2.2.2- Erosion
Une autre contrainte environnementale recensée dans la
Commune de Grand-Popo est l'érosion des sols, qui se manifeste
différemment selon les milieux physiques. Ainsi, on a l'érosion
pluviale à l'intérieur des terres et l'érosion
côtière pour le
46
littoral. Ces contraintes sont également
favorisées par des facteurs naturels et anthropiques.
2.2.2.1- Facteurs naturels
Les facteurs naturels favorisant l'érosion pluviale sont
:
- l'abondance et l'intensité des pluies ;
- la faible densité du couvert végétal ou sa
quasi-absence;
- le relief et les caractéristiques du sol.
En ce qui concerne l'érosion côtière, les
principaux facteurs naturels sont :
- les phénomènes hydrodynamiques provenant de
l'océan à savoir :
? la houle marine qui par action mécanique du reflux des
vagues, érode la
côte ;
? les mouvements de la marée qui accroissent l'action de
l'érosion côtière.
- les facteurs liés à la géomorphologie des
côtes (la faible pente, le substrat
sableux).
En effet, les côtes béninoises sont le
siège d'un important transit de sable d'ouest vers l'est. Ce transit est
estimé en moyenne à 1.200.000 m3 par an
(Gnélé, 2010).
Aussi, les conditions hydro sédimentaires et humaines
soumettent-elles à certains endroits et depuis des années le
littoral béninois dont la Commune de Grand-Popo à une forte
érosion côtière. Cette avancée de la mer
entraîne un recul de la côte variant de 1 à 10 m par an, en
moyenne, ou favorise également le déplacement
répété de l'embouchure comme ce fut le cas en
septembre 2011 dans l'arrondissement d'Avlo (enquête de terrain,
2011). La photo 2 donne un aperçu de l'embouchure la Bouche du Roy.
47
Photo 2 : Embouchure la bouche du Roy à
Avlo. Cliché : AGBO, 2011
2.2.2.2- Facteurs anthropiques
Au nombre des facteurs anthropiques favorisant
l'érosion pluviale, on peut retenir l'utilisation des feuilles de
tôles pour la construction des toitures des maisons.
En ce qui concerne l'érosion côtière, les
principaux facteurs sont les grandes réalisations humaines qui ont
considérablement modifié les caractéristiques physiques et
l'équilibre écologique de la côte à savoir :
? la construction des infrastructures portuaires de
Lomé et le brise-lame d'Anécho au Togo qui crée des
déficits sédimentaires et une accentuation des
phénomènes d'érosion à l'est de ces infrastructures
portuaires ;
? la mise en service en 1987 du barrage de Nangbéto au
Togo, situé à 180 km environ de l'embouchure du fleuve Mono
provoque un déficit d'apports fluviaux d'environ 100.000 m3
de sables retenus en amont (Adam et al., 2007).
A ces principales causes, vient s'ajouter l'exploitation de
carrières de sable le long de la côte, créant ainsi
localement une aggravation du phénomène. Les populations pour
contourner l'interdiction d'exploitation de carrières de sable marin,
procèdent à la fabrication sur place des briques.
48
|