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La microfinance et lutte contre la pauvreté: le cas de Djibouti

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par Abdoulkader WARSAMA AFASSEH
Université de Poitiers  - Master 2 2012
  

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Introduction

Les années qui se sont écoulées depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, a été une période troublante voire alarmante pour le monde entier, mais aussi une ère de désespoir croissant pour des centaines de millions d'êtres humains. De surcroit, la misère humaine a atteint des proportions critiques voire inimaginables. Progressant du même pas que la prospérité, la pauvreté est devenue un phénomène mondial, un des plus grands fléaux auquel fait face le monde entier.

La lutte contre ce fléau voire son éradication est aujourd'hui une préoccupation mondiale, d'autant plus qu'un cinquième de la population mondiale est affectée par la pauvreté ; plus de 2 milliards de personnes vivent sous le seuil de pauvreté avec seulement 2 dollars par jours (source : rapport Banque Mondiale), malgré cela, les pauvres ont toujours mené des activités génératrices de revenus pour subvenir à leur besoin et vivre sereinement. Un des problèmes majeurs auxquels ils sont confrontés est l'accès au financement.

Ainsi, dans la plus part des pays en développement, la majorité des gens ne possèdent pas de compte d'épargne, ne contractent pas de crédits auprès des institutions financières formelles, faute de pouvoir offrir des garanties. « Nous reconnaissons la nécessité d'assurer l'accès des pauvres en particulier aux services financiers, notamment grâce à la Microfinance et au Micro crédit ». Cette affirmation reflète un aspect qui est en passe de devenir la clé voûte de la politique d'allégement de la pauvreté : la Microfinance.

En 30 ans d'existence, la Microfinance, notamment le micro crédit, a prouvé son utilité sociale. Née dans les années 1970, simultanément en Afrique, en Amérique latine et en Asie, son origine remonte aux coopératives bancaires allemandes du 19ème siècle. Et sa genèse à Djibouti remonte à la première expérience initiée par Caritas en 1998.

Bien entendu, il existe des différences significatives de contexte entre pays développés et pays en développement : l'étendue de la pauvreté et l'exclusion du système bancaire ne prennent pas les mêmes formes et ne sont pas de même ampleur.

Dans le cas de la République de Djibouti, depuis 1991 d'importants déséquilibres économiques ont touchés l'appareil de l'Etat. Ces déséquilibres ont eu pour cause le conflit interne de 1990 ainsi le pays se trouvait en proie à une aggravation du déficit de la balance des paiements, une inflation élevée, une réduction de la richesse nationale et un fort taux de chômage. L'ensemble de ces maux s'est traduit budgétairement par une aggravation des déficits publics cumulés aggravés par une accumulation d'arriérés.

Pour faire face à cette situation, le gouvernement s'est engagé en 1996 dans le programme d'ajustement et de restructuration économiques appuyés par le FMI et la Banque Mondiale et mis en oeuvre des réformes dans plusieurs domaines clés, les finances publiques, la

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sécurité sociale, les entreprises publiques, l'éducation, la santé notamment. Les résultats des programmes mis en oeuvres depuis 1996 ont été encourageants dans le domaine macroéconomique avec la réduction des déficits budgétaires. Mais, elles ont eu un impact très négatif dans le domaine social en détériorant la situation sociale déjà fragile du pays, d'où résulte une pauvreté assez visible des couches les plus vulnérables.

C'est pourquoi la question de la pauvreté est apparue au coeur du débat à Djibouti. En fait, la pauvreté caractérise la situation d'individus, de groupes, démunis de ressources jugées essentielles et se trouvant dans une grande précarité. Pour lutter contre cette pauvreté, le président de la République a lancé le programme de l'INDS1 en janvier 2007, dont « l'objectif majeur visé était d'éradiquer le phénomène de la pauvreté et d'exclusion qui frappent des larges franges de la population ». Cependant, pour tenter de résoudre ce phénomène qui persiste, le gouvernement a mis en place des instruments de lutte contre la pauvreté. Parmi les initiatives les plus ambitieuses en matière de résorption de la pauvreté, en fait partie le programme de la Microfinance mise en place par l'ADDS (Agence Djiboutienne de Développement Social). Cette dernière a pour mission de contribuer à la lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité par l'appui à des projets de développement durable selon une démarche participative, partenariale et de proximité. Elle a également pour mission de mobiliser et de mettre en place des financements et des actions d'accompagnement.

De par son rôle de mobilisation de l'épargne et de redistribution du crédit aux populations pauvres exclues du Système bancaire classique. Peut-on dire que la Microfinance est réellement la réponse appropriée face à la pauvreté ?

La lutte contre la pauvreté reste variable, chaque pays à sa manière d'aborder la question de la pauvreté, la prise en compte des outils de luttes contre ce fléau doivent être adaptés aux réalités locales. Donc, Djibouti, procède à l'ouverture en 2008 des Caisses Populaires d'Epargnes et des Crédits. Cette dernière a pour objectif de facilité l'accès aux crédits, mais aussi, promouvoir une culture de l'épargne. Elles octroient des crédits variant entre trente mille à un Million de franc (FDJ) et sont localiser dans les régions et les districts de Djibouti2. Jusqu'au jour d'aujourd'hui, dans toute la république on compte plus de 13000 bénéficiaires inscrit à la CPEC dont plus de 70% sont des femmes. En quoi alors, la Microfinance a-t-elle amélioré le bien être de ces bénéficiaires ?

Le but principal recherché dans mon sujet de mémoire : « Microfinance et lutte contre la pauvreté à Djibouti. », est d'arriver à assurer une fonction entre le développement, pauvreté et la Microfinance. A cet effet, nous allons éclaircir le concept de Microfinance, puis dans une seconde partie le rôle de la Microfinance et lutte contre la pauvreté à Djibouti. Et enfin, Etudier l'impact et Analyser l'enquête qualitative réalisée auprès des bénéficiaires de microcrédit.

1_

INDS- Initiative Nationale de Développement Social, programme ou projet mis en place par le

gouvernement en vue de réduire la pauvreté et assurer la bonne gouvernance. 2 _ Il y a 5 Régions et 11 Districts dans Djibouti.

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