3.1.2- Erosion côtière
? Conséquences négatives
La montée des eaux, les flux et reflux des vagues
arrachent et emportent de la côte des sédiments (sables) et
contribuent ainsi à la perte de la diversité biologique sur le
littoral. Par ailleurs, les quelques rares pieds de Cocos nucifera et
de Casuarina equisetifolia (filaos) qui embellissent la côte et
constituent un rempart contre l'embrun marin sont menacés. La photo 15
illustre le phénomène.
Photo 15 : Un arbre de Casuarina
equisetifolia (filaos) rattrapé par le trait de côte.
Cliché : AGBO, avril 2011
La photo 15 montre un arbre de filaos dont les racines ont
été dénudées par la mer à Agoué
plage.
L'érosion côtière demeure un
problème crucial en ce sens qu'elle détruit impitoyablement la
côte voire la ville et provoque un exode des filles et fils de la Commune
de Grand-Popo vers d'autres régions.
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Comme par le passé, l'érosion continue de faire
des ravages dans la commune, principalement dans les arrondissements littoraux.
Ainsi, les établissements hôteliers, les habitations et autres
infrastructures installés le long de la côte sont menacés
d'effondrement ou d'engloutissement. A Agoué plage, par exemple la
maison de production de sel dans le village d'Adovlocondji a connu un
effondrement total de son mur d'enceinte. La même situation est
également observée au niveau de la maison du chef de quartier de
Hillacondji.
Selon les populations enquêtées, des villages
entiers ont été emportés. Il s'agit de Agbético et
Docloboé.
Les photos 16 et 17 ci-après donnent un aperçu
de l'effet de l'érosion côtière sur les constructions en
bordure de mer.
Photo 16 : Maisons et latrines détruites
par Photo 17 : Maison de fabrication du sel
l'érosion Côtière à Agoué plage
rattrapée par le trait de côte à Agoué plage.
Cliché : AGBO, avril 2011
Cliché : AGBO, avril 2011
Ces photos, donnent un aperçu des bâtiments
(maisons) ayant été engloutis par la mer à la plage
d'Agoué.
3.1.3- Dégradation des formations
végétales
? Conséquences négatives
La végétation a un rôle de purification de
l'air et de l'eau. Le déboisement et les feux de brousse influencent
négativement ces paramètres et entraînent le déficit
hydrique qui se traduit par l'insuffisance de la pluviométrie, la baisse
de la nappe
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phréatique, la réduction de la superficie
agricole utile et une augmentation de la chaleur.
L'abattage des arbres supprime des habitats naturels et menace
gravement la flore et la faune présente. Il peut conduire à la
réduction de la biodiversité.
Par ailleurs, le déboisement facilite l'érosion
pluviale, participe à l'appauvrissement des sols et augmente les risques
d'inondation. Ainsi, lorsque les arbres et leurs racines sont totalement
arrachés, l'eau de pluie ruisselle de plus en plus vite sur le sol,
l'érode et le rend de moins en moins fertile car l'humus accumulé
disparaît. Les nappes phréatiques se remplissent plus lentement et
le risque de l'inondation est plus élevé.
3.1.4- Insalubrité et pollution des eaux ?
Conséquences négatives
En période d'inondation, notamment la période de
crue du fleuve Mono, les tas d'immondices et les latrines sont submergés
par l'eau de crue qui inonde les agglomérations et pénètre
dans les chambres. Ainsi, la lixiviation des tas d'ordures et le contenu des
latrines ruissellent dans la nature à travers l'eau de crue dans un
mélange homogène tout en dégageant des odeurs
nauséabondes.
Cet état de chose est source de plusieurs maladies
compte tenu des rapports en cette période de la population avec l'eau.
En effet, on distingue deux sous-catégories dépendant des
vecteurs de transmission des maladies :
- les maladies transmises par l'eau : il s'agit des germes
pathogènes résidant dans l'eau et infectant l'homme par voies
orales (le choléra, la diarrhée);
- les maladies liées à l'eau pour lesquelles les
vecteurs de ces maladies séjournent dans l'eau au cours de leur cycle de
développement : le paludisme.
Par ailleurs, l'usage des pesticides par les maraîchers
et la création incontrôlée des dépotoirs de
déchets provoquent la pollution des sols, des eaux de surfaces et
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souterraines par contamination chimique. Cette pollution des
sols est d'abord liée à la mauvaise gestion des ordures
ménagères. La pollution de la nappe phréatique quant
à elle est due à l'accumulation au niveau du sol des
composés toxiques ou persistants, de produits chimiques de sels ou de
germes pathogènes. La proximité de la nappe phréatique, la
forte perméabilité du sol et l'absence de structures de gestion
des déchets ménagers dans la commune expliquent cette situation
qui en retour engendre la pollution des écosystèmes aquatiques.
Aussi, le déversement dans le milieu aquatique d'effluent riche en
phosphates, en nitrates et en hydrocarbures conduit à la mort ou la
fuite des poissons vers les couches les plus profondes. Selon les
pêcheurs enquêtés, c'est l'une des raisons qui expliquent
aujourd'hui la baisse de l'activité halieutique.
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