I.2) l'état des lieux sur la pauvreté
à Djibouti.
En 1996, Djibouti s'est engagé dans des programmes
d'Ajustement et de restructuration économiques appuyés par le FMI
et la Banque Mondiale dans un but de faire face à la dégradation
continue de la finance publique, qui trouve son origines aux crises interne
externe de 1992 (guerre civile et arrivées de réfugiés
somaliens et Ethiopiens). Au cours de
Page 22
cette période, la croissance a été
négative et la finance publique s'est dégradée. Ces
négociations ont débouché sur la signature d'un accord de
confirmation sur la période (1996-1999) qui marque le début du
Plan d'Ajustement Structurel (PAS).
En effet, À Djibouti le problème de la
réduction de la pauvreté reste important. Les indicateurs sociaux
du pays montrent que les lacunes dans le bien-être social sont
énormes et les performances économiques récentes ont
été médiocres.
Les principaux atouts de Djibouti sont son emplacement
stratégique sur la Corne de l'Afrique, son port et ses infrastructures
connexes, et son accès aux eaux de pêche relativement riche.
Toutefois, l'emplacement stratégique de Djibouti est aussi la cause de
ses problèmes. Djibouti attire les populations d'autres pays de la
région, car il offre la paix et une stabilité relatives, et des
possibilités d'emploi avec des salaires payés en devises fortes.
Les immigrants et les réfugiés imposent un fardeau énorme
sur les chefs lieu des districts déjà faibles des services
sociaux et la sécurité économique. Djibouti est
classé comme un pays à faible revenu intermédiaire, avec
un revenu moyen par habitant de 980 $ US en 2009. Cependant, les niveaux de vie
estimés sont déformés par la cherté de la vie et,
La plupart des Djiboutiens vivent au niveau de subsistance, et les niveaux de
vie sont plus comparables avec ceux de l'Éthiopie que de ceux de pays
non-africains ayant les mêmes niveaux de PIB par habitant.
La pauvreté à Djibouti est élevée.
En 2006, environ soixante quatorze pour cent (74%) des Djiboutiens vivaient
dans des ménages avec des dépenses en dessous du niveau
nécessaire pour satisfaire les besoins fondamentaux. Quarante deux pour
cent (40%) ont été estimés à vivre dans une
pauvreté extrême, qu'ils ne pouvaient pas se permettre d'acheter
le panier alimentaire nécessaire pour maintenir un niveau minimum de la
consommation calorique. Y compris les sans-abri et des nomades dont la prise en
compte dans l'analyse serait d'augmenter le pourcentage de ménages
vivant dans la pauvreté et l'extrême pauvreté.
La pauvreté est plus répandue et plus profonde
dans les zones rurales de Djibouti et dans les zones urbaines en dehors de
Djibouti-ville que dans la capitale. L'incidence de l'extrême
pauvreté est plus de sept fois plus élevé dans les zones
rurales. C'est probablement parce qu'un ménage vivant dans la capitale
peut profiter de filets de sécurité issus de la présence
d'un marché de produits et services, et des opportunités du
marché du travail, ne sont pas disponibles dans les zones rurales.
Les pauvres sont caractérisés par l'absence de
pouvoir d'achat, faible accumulation de capital humain, et faible niveau de
vie. Les pauvres (et les très pauvres) se distinguent du reste de la
population dans les caractéristiques socioéconomiques et
démographiques, et le statut de l'emploi.
Page 23
La lutte contre le chômage constituait la
première priorité du Document de Stratégie de
réduction de la Pauvreté (DSRP). Dans ce cadre, la
stratégie poursuivie reposait sur la mise en oeuvre d'un ensemble de
programmes répondant aux diverses manifestations du
phénomène du chômage. Il s'agit de
programmes (i) d'infrastructures à haute intensité de main
d'oeuvre (HIMO), (ii) de formation professionnelle, (iii) de
développement de la petite et moyenne entreprise (PME), et
(iv) développement de la microfinance.
Pour ce qui est du programme
microfinance, il convient de noter que cette initiative est
relativement nouvelle à Djibouti. Au départ, la Direction de la
Solidarité Nationale (DSN) est l'institution responsable de la
définition de la stratégie nationale dans le domaine de la
microfinance, ainsi que des activités de suivi et d'évaluation.
La Banque Centrale de Djibouti (BCD) est l'institution de supervision.
Cependant, les réalisations en la matière, si
elles constituent un pas important vers la résorption du chômage,
ne suffiront pas pour mettre un terme à ce phénomène qui
s'inscrit en porte à faux avec les principes d'équité dans
l'accès aux ressources du pays. Un certain nombre d'obstacles devront
être surmontés à cet égard dont notamment les
faiblesses liées à la couverture et à la viabilité
du système de microfinance.
|