1.2 Quelques propriétés des PBN
Propriété 1.2.1. Dans la formulation du PBN
(1.1) - (1.4), la position des fonctions contraintes n'est pas arbitraire. En
effet, en transférant les contraintes du leader au problème du
suiveur, la région réalisable de celui-ci s'en trouve
réduite (ou restreinte) ; ce qui peut modifier la solution (si elle
existe ) du problème du suiveur, et partant la solution du
problème (1.1) - (1.4). Il en est de même si on transfère
plutôt les contraintes du suiveur au problème du leader. Nous
illustrons cette propriété par cet exemple tiré de [13]
:
On considère le PBN linéaire :
(BLP1) :
max
y
y
sujet à : 0 < y < 1
{w:w<y}
x = 0
x E Argmax
w
et le problème : (BLP2) :
|
max
y
|
y
|
Genéralités sur la programmation
mathématique à deux niveaux 4
sujet à : 0 < y < 1
x E Argmax
w
|
{w : w <
y et w = 0}
|
Les problèmes (BLP1) et
(BLP2) ont les mêmes contraintes excepté
le fait que la contrainte du premier niveau dans
(BLP1) est transféré au deuxième
niveau dans (BLP2).
Comme le montre la figure ci-dessous, les deux problèmes
ont une même région réalisable.
Mémoire de DEA * Laboratoire
d'analyse numérique * UYI Francisque.D.Fouodji
c~UYI 2007-2008
FIG. 1.1 Sur les effets du transfert de la contrainte
x = 0 du premier niveau dans
(BLP1) au second niveau dans
(BLP2).
{ }
On a 1 = (0, y) : 0 <
y < 1
pour les deux problèmes; mais pour y
fixé dans R, on a pour (BLP1) :
Ø(y) = {y} tandis
que (
{0} si y = 0
pour (BLP2) :
Ø(y) = w sinon .
Il s'ensuit que pour (BLP1) la seule
solution réalisable et qui s'avère être la solution
optimale est y = 0. La solution optimale pour
(BLP2) est y = 1.
Propriété 1.2.2. La solution optimale du PBN
change en général lorsque l'ordre du jeu
est changé (i.e lorsque le problème du
leader est décalé au second plan tandis que le suiveur devient le
leader). Ceci est dû au fait que le problème étant
hiérarchique, les deux décideurs ne peuvent prendre leurs
décisions simultanément; ce qui signifie que le leader se doit
d'anticiper sur le choix du suiveur sous réserve que celui-ci à
le droit et la possibilité de choisir une solution optimale sous les
conditions posées par les choix du leader [11]. Nous illustrons cet
exemple par la figure 1.2 tirée de [11], sur laquelle
(x, y) et
(x',
y') représente respectivement la
solution
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mathématique à deux niveaux 5
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FIG. 1.2 Sur l'importance de l'ordre du jeu
optimale lorsque le ieme
décideur à le premier choix.
Propriété 1.2.3. La solution
optimale d'un PBN n'est pas en général indépendante
des
{ }
min (x - 1)2
+ (y - 1)2 :
x E Ø(y) .
y
contraintes inactives ajoutées au problème du
suiveur. L'exemple suivant tiré de [14] illustre bien cette
propriété :
Soit le PBN :
{ }
avec Ø(y) =
Argmin 0.5x2
+ 500x - 50xy .
x
{ }
. Ce problème est équivalent à :
min (x-1)2
+(y -1)2 :
x+500-50y = 0 . La
solution
x, y
unique de ce problème est
(x*, y*)
= (0.82; 10.02) et la valeur
optimale de la fonction objectif est
F(x*, y*)
= 81.33.
Ajoutons la contrainte x ~ 0 au
problème du suiveur; alors
(x*, y*)
est un point réalisable pour le problème et
x* ~ 0; mais la solution optimale
du suiveur est :
1
50y - 500 si y
~ 0
En introduisant cette fonction dans fonction objectif du
leader, on a :
1
(50y - 501)2
+ (y - 1)2 si y
~ 0
F (x(y),
y) =
x(y) = 1 + (y -
1)2 si y ~ 10
.
1 + (y - 1)2 si
y ~ 10
La valeur minimale de cette fonction est 1
et est atteinte en (x°,
y°) = (0, 1). Une
condition nécessaire et suffisante garantissant au PBN l'existence d'une
solution optimale globale indépendante par ajout ou suppression de
contraintes inactive peut-être trouvé dans [14].
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Dans toute la suite, nous ne considérerons que les PBN
dans lesquels les contraintes du leader ne sont pas couplées ; i.e la
fonction contrainte du leader ne dépend pas de la variable du
problème du suiveur. Ainsi les contraintes du leader s'écriront :
G(y) < 0 au lieu de G(x, y) < 0.
Dans le but de prendre en compte les contraintes du type
égalité, les contraintes du deuxième plan seront
désormais de la forme g(x, y) < 0 et
h(x, y) = 0 où h : 1[8n x
1[8m -> 1[8k
le problème (1.1) - (1.4) devient donc :
{ }
min F(x, y) : G(y) <
0, x E Ø(y) . (1.7)
y
avec Ø(y) = Argmin
x
|
{ }
f(x, y) : g(x, y) < 0 et
h(x, y) = 0 .
|
Ø(y) représente l'ensemble des solutions
du problème d'optimisation paramétrique :
{ }
min f(x, y) : g(x, y) < 0
et h(x, y) = 0 . (1.8)
x
comme nous l'avons indiqué précédemment,
la résolution de (1.7) - (1.8) suppose la résolution au
préalable du problème d'optimisation paramétrique que
constitue le problème du suiveur (1.8). Par ailleurs, la plupart des
méthodes de résolution des PBN exploitent des conditions
nécessaires et suffisantes permettant de montrer l'équivalence du
PBN à un problème d'optimisation à un niveau classique de
la forme :
min
y
|
{F(x(y),y). : G(y)
< 0}. (1.9)
|
Où x(y) représente la solution
de (1.8) pour le paramètre y. La résolution de (1.9)
nécessite outre la régularité des fonctions F et
G, la continuité au moins de la fonction à valeur
optimale x : y i-> x(y). Ainsi donc, la
résolution d'un PBN est fortement lié à la
résolution d'un problème d'optimisation paramétrique.
Dans le paragraphe à venir, nous présentons les
résultats d'optimisation paramétrique nécessaires à
la résolution des PBN.
|