Chapitre I : Problématique
Chapitre II : Méthodologie
Chapitre III : Présentation des
résultats
Chapitre IV : Discussion et
synthèse
Chapitre V : Conclusion, suggestions et
propositions
Chapitre I : PROBLEMATIQUE
I-ENONCE DU PROBLEME
Depuis plus de deux décennies, il a été
observé à travers certaines régions du monde que la
fréquentation des structures de santé est de plus en plus faible.
Ceci peut se vérifier à travers un nombre important de
constats :
Une étude de IZANDENGERA ABINTEGENKE A.
(2011) révèle que selon l'OMS le taux
de fréquentation des structures sanitaires dans la plupart des villes
asiatiques et africaines est relativement faible, posant ainsi un
véritable problème de santé publique.
Les études évaluatives des programmes en
Afrique subsaharienne effectuées par S.FALL et
I.SECK(2009) ont montré que le faible accès et
l'utilisation des structures de santé est redoutable. En zone rurale 70%
des cas des maladies sont traitées à domicile contre 50% en
milieu urbain.
En 2010 les études sur le
système des soins de santé menée par Dr
V. DEKYSER révèlent que le taux de
fréquentation des districts sanitaires est très faible, 0,24% par
an au MALI 0,34% au BURKINA-FASO ; 0,30% au BENIN, malgré la
présence des infrastructures viables.
Au Mali (2009), une étude a
montré que l'utilisation des services de santé en fin 2003 est de
0,23 contact par habitant et plus faible dans la zone de Mopti qui est de 0,16
contact.
Cette gangrène sanitaire est également entrain
de s'enraciner au Cameroun.
Une étude menée par R. IKELLE (2007)
sur la qualité de gestion et d'attractivité de
l'hôpital de District de Bonassama à Douala révèle
qu'entre 2002 et 2006 le taux de fréquentation oscillait entre 10 et
13%.
Selon APAD (2006) le taux de
fréquentation des structures sanitaires s'élève à
0,3 contact par an et par habitant.
En Décembre 2010, une enquête
effectuée par l'INS Cameroun montre qu'en 2009 les
formations sanitaires ont reçu en moyenne 12 patients par jour dont 2
admis en hospitalisation. Les formations sanitaires implantées en zone
urbaine ont reçu en moyenne 12 patients par jour contre 8 en milieu
rural. Cette demande varie aussi selon la catégorie et le statut de la
formation sanitaire. En effet, les Hôpitaux de District (HD) ont
reçu en moyenne 22 patients par jour contre 8 dans les CMA et 6 au
niveau des CSI. De cette même étude il ressort par ailleurs qu'en
2009 suivant la catégorie de la formation sanitaire, 33% des patients
ont eu recours aux HD contre 21% aux CMA.
Selon la même source, l'analyse des résultats des
différentes données recueillies dans plus de 79 pays du monde y
compris le Haïti, Niger, Cote d'Ivoire et le Cameroun révèle
de façon formelle que le taux de fréquentation des services de
santé dans nos pays n'a jamais franchi le cap de 50%. Ainsi, nous
l'avons aussi observé au cours de notre stage de santé
communautaire (Janvier 2012) dans le District de santé de la Mifi en
général et particulièrement au CMA de Kongso dans l'aire
de santé de Kongso par Bamougoum, en analysant les données
statistiques annuelles des années 2010 et 2011, qui affichent un taux de
fréquentation du centre respectif de 6,3% et 4,5%.
Au vue de ces différentes informations relatives
à la fréquentation des structures sanitaires, il est clair qu'au
niveau mondial en général, africain en particulier et
spécifiquement dans notre pays le Cameroun, bon nombre de structures de
soin n'a jamais atteint le seuil recommandé par l'OMS
(2000), qui est de 50% pour la fréquentation d'une
structure de santé par la population d'une aire de santé.
En effet au cours de nos stages pratiques en santé
communautaire, particulièrement au CMA de Kongso-Bamougoum, passant
souvent la semaine avec un seul patient à l'hôpital, nous avons
lors de nos multiples descentes dans la communauté
développée des thèmes d'éducation dans les
réunions, à la chefferie, dans les établissements
scolaires. C'est ainsi que nous rencontrions de nombreux cas de maladies nous
emmenant à nous entretenir avec ces malades sur l'importance de la
fréquentation du centre de santé. Pendant ces séances
d'éducation, nous avons constaté le
désintéressement des uns et des autres. Préoccupé
par cette situation, nous leur avons posé la question de savoir pourquoi
leur communauté ne fréquentait pas le CMA?
La réponse fut que cette population est animée
par plusieurs raisons les emmenant à ne pas fréquenter leur
CMA.
Ce phénomène se présente ainsi comme un
handicap majeur à l'évolution de cette structure de santé
et c'est à partir de ce point que nous nous sommes proposé
d'étudier les facteurs qui pourraient entraver la bonne
fréquentation des structures sanitaires en milieu rural dans l'aire de
santé de Kongso-Bamougoum.
Sachant que l'accès et la fréquentation des
structures de santé est un déterminant clé permettant de
juger l'état de santé de la population, il peut sans
détour être accepté que la faible fréquentation de
nos structures sanitaires constitue un problème de santé publique
nécessitant une recherche scientifique active pour son
dénouement.
Ce constat patent d'état des lieux en matière
de fréquentation des structures sanitaires dans beaucoup de
régions à travers le monde, l'Afrique et le Cameroun, est
vraiment inadmissible et rétrograde au vue du plan d'action que l'OMS
fixe pour nos pays dans les OMD et revêt l'importance du
questionnement suivant :
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