2. Corrélations entre les caractéristiques
des entreprises / des entrepreneures et le financement obtenu
Nous allons maintenant poursuivre l'analyse des
résultats de notre étude, par le croisement entre les
caractéristiques des entreprises et des entrepreneures (type
d'entreprise, qualifications de l'entrepreneure, montant de l'apport personnel
etc...) et le montant du financement obtenu par les femmes créatrices
d'entreprises, dans le but d'identifier les corrélations qui existent
entre ces éléments.
Nous pourrons ainsi confirmer ou non le fait que le
financement des entreprises est bien relatifs aux éléments que
les banquiers affirment prendre en compte dans leur décision de
financement des entreprises. Aussi, nous pourrons vérifier si les
critères qui semblent relativement importants pour les banquiers dans la
prise de décision de financement, tels que les qualifications, le
soutien des proches, l'apport financier de la part du créateur ou encore
les garanties apportées, indiquent effectivement le montant et la
facilité d'accès au financement par les femmes entrepreneures.
Nous avons tenté en plus des corrélations entre
les caractéristiques et le montant du financement obtenu, celles entre
les caractéristiques et le nombre de refus de financement. Cependant,
les résultats n'étaient pas assez représentatifs et on
peut penser que trop de critères entrent en jeux dans l'acceptation ou
le refus d'un prêt pour en isoler certains. L'élément
nombre de refus de prêt bancaire n'est pas un bon indicateur sur lequel
se résoudre pour connaître la valeur des critères des
banquiers.
Université Catholique de LYON - ESDES 79
a. Corrélation entre le type d'entreprise et le
financement obtenu
Le premier graphique provient d'un tableau croisé
mettant en relation le type d'entreprise (Création, Reprise d'entreprise
familiale, reprise d'une autre entreprise) avec le montant du prêt obtenu
par la créatrice ou la repreneuse. Il nous montre le financement moyen
obtenu pour chaque type d'entreprise.
On remarque que les reprises d'entreprises sont en moyenne
financées par un montant quatre fois supérieur à celui des
créations d'entreprises (100 833 € contre 27 000 €). Les
banquiers rencontrés nous indiquaient que les reprises sont plus faciles
à financer. En termes de montant obtenu, le vécu des femmes
correspond donc bien au critère du type d'entreprise des banquiers.
Université Catholique de LYON - ESDES 80
Le graphique ci-dessous représente les
corrélations existantes entre le secteur d'activité des
entreprises de femmes et l'emprunt qu'elles ont obtenu par les banques.
Les banquiers nous expliquaient que les secteurs
d'activité les plus financés sont les commerces, l'industrie et
l'artisanat. On voit ici que ces trois secteurs sont les trois qui sont
supérieurs à la moyenne en termes de montant octroyé. Les
critères des banquiers sont donc ici aussi bien respectés.
D'autres part, il est intéressant de constater que le
secteur des services, secteur le plus représenté par les
entreprises créées ou reprises par des femmes, est le secteur
où les femmes ont reçu le plus petit montant de financement
bancaire.
Le prochain graphique nous montre les relations que l'on peut
constituer entre le statut des entreprises et le prêt obtenu par les
femmes entrepreneures.
Non réponses = 120 000 €
Université Catholique de LYON - ESDES 81
On remarque que les statuts qui dépassent la moyenne du
montant de financement sont les SAS et les SARL avec 200 000€ et 88
000€ pour une moyenne de 53 000€. Les EI / EU, statuts adoptés
par 63,3% des femmes ne sont financés qu'à faible hauteur (20
909€ en moyenne). Les SARL étaient effectivement annoncés
comme faciles à financer par les banquiers, mais les SAS ne
l'étaient cependant pas particulièrement (ni
particulièrement difficiles).
|