1.1.4.2- Point des connaissances
Dans le but de mieux appréhender le problème que
pose le sujet, diverses études antérieures faites dans le domaine
ont été consultées.
Les inondations sont la résultante de plusieurs
facteurs. Ainsi, dans une étude Guitchan (2006), a étudié
la lutte contre les inondations dans la ville de Cotonou à partir de
l'aménagement des zones basses, du lac Nokoué et du chenal de
Cotonou montre que les inondations dans la ville de Cotonou sont liées
à la dynamique hydrologique déterminée par les crues du
lac Nokoué et du chenal de Cotonou, aussi la position
géographique de la ville. L'altitude et la faible pente des terrains
entraînent le ralentissement des écoulements et l'accumulation des
eaux, le niveau affleurent et la remontée rapide de la nappe
phréatique empêchent les infiltrations et réduisent ainsi
la capacité de stockage des sols, la faible profondeur des plans d'eau
qui limite considérablement leur capacité d'accueil et
d'évacuation des eaux en direction de l'océan. Et tout ceci sans
oublier les actions anthropiques qui aggravent les inondations.
A la fin de l'étude il a examiné et
proposé un certain nombre d'aménagement qui minimiserait les
risques d'inondation dans la ville de Cotonou.
Dans cette même perspective,
Guèdègbé et Zannouvi (2008), lors d'une étude
intitulée impacts environnementaux et socio-économique de
l'exploitation du sable par dragage dans la plaine alluviale de la
rivière sô ont montré que la construction des ports de
Lomé, de Cotonou, du barrage hydroélectrique de Nangbéto
sur le fleuve Mono et celle de plusieurs autres infrastructures ont
occasionné l'utilisation d'énormes quantités de sable
marin. Vu la fragilité et l'instabilité de la côte, toutes
activités anthropiques accentuent le phénomène de
l'érosion côtière. Ils ont constaté que le
phénomène de l'érosion côtière a
déjà emporté plusieurs bâtiments et de superficies
non négligeables de la zone côtière.
15
Les solutions préconisées sont l'exploitation de
sable par dragage avec comme impact le délaissement progressif des
carrières du littoral.
Dans son étude intitulée éducation
environnementale et gestion rationnelle des villes du Bénin : cas du
quartier Suru-Léré à Cotonou, Belou (2001), a
abordé dans un premier temps les questions se rapportant au site et aux
facteurs qui expliquent la configuration actuelle de Cotonou. Il a
montré que Cotonou est sur un site difficile. L'urbanisation dans cette
ville n'est pas maîtrisée, ce qui entraîne de nombreux
problèmes dans la gestion des déchets solides et liquides, des
inondations, d'hygiène et de l'assainissement. Dans un deuxième
temps, il a étudié Suru-léré dans son
évolution spatiale et démographie, ce qui lui a permis
d'identifier et d'analyser les problèmes d'ordre environnementaux
liés au développement de ce quartier. La solution qu'il a
trouvée pour ces problèmes est une redéfinition de la
politique de gestion basée sur la décentralisation et
l'éducation environnementale poussée.
Dans les rapports nationaux sur l'environnement marin et
côtier du Bénin, Adam et al., (2007) et du Togo PNUE
(2007), ont fait le point sur l'état de l'environnement marin et
côtier et ont identifié les problèmes majeurs tels que
l'érosion côtière, la pollution marine, la
dégradation de la couverture végétale et la
déforestation, la dégradation du sol, l'inondation etc. Les deux
études ont montré que la zone côtière est le support
de nombreux aménagements : ports, aéroports, aménagement
touristique formel ou informel et l'usage inadéquat de cet espace
conduit irrémédiablement à des dégradations
irréversibles. Face à ces tendances inquiétantes les deux
pays ont pris l'option d'adopter une politique de gestion durable de leur
espace côtier en application des recommandations de la convention
d'Abidjan. Cette convention exige qu'il faille fournir les
éléments de base pour qu'il y ait une collaboration entre les
gestionnaires des zones marines et côtières au niveau national et
régional.
16
Plus proche de nous en 2008 et dans un environnement voisin de
celui de Grand-Popo, Ayéna (2008), dans son étude
intitulée « Hydrologie urbaine » d'Aplahoué, a fait
ressortir les problèmes de dégradation des infrastructures
causée par l'érosion pluviale. Il a montré que ce
processus de dégradation est entretenu par les facteurs anthropiques et
physiques.
Par ailleurs, il considère que la poussée
démographique entraîne la disparition du couvert
végétal qui constitue un rempart contre l'érosion. Le
développement des activités humaines telles que l'agriculture, le
ramassage du sable sur les voies routières pour ne citer que
ceux-là favorisent le ruissellement superficiel des eaux de pluies.
Enfin l'analyse des données pluviométriques lui a permis de
retenir que l'agressivité du climat s'observe surtout pendant la
période d'humectation, où les eaux de ruissellement
décapent des axes routiers.
Oké (2003), dans son étude intitulée "
l'expérience d'aménagement des deux départements à
des fins touristiques : cas du Mono et du Couffo " a montré que le
tourisme contribue au développement de notre pays s'il est l'objet d'une
gestion efficiente. Cette étude a aussi montré que le tourisme
implique la construction des infrastructures hôtelières,
l'aménagement des sites et des voies de transport. Pour parvenir
à ces résolutions, il arrive souvent de détruire la
nature. Grand-popo qui constitue notre cadre d'étude est un cas,
où un investisseur a détruit tous les cocotiers au bord de la
plage pour la construction d'un complexe hôtelier. Le souci
d'aménager se fait souvent au détriment de l'originalité
des sites qui parfois, perdent tout ce qu'ils ont comme attraits.
C'est croire que les différents travaux avaient
été déjà résumés dans le PDES (2004).
Ce document stratégique a fait l'état des lieux des
problèmes qui minent la Commune de Grand-Popo, tels que l'érosion
côtière, les inondations, la pollution marine, la
déforestation, l'insuffisance des infrastructures et équipements.
Le problème majeur que rencontre la commune réside dans
l'organisation de l'espace et l'absence de document de planification urbaine.
En
17
ce qui concerne l'épineuse question de l'érosion
côtière, l'étude montre que sa résolution
dépasse la seule compétence et les moyens dont dispose la
commune, voire le pays, et qu'elle devrait être abordée au plan
international.
Dans son mémoire sur les quartiers périurbains
à l'est de Cotonou, Dahito (2008), a constaté que l'absence d'une
planification rigoureuse et la non maîtrise des mécanismes de
gestion foncière pendant une longue période ont compromis le
développement harmonieux de certains quartiers. Ainsi, le
phénomène de périurbanisation qui s'est
développé à un rythme très
accéléré a englobé presque tous les villages
Toffins. Il a même gagné des marécages et des secteurs
d'accès très difficiles qui, pour la plupart, sont soumis aux
inondations saisonnières dont les conséquences
socio-économiques aggravent les conditions de vie déjà
précaires des populations résidentes. Il met donc en relief les
aspects que soulèvent les problèmes de gestion et
d'aménagement desdits quartiers en général et du
problème administratif en particulier.
Tribillon et Manchotte (2008), ont montré qu'il
convient de concevoir le droit de l'aménagement comme un droit
instrumental c'est-à-dire offrant à la collectivité
publique des instruments à mettre en oeuvre sans que ce droit puisse
prétendre obliger la collectivité à les utiliser, ni
à pratiquer tel type d'aménagement plutôt que tel autre.
Okou et al., (1992), dans leur étude sur la
gestion des milieux urbains et ruraux ont montré que l'urbanisation en
Afrique et au Bénin n'a pas toujours été suivie d'une
politique de viabilisation et d'équipement des espaces urbanisés.
Il se pose donc à ces milieux des problèmes de gestion des
déchets, de ressources en eau, d'organisation de l'espace, de voirie,
etc.
|