Introduction
Les années qui se sont écoulées depuis la
fin de la deuxième guerre mondiale, a été une
période troublante voire alarmante pour le monde entier, mais aussi une
ère de désespoir croissant pour des centaines de millions
d'êtres humains. De surcroit, la misère humaine a atteint des
proportions critiques voire inimaginables. Progressant du même pas que la
prospérité, la pauvreté est devenue un
phénomène mondial, un des plus grands fléaux auquel fait
face le monde entier.
La lutte contre ce fléau voire son éradication
est aujourd'hui une préoccupation mondiale, d'autant plus qu'un
cinquième de la population mondiale est affectée par la
pauvreté ; plus de 2 milliards de personnes vivent sous le seuil de
pauvreté avec seulement 2 dollars par jours (source : rapport Banque
Mondiale), malgré cela, les pauvres ont toujours mené des
activités génératrices de revenus pour subvenir à
leur besoin et vivre sereinement. Un des problèmes majeurs auxquels ils
sont confrontés est l'accès au financement.
Ainsi, dans la plus part des pays en développement, la
majorité des gens ne possèdent pas de compte d'épargne, ne
contractent pas de crédits auprès des institutions
financières formelles, faute de pouvoir offrir des garanties. «
Nous reconnaissons la nécessité d'assurer l'accès des
pauvres en particulier aux services financiers, notamment grâce à
la Microfinance et au Micro crédit ». Cette affirmation
reflète un aspect qui est en passe de devenir la clé voûte
de la politique d'allégement de la pauvreté : la
Microfinance.
En 30 ans d'existence, la Microfinance, notamment le micro
crédit, a prouvé son utilité sociale. Née dans les
années 1970, simultanément en Afrique, en Amérique latine
et en Asie, son origine remonte aux coopératives bancaires allemandes du
19ème siècle. Et sa genèse à Djibouti
remonte à la première expérience initiée par
Caritas en 1998.
Bien entendu, il existe des différences significatives
de contexte entre pays développés et pays en développement
: l'étendue de la pauvreté et l'exclusion du système
bancaire ne prennent pas les mêmes formes et ne sont pas de même
ampleur.
Dans le cas de la République de Djibouti, depuis 1991
d'importants déséquilibres économiques ont touchés
l'appareil de l'Etat. Ces déséquilibres ont eu pour cause le
conflit interne de 1990 ainsi le pays se trouvait en proie à une
aggravation du déficit de la balance des paiements, une inflation
élevée, une réduction de la richesse nationale et un fort
taux de chômage. L'ensemble de ces maux s'est traduit
budgétairement par une aggravation des déficits publics
cumulés aggravés par une accumulation
d'arriérés.
Pour faire face à cette situation, le gouvernement
s'est engagé en 1996 dans le programme d'ajustement et de
restructuration économiques appuyés par le FMI et la Banque
Mondiale et mis en oeuvre des réformes dans plusieurs domaines
clés, les finances publiques, la
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sécurité sociale, les entreprises publiques,
l'éducation, la santé notamment. Les résultats des
programmes mis en oeuvres depuis 1996 ont été encourageants dans
le domaine macroéconomique avec la réduction des déficits
budgétaires. Mais, elles ont eu un impact très négatif
dans le domaine social en détériorant la situation sociale
déjà fragile du pays, d'où résulte une
pauvreté assez visible des couches les plus vulnérables.
C'est pourquoi la question de la pauvreté est apparue
au coeur du débat à Djibouti. En fait, la pauvreté
caractérise la situation d'individus, de groupes, démunis de
ressources jugées essentielles et se trouvant dans une grande
précarité. Pour lutter contre cette pauvreté, le
président de la République a lancé le programme de
l'INDS1 en janvier 2007, dont « l'objectif
majeur visé était d'éradiquer le phénomène
de la pauvreté et d'exclusion qui frappent des larges franges de la
population ». Cependant, pour tenter de résoudre ce
phénomène qui persiste, le gouvernement a mis en place des
instruments de lutte contre la pauvreté. Parmi les initiatives les plus
ambitieuses en matière de résorption de la pauvreté, en
fait partie le programme de la Microfinance mise en place par l'ADDS (Agence
Djiboutienne de Développement Social). Cette dernière a pour
mission de contribuer à la lutte contre la pauvreté et la
vulnérabilité par l'appui à des projets de
développement durable selon une démarche participative,
partenariale et de proximité. Elle a également pour mission de
mobiliser et de mettre en place des financements et des actions
d'accompagnement.
De par son rôle de mobilisation de l'épargne et
de redistribution du crédit aux populations pauvres exclues du
Système bancaire classique. Peut-on dire que la Microfinance est
réellement la réponse appropriée face à la
pauvreté ?
La lutte contre la pauvreté reste variable, chaque pays
à sa manière d'aborder la question de la pauvreté, la
prise en compte des outils de luttes contre ce fléau doivent être
adaptés aux réalités locales. Donc, Djibouti,
procède à l'ouverture en 2008 des Caisses Populaires d'Epargnes
et des Crédits. Cette dernière a pour objectif de facilité
l'accès aux crédits, mais aussi, promouvoir une culture de
l'épargne. Elles octroient des crédits variant entre trente mille
à un Million de franc (FDJ) et sont localiser dans les régions et
les districts de Djibouti2. Jusqu'au jour
d'aujourd'hui, dans toute la république on compte plus de 13000
bénéficiaires inscrit à la CPEC dont plus de 70% sont des
femmes. En quoi alors, la Microfinance a-t-elle amélioré le
bien être de ces bénéficiaires ?
Le but principal recherché dans mon sujet de
mémoire : « Microfinance et lutte contre la pauvreté
à Djibouti. », est d'arriver à assurer une fonction entre le
développement, pauvreté et la Microfinance. A cet effet, nous
allons éclaircir le concept de Microfinance, puis dans une seconde
partie le rôle de la Microfinance et lutte contre la pauvreté
à Djibouti. Et enfin, Etudier l'impact et Analyser l'enquête
qualitative réalisée auprès des
bénéficiaires de microcrédit.
1_
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INDS- Initiative Nationale de Développement
Social, programme ou projet mis en place par le
|
gouvernement en vue de réduire la
pauvreté et assurer la bonne gouvernance. 2 _
Il y a 5 Régions et 11 Districts dans
Djibouti.
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