thème « la mobilisation des
ressources publiques et de l'aide en Afrique ». Cette étude a
permis de conclure que la part des impôts dans le PIB sur le continent
connaît une hausse depuis 1990. Cette augmentation est principalement
liée à l'accroissement des revenus provenant de l'extraction des
ressources naturelles. Les pays moins dotés en ressources naturelles ont
fourni plus d'efforts pour améliorer leurs recettes fiscales. On
constate enfin que les revenus des droits de douanes ont diminué du fait
de la libéralisation. Ainsi, trois principaux défis sont
identifiés dans le cadre de cette étude : le problème de
l'informel, l'élargissement de l'assiette fiscale et le problème
d'équité du
4. The African Development Bank (AfDB) has partnered with the
African Tax Administration Forum (ATAF) and the East African Secretariat on a
project aimed at sharing lessons of experience from Domestic Resource
Mobilization (DRM) though case studies for the East African Community partner
states (EAC), South Africa and South Korea. For the purposes of this work, DRM
is defined to include only tax policy and administration and excludes other
possible components of DRM such as domestic financial markets.
14
prélèvement fiscal.
D'autres études ont plutôt cherché
à cerner les déterminants de la mobilisation des ressources
intérieures. Ainsi, par une analyse sur données de panel, ? ont
constaté que l'épargne et l'investissement agissent positivement
sur la MRI. Mais en Afrique, le taux d'épargne est assez faible par
rapport aux autres régions en développement (BM (2007)).
Certaines études citées par Aryeetey (2009) ont tenté
d'expliquer le faible taux d'épargne en Afrique. Ainsi, Hadjimichael
(1995) ont montré que les réformes soutenues et un taux de
croissance élevé engendrent un accroissement de l'épargne
privée. Toutefois, Nissanke et Aryeetey (1998)ont remarqué que
les réformes ont des impacts très limités sur la
croissance de l'épargne. De même, une étude de la Banque
Mondiale (1994) remarque qu'il y a très peu de preuves que les
réformes économiques ont eu des impacts sur l'épargne.
Pour mieux mobiliser les ressources intérieures, Aryeetey (2009) propose
d'améliorer la mobilisation de l'épargne, de motiver les
ménages à posséder des actifs financiers, de renforcer le
système bancaire, de développer le marché des capitaux, la
microfinance et d'élargir l'assiette fiscale. Les pays en
développement ont donc besoin de poursuivre les réformes qui vont
rendre la MRI plus significative et efficace (Aryeetey 2009). Cela
réduira l'intensité d'exposition aux chocs extérieurs.
Les études portant sur les ressources
extérieures (surtout l'aide publique au développement) mettent
l'accent sur leur incidence sur le pays receveur. Mais, les résultats
empiriques sont très contradictoires. D'abord, le paradoxe micro-macro
mis en évidence par Mosley (1987) qui a montré que même si
l'aide a un impact positif d'un point de vue microéconomique, l'impact
macroéconomique de l'aide est difficilement identifiable. D'autres
auteurs ont montré que l'aide a un impact positif sur la croissance des
pays à faibles revenus (Durbarry et Greenaway (1998); Berg (2000)). Mais
quant à Clemens et Radelet (2003), l'aide n'a aucun impact si elle
représente entre 15 et 45% du PIB. Doucouliagos et Paldam (2009) sont
allés plus loin pour infirmer l'existence d'un quelconque lien entre
l'aide et le développement. Mais ce dernier résultat a
été rejeté par Tarp et Mekasha (2011) qui ont
montré que l'hypothèse " d'effets fixes" utilisée par les
premiers auteurs n'était pas réaliste. Ils concluent que l'aide a
un impact positif et statistiquement significatif sur la croissance. De
même, Arndt et al. (2009) ont conclu que l'aide a une incidence causale
positive et statistiquement significative sur la croissance à long
terme. Burnside et Dollar (2000) ont, quant à eux, obtenu des
résultats plus nuancés : l'aide a un impact positif sur la
croissance des pays en développement mais cet impact dépend de la
qualité des politiques mises en oeuvre dans le pays.
Une autre catégorie de chercheurs s'est plutôt
penchée sur l'impact de l'aide sur la
15
gouvernance et l'effort fiscal. Depuis 1963, Kaldor pensait
déjà qu'un flux important d'aide extérieure incite les
autorités à réduire les efforts fiscaux. D'autres auteurs
sont parvenus au même résultat Azam et al. (1999); Gupta et al.
(2003); Morrissey (2006). Par contre, Brun et al. (2008) ont obtenu des
résultats qui prouvent un effet positif de l'aide sur l'effort fiscal.
Ces auteurs ajoutent que l'instabilité de cette ressource impose un
effort fiscal supplémentaire pour faire face aux fluctuations sur le
budget. Pour Culpeper et Bhushan (2010), l'aide étrangère est
souvent assortie de conditions particulières ce que ces auteurs
appellent de « l'aide liée ». Selon ces auteurs, l'aide ne
permet pas aux gouvernements de définir librement les politiques de
développement. Dans son article intitulé « Aid
effectiveness reconsidered », Rahman (2008) affirme que
l'efficacité de l'aide dépend fortement des institutions et de la
politique des pays receveurs. Ainsi, une chose sera de mobiliser les ressources
(MRI, MRE) mais l'autre sera de disposer des institutions responsables pour
entreprendre les investissements économiquement et socialement
efficaces.
1.3.2.2 La revue de la littérature sur la
mobilisation au Bénin
Au Bénin, plusieurs études ont aussi
traité de la mobilisation des ressources. Principalement trois
retiennent notre attention. La première intitulée «
Impact de mesures de politiques fiscales sur l'économie béninoise
une analyse en Équilibre Général Calculable Dynamique
» est réalisée par Djogbénou (2010). La
deuxième est faite par la Direction de la Prévision et de la
Conjoncture (DPC) du Ministère de l'Économie et des Finances
(MEF) intitulée « Stratégies de financement pour
l'atteinte des OMD au Bénin politique fiscale et aide publique au
développement ». La dernière étude porte sur la
MRI au Bénin et est réalisée par une équipe de
chercheurs conduite par Épiphane Adjovi (2011).
La première étude cherche à
déterminer l'impact des réformes fiscales sur l'économie
béninoise à travers un modèle d'équilibre
général calculable (MEGC) dynamique appliqué à la
MCS 2003. Les principaux résultats de cette étude sont les
suivants :
- L'augmentation des droits indirects entraîne une
diminution du bien-être des ménages. - L'effet positif de la
réduction des droits de douanes sur les ménages n'est
remarqué que six (06) ans après la politique.
- La transition fiscale par le biais des taxes indirectes
réduit le PIB.
L'objectif de l'étude de la DPC (2010) est de simuler
différentes possibilités de financement (politique fiscale et
APD) des OMD afin d'identifier le moyen de financement qui permettra de les
atteindre en 2015. Pour ce faire, le modèle MAMS5
associé à un module de micro-
5. Maquette for MDG Simulations (MAMS) est un modèle
d'équilibre général calculable (MEGC), dynamique,
conçu pour la simulation et l'analyse des stratégies de
développement de moyen et long termes.
16
simulation est utilisé sur la MCS 2003. On retient de
cette étude que la situation économique du Bénin en 2003
ne peut pas permettre l'atteinte des OMD en 2015. Le financement des OMD par
les ressources nationales (notamment l'augmentation de l'imposition) permettra
d'atteindre les OMD non monétaires au détriment de la
pauvreté monétaire. Par contre, le financement des OMD avec les
ressources extérieures (prêts et dons) permettra d'atteindre les
OMD non monétaires et la réduction de la pauvreté
monétaire. Ainsi, cette étude montre qu'il est plus efficace de
financer les OMD avec les ressources extérieures qu'avec les recettes
fiscales.
La dernière, après une analyse de la situation
de mobilisation des ressources intérieures au Bénin, a fait
quelques recommandations pour l'amélioration des capacités de
mobilisation du Bénin. On peut citer entre autres (i) la
poursuite des réformes fiscales, (ii) l'institution d'une
gouvernance efficace et efficiente, (iii) l'appréhension des
matières et des personnes imposables, (iv) la promotion d'une
fiscalité juste et équitable, (v) l'assouplissement des
conditions de crédit et la défiscalisation des opérations
bancaires, etc.
Il importe de remarquer que la plupart des études sur
l'impact de la mobilisation sur le développement ou la gouvernance
utilisent des approches économétriques (Brun et al.,
2008; Ogounleye et Fashina 2010; Bhushan et Samy 2010). D'autres études
se contentent juste de faire l'état des lieux et de proposer des
solutions pour améliorer la capacité des États à
mobiliser les ressources (Matovu (2010); OREA (2010a); OREA
(2010b), Adjovi et al. (2011)). Enfin, il faut préciser que
deux études réalisées au Bénin, l'une sur les
recettes fiscales (Djogbénou (2010)) et l'autre réalisée
par le MEF portant sur l'atteinte des OMD via l'APD ou les recettes ont
utilisé l'approche en équilibre général calculable.
On voit bien à travers ces trois études que la question de
mobilisation des ressources est une préoccupation importante. Ainsi,
cette étude cherche donc à déterminer les effets des
ressources mobilisées sur l'économie et le social. Pour ce faire,
la prise en compte de tous les secteurs d'activité et des agents
économiques dans un même modèle est indispensable. Ce qui
motive le choix d'un modèle d'équilibre général
calculable. Cette étude vient donc combler le vide constaté quant
aux impacts des différentes sources de financement de
l'économie.
Il composé de trois modules : un module
intra-périodique, un module dynamique et un module OMD.
CHAPITRE 2
MOBILISATION DES RESSOURCES AU
BÉNIN
17
L'objectif ici est d'apprécier la capacité de
mobilisation des ressources au Bénin. Pour ce, nous étudierons le
comportement de certains agrégats dans le temps. D'abord, nous
présenterons la tendance des ressources intérieures et ensuite
celle des ressources extérieures.
2.1 État des lieux de la MRI
Cette section étudie l'évolution de la
mobilisation des ressources intérieures au Bénin. Elle
s'intéresse en particulier aux recettes publiques et à
l'épargne intérieure brute.
2.1.1 Recettes publiques
Les recettes publiques constituent la principale ressource
dont disposent les gouvernements. Elles permettent de financer la
sécurité, l'éducation, la santé et l'investissement
public. Elles représentent le moyen le plus accessible de mobilisation
des ressources internes et son niveau détermine la capacité de
mobilisation du gouvernement. Afin d'apprécier le niveau de mobilisation
du gouvernement béninois, nous considérons la part des recettes
publiques dans le PIB. Le graphique suivant montre l'évolution de la
part des recettes publiques dans le PIB au Bénin de 1990 à
2008.
10 12 14 16 18 20 22
18
Graphique 2.1: Évolution des recettes publiques

l
1990 1995 2000 2005
Année
Source :MEF
De ce graphique, il ressort que les recettes publiques
représentent une part croissante du PIB jusqu'en 2007. Ce qui
dénote, dans une certaine mesure, d'une amélioration de la
capacité des pouvoirs publics à mobiliser ces ressources.
Toutefois sur la période étudiée (1990-2008), la moyenne
du ratio des recettes publiques au PIB reste en dessous de 19%. Les efforts de
mobilisation demeurent donc faible. Les recettes publiques sont
composées des recettes fiscales et des recettes non fiscales. Le
graphique suivant donne une idée du poids de ces deux composantes.
Graphique 2.2: Composition des recettes publiques (en millions
de FCFA)
1990 1995 2000 2005

0 50 100 200 300
l t fil
Recettes
fiscales
l t fil
Recettes non
fiscales
Année
Source : MEF
19
Les recettes fiscales représentent en moyenne plus de
86% des recettes publiques. En proportion, la part des recettes non fiscales
dans les recettes totales diminue au fil du temps. Ce qui montre la forte
dépendance du Bénin vis-à-vis de la fiscalité.
2.1.1.1 Recettes fiscales
Les recettes fiscales sont celles qui contribuent le plus
à la formation des recettes publiques. Elles représentent sur la
période considérée (1990-2008) en moyenne plus de 86% des
recettes publiques. Le ratio des recettes fiscales au PIB mesure la pression
fiscale dont l'évolution fait l'objet du graphique qui suit.
Graphique 2.3: Évolution des recettes fiscales (%
PIB)

l
l
8 10 12 14 16 18

1990 1995 2000 2005
Année
Source : MEF
La pression fiscale varie pratiquement de la même
manière que les recettes publiques. Ce qui montre que les recettes
fiscales constituent l'élément déterminant des recettes
publiques. La mesure de la pression fiscale est importante, car elle permet de
savoir à quelle hauteur s'élèvent les recettes fiscales
disponibles pour l'État en fonction de la taille de son économie
(PEA (2010)). Elle a crû sur toute la période à l'exception
de 2008. Toutefois, cette croissance n'a pas excédé 19% du PIB,
ce qui reste encore modeste. En 2002, en Afrique, la pression fiscale
était de 22% (BM (2005)) et de 32% en Europe. Par contre, compte tenu de
la prépondérance du secteur informel dans l'économie
béninoise (près de 85% des unités de production), les
entreprises se plaignent du poids de la fiscalité sur leurs
activités; les taxes sont donc payées par un nombre restreint
d'entreprises.
20
Les recettes fiscales sont constituées des impôts
directs et des impôts indirects, des impôts sur le commerce
extérieur hors TVA au cordon douanier et les autres recettes
fiscales.
Graphique 2.4: Évolution de la composition des recettes
fiscales en milliards de FCFA
1990 1995 2000 2005

0 100 200 300 400
l Impôt direct
l Impôt indirect
l Impôt sur le Com. ext. (hors TVA)
l Autres recettes fiscales
Année
Source : MEF
Comme le montre le graphique ci-dessus, les impôts
indirects génèrent plus de revenus à l'État. On
peut expliquer la forte contribution des impôts indirects par le fait
qu'ils sont plus faciles à collecter parce que constitués des
taxes sur les biens et services intérieurs, la TVA et les droits
d'accise. Les autres taxes et impôts sont plus difficiles à
récupérer surtout dans une économie fortement
informelle.
Un autre indicateur qu'il importe de présenter ici est
l'impôt par habitant ou impôt par tête. C'est le ratio des
recettes fiscales à la population. Le niveau de l'impôt par
habitant mesure le montant moyen des recettes fiscales dont un État
dispose pour chacun de ses habitants. Son évolution au Bénin est
présentée sur le graphique suivant.
10000 30000 50000
21
Graphique 2.5: Dynamique de l'impôt par habitant en
FCFA

1990 1995 2000 2005
Année
Source : MEF
Le niveau des recettes fiscales par habitant est croissant sur
la période 1990-2007 et est passé de 8 600 FCFA en 1990 à
57 270 FCFA en 2007. Ce qui confirme que l'État a fait beaucoup
d'efforts pour améliorer la mobilisation des recettes fiscales. Un
impôt par habitant faible donne très peu de moyens à
l'État dans sa fourniture de biens publics tandis qu'un niveau
élevé exige plus de responsabilité de l'Etat
vis-à-vis de ses citoyens. Ce graphique met aussi en exergue l'impact de
la crise économique et financière de 2007. En effet, on remarque
une chute drastique de l'impôt par habitant entre 2007 et 2008 (de 57 270
FCFA en 2007 pour 38 685 FCFA en 2008).
2.1.1.2 Recettes non fiscales
Elles constituent la deuxième composante des recettes
publiques mais moins contributive que la première. Les recettes non
fiscales sont composées des cotisations de la sécurité
sociale et des autres recettes non fiscales. Ces revenus ont une
évolution très erratique comme le prouve le graphique suivant.
1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0

22
Graphique 2.6: Évolution des recettes non fiscales (% du
IPB)

l
l
1990 1995 2000 2005
Année
Source : MEF
La grande instabilité de ce revenu de l'État est
la preuve qu'il ne peut, à l'état actuel, soutenir le
développement. D'ailleurs, les recettes non fiscales représentent
en moyenne moins de 3% du PIB. Le faible niveau des cotisations sociales peut
expliquer la faible contribution des recettes non fiscales. Cette situation
contraint le pays à renforcer le dispositif de collecte des
impôts. La plus forte contribution aux recettes non fiscales provient des
autres recettes non fiscales qui représentent près de 60% des
recettes non fiscales. Elles sont composées des recettes du Fonds
Routier (FR), des recettes du Fonds National de Retraite du Bénin
(FNRB), de la contribution des entreprises au service de la dette (recettes de
la Caisse Autonome d'Amortissement (CAA)), des recettes non fiscales des
douanes, des recettes non fiscales des impôts et autres. Une analyse de
la composition des recettes non fiscales montre qu'elles sont essentiellement
constituées des recettes du FNRB et des recettes de la CAA (plus de
90%).
Les recettes publiques sont très importantes dans le
processus de mobilisation de ressources mais ne constituent pas les seuls
canaux de mobilisation de ressources financières au niveau local.
2.1.2 Épargne intérieure brute
L'épargne intérieure brute est la somme de
l'épargne des administrations publiques et de celle du secteur
privé. Cet indicateur permet d'apprécier la capacité du
pays à financer ses investissements, c'est-à-dire sa
capacité ou son besoin de financement. L'épargne
intérieure
23
brute diffère de l'épargne nationale qui n'est
rien d'autre que la somme de l'épargne intérieure brute et des
revenus nets provenant de l'extérieur. La dynamique de l'épargne
intérieure brute en pourcentage du PIB au Bénin est
présentée par le graphique qui suit.
Graphique 2.7: Évolution de l'épargne
1990 1995 2000 2005

12 14 16 18
l
Année
Source : MEF
Le constat frappant est le faible niveau de l'épargne
intérieure brute au Bénin : une moyenne de 14% sur la
période 1990-2008. Le taux d'épargne intérieure est
très faible au Bénin comparé à certaines
régions du monde. En effet, en 2005, ce taux est de 26% en Asie du Sud,
24% en Amérique latine et dans les Caraïbes et près de 43%
dans les pays d'Asie de l'Est et du Pacifique (BM (2007)). Le graphique suivant
met en lumière la contribution des administrations publiques et du
secteur privé à la formation de l'épargne
intérieure.
24
Graphique 2.8: Évolution des composantes de
l'épargne en milliards de FCFA
1990 1995 2000 2005

-400 -200 0 200 400 600
l Épargne publique
l Épargne privée
Source : MEF
Il est évident que seul le secteur privé
mobilise l'épargne intérieure tandis que l'admi-nistration
publique fait de la désépargne. Ceci montre que les
ménages et les entreprises fournissent beaucoup d'efforts pour
accroître le niveau d'épargne. L'épargne intérieure
du secteur privé a un taux de croissance moyen annuel de 11% sur la
période considérée. La propension à épargner
dépend fortement du revenu des ménages. Ainsi une augmentation du
niveau de revenus des ménages est souhaitable pour accroître la
part de l'épargne dans le produit intérieur brut. S'il importe
d'améliorer le taux d'épargne intérieure, il urge aussi de
renforcer et d'améliorer la fiabilité des institutions de
collecte d'épargne (banques, mutuelles et autres). Ce qui permettra une
meilleure allocation de l'épargne aux investissements productifs
susceptibles de soutenir la croissance.
Au terme de cette analyse de l'état de mobilisation des
ressources intérieures, on se rend compte, en dépit des
croissances enregistrées surtout au niveau des recettes fiscales, que le
niveau de mobilisation reste faible. On remarque aussi que les recettes non
fiscales sont quasi marginales dans les recettes de l'État. Le
Bénin doit encore faire des efforts pour élargir l'assiette
fiscale. Il importe également d'inciter les ménages à
épargner davantage et les institutions de collecte de l'épargne
à allouer efficacement ces ressources pour financer les investissements
indispensables au développement.
25
2.2 Point sur la MRE au Bénin
Cette section fait le point de l'effort fourni par le
Bénin en termes de mobilisation des ressources extérieures (MRE).
Il sera question ici de l'évolution de l'aide publique au
développement, des investissements directs étrangers et des
transferts des migrants.
2.2.1 L'aide publique au développement
L'aide publique au développement (APD) est l'une des
sources historiques de financement des pays en développement. Elle se
traduit par l'assistance technique et financière des grandes puissances.
Son importance au cours du temps dans le produit intérieur brut du
Bénin est représentée sur le graphique suivant.
Graphique 2.9: Évolution des dons (% PIB)

1990 1995 2000 2005
1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5
l
Année
Source : MEF
L'APD représente en moyenne moins de 3% du PIB et a
atteint près de 5% en 1997. On voit que l'APD au Bénin est
très volatile dans le temps. Depuis 2005, la question de
l'efficacité de l'aide est au coeur des débats. L'objectif de la
Déclaration de Paris est d'aligner les donateurs sur les
priorités des pays receveurs de l'aide.
Elle est composée des appuis budgétaires et des
dons programmes. Les appuis budgétaires sont des fonds accordés
aux receveurs qui l'utilisent selon leurs objectifs. Les dons programmes sont
des fonds orientés pour le financement de projets définis par les
bailleurs de connivence avec les pays receveurs. La part de ces deux types de
dons dans l'aide se présente comme suit :
26
Graphique 2.10: Composition des dons en milliards de FCFA
1990 1995 2000 2005 2008

0 10 20 30 40 50
l Appui budgétaire
l Don programme
Année
Source : MEF
On voit que la part des différentes catégories
de dons varie beaucoup dans le temps. Mais un constat s'impose pour presque
toutes les années : les dons-programmes sont plus importants que les
appuis budgétaires. Ainsi, on peut donc dire que les partenaires
techniques et financiers orientent globalement l'utilisation des dons
accordés. Mais en 2008, la tendance est exceptionnelle : les appuis
budgétaires sont les plus importants. Le Bénin a donc la
liberté d'orienter ces fonds selon ses priorités. Ce changement
est probablement dû à la situation de crise mondiale où les
autorités avaient besoin de mener des politiques discrétionnaires
pour juguler les effets de cette crise.
2.2.2 Investissement direct étranger (IDE)
L'IDE est une activité par laquelle un investisseur
étranger obtient un intérêt durable et une influence
significative dans la gestion d'une entité (entreprise) résidant
dans un autre pays. Les investissements directs étrangers sont aussi des
transactions financières entre des entreprises apparentées,
notamment le réinvestissement des bénéfices de
l'entreprise ayant obtenu l'IDE, ou d'autres transferts en capital. Ces
investissements sont indispensables pour les pays à faibles revenus. Ces
flux ont la particularité d'agir directement sur le développement
des pays receveurs et de moderniser le système productif de leur
économie. Les tendances de ces flux au Bénin se présentent
comme suit :
27
Graphique 2.11: Dynamique des IDE au Bénin (% PIB)

1990 1995 2000 2005
0 1 2 3 4 5 6
Année
Source : MEF
Le niveau des IDE est très bas proportionnellement au
PIB. Les IDE sont des capitaux qui peuvent soutenir le processus de croissance.
L'État béninois doit donc travailler à faire régner
un climat économique de confiance. Mais comme l'a remarqué
Deblock (2004), les IDE en direction des pays développés sont
plus importants que ceux en direction des pays en développement (Deblock
(2004)). Tandis qu'ils augmentent dans les pays du Nord, en Afrique les IDE
diminuent constamment, soit de 4.6 % en 1980 à 2.6 % en 1990 et à
2 % en 2003. Les raisons évoquées par cet auteur sont : la taille
des marchés, l'instabilité économique et politique, la
gouvernance défaillante, la faible capacité d'absorption, la
corruption, l'incapacité de nouer des liens économiques durables
entre les réseaux locaux et les réseaux transnationaux, la faible
compétitivité globale.
La plupart de ces caractéristiques sont
présentes dans la structure économique du Bénin. Des
efforts pour corriger ces dysfonctionnements sont très souhaités.
Pour citer Deblock (2004), le gouvernement béninois ne doit pas se
contenter d'attirer les IDE et d'attendre les bénéfices
dérivés du fait de leur seule présence, mais devrait
être davantage conscient des coûts et des avantages de cette
présence et avoir des politiques proactives qui mettent clairement en
avant les priorités nationales en matière de
développement.
2.2.3 Transferts des migrants
Les transferts des migrants vers leur pays d'origine sont
considérés comme une importante source de financement du
développement. Au niveau mondial, ils représentent le

28
deuxième plus grand flux de capitaux après les
IDE. Le graphique suivant donne l'évolution de la part des transferts
des migrants dans le PIB.
2 3 4 5
Graphique 2.12: Transferts des migrants (% PIB)

1990 1995 2000 2005
Année
Source : MEF
On constate qu'en pourcentage du PIB, cette grandeur est
très instable. Toutefois en valeur, les transferts des migrants
connaissent plutôt une évolution haussière. Pour les pays
en développement, ils ont plusieurs avantages à part leur plus
grande stabilité en valeur par rapport à l'APD et à l'IDE.
En effet, ces transferts ne sont pas sources d'endettement pour les pays
receveurs et présentent moins de risques de déperdition que l'APD
et l'IDE (NU (2007)). Ces fonds n'ont pas d'effets négatifs sur les
exportations des pays receveurs (CEA (2006)). Ainsi, la mobilisation de ces
fonds est bénéfique à l'économie.
De l'étude de ces trois grandeurs (APD, IDE et
transfert des migrants), on retient que la mobilisation des ressources
extérieures est encore très mitigée au Bénin.
Compte tenu de l'importance de ces flux notamment de l'IDE, le Bénin
devra mettre en oeuvre des politiques adéquates pour attirer davantage
ces fonds pour le financement de l'économie.
Mais il importe, avant toute politique de mobilisation, de
savoir les impacts que ces fonds auront sur l'économie et le social.
L'exposé de la méthodologie et l'identification de ces impacts
font l'objet des deux prochains chapitres.
CHAPITRE 3
PRéSENTATION DU MODèLE ET DE LA
MCS
29
Le modèle d'équilibre général
calculable à dynamique séquentielle est un modèle qui ne
provient pas d'une optimisation dynamique intertemporelle : c'est une
succession d'équilibres statiques. Le modèle adopté ici
est inspiré du modèle standard du réseau PEP
dénommé « The PEP standard computable general equilibrum
model single-country, recursive dynamic version : PEP-1-t ».
L'objectif de cette section est de présenter quelques
spécificités du modèle retenu pour cette étude. Il
sera également question ici d'apprécier l'économie
béninoise en 2007 à travers la MCS. Enfin, la calibration et les
règles de bouclage viendront clore cette section.
3.1 Modèle
Nous présenterons dans un premier temps le modèle
statique et ensuite celui dynamique.
3.1.1 Modèle statique
Cette partie présente les principaux blocs
d'équations du modèle statique. Seules quelques équations
y sont exposées, l'annexe présente toutes les équations du
modèle.
3.1.1.1 Production
Comme le schéma ci-dessous le montre, la production
(XST) est modélisée par une fonction du type leontief de la
valeur ajoutée (V Aj) et de la consommation
intermédiaire
30
totale (CI ) du secteur j. Autrement dit, la valeur
ajoutée du secteur j et la consommation intermédiaire de ce
secteur sont en proportions fixes de sa production et s'écrivent :

Encadré 3 :Schéma de modélisation de la
production
La valeur ajoutée de chaque secteur est aussi du type
CES (Constant Elasticity of Substitution) de la demande sectorielle de travail
composite (LDC ) et de la demande sectorielle du capital (KD
).
-1
ñV A
V A = BV A
[âV A
LDC_ñV A
+ (1 - âV A
j )KD_ñV A j
]
j (3.1)
Où :
BV A
est le paramètre d'échelle dans la CES de la valeur
ajoutée
âV A
est le paramètre distributif
ñV A
est l'élasticité dans la CES
La maximisation du profit (ou la minimisation du coût) par
les firmes permet d'obtenir la demande de travail et de capital. Pour les
fonctions de type CES, la demande de travail dépend de la demande de
capital.
(3.2)
óV A
LDC = [ âV A
j Rj j KDC
1_âV A W Cj ]
j
Avec :
R est la rémunération sectorielle de
Capital du secteur j
31
WCj est le taux de salaire sectoriel de travail composite
óV A
j est l'élasticité dans la CES.
La demande du travail composite est une fonction CES des
demandes des différents types de travail (LDi,j. La
consommation intermédiaire pour chaque secteur est une combinaison des
demandes intermédiaires (DIi,j)du secteur
en proportion constante.
3.1.1.2 Demande
La demande des biens et des services (produits localement ou
importés) englobe la consommation des ménages, la demande
d'investissement, la demande des administrations publiques (Decaluwé et
al. (2010)). On suppose que les ménages possèdent une fonction
d'utilité du type de Stone-Geary. La spécificité de cette
fonction est liée à l'existence d'une consommation incompressible
(consommation minimale) des ménages. La demande de consommation
dérivée de cette fonction s'écrit :
Ci,h,tPCi,t = Cmin
i,h,tP Ci,t + ãLES
i,h [CTH - >j ij Cmin
ij,h,tPCij,t] (3.3)
où :
Ci,h : Consommation du bien i par le ménage h
C
min i,h : Consommation minimale du bien i par le ménage h
PCi : Prix à la consommation du bien composite
ãLES
i,h : Part marginale du bien i dans consommation du ménage
h
La formation brute de capital fixe est la différence
entre l'investissement total et la variation de stocks. La demande
d'investissement pour chaque bien ou service du secteur ou du secteur public
représente une part fixe de leur dépense totale
d'investissement.
3.1.1.3 Revenus et épargne
- Les ménages tirent leur revenu du facteur travail :
travail qualifié et non qualifié. Ils reçoivent
également des dividendes des entreprises et des transferts du
gouvernement et du reste du monde. Une part du revenu est consacrée au
paiement des impôts.
L'épargne des ménages est
considérée comme une part du revenu disponible.
32
- Les entreprises tirent leur revenu de la
rémunération du capital. Elles versent des impôts au
gouvernement et les dividendes aux ménages. Le résidu de leur
revenu est épargné.
- Le gouvernement reçoit ses revenus de la
rémunération du capital, des impôts et des transferts du
reste du monde. Il utilise ce revenu pour les transferts aux ménages,
aux dépenses publiques et le reste à l'épargne.
3.1.1.4 Prix
Le Bénin est considéré
économiquement comme un « petit pays » , il ne peut donc
influencer les prix internationaux. Ainsi les prix des produits importés
et exportés sont pour lui des données. Le modèle, du fait
du grand de branches et de produits, comporte un nombre impressionnant de prix.
Certains biens sont produits par plusieurs branches d'acti-vités; on
peut donc distinguer des prix à la production d'une branche
donnée, le prix d'un produit et même le prix d'un bien produit par
une branche donnée. Les consommateurs ont le choix entre les biens et
services locaux et ceux importés. Ainsi, il existe également un
système de prix pour les biens composites (combinaison de biens locaux
et de biens importés). Il en est de même pour les producteurs qui
peuvent vendre leur production sur le marché national ou l'exporter.
L'indice des prix à la consommation est aussi déterminé
pour refléter le niveau le niveau général des prix dans
l'économie.
3.1.1.5 Commerce extérieur
La modélisation du commerce extérieur exige deux
hypothèses : l'hypothèse du petit pays et celle d'Armington. La
première hypothèse revient à considérer le pays
étudié comme preneur des prix internationaux. Le prix des
importations et celui des exportations sont fixé sur le marché
international. La deuxième hypothèse est celle de l'imparfaite
substituabilité entre les biens locaux et importés. Cela veut
dire que le consommateur du marché national peut choisir de consommer le
bien produit localement ou le bien importé. Son utilité est donc
une fonction CES pour les deux types de biens. Il en est de même pour les
producteurs locaux qui choisissent de vendre leurs biens sur le marché
national et sur le marché extérieur. Leur comportement de
production est modélisé par une fonction de type CET
(constant elasticity of transformation). Les principales équations
pour le commerce extérieur sont :
33
XSj,x = BX j,x[âXT
j,x EXp + (1 - âLT
)DSñX
j,x ]
j,x (3.4)
P Ex
EXj,x = [1-âX j,x P Lx
]óX j,xDSj,x (3.5)
âX j,x
1
Qm,t = BMm
[âMm IMmtm +
(1 -
âM)DSmtm]ñ
i (3.6)
IMm = [1-âM m
PMm ]óM
PDm m DDm (3.7)
âM m
Où IMm, DDm,
Qm, EXj,x,
âMm , PMm,
PDm, PEx,
óMm désignent respectivement la
demande d'importation, la demande domestique du bien produit localement,
quantité demandée du bien composite m , la demande d'exportation
du bien x, le paramètre distributif, le prix du bien local, le prix du
bien importé et l'élasticité CES.
3.1.1.6 Équilibre
Sur tous les marchés, l'équilibre entre l'offre
et la demande doit être respecté. Le modèle suppose aussi
un équilibre entre l'investissement et l'épargne ; il en est de
même pour la demande et l'offre de facteurs.
Qi,t = Eh Ci,h,t + Gi,t +
INVi,t + V STKi,t + DITi,t + MRGNi,t (3.8)
X
LDl,j,t = LSl,t (3.9)
j
E KDk,j,t = KSk,t (3.10)
j
ITt = Eh SHh,t + > f
SEf,t + SGt + SROWt (3.11)
avec SROW, Gi et V STKi
désignent respectivement l'épargne du reste du monde, la
dépense du gouvernement dans l'achat du bien i et la variation de stock
en bien i.
34
3.1.2 Module dynamique
La dynamique tient compte de l'existence d'une relation d'une
période à l'autre entre les différentes grandeurs. C'est
une succession d'équilibres statiques (dynamique récursive). Ces
différents équilibres sont issus de la résolution d'un
MEGC statique qui est connectée aux précédentes et aux
suivantes par l'actualisation des conditions initiales. La dynamique du
modèle est transmise par un certain nombre de variables dont notamment
l'accumulation du capital, l'accroissement de la population, l'offre de main
d'oeuvre.
- Pour l'accumulation du capital, la dynamique se traduit par:
KDk,j,t+1 = KDk,j,t(1 -
äk,j) + INDk,j,t (3.12)
Avec äk,j le taux de
dépréciation sectorielle du capital.
- La demande d'investissement dynamisée se présente
comme suit :
INVi,t
|
= k1t
|
Ri t
|
2
+ k2t
|
Ri t (3.13)
Ut
|
Ki t
|
Ut
|
où Ri t,
Ut,k1t,
k2t] désignent respectivement
le taux de rendement du capital, le coût d'usage du capital et les deux
derniers des paramètres positifs.
Cette fonction est proposée par Bourguignon et al. en
1989. Le taux d'investissement est croissant par rapport au ratio du taux de
rendement du capital par son coût d'usage.
3.1.3 Détermination du bien-être des
ménages
La variation du revenu disponible des ménages modifie
leur niveau d'utilité et donc a des répercussions sur leur
bien-être. La mesure du bien-être part du fait que tous agents ne
subissent pas la même perte d'utilité suite à une politique
économique. Ainsi, notre étude s'intéresse à la
variation du bien-être des huit types de ménages
considérés suite à chaque simulation de politique. La
mesure du bien-être utilisée dans ce modèle est la
variation équivalente (VE) telle que retenue par Cloutier et al. (2004).
Mathématiquement, elle s'écrit pour un ménage h comme :
fiV Eh =
i
> >
(P COi
)ãLES
i (CT Hh - Cmin
h,ij P Cij) - (CT HOh -
COmin
h,ij P COij)(3.14)
ij ij
PCi
35
La variation équivalente mesure la hausse ou la baisse
du revenu des ménages, par rapport à la situation de
référence, nécessaire pour atteindre le niveau
d'utilité de la nouvelle situation. Ainsi, le calcul de cette grandeur
permettra d'apprécier la variation du bien-être des ménages
suite aux différentes politiques simulées et de dire si ces
politiques sont favorables aux ménages.
3.2 Présentation de l'économie
béninoise à travers la MCS
La Matrice de Comptabilité Sociale (MCS) est un tableau
carré qui donne une vue synoptique de l'économie d'un pays ou
d'une région donnée. C'est la source de données par
excellente dans un MEGC. La MCS présente les informations relatives aux
branches d'ac-tivités, aux facteurs de production, aux agents
économiques, aux produits, etc. Ce tableau respecte
l'égalité ressources/emplois. Les données en ligne
représentent les ressources et celles en colonne les emplois.
Cette section présente dans un premier temps quelques
caractéristiques de la MCS 2007, et ensuite elle donne une lecture de
l'économie béninoise à travers cette MCS.
3.2.1 Spécificités de la MCS 2007
Contrairement à la plupart des Matrices de
Comptabilité Sociale (MCS) qui comptent cinq groupes de comptes, celle
du Bénin de l'année 2007 en comporte six à savoir : (i) le
compte des facteurs de production, (ii) le compte des agents, (iii) le compte
des branches de production, (iv) le compte des produits, (v) le compte des
produits d'exportation et (vi) celui d'accumulation. Ainsi, cette MCS permet de
distinguer aisément les produits consommés localement
(c'est-à-dire locaux et importés) des produits exportés.
Le niveau de désagrégation est assez impressionnant : on
distingue dix-neuf branches de production dont six du secteur primaire, quatre
du secteur secondaire, six du secteur des services marchands et trois services
non marchands. De même, cette Matrice prendre en compte
36
neuf types de ménages à savoir :
- les agriculteurs vivriers (magriv);
- les agriculteurs industriels (magrind);
- les éleveurs (melev);
- les pêcheurs (mpech);
- les salariés du public (mpub);
- les salariés du privé formel (mpinf);
- les salariés du privé informel (mpf);
- les indépendants et employeurs non agricoles (mnagr);
- les chômeurs (mchom).
Enfin, cette MCS compte six compte de fiscalité : (i) taxe
directe sur le revenu, (ii) taxe
sur la production, (iii) la taxe sur valeur ajoutée, (iv)
les autres taxes indirectes, (v) taxe
sur les importations et (vi) la taxe sur les exportations.
Après cette brève présentation des
caractéristiques de la MCS 2007, il importe maintenant de mettre un
accent particulier sur la situation économique du Bénin vue
à travers cette MCS.
3.2.2 Situation économique du Bénin en
2007
La Matrice de Comptabilité Sociale (MCS) comme tout
tableau comptable donne une synthèse de l'économie d'un pays sur
une période donnée (une année). Nous présenterons
ici la situation économique du Bénin à travers la
production et la valeur ajoutée, le commerce extérieur et le
revenu de l'État et des ménages.
3.2.2.1 Production et valeur ajoutée
Le tableau suivant présente une synthèse de la
production et de la valeur ajoutée.
37
Tableau 3.1: Synthèse de la production et de la valeur
ajoutée (en milliards de francs CFA)
Branche
|
Salaire
|
Capital
|
Valeur Ajoutée
|
Production
|
|
Valeur
|
%
|
Valeur
|
%
|
Valeur
|
%
|
Valeur
|
%
|
AGRIV
|
403.56
|
100.00
|
0.00
|
0.00
|
403.56
|
17.09
|
536.23
|
12.26
|
AVRIEI
|
68.94
|
100.00
|
0.00
|
0.00
|
68.94
|
2.92
|
107.89
|
2.47
|
ELEVC
|
112.58
|
100.00
|
0.00
|
0.00
|
112.58
|
4.77
|
140.85
|
3.22
|
SYLV
|
79.54
|
97.67
|
1.90
|
2.33
|
81.44
|
3.45
|
101.64
|
2.32
|
PECH
|
29.20
|
98.79
|
0.36
|
1.21
|
29.55
|
1.25
|
38.99
|
0.89
|
ACTEX
|
11.12
|
97.41
|
0.30
|
2.59
|
11.42
|
0.48
|
18.88
|
0.43
|
INDUS
|
101.67
|
96.25
|
3.97
|
3.75
|
105.64
|
4.47
|
575.08
|
13.14
|
FABRIC
|
56.23
|
85.69
|
9.39
|
14.31
|
65.62
|
2.78
|
181.31
|
4.14
|
AUTRIND
|
94.53
|
74.08
|
33.08
|
25.92
|
127.60
|
5.40
|
402.31
|
9.20
|
EAU
|
10.98
|
28.76
|
27.20
|
71.24
|
38.19
|
1.62
|
58.02
|
1.33
|
CONST
|
204.20
|
93.15
|
15.01
|
6.85
|
219.20
|
9.28
|
439.61
|
10.05
|
COM
|
200.93
|
91.55
|
18.56
|
8.45
|
219.48
|
9.29
|
397.92
|
9.10
|
RESTO
|
50.57
|
72.50
|
19.19
|
27.50
|
69.76
|
2.95
|
202.48
|
4.63
|
TRANS
|
215.68
|
75.70
|
69.25
|
24.30
|
284.93
|
12.07
|
408.43
|
9.34
|
FINANC
|
24.48
|
81.08
|
5.71
|
18.92
|
30.19
|
1.28
|
84.67
|
1.94
|
ADMP
|
129.40
|
51.76
|
120.59
|
48.24
|
249.98
|
10.59
|
296.95
|
6.79
|
EDUC
|
55.94
|
100.00
|
0.00
|
0.00
|
55.94
|
2.37
|
67.73
|
1.55
|
SANTE
|
14.41
|
100.00
|
0.00
|
0.00
|
14.41
|
0.61
|
37.64
|
0.86
|
AUTSERV
|
172.20
|
99.50
|
0.86
|
0.50
|
173.06
|
7.33
|
278.49
|
6.37
|
TOTAL
|
2036.14
|
86.22
|
325.35
|
13.78
|
2361.49
|
100.00
|
4375.13
|
100.00
|
Source :MCS 2007, calcul de l'auteur
Globalement, on constate que l'économie
béninoise a une très faible intensité capitalis-tique
(13,78%) c'est-à-dire que l'économie béninoise est
fortement dominée par le facteur travail, caractéristique
essentiel des pays en développement. Ce constat est le même dans
presque tous les secteurs. En effet, la rémunération du facteur
travail représente en moyenne plus de 98% dans le secteur primaire, 87%
dans le secteur secondaire, 74% dans les services marchands et 83% dans les
services non marchands. Mais il importe de remarquer que tel n'est pas le cas
au niveau de la branche « électricité, eau et gaz
»où le facteur capital est dominant avec 71,24% des
rémunérations. Ceci s'explique certainement par le fait que les
différentes composantes de cette branche nécessitent de lourds
investissements. En termes de production, le secteur industriel vient en
tête avec 36,53% contre 32,68% pour les services marchands. Toutefois,
ces services créent plus de richesses. En effet, les services marchands
contribuent à 44,54% dans la richesse de l'économie (valeur
ajoutée) suivis par le secteur agricole soit 29,96%.
3.2.2.2 Commerce extérieur
Le Bénin achète des biens et services de
l'étranger (importation) et vend aussi au reste du monde (exportation).
Le tableau suivant montre que le Bénin importe plus qu'il
38
n'exporte. Ceci se traduit par la balance commerciale qui est
déficitaire.
Tableau 3.2: Commerce extérieur (en milliards de francs
CFA)
Produits
|
importation
|
Exportation
|
|
Valeur
|
%
|
Valeur
|
%
|
AGRIV
|
75.34
|
0.75
|
145.55
|
2.25
|
AVRIEI
|
2.81
|
0.03
|
299.69
|
4.64
|
ELEVC
|
2.02
|
0.02
|
0.17
|
0.00
|
SYLV
|
1.27
|
0.01
|
0.59
|
0.01
|
PECH
|
0.14
|
0.00
|
0.00
|
0.00
|
ACTEX
|
50.34
|
0.50
|
0.57
|
0.01
|
INDUS
|
2133.70
|
21.18
|
1638.12
|
25.35
|
FABRIC
|
857.02
|
8.51
|
1327.19
|
20.54
|
AUTRIND
|
4269.58
|
42.37
|
1605.38
|
24.84
|
EAU
|
285.48
|
2.83
|
0.00
|
0.00
|
CONST
|
62.09
|
0.62
|
0.27
|
0.00
|
RESTO
|
343.68
|
3.41
|
989.64
|
15.31
|
TRANS
|
1435.61
|
14.25
|
68.13
|
1.05
|
FINANC
|
231.00
|
2.29
|
29.58
|
0.46
|
ADMP
|
54.91
|
0.54
|
98.61
|
1.53
|
AUTSERV
|
271.27
|
2.69
|
258.93
|
4.01
|
TOTAL
|
10076.26
|
100.00
|
6462.41
|
100.00
|
Balance Com
|
-3613.85
|
Source :MCS 2007, calcul de l'auteur
On constate que les secteurs industriels sont ceux qui
importent le plus au Bénin avec 72,68% des dépenses d
?importations. Par contre, le secteur agricole n ?importe pratiquement pas au
Bénin (0,21% en moyenne). Quant à l ?exportation, elle est aussi
dominée par la branche industrielle avec 70,73% de l ?ensemble.
3.2.2.3 Revenu de l'État et des
ménages
Le revenu des agents provient de plusieurs sources. Les
recettes publiques dépendent essentiellement des taxes qui
représentent 80% de ces recettes (voir annexe). La TVA représente
30% suivie des impôts sur le revenu (19,56%) et des taxes sur les
importations (19,32%). La rémunération du capital versée
à l'État représente 19,42% de ses recettes. En ce qui
concerne les ménages, le tableau suivant donne ses revenus suivant les
sources.
Les ménages tirent la plus grande part de leur revenu
du travail soit en moyenne 88%. Les transferts nets reçus par les
ménages représentent 10,36% du revenu des ménages. On
retient de la MCS 2007 que le Bénin est caractérisé par un
secteur très développé qui contribue majoritairement
à la création de richesse, suivi par le secteur agricole (en
termes
39
Tableau 3.3: Revenu des ménages selon les origines (en
milliards de francs CFA)
Ménages
|
Source de revenu
|
TOTAL
|
|
Travail
|
Firmes
|
GOUV
|
RDM
|
|
MPUB
|
129.40
|
1.15
|
10.42
|
4.67
|
145.65
|
MPF
|
1.54
|
0.01
|
0.12
|
0.06
|
1.73
|
MPINF
|
196.59
|
1.75
|
15.84
|
7.10
|
221.27
|
MAGRIND
|
79.65
|
0.71
|
6.42
|
2.88
|
89.65
|
MAGRIV
|
865.74
|
7.70
|
69.74
|
31.27
|
974.45
|
MELEV
|
8.29
|
0.07
|
0.67
|
0.30
|
9.33
|
MPECH
|
17.10
|
0.15
|
1.38
|
0.62
|
19.25
|
MNAGR
|
561.37
|
6.71
|
45.22
|
20.28
|
633.58
|
MCHOM
|
176.46
|
1.57
|
14.21
|
6.37
|
198.62
|
TOTAL
|
2036.14
|
19.83
|
164.01
|
73.55
|
2293.53
|
Source :MCS 2007, calcul de l'auteur
de valeur ajoutée). La balance commerciale en 2007 est
déficitaire. Les recettes de l'État sont dominées par les
recettes fiscales (80%). Les ménages eux, tirent la majeure partie de
leur revenu de la rémunération du travail.
3.3 Calibration et bouclage du modèle
Cette section présente deux opérations importantes
à la construction d'un modèle d'équilibre
général calculable. Il s'agit de la calibration ou du calibrage
du modèle et du bouclage.
3.3.1 Calibration du modèle
La calibration consiste en la détermination des
paramètres du modèle. Certains paramètres du modèle
sont fixés et sont dits les paramètres libres. Ils sont fournis
par la littérature. Les autres sont calculés avec les
données de la MCS. Ces paramètres ne changent pas lors des
simulations. Les paramètres sont choisis ou calculés de sorte
à reproduire la situation de référence qui sert à
apprécier les résultats des différentes simulations. La
situation de référence est une reproduction par le modèle
construit des données de la MCS utilisée pour l'analyse. Ainsi,
le modèle défini doit être capable de recréer la
situation de référence. Sa complexité dépend
largement des formes fonctionnelles utilisées.
Les paramètres calibrés sont ceux des formes
fonctionnelles retenues pour modéliser le comportement des agents. Il
s'agit des coefficients des fonctions de leontief, CES, CET, les
paramètres d'échelle, etc.
3.3.2 Bouclage
« Boucler un modèle revient donc à
identifier les arguments en faveur de tel ou tel fonctionnement de
l'économie capable de traduire le plus fidèlement possible ses
réalités et ses caractéristiques et à mieux saisir
l'impact des politiques simulées, tel que rapporté par les
résultats des simulations effectuées sur la base du
modèle. »(DE (2009)).
Dans le modèle construit, le nombre de variables est
supérieur au nombre d'équations. Il importe donc
d'exogénéiser certaines variables afin d'avoir autant
d'équations indépendantes que de variables. Il ne s'agit pas
juste de lever la sous détermination mais de veiller à respecter
certaines caractéristiques de l'économie modélisée.
Les règles de bouclage influencent les signaux émis par les
agents (les prix) de sorte à rendre leurs décisions compatibles
avec la cohérence macroéconomique du modèle. En
réalité, il s'agit d'identifier les variables qui vont s'ajuster
afin qu'on obtienne l'équilibre ex post. Il existe dans la
littérature plusieurs catégories de bouclages (voir
encadré).

On rencontre dans la littérature, quatre principales
spécifications de bouclage :
- le bouclage keynésien : il donne la
possibilité de chômage dans l'économie. Ici, la demande de
travail est endogène;
- le bouclage kaldorien : on fait
l'hypothèse ici que les facteurs ne sont payés à leur
productivité marginale. L'équilibre entre l'épargne et
l'investissement passe par une redistribution des revenus influant sur le taux
d'épargne;
- le bouclage à la Johansen : ici,
l'investissement joue un rôle déterminant, la consommation ou
l'épargne s'ajuste de façon résiduelle;
- le bouclage néo classique :
l'épargne joue un rôle moteur et c'est l'investissement qui varie
pour s'ajuster ex post.
Encadré 4 :Bouclage d'un MEGC
40
L'hypothèse selon laquelle le Bénin est un
« petit pays »conduit à fixer les prix internationaux (prix
des importations et des exportations). Le taux de change nominal est
considéré comme le numéraire comme dans le modèle
de Mitik et Decaluwé (2008), de Decaluwé et al. (2010). Les
dépenses courantes du gouvernement sont exogènes et varient d'une
année au même taux que la croissance démographique
fixée à 3%. L'offre de travail
41
des ménages est exogène et varie annuellement de
3%. La balance commerciale est fixée afin d'éviter toute
augmentation de la consommation financée par un accroissement de la
dette extérieure. Ainsi, une augmentation des importations est
compensée par une variation équivalente des exportations à
travers une dépréciation du taux de change réel (Mitik et
Berthomieu (2008)). Il est également exogénéisé la
consommation incompressible des ménages de la fonction d'utilité
de type Stone Geary (LES) ainsi que la demande d'investissement public.
Après avoir présenté le modèle,
les données utilisées ainsi que les règles de bouclage,
priorité sera donnée à la présentation des
simulations réalisées et à l'analyse des résultats
obtenus.
CHAPITRE 4
ANALYSE DES RÉSULTATS DES
SIMULATIONS
42
Ce chapitre vise l'interprétation des résultats
des différentes simulations. L'objectif de ces simulations est
d'augmenter les ressources financières mobilisées
(intérieures ou extérieures) afin d'en identifier les impacts.
Trois principales simulations sont faites. La première fait
l'hypothèse d'une augmentation de 15% des ressources extérieures.
Afin de mieux cerner l'impact de cette hausse, trois situations sont
étudiées. Dans un premier temps, la ressource mobilisée
est est utilisée pour financer les investissements dans le respect de la
configuration de la MCS 2007 ; la deuxième option consiste à
financer exclusivement les investissements privés, et enfin la
dernière politique suppose le financement des investissements publics
avec les ressources mobilisées. La deuxième simulation et la
troisième envisagent des mesures fiscales : une augmentation de 20% des
taxes sur la valeur ajoutée (deuxième simulation) et une hausse
de 25% des taxes sur le revenu des ménages. Dans la suite, les analyses
seront faites en termes de variation entre la situation après le choc et
la trajectoire de référence. La trajectoire est
référence ou encore scénario de base est le comportement
de l'économie en l'absence de tout choc ou de toute modification de
politiques économiques. Pour un modèle d'équilibre
général dynamique, un certain nombre d'hypothèses sont
faites sur la situation de référence. En ce concerne notre
étude, on suppose une croissance économique égale à
celle de la population (3%). Ce qui permet de maintenir le revenu tête.
Afin de maintenir le niveau des dépenses publiques par tête, on
considère aussi qu'elles croissent dans la même proportion que la
population.
43
4.1 Impact d'une hausse des ressources
extérieures
Une augmentation des ressources extérieures dans
l'économie influe sur la plupart des grandeurs macroéconomiques
et aussi sur le bien-être des ménages. Une étude
comparée de trois possibilités d'orientation de ces ressources
est faite dans cette section. Les trois orientations étudiées
sont (i) une allocation optimale des ressources par le libre jeu du
marché (cette politique sera notée SIM1A), (ii) une augmentation
des investissements privés (SIM1B) et (iii) un accroissement des
investissements de l'Etat. Dans les trois, la totalité des ressources
mobilisées est utilisée.
Toute augmentation des investissements engendre
inéluctablement un accroissement du produit intérieur brut (PIB)
mais cet accroissement pourrait dépendre de la nature de
l'investissement (privé ou public) et des secteurs financés. Le
graphique suivant montre l'impact des trois politiques sur le PIB de
référence.
Graphique 4.1: Variation du PIB
2 4 6 8 10

1.80 1.85 1.90 1.95 2.00
SIM1A
SIM1B
SIM1C
Période
Source :Résultats des simulations
Lorsqu'on utilise les moyens mobilisés pour financer
l'économie béninoise suivant le schéma d'investissement de
l'année de base (SIM1A), l'écart à la situation de
référence est plus important que pour les deux autres politiques.
En effet, bien que toutes les courbes de ce graphique soient croissantes, on
sent une nette différence dans le temps (position relative des
différentes courbes). On note également un meilleur accroissement
du PIB si toutes les ressources mobilisées sont utilisées pour
financer les investissements privés plutôt que les investissements
publics. Ceci pourrait s'expliquer par le fait qu'en général
les entreprises privées opèrent des choix
d'investissement souvent plus efficaces que les pouvoirs publics qui ne
poursuivent pas le même objectif de profit que les premières. Mais
qu'en est-il de la production des différentes branches et de la
création de richesses?
D'abord, remarquons que la croissance du PIB
enregistrée est due essentiellement à quatre branches de
production : le secteur de la construction, la pêche, la sylviculture et
les activités extractives. Pour les trois politiques simulées, la
tendance est la même : la pêche et la sylviculture ont
enregistré une croissance assez marginale (moins de 0.3%) tandis qu'on a
une augmentation de la production du secteur de la construction de 6,85% en
moyenne et de 2,81% pour les activités extractives. On note aussi un
rattrapage du niveau de production de référence au niveau de
certains secteurs tels que l'élevage, l'eau, la santé, les autres
industries, les autres services et le secteur des transports. Le secteur de
l'élevage et celui de l'eau ont mis deux années pour rattraper
l'écart, tandis que le secteur de la santé et celui des autres
industries ont pris trois années et le secteur services et la branche
des transports ont pris respectivement quatre et sept années (voir
annexe). Ce retard de croissance constaté dans ces secteurs peut
être dû au fait que certains secteurs réagissent moins vite
aux investissements que d'autres secteurs c'est-à-dire qu'on ne remarque
l'impact d'un nouvel investissement qu'au bout d'un certain nombre
d'années. Globalement, la première année de ces
politiques, seuls quatre secteurs ont eu un accroissement de leurs produits
mais sept ans après on en compte dix sur les dix-neuf que compte
l'économie. Quant à la valeur ajoutée, le graphique
suivant donne son évolution dans les trois cas.
Graphique 4.2: Évolution de la VA
2 4 6 8 10

-0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4 0.6
SIM1A
SIM1B
SIM1C
Période
Source :Résultats des simulations
44
La première année de la mise en ?uvre des
politiques simulées, la valeur ajoutée a baissé
45
par rapport à la situation de référence
de 0,4% quelle que soit la politique cette année; mais la dynamique est
différenciée selon le choix de politique. Le rattrapage de la
valeur ajoutée de la situation de référence s'est fait
après quatre ans de mise en ?uvre de la troisième politique
(SIM1C), cinq ans pour la deuxième (SIM1B) et sept ans pour la
première. Ce qui pourrait amener à conclure que l'investissement
public permet de créer plus de richesses.
Une autre grandeur importante est le revenu des agents dont la
variation suite aux différentes politiques est consignée dans le
tableau suivant.
Tableau 4.1: Variation du revenu des agents (%)
Période
|
Firmes
|
Gouvernement
|
Ménages
|
|
SIM1A
|
SIM1B
|
SIM1C
|
SIM1A
|
SIM1B
|
SIM1C
|
SIM1A
|
SIM1B
|
SIM1C
|
1
|
1.165
|
1.165
|
1.165
|
2.088
|
2.088
|
2.088
|
1.796
|
1.796
|
1.796
|
2
|
1.308
|
1.289
|
1.252
|
2.152
|
2.141
|
2.121
|
1.810
|
1.802
|
1.786
|
3
|
1.446
|
1.407
|
1.336
|
2.213
|
2.191
|
2.152
|
1.823
|
1.807
|
1.777
|
4
|
1.577
|
1.519
|
1.415
|
2.271
|
2.239
|
2.182
|
1.836
|
1.812
|
1.769
|
5
|
1.702
|
1.625
|
1.491
|
2.327
|
2.285
|
2.211
|
1.849
|
1.816
|
1.761
|
6
|
1.822
|
1.726
|
1.562
|
2.381
|
2.328
|
2.238
|
1.861
|
1.820
|
1.754
|
7
|
1.937
|
1.822
|
1.631
|
2.432
|
2.368
|
2.264
|
1.872
|
1.824
|
1.748
|
8
|
2.047
|
1.913
|
1.696
|
2.481
|
2.407
|
2.290
|
1.884
|
1.828
|
1.743
|
9
|
2.152
|
2.000
|
1.759
|
2.527
|
2.444
|
2.314
|
1.894
|
1.831
|
1.738
|
10
|
2.252
|
2.082
|
1.818
|
2.572
|
2.479
|
2.337
|
1.905
|
1.834
|
1.733
|
Source :Résultats de nos simulations
L'augmentation des ressources pour le financement de
l'économie accroît le revenu de tous les agents économiques
en particulier le gouvernement qui enregistre une augmentation de plus de 2%
dans les trois cas. Quant aux ménages, on constate que la variation (en
%) du revenu change très peu d'une catégorie à une autre
(entre 1,7% et 1,9%). En ce qui concerne les firmes, elles connaissent un gain
de revenu supérieur dans la première situation.
Cette politique engendre une hausse du niveau
général des prix de 1,22% la première année.
Malgré le maintien de la hausse de ces ressources sur toute la
période, l'écart de prix à la situation de
référence diminue progressivement. Toutefois, la dynamique
dépend de la politique menée. En effet, la diminution de cet
écart varie assez rapidement dans les deux premières situations
que dans la troisième.
Les revenus des ménages ont connu une hausse
sensible(1,8% en moyenne) de même que l'indice des prix à la
consommation, ce qui amène à s'interroger sur la variation du
bien-être des ménages. Pour ce faire, nous recourons à la
variation équivalente pour chaque type de ménages.
46
Pour les trois politiques simulées et sur toute la
période, la variation équivalente est positive pour tous les
ménages : ce qui permet de conclure que les ménages ont eu un
gain de bien-être. Le bien-être de tous les ménages est
croissant pour les simulations SIM1A et SIM1B tandis que pour la simulation
SIM1C, le bien-être de certains ménages est décroissant.
C'est le cas des ménages inactifs, des ménages non agricoles, des
salariés du public, ceux du privé formel et ceux du secteur
informel. Or, la plupart de ces ménages sont concentrés dans les
villes. On peut donc dire que la troisième situation profitent plus aux
ménages ruraux.
Au terme de cette analyse, on retient que la première
hypothèse est vérifiée. En effet, la mobilisation
supplémentaire des ressources extérieures pour financer les
investissements accroît, sur toute la période, le PIB. Cette
hausse est plus accentuée lorsque cet investissement respecte la
structure de l'économie béninoise en 2007 (MCS 2007). Ces
politiques occasionnent une hausse du niveau général des prix de
plus de 1% sur la période. Le revenu de tous les agents augmente
relativement à la situation de référence. On remarque que
ces politiques sont assez favorables aux ménages en ce sens qu'elles
entraînent une amélioration de leur bien-être. Mais comme on
le constate la troisième politique (hausse des investissements publics)
est moins favorable aux ménages urbains que les autres politiques.
4.2 Hausse des taxes sur la valeur ajoutée
Le but de cette simulation est d'identifier l'impact d'une
augmentation des TVA sur l'économie béninoise. En effet, le
gouvernement pour augmenter ses recettes peut de façon
discrétionnaire décider d'augmenter les taxes indirectes sur les
produits et notamment les taxes sur la valeur ajoutée.
La hausse des taxes sur la valeur ajoutée engendre une
hausse de la valeur ajoutée en volume suivie d'une baisse plus
importante du prix de la valeur ajoutée sectoriel. Ce qui diminue la
valeur ajoutée en valeur et donc entraîne une baisse du produit
intérieur brut en valeur par rapport à son niveau de
référence. Cette politique stimule la demande de capital
composite dans tous les secteurs sauf dans celui de l'administration publique
où elle est restée constante sur toute la période. Comme
on s'y attend, la rémunération de ce facteur a baissé dans
toutes les branches d'activités. Sur le marché du travail, on
note une hausse de la demande du travail composite dans quatre secteurs (la
construction, les activités extractives, l'administration et la
sylviculture) mais avec une baisse sensible de la
47
rémunération de ce facteur dans tous les
secteurs sur la période.
Les taxes sur la valeur ajoutée sont des taxes sur la
consommation; elles agissent donc directement sur les consommateurs donc les
ménages. Nous allons particulièrement nous intéresser
à la variation du revenu et du bien-être de chaque
catégorie de ménages. Le tableau suivant donne la variation du
revenu des ménages suite à l'augmentation des TVA par rapport
à la situation de référence.
Tableau 4.2: Variation du revenu des ménages
après hausse des TVA (%)
Période
|
Variation du revenu des différents ménages
|
|
magrind
|
magriv
|
mchom
|
melev
|
mnagr
|
mpech
|
mpf
|
mpinf
|
mpub
|
Total
|
1
|
-0.480
|
-0.494
|
-0.367
|
-0.460
|
-0.415
|
-0.478
|
-0.307
|
-0.342
|
-0.317
|
-0.434
|
2
|
-0.471
|
-0.484
|
-0.360
|
-0.451
|
-0.406
|
-0.468
|
-0.301
|
-0.335
|
-0.311
|
-0.425
|
3
|
-0.462
|
-0.475
|
-0.353
|
-0.442
|
-0.398
|
-0.459
|
-0.296
|
-0.329
|
-0.305
|
-0.417
|
4
|
-0.453
|
-0.465
|
-0.346
|
-0.434
|
-0.390
|
-0.450
|
-0.290
|
-0.323
|
-0.299
|
-0.409
|
5
|
-0.444
|
-0.457
|
-0.340
|
-0.425
|
-0.383
|
-0.442
|
-0.285
|
-0.317
|
-0.294
|
-0.401
|
6
|
-0.436
|
-0.448
|
-0.334
|
-0.418
|
-0.376
|
-0.434
|
-0.280
|
-0.311
|
-0.288
|
-0.394
|
7
|
-0.428
|
-0.440
|
-0.328
|
-0.410
|
-0.369
|
-0.426
|
-0.275
|
-0.305
|
-0.283
|
-0.387
|
8
|
-0.421
|
-0.432
|
-0.322
|
-0.403
|
-0.362
|
-0.418
|
-0.270
|
-0.300
|
-0.278
|
-0.380
|
9
|
-0.413
|
-0.425
|
-0.316
|
-0.396
|
-0.356
|
-0.411
|
-0.266
|
-0.295
|
-0.274
|
-0.373
|
10
|
-0.406
|
-0.418
|
-0.311
|
-0.389
|
-0.350
|
-0.404
|
-0.261
|
-0.290
|
-0.269
|
-0.367
|
Source : Résultats de nos simulations
On note une baisse du revenu de tous les ménages et
ceci sur toute la période. L'impact de cette taxation est assez uniforme
pour les différents types de ménages. En effet, la variation du
revenu des ménages est presque identique pour chaque catégorie de
ménages. Cette taxe ne dépend ni du secteur l'activité ni
du milieu de résidence du ménage mais agit sur chaque
unité de bien consommée. Ce qui pousse à jeter un coup d'
?il sur la variation du bien-être des ménages.
48
Tableau 4.3: ratio Variation équivalente/Revenu (%)
Période
|
magrind
|
magriv
|
mchom
|
melev
|
mnagr
|
mpech
|
mpf
|
mpinf
|
mpub
|
1
|
-1.135
|
-1.100
|
-1.006
|
-1.102
|
-0.928
|
-0.980
|
-0.961
|
-0.984
|
-0.856
|
2
|
-1.123
|
-1.085
|
-0.991
|
-1.087
|
-0.913
|
-0.965
|
-0.947
|
-0.969
|
-0.842
|
3
|
-1.111
|
-1.070
|
-0.977
|
-1.073
|
-0.899
|
-0.951
|
-0.934
|
-0.954
|
-0.829
|
4
|
-1.100
|
-1.055
|
-0.963
|
-1.059
|
-0.885
|
-0.937
|
-0.921
|
-0.940
|
-0.816
|
5
|
-1.089
|
-1.041
|
-0.950
|
-1.046
|
-0.872
|
-0.924
|
-0.909
|
-0.927
|
-0.804
|
6
|
-1.078
|
-1.028
|
-0.937
|
-1.034
|
-0.860
|
-0.911
|
-0.897
|
-0.914
|
-0.792
|
7
|
-1.068
|
-1.015
|
-0.924
|
-1.022
|
-0.848
|
-0.899
|
-0.886
|
-0.901
|
-0.781
|
8
|
-1.059
|
-1.003
|
-0.913
|
-1.010
|
-0.836
|
-0.887
|
-0.875
|
-0.889
|
-0.771
|
9
|
-1.050
|
-0.991
|
-0.901
|
-0.999
|
-0.825
|
-0.876
|
-0.865
|
-0.878
|
-0.760
|
10
|
-1.041
|
-0.980
|
-0.891
|
-0.989
|
-0.814
|
-0.865
|
-0.855
|
-0.867
|
-0.750
|
Source :Résultats de nos simulations
Inévitablement, l'augmentation des taxes sur la
consommation (TVA) détériore le bien-être de tous les
ménages. La perte de bien-être, bien que général,
est plus accentuée au niveau des ménages agricoles, les
ménages éleveurs et les ménages inactifs. Mais on remarque
une diminution de la perte de bien-être dans le temps même si elle
est assez lente.
Quant au gouvernement, ses recettes ont
considérablement augmenté. Les recettes publiques ont connu sur
la période une croissance moyenne de plus de 6% par année. Avec
une hausse de la consommation publique assez faible sur la même
période (moins de 0,06%), le gouvernement a pu donc accroître son
épargne très fortement sur la période. En effet,
l'épargne publique a connu une hausse de plus de 30% par an par rapport
à la situation de référence. Cette politique permet donc
à l'État de dégager un surplus qui peut servir à
financer l'économie.
Eu égard à tout ce qui précède,
une augmentation des taxes sur la valeur ajoutée est défavorable
à tous les ménages, car cette mesure engendre une baisse leur
revenu et de leur bien-être. Le produit intérieur brut a
diminué suite à cette politique sur toute la période. Mais
la tendance de cette diminution laisse croire qu'à long terme,
l'économie va renouer avec la croissance en dépit du maintien de
ces taxes. Il en est d'ailleurs de même pour toutes les grandeurs. Ainsi,
à long terme, l'économie va internaliser ce choc et croître
normalement. Enfin, cette politique permet à l'État d'augmenter
considérablement son revenu et d'en épargner une bonne partie
(une hausse de plus 30% de l'épargne publique).
49
4.3 Impact d'une hausse des taxes sur le revenu des
ménages
La mobilisation des ressources intérieures par une
augmentation des taxes directes sur les ménages influence
fondamentalement les agrégats relatifs aux agents ménages et
gouvernement. Si le Bénin opte pour une telle politique, quelles en
seront les principales répercussions?
D'abord, on note un ralentissement de l'activité
économique les trois premières années de cette politique.
En effet, durant les premières années de cette mesure, le produit
intérieur brut a baissé par rapport à son niveau dans la
situation de référence. Mais dès la quatrième
année, l'économie renoue avec une croissance mitigée. La
production des biens et des services a enregistré une faible
augmentation par rapport à la situation de base (en moyenne 0,13%).
Le revenu gouvernement a évidemment augmenté
avec une croissance annuelle de près de 3%. L'État a
réduit sa consommation en volume et donc a augmenté son
épargne de plus 15% par an par rapport à la situation de
référence.
Quant aux ménages, le tableau suivant met en exergue la
variation du revenu subit suite à une augmentation des taxes
directes.
Tableau 4.4: Variation du revenu des ménages suite
à la hausse des taxes directes (%)
magrind
|
magriv
|
mchom
|
melev
|
mnagr
|
mpech
|
mpf
|
mpinf
|
mpub
|
-0.063
|
-0.07
|
-0.001
|
-0.052
|
-0.027
|
-0.061
|
0.031
|
0.013
|
0.026
|
-0.056
|
-0.063
|
0.004
|
-0.045
|
-0.021
|
-0.054
|
0.036
|
0.018
|
0.031
|
-0.049
|
-0.056
|
0.01
|
-0.039
|
-0.015
|
-0.048
|
0.04
|
0.023
|
0.036
|
-0.043
|
-0.05
|
0.015
|
-0.033
|
-0.009
|
-0.042
|
0.045
|
0.027
|
0.04
|
-0.037
|
-0.043
|
0.019
|
-0.027
|
-0.004
|
-0.036
|
0.049
|
0.032
|
0.044
|
-0.031
|
-0.037
|
0.024
|
-0.021
|
0.002
|
-0.03
|
0.053
|
0.036
|
0.048
|
-0.025
|
-0.032
|
0.028
|
-0.016
|
0.007
|
-0.024
|
0.056
|
0.04
|
0.052
|
-0.02
|
-0.026
|
0.032
|
-0.011
|
0.011
|
-0.019
|
0.06
|
0.044
|
0.055
|
-0.015
|
-0.021
|
0.036
|
-0.006
|
0.016
|
-0.014
|
0.063
|
0.048
|
0.059
|
-0.01
|
-0.016
|
0.04
|
-0.001
|
0.02
|
-0.009
|
0.066
|
0.051
|
0.062
|
Source : Résultats de nos simulations
Comme on peut constater à la lecture de ce tableau,
l'augmentation de ces taxes contrairement à une hausse des TVA n'influe
pas sur le revenu des ménages de la même façon. Si
globalement sur la période le revenu des ménages baisse
légèrement, au niveau désagrégé le constat
n'est pas le même. Les ménages salariés du public, ceux du
secteur
50
privé formel et les ménages du secteur informel
ont vu leur revenu augmenté sur toute la période en dépit
de la mesure. Cinq ans après la mise en oeuvre de cette politique, on
remarque également que les ménages non agricoles ont connu aussi
une augmentation de leur revenu. Or, la plupart de ces ménages sont
concentrés dans les grandes agglomérations; on peut dire donc que
la hausse des taxes directes sur les ménages n'a pas un impact
négatif sur le revenu des ménages urbains. Mais qu'en est-il du
bien-être des ménages? Contrairement à ce qu'on pourrait
imaginer au regard du tableau précédent, la variation de
bien-être des ménages ne suit pas forcément le signe de la
variation du revenu mais prend en compte aussi celle du prix. Le tableau
suivant donne une idée du gain ou de la perte d'utilité suite
à l'augmentation des taxes.
Tableau 4.5: Variation du bien-être des ménages
suite à la hausse des taxes directes sur les ménages (%)
magrind
|
magriv
|
mchom
|
melev
|
mnagr
|
mpech
|
mpf
|
mpinf
|
mpub
|
-1.666
|
-0.018
|
0.046
|
-0.001
|
-1.634
|
-0.005
|
-1.640
|
0.059
|
-2.608
|
-1.658
|
-0.008
|
0.056
|
0.009
|
-1.624
|
0.005
|
-1.631
|
0.069
|
-2.599
|
-1.650
|
0.002
|
0.065
|
0.018
|
-1.615
|
0.014
|
-1.622
|
0.078
|
-2.591
|
-1.643
|
0.012
|
0.074
|
0.027
|
-1.607
|
0.023
|
-1.614
|
0.088
|
-2.583
|
-1.635
|
0.021
|
0.083
|
0.036
|
-1.598
|
0.032
|
-1.606
|
0.097
|
-2.575
|
-1.628
|
0.030
|
0.092
|
0.044
|
-1.590
|
0.040
|
-1.598
|
0.105
|
-2.568
|
-1.625
|
0.033
|
0.092
|
0.046
|
-1.589
|
0.043
|
-1.598
|
0.104
|
-2.569
|
-1.615
|
0.046
|
0.108
|
0.060
|
-1.575
|
0.056
|
-1.584
|
0.121
|
-2.554
|
-1.609
|
0.054
|
0.115
|
0.067
|
-1.568
|
0.063
|
-1.577
|
0.129
|
-2.548
|
-1.604
|
0.062
|
0.122
|
0.074
|
-1.561
|
0.071
|
-1.570
|
0.136
|
-2.541
|
Source :Résultats de nos simulations
Les ménages inactifs et ceux du secteur informel ont
tiré profit de cette politique en ce sens que leur utilité a
augmenté tout au long de la période. Les ménages agricoles
« vivriers », les éleveurs et les pêcheurs ont subi en
début de période une perte de bien-être mais quelques
années après ont enregistré un gain d'utilité. Les
autres ménages ont subi sur toute la période une perte importante
de leur bien-être équivalent à plus de 1,5% de leur revenu.
Ces ménages sont ceux sur lesquels ces taxes sont
prélevées. Autrement, les ménages qui contribuent
directement à l'augmentation de cette taxe ont enregistré une
perte de leur bien-être sur toute la période. Mais ce sont les
ménages du secteur public qui ont observé la plus grande perte de
bien-être, soit une baisse de plus de 2,5% de leur revenu de
référence.
On peut conclure à partir des analyses
précédentes que cette mesure a entraîné un
ralentissement de l'activité économique les trois
premières années. Le revenu du gouvernement augmente ainsi que
son épargne. Globalement, l'augmentation des taxes sur les
51
ménages entraîne une baisse de leur revenu. Mais
de grandes disparités sont remarquées. En effet, cette politique
n'influence pas négativement le revenu des ménages urbains. On
note également un effet différencié quant à la
variation du bien-être des ménages. Ainsi, la troisième
hypothèse n'est pas vérifiée car la politique a
affecté certes la plupart des ménages urbains (ménages du
secteur public, ménages non agricoles et ménages du privé
formel) mais elle a également entrainé une baisse du
bien-être des ménages agricoles industriels qui sont
considérés comme des ruraux.
52
CONCLUSION
L'objectif de cette étude était d'identifier les
impacts d'un recours aux différentes sources de financement sur
l'économie béninoise. Pour ce faire, un modèle
d'équilibre général calculable dynamique a
été construit afin de tenir compte des interactions qui existent
au sein de l'économie et aussi pour suivre l'évolution des
différentes variables dans le temps. La MCS utilisée pour ce MEGC
prend en compte neuf catégories de ménages, dix-neuf secteurs de
production avec autant de produits. Trois principales simulations de politiques
de mobilisations des ressources ont été réalisées :
(i) augmentation des ressources extérieures pour financer les
investissements, (ii) hausse des taxes sur la valeur ajoutée et
(iii) hausse des taxes directes sur les ménages.
De nos simulations, il en ressort qu'une mobilisation
supplémentaire des ressources extérieures pour financer les
investissements accroît le PIB sur toute la période. Toutefois,
cette hausse dépend de la nature de l'investissement
réalisé. Cette mesure accroît le revenu de tous les agents
et entraîne également une amélioration du bien-être
des ménages. Mais le financement des investissements publics
accroît moins le bien-être des ménages en comparaison avec
les autres scénarii. Il importe de remarquer que cette mesure est source
d'inflation, soit un accroissement du niveau des prix d'environ 1.2%. En ce qui
concerne l'amélioration de la mobilisation des ressources
intérieures à travers une hausse de 20% des recettes liées
à la TVA, on constate une baisse de l'activité économique
par rapport à la situation de référence sur toute la
période. De plus, cette politique est défavorable à tous
les ménages, car ceux-ci enregistrent une baisse de leur revenu et de
leur bien-être. Mais le revenu du gouvernement augmente
considérablement au point où celui-ci parvient à
dégager un surplus d'épargne de plus de 30% par rapport la
situation de référence. Toutefois, on note que l'écart de
la plupart de ces grandeurs à la situation de référence
53
diminue au fil du temps. Ainsi, à long terme,
l'économie va donc internaliser ce choc et renouer avec une croissance
supérieure à celle de la situation de base. La hausse de 25% des
taxes sur le revenu des ménages a entraîné aussi un
ralentissement de l'activité économique les trois
premières années. Le revenu du gouvernement augmente ainsi que
son épargne. Contrairement à l'augmentation de la TVA, cette
politique n'agit pas sur les ménages de la même manière.
Cette politique n'influence pas négativement le revenu des
ménages urbains. Elle affecte négativement le bien-être des
ménages qui payent ces taxes.
On peut conclure sur la base de ces résultats que :
(i) l'origine des ressources mobilisées (MRE ou MRI) a des
impacts différents sur l'économie, (ii) à court
terme, les ressources extérieures sont plus favorables à la
croissance et l'amélioration du bien-être des ménages que
les ressources mobilisées à travers les politiques fiscales,
(iii) la MRE est source d'infla-tion dans l'économie,
(iv) les politiques fiscales simulées accroissent le revenu de
l'Etat et améliorent considérablement son épargne,
(v) les effets néfastes de ces politiques fiscales sur
l'économie et les ménages s'amenuisent avec le temps : à
long terme ces effets disparaîtront, (vi) les taxes directes sur
les ménages engendrent un impact qui diffère selon le type de
ménage, (vii) les taxes sur la valeur ajoutée induisent
une hausse du niveau général des prix.
Au regard des résultats obtenus et de l'importance de
la mobilisation des ressources financières pour le Bénin, nous
jugeons nécessaire de formuler quelques recommandations à savoir
que:
- en période de récession économique, il
est préférable de recourir aux capitaux étrangers du fait
de leurs impacts à court terme;
- une fois les ressources mobilisées, il importe de
choisir de façon adéquate les secteurs à financer car
l'impact sur l'économie et le bien-être des ménages en
dépend;
- en attendant de disposer d'une épargne
intérieure suffisante seule gage de souveraineté
économique et financière surtout du point de vue de l'acquisition
d'une capacité d'autofinancement, il est nécessaire
d'accroître la mobilisation des ressources extérieures mais sans
oublier leur effet inflationniste et aussi de manière à
éviter le surendettement;
- du fait des effets néfastes des différentes
taxes, l'élaboration de taxes spécifiques à chaque
catégorie de ménages et à chaque type de produit peut
s'avérer plus optimale voire réduire les inégalités
intra-ménages dans la mesure où certaines politiques fiscales ont
un impact qui diffère selon le type de ménage;
54
- les autorités doivent définir des politiques
de compensation pour les ménages qui supportent la plus grande perte de
bien-être suite à la mise en oeuvre d'une politique fiscale;
- compte tenu de la diminution des effets négatifs des
politiques fiscales dans le temps, il serait plus optimal que ces politiques
visent des objectifs de mobilisation de ressources de long terme.
Malgré les efforts de modélisation pour se
rapprocher de la réalité, nous reconnaissons que cette
étude n'est donc pas exempte de limites. Hormis les reproches habituels
adressés à l'encontre du modèle d'équilibre
général (confère Hérault (2004); Philip (2006);
Piet (2002); Le Cacheux et Touzé (2002)), cette étude
présente certaines limites qu'il importe de préciser. D'abord, la
dynamique du modèle suppose que les agents ont des anticipations myopes,
c'est-à-dire qu'ils ne révisent pas leur anticipation. Ce qui est
peu réaliste. En plus de cela, on peut aussi mettre l'accent sur le
caractère trop agrégé des ressources extérieures
dans la MCS qui permet pas de simuler des politiques plus spécifiques.
En effet, il aurait été bien de désagréger les
ressources extérieures (par exemple en APD, IDE, les emprunts sur les
marchés financiers, etc.).
Ainsi, une perspective d'amélioration de cette
étude serait d'utiliser des données plus récentes et de
chercher les impacts de chaque type de ressources extérieures sur
l'économie. De même, afin d'étudier l'impact de ces
politiques sur le niveau de pauvreté des ménages, l'association
à ce modèle d'un module de micro-simulation serait d'un apport
considérable.
I
BIBLIOGRAPHIE
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ANNEXE A
EQUATIONS ET VARIABLES DU MODÈLE
V
A.1 Équations du modèle
A.1.1 Production
1. VAj,t = íjXSTj,t
2. CIj,t = iojXSTj,t
3. VAj,t = BV A
j [âV AjLDCj,t j A + (1
- â~ A)KDC~ t j A]
|
-1
ñV A j
|
|
V A óV A
4. LDCj,t = [1-/q9îA Rj
4. ] j KDCj
Nj ,t
5. LDCj,t = B, D[>l
âL
Dl,jLDj t D]
|
-1
ñLD j
|
|
ó
6. LDl,j,t = [âLD
l,j W Cj,t LD j )óLD
W T Il,j,t ] j (BLD j
-1LDCj,t
7. KDCj,t = BKD
j [Pl â(jDKDj t
KD]
l,j
|
-1
ñKD j
|
ó
8. KDl,j,t = [âKD
l,j RCj,t KD j )óKD
RTIl,j,t ] j (BKD j -1KDCj,t
9. DIi,j,t = aiji,jCIj,t
A.1.2 Revenus et Épargne
Ménages
10. YHh,t = Y HLh,t + Y HKh,t + Y
HTRh,t
11. YHLh,t = >l AW,lL
[Wl,t >j LDl,j,t]
12. YHKh,t = >k ARK
h,k (>j Rk,j,tKDk,j,t)
13. YHTRh,t = >ag TRh,ag,t
14. YDHh,t = Y Hh,t - TDh,t -
TRgov,h,t
15. CTHh,t = Y DHh,t - SHh,t - >agng
TRagng,h,t
16. SHh,t = PIXCONçt
sh0çt + sh1h,tY DHh,t
Entreprises
17. YEf,t = Y EKf,t + YET Rf,t
18. YEKf,t = (1 - Agov - Arow)
>j Rj,tKDj,t
VI
19. YETRf,t = >ag TRf,ag,t
20.
VII
YDEf,t = Y Ef,t - TDEf,t
21. SEf,t = Y DEf,t - >ag TRag,f,t
Gouvernement
22. YG t = Y GKt + Y GTRt + TDTt +
TDETt + TPRODTt + TPRCTSt
>
23. YGKt = ëgov j
Rj,tKDj,t
24. YGTRt = >agng T Rgov,agng,t
25. TDHTt = >h TDh,t
26. TDETt = >j TDj,t
27. TPRODTt = TIWTt + TIKTt +
TIPTt
28. TIPTt = >j TIPj,t
29. TIWTt = >l,j TIWl,j,t
30. TIKTt = >k,j TIKk,j,t
31. TPRCTSt = TITt + TV ATt + TXTt +
TMTt
32. TITt = >i TIi,t
33. TMTt = >m T Mm,t
34. TXTt = >x TXx,t
35.
VIII
TVATt = >i TV Ai,t
36. TDHh,t = PIXCONçt
ttdh0h,t + ttdh1h,t YHh,t
37. TDFf,t = PIXCONçt
ttdf0f,t + ttdf1f,t Y FKf,t
38. TIWl,j,t = ttiwl,j,t WlLDl,j,t
39. TIKk,j,t = ttikk,j,t Rk,tKDk,j,t
40. TIPj,t = PPj,t XSTj,t
41. TInm,t = ttinm,t(PLnm,t +
>i PCnm,t tmrgi,nm,t)DDnm,t
42. TIm,t = ttim,t (PLm,t + >i
PCi,t tmrgi,m)DDm,t + [(1+ttmm)
PWMm, te + >i PCi,t tmrgi,m,t]IMm,t
43. TVAnm,t = ttvanm,t(PLnm,t +
>i PCi,t tmrgi,nm)DDnm,t
44. TVAm,t = ttvam,t(PLm,t +
>i PCi,t tmrgi,m)DDm + [(1+ttmm,t)
PWMm,te + >i PCm,t tmrgi,m]IMm,t
45. TMm,t = ttmm,t PW Mx,teIMm,t
46. TXx,t = ttxx,t (PEx,t + >i
PCi tmrgi,x,t)EXDx,t
47. SGt = Y Gt - >agng T
Ragng,gov,t
Reste du monde
48. YROWt = e > >j Rj,tKDj,t +
>
m PW Mm,tIMm,t + ërow agd T Rrow,agd,t
49. IX
SROWt = Y ROWt - >x PEF OB
x,t EXDx,t - %agd T Ragd,row,t
50. SROWt = -CABt
Transferts
51. TRagng,h,t = ëT R
agng,hY DHh,t
52. TRgov,h,t = PIXCONçt
tr0h + tr1hY Hh,t
53. TRag,f,t = ëT R
ag,fY DEf,t
54. TRagng,gov,t = PIXCONçt T
R0agng,gov,tpopt
55. TRagd,row,t = PIXCONçt TR0agd,rowpopt
A.1.3 Demande
56. Ci,h,tPCi,t = Cmin
i,h,tPCi,t + ãLES
i,h [CTH - >ij Cmin
ij,h,tPCij,t]
57. FBCFt = ITt - >i PCi,tV STKi,t
58. PCi,tINV PRI
i,t = ãINV PRIITPRI
i t
59. PCi,tINV P UB
i,t = ãINV PUBITPUB
i t
60. INVi,t = INVi,t P RI + INV P UB i,t
61.
X
PCi,tCGi,t = ãGOV
i Gt
62. DITi,t = Ej DIi,j,t
63. MRGNi,t = Ei,j tmrgi,ijDDij,t + Em tmrgi,mIMm,t +
Ex tmrgi,xEXDx,t
A.1.4 Offre de produits et commerce
extérieur
64. XST BxT [E QXTXSñ; Sj,i,t] ñ,T
1
j,t - j i j,i,t
65. XSj,i,t = XSTj,t j [ Pj,i,t
j
(BXT
j )1+óXT âXT j,i PTj,t ]óXS
66. XSj,x,t = BX j,x[âXT
j,x EXñX
j,x,t + (1 - âXT
j,x j,x )DSñXj,x,t]
j,x
67. XSj,nx,t = DSj,nx,t
68. EXj,x,t = [1?âX j,x PEx,t
PLx,t ]óX j,xDSj,x,t
âX j,x
69. EXDx,t= EXDO x,tpopt[etP W Xx,t
P EF OB x,t
|
]óXD x
|
|
1
70. Qm,t = BMm [âMm
IM?ñM
m,t + (1 - âM
m m )DS?ñM m
m,t ]
m ñM
71. Qnm,t = DDnm,t
72. IMm,t =
[1?âM P Dm,t
m P Mm,t ]óM m DDm,t âM m
A.1.5 Prix Production
73.
XI
PPj,t = PV Aj,tV Aj,t+PCIj,tCIj,t XSTj,t
74. PTj,t = (1 + ttprodj,t)PPj,t
75. PCIj t = ~i PCiIj
76. PVAj,t = WCj,tLDCj,t+RCj,tKDCj,t
V Aj,t
P
lWT Il,j,tLDl,j,t
77. WCj,t = LDCj,t
78. WTIl,j,t = Wj (1 + ttiwl,j,t)
79. RCk,t = ~l R KDCDk j t
80. RTIk,j,t = Rk,j (1 + ttikk,j,t)
Commerce extérieur
81. PTj,t = Ei xsTX sj,i,t
82. Px,t = PEx,tEXx,t+PLx,tDx,t XSx,t
83. Pnx,t = PLnx,t
84. PEF OB
x,t = (PEx,t + >i
PCi,ttmrgXi,x)(1 + ttdex,t)
85. PDi,t = (1 + ttici,t)(PLi,t + >ij
PCij,ttmrgij,i)
86. PMm,t = (1 + tticm,t)((1 +
ttdmm,t)etPWMm,t + >i
PCi,ttmrgi,m)
87. PCm,t = PMm,tIMm,t+PDm,tDm,t Qm,t
88. PCnm,t = PDnm,t
XII
Indice des prix
r 89. PIXGDPt = >j PV
Aj,tV AOj >j PV Aj,tV Aj,t
>
>
j PV AOj,tV AOj j PV AOj,tV Aj,t
> >
90. PIXCONt = i 7PCOij >h >h
COij,h
91. PIXINVP RI
t = ~i(PCi,t
PCOi)ãi NV PRI
92. PIXINVP UB
t = Qi( P Ci,t
P COi )ãINV PUB
i
=
93. PIXGOV (Pci,t )ryGOV
t PCOi i
A.1.6 Équilibre
94. Qi,t = Eh Ci,h,t + Gi,t + INVi,t + V ST Ki,t + DITi,t +
MRGNi,t
95. Ej LDl,j,t = LSl,t
96. Ej KDk,j,t = KSk,t
97. ITt = Eh SHh,t + E f SEf,t + SGt + SROWt
98. ITPRI t= ITt - IT PUB
t - Ei PCi,tV STKi,t
99. Ej DSj,i,t = DDi,t
100. Ej EXj,x,t = EXDx,t
XIII
A.1.7 Produit Intérieur Brut
101. GDPBP
t = >j PV Aj,tV Aj,t + TPRODTt
102. GDPMPt = GDP BP
t + TPRDCTSt
103. GDPIB
t = >l,j Wl,tLDl,j,t + >k,j
Rk,j,tKDk,j,t + TPRODTt
+ TPRDCTSt
104. GDPF D
t = >i PCi,t[>h Ci,h,t + Gi,t +
INVi,t + V STKi,t]
+ >x PEF OB
x,t EXDx,t - >m
etPWMm,tIMm,t
A.1.8 Module dynamique
105. KDk,j,t+1 = KDk,j,t(1 - äk,j) +
INDk,j,t
106. ITPtUB = PKpUB
>k pub INDk,pub,t
107. ITPtRI = PKfRI
>k,pri INDk,bus,t
[ PCi,t PRI
108. PKPRI -- 1 T7 ]ryINV
t -- AK_PRI 8 ãINV PRI i
109. PKPA _PUB NV
UB = 1 7~ [ PCiP,tUB ]ãINV
PUB
K 8 ãI g
XIV
Rk,bus,t óINV
110. INDk,bus = ök,bus[ Uk,bus,t]
k,busKDk,bus,t
111. Uk,bus,t = PKP RI
t (äk,bus + IRt) et
= PK3UUB (äk ,pub +
IRt)
Uk,pub,t
A.1.9 Autre équation
V EhT7
[PCOi]fLES(CTH
CminPCi i) - (CTHO >..
COminPCOi i)
= l li L PCi 1 i l
h - ~ij h,ij z7 h z~ h,ij z7
A.2 Glossaire des variables et des paramètres
A.2.1 Variables de volume
Ci,h,t : Consommation finale du ménage h pour le
bien i
Cmin : Consommation minimum du bien i par le
ménage h
i,h,t
CGi,j,t : Consommation publique du bien i
CIj,t : Consommation intermédiaire totale de la
branche j
DDi,t : Demande domestique du bien i produit
localement
DIi,j,t : Demande intermédiaire du bien i par la
branche j
DITi,t : Demande intermédiaire totale du bien
i
DSj,i,t : Offre de bien i de la branche j sur le
marché local
EXx,t : Quantité du produit x exportée par
la branche j
EXDx,t : Demande d'exportation mondiale du produit x
INDk,j,t : Nouvel investissement en capital de type k
par la branche j
INVi,t : Investissement en produit i
INV P RI : Investissements privés en produit i
i,t
INV P UB : Investissements publics en produit i i,t
IMm,t : Quantité du produit m importée
KDk,j,t : Demande du capital k par la branche j
KDCj,t : Demande du capital composite par la branche
j
KSk,t : Offre du capital k
XV
LDl,j,t : Demande de travail du type l
LDCj,t : Demande de travail composite par l'industrie
j
LSl,t : Offre de travail du type l
Qi,t : Quantité de bien composite
demandée
V Aj,t : Valeur ajoutée de la branche j
V STKi,t : Variation de stock du bien i
XSj,i,t : Production du produit i par l'industrie
j
XSTj,t : Production totale de la branche j
A.2.2 Prix
et : Taux de change côté à
l'incertain
IRt : Taux d'intérêt
Pj,i,t: Prix à la production du bien i par la
branche j
PCi,t : Prix à la consommation (incluant les
taxes et les marges)
PCIj,t : Indice des prix de la consommation
intermédiaire de la branche j
PDi,t : Prix domestique du produit I incluant les
taxes
PEx,t : Prix des exportations du bien x excluant les
taxes
PEF OB : Prix domestique des exportations (en monnaie
locale)du produit x
x,t
PIXCONt : Indice des prixes à la consommation
PIXGDPt : Déflateur du PIB
PIXGV Tt : Indice des prix à la consommation
gouvernementale
PIXINV PRI : Indice des prix à l'investissement
privé t
PIXINV PUB : Indice des prix à l'investissement
public t
PKP RI : Prix du nouveau capital privé
t
PKP UB : Prix du nouveau capital public
t
PLi,t : Prix domestique du produit i excluant les taxes
sur produits
PMm,t : Prix domestique des importations du
produit m (incluant les droits et les taxes)
PPj,t : Coût unitaire de la branche j, incluant
les taxes sur le capital
et le travail et excluant les taxes sur la
production
PTt : Prix de base de la production sectorielle
PV Aj,t : Prix de la valeur ajoutée du secteur
j
PWMm,t : Prix mondial du bien importé m (en
monnaie étrangère)
XVI
PWXx,t : Prix mondial des exportations du produit x (en
monnaie étrangère)
Rk,j,t : Rémunération du capital du type
k
RCj,t : Rémunération sectorielle du
capital composite
RTIk,j,t : Taux de rémunération du capital
k par la branche j (incluant les taxes)
Uk,j,t : Coût d'usage du capital k par l'industrie
j
Wl,t : Taux de salaire du travail l
WCj,t : Taux de salaire de l'industrie j pour le travail
l
WTIl,t : Taux de salaire de l'industrie j pour le type
de travail l,
incluant les taxes sur les salaires
A.2.3 Variables nominales
CABt : Balance courante des paiements
CTHh,t : Consommation totale du ménage h
Gt : Consommation publique totale
GDPBP : PIB au prix de base
t
GDPFD : PIB au prix d'acquisition (optique
dépense)
t
GDPIB : PIB, optique revenue
t
GDPMP : PIB au prix du marché
t
FBCFt : Formation brute de capital fixe
ITt : Dépenses totales d'investissement
ITPRI : Dépenses totales
d'investissement privé
t
ITPUB : Dépenses totales
d'investissement public
t
SEf,t : Épargne des firmes
SGt : Épargne publique
SHh,t : Épargne du ménage h
SROWf,t : Épargne du reste du monde
TDEf,t : Revenu fiscal de la taxation directe du revenu
des firmes
TDETt : Total du revenu fiscal de la taxation directe du
revenu des firmes
TDHh,t : Revenu fiscal de la taxation directe du revenu
du ménage h
TDHTt : Revenu total fiscal de la taxation directe du
revenu des ménages
XVII
TVAi,t : Revenu des taxes sur la valeur ajoutée
du produit i
TV ATf,t : Revenu total de la TVA
T Ii,t : Revenu des autres taxes indirectes sur le
produit i
TITt : Revenu total des autres taxes indirectes sur le
produit i
TIKk,j,t : Revenu de la taxation du capital k
utilisé par le secteur j
TIKTt : Revenu total des taxes sur le capital
utilisé
TMm,t : Revenu fiscal des tarifs sur les importations du
produit m
TMTt : Revenu fiscal total des taxes sur les
importations
TIPj,t : Revenu fiscal des Taxes sur la production de
l'industrie j
(excluant les taxes directes sur l'utilisation du capital et du
travail)
TIPTt : Revenu total des taxes sur la production
(excluant les taxes
directes sur l'utilisation du capital et du travail)
TIWl,j,t : Revenu fiscal issu des impôts sur les
salaires du travail du type l
TIWTt : Revenu fiscal des impôts sur les
salaires
T Xx,t : Revenu fiscal des taxes sur les exportations du
produit x
TXTt : Revenu total des taxes sur les exportations
TPRCTSt : Revenu total fiscal des taxes sur les produits
et des importations
TPRODt : Revenu total fiscal issu des taxes sur la
production
TRag,agjt : Transfert de l'agent agj à
l'agent ag
Y DEf,t : Revenu disponible des firmes
Y DHh,t : Revenu disponible du ménage h
Y Ef,t : Revenu des firmes
Y EKf,t : Revenu du capital des firmes
Y ETRf,t : Revenu du transfert des entreprises
Y Gt : Revenu total du gouvernement
Y GKt : Revenu public du capital
Y GTRt : Revenu du transfert du gouvernement
Y Hh,t : Revenu du ménage h
Y HKh,t : Revenu du capital du ménage h
Y HTRh,t : Revenu du transfert du ménage h
Y ROWt : Revenu du reste du monde
A.2.4 Paramètres
AK_PRI : Paramètre d'échelle (Prix du
nouveau capital privé)
AK_PUB : Paramètre d'échelle (Prix du
nouveau capital public)
aiji,j : Coefficient input output
BKD : Paramètre d'échelle (CES pour le capital
composite)
j
BLD : Paramètre d'échelle (CES pour le travail
composite)
j
BM : Paramètre d'échelle (CES pour les biens
composites)
m
BV A : Paramètre d'échelle (CES pour la
valeur ajoutée)
j
BX : Paramètre d'échelle (CET entre exportation et
vente locale)
j,x
BXT : Paramètre d'échelle (CET pour l'output
total)
j
âKD : Paramètre distributif (CES pour le capital
composite)
k,j
âLD : Paramètre distributif (CES pour le travail
composite)
l,j
âM : Paramètre distributif (CES pour les biens
composites)
m
âV A : Paramètre distributif (CES pour la
valeur ajoutée)
j
âX : paramètre distributif (CET entre exportation et
vente locale)
j,x
âXT : Paramètre distributif (CET pour l'output
total)
j
ãk,j : Taux de dépréciation du capital k
utilisé par l'industrie j
ç :Élasticité prix des transferts
ãGVT : Part du bien i dans la consommation publique
i
courante totale des biens et des services
INV PRI
ã : Part de la valeur du bien i dans les dépenses
d'investissement privé
i
INV PUB
ã : Part de la valeur du bien i dans les dépenses
d'investissement public
i
ãLES : Part marginale du bien i dans le budget de
consommation du ménage h
i
ioj : Coefficient (Leontief de la consommation
intermédiaire)
ëRK : Part du revenu du capital k reçu par
l'agentag
ag,k
ëTR : Paramètre distributif (Fonctions de
transfert)
ag,agj
ëW L : Part du revenu du travail l reçu
par le ménage h
h,l
nt : Taux de croissance de la population
ök,j : Paramètre d'échelle (Allocation de
l'investissement aux industries)
popt : Indice de population
ñKD : Paramètre d'élasticité ( CES
pour le capital composite)
j
ñLD : Paramètre d'élasticité (CES
pour le travail composite)
j
ñM : Paramètre d'élasticité (CES pour
les biens composites)
m
ñV A : Paramètre
d'élasticité pour la valeur ajoutée)
j
XVIII
ñX : paramètre
d'élasticité (CET entre exportation et vente locale)
j,x
ñXT : paramètre
d'élasticité (CET pour l'output total)
j
óINV : Élasticité de la demande
d'investissement privé relative au q de Tobin
j
óKD : Élasticité de substitution
(CES pour le capital composite)
j
óLD : Élasticité de substitution
(CES pour le travail composite)
j
m óM
: Élasticité de substitution (CES pour les biens
composites)
XIX
óV A : Élasticité de
substitution (CES pour la valeur ajoutée)
j
le produit x
óX : Élasticité de
transformation (CET entre exportation et vente locale)
j,x
óXD : Élasticité-prix de la
demande d'exportation du reste du monde pour
x
óXT j
: Élasticité de transformation (CET our
l'out ut total)
p p
sh0h,t : Epargne incompressible du ménage h
sh1h : Pente (épargne du ménage h)
tmrgi,ij : Taux de marge i appliqué au produit
ij
tr0h,t : Transfert incompressible (du ménage h au
gouvernement)
tr1h,t : Taux marginal du transfert du ménage h
au gouvernement
ttde0f,t : Taxe incompressible sur le revenu des
firmes
ttde1f,t : taux de taxe marginal sur le revenu des
firmes
ttdh0h,t : Taxe incompressible sur le revenu du
ménage h ttdh1h,t : Taux de taxation marginale sur le revenu du
ménage h
ttvai,t : Taux de taxe sur la valeur ajoutée du
produit i
ttii,t : Taux des autres taxes indirectes sur le produit
i
ttikk,j,t : taux des taxes sur l'utilisation du capital
k
ttmm,t : Taux de taxes et droits sur les importations
ttipj,t : Taux de taxation sur la production
industrielle
ttiwl,j,t : Taux de taxe sur le travail du type l
ttixx,t : Taux de taxe sur les exportations du produit
x
íj : Coefficient (Leontief la valeur
ajoutée)
XX
A.2.5 Abréviations des catégories de ménages
et des branches d'activité
Catégories de ménages
mpub : Salariés du secteur public
mpf : Salariés du secteur privé formel
mpinf : Ménages du secteur privé informel
magriv : Agriculteurs des produits vivriers
magrind : Agriculteurs des produits destinés à
l'exportation
melev : Eleveurs
mpech : Pêcheurs
mnagr : Indépendants et employeurs non agricoles
mchom : les chômeurs
Branches d'activité
AGRIV : Agriculture vivrière
AGRIND : Agriculture d'exportation/industrielle
ELEVC : Elevage et chasse
SYLV : Sylviculture, expl. forestiere, services annexe
PECH : Pêche
ACTEX : Activités extractives
INDUS : Industries agroalimentaires
FABRIC : Fabrication des textiles,habillement et travail du
cuir
AUTRIND : Autres activites industrielles
EAU : Electricité, gaz et eau
CONST : Construction
COM : Commerce
RESTO : Activités d'hébergement et de
restauration
TRANS : Transports et communications
FINANC : Activités financières
ADMP : Activités d'administration publique
EDUC : Education
SANTE : Activités de santé et action sociale
AUTSERV : Autres services
ANNEXE B
QUELQUES RÉSULTATS DES SIMULATIONS
XXI
B.1 Résultats de la hausse des ressources
extérieures
Tableau B.1: Variation de la production par secteur, en milliards
de FCFA, (SIM1A))
Branches
|
Période
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
agriv
|
-3.127
|
-3.117
|
-3.108
|
-3.1
|
-3.09
|
-3.09
|
-3.082
|
-3.08
|
-3.077
|
-3.076
|
agrind
|
-1.549
|
-1.562
|
-1.575
|
-1.59
|
-1.6
|
-1.62
|
-1.635
|
-1.65
|
-1.668
|
-1.686
|
elevc
|
-0.034
|
0.0069
|
0.049
|
0.091
|
0.134
|
0.178
|
0.222
|
0.268
|
0.3137
|
0.361
|
sylv
|
0.2312
|
0.2841
|
0.338
|
0.393
|
0.449
|
0.506
|
0.563
|
0.623
|
0.6828
|
0.744
|
pech
|
0.0847
|
0.0947
|
0.105
|
0.115
|
0.126
|
0.137
|
0.148
|
0.159
|
0.1709
|
0.183
|
actex
|
0.4797
|
0.511
|
0.543
|
0.576
|
0.609
|
0.643
|
0.678
|
0.713
|
0.7493
|
0.786
|
indus
|
-7.669
|
-7.727
|
-7.79
|
-7.86
|
-7.93
|
-8
|
-8.082
|
-8.17
|
-8.254
|
-8.348
|
fabric
|
-4.333
|
-4.365
|
-4.398
|
-4.43
|
-4.47
|
-4.5
|
-4.541
|
-4.58
|
-4.619
|
-4.661
|
autrind
|
-1.266
|
-0.707
|
-0.14
|
0.435
|
1.019
|
1.612
|
2.215
|
2.827
|
3.4503
|
4.084
|
eau
|
-0.231
|
-0.049
|
0.137
|
0.326
|
0.519
|
0.715
|
0.915
|
1.12
|
1.3278
|
1.54
|
const
|
28.432
|
29.863
|
31.32
|
32.82
|
34.35
|
35.91
|
37.51
|
39.15
|
40.83
|
42.55
|
com
|
-3.358
|
-3.201
|
-3.042
|
-2.88
|
-2.72
|
-2.56
|
-2.391
|
-2.22
|
-2.055
|
-1.884
|
resto
|
-2.514
|
-2.439
|
-2.365
|
-2.29
|
-2.22
|
-2.14
|
-2.069
|
-2
|
-1.922
|
-1.849
|
trans
|
-2.163
|
-1.773
|
-1.379
|
-0.98
|
-0.58
|
-0.17
|
0.247
|
0.668
|
1.0958
|
1.53
|
financ
|
-0.571
|
-0.507
|
-0.442
|
-0.38
|
-0.31
|
-0.24
|
-0.175
|
-0.11
|
-0.035
|
0.037
|
admp
|
-3.292
|
-3.394
|
-3.5
|
-3.61
|
-3.72
|
-3.84
|
-3.958
|
-4.08
|
-4.209
|
-4.34
|
educ
|
-0.558
|
-0.569
|
-0.581
|
-0.59
|
-0.61
|
-0.62
|
-0.632
|
-0.65
|
-0.661
|
-0.676
|
sante
|
-0.023
|
-0.011
|
0.000
|
0.011
|
0.023
|
0.035
|
0.047
|
0.059
|
0.0718
|
0.085
|
autrserv
|
-0.292
|
-0.182
|
-0.07
|
0.043
|
0.158
|
0.274
|
0.392
|
0.511
|
0.6329
|
0.756
|
Source :Résultats de nos simulations
XXII
Tableau B.2: Variation de la production, en milliards de FCFA,
(SIM1B)
Branches
|
Période
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
agriv
|
-3.13
|
-3.15
|
-3.173
|
-3.2
|
-3.23
|
-3.263
|
-3.299
|
-3.338
|
-3.379
|
-3.424
|
agrind
|
-1.55
|
-1.57
|
-1.593
|
-1.62
|
-1.642
|
-1.668
|
-1.695
|
-1.724
|
-1.754
|
-1.785
|
elevc
|
-0.03
|
-0
|
0.025
|
0.054
|
0.0837
|
0.113
|
0.143
|
0.173
|
0.203
|
0.233
|
sylv
|
0.231
|
0.274
|
0.317
|
0.361
|
0.4044
|
0.449
|
0.494
|
0.539
|
0.5848
|
0.631
|
pech
|
0.085
|
0.092
|
0.099
|
0.106
|
0.1131
|
0.12
|
0.128
|
0.135
|
0.1427
|
0.15
|
actex
|
0.48
|
0.508
|
0.537
|
0.567
|
0.5969
|
0.627
|
0.659
|
0.69
|
0.7227
|
0.756
|
indus
|
-7.67
|
-7.77
|
-7.879
|
-7.99
|
-8.116
|
-8.245
|
-8.38
|
-8.523
|
-8.673
|
-8.83
|
fabric
|
-4.33
|
-4.39
|
-4.45
|
-4.51
|
-4.577
|
-4.645
|
-4.716
|
-4.79
|
-4.867
|
-4.947
|
autrind
|
-1.27
|
-0.83
|
-0.387
|
0.055
|
0.4983
|
0.944
|
1.392
|
1.843
|
2.2968
|
2.755
|
eau
|
-0.23
|
-0.1
|
0.038
|
0.174
|
0.3108
|
0.449
|
0.588
|
0.729
|
0.8716
|
1.015
|
const
|
28.43
|
29.79
|
31.17
|
32.57
|
34.011
|
35.48
|
36.98
|
38.51
|
40.082
|
41.69
|
com
|
-3.36
|
-3.26
|
-3.16
|
-3.06
|
-2.97
|
-2.878
|
-2.787
|
-2.698
|
-2.611
|
-2.525
|
resto
|
-2.51
|
-2.48
|
-2.449
|
-2.42
|
-2.393
|
-2.369
|
-2.346
|
-2.326
|
-2.307
|
-2.291
|
trans
|
-2.16
|
-1.88
|
-1.595
|
-1.31
|
-1.031
|
-0.749
|
-0.468
|
-0.187
|
0.0945
|
0.377
|
financ
|
-0.57
|
-0.52
|
-0.476
|
-0.43
|
-0.381
|
-0.334
|
-0.287
|
-0.24
|
-0.193
|
-0.146
|
admp
|
-3.29
|
-3.03
|
-2.753
|
-2.46
|
-2.155
|
-1.834
|
-1.499
|
-1.15
|
-0.786
|
-0.409
|
educ
|
-0.56
|
-0.57
|
-0.573
|
-0.58
|
-0.589
|
-0.597
|
-0.605
|
-0.614
|
-0.624
|
-0.633
|
sante
|
-0.02
|
-0.01
|
-0.006
|
0.002
|
0.0101
|
0.018
|
0.027
|
0.035
|
0.0432
|
0.052
|
autrserv
|
-0.29
|
-0.2
|
-0.104
|
-0.01
|
0.0866
|
0.183
|
0.279
|
0.377
|
0.4749
|
0.574
|
Source :Résultats de nos simulations
XXIII
Tableau B.3: Variation de la production par secteur, en milliards
de FCFA, (SIM1C))
Branches
|
Période
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
agriv
|
-3.13
|
-3.21
|
-3.292
|
-3.38
|
-3.464
|
-3.553
|
-3.645
|
-3.738
|
-3.834
|
-3.932
|
agrind
|
-1.55
|
-1.59
|
-1.626
|
-1.67
|
-1.708
|
-1.75
|
-1.793
|
-1.838
|
-1.884
|
-1.931
|
elevc
|
-0.03
|
-0.03
|
-0.019
|
-0.01
|
-0.002
|
0.007
|
0.016
|
0.026
|
0.036
|
0.047
|
sylv
|
0.231
|
0.255
|
0.279
|
0.303
|
0.3285
|
0.354
|
0.381
|
0.408
|
0.4359
|
0.464
|
pech
|
0.085
|
0.086
|
0.088
|
0.089
|
0.0914
|
0.093
|
0.096
|
0.098
|
0.1007
|
0.103
|
actex
|
0.48
|
0.503
|
0.527
|
0.551
|
0.5761
|
0.602
|
0.628
|
0.654
|
0.6817
|
0.71
|
indus
|
-7.67
|
-7.85
|
-8.043
|
-8.24
|
-8.439
|
-8.646
|
-8.859
|
-9.078
|
-9.304
|
-9.537
|
fabric
|
-4.33
|
-4.44
|
-4.544
|
-4.65
|
-4.766
|
-4.881
|
-4.998
|
-5.119
|
-5.243
|
-5.37
|
autrind
|
-1.27
|
-1.05
|
-0.839
|
-0.62
|
-0.396
|
-0.169
|
0.063
|
0.3
|
0.5408
|
0.787
|
eau
|
-0.23
|
-0.19
|
-0.143
|
-0.09
|
-0.043
|
0.011
|
0.067
|
0.126
|
0.1881
|
0.252
|
const
|
28.43
|
29.64
|
30.87
|
32.13
|
33.425
|
34.75
|
36.1
|
37.49
|
38.912
|
40.37
|
com
|
-3.36
|
-3.37
|
-3.377
|
-3.39
|
-3.4
|
-3.412
|
-3.425
|
-3.439
|
-3.454
|
-3.47
|
resto
|
-2.51
|
-2.56
|
-2.604
|
-2.65
|
-2.696
|
-2.742
|
-2.79
|
-2.839
|
-2.888
|
-2.939
|
trans
|
-2.16
|
-2.08
|
-1.989
|
-1.9
|
-1.807
|
-1.713
|
-1.618
|
-1.52
|
-1.42
|
-1.318
|
financ
|
-0.57
|
-0.55
|
-0.537
|
-0.52
|
-0.504
|
-0.487
|
-0.47
|
-0.452
|
-0.435
|
-0.418
|
admp
|
-3.29
|
-2.34
|
-1.396
|
-0.46
|
0.4825
|
1.418
|
2.353
|
3.288
|
4.2246
|
5.163
|
educ
|
-0.56
|
-0.56
|
-0.558
|
-0.56
|
-0.56
|
-0.562
|
-0.564
|
-0.567
|
-0.57
|
-0.574
|
sante
|
-0.02
|
-0.02
|
-0.018
|
-0.02
|
-0.012
|
-0.009
|
-0.006
|
-0.003
|
-2E-04
|
0.003
|
autrserv
|
-0.29
|
-0.23
|
-0.166
|
-0.1
|
-0.037
|
0.029
|
0.095
|
0.162
|
0.2297
|
0.299
|
Source :Résultats de nos simulations
Tableau B.4: Variation de l'épargne des agents, en
milliards de FCFA)
Période
|
SIM1A
|
SIM1B
|
SIM1C
|
Firmes
|
Gouv
|
Ménages
|
Firmes
|
Gouv
|
Ménages
|
Firmes
|
Gouv
|
Ménages
|
1
|
1.476
|
10.97
|
1.798
|
1.4765
|
10.97
|
1.798
|
1.476
|
10.973
|
1.798
|
2
|
1.708
|
11.74
|
1.866
|
1.6831
|
11.67
|
1.857
|
3.007
|
16.481
|
2.243
|
3
|
1.944
|
12.52
|
1.936
|
1.8922
|
12.37
|
1.917
|
1.635
|
11.529
|
1.839
|
4
|
2.184
|
13.32
|
2.008
|
2.1041
|
13.09
|
1.979
|
1.796
|
12.097
|
1.883
|
5
|
2.428
|
14.13
|
2.082
|
2.3189
|
13.82
|
2.042
|
1.96
|
12.678
|
1.928
|
6
|
2.678
|
14.96
|
2.158
|
2.5368
|
14.56
|
2.107
|
2.126
|
13.274
|
1.975
|
7
|
2.932
|
15.82
|
2.236
|
2.7579
|
15.32
|
2.174
|
2.296
|
13.884
|
2.024
|
8
|
3.191
|
16.69
|
2.317
|
2.9825
|
16.1
|
2.242
|
2.468
|
14.509
|
2.076
|
9
|
3.455
|
17.58
|
2.399
|
3.2107
|
16.89
|
2.313
|
2.644
|
15.15
|
2.129
|
10
|
3.725
|
18.49
|
2.484
|
3.4427
|
17.69
|
2.385
|
2.824
|
15.807
|
2.185
|
Source :Résultats de nos simulations
XXIV
B.2 Résultats de la hausse des taxes de TVA
Tableau B.5: Variation de la production, en milliards
(SIM2))
Secteurs
|
Période
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
actex
|
0.24
|
0.258
|
0.275
|
0.294
|
0.312
|
0.331
|
0.35
|
0.37
|
0.39
|
0.411
|
admp
|
0.289
|
0.295
|
0.301
|
0.307
|
0.313
|
0.319
|
0.325
|
0.332
|
0.339
|
0.346
|
agrind
|
-0.642
|
-0.64
|
-0.638
|
-0.636
|
-0.634
|
-0.632
|
-0.63
|
-0.628
|
-0.627
|
-0.625
|
agriv
|
-2.067
|
-2.065
|
-2.063
|
-2.062
|
-2.062
|
-2.062
|
-2.064
|
-2.066
|
-2.069
|
-2.073
|
autrind
|
-1.104
|
-0.78
|
-0.452
|
-0.118
|
0.221
|
0.566
|
0.917
|
1.274
|
1.637
|
2.007
|
autrserv
|
-1.93
|
-1.917
|
-1.904
|
-1.892
|
-1.881
|
-1.87
|
-1.86
|
-1.85
|
-1.842
|
-1.833
|
com
|
-2.002
|
-1.905
|
-1.808
|
-1.71
|
-1.61
|
-1.509
|
-1.407
|
-1.303
|
-1.198
|
-1.092
|
const
|
17.621
|
18.495
|
19.389
|
20.304
|
21.242
|
22.202
|
23.185
|
24.193
|
25.225
|
26.284
|
eau
|
0.002
|
0.127
|
0.253
|
0.382
|
0.512
|
0.645
|
0.78
|
0.918
|
1.057
|
1.2
|
educ
|
-0.137
|
-0.138
|
-0.139
|
-0.139
|
-0.14
|
-0.141
|
-0.143
|
-0.144
|
-0.145
|
-0.147
|
elevc
|
-0.276
|
-0.258
|
-0.24
|
-0.222
|
-0.203
|
-0.185
|
-0.166
|
-0.146
|
-0.127
|
-0.107
|
fabric
|
-2.109
|
-2.109
|
-2.11
|
-2.11
|
-2.11
|
-2.11
|
-2.111
|
-2.112
|
-2.113
|
-2.115
|
financ
|
-0.609
|
-0.579
|
-0.549
|
-0.518
|
-0.488
|
-0.456
|
-0.424
|
-0.392
|
-0.36
|
-0.326
|
indus
|
-4.569
|
-4.601
|
-4.635
|
-4.672
|
-4.711
|
-4.753
|
-4.796
|
-4.843
|
-4.892
|
-4.943
|
pech
|
-0.168
|
-0.169
|
-0.17
|
-0.17
|
-0.171
|
-0.172
|
-0.173
|
-0.174
|
-0.175
|
-0.176
|
resto
|
-0.751
|
-0.673
|
-0.595
|
-0.517
|
-0.438
|
-0.359
|
-0.279
|
-0.198
|
-0.117
|
-0.035
|
sante
|
-0.375
|
-0.379
|
-0.383
|
-0.388
|
-0.392
|
-0.397
|
-0.402
|
-0.408
|
-0.413
|
-0.419
|
sylv
|
0.002
|
0.03
|
0.059
|
0.088
|
0.117
|
0.147
|
0.178
|
0.209
|
0.241
|
0.273
|
trans
|
-2.705
|
-2.529
|
-2.35
|
-2.17
|
-1.986
|
-1.8
|
-1.611
|
-1.419
|
-1.224
|
-1.027
|
Source :Résultats de nos simulations
XXV
Tableau B.6: Variation du prix de la valeur ajoutée)
Secteurs
|
Période
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
actex
|
-0.004
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
admp
|
0.000
|
0.000
|
0.000
|
0.000
|
0.000
|
0.000
|
0.000
|
0.000
|
0.000
|
0.000
|
agrind
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
agriv
|
-0.005
|
-0.005
|
-0.005
|
-0.005
|
-0.005
|
-0.005
|
-0.005
|
-0.005
|
-0.005
|
-0.005
|
autrind
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
autrserv
|
-0.005
|
-0.005
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
com
|
-0.002
|
-0.002
|
-0.002
|
-0.002
|
-0.002
|
-0.002
|
-0.002
|
-0.002
|
-0.002
|
-0.002
|
const
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.002
|
-0.002
|
-0.002
|
-0.002
|
-0.002
|
-0.002
|
-0.002
|
eau
|
0.000
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
educ
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
elevc
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
fabric
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.002
|
-0.002
|
-0.002
|
-0.002
|
-0.002
|
-0.002
|
-0.002
|
-0.002
|
financ
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
indus
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
pech
|
-0.005
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
resto
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
sante
|
-0.005
|
-0.005
|
-0.005
|
-0.005
|
-0.005
|
-0.005
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
-0.004
|
sylv
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
-0.003
|
trans
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
-0.001
|
Source :Résultats de nos simulations
Tableau B.7: Evolution de l'épargne et de la consommation
finale (en milliards de FCFA))
Période
|
Epargne
|
Consommation finale
|
Firmes
|
Gouv
|
Ménages
|
Gouv
|
Ménages
|
1
|
-0.723
|
36.093
|
-0.424
|
0.198
|
-20.527
|
2
|
-0.634
|
37.445
|
-0.428
|
0.203
|
-20.785
|
3
|
-0.544
|
38.835
|
-0.432
|
0.208
|
-21.055
|
4
|
-0.453
|
40.262
|
-0.436
|
0.212
|
-21.337
|
5
|
-0.361
|
41.729
|
-0.441
|
0.217
|
-21.632
|
6
|
-0.267
|
43.237
|
-0.446
|
0.222
|
-21.939
|
7
|
-0.171
|
44.786
|
-0.451
|
0.227
|
-22.259
|
8
|
-0.075
|
46.379
|
-0.456
|
0.232
|
-22.593
|
9
|
0.024
|
48.016
|
-0.462
|
0.237
|
-22.941
|
10
|
0.124
|
49.699
|
-0.467
|
0.242
|
-23.303
|
Source :Résultats de nos simulations
XXVI
B.3 Résultats de hausse des taxes sur le revenu des
ménages
Tableau B.8: Variation de la production par secteur (en
milliards de FCFA))
Secteurs
|
Période
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
actex
|
0.159
|
0.171
|
0.182
|
0.194
|
0.206
|
0.218
|
0.231
|
0.244
|
0.257
|
0.271
|
admp
|
-0.055
|
-0.06
|
-0.065
|
-0.071
|
-0.076
|
-0.082
|
-0.087
|
-0.093
|
-0.099
|
-0.105
|
agrind
|
-0.175
|
-0.166
|
-0.156
|
-0.146
|
-0.136
|
-0.126
|
-0.115
|
-0.105
|
-0.094
|
-0.083
|
agriv
|
-2.106
|
-2.131
|
-2.157
|
-2.183
|
-2.211
|
-2.24
|
-2.27
|
-2.301
|
-2.334
|
-2.368
|
autrind
|
1.838
|
2.149
|
2.465
|
2.786
|
3.112
|
3.444
|
3.783
|
4.127
|
4.478
|
4.836
|
autrserv
|
-1.451
|
-1.449
|
-1.447
|
-1.446
|
-1.445
|
-1.445
|
-1.446
|
-1.447
|
-1.449
|
-1.451
|
com
|
-0.47
|
-0.377
|
-0.282
|
-0.186
|
-0.088
|
0.011
|
0.112
|
0.214
|
0.318
|
0.425
|
const
|
11.161
|
11.716
|
12.284
|
12.866
|
13.462
|
14.072
|
14.698
|
15.339
|
15.997
|
16.671
|
eau
|
0.069
|
0.153
|
0.238
|
0.324
|
0.412
|
0.501
|
0.592
|
0.685
|
0.779
|
0.875
|
educ
|
-0.288
|
-0.295
|
-0.302
|
-0.309
|
-0.316
|
-0.324
|
-0.332
|
-0.34
|
-0.348
|
-0.357
|
elevc
|
-0.63
|
-0.633
|
-0.637
|
-0.64
|
-0.644
|
-0.648
|
-0.652
|
-0.656
|
-0.661
|
-0.666
|
fabric
|
-0.105
|
-0.06
|
-0.015
|
0.031
|
0.078
|
0.126
|
0.175
|
0.225
|
0.277
|
0.329
|
financ
|
-0.802
|
-0.801
|
-0.799
|
-0.797
|
-0.795
|
-0.793
|
-0.791
|
-0.789
|
-0.787
|
-0.785
|
indus
|
-2.471
|
-2.483
|
-2.496
|
-2.509
|
-2.524
|
-2.539
|
-2.555
|
-2.572
|
-2.59
|
-2.609
|
pech
|
-0.313
|
-0.319
|
-0.326
|
-0.333
|
-0.34
|
-0.348
|
-0.356
|
-0.364
|
-0.372
|
-0.381
|
resto
|
-0.49
|
-0.445
|
-0.399
|
-0.352
|
-0.305
|
-0.258
|
-0.21
|
-0.161
|
-0.112
|
-0.062
|
sante
|
-0.195
|
-0.197
|
-0.198
|
-0.199
|
-0.2
|
-0.202
|
-0.204
|
-0.205
|
-0.207
|
-0.209
|
sylv
|
-0.258
|
-0.248
|
-0.238
|
-0.227
|
-0.217
|
-0.207
|
-0.196
|
-0.185
|
-0.174
|
-0.163
|
trans
|
-1.696
|
-1.586
|
-1.473
|
-1.359
|
-1.243
|
-1.124
|
-1.004
|
-0.881
|
-0.756
|
-0.629
|
Source :Résultats de nos simulations
XXVII
Tableau B.9: Variation des taxes directes sur les
ménages et de l'épargne des agents (en milliards de FCFA))
Période
|
Taxes directes sur les ménages
|
Epargne
|
magrind
|
mnagr
|
mpf
|
mpub
|
Firmes
|
Gouv
|
Ménages
|
1
|
1.58309
|
11.1781
|
0.03077
|
4.07338
|
-0.0035
|
17.70959
|
-1.02643
|
2
|
1.63115
|
11.517
|
0.0317
|
4.19658
|
0.06886
|
18.41052
|
-1.05088
|
3
|
1.68065
|
11.866
|
0.03266
|
4.32346
|
0.14245
|
19.13035
|
-1.07615
|
4
|
1.73162
|
12.2254
|
0.03364
|
4.45413
|
0.21734
|
19.86967
|
-1.10226
|
5
|
1.78411
|
12.5956
|
0.03466
|
4.5887
|
0.29359
|
20.62909
|
-1.12924
|
6
|
1.83817
|
12.9768
|
0.03571
|
4.7273
|
0.37123
|
21.40925
|
-1.1571
|
7
|
1.89385
|
13.3695
|
0.03679
|
4.87004
|
0.45034
|
22.21078
|
-1.18588
|
8
|
1.95119
|
13.7739
|
0.0379
|
5.01706
|
0.53095
|
23.03436
|
-1.21559
|
9
|
2.01024
|
14.1903
|
0.03904
|
5.16847
|
0.61313
|
23.88068
|
-1.24628
|
10
|
2.07106
|
14.6192
|
0.04022
|
5.3244
|
0.69695
|
24.75042
|
-1.27795
|
Source :Résultats de nos simulations
XXVIII
TABLE DES MATIÈRES
Avant propos i
Liste des tableaux iv
Liste des graphiques v
Introduction 1
1 Cadre analytique 4
1.1 Problématique 4
1.2 Objectifs et hypothèses de recherche 6
1.3 Revue de la littérature 6
2 Mobilisation des ressources au Bénin
17
2.1 État des lieux de la MRI 17
2.2 Point sur la MRE au Bénin 25
3 Présentation du modèle et de la MCS
29
3.1 Modèle 29
3.2 Présentation de l'économie béninoise
à travers la MCS 35
3.3 Calibration et bouclage du modèle 39
4 Analyse des résultats des simulations
42
4.1 Impact d'une hausse des ressources extérieures
43
4.2 Hausse des taxes sur la valeur ajoutée 46
XXIX
4.3 Impact d'une hausse des taxes sur le revenu des
ménages 49
Conclusion 52
Bibliographie I
A Equations et variables du modèle
V
A.1 Équations du modèle V
A.2 Glossaire des variables et des paramètres XIV
B Quelques résultats des simulations
XXI
B.1 Résultats de la hausse des ressources
extérieures XXI
B.2 Résultats de la hausse des taxes de TVA XXIV
B.3 Résultats de hausse des taxes sur le revenu des
ménages XXVI
Table des matières XXVIII