Chapitre II
Cependant, dans la réalité, on arrive
généralement à mesurer le potentiel de corrosion du
métal. Ceci est dû à la diffusion des ions de
l'électrolyte à travers les pores du revêtement [20,31].
Lorsqu'il y a une dégradation significative du
revêtement, il se crée une résistance Rp reflétant
la porosité et provoquant une fuite de courant, et le modèle
proposé précédemment n'est plus applicable. Ce qui
nécessite l'utilisation d'un nouveau schéma électrique
équivalent figure II-11[33,34].
Figure II.11 : Schéma électrique
équivalent d'un système avec revêtement poreux sans
interface métal / électrolyte [36].
Dans le cas des revêtements dégradés,
l'électrolyte entre assez rapidement en contact avec le métal, et
une nouvelle interface apparaît. Il se forme une double couche dont le
comportement électrique est équivalent à un circuit RC
parallèle placé en série avec la résistance
d'électrolyte, Re. (La figure II.12) présente le circuit
équivalent et le modèle physique d'un revêtement poreux,
après la formation d'une interface métal/film. On notera Cdc la
capacité de la double couche formée, et RP la résistance
de polarisation ayant lieu au niveau de cette interface.
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b- Relation entre le circuit équivalent et les
propriétés de corrosion et du revêtement
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a- Circuit équivalent
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Figure II -12 : Modèle électrique
équivalent d'un revêtement poreux avec formation d'une double
couche en surface du métal [37].
Avec:
Crev Capacité du revêtement
Cdc Capacité de la double couche
Re Résistance de
l'électrolyte Rp Résistance de polarisation Rpore
Résistance de pore
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Chapitre II
Lorsque les ions atteignent la surface du métal par
diffusion et si l'on suppose que les phénomènes de corrosion
résultent de la réaction de l'électrolyte avec le
métal, alors il est indispensable de tenir compte du transport des
espèces réactives dans ce même électrolyte. Si cette
diffusion est une des étapes lentes (limitantes), elle contribue dans
l'expression de la vitesse de corrosion du métal sous revêtement
[37,38].
La figure II-13, présente le schéma
électrique équivalent d'une électrode, lorsque celle-ci
est le siège simultané d'une réaction de transfert de
charge et d'un transport de matière par diffusion.
Figure II.13 :Schéma électrique équivalent
du système électrochimique lors d'un processus de transport de
charge et de matière [39].
II.2.5. Représentation des données:
Habituellement, il existe deux modes de représentation
des diagrammes d'impédance électrochimique. Ils peuvent
être tracés en coordonnées cartésiennes dans le plan
complexe de Nyquist en plaçant les valeurs Zr(É) en abscisse et
--Zj(É) en ordonnée (contrairement aux conventions
utilisées en électrotechnique). La représentation de Bode
est l'autre représentation classique pour visualiser les diagrammes.
Dans ce cas, le module de l'impédance |Z| (représenté en
échelle logarithmique) et le déphasage sont tracés en
fonction de la fréquence, elle aussi représentée en
échelle logarithmique. Ces deux visions différentes d'un
même résultat ne sont pas en compétition, elles sont
complémentaires ; chacune d'entre-elles montre un aspect particulier du
diagramme d'impédance. La représentation de Nyquist permet de
voir les différentes « boucles et droites » du diagramme mais
masque les résultats à haute fréquence alors que la
représentation de Bode offre la vision complète du domaine de
fréquence, tout en étant moins parlante pour identifier certains
phénomènes caractéristiques. Pour illustrer ce qui a
été présenté ci-dessus, des diagrammes
d'impédance électrochimique tirés d'un article
écrit par Orazem et al. [37].
sont donnés sur la figure II-14 dans le plan complexe
de Nyquist et sur la figure II-15 selon la représentation de Bode.
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