ANNEE UNIVERSITAIRE : 2000 - 2002
UNIVERSITE DE LOME
LOME - TOGO
FACULTE DES LETTRES & SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE
FORMATIONS DOCTORALES
L'IMPACT DE L'EXPLOITATION DES RESSOURCES
SUR L'ENVIRONNEMENT DE L'UNION ECONOMIQUE & MONETAIRE OUEST AFRICAINE
: Cas de l'extraction des phosphates de HAHOTOE (TOGO)
MEMOIRE POUR L'OBTENTION DU DIPLOME
D'ETUDES APPROFONDIES (DEA - 3ème CYCLE)
PLURIDISCIPLINAIRE
OPTION : SOCIOLOGIE
Présenté et soutenu par : Sous la Direction
de :
Kégnidé AMOUSSOU Mr. Aziagbédé
Essé AMOUZOU
Maître de Conférences Université de
Lomé
2
DEDICACE
3
Je dédie ce mémoire, en tout honneur
et toute
gloire, à Dieu pour Sa Grandeur et Sa
Bonté
incommensurables; l'aboutissement de
ce
travail est la résultante de toute
l'intelligence
dont il a su doter l'Etre humain.
Il est également dédié
à mon fils Georges-Hector Ayédon
AMOUSSOU et à mon neveu Axel
Owognanon
AMOUSSOU en espérant que
Dieu leur prête santé et longue vie
pour
bénéficier de Son Intelligence ! !
!
4
REMERCIEMENTS
5
Le présent mémoire, résultat de deux (2)
années de recherches, est le fruit non seulement d'un certain nombre de
contacts pris à divers niveaux, mais aussi des expériences et
savoir-faire du corps professoral nous ayant servi de guide au cours de la
formation au Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA).
Nos remerciements vont en général à
l'ensemble du corps professoral de DEA et en particulier au corps professoral
du Groupe I sous la direction du Professeur Nicoué L.
GAYIBOR dont la rigueur au travail et l'abnégation ont
contribué à achever ce travail.
Nous ne saurions passer sous silence nos remerciements
à l'endroit de Messieurs Ambroise ZAGRE, Maître de
Conférences en Sociologie à l'Université de Ouagadougou
(BURKINA-FASO) et Komi KOSSI-TITRIKOU, Maître-Assistant en Anthropologie
à l'Université de Lomé dont les
séances de spécialité ont permis de raffermir et
consolider nos connaissances générales dans la
méthodologie en sociologie.
Notre mot de gratitude va également à l'endroit
de Monsieur Essè A. AMOUZOU, Maître de
Conférences en Sociologie à l'Université de
Lomé, qui a eu l'insigne honneur de poursuivre et
d'achever le travail amorcé par les précédents encadreurs.
Vos observations, remarques et suggestions nous ont aidé à
améliorer notre travail.
Nos remerciements vont également aux diverses
personnes-ressources qui, de près ou de loin, ont contribué
à l'aboutissement de ce travail.
Nous ne saurions oublier les autorités administratives
du Rectorat pour toutes les facilités auxquelles nous avons eu droit en
dépit des obligations professionnelles qui sont les nôtres. Nous
tenons particulièrement à remercier Madame FATODZI
Kossiwa, ex-Directrice des Ressources Humaines de
l'Université de Lomé, qui n'a de cesse apporter son soutien moral
et matériel à l'ambition que nous nourrissons de poursuivre nos
études.
Ce travail n'aurait abouti sans l'apport combien inestimable
de mon épouse Mariette et ma
belle-soeur Laure dont le dévouement, l'abnégation
et l'aide ont facilité ledit travail.
6
INTRODUCTION
7
Assurer le développement économique et social et
le minimum de bien-être à leurs populations, préserver
l'indépendance de leur économie sont les objectifs
recherchés par tous les pays de l'UEMOA1. Atteindre ces
objectifs nécessite une utilisation rationnelle des ressources
disponibles, une détermination des priorités et moyens d'actions
précis, bref une politique de développement qui reste la voie
à suivre. D'une manière générale, pour ce qui est
des pays sous-développés auxquels font partie sans exception les
Etats de l'UEMOA, la mise en valeur des ressources du sous-sol fait le plus
souvent l'objet d'une simple extraction à la suite de laquelle, le
minerai est exporté vers les pays développés pour
être transformé. Ainsi, une activité mal orientée
détruit l'environnement, mais il n'est point de développement
durable sans une saine gestion des ressources. (Jean-Philippe BARDE,
1992, p. 147)2.
En effet, un pays en développement peut tirer
d'importants avantages d'une industrie minière bien gérée.
Ces activités, outre qu'elles procurent des devises
étrangères, constituent, pour certains pays,
l'élément moteur du développement économique. C'est
pourquoi aux lendemains des indépendances, la plupart des pays
sous-développés se sont lancés dans de vastes programmes
de développement industriel (notamment l'industrie extractive) pour
soutenir leur développement économique. Mais, force est de
constater que, dans la plupart des cas, ces projets furent
réalisés sans se soucier des impacts écologiques et
socio-humains qu'ils généreraient. Ainsi, se
référant au rôle joué par les industries dans les
pays développés, certains pays africains trouvaient en ces
dernières le moteur idéal du développement, et ont
fixé leur choix sur celles-ci en négligeant, ou du moins, en
reléguant au second rang l'environnement et ses diverses composantes.
Bien que les activités du secteur rural commencent par
prendre une place plus importante dans les programmes de développement
des pays africains en particulier, les industries déjà
implantées continuent leurs activités d'exploitation et de
production et s'installent le plus souvent en milieu rural. Leur implantation
occasionne des problèmes et des changements
1 L'Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine regroupe les pays suivants : Mali, Sénégal,
Guinée-Bissau, Niger, Côte d'Ivoire, Bénin et Togo.
2 In Economie de l'environnement, PUF.
8
dans le milieu d'implantation. Cette problématique sera
traitée dans le cas du Togo notamment avec l'exploitation des phosphates
à Hahotoé.
Avant toute analyse inhérente à la
résolution de la dégradation de l'environnement au Togo et
particulièrement à Hahotoé, il importe d'avoir des
données et informations illustrant les dégâts causés
à l'écosystème des pays en voie de développement
à une grande échelle ou au plan
sous-régional3.
Certes la problématique de l'environnement dans
l'ensemble des pays de l'UEMOA nous paraît complexe et immense du fait de
l'étendue de la superficie à explorer. Tout en étant
conscient que nous n'effleurons que le sujet à travers l'impact de
l'exploitation des phosphates à Hahotoé, il nous paraît
important de souligner ici quelques points essentiels. Cette perspective
d'étude extensive à ces pays sera beaucoup plus envisagée
dans le cadre de la thèse. Cependant, la présente étude
inhérente à l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies
(DEA), sera consacrée à l'impact de l'exploitation des ressources
naturelles notamment le phosphate dans la zone de Hahotoé et ses
environs.
3 Pays de la zone subsaharienne notamment ceux
entourant le Togo : Bénin à l'Est, Burkina-Faso au Nord et Ghana
à l'Ouest.
1ère PARTIE :
9
PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE
10
ENONCE DU PROBLEME
Depuis la période coloniale, les économies du
tiers monde ont été contraintes de jouer un rôle
précis : fournir aux pays riches - les métropoles - les
matières premières brutes dont les usines occidentales avaient le
plus grand besoin et servir de débouchés aux surplus industriels
des nations colonisatrices (J. Y. CARFANTAN al. ,
1980)4 . A titre d'illustration, on peut citer le Congo
Belge (actuelle République Démocratique du Congo) qui, devenu
grand producteur de cuivre, de par les ressources naturelles que renferme son
sous-sol, ne dispose pas d'une véritable industrie électrique.
Les bagues et bijoux sont fabriqués ailleurs que sur son territoire. En
1970, le tiers-monde assurait la quasi totalité de la production
mondiale en caoutchouc naturel et pourtant, 10% des pneumatiques, des joints
élastiques ou autres dérivés étaient
fabriqués ou montés dans les pays en développement.
Nombreux sont ces exemples qui démontrent que les usines des pays
développés n'auraient pas fonctionné sans l'extraction de
la bauxite dont le tiers-monde fournissait encore 80% de la consommation
mondiale en 1977.
Les choses se passèrent sous forme de
répartition du travail où les pays développés ont
pu croire que le rôle exclusif des pays colonisés correspondait
à la vocation naturelle d'alimenter leurs usines des matières et
ressources naturelles de pays en développement. Ainsi, dès la
colonisation, ceux-ci ont été «mis en valeur», en y
pratiquant une économie de «cueillette» parce que les
ressources minières locales étaient considérées
comme un don inépuisable de la nature aux pays colonisateurs.
La recherche de solutions au problème de surendettement
des pays en développement a incité les institutions de Brettons
Wood (Fonds Monétaire International, Banque Mondiale) à mettre en
oeuvre des Politiques d'Ajustement Structurel (PAS) d'inspiration
libérale, qui, appliquées à partir des années 1980,
ont pour objectif principal d'encourager les pays concernés à se
spécialiser là où ils ont des avantages comparatifs.
Ainsi, pour acquérir des devises étrangères, ceux-ci ont
renforcé leur spécialisation non seulement dans la production des
biens primaires, mais aussi dans l'échange d'une seule et unique
ressource.
4 In Qui a peur du Tiers Monde ? Rapports Nord-Sud :
les faits. Edt° Le Seuil 1980
11
C'est le cas par exemple des pays comme le Nigeria et le Ghana
dont le cumul des exportations, en 1980, avoisinait 98% des produits de base.
Il en est de même de la Zambie dont la production de cuivre
exporté est estimée à 90%5 . Le Togo s'est
également illustré dans la production des phosphates.
Cette spécialisation peut, par conséquent,
conduire à l'intensification des méthodes d'exploitation ou
à l'extension de la mise en valeur des ressources non exploitées,
non sans effets sur la qualité de l'environnement. Ainsi, les pays en
développement poussés par la spécialisation dans le cadre
des PAS subissent des conséquences sociales et environnementales les
plus graves entraînant parfois la substitution effrénée
d'écosystèmes riches par l'exploitation de ressources naturelles.
Le fardeau de la dette est tel que beaucoup de pays en développement
surexploitent leurs sols et leurs ressources naturelles pour
l'alléger.
Au regard de ce qui précède, la croissance de
l'ensemble de l'économie des pays en développement se fait au
détriment du milieu de vie. Cette croissance débouche sur une
destruction de l'humanité parce que l'exploitation des ressources
naturelles est faite sans tenir compte de l'incidence que cela pourrait
provoquer sur l'environnement. Dans ce cas, toute modification ou atteinte
à l'environnement est intimement liée à des
activités productives gouvernées par des processus
économiques. Ainsi, une activité économique mal
orientée détruit l'environnement ... (Jean-Philippe
BARDE, 1992)6.
Telle que conçue, la croissance est plus basée
voire orientée vers une vision matérialiste qui privilégie
plus les gains en «avoir» au détriment de
l'«être». Depuis plusieurs décennies, l'exploitation des
ressources naturelles, loin de contribuer au développement des
populations, a davantage appauvri celles-ci tant sous l'angle physique que
humain. La dégradation écologique est, pour une large part la
conséquence d'«erreurs économiques, sociales et politiques
... ; elle est aussi, et avec une force croissante, la principale cause de la
pauvreté» (Erik P. ECKOLM, 1976 p.
28)7. En aliénant l'environnement, l'homme, de par
ses atteintes à la nature, non seulement atrophie le soubassement de sa
vie, mais aussi
5In Qui a peur du Tiers Monde ? Rapports Nord-Sud :
les faits. Edt° Le Seuil 1980
6 Economie et politique de l'environnement, PUF, P.
147
7 La terre sans arbres: la destruction des sols
à l'échelle mondiale, traduction française :
éditions Robert LAFFONT
12
s'aliène lui-même et, de cette aliénation,
naissent des formes de misère et de paupérisation indicibles.
La dégradation de l'environnement et son coût en
argent, en misère sociale et en souffrance individuelle est
essentiellement le résultat d'une politique technologique
anti-écologique qui a été utilisée en vue de
l'exploitation des ressources minières. D'ailleurs, les populations qui
vivent sur le site d'exploitation ne sont pas soumises à un choix
d'exploitation ou non de ces ressources, car celles-ci sont
considérées comme propriété de l'Etat. Il y a chez
ces populations ce que l'on appelle « un consentement à accepter
(CAA)»8. En contrepartie, il est question de savoir s'il y a
auprès de l'entreprise un consentement à payer (CAP) les dommages
causés à l'écosystème.
Les effets consécutifs sur l'environnement attaquent
les écosystèmes de base qui supportent la vie des êtres
humains, détruisent le «capital biologique» essentiel au
fonctionnement de l'agriculture et peuvent, si l'on n'y prend garde, provoquer
une dislocation catastrophique de ces systèmes. (Robert et Nancy
DORFMAN, al. 1975. P. 220)9 .
Sur le plan physique, l'exploitation des phosphates
entraîne le déboisement excessif, la désorganisation du
profil du relief, la dégradation du sol, la menace à l'extinction
de certaines espèces biologiques. Ce dénuement de la zone
d'exploitation constitue la première étape de l'exploitation des
phosphates.
Sur le plan social, la progression des carrières
d'extraction sur les nouveaux sites (terres en jachères, champs)
entraîne pour la population locale la perte de ses terres d'habitation et
de culture et son déplacement. Lorsque l'équilibre de
l'environnement est ébranlé et que la capacité des
écosystèmes à répondre aux besoins humains entre
dans une période critique, les mauvaises conditions de vie de ceux qui
dépendent directement de la terre empirent, et leurs efforts de
redressement et de développement - ... - deviennent de plus en plus
difficiles. (Erik P. ECKOLM, 1976 p. 28)10. Il en
résulte un bouleversement socio-économique de toute la
région. En outre, les terres soumises à l'exploitation des
phosphates deviennent peu
8 Economie et politique de l'environnement, PUF, P.
92.
9 Economie de l'Environnement, (Robert et Nancy S.
DORFMAN, al.), Ed. Calmann-Lévy, 1975
10 Op. cité
13
propices à l'agriculture, surtout de type traditionnel,
par le simple fait que la reconstitution de la végétation sur ces
terres s'effectue avec une extrême lenteur. Cette exploitation
entraîne voire impose des coûts sociaux non compensés
à la collectivité.
Les incidences relatives à l'exploitation des
ressources naturelles sur l'environnement
physique et social des pays de l'UEMOA en
général et du Togo en particulier avec l'exploitation des
phosphates à Hahotoé suscite quelques interrogations.
- Quelles sont les conséquences engendrées par
l'exploitation des ressources naturelles dans les pays en développement
en général ?
- Quelles sont les incidences de l'exploitation des phosphates
à Hahotoé ?
- Quelle serait la solution au problème de
l'environnement face à l'exploitation effrénée des
ressources naturelles dans les pays en développement ?
- Quelles politiques appliquer pour protéger
l'environnement ?
- Peut-on évaluer le coût exact de la destruction
de l'environnement par l'exploitation des ressources naturelles ?
Ce sont là des questions auxquelles la recherche tentera
de répondre.
Si par critères environnementaux, faut-il regrouper
l'ensemble des «considérations directement liées à
l'objectif de protection de la santé et du bien-être», il est
impérieux de savoir si ces critères sont pris en compte lors de
la décision d'exploiter ces terres. Par cette décision, il est
question d'identifier les éléments pouvant nuire à
l'environnement et à la santé ou les seuils au-delà
desquels la détérioration de l'environnement met en péril
la santé, le bien-être, le développement économique
(menaces sur les ressources en eau, sur la productivité des sols et
autres écosystèmes, sur la diversité écologique, le
climat, etc.). En effet, si l'exploitation des ressources naturelles dans les
pays en développement est capable de mettre en péril
l'environnement physique et humain, il devient indispensable de s'en
préoccuper. Pour ce faire, la problématique de l'environnement
est devenue une préoccupation primordiale, la question étant
évoquée à toutes les rencontres internationales. Cette
tendance à l'internationalisation a été illustrée
en juin 1972, lorsque s'est tenue à Stockholm la conférence des
Nations-Unies sur l'environnement humain dont la devise est
14
« une seule terre » (C. RUSSEL et al.,
1971)11 et vingt ans plus tard à Rio de Janeiro en
1992. C'est à juste titre que Jean-Philippe
BARDE12 prône la coopération internationale
dans la préservation de l'écosystème.
Il fait remarquer que « la dimension internationale de
l'environnement n'est pas seulement affaire d'échange commerciaux, ...
L'environnement ne connaît pas de frontières : ... les ressources
de la planète, atmosphère, océans, ressources biologiques
constituent un patrimoine partagé que seule une gestion commune ou
coordonnée sur le plan international, pourra efficacement
préserver»13. Ainsi nous nous proposons d'analyser les
statistiques disponibles pour avoir une vision quantitative fiable de la
destruction de l'environnement de Hahotoé.
Ceci nous aidera à mieux comprendre l'impact de
l'exploitation des ressources naturelles sur l'environnement dans les pays en
développement en général et à Hahotoé en
particulier avec l'exploitation des phosphates. Toutes ces questions seront
examinées à travers le thème spécifique à
développer relatif à l'impact de l'exploitation des phosphates
sur l'environnement physique et humain à Hahotoé
HYPOTHESES DE TRAVAIL
Pour mieux appréhender la problématique
ci-dessus, nous partirons des hypothèses suivantes :
1 - l'exploitation des ressources naturelles dans les pays en
développement n'a guère contribué au développement
de ceux-ci ; pire, elle les a davantage appauvris en ce sens que la
dégradation de l'environnement doit être perçue comme la
dégradation subie par les systèmes écologiques qui
constituent l'habitacle de toute forme de vie sur cette planète ;
2 - l'exploitation des phosphates a créé dans la
zone d'étude une « politique de pauvreté de masse »
;
3 - la dégradation de l'environnement ou du milieu de
vie peut annihiler une hausse du niveau de vie et même entraîner
une réduction du bien-être global lorsque la nocivité de
11 «International Environmental Problems = A
Taxonomy»(Les problèmes d'environnement à l'échelle
internationale), extrait de Science, vol. CVXXII, 25 juin 1971 in Economie de
l'environnement sous la direction de Robert et Nancy DORFMAN, éditions
Calmann-Lévy, 1975.
12 Op. cité
13 In Chapitre XII : «Pollutions
transfrontières et pollutions globales» P. 342
15
cette dégradation apparaît supérieure.
Cette dégradation constitue une entrave à la réalisation
de trois (03) conditions essentielles pour les populations des zones
concernées :
· vivre longtemps et en bonne santé ;
· acquérir un savoir ;
· avoir accès aux ressources nécessaires afin
de jouir d'un niveau de vie convenable.
OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
En nous situant dans la perspective de la thèse,
l'objectif principal consistera à dégager et analyser l'impact de
l'exploitation des ressources naturelles sur l'environnement dans la zone UEMOA
en vue de susciter un besoin d'évaluation régionale des
politiques environnementales.
Comme objectifs spécifiques, il sera question de :
· évaluer l'impact de l'exploitation des
phosphates à Hahotoé sur l'environnement tant physique qu'humain
en faisant ressortir les divers déséquilibres
entraînés par ladite exploitation;
· faire le point sur l'évolution de
l'exploitation des phosphates à Hahotoé et ses
répercussions sur l'environnement ;
· répertorier les dommages environnementaux dus
à l'extraction des phosphates ;
· stimuler la prise de conscience sur la
dégradation de l'environnement ;
· identifier les problèmes sanitaires liés
à l'exploitation des phosphates ;
· relever les problèmes fonciers auxquels sont
soumis les populations de la zone d'exploitation ;
16
RESULTATS ATTENDUS
Au terme de cette étude qui va déboucher sur la
thèse, on doit :
+ faire un état des lieux de l'exploitation des
ressources naturelles dans la zone de l'Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine ;
+ analyser les conséquences de la dégradation de
l'environnement liée à l'exploitation des ressources naturelles
dans la zone UEMOA ;
+ dégager les similitudes et les divergences de gestion
de l'environnement dans cette zone ;
+ pouvoir incorporer la perspective écologique dans le
processus de planification sous régionale;
+ satisfaire les besoins sociaux fondamentaux comme les soins
médicaux élémentaires, une nutrition adéquate et
l'alphabétisation à partir des fonds générés
par l'exploitation des ressources minières notamment les phosphates ;
+ parvenir à une indemnisation effective prenant en
compte les besoins essentiels des populations vivant sur les sites
d'exploitation minière;
+ contribuer à ralentir voire freiner la
dégradation de l'environnement et à instaurer une politique de
reconstitution des terres ;
+ favoriser un reboisement de reconstitution ;
+ viser à accroître et pérenniser
rapidement les biens immatériels notamment les satisfactions collectives
à l'égard de l'environnement sous le double aspect des conditions
de vie qui expriment l'environnement social (enseignement, culture, soins de
santé...) et du milieu de vie qui traduit l'environnement physique des
populations.
17
2ème PARTIE :
INVENTAIRE CRITIQUE DES SOURCES
CONSULTABLES
18
La littérature qui a fait l'objet d'une revue et d'une
analyse dans la présente étude se présente sous deux
aspects.
- Ouvrages généraux et spéciaux traitant des
problèmes de l'environnement
- Documents relatifs à l'exploitation du phosphate dans
la zone minière publiés par l'OTP
Il existe une littérature bien fournie en la
matière. Cependant, nous nous bornerons tout simplement à
l'analyse de quelques ouvrages dont la pertinence de l'analyse faite par les
auteurs nous paraît répondre indéniablement aux
préoccupations que soulève le thème de notre recherche.
Dans la série des ouvrages généraux
consultés portant sur les problèmes d'environnement, on peut
citer entre autres ceux de Robert et Nancy S. DORFMAN et
al14. (1975), Erik P. ECKHOLM15, Jean-Philippe
BARDE16.
Robert et Nancy S. DORFMAN et al. (1975) ont,
sous leur direction, dans un recueil de textes, analysé les aspects
essentiellement économiques qui peuvent découler des atteintes
causées à l'environnement. Leur préoccupation a
essentiellement porté sur la qualité de l'air et de l'eau ; la
préservation des sites naturels, de la faune, de la flore comme
éléments faisant partie de l'espace vital que se partagent toutes
les créatures.
Erik P. ECKHOLM a, quant à lui,
examiné et analysé les diverses formes de destruction
écologique de l'équilibre fragile des systèmes
alimentaires. A l'aide d'exemples concrets et pertinents, il a lié cette
destruction au déboisement, au surpâturage, à
l'érosion et à l'abandon du sol, à la
désertification ainsi qu'aux variations dans la fréquence et la
gravité des inondations. Pour lui, outre les phénomènes
naturels tels que la sécheresse et les inondations transformant un
phénomène temporaire en un désastre, l'intensité
croissante de la surexploitation des sols et la continuation des pratiques
culturales en sont des causes . Il a, par conséquent,
démontré l'impact qu'une terre sans arbres peut avoir sur la
production alimentaire des zones qui font l'objet de ces exploitations. A cet
effet, il a, à travers le même
14 Economie de l'Environnement
15 La terre sans arbres : la destruction des sols
à l'échelle mondiale
16 Economie et politique de
l'environnement, PUF, l'économiste
19
ouvrage, lancé un cri de détresse sous forme
d'invite à la prise de conscience du public et à la
compréhension du problème écologique que vit
l'humanité tout entière. D'où la nécessité
d'accorder une attention toute particulière au problème en vue
d'établir des moyens d'action à mettre en oeuvre si la bataille
contre la faim voire la pauvreté doit être combattue, vaincue.
Dans son ouvrage ci-dessus cité, J. P. BARDE
a établi la relation qui a caractérisé
l'économie et l'environnement. Pour lui, l'homme, tirant sa subsistance
et son bien-être des ressources naturelles, ne peut que vivre en
étroite harmonie avec la nature. L'activité économique qui
découle de cette relation économie / environnement est source de
différents conflits à travers les besoins de l'homme et
l'exploitation qu'il en fait de la nature. Face à une telle situation
conflictuelle, il se pose la question de savoir : «si l'environnement se
trouve au centre de la vie économique, quel est dès lors son
« poids » économique, aussi bien au niveau des coûts de
la détérioration de l'environnement, des ressources
affectées à la protection de l'environnement ou des
conséquences économiques des politiques de l'environnement.»
Pour répondre à ces divers questionnements, il a fait usage des
outils d'analyse et d'évaluation de cette dimension économique de
l'environnement.
En rendant plus accablante la civilisation de consommation et
de matérialisme qui caractérise la société
européenne, Philippe Saint MARC17 a analysé les
atteintes causées à la nature en pointant un doigt accusateur sur
la mécanisation, l'industrialisation et l'urbanisation, responsables de
ces destructions continues et permanentes. Il montre dans son ouvrage que
«la terre y a fait place à un amalgame de bétons et
d'espaces verts, l'eau est polluée par les déchets
ménagers et industriels, l'air est dégradé par le bruit et
la pollution»18. La conséquence qui découle de ce
gaspillage, de cette absurde ignorance voire cette indifférence est la
rareté de plus en plus criarde des éléments constituant
l'espace naturel notamment l'eau, l'air et le sol. Ceux-ci deviennent de plus
en plus coûteux et difficiles à obtenir.
17 Socialisation de la nature
18 Philippe ST MARC, op. cit. P. 15
20
Nous nous contenterons seulement des ouvrages ci-dessus
mentionnés pour des raisons d'ordre pédagogique. Une analyse
minutieuse de ces ouvrages nous conduit à un dénominateur commun
qui constitue la préoccupation majeure des auteurs ; celle de la
problématique de l'environnement.
3ème PARTIE :
21
METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
22
III. 1/ CHAMP D'ETUDE ET POPULATION CIBLE
La recherche vue sous l'angle de la thèse aura pour
cadre d'étude l'ensemble des éléments physiques,
chimiques, biologiques qui caractérisent l'environnement des Etats de
L'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine. Ne seront pris en
considération que ceux dont l'environnement aussi bien physique
qu'humain se trouvent affectés par l'exploitation des ressources
naturelles.
Cependant, la recherche qui fait l'objet de la présente
analyse se déroule dans la zone d'exploitation des phosphates. Celle-ci
a la forme d'une bande presque rectiligne s'étirant d'Avéta au SW
à 10 km de la côte jusqu'au-delà de Dagbati au NE. Cette
couche est constituée d'une longueur de 35 à 36 km sur une
largeur de 2 km. Cette zone d'exploitation est discontinue du fait de
l'érosion et subdivisée en trois (3) parties dites taches
notamment au sud la tache Avéta-Kpogamé ; au centre la tache
Hahotoé-Akoumapé et au nord la tache Dagbati. La plus importante
des coupures s'étendant sur environ 6 km de Kpogamé à
Hahotoé correspond aux vallées du Haho et de ses affluents. A
gauche au NW s'aperçoit la dépression de la Lama et au Sud-Est se
trouve le plateau de Vogan-Attitogon caractérisé par le terrain
naturel avec une faible pente. Notre champ d'étude ne saurait être
limitative à la zone de Hahotoé seulement. L'exploitation du
minerai doit être perçue en amont comme en aval. Ceci justifie la
prise en compte de la zone de traitement des phosphates,
Kpémé.
III. 2/ TECHNIQUES ET OUTILS DE COLLECTE DES
DONNEES
Notre recherche plus fondamentale qu'appliquée va
consister en une double approche complémentaire l'une de l'autre
notamment la recherche documentaire et la recherche sur le terrain. Si la
première s'intéresse à l'ensemble des sources de
documentation inhérente à l'exploitation des phosphates la
seconde quant à elle prend en compte les opérations par
lesquelles le modèle d'analyse conçu dans le cadre de ladite
étude sera soumis à l'épreuve des faits à l'aide de
techniques appropriées à l'étude.
La problématique élaborée et l'objet
d'étude construit, il nous paraît évident de confectionner
et annexer un guide d'entretien organisé de façon plus ou moins
détaillée en catégories de sujets à aborder au
cours de l'enquête de terrain en y déterminant
l'échantillon
23
de population à observer dans le cadre du thème
d'étude ainsi que les indicateurs de dimensions physiques et humaines
liées à l'exploitation des phosphates à Hahotoé.
Tout au long de notre démarche quant aux
procédures d'enquêtes, on aura recours à des techniques
qualitatives aussi bien que quantitatives ; les premières relatives
à l'impact de l'exploitation des phosphates sur l'environnement physique
sont plus descriptives, explicatives et interprétatives, car il s'agira
d'accumuler des informations dans tous les secteurs d'activités de
façon à pouvoir dresser le tableau le plus complet possible de
l'état de dégradation de l'environnement physique. Les secondes
quant à elles seront orientées vers l'environnement social.
Ce faisant, les deux techniques nous paraissent indispensables
du fait de leur complémentarité. C'est à ce titre que
Didier FASSIN19 dit en substance qu'aux «différents
moments de la recherche, les procédures qualitatives et quantitatives se
répondent- les premières permettant la première
découverte du terrain et l'interprétation ultime des
résultats ; les secondes apportant la mesure des
phénomènes .... »
? L'observation indirecte
Elle a consisté en une étude documentaire et
entretiens avec des personnes-ressources de l'OTP, des services techniques des
mines, du Ministère de l'agriculture et de l'élevage, du
Ministère de l'Environnement et des Ressources Forestières. Cette
démarche a permis la collecte de données secondaires. Ces
différentes informations ont été exploitées pour la
préparation de la pré-enquête.
? La pré-enquête
C'est une enquête informelle dont le but est de mieux
comprendre les systèmes d'exploitation et de gestion des ressources
minières au Togo et leur impact sur l'environnement physique et humain.
La pré-enquête a consisté d'abord en l'élaboration
de deux guides d'entretien, le premier pour les entretiens individuels et le
second pour les
19 Analyser variables et questions in Questions de
méthodes, P 124.
24
entretiens de groupe. Le guide individuel a concerné les
chefs d'exploitation, tandis que le guide de groupe s'est adressé
à des groupements villageois.
Les localités de la pré-enquête ont
été prises au hasard sur la base de la couverture de la zone en
phosphate. Les deux guides ont été préalablement
testés et corrigés avant la descente sur le terrain. La collecte
a duré six jours.
Les logiciels Word et Excel ont été utilisés
pour la saisie et l'analyse des données.
? L'enquête par questionnaire
A partir de l'analyse des données de la
pré-enquête, nous avons élaboré un check-list qui va
servir d'ossature pour la confection du questionnaire de l'enquête
relative à l'impact de l'exploitation des ressources naturelles sur
l'environnement humain. L'outil de collecte choisi est le questionnaire
semi-structuré. Il comportera des questions fermées en
majorité et quelques questions ouvertes relatives aux données
socio-démographiques, aux systèmes de culture, aux habitudes
alimentaires, à la santé des populations de la zone
d'étude.
? Stratégie de collecte
Dans la perspective de la thèse, la collecte sera faite
par des enquêteurs. Ces derniers seront recrutés par zone,
à raison de 5 enquêteurs par zone sur la base de la connaissance
du milieu, de la langue parlée et d'un niveau d'instruction relativement
acceptable. Les enquêteurs seront formés sur le terrain. A cet
effet, une séance d'explication et d'appropriation du questionnaire sera
organisée avant le début de la collecte dans chaque zone. Un
questionnaire sera administré à chaque chef de ménage. Une
descente sur le terrain se fera ultérieurement pour la correction des
biais.
25
4ème PARTIE :
PROPOSITION DE PLAN
COMMENTE
26
IV- 1/ Contribution à l'étude d'impact de
l'exploitation des ressources naturelles sur l'environnement de l'Union
Economique Monétaire Ouest Africaine :
Ce chapitre permettra d'évaluer de manière
exhaustive les problèmes environnementaux auxquels sont exposés
les pays de la zone UEMOA. Dès lors, il sera question d'exprimer
concrètement dans cette zone l'état global du cadre physique
d'existence matérialisé par trois éléments
fondamentaux notamment la terre, l'air et l'eau ; une telle étude nous
aidera à procéder à des comparaisons dans le temps et dans
l'espace, sur des bases objectives. Ainsi on procédera à la
détection, pays par pays, des points de ressemblance et de dissemblances
en matière de dégradation et de détérioration de
l'environnement dans la zone UEMOA. Ces comparaisons nous permettront
d'identifier les situations alarmantes en matière de dégradation
de l'environnement, d'évaluer les dangers d'une nuisance par rapport
à une autre et de constater les résultats des mesures prises dans
tel ou tel pays de la zone UEMOA.
IV- 2/ Pauvreté et destruction de
l'environnement : un cercle vicieux :
La détérioration accélérée
de la situation d'endettement extérieur des pays en voie de
développement constitue un élément supplémentaire
d'exploitation des ressources naturelles et de destruction de
l'écosystème. Dans les pays pauvres s'est installé un
processus de détérioration de l'environnement qui entrave tout
processus de développement de façon irrémédiable.
La pauvreté en elle-même constitue une cause de destruction de
l'environnement dans plusieurs pays pauvres. Cette problématique n'est
guère étrange dans les pays de l'UEMOA. En situation de
pauvreté, les agressions écologiques sont inéluctables.
Ainsi, nous montrerons dans l'évolution de la recherche
inhérente à la thèse comment de pauvres paysans,
chassés des terres productives et en quête de terres arables, se
replient sur des terres marginales, arides, qui exploitées au maximum,
perdent le peu de fertilité qu'il leur reste. Le besoin de survie
entraîne la dégradation rapide de l'écosystème
empêchant ainsi tout entretien du capital naturel, mais aussi toute
reconstitution des sols. Les paysans de ces régions dont les cultures se
trouvent sur des pentes escarpées, soumettent celles-ci à de
27
fortes érosions. La recherche des terres arables vient
détruire davantage les forêts dans l'espoir de pouvoir cultiver
ces terres défrichées.
J-P BARDE, exploitant les estimations de la FAO, fait observer
qu'en 1990 par exemple, les forêts tropicales couvrant 1046 millions ha
soit 9% des terres sont détruites au rythme de 17 millions
ha/an20 .
IV- 3/ Population, environnement et
développement humain durable
dans les pays de la zone UEMOA
|
:
|
L'Homme de tout temps se révèle comme un
prédateur, car toutes ses activités se résument à
l'utilisation des ressources naturelles. Les pays africains connaissent une
croissance démographique vertigineuse caractérisée par un
taux d'accroissement moyen de 2,7%.
Si l'Afrique de l'ouest à elle seule compte de nos
jours plus de 221 millions d'âmes, cette population risquera de doubler
dans les 25 ans à venir. Surtout dans les pays en développement
on s'accorde à reconnaître que les modes de production et de
consommation liés à l'extraction, à la production des
matières premières minières et agricoles contribuent
à la dégradation de l'environnement. Ainsi cette évolution
démographique accentuée par une utilisation irrationnelle des
ressources disponibles constituerait une menace sérieuse pour
l'environnement. La problématique de ce chapitre sera d'analyser comment
un développement humain durable est-il impossible lorsque la population
croît plus vite que les ressources disponibles. Tout le long de notre
analyse, il sera également nécessaire de s'interroger sur les
questions suivantes :
- quelles relations devrons-nous dégager des concepts
population, environnement et développement ?
- quels sont les problèmes environnementaux liés
à la pression démographique ?
- quel est l'impact de cette pression démographique sur
les ressources du point de vue économique et social ?
- à quelles conditions un développement humain
durable est-il possible pour ces pays ?
20 Economie et Politique de l'Environnement, PUF 1991
P. 190
28
Au terme de ce chapitre, on devra pouvoir établir
l'interdépendance existant entre ces différents concepts de
façon à démontrer l'impact de la population et du
développement sur l'environnement. Mais il n'en demeure pas moins que
l'environnement ait en retour une influence sur les populations. Il s'agira
également de trouver l'équilibre entre d'une part, la population
et la croissance de ses besoins, et d'autre part le développement et les
ressources disponibles tout en réduisant le rythme de destruction de
l'environnement et ses effets sur le milieu humain et physique.
IV- 4/ Impact des instruments de politiques de
sauvegarde de l'environnement
L'avenir de la terre et de toutes ses composantes
dépend de la prise de conscience nationale comme internationale du
danger. En effet, depuis la conférence de Stockholm, la
communauté internationale s'organise et s'active pour pallier à
la situation de dégradation et de détérioration de
l'environnement. Cependant, il est question de s'interroger trente (30) ans
après sur l'efficience des actions qui ont été
menées jusqu'à ce jour.
Dans ce chapitre, nous essayerons d'analyser l'impact desdits
instruments de politiques de sauvegarde de l'environnement dans les pays de
l'UEMOA.
Certes la protection de l'environnement se justifie souvent
par le respect des normes sanitaires garantissant à tout être
humain une certaine sécurité : l'accès à une eau
potable, une alimentation saine, un air respirable, etc. Tous les êtres
humains ont a priori les mêmes besoins et doivent se préserver des
mêmes dangers. Mais peut-on exiger de tous les pays le respect des
mêmes normes ? L'expression «un environnement sain minimal» n'a
pas forcément la même signification pour les autorités d'un
pays développé que pour celles d'un pays
sous-développé.
Il sera question de savoir si les politiques de sauvegarde et
de protection de l'environnement, telles qu'adoptées aux diverses
rencontres internationales, sont traduites dans la réalité.
29
Hormis quelques «avancées et résultats
honorables» (Guy CORCELLE, 199321), il est surprenant de
constater que toutes les mesures prises ne sont pas traduites dans les
faits.
21 20 ans après Stockholm, la
Conférence des NU de Rio sur l'environnement. Voir cet article dans
Revue du marché commun et l'UE, n° 365, Février 1993, P. 126
s.
30
5ème PARTIE :
CHAPITRE / THEME A DEVELOPPER :
Impact de l'exploitation des phosphates sur
l'environnement à
Hahotoé (Lomé - TOGO)
31
A - PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D'EXPLOITATION
Situé sur le plateau de Vogan-Attitogon à
1°24'E et 6°22'N, le village de Hahotoé se trouve dans la
Préfecture de Vo à une cinquantaine de Km au Nord-Est de
Lomé. La zone minière est traversée par la vallée
du cours d'eau haho qui divise la zone minière en deux secteurs
dénommés siège Nord incluant Hahotoé,
Akoumapé et Dagbati et le siège Kpogamé regroupant
Kpogamé lui-même et Avéta.
I - MILIEU BIOCLIMATIQUE
I - 1/ Le climat
A l'image de l'ensemble du bas-Togo, le site jouit d'un climat
de type subéquatorial guinéen. Ce climat est influencé par
des courants marins froids de profondeur et par la circulation
atmosphérique dominée par deux grands alizés :
l'alizé continental boréal (harmattan), l'alizé maritime
austral (mousson).
Ce climat comporte quatre saisons dont deux saisons pluvieuses
s'alternant avec deux saisons sèches et se répartissent de la
façon suivante :
- grande saison pluvieuse (mi-mai à mi-juillet)
- petite saison sèche : (mi-juillet à
mi-septembre)
- petite saison pluvieuse : (mi-septembre à
mi-novembre)
- grande saison sèche (mi-novembre à mi-mars)
I - 2 / Les précipitations et
températures
Cette zone comme le reste de la partie sud du Togo est le
théâtre privilégié d'une anomalie climatique. Le
régime pluviométrique est bimodal. Les minima au niveau des
températures sont de 23,2°C et les maxima sont de 30,5°C. La
moyenne annuelle est de 26,8°C.
I - 3 / Les formations végétales
A l'image de l'ensemble des plateaux de terre de barre, la
zone minière fut le domaine de fourrées qui sont une formation
végétale, parfois formée d'épineux. Ce paysage de
savane est très imbriqué en mosaïque avec une formation
herbacée graminéenne du fait des particularités
climatiques et enfin sous l'influence de l'action anthropique notamment les
activités agricoles.
32
On peut y remarquer des fourrées à milletia
thonningii, vitex doniana, ptérocarpus erinaceus, daniella oliveri,
etc....
Cette végétation est piquetée par
endroits d'arbres reliques comme adansonia digitata (baobab), ceiba
pentadra (kapokier), borassus aethiopum (rônier). Par ailleurs, on
note la présence de quelques espèces introduites par l'homme :
mangifera indica (manguier), elaesis guineensis (palmier à
huile).
I - 4 / Géologie
Cette zone, dominée par le bassin sédimentaire
côtier, est limitée au nord par une ligne transversale passant
approximativement par Tsévié et Kouvé. Vers le sud, il
plonge sous l'océan atlantique. L'histoire de ce bassin
sédimentaire s'inscrit dans celle plus générale du bassin
sédimentaire allant du Ghana au delta du Niger au Nigeria. La
connaissance de ce bassin se révèle à travers de nombreux
travaux notamment ceux de Kouriatchy (1933) et Johnson (1987).
I - 5 / Les grandes unités topographiques
La zone des plateaux de barre est divisée en deux par
une dépression transversale appelée généralement
dépression de la Lama (boue en portugais) qui permet d'identifier deux
types de plateaux :
? Les plateaux septentrionaux comprenant d'est en ouest :
- le plateau de Kouvé ou de Tabligbo
- le plateau de Tsévié
? Les plateaux méridionaux qui sont d'est en ouest
- le plateau de Vogan-Attitogon
- le plateau de Kpogamé
- le plateau d'Agoenyievé
Pour terminer, nous avons la dépression de la Lama
d'orientation SSW - NNE qui résulte
des effets érosifs. Elle doit son nom à un sol
argileux qui reste détrempé et boueux en saison
des pluies.
33
B - Découverte du phosphate.
Découvert en 1952 par des sondages des experts
français, l'exploitation systématique est menée
jusqu'à la mise à jour d'importants gisements
sédimentaires avec des réserves exploitables
évaluées à environ 100 millions de minerais brut.
Après les travaux de prospection et l'étude géologique,
les autorités françaises décidèrent la
création de la Société Minière du Bénin
(SMB) en 1954. En 1957, une convention fut signée entre le gouvernement
togolais et la SMB en vue de la mise en valeur du gisement. La même
année fut créée la Compagnie Togolaise des Mines du
Bénin (CTMB) qui est la modification de la Société des
Mines du Bénin (SMB). Le 4 février 1974, la CTMB devint une
société nationale au capital entièrement souscrit par
l'Etat togolais.
Le 4 février 1980, la société nationale
prend la dénomination de l'Office Togolaise des Phosphates (OTP) qui,
depuis le 23 Janvier 2002, se retrouve sous la dénomination
«International Fertilizers Group-Togo» (IFG-Togo).
Depuis cette date, cette entité industrielle s'active
dans la recherche, l'extraction, l'enrichissement et la commercialisation du
phosphate.
Les phosphates naturels trouvent à travers le phosphore
et l'acide phosphorique des applications dans de nombreux domaines. En raison
de leur rôle fertilisant, ils sont utilisés dans la fabrication
d'engrais. Cependant, la grande transformation et la non-tonicité des
composés phosphatés d'une manière générale
les rendent plus attrayants pour la fabrication des détergents et de
certains produits alimentaires.
Le phosphate, dans le domaine des engrais phosphatés, est
utilisé de deux manières :
? D'abord on en fait une application directe dans les sols
acides (phosphate de fond). Mais, il s'agit là d'une utilisation
limitée.
? Ensuite, il est utilisé sous forme d'engrais solubles
complexes. Il s'agit de la transformation industrielle des phosphates pour les
rendre rapidement solubles et assimilables pour les plantes.
34
Dans l'alimentation, le bétail, les industries
alimentaires et pharmaceutiques font de plus en plus appel aux phosphates de
chaux sous les formes les plus diverses. Néanmoins, il faut que ces
phosphates soient dans un état de pureté convenable,
débarrassés de l'arsenic ou du fluor qui les accompagne souvent.
Le phosphate dissodique et le pyrophosphate dissodique sont utilisés
dans l'alimentation humaine pour la fabrication des fromages, des levures
chimiques et pour la conservation des viandes.
Les détergents actuellement commercialisés sont
pour l'essentiel accompagnés de polyphosphates employés comme
agents anticalcaires.
Pour la fabrication des réfractaires de fonderies,
certaines industries métallurgiques utilisent des phosphates.
Les phosphates sont aussi utilisés sous forme
d'organo-phosphorés dans l'industrie chimique pour la fabrication des
pesticides et dans l'industrie militaire pour la fabrication des bombes.
C - Extraction
L'opération d'exploitation commence par le
déplacement des villages situés sur le gisement de phosphate.
Cette opération consiste à l'abattage des arbres, au
débroussaillement, à la destruction des maisons d'habitation au
fur et à mesure de l'avancement des fronts d'exploitation.
L'exploitation proprement dite se pratique à ciel
ouvert. Il s'agit de nettoyer de la surface à exploiter toutes les
impuretés qui se trouvent sur le phosphate, d'atteindre le minerai sis
à une profondeur d'à peu près 35 à 40 m de
stérile de matériaux inutiles avant de l'exploiter.
Il existe trois gradins principaux qui font l'objet
d'excavation:
? Le gradin supérieur ou découverture
supérieure composé essentiellement de terre de barre avec une
épaisseur de 24 mètres;
35
w' Le gradin intermédiaire ou découverture
intermédiaire ;
w' Le gradin inférieur qui repose directement sur le
gisement, sur le minerai de phosphate.
De 1960 jusqu'en novembre 1988, la surface exploitée
est évaluée à 1377 ha 76 a. De novembre 1988 au 30 juin
1996, elle est de 569 ha 79 a. A partir de ces chiffres, on peut donc dire que
le rythme d'exploitation est évalué à 87,66 ha par an.
D - IMPACT DE CETTE EXPLOITATION SUR
L'ENVIRONNEMENT
L'exploitation du phosphate à Hahotoé n'est pas
sans conséquences sur l'environnement physique et humain. Sans entrer
dans des détails, le présent chapitre se bornera à
l'analyse des aspects les plus criards de la détérioration de
l'environnement du fait de l'exploitation du minerai de phosphate.
D. 1 - Conséquences de l'exploitation du phosphate
sur l'environnement physique
1 - Les perturbations dans le relief
L'étude morphologique et géologique a clairement
relevé que les phosphates de Hahotoé gisent dans la zone des
plateaux de terre de barre de Vo-Attitogan et de Kpogamé. Mais dans les
régions affectées par l'exploitation minière et aux
alentours apparaît un nouveau type de relief dit accidenté qui est
le résultat de la modification radicale du relief naturel. De ce fait,
deux types de reliefs se dégagent : les collines et les plateaux
artificiels.
Les collines artificielles sont le résultat de
l'accumulation des morts-terrains des différentes découvertures,
en l'occurrence les découvertures supérieure et
intermédiaire, sur le terrain naturel (non exploité) sans aucun
aménagement. En dehors de ces collines, on observe également dans
le milieu des cônes en forme de buttes géantes qui ne sont rien
d'autre que des remblais obtenus par rejet direct des stériles de la
découverture inférieure. Entre les cônes se trouvent
différentes sortes de vallées qui sont occupées par
endroit par des étangs artificiels. Ne tarissant jamais, quoique
représentant un danger permanent à la population du milieu, ces
étangs sont riches en poissons et constituent un gîte
privilégié des crocodiles.
36
L'ensemble des collines et des cônes s'étend sur
plusieurs centaines d'hectares (1300 ha environ) et sont difficilement
accessibles.
Les plateaux artificiels quant à eux ne sont que le
résultat des efforts d'aménagement des remblais entrepris par la
structure industrielle. A cet effet, un dispositif de remblayage fut mis en
place à l'arrière du front de l'exploitation s'étendant
sur environ 1000 hectares. Ces plateaux présentent en surface des
crêtes qui expliquent l'imperfection de l'opération de remblayage.
Cependant, ils sont peu accidentés par rapport aux collines et aux
cônes et par conséquent relativement faciles à l'accession
humaine. Il est alors impossible d'admettre que le sol reste intact lorsque le
relief s'en est profondément affecté.
2 - Dégradation des sols.
La dégradation des sols est consécutive aux
modifications de leur structure physique et de leur nature chimique sous
l'effet des phénomènes des érosions hydrique et
éolienne. Ainsi, dire qu'une terre est actuellement dans une telle
situation signifie qu'elle est comparée à la même terre
qui, dans le passé, n'était pas dégradée
(BRABANT, 1992).
2. 1 - Structure des sols avant l'extraction des
phosphates
Texture
|
Sablo argileuse
|
Structure
|
Grumeleuse
|
Consistance
|
Adhésivité moyenne et forte plasticité par
endroit
|
Perméabilité
|
Bonne
|
Enracinement
|
Peu abondant mais bonne pénétration radiculaire
|
Activité biologique
|
Bonne
|
Horizons
|
Uniformes
|
Parage
|
Diffus
|
Profil
|
Non perturbé
|
Source : Direction de
la Recherche Agronomique, 1983.
Mais, suite à l'exploitation, le caractère des
sols se trouve profondément modifié rendant ces sols peu propices
à l'agriculture surtout celle du type traditionnel.
Le tableau ci-dessous montre l'état des sols de remblais
:
37
|
Remblai datant de moins de 10 ans
|
Remblai de plus de 10 ans
|
Texture
|
argile sableuse
|
sablo-argileuse
|
Structure
|
massive
|
grumeleuse
|
Consistance
|
dure
|
faible
|
Perméabilité /
Porosité
|
faible
|
faible (bétons par endroit)
|
|
Fente de dessiccation
|
Beaucoup de cailloux dont certains sont altérés
|
|
Beaucoup de cailloux en surface relief ondulé
|
Passage distinct
|
Source : Direction
de la Recherche Agronomique, 1983.
Les remblais datant de moins de 10 ans présentent une
structure argilo-sableux. Cela est dû au fait que lors du remblayage, le
profil vertical du sol a été profondément
bouleversé, les couches les plus profondes argileuses se trouvant en
surface. C'est la présence de ces argiles à la surface des sols
qui explique aussi leur structure massive avec une consistance dure et une
faible perméabilité, favorisant ainsi la séparation par
les eaux difficiles, les fentes de dessiccation en saison sèche et de
petits cailloux en surface provenant des zones grumeleuses.
Pour des remblais datant de plus de 10 ans, les sols sont
argilo-argileux. L'appauvrissement de la partie supérieure en argile
provient de la migration verticale des éléments de la fraction
argileuse (Kaolinite, quartz très fin, hydroxydes) par lessivage. La
consistance est généralement fiable et la porosité
faible.
2. 2 - Evolution chimique des sols
Les résultats des analyses des sols montrent une
certaine tendance mais peu prononcée à l'acidification, surtout
dans les premières années d'exploitation. Après une
trentaine d'années ces sols évoluent vers des sols neutres comme
l'indique le tableau ci-dessous.
N°
|
Echantillons des sols
|
PH
|
N°1
|
Sols des remblais de 1960
|
6,78
|
N°2
|
Sols des remblais de 1965 - 75
|
6,5
|
N°3
|
Sols des remblais de 1980
|
6,60
|
N°4
|
Sols des remblais de 1990
|
4,90
|
38
Source : DJANGBEDJA, 2000.
2. 3 - Erosion des sols
L'érosion est, par définition, l'ensemble des
phénomènes physiques, physico-chimiques qui dégradent le
relief, transforment la composition chimique et biochimique du sol, modifient
sa texture et sa structure en transformant et en accumulant les
matériaux arrachés. Cette érosion se caractérise
par la disparition du sol superficiel sous l'action d'agents
atmosphériques notamment l'eau de ruissellement et le vent. Telles sont
les manifestations que présente le site de Hahotoé suite à
l'exploitation de ses terres.
Plusieurs auteurs s'accordent pour reconnaître le
rôle important que joue la pente (longueur, forme, inclinaison) sur le
développement de l'érosion hydrique. La zone de Hahotoé
présente un relief accidenté, résultat de l'accumulation
des morts-terrains déposés en désordre formant ainsi par
endroits des buttes. Ces buttes sont exposées aux
phénomènes d'érosion hydrique diffuse voire
concentrée du fait des pratiques culturales
répétées, de l'agressivité du climat, de la
dégradation de la végétation.
L'intensité étant le paramètre qui lie la
pluie à l'érosion, elle intervient à trois niveaux : V' La
saturation momentanée de la porosité du sol,
V' L'énergie cinétique de la pluie,
V' L'intensité du ruissellement consécutif
(débit et vitesse des filets d'eau).
Faisant le parallèle entre le rôle de la pente et
du climat dans le processus de l'érosion hydrique, FOURNIER (1967) fait
remarquer qu'il n'est point d'une forte pente pour déclencher ce
processus d'érosion sur certains sols. Par ailleurs, lorsque le sol est
totalement couvert par une végétation, l'érosion est
faible quelle que soit la pente.
Selon certains auteurs notamment ROOSE (1981) et
MIETTON (1980) cités par TCHAA, 1981 et repris
par DJANGBEDJA 2000, on considère en
général que au delà de 20 mm, une pluie unitaire peut
être à l'origine de l'érosion, alors que Olivry cité
par le même auteur propose 12 mm en 24 h. Au regard des données
pluviométriques des stations de Togoville, d'Akoumapé et de
Tchappo, la pluviométrie de la région remplit cette condition.
39
L'érosion éolienne est aussi remarquable dans la
région ; cela est dû à l'absence du couvert négatif,
à la topographie et à la structure du sol qui est ici
sablo-argileuse.
2.4 - Considérations générales des
dépôts humides sur le sol.
Le sol où cohabitent les racines des
végétaux, les animaux et les micro organismes est un assemblage
complexe de substances minérales et organiques, de gaz et d'eaux
à l'intérieur duquel se déroulent simultanément des
phénomènes de dégradation et de synthèse. C'est
donc un milieu vivant et en constante évolution. Il est constitué
de particules absorbantes qui fixent les bases et les éléments
nutritifs afin de les maintenir disponibles pour les végétaux
à l'intérieur d'un sol. Les éléments peuvent se
déplacer soit vers le fond, sous l'effet des pluies (le lessivage) soit
vers la surface, sous l'effet des dessèchements intenses de
remontées de nappes d'eau. Ce déplacement est également
possible sous l'action des animaux et des végétaux qui puisent en
profondeur les éléments en les restituant en surface : ce sont
les cycles biologiques. Ces déplacements peuvent être
accélérés ou freinés par le climat (pluvieux ou
sec, chaud ou froid) par la perméabilité du sol sur le type
d'humus formé mais aussi par l'action de l'homme conditionnant en majeur
partie l'état de l'équilibre du sol (Bâ, 1995).
Ces précipitations apportent au sol d'une part les
anions sulfates SO4 et nitrate NO3 qui sont mobiles, lessivés et qui
passent dans les écosystèmes aquatiques et d'autre part les
cations hydronium (H+) dont l'apport conduit au remplacement progressif des
cations barriques (Na, K, Ca, Mg) et a pour conséquence la
réduction d'éléments nutritifs dans le sol et la
libération d'éléments toxiques (Bâ, 1995).
Ainsi dans la mesure où les conditions climatiques
permettent l'entraînement des ions basiques vers le sous-sol et dans les
nappes phréatiques, les plantes disposent de moins
d'éléments nutritifs diminuant ainsi la richesse du sol.
3 - Dégradation des eaux
Cette exploitation entraîne non seulement la
dégradation des eaux marines, mais aussi celle des eaux continentales et
souterraines.
40
Les eaux usées de l'usine de phosphate sorties sont
directement déversées dans la mer sans aucune forme
d'épuration à l'instar du village de Goumou-Kopé. Une fois
déversées, ces eaux polluent alors les eaux marines et lagunaires
de la côte togolaise. Cela fait que les eaux situées entre le
point de déversement et le Bénin ont une couleur jaunâtre
différente de la couleur naturelle de la mer (bleue-ciel). Ces eaux sont
pour l'essentiel composées environ d'un tiers de boue de phosphate et le
reste du chlore, du phosphate dissout et d'autres éléments
chimiques (comme le calcium qui est un métal très lourd).
Le chlore contenu dans ces eaux usées peut former avec
d'autres minéraux ou molécules des complexes toxiques aux
organismes marins.
Il faut aussi souligner que la pollution des eaux marines
empêche le développement de l'aliment de base des poissons.
Pour ce qui est des eaux continentales souterraines et de
surface, nous pouvons dire que l'analyse chimique des eaux de la rivière
Haho et des mares donne respectivement un PH de 6,93 et de 6,53
(DJANGBEDJA, 2000). Ces résultats laissent
apparaître une légère tendance à
l'acidité.
Néanmoins, on ne peut pas conclure immédiatement
que cette tendance à l'acidité des eaux est due à
l'exploitation des phosphates, il faudrait d'autres études plus
poussées pour en conclure.
En outre, la disparition progressive des forêts-galeries
a entraîné l'assèchement des zones humides et
marécageuses et le tarissement des cours d'eau de la région. Ce
tarissement tue les poissons. En effet, la végétation joue un
rôle de régulateur thermique et pluviométrique important.
La disparition de la végétation empêche ce rôle
thermique et dégrade le microclimat.
La baisse de la pluviométrie ces dernières
années, les irrégularités et le retard de l'arrivée
de la saison des pluies témoignent de la modification que subit le
climat de la zone. Aussi, le sol étant devenu nu en raison de l'absence
de la végétation, l'eau de la nappe peut monter par
41
capillarité et s'évaporer. A ces facteurs, il
faut aussi ajouter que le ruissellement a pris le pas sur l'infiltration. Tout
cela favorise l'abaissement de la nappe phréatique, cause de nombreux
problèmes d'eau dans la région diminuant ainsi l'humidité
des sols.
D. 2 - Conséquences de l'exploitation du
phosphate sur l'environnement humain à Hahotoé
L'environnement humain est caractérisé par le
cadre socio-économique de la population de Hahotoé qui est
essentiellement composée d'agriculteurs. La zone minière est une
zone de forte densité de population est due à la présence
des terres de bonne qualité avec de meilleures conditions agronomiques.
Cette situation s'est accentuée avec l'exploitation à ciel ouvert
du gisement de phosphate caractérisée par un déficit
alimentaire, une déforestation, une faiblesse des revenus
monétaires agricoles, la dislocation de l'unité de
résidence caractérisée par le déplacement des
populations des sites d'origine, l'exode rural et des problèmes d'ordre
sanitaire.
1. Déficit alimentaire
L'agriculture est la base des économies des pays en
voie de développement. Elle occupe 75% de la population active (FAO,
1999), et se subdivise en cultures d'exportation et en cultures
vivrières. Selon L. Thiébaut, « l'agriculture serait
passée d'une fonction nourricière à celle d'exportation,
puis à celle, insoupçonnée jusqu'alors, de gestionnaire de
l'environnement » (Thiébaut, 1996). La fonction initiale de
l'agriculture est donc d'assurer la sécurité alimentaire. La
sécurité alimentaire est assurée à travers
l'autoconsommation des récoltes et la commercialisation des surplus des
produits vivriers.
Bien que peuplées, ces zones sont à fort usage
agricole atteignant parfois 80% des terres occupées. Outre cette
surexploitation minière, la surexploitation agricole entraîne la
dégradation des sols et l'érosion différentielle (les eaux
de ruissellement vers les vallées emportant les éléments
fertiles du sol). Le déficit alimentaire s'explique par non seulement la
croissance démographique mais aussi par l'exploitation du minerai. Le
rendement agricole est par conséquent très bas en dépit
des efforts fournis par les paysans. Nous assistons à un changement des
habitudes alimentaires lié à l'insuffisance des produits de base
(maïs,
manioc, haricot). D'autres produits non cultivés tels
que la farine de blé, le riz y sont introduits pour pallier au
problème alimentaire.
2. La faiblesse des revenus monétaires
:
L'agriculture étant la principale activité de
la région au rendement très faible, le revenu monétaire
des paysans en a été affecté du fait de l'expropriation
des terres aux paysans, d'où la baisse du niveau de vie de la
population. La seule source de revenu sur laquelle peuvent compter les paysans
est l'indemnisation des cultures, des terres louées voire
expropriées. Malheureusement la faiblesse du taux des indemnisations n'a
pas contribué à améliorer la situation précaire
dans laquelle vivent ces populations. Ces indemnisations ne suivent
guère l'évolution du coût de vie. Or, il est stipulé
dans le contrat de bail des terrains et d'indemnisations une révision
tous les 5 ans des modalités. Rien ne fut entrepris dans ce sens,
exception faite des révisions datant du 8 décembre 1977 et du 28
décembre 1991. Ces tarifications sont restées inchangées
jusqu'en 1993 où des troubles socio-politiques vont bouleverser l'ordre
des choses. De 8000 F CFA l'hectare par an on est passé à 20 000
FCFA l'hectare par trimestre. Ces indemnités au regard du coût de
la vie demeurent insuffisantes surtout lorsque celles-ci doivent concerner
toute une famille. Alors qu'en sera-t-il des familles nombreuses.
3. L'exode rural :
Le déficit alimentaire, la faiblesse des revenus
accentués par l'inexploitation de la main-d'oeuvre locale favorisent des
mouvements d'émigration surtout au sein de la population jeune. Les
jeunes désertent les villages au profit des grandes villes environnantes
de la sous-région (Ghana, Bénin, Côte d'Ivoire, etc. ) Les
jeunes filles pour la plupart sont employées de maisons (domestiques) et
sont victimes de mariages des plus précoces ou de la prostitution.
42
4. Problème sanitaire :
43
D'une manière générale, la pollution
générée par l'exploitation du phosphate a de
fâcheuses conséquences sur la santé des populations de
Hahotoé et ses environs. Entre autres maux, on peut citer la toux, la
pneumopathie, la bronchite, la grippe et le rhum. A défaut de
données liées à l'impact exclusivement sanitaire de
l'exploitation des du phosphate, nous exploitons à titre d'illustration
celles recueillies par DJANGBEDJA
Minkilabe22. Ces chiffres datent de
1998.
TYPES D'AFFECTION
|
NOMBRE DE CAS
|
Toux
|
97
|
Pneumopathie
|
15
|
Grippe et rhume
|
147
|
Bronchite
|
21
|
4. a. Affections causées ou
aggravées chez les agents internes par l'exposition à la
poussière à Hahotoé
TYPES D'AFFECTION
|
NOMBRE DE CAS
|
Toux
|
145
|
Pneumopathie
|
18
|
Grippe et rhume
|
408
|
|
4. b. Affections causées ou
aggravées chez les agents externes par l'exposition à la
poussière à Hahotoé
D. 3 - Recommandations
La problématique de l'environnement devenant de plus en
plus préoccupante, il importe de suggérer quelques pistes de
recommandations en vue de pallier la dégradation et la
détérioration de l'environnement. Ces suggestions se situeront
aussi bien sur le plan physique que sur le plan socio-humain du fait des
atteintes observables à ces deux niveaux.
Il y a lieu de souligner que l'Etat avec l'appui des bonnes
volontés entreprend des actions en vue de protéger
l'environnement aussi bien physique qu'humain.
22 Les conséquences de l'extraction du minerai
de phosphate à Hahotoé sur l'environnement naturel et humain
(Sud-Est Togo),
44
Sur le plan physique, il faut noter les reboisements entrepris
de part et d'autre. Cela dénote d'une insuffisance Ainsi avant 1990 une
partie de la zone a été réhabilitée par l'Office du
Développement et d'Exploitation des Forêts (ODEF) et par
l'Institut National des Sols (INS). Il est indispensable de faire remarquer que
ce reboisement ne couvre qu'une petite partie de la zone exploitée.
L'OTP entreprend aussi des travaux de reboisements de
réhabilitation par le biais des sociétés privées ou
étatiques spécialisées en matière de reboisement
notamment le groupement Lumière, l'Institut National des Sols, l'ODEF,
l'Union Chrétienne des Jeunes Gens (UCJG). Ces travaux de reboisement
consistaient en la production des plants (pépinière) mis en place
pour l'entretien et la protection contre les feux de brousse. Cet objectif de
reboisement est la restauration des sols des carrières. Il faut
souligner que le reboisement est précédé d'une
opération de remblayage.
Dans le souci d'alléger les conditions de vie et
relever le niveau de vie des populations de Hahotoé et des zones
environnantes suite à l'exploitation effrénée, il
conviendrait de suggérer aux autorités ce qui suit :
? mettre en adéquation le processus d'exploitation des
ressources naturelles notamment les phosphates avec la lutte contre la
pauvreté dans ces sites ;
? réviser et appliquer les tarifications en vigueur en
matière d'indemnisation des terres louées ou expropriées
aux paysans ;
? multiplier des projets de développement dans ces
régions en faveur des jeunes en vue de les maintenir sur place et
valoriser les ressources humaines. Ceci permettra de freiner tant soi peu le
phénomène d'exode rural et la prostitution auxquels sont le plus
exposés les jeunes ;
mémoire de maîtrise, 1999 - 2000
45
w' mettre au profit des populations paysannes des moyens modernes
de production agricole en vue de relever le niveau du rendement agricole ;
w' installer et multiplier des projets d'assainissements en eau
potable et d'infrastructures sanitaires ;
w' alimenter la région en électricité ;
w' renforcer les capacités coopératives et
techniques des ressources humaines locales ...
etc.
En nous situant sur le plan sous-régional de l'Union
Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), il y a lieu notamment
de :
> élaborer une politique environnementale à
l'échelle sous-régionale en harmonisant des règles de
protection et de sauvegarde de l'environnement avec la mise au point
d'instruments appropriés à la protection d'intérêts
considérés comme communs à l'ensemble des populations
résidant sur les sites d'exploitation ;
> renforcer les institutions publiques au plan régional
et formuler des politiques environnementales en vue de stratégies de
développement durable ;
> aider les populations des sites exploités à
tirer parti de la complémentarité
existant entre la lutte contre la pauvreté et la
protection de l'environnement en maîtrisant l'évolution
démographique, en faisant de la lutte contre la pauvreté un
leitmotiv avec l'instauration des conditions de vie des populations et
l'installation d'assainissements nécessaires à leur survie ;
> privilégier la lutte contre la pauvreté et
satisfaire les besoins fondamentaux des populations des sites d'exploitation en
faisant répercuter un pourcentage des bénéfices
générés en vue de relever leur niveau de vie ;
46
? élaborer des projets de loi à caractère
contraignant visant, avant toute exploitation, aux pays
bénéficiant de ces ressources
naturelles, des critères de protection de l'environnement
;
? réorienter la croissance économique par la mise
en oeuvre et l'adoption d'un plan de la Nature sous forme d'un programme
d'action pluriannuel où devront s'inscrire des perspectives
d'utilisation du milieu naturel, des mesures de sauvegarde à prendre et
des améliorations à apporter suite aux atteintes causées
à la nature. Il s'agira de ce qu'il conviendra d'appeler une
planification physique ou du milieu de vie ;
? repenser les innovations techniques tendant à
paupériser et à reléguer au second plan l'Homme dans son
cadre de vie ;
? concevoir une autre forme de développement à
caractère protecteur et non
destructeur de la nature prenant en compte toutes les composantes
de la biodiversité ; ...etc.
47
CONCLUSION GENERALE
48
Le thème qui fait l'objet de la présente
recherche n'est donc pas un bilan clos des impacts liés à
l'exploitation des ressources naturelles sur l'environnement encore moins un
catalogue de solutions prétentieuses. Il est le produit d'une recherche
soulevant des questions et apportant quelques débuts de réponses
au problème de l'environnement.
A partir de l'aire géographique de l'UEMOA, cette
recherche évaluera la situation environnementale, analysera les
mécanismes d'accélération de la dégradation de
l'écosystème et appréciera les diverses propositions de
solutions liées à la question. L'analyse de l'impact de
l'exploitation des ressources naturelles sur l'environnement des pays de la
zone UEMOA révèle une situation doublement préoccupante :
d'une part l'impact sur l'environnement physique et d'autre part l'impact sur
l'environnement humain. Les coûts environnementaux liés à
cette exploitation sont inestimables au vu de la dégradation très
accentuée de l'environnement physique et humain. Ce genre d'exploitation
effrénée et sans aucune considération pour l'environnement
expose davantage les régions concernées au grave risque de
récoltes déficitaires mettant à rude épreuve la
survie des populations. Il contribue également à la baisse de la
productivité agricole et à l'amenuisement des ressources
naturelles. Il est de toute évidence que le développement
socio-économique durable du continent ne pourra se faire si la base des
ressources naturelles s'appauvrit. L'exploitation des ressources naturelles
entraînant une raréfaction des sols ne constitue pas seulement un
danger pour la nourriture des populations ; elle l'est également pour
leur milieu de vie.
Le processus de développement des pays de l'UEMOA en
général et du Togo en particulier avec l'exploitation locale des
sites de Hahotoé ne peut que se ralentir lorsque les ressources
naturelles sont dégradées par l'érosion des sols, la
déforestation, ...
Avec la dégradation incessante de l'environnement, une
grande partie de la population africaine éprouve de plus en plus de
difficultés à satisfaire ses besoins essentiels en nourriture, en
logement et en eau potable. Le problème environnemental le plus grave
des régions soumises à la présente étude est
l'érosion et la dégradation à long terme des terres
arables.
49
Il n'y a pas de solution à la crise de l'environnement
inhérente à l'exploitation destructrice qui en est faite, si l'on
ne change pas de façon radicale de système économique. Car
en aliénant la terre, l'Homme finit par procéder à son
autodestruction dont les conséquences sont misère,
paupérisation du cadre de vie. Ainsi à force d'exploiter les
ressources sans une reconstitution appropriée des sols, l'Homme finit
par détruire l'humanité tout entière.
La solution à cette crise résiderait dans la
recherche et la mise en pratique d'une politique nouvelle, celle d'un refus
d'entraîner systématiquement la terre au suicide aux dépens
du profit, du gain. Il faudrait concevoir une autre forme de
développement, celle qui a essentiellement pour but de protéger
et non de détruire la nature. Cette nouvelle forme de
développement devra se traduire par une nouvelle politique de gestion
des ressources naturelles issues du sol et des sous-sols et une nouvelle
politique de l'aménagement du territoire qui devra prendre en compte et
considérer l'Homme dans toutes ses dimensions voire toutes les
composantes de l'écosystème. Il devra être possible de
sauvegarder l'environnement sans pouvoir freiner la croissance
économique en procédant à une nouvelle
réorientation, d'où l'élaboration d'un «plan de la
nature» sous forme d'un programme d'action pluriannuel des pays de l'UEMOA
en général et du site de Hahotoé en particulier. Ce
programme d'action devra mettre en place des perspectives d'utilisation des
ressources de l'environnement, des mesures de sauvegarde et
d'amélioration à apporter. A ce programme d'action devront
être associés des bilans à caractère prospectif en
vue d'une évaluation à long terme de l'évolution des
besoins et ressources.
Une étude d'impact tant écologique
qu'économique devra être considérée avant toute
entreprise d'exploitation des ressources afin de voir si telle recherche est
utile à l'Homme et doit être poursuivie. De cette manière,
il serait possible d'annihiler toute exploitation qui paupériserait
l'Homme dans son cadre de vie. Ainsi on aurait atteint le principe 1 de la
Déclaration de Stockholm qui s'exprime en ces termes :
«l'Homme a un droit fondamental à la liberté,
..., à des conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont
la qualité lui permet de vivre dans la dignité et le
bien-être. Il a le devoir solennel de protéger et améliorer
l'environnement pour les générations présentes et
futures». Ce principe a été consolidé
par la Déclaration de Rio de Janeiro en ces mots : «
les êtres humains sont au centre des préoccupations
relatives au développement durable. Il ont droit à une vie saine
et productive avec la nature.»
50
51
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