CONCLUSION GENERALE
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Le thème qui fait l'objet de la présente
recherche n'est donc pas un bilan clos des impacts liés à
l'exploitation des ressources naturelles sur l'environnement encore moins un
catalogue de solutions prétentieuses. Il est le produit d'une recherche
soulevant des questions et apportant quelques débuts de réponses
au problème de l'environnement.
A partir de l'aire géographique de l'UEMOA, cette
recherche évaluera la situation environnementale, analysera les
mécanismes d'accélération de la dégradation de
l'écosystème et appréciera les diverses propositions de
solutions liées à la question. L'analyse de l'impact de
l'exploitation des ressources naturelles sur l'environnement des pays de la
zone UEMOA révèle une situation doublement préoccupante :
d'une part l'impact sur l'environnement physique et d'autre part l'impact sur
l'environnement humain. Les coûts environnementaux liés à
cette exploitation sont inestimables au vu de la dégradation très
accentuée de l'environnement physique et humain. Ce genre d'exploitation
effrénée et sans aucune considération pour l'environnement
expose davantage les régions concernées au grave risque de
récoltes déficitaires mettant à rude épreuve la
survie des populations. Il contribue également à la baisse de la
productivité agricole et à l'amenuisement des ressources
naturelles. Il est de toute évidence que le développement
socio-économique durable du continent ne pourra se faire si la base des
ressources naturelles s'appauvrit. L'exploitation des ressources naturelles
entraînant une raréfaction des sols ne constitue pas seulement un
danger pour la nourriture des populations ; elle l'est également pour
leur milieu de vie.
Le processus de développement des pays de l'UEMOA en
général et du Togo en particulier avec l'exploitation locale des
sites de Hahotoé ne peut que se ralentir lorsque les ressources
naturelles sont dégradées par l'érosion des sols, la
déforestation, ...
Avec la dégradation incessante de l'environnement, une
grande partie de la population africaine éprouve de plus en plus de
difficultés à satisfaire ses besoins essentiels en nourriture, en
logement et en eau potable. Le problème environnemental le plus grave
des régions soumises à la présente étude est
l'érosion et la dégradation à long terme des terres
arables.
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Il n'y a pas de solution à la crise de l'environnement
inhérente à l'exploitation destructrice qui en est faite, si l'on
ne change pas de façon radicale de système économique. Car
en aliénant la terre, l'Homme finit par procéder à son
autodestruction dont les conséquences sont misère,
paupérisation du cadre de vie. Ainsi à force d'exploiter les
ressources sans une reconstitution appropriée des sols, l'Homme finit
par détruire l'humanité tout entière.
La solution à cette crise résiderait dans la
recherche et la mise en pratique d'une politique nouvelle, celle d'un refus
d'entraîner systématiquement la terre au suicide aux dépens
du profit, du gain. Il faudrait concevoir une autre forme de
développement, celle qui a essentiellement pour but de protéger
et non de détruire la nature. Cette nouvelle forme de
développement devra se traduire par une nouvelle politique de gestion
des ressources naturelles issues du sol et des sous-sols et une nouvelle
politique de l'aménagement du territoire qui devra prendre en compte et
considérer l'Homme dans toutes ses dimensions voire toutes les
composantes de l'écosystème. Il devra être possible de
sauvegarder l'environnement sans pouvoir freiner la croissance
économique en procédant à une nouvelle
réorientation, d'où l'élaboration d'un «plan de la
nature» sous forme d'un programme d'action pluriannuel des pays de l'UEMOA
en général et du site de Hahotoé en particulier. Ce
programme d'action devra mettre en place des perspectives d'utilisation des
ressources de l'environnement, des mesures de sauvegarde et
d'amélioration à apporter. A ce programme d'action devront
être associés des bilans à caractère prospectif en
vue d'une évaluation à long terme de l'évolution des
besoins et ressources.
Une étude d'impact tant écologique
qu'économique devra être considérée avant toute
entreprise d'exploitation des ressources afin de voir si telle recherche est
utile à l'Homme et doit être poursuivie. De cette manière,
il serait possible d'annihiler toute exploitation qui paupériserait
l'Homme dans son cadre de vie. Ainsi on aurait atteint le principe 1 de la
Déclaration de Stockholm qui s'exprime en ces termes :
«l'Homme a un droit fondamental à la liberté,
..., à des conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont
la qualité lui permet de vivre dans la dignité et le
bien-être. Il a le devoir solennel de protéger et améliorer
l'environnement pour les générations présentes et
futures». Ce principe a été consolidé
par la Déclaration de Rio de Janeiro en ces mots : «
les êtres humains sont au centre des préoccupations
relatives au développement durable. Il ont droit à une vie saine
et productive avec la nature.»
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