Conclusion
Chez le blé (Titicum aestivum L.) mis à
part le rendement, la teneur en protéines représente un
critère très important déterminant la valeur
économique de blé. L'objectif d'une bonne production de
blé a pour but de concilier entre rendement et teneur en
protéines. Toutefois, ceci reste difficile à réaliser
à cause de la relation négative qui existe entre les deux
critères.
Une des façons de comprendre la relation qui existe
entre rendement et teneur en protéines est de calculer l'écart
à cette relation (ce qu'on appelle GPD pour Grain Protein Deviation). Le
GPD a pour but d'identifier les génotypes qui présentent une
teneur en protéines supérieure à celle prédite par
la relation teneur en protéines - rendement. L'efficacité de cet
outil a été démontrée dans plusieurs études
précédentes. En effet, on a montré que le GPD est
partiellement sous le contrôle génétique, on l'utilise pour
l'évaluation des variétés de blé en cours
d'inscription au catalogue officiel français.
Les processus azotés tels que l'absorption de l'azote
en pré et post-floraison ou encore la remobilisation d'azote
accumulé pendant la floraison des parties végétatives vers
les grains sont les majeurs sources d'azote et de matières sèches
dans le grain. Afin de mettre en évidence les caractères
affectant séparément le rendement et la teneur en
protéines on a proposé de corréler ces processus avec le
GPD. L'absorption azotée en post-floraison explique bien le GPD. En
effet, la variabilité génétique pour le GPD est
reliée à la variabilité génétique de
l'absorption post-floraison.
Au cours de ce travail, l'objectif était de voir la
possibilité d'expliquer les variations interannuelles et multilocales de
GPD via les mêmes processus azotés qu'on a déjà
étudiés pour expliquer la variabilité
génétique.
Ainsi on a pu montrer l'importance de l'absorption
azotée en préfloraison comme processus expliquant la variation de
GPD. Le coefficient de déterminant de la corrélation entre le
QNfloraison et le GPD était de l'ordre de 0,8 (pour la
variété Apache). Ce résultat est logique vu l'importance
de la phase préfloraison dans la détermination du nombre de
grains formés ainsi que les quantités d'azote et de carbone
disponibles pour la croissance des grains après la floraison. Toutefois,
la remobilisation de l'azote et l'absorption post-floraison de l'azote avaient
un effet significatif sur le GPD.
Au vu de cette synthèse des résultats, nous
pouvons conclure que le GPD est un outil intéressant dans la
sélection des variétés ayant à la fois un bon
rendement et une teneur en protéines élevée. Ce GPD est
lié aux métabolismes azotés de la plante.
Il sera intéressant par ailleurs de réaliser un
travail de caractérisation et de typologie des environnements
étudiés qui permettent d'identifier et de quantifier les facteurs
limitants dans chaque environnement. On pourra alors d'intégrer des
aspects génétiques et physiologiques expliquant le GPD.
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