Université Catholique de LYON - ESDES
LEFEBVRE Ondine
5ème année Option DE
ESDES
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Mémoire de fin d'études :
LE FINANCEMENT BANCAIRE
DES FEMMES ENTREPRENEURES
Directrice de mémoire : Année
universitaire
Madame Eyquem 2011 - 2012
RESUME
On entend souvent que les femmes entrepreneures ont un
accès limité au financement bancaire par rapport à leurs
homologues masculins. C'est cette constatation qui m'a donné envie
d'étudier le sujet, et d'en comprendre la cause. En effet, à
première vue, certains admettrait alors que les femmes sont victimes de
discrimination de la part des institutions financières. Cependant, il se
peut que d'autres facteurs en soient les causes et que ces differences
s'expliquent par schéma décisionnel complexe et guidé par
des règles précises.
Des études ont en effet montré que
l'accès au financement est un frein important pour les femmes
créatrices d'entreprise. Selon ces études, les femmes
entrepreneures sont moins nombreuses que les hommes à s'adresser aux
banques pour le financement de leurs entreprises, et elles utilisent davantage
leurs économies personnelles s'endettant à moindre mesure que les
hommes. Surtout, lorsqu'elles font appel aux institutions bancaires, leur
financement s'avère moins important que les hommes.
Le but de ce mémoire est de déterminer les
causes des différences d'accès au financement bancaire entre
hommes et femmes entrepreneures, et de chercher à savoir si les femmes
sont victimes de discriminations de la part des institutions bancaires, ou si
ce sont d'autres facteurs qui expliquent cette constatation.
La première partie de ce mémoire se base sur les
littératures économiques pour dresser un portrait
représentatif des femmes entrepreneurs, établissant toutes les
caractéristiques qui leurs sont propres, à elles et à
leurs entreprises.
Les textes étudiés nous relatent
également les thèses de différents économistes
ayant déterminé les causes des différences de financement
entre hommes et femmes entrepreneurs.
La seconde partie expose les résultats bruts de deux
études menées auprès de femmes entrepreneurs et de
banquiers spécialisés dans le financement d'entreprises, et
présente les spécificités des femmes entrepreneures, ainsi
que les critères de choix des banquiers pour la décision de
financer ou non une création ou reprise d'entreprise.
Enfin, la dernière partie est une comparaison entre les
caractéristiques des femmes entrepreneures et les critères de
choix des banquiers. Cette comparaison nous permet d'affirmer si les femmes
subissent ou non une discrimination de la part des institutions
financières et de confirmer ou non les thèses
d'économistes introduites en première partie. Les
corrélations existantes entre différents éléments
et le montant du financement bancaire obtenu par les femmes entrepreneurs sont
ensuite présentées, et permettent de déterminer les
facteurs qui peuvent expliquer les différences de financement avec les
hommes créateurs d'entreprises.
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SOMMAIRE
Table des matières
RESUME 2
SOMMAIRE 3
REMERCIEMENTS 5
Introduction 6
I Revue de littérature 9
1. Définition et caractérisation
9
a. Caractéristiques propres à chaque sexe
12
i. Les motivations à entreprendre 12
j. Le comportement face aux risques 14
k. Les préférences sociales
15
l. La compétitivité 16
2. Les courants de pensée 18
a. Les féministes 18
i. Les féministes libérales
19
j. Les féministes sociales 20
b. Les économistes 21
i. L'entreprise 22
j. Féminité et masculinité
23
k. L'expérience 25
3. Les outils d'aide à la création
27
a. Les réseaux de femmes entrepreneures
27
b. Les programmes de formation 28
c. Les structures d'accompagnement 30
d. Les appuis financiers 31
Conclusion 1 33
II Résultats des études quantitatives et
qualitatives 35
1. Origine de l'entreprise 36
a. Origine d'entreprise recherchée par les
banquiers 37
b. Expériences des femmes 38
2. L'entreprise 40
a. Types d'entreprises les plus financés par les
banquiers 40
b. Expériences des femmes 43
3. L'entrepreneure 48
a. Caractéristiques de l'entrepreneures
prisées par les banquiers 49
b. Expériences des femmes 49
4. Obstacles au démarrage de l'activité
52
a. Evaluation des éléments personnels par
les banquiers 52
b. Expériences des femmes 53
5. Bilan de compétences 54
a. Importances de l'expérience pour
l'accès au financement 54
b. Expériences des femmes 55
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6. Organismes de soutien et réseaux
d'entrepreneures 56
a. L'importance du relationnel pour les banques
56
b. Expériences des femmes 57
7. Financement 59
a. Les financements bancaires 59
b. Expériences des femmes 60
8. Durant les 5 premières années
65
a. Principales causes de refus selon les banquiers
65
b. Expériences des femmes 67
9. Type de financement bancaire obtenu 69
a. Types de prêts habituels 69
b. Expériences des femmes 70
III. Analyse des résultats et confrontation entre
les critères des banques et le vécu des
entrepreneures 72
1. Corrélations entre le financement obtenu et
l'évolution de l'entreprise 73
a. Corrélation entre le montant du prêt
bancaire obtenu et la taille de l'effectif 74
b. Corrélation entre montant du prêt
bancaire obtenu et chiffre d'affaires 76
2. Corrélations entre les caractéristiques
des entreprises / des entrepreneures et le financement
obtenu 79
a. Corrélation entre le type d'entreprise et le
financement obtenu 80
b. Corrélation entre les compétences et
l'implication du porteur de projet et le montant de son prêt
82
c. Corrélation entre les garanties
apportées par les femmes et le montant obtenu par les banques
86
3. Ecarts entre les caractéristiques des
entreprises des femmes et les attentes des banquiers 88
a. Origine de l'entreprise 89
b. L'entreprise 89
c. L'entrepreneure 90
d. Financement 90
Conclusion 92
BIBLIOGRAPHIE 96
ANNEXES 101
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REMERCIEMENTS
Dans un premier temps, je tiens fortement à remercier
Madame Eyquem, pour m'avoir accompagné dans la réalisation de ce
mémoire, et pour avoir guidé mes choix. Elle a su me conseiller
sur la démarche à suivre.
Je tiens tout particulièrement à remercier
Madame Cabanne, Présidente de l'association RACINES, pour m'avoir fait
confiance et avoir diffusé mon questionnaire auprès des membres
de son association de femmes entrepreneures.
Je tiens également à remercier les personnes
suivantes, pour avoir participé à mon étude, avoir
répondu de la manière la plus sincère à mon
questionnaire, et avoir partagé avec moi leurs difficultés et
réussites en tant que femmes entrepreneures, ou leur vécu en tant
que banquiers :
Les membres du réseau de femmes entrepreneures
CréActives pour avoir été nombreuses et rapides à
répondre à mon questionnaire.
Toutes les autres femmes qui y ont répondu et qui ont
partagé leur expérience de créatrice d'entreprise.
Et enfin les banquiers spécialisés en
financement des entreprise pour m'avoir accordé de leur temps pour
partager la vision de leur travail, et pour m'avoir permis de mieux comprendre
leurs démarches.
Enfin, je tiens à remercier tout le cadre d'enseignants
de l'ESDES pour m'avoir permis d'acquérir les méthodes de travail
et les compétences nécessaires pour mener ce travail à
termes, et pour le réaliser dans les meilleures conditions.
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Introduction
L'expansion rapide des opportunités de création
et de développement d'entreprises au cours des dernières
années est une réelle révolution entrepreneuriale. Elle a
eu un effet important sur le paysage économique et social, notamment
avec une contribution croissante des femmes (Timmons 1995). En effet, le taux
de croissance des femmes entrepreneures est de nos jours bien plus
élevé que celui des hommes, avec un accroissement de 35% entre
1977 à 1982 contre 12% pour les hommes (Hisrich et Brush 1984). En 1991
déjà, 39% des entreprises américaines étaient
détenues par des femmes (Census Bureau). En France en 2011, près
de 180 000 femmes se sont lancées dans la création d'entreprise,
auto-entrepreneuriat inclus, et près d'une femme sur cinq envisage
l'expérience entrepreneuriale, représentant près de cinq
millions d'entrepreneures potentielles en France (Sondage réalisé
pour l'APCE, CERFRANCE, et le Salon des Entrepreneurs, en janvier 2012). Aussi,
en 2012, 47 % des porteurs de projets de création et de reprise
d'entreprises sont des femmes. La plupart des spécialistes estiment donc
que l'entrepreneuriat féminin joue un rôle important pour le
développement économique (Allen et al, 2007). Malgré ces
tendances et les projections qui montrent que les femmes jouent un rôle
de plus en plus important dans le développement économique de
l'entrepreneuriat, il n'existe encore que peu de données les concernant.
La dernière grande étude académique sur le sujet date de
2000 (Duchénaut, Ohran). De Bruin, Brush et Welter (2006) soulignent
que, malgré le développement de l'entrepreneuriat féminin
au niveau internationale et le nombre important de femmes propriétaires
dirigeantes - plus de 30% des dirigeants d'entreprise au Canada, au Danemark,
en Finlande et en Nouvelle Zélande (Brush, Gatewood, Green, & Hart,
2006) - , les études les concernant sont trop peu nombreuses. Une
étude menée sur le nombre de références à
des chefs d'entreprise dans les thèses a montré que les femmes
patrons n'apparaissent que dans 1 % des cas. Au vue de l'importance croissante
que les femmes prennent dans l'économie mondiale, il devient pourtant
indispensable de s'intéresser à ses nouveaux acteurs du monde
économique, à leurs caractéristiques, et de comparer leur
démarche entrepreneuriale à celle de leurs homologues masculins.
Selon une enquête SINE datant de 2002, 29,8% des entreprises
françaises dans l'industrie et le tertiaire marchant non financier ont
été crées ou reprises par des femmes. Les femmes
représentent en tout aujourd'hui 30% des créateurs d'entreprises
nouvelles.
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On voit quand même une certaine prise de conscience du
potentiel que représentent les femmes sur la croissance
économique, notamment par La Commission Européenne qui, depuis la
définition de la stratégie de Lisbonne, réalise des
rapports et des études sur les femmes entrepreneures. Les femmes sont
maintenant considérées comme un groupe à part
entière qu'il faut aider, au même titre que les jeunes
entrepreneurs, et les entrepreneurs issus des minorités ethniques. Par
exemple, un rapport réalisé par l'Austrian Institute à la
demande de la Commission Européenne en 2002 "fournit une vue
d'ensemble des actions et mesures de soutien spécifique adoptées
par les administrations des Etats membres de l'Union européenne et des
pays de l'AELE/EEE en vue de promouvoir l'entrepreneuriat féminin,
notamment dans les domaines de la création d'entreprises, du
financement, de la formation, du mentorat, de l'information, du conseil ou de
la consultance et de la mise en réseau". Le programme LEED
(Développement économique et création d'emplois locaux) de
l'OCDE, fait quant à lui la promotion de l'entrepreneuriat au
féminin et élabore des études sur ce thème.
Ce mémoire portera plus spécifiquement sur
l'accès au financement bancaire de ces femmes qui se lancent dans
l'entrepreneuriat. En effet, malgré un taux de croissance bien plus
élevé pour les femmes entrepreneures, nous constatons aujourd'hui
qu'elles ont de plus grandes difficultés que les hommes à se voir
accorder un prêt par les banques lors de la création de leur
entreprise, et surtout que leurs prêts sont souvent moins
élevés que ceux obtenus par leurs confrères masculins. De
plus, des chercheurs affirment que les entreprises d'hommes sont plus
performantes que celles des femmes avec, en 1985, un résultat moyen sept
fois supérieur à celui des entreprises de femmes (U.S. Small
Business Administration, 1986). Ce mémoire à donc pour objectif
de déterminer les causes de ces différences et les facteurs qui
permettraient de les réduire.
Les thèses d'économistes qui se sont
déjà penchés sur le sujet nous donnerons une
première idée de réponse. Nous verrons que plusieurs
courants d'idées se confrontent. Les féministes cherchent
à démontrer que ces différences de financement entre
hommes et femmes sont dues à des discriminations de la part des
prêteurs, alors que d'autres économistes, plus fatalistes, tendent
à dire que ces différences sont directement liées aux
caractéristiques propres à chaque sexe.
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Pour rendre cette analyse plus pertinente, nous nous
appuierons, en plus de la littérature existante, sur des études
quantitatives et qualitatives, qui nous permettront de soutenir ou non les
théories qui ont déjà été proposées,
et de comprendre davantage quels procédés ou outils pourraient
permettre aux femmes de réduire les inégalités de
financement.
L'étude quantitative repose sur un questionnaire
diffusé auprès de femmes entrepreneures, dans le but
d'étudier les grandes tendances qui caractérisent de nos jours
les femmes entrepreneures et leurs entreprises. L'étude qualitative a
elle été réalisée auprès de banquiers
spécialisés en financement des entreprises pour identifier leurs
critères de sélection des entreprises, et les
éléments qui rendent une entreprise plus susceptibles d'obtenir
un financement bancaire qu'une autre. Cette étude a été
recoupée à la première pour soutenir les résultats
obtenus.
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I Revue de littérature
1. Définition et caractérisation
Lors d'une conférence internationale, Carter et al
(2001) se sont penchés sur la question des femmes entrepreneures, et ils
ont alors déterminé leurs principales caractéristiques. Il
a été démontré que les femmes sont
généralement plus jeunes que les hommes quand elles se lancent
dans la création d'entreprise, et qu'elles sont principalement
motivées par une recherche d'indépendance, suite à des
problèmes dans leur carrière, ou pour faciliter la combinaison
entre obligations domestiques et professionnelles. En effet, selon une
étude menée par OpinionWay à l'occasion du
19ème Salon des Entrepreneurs de Paris qui se
déroulera le 1er et 2 février 2012, près de la
moitié des femmes (46%) jugent que l'entrepreneuriat peut leur permettre
d'atteindre l'équilibre entre la vie professionnelle et vie personnelle.
De plus, le « UK Government Small Business Service » (SBS) a
démontré que 35% des femmes entrepreneures utilisent leur maison
comme local d'activité contre seulement 12% des hommes. Contrairement
aux hommes, les entrepreneures ne séparent pas les deux aspects de leurs
vies : la famille et leur entreprise (Stoner et al., 1990; Putnam, 1993; Brush,
1992). Concernant le secteur d'activité, les entreprises de femmes sont
en majorité dans le service et le commerce de détails. En 2012,
40,5 % des entrepreneures se lancent dans le commerce et la réparation,
29 % dans les services aux particuliers, la santé et l'action sociale et
15 % dans l'hôtellerie-restauration (
entreprise.ouest-France.fr).
Il faut également souligner que 77% des femmes entrepreneures dirigent
seule leur entreprise (Enquête SINE de l'INSEE 2006). Surtout,
l'un des principaux éléments qui caractérisent les
entreprises créées par des femmes est qu'elles souffrent de
sous-capitalisation à tout moment de leur existence, et d'une
performance moindre à celles des entreprises d'hommes.
Les femmes entrepreneures sont définies par Heilman et
Chen en 2003 comme des « femmes qui ont créée une
entreprise, qui sont activement investies dans son management, et qui
possèdent la majorité des parts de celle-ci ».
D'après Dina Lavoie (1988), « une
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entrepreneure est une femme, qui seule ou avec des
partenaires, a fondé, acheté ou accepté en héritage
une entreprise, qui en assume les responsabilités financières,
administratives et sociales et qui participe à sa gestion courante
». On peut alors classer les femmes entrepreneures en deux grands groupes
qui ressortent de ces définitions : celles qui ont connu une
éducation limitée et qui se lancent dans l'entrepreneuriat afin
d'assurer leur élévation sociale, et les femmes très
éduquées et qualifiées et qui ont choisi de créer
leur entreprise par désir personnel. Ces différents niveaux
d'éducation et de qualification devraient entrainer des
différences significatives dans la démarche entrepreneuriale de
ces femmes, et dans la performance de leurs entreprises. Pourtant, dans les
deux cas elles rencontrent les mêmes types d'obstacles lors de leur
création. On remarque effectivement que les femmes sont en
générale bien plus nombreuses que les hommes à rencontrer
des difficultés pour gagner en crédibilité et
acquérir les ressources nécessaires à leur démarche
entrepreneuriale. En effet, le sous-financement a été
identifié comme étant l'obstacle qui crée le plus
d'inégalités entre hommes et femmes (Carta et Rosa 1998) et
semble être celui qui est le plus difficile à surmonter. Selon une
enquête de l'INSEE de 2011, plus de la moitié des femmes a
réuni moins de 8 000 euros de capitaux initiaux pour la mise en place de
leur projet de création, et 7 % moins de 80 000 euros. Comme le souligne
Jarvis en 2000, le capital peut provenir de quatre principales sources de
financement. Premièrement, l'épargne personnelle, y compris les
contributions de la famille et les amis ; l'endettement, habituellement
auprès de banques commerciales, y compris la location et le
crédit bail; les prêts bonifiés et les subventions pris en
charge par l'état ; et enfin, le financement par l'intermédiaire
de capital-risque ou d'investisseurs extérieurs types business Angel. Le
financement bancaire est la plus importante source de financement externe pour
les petites entreprises. Cependant, les banques ont encore du mal à
accepter de financer les projets de femmes, encore synonymes de faible
performance à leurs yeux, et les femmes utilisent donc moins de capital
pour lancer leur entreprise que les hommes. Au total, les hommes ont recours
à des ressources de départ trois fois supérieures à
celles des femmes, et ceux en
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comptant le capital, le bénéfice des ventes et
le total des employés de l'entreprise. Elles connaissent donc une
capacité d'entreprise bien inférieure à celle de leurs
homologues masculins. On peut se demander quelle est la cause de ses
différences, surtout quand on sait que, selon Marlow (1997), les femmes
ont généralement moins de problèmes à rembourser
les emprunts bancaires que les hommes, et que, comme le soulignent Kalleberg et
Leicht (1991), le taux de succès entre hommes et femmes est relativement
similaire, avec en 2011, 65,2 % des entreprises créées par des
femmes encore existantes au bout de trois ans, contre 62 % en 2002, et
même un taux de 78 % dans les services de santé et
d'éducation et de 70 % dans les services aux entreprises.
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a. Caractéristiques propres à chaque
sexe
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Un article du Journal Economic of Literature (2009)
écrit par Rachel Croson (University of Texas, Dallas) et Uri Gneezy
(University of California, SanDiego), décrit les différences
d'expériences économiques entre les hommes et les femmes. Les
économistes et les décideurs ont remarqués des
différences dans de nombreux domaines, la consommation, les
investissements et, ce qui nous intéresse ici, dans le marché du
travail. « Moins ambitieuses, plus prudentes, leurs motivations à
se tourner vers l'entrepreneuriat sont souvent inhérentes à leur
vécu de salariée ou à la transformation de leur
sphère personnelle » explique André Letwoski, consultant
expert en création d'entreprise (
lesechosdelafranchise.com,
19/01/2012). Selon l'article, ces différences seraient dues à des
attirances différentes entre les sexes. Trois principales
différences y sont étudiées : l'attirance pour le risque,
l'attirance sociale et la réaction face à la concurrence.
i. Les motivations à entreprendre
Alors qu'un certain nombre d'études ont examiné
les raisons pour lesquelles les hommes se lancent dans la création
d'entreprises, les textes concernant les motivations des femmes entrepreneures
sont rares. (Birley et Westhead 1994). Les chercheurs ont majoritairement
constaté que les hommes créent leur entreprise, principalement en
raison de facteurs d'attraction tels que la possibilité de travailler de
façon autonome, d'avoir un plus grand contrôle sur son travail, ou
de gagner plus d'argent. L'influence des facteurs de répulsion tels des
possibilités d'évolution limitées, la frustration dans
l'emploi, un patron désagréable ou des conditions de travail
dangereuses est elle bien moindre.
Les études de Hisrich et Brush (1985) ont montré
que pour les femmes au contraire, les facteurs de répulsion tels que la
frustration et l'ennui dans leur emploi précédent étaient
les principales raisons de la création d'entreprise. En effet,
l'enquête de l'INSEE de 2011 montre que 69 % des femmes pense que la
création d'entreprise est une voie plus épanouissante que le
salariat. « Confrontées au plafond de verre quand il s'agit de
devenir cadre supérieur, elles préfèrent opter pour
l'entrepreneuriat. Comme un effet de levier, ce dernier leur
donne une crédibilité supplémentaire. La femme n'est plus
perçue comme la collègue menaçante qui risque de prendre
la place, elle devient alors un prestataire auquel on accorde du crédit
» souligne André Letowski. Stokes, Riger et Sullivan dans une
étude datant de 1995, ont constaté que l'environnement de travail
dans les grandes entreprises est perçu comme étant bien plus
hostile pour les femmes, et que cette perception explique le turnover important
chez les femmes. L'étude de Hisrich et Brush a démontré
aussi qu'un grand nombre d'ex-salariées de grosses entreprises
décident de créer leur entreprise à cause de
barrières qui les empêchent d'atteindre les postes de cadres
malgré leur expérience et leur ancienneté.
Les responsabilités familiales importantes pour les
femmes jouent également sur les motivations de celles-ci à
entreprendre. Dans les moeurs, les hommes sont censés faire passer leur
carrière avant tout, concentrer leur énergie sur celle-ci au
cours de leurs années de travail, alors qu'il est encore attendu des
femmes qu'elles assument d'abord la responsabilité de la famille et la
tenue de la maison avant de penser au travail. Même si il y a une
reconnaissance croissante de la responsabilité des pères et des
maris dans les tâches domestiques, les femmes assument encore une part
disproportionnée de ces responsabilités.
Belcourt et al. (1991) expliquent que selon une enquête
menée auprès de 400 entrepreneures canadiennes, 40 % d'entre
elles étaient uniques responsables des enfants au moment du lancement de
leur entreprise. En effet, bien qu'étant responsables d'une entreprise,
elles demeurent les premières responsables des enfants (Belcourt et al.,
1991; Lee-Gosselin et Grisé, 1990; Putnam, 1993; Ferguson et Durup,
1997). Les attentes de la société envers les hommes et les femmes
diffèrent et ces pressions socioculturelles exercent des influences
différentes sur la carrière d'un homme et d'une femme. Ainsi, un
homme considérera plus la création de son entreprise comme une
continuité, une évolution dans sa carrière, alors que les
femmes plutôt comme la solution pour avoir une plus grande
flexibilité pour gérer leurs doubles responsabilités, et
une vie plus équilibrée (Fierman,
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1990 ; Taylor, 1986 ; Zellner, 1994). Olson et Currie (1992)
ont conclu que la valeur la plus importante pour les femmes entrepreneurs, est
la sécurité de la famille.
Bigoness (1988), Brenner et Tomkiewicz (1979) ont tous
démontré que les femmes ont une plus forte
préférence pour les emplois qui offrent des possibilités
de croissance professionnelle, tandis que les hommes préfèrent
des emplois qui offrent un revenu plus élevé. Ces constatations
indiquent que la croissance et le développement professionnel, ainsi que
l'épanouissement sont des objectifs importants pour les femmes alors
qu'ils le sont moins chez les hommes.
j. Le comportement face aux risques
L'article de Rachel Croson et Uri Gneezy explique que les
hommes sont plus exposés aux risques que les femmes. En effet, des
enquêtes économiques (Catherine c ; Eckel et Philip J. Grossman
2008) et psychologiques (James P.Byrnes, David C. Miller et William D. Schafer
1999) montrent que les femmes ont une plus grande aversion pour le risque. Ces
différences dans la prise de risque s'expliquent d'abord par les
différences de réactions émotionnelles entre les deux
sexes. Les femmes éprouvent des émotions plus fortes que les
hommes (Review in R.A. Harshman and A. Paivio 1987), et notamment, elles
ressentent une nervosité et une peur de l'échec plus intense que
les hommes. Si l'échec est moins bien vécu par les femmes que par
les hommes, il est naturel qu'elles aient une plus grande aversion au risque.
Les femmes ayant plus peur de l'échec, elles prennent bien moins de
risques que les hommes pendant la création et le développement de
leur entreprise. Un autre élément qui explique ces
différences de prise de risque est la confiance en soi. Il a
été démontré que les hommes ont une plus grande
confiance en leur succès et leur performance que les femmes (Mary A.
Lundederg, Paul W. Fox et Judith Punccohar 1994). Un nombre croissant de
chercheurs convient que la conviction d'avoir de bonnes opportunités
représente le comportement le plus représentatif de
l'entrepreneur (Shane et Venkataraman, 2000). En effet, la création de
nouvelles entreprises est une tâche qui demande de la
persévérance, et donc la conviction que des opportunités
(perçues ou réelles) existent. Agir sur les opportunités
perçues nécessite bien sûr de la confiance en soi, et la
conviction en sa
Université Catholique de LYON - ESDES 14
capacité à réussir. De plus, les hommes
ont plus tendance à considérer les situations à risques
comme des challenges qui appellent à la participation, alors que les
femmes les considèrent comme des menaces qu'il faut éviter. Ils
ont donc plus de facilité à prendre des risques, un atout
apprécié par les prêteurs. Les différences dans les
comportements face aux risques ne résultent pas de différences
dans la capacité, la persistance, ou l'empressement à effectuer
des tâches correctement. Au contraire, les différences
résultent d'une motivation différente entre les sexes. Les hommes
sont plus stimulés par le challenge alors que les femmes ne sont pas
stimulées par les mêmes facteurs. Ce qui peut d'ailleurs expliquer
que, parmi les jeunes de grandes écoles, les femmes sont encore beaucoup
moins nombreuses que les hommes à vouloir créer leur propre
entreprise (62% contre 72% dans une étude menée aux Etats-Unis en
1998 par le « Journal of business Venturing »).
Il est aussi remarqué dans l'étude du «
Academy of Management Journal » que les entreprises dirigées par
des hommes offrent des gammes de produits et de services plus larges que celles
dirigées par des femmes, s'exposant plus facilement à des risques
de gestion. De plus, parmi les entreprises de femmes, celles qui sont
généralistes connaissent moins d'échec que les
spécialistes, tendance qui ne se détache pas pour les entreprises
d'hommes. Ce succès du généralisme peut refléter
une meilleure adaptation des femmes dans un environnement stable et connu.
k. Les préférences sociales
Les préférences sociales ont été
modélisées dans la littérature économique sous la
forme de l'altruisme (James Andreoni 1989), l'aversion pour les
inégalités (Gary E. Bolton et Axel Ockenfels 2000) ou la
réciprocité (Martin Dufwenberg et Georg Kirchsteiger 2004). Les
préférences sociales des femmes varient selon la situation, elles
ne sont ni plus ni moins orientée dans le social que les hommes, mais
leurs préférences sociales sont plus malléables. Tous ces
modèles décrivent comment un individu peut être soucieux de
son prochain.
Les recherches psychologiques suggèrent que les femmes
sont plus sensibles aux indices sociaux que les hommes et ajustent leur
comportement à ceux-ci (Carol Gilligan 1982). Les expériences
scientifiques sont elles contradictoires. Certaines d'entres elles montrent que
les femmes sont plus altruistes, contre les inégalités,
réciproques et coopératives que les
Université Catholique de LYON - ESDES 15
hommes, et d'autres qu'elles le sont moins. Ceci est dû
au fait que les femmes ont une plus grande sensibilité au contexte que
les hommes, et donc que de petites différences dans leur environnement
ont un plus large impact sur le comportement des femmes que sur celui des
hommes. Les décisions des hommes sont donc moins influencées par
le contexte, les informations et les acteurs extérieurs. Les femmes ont
besoin d'un environnement plus stable que les hommes pour se sentir à
l'aise.
l. La compétitivité
De récentes recherches montrent que la performance des
hommes est plus affectée par la compétitivité de
l'environnement que les femmes. Il est démontré que dans un
contexte de non concurrence, les hommes et les femmes ont une performance
relativement similaire, mais dès que l'environnement devient
compétitif, quand seul le meilleur est récompensé, les
hommes réagissent avec des efforts plus importants, et leur performance
s'accroit significativement alors que celle des femmes ne fluctue que
très peu. Les hommes sont donc plus réactifs à la
compétition que les femmes. Il a été
démontré que les hommes préfèrent des
rémunérations compétitives (primes ou variables) alors que
les femmes préfèrent être payées par un salaire fixe
et égalitaire. Les hommes préfèrent évoluer dans un
environnement de compétition et les femmes dans un environnement
stable.
Lors d'une étude parue dans « The academy of
Management Journal » en 1991, et réalisée en 1987
auprès des entreprises d'Indiana, des chercheurs ont par ailleurs
démontré que sur un marché compétitif, les
entreprises de femmes sont plus nombreuses à connaître
l'échec. On peut expliquer cette observation par le fait que la
négociation est un domaine dans lequel éviter la
compétition peut avoir un réel impact négatif. Dans un
livre sur le sexe et la négociation, écrit par Linda Babcock et
Sara Laschever (2003), elles expliquent que les femmes évitent autant
que possible les situations de négociations concurrentielles. Il est
notamment expliqué que seulement 7% des femmes négocient leur
salaire contre 57% des hommes.
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Dans d'autres cultures, toutes ces tendances sont
inversées, ce qui peut démontrer que la structure de la
société et la culture jouent des rôles très
importants dans la compétitivité des femmes.
Des points de vue opposés défendent que ces
différences entre hommes et femmes sont basés sur des
différences génétiques.
De nombreux évolutionnistes et psychologues estiment
que la structure de base du cerveau est génétiquement
déterminée, et que les différences entre hommes et femmes
sont des caractéristiques naturelles. Lors du développement de
l'Homme, les hommes et les femmes auraient développé des
stratégies différentes afin de maximiser l'aptitude de leurs
gènes. Ces différences de compétitivité pourraient
par exemple être dues aux différences hormonales. La
littérature défendant le rôle de la testostérone
dans la compétitivité est riche (Helen S. Bateup et al. 2002). Il
a également été prouvé que l'aversion aux risques
financiers est en corrélation avec les hormones prénatales,
à savoir le rapport entre le deuxième et le quatrième
doigt, et ce ratio est fixé à vie. D'autres études ont
montré que la compétitivité des femmes dépend de
leur cycle menstruel et de leur pilule contraceptive. La nature serait donc une
des causes des différences de compétitivité entre hommes
et femmes.
Université Catholique de LYON - ESDES 17
2. Les courants de pensée
La solvabilité et l'accès au financement est
primordial pour entreprendre, et détermine souvent la rentabilité
future de la nouvelle entreprise. D'après l'étude d'OpinionWay,
un tiers des femmes considèrent encore qu'être une femme est
désavantageux dans le cadre d'une création d'entreprise, et
énoncent les difficultés à convaincre les banquiers et les
investisseurs comme étant la seconde difficulté la plus
importante après le manque de crédibilité dans le milieu
professionnel. Des fonds insuffisants à la création d'une
entreprise ont souvent pour conséquence une performance future bien
moindre. On remarque que le résultat moyen d'une entreprise d'homme est
plus élevé que le résultat moyen d'une entreprise de
femmes, 54.000 dollars contre à 46.000 dollars dans l'étude de
« l'Academy of Management Journal ».
Dans la littérature, deux grands systèmes de
pensée se distinguent concernant le financement des femmes
entrepreneurs. D'un côté, les théories «
féministes » selon lesquelles les femmes rencontrent de multiples
inégalités lors de leur recherche de financement, impactant leur
potentiel de création d'entreprise en général, d'où
cette différence de résultat. De l'autre, certains
économistes expliquent qu'il n'existe en réalité aucune
inégalité quand à l'accès au financement entre les
hommes et les femmes, mais qu'il s'agit uniquement d'une différence de
faculté à entreprendre entre certains individus et notamment ici,
entre les hommes et les femmes, qui expliquent les différences de
performances de leurs entreprises.
a. Les féministes
Les féministes cherchent à démontrer que
les femmes ont plus difficilement accès au financement que les hommes.
Lors de leurs analyses sur les expériences des femmes entrepreneures,
deux grands concepts en ressortent : le féminisme libéral selon
qui l'état et l'organisation sont les causes de ces différences,
et le féminisme social qui accusent les barrières
socioculturelles.
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i. Les féministes libérales
La pensée libérale indique que pour mettre fin
à la discrimination, il faudrait s'attaquer aux barrières
structurelles
que les femmes rencontrent, et que l'état est donc la
principale cause des inégalités entre les hommes et
les femmes entrepreneurs. Cockburn défend ce système de
pensée, et explique que pour faciliter les
activités économiques des femmes, l'état doit assurer une
éducation méritocratique, mettre en oeuvre des
législations anti discrimination ainsi que des règles relatives
à l'égalité des salaires. La théorie repose donc
sur le principe d'égalité des droits de chacun et notamment
l'égalité des sexes. Selon la pensée libérale, il
est évident que les femmes sont désavantagées, par un
accès inégalitaire aux ressources nécessaires à la
création d'une entreprise durable. Marlow en 2002, explique que la
ségrégation envers les femmes, ainsi que leurs
responsabilités domestiques, les empêchent d'acquérir une
crédibilité, notamment envers les institutions de financement, et
donc un capital suffisant pour engager un processus de création
d'entreprise. Watson, lors d'une analyse réalisée en 2002 sur les
performances des entreprises en Australie, s'accorde avec les théories
féministes libérales et déclare que les femmes et les
hommes ont des différences en termes de ressources, et donc d'emploi.
Les femmes ayant moins de ressources financières que les hommes, doivent
créer des entreprises de plus petites tailles. Les entreprises du
secteur des services nécessitent généralement moins de
fonds pour être lancées, les femmes sont donc plus enclines
à créer leur entreprise dans ce secteur d'activité, du
fait de leur faible capital de départ. Aussi selon une étude de
l'observatoire Amarok, en partenariat avec Malakoff Mederic et le Centre des
Jeunes Dirigeants (CJD), les femmes entrepreneurs auraient plus de mal à
concilier la vie de famille avec un emploi du temps de dirigeant, d'autant plus
lorsqu'elle dépassent le seuil fatidique des 10 salariés (50%
contre 33% pour les dirigeantes de TPE). Ce qui expliquerait également
leur réticence à créer des entreprises de tailles plus
importantes.
Université Catholique de LYON - ESDES 19
j. Les féministes sociales
Les pensées féministes sociales s'accordent
à dire que les hommes et les femmes ont effectivement des
différences de comportement, de capacités et des manières
de penser qui sont propres à chaque sexe (Fisher et al 1993), mais ils
cherchent à faire reconnaître ces différences dans un
contexte d'égalité. Selon eux, ces différences proviennent
de processus de socialisation sexués, suivant des idées
préconçues selon lesquelles les femmes seraient
par exemple plus empathiques et les hommes plus combatifs. Pour autant, ces
économistes ne disent pas que les femmes ont moins de capacité
à entreprendre, mais que chaque sexe détient ses propres forces
nécessaires à la création et au développement
d'entreprises. Les différences d'éducation entre les sexes
créent des différences significatives entre les stratégies
de développement des femmes et celles des hommes. Que les entreprises
soient tenues par des femmes ou par des hommes, elles peuvent et doivent
être semblables, au même titre que leur financement. Le but est le
même et chaque sexe doit donc utiliser leurs propres forces
différemment pour créer une entreprise pérenne et
rentable. Il faut donner les mêmes chances de réussite aux femmes
et aux hommes.
Que ce soit à cause de l'état, des
barrières socioculturelles ou même des deux, on remarque que les
femmes entrepreneures se financent toujours principalement depuis leurs fonds
personnels, et que lorsque les banques interviennent dans ce financement, elles
n'accordent qu'une somme dérisoire aux femmes en comparaison au montant
accordé aux hommes (Hisrich, 1989 décrit alors les
différences d'accès au financement entre les hommes et les
femmes). De ce fait, les entreprises créées par des femmes sont
plus petites et donc moins performantes que celles des hommes. En effet, une
enquête réalisé par Blau en 1984 et portant sur
l'architecture des entreprises de New York montre que plus les entreprises sont
grosses et embauchent d'employés, plus elles sont performantes.
Les femmes sont, une fois sur quatre plus susceptibles de se
voir refuser un prêt que les hommes. D'après les
féministes, ce chiffre s'expliquerait par les discriminations et les
idées préconçues selon lesquelles les femmes sont
incapables de créer des business à forte
Université Catholique de LYON - ESDES 20
rentabilité qui les empêcherait d'en créer
effectivement (Brush, Carter, Gatewood, Green et Hart, 2001). Alors qu'il
existe un certain nombre de cas déclarés d'exemples anecdotiques
de discriminations flagrantes au sein de la littérature (par exemple
Marlow, 1997 ; Moore and buttnet, 1997), une telle discrimination est difficile
à démontrer empiriquement, en raison du grand nombre de facteurs
extérieurs qui entrent en jeu, rendant l'isolement du facteur sexe
difficile. Quelques économistes ont essayé de prouver ces
discriminations : Fay et Williams (1993) ont trouvé des preuves
manifestes de discrimination entre les sexes, Koper (1993) a constaté
que des questions relatives à la formation de la famille sont
posées aux femmes (et pas aux hommes), et Carter et Kolvereid (1993) ont
également trouvé des preuves pour le traitement condescendant et
discriminatoire. Comme le soulignent Brush, Carter, Gatewood, Greene and Hart,
(2006), la discrimination se pose souvent comme une évidence. Mais il
est difficile d'affirmer avec exactitude que les différences
d'accès au financement sont dues aux discriminations de la part des
banquiers. Au contraire, les résultats d'une étude menée
en France sur la discrimination à l'obtention de financements pour les
femmes entrepreneures (Ohran, 2001) ne démontrent pas de discrimination,
et l'analyse des interviews indiquent même que les femmes
interrogées précisent ne pas s'être senties victimes de
discrimination à l'obtention de financement. En parallèle, une
enquête réalisée en 1987, auprès de 3 217
dirigeantes de PME canadiennes démontrent, a priori, que les femmes ont
des conditions de financement moins avantageuses que les hommes (taux de
financement, marges de crédit, endosseur,...). Mais s'il ne s'agit
effectivement pas de discrimination, comment expliquer ces différences
de financement bancaire entre les femmes et les hommes ?
b. Les économistes
La seconde vague de pensée considère que le
financement ne dépend pas du sexe, et que si les femmes sont moins
financées que leurs homologues masculins, c'est inversement parce que le
secteur et la taille de leurs entreprises, ainsi que de nombreux autres
critères qui entrent en jeu lors de la décision des institutions
financières, promettent un retour sur investissement moins rapide et un
taux de rentabilité plus faible que ceux des hommes (Loscocco en
1991).
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i. L'entreprise
D'après Gosselin et Grisé (1990), les femmes
préfèrent créer de petites entreprises, stables, afin de
concilier leur rôle d'entrepreneure et celui de mère de famille.
Les femmes accordent en effet une plus grande importance à la famille
que les hommes, et sont plus facilement prêtes à faire des
concessions dans le domaine professionnel pour assurer leurs
responsabilités familiales. Goffe and Scale, (1985, p56) insistent sur
le fait que les femmes créent majoritairement des entreprises qui
complètent le travail domestique. Elles se lancent principalement dans
la création d'entreprise du secteur des services (52% des entreprises de
femmes aux États-Unis) comme des guest house, des secrétariats,
des crèches ou encore des restaurants ; et du commerce de détail
(les 3/4 des créations touchent les secteurs du commerce et des
services). Les entreprises de ces secteurs promettent une rentabilité
moindre que celles du secteur dans lequel on trouve généralement
les hommes entrepreneurs, le secteur industriel. De plus, l'enquête
annuelle de la franchise souligne une hausse de 5 % des femmes
franchisées soit 45 % des créateurs contre seulement 28 à
30 % des femmes qui créent leur entreprise à fin 2011 (alors que
la moitié de la population est féminine). Là encore, se
franchiser est moins rentable que créer sa propre entreprise. Aussi, le
« UK Government Small Business Service » (SBS) a prouvé que
50% des femmes gèrent leur entreprise en travaillant à mi-temps,
ce qui est souvent synonyme de faible performance, d'où l'image
négative des investisseurs envers l'entrepreneuriat féminin. De
plus, comme Loscocco le souligne en 1991, les femmes rencontrent des
difficultés à faire des ventes en volume qui engendreraient du
revenu, et elles se concentrent donc sur des entreprises de plus petites
tailles. Les résultats d'une enquête réalisée en
1990 auprès de plus de 2000 propriétaires-dirigeants de PME
canadiennes, tant hommes que femmes, démontrent que les conditions de
financement des institutions financières dépendent principalement
du secteur d'activité et de la taille de l'entreprise (chiffre
d'affaires, employés, etc.), ce qui expliquerait en partie les
différences de financement au démarrage entre hommes et femmes
(Fabowale et al., 1995).
Université Catholique de LYON - ESDES 22
Il a également été démontré
dans l'étude parue dans « The academy of Management Journal »,
que même si les entreprises de femmes ne connaissent pas plus
d'échec en générale, la croissance et le
développement des entreprises d'hommes est beaucoup plus rapide. Ce taux
de croissance reflète des opportunités plus nombreuses et des
marchés en expansion, les conditions susceptibles de favoriser la survie
d'une entreprise, et donc la confiance d'un banquier.
Cependant, Marleau (1995), dans une autre enquête
réalisée en 1994 auprès de plus de 3000
propriétaires-dirigeants de PME canadiennes, hommes et femmes,
démontre que dans les secteurs des services et du commerce de
détail, les femmes ont des taux d'intérêts plus
élevés que ceux accordés à leurs homologues
masculins puisque 95 % les femmes paient un taux de 0,5 % plus
élevé, et dans 61 % des cas, la différence peut varier
jusqu'à atteindre 1 %. Même si l'on comprend que le financement
diffère en fonction de la taille et du secteur d'activité des
entreprises, ces différences de taux d'intérêt restent
inexpliquées.
j. Féminité et
masculinité
Certains économistes considèrent que les
différences de performance, et donc de financement, peuvent s'expliquer
à partir des définitions même de la masculinité et
de la féminité. Ils décrivent en effet des
caractères et des attitudes très différentes entre ces
deux types d'individus, et font reposer leur théorie sur les
différences entre hommes et femmes vus plus en amont. La plupart des
économistes considèrent que le standard dans le domaine de
l'entrepreneuriat sont les hommes (Bruni, 2004 ; Collinson and Hearn, 1994,
1996), d'abord parce qu'historiquement, ce sont les hommes qui entreprennent et
qu'il y a donc des exemples de réussite et d'échec sur lesquels
se reposer chez les hommes. Les chercheurs sur l'entrepreneur depuis Schumpeter
ont considéré tacitement l'entrepreneur comme un être
à part, sans genre particulier. Cependant, les conquistadors espagnols
et les pionniers de l'ouest étaient des hommes, la création des
empires, une réelle activité entrepreneuriale avec l'ouverture de
nouveaux marchés et le démarrage de nouvelles activités
productives (Mendelssohn, 1976), était aussi réservée aux
hommes. Les premiers Européens à débarquer aux Etats-Unis
étaient des
Université Catholique de LYON - ESDES 23
hommes seuls (des soldats et des commerçants) et, s'ils
étaient suivis par des femmes, celles-ci n'étaient que leurs
épouses et leurs servantes. Comme l'explique Renaud Redien-Collot,
Responsable du Programme Supérieur en Entrepreneuriat, lors d'une
conférence du colloque Femme et entrepreneuriat tenue à Advancia
le 8 mars 2006, « la figure de la femme entrepreneure est beaucoup plus
récente. Elle apparaît pendant la Révolution
française où de nombreuses femmes dirigent de petites et de
grandes entreprises, notamment les boutiquières qui demandent le droit
de vote pour les femmes ». De plus, « Jusqu'en 1968, les femmes
mariées n'ont pas le droit de gagner des droits d'auteur en leur nom.
Pour contourner la législation, plusieurs ont eu recours à des
hommes de paille. Les femmes entrepreneurs sont clandestines ».
Duchénaud et Ohran (2000), Ahl (2006) ont remarqué que beaucoup
de recherches sur l'entrepreneuriat ont été menées par des
hommes, depuis des exemples d'échantillons et d'entrepreneurs hommes et
il s'agit donc généralement d'un cadre d'analyse "masculin".
Notons toutefois que ce que nous savons sur l'entrepreneuriat découle
principalement des études classiques du XXème siècle: la
théorie du risque de Franck Knight (1921), les théories de
Schumpeter (1939), les théories de Cole (1959) et Collins et Moore
(1964). Mais même les économistes plus modernes définissent
eux l'entrepreneuriat comme une activité orientée vers la
«découverte de nouvelles terres" et réalisée par des
(hommes) "explorateurs » (Bull and Willard, 1993; Pitt, 1998).
Dans la mythologie, la signification symbolique de
l'entrepreneur est représentée par la figure de Mercure, et par
sa personnalité: rusé, pragmatique, créatif, ouvert
d'esprit et aventurier. Les hommes étant, par nature, plus proches de
cette représentation, ils ont une attitude plus encline à
l'entrepreneuriat. Selon Collins et Moore (1964) « il apparaît que
l'entrepreneur est essentiellement plus masculin que féminin, plus
héroïque que lâche". Brush (2002) soutient également
que des qualités telles que la compétition ou l'envie de pouvoir
sont des éléments nécessaires à un bon entrepreneur
pour assurer la performance de son entreprise, et qui sont de plus des
caractéristiques propres à la masculinité. Les banques se
référent effectivement à ces aspects caractériels
pour évaluer la capacité de l'entrepreneur à
générer des bénéfices, et donc pour définir
le financement qui lui sera accordé. Elles accordent donc plus
aisément leurs prêts aux hommes qui possèdent ces traits de
caractère par nature qu'aux femmes.
Il faut noter tout de même que, comme le soutiennent les
féministes libérales, d'autres qualités inhérentes
aux femmes telles que l'organisation, la sociabilité ou la
planification
Université Catholique de LYON - ESDES 24
sont des éléments importants pour assurer la
performance d'une entreprise. Cependant, d'après les économistes,
ces qualités ne sont pas les caractéristiques d'un bon
entrepreneur mais plutôt d'un bon manager, car elles n'assurent pas une
différence compétitive et une forte rentabilité comme
celles des hommes citées précédemment. Lister (2003, p.71)
qualifie les hommes de rationnels, abstraits, impartiaux, indépendants,
actifs et forts, autant de caractéristiques nécessaires à
un créateur d'entreprise; les femmes sont elles décrites comme
étant émotionnelles, irrationnelles, dépendantes, passives
et tournée vers les éléments domestiques. Ce sont ces
aspects essentiels à chaque sexe qui peuvent par ailleurs expliquer que
les femmes ne représentent que 28% des entrepreneurs en France (chiffre
de 2008).
k. L'expérience
De nombreux économistes défendent que les
différences d'accès au financement s'expliquent par les
différences d'expérience entre les hommes et les femmes. Loscocco
décrit le manque d'expérience des femmes dans le monde de
l'entreprise, et donc leur difficulté à générer des
profits. Pourtant, dans l'étude du « Academy of Management Journal
», même si les hommes déclarent avoir passé plus de
temps dans leurs industries actuelles que les femmes, la même proportion
d'hommes et de femmes (22 et 23%) étaient déjà
entrepreneurs avant d'être propriétaires de leur entreprise
actuelle. Aussi, cette étude fait ressortir un fait surprenant, les
entreprises dirigées par des entrepreneurs avec une plus grande
expérience en tant que gérant ne connaissent pas plus le
succès que celle créées par des personnes peu
expérimentées. Cependant, Les hommes entrepreneurs ont
généralement été entrepreneurs un nombre de fois
plus important que les femmes (1,98 fois contre 1,24 fois pour les femmes), et
il est bien connu que pour réussir en entrepreneuriat, il faut
généralement avoir connu plusieurs échecs
préalables. Voilà où se situe la différence
d'expérience.
En plus de la difficulté d'accès au financement
bancaire, la différence d'expérience fait que les femmes ont de
plus grandes difficultés quant à l'accès à
l'épargne personnelle par
Université Catholique de LYON - ESDES 25
rapport aux hommes. La création d'une entreprise
représente un certain nombre de coûts pour l'entrepreneur. Dans le
cas de l'investissement financier, Barclays Bank estimait en 1999 que le
coût moyen de la création d'une petite entreprise au Royaume-Uni
était de 17,680 livres (soit une augmentation 27% en 9 ans). En ce qui
concerne les sources de ce financement, Barclays expliquait que deux types de
financement sont principalement utilisés par les entrepreneurs,
l'épargne personnelle et les prêts bancaires. Les données
indiquent que la plupart des nouveaux créateurs de petites entreprises
font principalement appel à leurs propres ressources pour commencer
leurs entreprises, avec seulement 17% du financement provenant des prêts
bancaires. Cosh et Hughes en 2000 ont également noté une forte
utilisation des ressources personnelles, avec une baisse récente de
l'utilisation du financement externe et une préférence pour les
fonds personnels et le soutien de la famille. Notons également que les
banques prêtent plus facilement aux entrepreneurs qui partagent le risque
en investissant leurs économies personnelles.
Evans et Jovanovic (1989) et Kihlstrom et Laffont (1979) ont
montré que le choix de créer une entreprise est directement
lié au revenu et à la richesse des entrepreneurs. Blanchflower et
Oswald (1998) et Taylor (1996) ont, eux, étudié l'importance de
la situation au travail, et ont montré que les personnes ayant un emploi
sont plus susceptibles de lancer de nouvelles entreprises. Les femmes
rencontrent plus de difficultés à amasser assez de ressources
personnelles pour se voir accepter un prêt bancaire. Il est vrai que
beaucoup de femmes travaillaient à temps partiel avant la
création de leur entreprise ou à des postes sans grandes
responsabilités. L'emploi et le salaire précédant est
déterminant du niveau de capital personnel à la disposition de
l'entrepreneur, moins d'années de travail correspondant à moins
de salaire économisé. De plus, il est évident qu'une femme
n'ayant pas connu de postes à responsabilité ou n'ayant
travaillé qu'à mi-temps, aura beaucoup moins d'expérience,
et donc de crédibilité, qu'un ancien salarié (Marlow
2002). Cependant, si les femmes ont plus de difficultés à
rassembler un montant de ressources personnelles, ce n'est pas uniquement par
manque d'expérience comme le défendent certains
économistes, mais c'est avant tout à cause des
inégalités de salaire entre hommes et femmes. En
équivalent temps plein, une femme reçoit une plus faible
rémunération que les hommes (En 2011, à temps plein, les
femmes gagnent 20 % de moins que les hommes, et tous temps de travail
confondus, l'écart est de 27 %). Elles économisent donc moins
vite.
Université Catholique de LYON - ESDES 26
3. Les outils d'aide à la création
Il existe cependant des outils conçus pour aider les
femmes dans leur démarche entrepreneuriales et pallier les obstacles
qu'elles rencontrent. D'après les économistes, ces outils ne
doivent surtout pas être négligés, mais au contraire
développés. Ils peuvent être de plusieurs types : de
l'ordre de l'élargissement du réseau de connaissances, du
développement des compétences ou d'aides matériels.
a. Les réseaux de femmes entrepreneures
De nombreuses recherches sur l'entrepreneuriat féminins
ont essayé de théoriser le processus
entrepreneurial féminin relativement à la
créatrice
(Cunningham et Lischeron ,1991 ; Bruyat et Julien, 2001;
Fayolle, 2002 ; Bernasconi, 2003). Tous ont
décelé une liaison importante entre les femmes
entrepreneures avec les réseaux d'entrepreneures existants (Aldrich,
1999; Allen et al, 2007). Ces réseaux représentent une solution
au manque de confiance en soi des femmes, et leur apporte une
crédibilité dans un univers où leur place est encore
remise en question. Les réseaux d'entrepreneurs au sens large ont
été définis par Fonrouge et Sammut (2004) comme
étant « un ensemble d'acteurs reliés par un créateur
de relation ». Ces réseaux permettent aux femmes de créer
des contacts réguliers, formels ou non, avec d'autres entrepreneures,
d'échanger avec elles des conseils par exemple. Qu'ils soient à
caractère social, économique ou culturel, ces réseaux
créent une réelle dynamique entrepreneuriale chez les femmes, en
leur conférant une culture entrepreneuriale, en leur permettant de
participer à l'élaboration des politiques gouvernementales, ou en
diffusant des messages d'entraide... Hoang et Antoncic en 2003 se reposent sur
une étude réalisée en Allemagne auprès de 1600
créateurs d'entreprises, pour dire que les réseaux sont un
facteur de pérennité pour les entreprises.
Selon Aldrich, les réseaux de femmes entrepreneures
peuvent expliquer les différences de montant des crédits
accordés aux hommes face à ceux accordés aux femmes, et il
les considère même comme un frein au développement des
entreprises de femmes. Selon lui,
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les femmes se concentrent trop sur la création et le
développement de leurs réseaux, et négligent donc celui de
leur propre entreprise. Les réseaux d'entrepreneures sont selon lui une
des clés de réussite pour les femmes dans l'entrepreneuriat,
encore faut-il que celles-ci les exploitent bien et ne perdent pas trop de
temps à développer des réseaux peu profitables.
b. Les programmes de formation
Un sondage réalisé aux Etats-Unis par Hisrish et
Brush (1983) auprès de 468 Femmes entrepreneures, montre que 68% d'entre
elles possèdent au moins un diplôme de 1er cycle universitaire.
Depuis 1980, il existe en plus des formations classiques, de nouveaux
programmes de formation à l'entrepreneuriat privés ou publics,
qui permettent aux femmes entrepreneures d'enrichir leurs compétences en
création et en gestion des organisations.
Gasse explique qu'une majorité de femmes entrepreneurs,
se lancent dans la création d'entreprise avec un manque de
compétences en gestion, en technique, en information, etc... Une
étude menée aux Etats-Unis en 1998 par le « Journal of
business Venturing » auprès de 2000 jeunes étudiants de
grandes écoles montre en effet que les femmes ont des connaissances
très limitées en entrepreneuriat, et qu'elles souhaitent en
connaitre davantage. Alors que 21% des hommes considèrent leurs
connaissances en création et en gestion d'entreprise de « bonnes
» à « excellentes », elles ne sont que 16% des femmes
à donner les mêmes adjectifs, mais surtout, elles sont 84%
à qualifier leurs connaissances en la matière comme étant
de « justes » à « très pauvres ». Les jeunes
femmes interrogées croient fermement que l'éducation et la
formation peuvent les aider à corriger ce problème de manque de
connaissances.
Les résultats de cette étude amène
à la conclusion claire qu'il faut initier des programmes de formation
pour aider les femmes dans leur démarche entrepreneuriale. Ces
programmes de formation doivent permettre d'apprendre les concepts de base de
l'entrepreneuriat, et d'acquérir les compétences
nécessaires et l'esprit d'entreprise. Ils doivent aussi mettre en
relation les
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concepts et les compétences avec la réussite de
l'entreprise dans un système de marché concurrentiel, et explorer
les lois et règlements qui affectent son fonctionnement. De nombreuses
recherches menées sur les « succès stories » de femmes
entrepreneures, révèlent que la formation reçue, quand
elle est appropriée, joue un rôle capital dans les
résultats positifs obtenus.
An Income of Her Own (Godfrey, 1992) et MADE-IT -Mother and
Daughter Entrepreneurs- In teams (Kourilsky, 1994) sont deux exemples de
programmes de formation qui ont portés leur fruits aux Etats-Unis. Ces
deux initiatives ont été conçues à partir des
résultats d'études, incorporant donc réellement ce que les
femmes ont besoin. Ils intègrent une base théorique importante,
puis des modules de sensibilisation et d'étude de l'entrepreneuriat sont
adaptés aux femmes avec différents niveaux selon leurs
compétences (Bloom et al. 1956). Les programmes tentent également
d'améliorer l'estime de soi des femmes, facteur de réussite dans
l'entrepreneuriat.
Tchamanbe et Tchouassi ont soulignés que parmi ces
programmes de formation, certains sont réalisés sous formes de
séminaires, d'ateliers, de sessions, de cours,... pendant des
périodes qui peuvent être très courtes, et avec des
approches et conceptions inefficaces. En général, ces formations
sont basées sur des méthodes purement techniques et les
formateurs ne prennent pas le temps d'identifier préalablement les
besoins en formation des femmes. Comprendre correctement les facteurs qui
expliquent les disparités entre hommes et femmes est primordial afin
d'éviter de créer des programmes de soutien voués à
l'échec, et de gaspiller ainsi de précieuses ressources (Minniti,
2010).
Le coaching est depuis peu apparu comme étant un nouvel
outil d'accompagnement des entrepreneurs, personnalisé, individuel et
ponctuel que ce soit au stade de création, de démarrage ou
même de croissance (Audet, Courteret et Avenet, 2004). Par
définition, le coaching c'est un «accompagnement de la personne
à partir de ses besoins professionnels pour le développement de
son potentiel et de son savoir-faire ». L'on peut alors facilement
identifier l'avantage de ce procédé qui est la personnification
de l'accompagnement depuis l'identification et l'analyse des besoins.
Université Catholique de LYON - ESDES 29
c. Les structures d'accompagnement
Face aux lacunes que connaissent les femmes pendant la
création de leur entreprise, les conseils externes et les structures
d'accompagnement apparaissent selon Cuillère, pour la catégorie
des très petites entreprises (principales entreprises
gérées par les femmes), comme un moyen évident de combler
les insuffisances internes, et notamment managériales.
On peut d'abord parler des pépinières et des
incubateurs fréquemment mentionnés dans la littérature
Anglaise (Allen et al, 1985, 1988, 1990 ; Brooks, 1986, Cooper et al 1985,
Mckimon et al, 1988, Smilloret et al. 1986 ; etc.) et Française (Albert
et al. 1994, 2003, Beger Douce, 2001, 2003 ; Bryuat, 1992, 1993 ; Chaband et
al, 2003 ; Pikelty et al, 1990 ; etc.), qui apportent un soutien logistique et
un accompagnement aux créatrices d'entreprises.
Les pépinières offrent aux femmes des services
spécialisés pendant le processus de création d'entreprise,
tels que des formations à la gestion, des accès aux
réseaux, des services logistiques ou encore des locaux. Elles sont
financées par les collectivités locales, en partenariat avec les
universités. Les incubateurs ont été cités par un
grands nombre de femmes comme étant un outil d'aide au démarrage.
Ils représentent une alternative moins scolaire aux formations.
L'essaimage est également un service d'accompagnement
intéressant. Il repose sur un système selon lequel un grand
groupe aide un salarié pour la création de son entreprise, par
une aide financière mais aussi un accès au réseau
d'entrepreneurs ou encore des conseils.
Des statistiques ont prouvé l'utilité de ces
structures d'accompagnement à la création d'entreprise. En effet,
le taux de survie d'une nouvelle entreprise (5 ans après leur
création) s'élève de 70 à 85% lorsque
l'entrepreneur à suivi un accompagnement contre 50% sans accompagnement.
Cette performance est due aux récentes « normes » relatives
à l'accompagnement : la « charte de qualité » datant du
17 mai 2001 et adoptée par les
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réseaux associatifs et le conseil de création
d'entreprise (CNCA), formant une fédération des organisations
contribuant à la création et à la reprise d'entreprises
(FORCE) ; et la norme AFNOR « accompagnement de l'entreprise » de
décembre 2007 qui réglemente l'accompagnement.
d. Les appuis financiers
Comme le souligne Guerin en 2000, le manque d'argent est une
inquiétude incessante et récurrente pour les femmes, quelque soit
l'activité qu'elles exercent, quelque soit le capital dont elles
disposent. Elles considèrent l'argent comme « une denrée
périssable » (Hooing et Sadi, 1996). Le financement est en effet un
des principaux freins à l'entrepreneuriat féminin et les femmes
en sont conscientes. Les femmes entrepreneures reprochent une différence
entre les crédits qui leurs sont accordés par les banques et ceux
accordés aux hommes, à cause en principe d'un manque de garantie,
mais surtout l'absence de transparence sur les critères de
sélection des projets par les banques. Connaissant ces
difficultés, elles ont recours à des réseaux de
financement privés tout au long de leur processus de création
d'entreprise (démarrage, croissance, extension...).
Malgré l'appui évident apporté par tous
ces outils d'aides à la création d'entreprises pour les femmes,
une étude de l'agence des PME de 2003 réalisée
auprès de 1500 entrepreneures à partir des sources INSEE
(Sirène, 2001) et des fichiers des bénéficiaires du
prêt à la création d'entreprise (PCE), montre que deux
tiers des créatrices interrogées ont
bénéficié d'appui de leur entourage, mais très peu
d'appui de ces structures dédiées. 41% ont mobilisé leur
entourage, 31% les structures professionnelles non dédiées, et
enfin uniquement 27% des structures professionnelles dédiées.
De plus, un tiers des créatrices déclare n'avoir
bénéficié ou eu recours à aucune aide. Les
principales raisons citées par ces femmes entrepreneures sont
l'ignorance de l'existence de ce type d'organisme ou de structure, la
méconnaissance de la nature de l'appui susceptible d'être
supporté par ce type d'organisme ou structures, le sentiment de ne pas
avoir la possibilité de bénéficier de cet appui et le
souhait de ne pas avoir recours à ce type
Université Catholique de LYON - ESDES 31
d'organisme ou de structure. Il paraît donc important de
communiquer sur l'existence et les bienfaits de ces structures auprès
des nouvelles créatrices d'entreprises afin de leur donner le maximum de
chance de réussite, et le maximum de chances d'accéder à
un financement correcte pour assurer la performance de leur entreprise.
Université Catholique de LYON - ESDES 32
Conclusion 1
L'accès à un financement suffisant est
primordial pour assurer la longévité d'une entreprise, et les
femmes entrepreneures rencontrent davantage de difficultés que les
hommes pour cette phase de la création d'entreprise. Elles sont donc
plus nombreuses à se tourner vers le secteur des services, qui demande
moins de capital, mais qui aussi lutte pour survivre et se développer,
ce qui renforce l'image négative des femmes entrepreneures. Cela ne
signifie pas que toutes les femmes qui créent une entreprise soient
destinées à échouer.
Des études ont prouvé que les hommes sont
beaucoup plus aptes à entreprendre et à créer une
entreprise performante. Ils sont en effet dotés à plus grande
mesure des caractéristiques nécessaires à la
création et la réussite d'une entreprise. Ainsi, des
études scientifiques ont montré que les hommes sont plus
compétitifs que les femmes et qu'ils ont un goût plus
prononcé au challenge. De plus, ils ont une confiance en eux et en leur
réussite bien supérieure aux femmes, ce qui leur donne une
certaine aisance et une certaine assurance dans leur démarche. Ce qui
expliquerait la sous-capitalisation des femmes ne serait donc pas uniquement
due à la discrimination, mais bien aux choix de la part des
décideurs répondant à des critères précis,
pour lesquels les hommes sont plus nombreux à répondre.
Cependant, comme le défendent les féministes,
ces différences de caractéristiques propres aux hommes et aux
femmes sont en partie liées aux pratiques éducatives et aux
influences socioculturelles. Il est donc possible de limiter les
discriminations et, c'est en donnant les mêmes chances aux femmes qu'aux
hommes que l'on limitera les inégalités d'accès aux
ressources. L'Etat est en effet un acteur majeur qui a les capacités de
casser les barrières structurelles rencontrées par les femmes.
Bien que les politiques contemporaines relatives aux égalités
hommes-femmes apparaissent peu à peu, facilitant l'accès à
l'entrepreneuriat pour les femmes, elles sont loin d'atteindre
l'égalité hommes-femmes. Il s'agit là d'une des
clés de résolution des inégalités de financement,
mais les obstacles au financement ne sont pas uniquement dus aux
barrières structurelles, et au comportement des prêteurs.
Certains économistes pensent que les femmes, pour
réduire les différences entre les sexes, doivent adopter les
caractéristiques habituellement propres aux hommes et correspondre ainsi
d'avantage aux critères des banquiers. Les femmes doivent selon eux,
se
Université Catholique de LYON - ESDES 33
motiver et s'éduquer au monde de l'entrepreneuriat pour
s'assurer d'être financées à même hauteur que les
hommes. Ainsi, les femmes qui réussissent dans le business sont des
femmes qui ont assimilé une compétitivité et un goût
au risque supérieur à la moyenne des femmes. Selon ces
économistes, les hommes ont des caractéristiques qui sont
naturellement plus enclines à l'entrepreneuriat telles que la
combativité ou la recherche de pouvoir, et c'est en les adoptant que les
femmes répondront au profil entrepreneurial recherché par les
banquiers, et que des prêts leurs seront plus facilement accordés.
Les banques doivent revoir leur comportement et leur critères de
sélection de projet pour être moins discriminatifs et plus
transparents, mais c'est aussi femmes de revoir leurs ambitions et leurs
motivations à la hausse, pour promettre un développement accru de
leur entreprise, et donc accéder à de plus gros financements.
Université Catholique de LYON - ESDES 34
II Résultats des études quantitatives et
qualitatives
Afin de répondre au mieux à notre
problématique qui repose sur l'identification des éléments
qui expliquent les différences de financement bancaire entre hommes et
femmes, et qui confèrent aux femmes un financement inférieur
à leurs homologues masculins, nous allons comparer les critères
de choix des banquiers quant aux entreprises qui seront ou non
financées, avec les difficultés de financement effectivement
rencontrées par les femmes. Cette comparaison nous permettra de
constater les ruptures entre les critères énoncés par les
prêteurs, et les faits, et de révéler une éventuelle
discrimination vécue par les femmes entrepreneures face à leurs
homologues masculins quant à l'accès aux prêts
bancaires.
En effet, nous cherchons à déterminer si les
femmes répondant aux critères des banquiers reçoivent
effectivement leur financement plus facilement que les femmes dont les
caractéristiques sont moins conformes aux attentes des banquiers. Le but
de cette étude est également de confirmer ou non les
différents éléments énoncés dans les
littératures qui traitent le sujet, et dont nous avons parlé
ci-dessus.
Pour cela, une étude quantitative a été
réalisée auprès d'un échantillon de trente femmes
entrepreneures, et nous permettra d'acquérir une vision d'ensemble des
motivations, des qualités et des objectifs de ces femmes ; puis de
déceler les difficultés récurrentes à
l'étape de recherche de financement que rencontrent les femmes
créatrices d'entreprises. Je précise que cet échantillon
n'est pas représentatif et que les résultats doivent donc
être considérés pour l'échantillon choisi. Cette
étude a été réalisée à partir d'un
questionnaire de 44 questions (cf. annexe) composé de questions
fermées, de questions numériques, de questions ouvertes et de
questions à choix multiples. Les créatrices d'entreprises ont
répondu de la manière la plus sincère possible sur leur
vécu et leur expérience personnelle.
Une seconde étude a été
réalisée auprès de 3 banquiers spécialisés
dans le crédit aux entreprises, chacun d'eux issu de banques
différentes (Banque populaire, Caisse d'épargne et une
troisième anonyme). Afin que les banquiers soient les plus neutres et
les plus fidèles à la réalité possible dans leurs
réponses, cette étude leur a été
présentée dans un contexte de création d'entreprise en
général et non spécifique à celui des femmes. Le
but de cette étude qualitative est de comprendre les critères de
choix des banques pour l'acceptation d'un prêt bancaire. Cette
étude a été réalisée à partir d'un
questionnaire de 23 questions, et
Université Catholique de LYON - ESDES 35
complétée par les témoignages et
déclarations de ces banquiers, qui apporteront l'aspect qualitatif de la
recherche.
Les résultats de ses études sont donc
présentés dans cette deuxième partie de mémoire,
accompagnées des différentes observations qu'on peut effectuer
depuis les résultats bruts. Nous allons traiter ces résultats
dans l'ordre des questions administrées aux femmes entrepreneures. Pour
chaque grande partie, nous observerons les attentes des banquiers et leurs
critères de choix des entreprises à financer, puis nous
étudierons les expériences vécues par les femmes
entrepreneures sur le même thème. Ce procédé nous
permettra de constater des premières observations quant à la
réponse aux critères de sélection des banquiers par les
femmes entrepreneures.
1. Origine de l'entreprise
La première partie du questionnaire administré
aux femmes repose sur les différents éléments qui ont
poussées ces femmes à entreprendre. Nous avons à ce titre
abordés les questions du type d'entreprise qu'elles ont
créée, de la date de création et de leurs motivations
à se lancer dans la création d'entreprise.
Nous avons parallèlement demandé aux banquiers
de sélectionner, parmi une liste prédéfinie, les
motivations à entreprendre des créateurs ou repreneurs
d'entreprises qui les convainquent le plus à accorder un prêt.
Nous leur avons enfin demandé quels types d'entreprise (secteur
d'activité, statut etc...) leur banque accepte
généralement le plus de financer.
Université Catholique de LYON - ESDES 36
a. Origine d'entreprise recherchée par les
banquiers
Le premier tableau nous présente les types de
créations (ex-nihilo, reprise d'une entreprise familiale ou reprise
d'une autre entreprise) qui ont été citées comme
étant les plus facilement financés par les banquiers. Le banquier
de la Banque Populaire a choisi de ne pas répondre car il estime que sa
banque finance la création d'entreprise quelle que soit sa forme.
On remarque ici que la création ex-nihilo est le type
d'entreprise où la décision de financement est la plus difficile
à prendre par les banques, puisqu'elle arrive en troisième
position pour les deux experts en financement d'entreprise. La reprise d'une
entreprise non familiale est à l'inverse le type d'entreprise le plus
facile à financer par les banques.
Le graphique qui suit nous présente les motivations
à entreprendre qui, énoncées par le porteur de projet,
sont les plus appropriées pour convaincre les banquiers de lui accorder
un prêt.
Motivations à entreprendre
Université Catholique de LYON - ESDES 37
On remarque que trois motivations ressortent principalement
puisqu'elles ont été énoncées par deux des trois
spécialistes. Ainsi, les entrepreneurs qui créent leur entreprise
par besoin d'autonomie professionnelle, par besoin d'accomplissement personnel
ou par croyance en un produit ou service se voient plus facilement obtenir leur
prêt (66,7%).
D'autre part, les personnes qui créent leur entreprise
pour le fait de raisons familiales, par influence de l'entourage, à
cause de possibilités d'évolutions limitées, parce qu'ils
sont demandeur d'emploi, parce qu'il y avait des conflits dans l'emploi
précédent ou à cause d'un déménagement, sont
moins enclins à se voir accorder un prêt de par leurs motivations
à entreprendre.
Il est intéressant de remarquer que les facteurs
d'attraction sont les seuls motivations citées comme étant
convaincantes par les banquiers, alors que les facteurs de répulsion ne
sont eux jamais cités. Les banquiers cherchent donc des entrepreneurs
qui ont choisi de créer leur entreprise par envie, par conviction et non
par obligations.
b. Expériences des femmes
Le premier graphique nous montre le type de projet mené
par les femmes interrogées prévalant, parmi les créations,
les reprises d'une entreprise familiale ou les reprises d'une autre
entreprise.
Type d'entreprise
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On remarque que les femmes sont bien plus nombreuses à
créer des entreprises ex-nihilo (63,3%) qu'à reprendre des
entreprises existantes (36,7%). De plus, les femmes qui reprennent des
entreprises ne reprennent pas une entreprise familiale mais une tout autre
entreprise. Ceci peut s'expliquer par le fait que les entreprises familiales
sont souvent reprises par les hommes de la famille et qu'il en reste donc
souvent peu pour les femmes.
Les résultats suivants nous relatent les principales
motivations qui ont poussé les femmes à se lancer dans la
création d'entreprise.
Motivations à entreprendre
Trois motivations sont très souvent citées : le
besoin d'autonomie professionnelle (73,3%), le besoin d'accomplissement
personnel (66,7%) et le désir d'organiser le travail soi-même
(76,7%). Contrairement à ce que les études démontrent
jusqu'à aujourd'hui, les femmes entreprennent essentiellement pour des
facteurs d'attraction et très rarement pour des facteurs de
répulsion que sont les possibilités d'avancement limitées,
le chômage, des conflits dans l'emploi précédant ou un
déménagement. Une interprétation de ces observations est
le fait que les études datent de quelques années, et on peut
penser qu'aujourd'hui les femmes sont plus indépendantes qu'auparavant,
et qu'elles pensent d'avantage à leur accomplissement personnel et leur
épanouissement qu'il y a quelques années.
Université Catholique de LYON - ESDES 39
2. L'entreprise
La seconde partie du questionnaire administré aux
femmes a pour but de caractériser les entreprises créées
par celles-ci. Nous avons pour cela choisi d'orienter nos questions vers les
secteurs d'activité des entreprises créées par les femmes,
les statuts qu'elles ont choisis, la taille, mais aussi le chiffre d'affaire de
leur entreprise, et les objectifs à long terme recherchés par
l'entrepreneure.
Nous avons parallèlement essayé d'identifier les
secteurs d'activité et les statuts d'entreprises les plus souvent
financés par les banquiers. Puis, nous avons tenté de
déterminer le degré de frein que représente le fait de
créer son entreprise en tant qu'activité secondaire pour
l'obtention d'un prêt, ainsi que les objectifs d'évolution de
l'entreprise qui convainquent le plus les banquiers à accorder un
prêt d'après eux-mêmes.
a. Types d'entreprises les plus financés par les
banquiers
Le premier tableau nous présente les secteurs
d'activité dont la décision de financement est la plus facile
à prendre. Les banquiers ont classés les secteurs par ordre de
fréquence de financement de 1 à 7 (1 étant le plus souvent
financé).
On s'aperçoit que les secteurs d'activités les
plus souvent financés par les banquiers sont les commerces, l'artisanat
et l'industrie. Les secteurs de l'agriculture / pêche et des services
à la personne sont bien moins souvent financés par les
banques.
Par ailleurs, il faut noter que les banques financent toutes
les activités quel que soit le statut du porteur de projet,
c'est-à-dire qu'il peut être artisan ou commerçant et avoir
une activité dans les services à la personne ou aux entreprises
sans problème.
Université Catholique de LYON - ESDES 40
Le second tableau nous présente les statuts
d'entreprise dont la décision de financement est la plus facile à
prendre. Ici, les banquiers ont classés les statuts par ordre de
facilité de financement (1 étant le plus facile à
financer).
On distingue surtout un statut d'entreprise plus facile
à financer que les autres, celui des SARL. Les SA et SCI sont elles
aussi financées relativement aisément par les banques. Au
contraire, les associations, et les SEL le sont très rarement.
Cependant, les banquiers affirment qu'ils ne financent pas en
fonction de la structure juridique de l'entreprise mais en fonction de la
cohérence du projet, certaines entreprises se créant plus
logiquement sous le statut de Société Anonyme ou d'autres sous le
statut d'Entreprise Unipersonnelle.
Le graphique ci-dessous nous montre à quel point, sur
une échelle de 1 à 5 allant de « Pas d'obstacle particulier
» à « Eliminatoire », créer une entreprise en tant
qu'activité secondaire peut représenter un frein à
l'obtention d'un prêt selon les banquiers.
Activité secondaire
Université Catholique de LYON - ESDES 41
On constate que la création d'entreprise en tant
qu'activité secondaire n'est pas un obstacle particulièrement
important pour les banquiers. Cela dépend évidemment de
l'activité mais surtout du montant demandé. Surtout, les
banquiers attendent du porteur de projet une implication qui reste très
forte de sa part malgré le fait qu'il ne s'agisse que de son
activité secondaire.
Les résultats qui suivent nous exposent les objectifs
recherchés par les porteurs de projets, que les banquiers
apprécient particulièrement, et qui les convainquent donc
davantage à financer leur projet.
Objectifs recherchés
On constate trois principaux objectifs à long terme qui
touchent davantage les banquiers dans leur décision d'octroi d'un
prêt. La croissance du bénéfice (100%), la diversification
du portefeuille client (100%) ainsi que la diversification de l'offre (66,7%)
sont les trois objectifs visés par les entrepreneurs qui sont les plus
favorables pour l'obtention d'un prêt. Comme le soulignait le banquier du
crédit agricole, pour observer une croissance du bénéfice,
il faut nécessairement une diversification du portefeuille client en
amont, et pour cela il faut débuter par une diversification de l'offre.
C'est trois objectifs sont donc étroitement liés, et ont pour
principale finalité la croissance du bénéfice.
Université Catholique de LYON - ESDES 42
b. Expériences des femmes
Ce graphique qui suit nous indique quels sont les principaux
secteurs d'activité dans lesquels les femmes créent leur
entreprise.
Secteurs d'activité
Comme le soulignait les littératures
étudiées plus en amont, le principal secteur d'activité
des femmes entrepreneures est le secteur des services (36,7%), secteur
d'activité le moins financé par les banques aujourd'hui. Les
autres secteurs dans lesquels les femmes sont les plus présentent sont
les professions libérales, le commerce et l'artisanat. Le secteur de
l'industrie, un des secteurs les plus financés par les banques est
très peu représenté. Par contre, les femmes créant
une activité de commerce et d'artisanat, autres activités
très financées par les banquiers, sont relativement nombreuses
puisqu'elles sont 20% et 16,7%.
Le prochain graphique nous présente les statuts
juridiques les plus souvent adoptés par les femmes pour leur
entreprise.
Statuts d'entreprise
Université Catholique de LYON - ESDES 43
On découvre que, comme nous le précisaient les
extraits d'ouvrages économiques, la grosse majorité des femmes
entrepreneures créent des entreprises unipersonnelles ou individuelles
(63,3%). Elles sont tout de même 26,7 % à créer des SARL,
statut le plus facilement financé par les banquiers.
Les graphiques ci-dessous nous montrent le nombre de femmes
qui créent des entreprises en tant qu'activité principale et en
tant qu'activité secondaire. De plus, pour les femmes pour lesquelles
leur entreprise ne représente qu'une activité secondaire, on peut
observer la nature de leur activité principale.
Activité principale ou
complémentaire
Type d'activité principale
On voit ici que les femmes sont très nombreuses
à s'investir dans la création d'entreprise à titre
principal (93,3%). Seul 6,7% créent leur entreprise à tire
complémentaire, en parallèle avec une autre activité qui
est, pour l'unique femme qui a renseigné son activité principale,
une activité en tant qu'employée dans le secteur public.
Université Catholique de LYON - ESDES 44
Les prochains graphiques nous montrent l'évolution du
nombre de salariés dans les entreprises de femmes ainsi que
l'évolution de leur chiffre d'affaire. La plupart des femmes
interrogées n'ont pas encore atteint leur cinquième année
d'activité mais cela nous donne une première impression de
l'évolution du chiffre d'affaires des entreprises créées
par des femmes.
Salariés
Année 0 Année 1
Moyenne = 1,58 Moyenne = 1,71
Ecart-type = 1,54 Ecart-type = 1,77
Non réponse = 11 Non réponse = 16
Année 2 Année 3
Moyenne = 2,17 Moyenne = 2,64
Ecart - type = 2,12 Ecart - type = 2,58
Non réponse = 18 Non réponse =
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Année 4
Moyenne = 3,17 Ecart - type = 3,46
Non réponse =
Chiffre d'affaires
Année 0 Année 1
Moyenne = 9 300 Moyenne = 31 424
Ecart- type= 7556 Ecart-type = 31 209
Non réponse = 22 Non réponse = 19
Année 2 Année 3
Moyenne = 41 120 Moyenne = 51 261
Ecart-type = 30 979 Ecart-type = 39623
Non réponse = 17 Non réponse = 19
Université Catholique de LYON - ESDES 46
Année 4
Moyenne = 51 223 Ecart-type = 41272 Non réponse = 19
On identifie une évolution dans le nombre de
salariés des entreprises de femmes. En effet, la moyenne passe de 1,58
salarié à 3,17 en cinq ans. Surtout, l'écart type augmente
puisqu'il passe de 1,54 à 3,46.
On remarque une évolution assez inégale du
chiffre d'affaires également. La moyenne évolue de 9300 €
à 50 000€ en 5 ans, mais surtout, l'écart type augment
d'année en année passant de 7 500 € à 40 000 €.
Le chiffre d'affaires augmente donc à des vitesses différentes
selon les femmes.
Il sera intéressant d'évaluer si, comme
l'affirme de nombreuses études sur les femmes entrepreneures, ces
évolutions dépendent du montant investi au démarrage de
l'activité.
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Le tableau qui suit nous présente l'importance
qu'accordent les femmes pour les différents objectifs à long
terme pour leur entreprise.
On distingue ici trois objectifs qui semblent être plus
importants pour les femmes créatrices ou repreneuses d'entreprise: la
croissance du chiffre d'affaires, la croissance du bénéfice et la
diversification du portefeuille client. Les objectifs les moins importants pour
les femmes sont la croissance de l'effectif, l'internationalisation, la cession
de l'entreprise, la croissance de l'investissement en R&D et l'ouverture du
capital. On remarque que seuls les objectifs financiers sont importants pour
les femmes et que les objectifs d'investissement et de développement de
l'entreprise le sont à moindre mesure, voire pas du tout.
3. L'entrepreneure
Nous avons cherché dans cette partie du questionnaire
dédiée à l'entrepreneure, à caractériser les
femmes entrepreneures, et notamment à identifier le rôle qu'elles
jouent au sein de leur structure, leur loisir extra-professionnels, et surtout
leur implication dans l'entreprise.
Nous étudierons d'un autre côté les traits
de caractère qui peuvent, d'après les banquiers, entrainer des
difficultés dans la réussite de l'entreprise, et qui les rendent
donc plus frileux pour l'acceptation d'un prêt
Université Catholique de LYON - ESDES 48
a. Caractéristiques de l'entrepreneures
prisées par les banquiers
Ce premier tableau nous montre les traits de caractère
qui, sur une échelle de 1 à 5 allants de « Pas d'obstacle
» à « Obstacle majeur », peuvent le plus
représenter des obstacles à l'obtention d'un financement
bancaire.
On observe ici que le principal obstacle à
l'acceptation d'un prêt bancaire est le manque de vision à long
terme. Le manque de confiance en soi et le manque de charisme sont les
obstacles les moins importants pour l'obtention d'un prêt bancaire. Ce
qui semble le plus important repose donc plus sur le projet en lui-même
et l'investissement du créateur dans celui-ci que sur les traits de
caractère à proprement dits.
b. Expériences des femmes
Les premiers graphiques nous montrent la proportion de femmes
entrepreneures qui sont gérantes de leur entreprise, et la proportion de
celles qui ont un ou des associés à leurs côtés.
Pour celles qui ont un ou des associés, on peut également voir
leur participation dans l'entreprise.
Gérantes Associé(s)
Université Catholique de LYON - ESDES 49
Participation
On remarque que les femmes créatrices d'entreprises
sont presque toutes gérantes de leur entreprise (96,7%), ce qui semble
tout à fait normal puisqu'elles en sont propriétaires. On voit
aussi qu'elles sont peu nombreuses à avoir un ou des associés
(23,3%), et que celles qui en ont, ont principalement une participation
majoritaire (13,3%).
Les résultats suivants nous exposent le taux de femmes
qui travaillent hors de leur domicile ou à leur domicile.
Travail à domicile
Même si le taux de femmes qui travaillent hors du
domicile est bien supérieur à celui des femmes qui travaillent
chez elles (63,3% contre 36,7%), celui-ci reste très
élevé. On peut imaginer que, comme les textes
étudiés en première partie l'expriment, ce résultat
est dû au fait que les femmes préfèrent travailler chez
elles pour faciliter la conciliation entre vie personnelles et vie
professionnelle, et notamment pour s'occuper du foyer.
Université Catholique de LYON - ESDES 50
Le graphique suivant nous présente le nombre d'heures
consacrées chaque semaine par les femmes entrepreneures à leur
entreprise.
Heures consacrées à l'entreprise par
semaine
Non réponses = 1
On voit qu'en général les femmes entrepreneures
consacrent entre 50 et 60 heures par semaine pour leur entreprise, mais ce qui
ressort principalement de ces résultats est qu'environ 80% d'entre elles
travaillent plus que 30 heures par semaine, et qu'elles sont de ce fait
très fortement investies dans leur entreprise.
Ce graphique nous présente les activités
extra-professionnelles pratiquées par les femmes
entrepreneures.
Activités extra-professionnelles
Université Catholique de LYON - ESDES 51
On observe ici que plus de 63,3% d'entre elles énoncent
le soin et l'éducation des enfants/de la famille comme étant une
activité extra-professionnelle. Elles sont donc très nombreuses
à devoir accorder du temps à leur famille en plus de celui pour
leur entreprise, ce qui peut expliquer le très grand nombre de femmes
qui travaillent à domicile.
De plus, il est intéressant de noter qu'elles sont
également plus de 66,7% à conserver des loisirs en
parallèle à leur activité d'entrepreneure.
Le chiffre de 23,3% des femmes qui participent à une
activité sociale non rémunéré est aussi
particulièrement intéressant puisqu'il pointe le fait que les
femmes accordent une grande importance au social.
4. Obstacles au démarrage de l'activité
Cette partie du questionnaire a pour but d'identifier les
principaux obstacles rencontrés par les femmes au démarrage de
leur activité et de peser à quel point le financement bancaire
peut représenter un obstacle pour la création d'entreprises par
les femmes.
Nous identifierons en parallèle comment les
éléments qui sont énoncés comme étant un
frein au financement de ces femmes représentent réellement un
obstacle au financement, d'après les spécialistes des prêts
aux entreprises eux-mêmes.
a. Evaluation des éléments personnels par
les banquiers
Ce tableau représente à quel point les
éléments personnels tels que le soutien de la famille et des
proches ainsi que les charges personnelles (exemple : enfants à
charges), peuvent être des obstacles à l'obtention d'un prêt
bancaire.
Université Catholique de LYON - ESDES 52
Dans 20% des cas, la défaillance de l'entreprise est
consécutive à une mésentente familiale ou entre
associés. C'est ce qui explique que le soutien des proches soit
très important du point de vue des banquiers pour accorder un
prêt.
En cas de non soutien, le consentement du conjoint lors de la
caution est demandé. Mais les banquiers se reposent surtout sur l'accord
d'OSEO dans ce cas.
Le degré de charges personnelles du demandeur de
prêt est moins important. Bien sûr, moins ses charges personnelles
seront importantes, moins ses revenus pèseront sur la trésorerie
de l'entreprise. Cependant, pour les banquiers, l'endettement personnel est
bien plus important que les charges d'enfants.
b. Expériences des femmes
Le tableau ci-dessous nous expose les principaux obstacles
rencontrés par les femmes entrepreneures dans leur démarche
entrepreneuriale.
Ce tableau nous montre que de nombreux éléments
ne sont pas considérés comme ayant été des
obstacles à la création d'entreprise par les femmes et que
très peu sont considérés comme des obstacles majeurs. Les
seuls obstacles majeurs rencontrés par les femmes dans la
création de leur entreprise sont l'accès au financement et le
manque de compétences/connaissances spécifiques. Le principal
obstacle semble être l'accès au
Université Catholique de LYON - ESDES 53
financement car on voit que le manque de connaissances
/compétences spécifiques et aussi considéré pour
une large mesure comme ne représentant pas un frein. On peut penser que
cela dépend de l'activité et des qualifications du
créateur.
Malgré l'importance accordé par les banquiers
pour le soutient de l'entourage du créateur dans sa décision de
financement, aucune des femmes ne semblent avoir vécu cela comme un
obstacle. On peut imaginer que toute avait un entourage qui les soutenait et
que cela ne les a donc pas freiné.
Aussi, la conciliation entre vie privée et vie
professionnelle n'a été qu'un frein modéré pour ces
femmes.
5. Bilan de compétences
Nous allons dans cette partie déterminer les
compétences et expériences de chaque entrepreneure, pour
déterminer dans la troisième partie du mémoire, si des
corrélations peuvent être effectuées entre ces variables et
le financement bancaire obtenu par les femmes.
Nous allons aussi identifier l'importance accordées par
les banques pour les compétences et les qualifications dans leur
décision de financement d'un projet de création d'entreprise.
a. Importances de l'expérience pour
l'accès au financement
Le premier tableau nous présente l'importance
accordé par les banquiers à l'expérience et aux
diplômes des créateurs d'entreprises dans leur décision de
financement d'un projet.
On voit que ces deux éléments sont importants
à très importants. Les banquiers font remarquer qu'un manque
d'expérience ou de diplôme peut devenir éliminatoire
pour
Université Catholique de LYON - ESDES 54
certaines professions notamment dans la restauration
traditionnelle, où l'expérience est gage de compétences.
Dans ce cas, même avec des garanties, l'entrepreneur n'obtiendra pas de
financement. La pratique et l'expérience confortent le diplôme et
sont donc directement liées. En leur absence, les banquiers recommandent
vivement une formation dans la nouvelle activité ainsi qu'en gestion, et
ils se reposent alors sur le business plan, l'étude de marché et
l'accord d'OSEO pour l'acceptation ou non du prêt.
b. Expériences des femmes
Les premiers graphiques nous montrent le taux de femmes qui
avaient une formation initiale en gestion, et celui de femmes qui ont suivi une
formation complémentaire. L'autre graphique nous précise le type
de formation suivi pas ces femmes.
Formation initiale en gestion Formation
complémentaire en gestion
Type de formation complémentaire
Non réponses = 21
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On remarque d'une petite majorité de femmes n'avait pas
de formation initiale en gestion lorsqu'elles se sont lancées dans la
création d'entreprise (53,3%). Cependant, elles accordent tout de
même une grande importance aux qualifications puisque 40% d'entre elles
ont suivi une formation complémentaire pour augmenter leurs
compétences. Parmi ces femmes, la plupart a opté pour des centres
de formations pour entrepreneurs plus que pour les études
supérieures en école ou en université.
6. Organismes de soutien et réseaux
d'entrepreneures
Le but de cette partie est d'identifier la relation
qu'entretiennent les femmes avec les réseaux d'entrepreneures et les
organismes de soutien à l'entrepreneuriat, et de comprendre dans
l'analyse si, comme le prétendent les littératures
économiques étudiées, ces outils d'aides aux femmes
entrepreneures ont un réel impact sur l'accès au financement
bancaire pour ces femmes.
a. L'importance du relationnel pour les banques
Ce tableau nous présente le degré d'obstacle sur
une échelle de 1 à 5, que représente le manque de
capacités relationnelles, pour l'obtention d'un prêt bancaire.
Le résultat n'est pas très
révélateur ici puisqu'un seul banquier a répondu à
cette question. Notons toutefois que les capacités relationnelles lui
semblent très importantes.
Université Catholique de LYON - ESDES 56
b. Expériences des femmes
Ce graphique nous montre la proportion de femmes qui ont eu
recours à des organismes de soutien à l'entrepreneuriat.
Organismes de soutien à
l'entrepreneuriat
Non réponse = 1
Il est intéressant de remarquer que 56,7% des femmes
interrogées ont effectivement eu recours à des organismes de
soutien à l'entrepreneuriat. Elles sont donc elles-mêmes
convaincues du bienfondé de ces organismes et de leur impact positives
dans leur réussite en tant que créatrices d'entreprises.
Le graphique suivant nous exprime plus spécifiquement
ce que les femmes recherchent dans ces organismes de soutien à
l'entrepreneuriat.
Conseils recherchés par les femmes
Non réponse = 6
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Trois principaux conseils sont attendus par les femmes des
organismes de soutien à l'entrepreneuriat : les conseils financiers
(43,3%), les conseils juridiques (36,7%) et les conseils pour leur business
plan (30%). Elles sont donc conscientes de l'importance du business plan pour
l'obtention d'un prêt et pour la réussite de leur projet.
D'autre part, aucune ne souhaite une préparation
pratique ni des conseils sur l'import/export, et elles sont très peu
nombreuses à vouloir des conseils sur le développement des
relations (10%). Les éléments qui semblent être très
importants d'après les économistes pour la réussite d'une
entreprise n'apparaissent donc pas, aux yeux des femmes entrepreneures, comme
devant nécessairement être soutenus par les organismes
spécialisés.
Le graphique ci-dessous nous montre le taux de femmes qui font
partie d'un ou de plusieurs réseaux d'entrepreneurs.
Réseau(x) d'entrepreneurs
Non réponses = 3
On observe que la moitié des femmes qui ont
répondu font partie d'un réseau d'entrepreneurs. Il ne s'agit pas
uniquement de réseaux de femmes entrepreneures puisque beaucoup d'entre
elles ont renseigné des noms de réseaux d'entrepreneur de tout
sexe, tel que la BGE. Sans attendre de conseils sur le développement des
relations par les organismes de soutien à l'entrepreneuriat, les femmes
s'impliquent cependant personnellement dans cet aspect notamment en
intégrant des réseaux d'entrepreneurs.
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7. Financement
La partie financement du questionnaire a pour but de
déterminer les moyens de financement utilisés par les femmes
entrepreneures, et le poids du prêt bancaire dans le financement total de
l'entreprise. Nous déterminerons également les garanties que ces
femmes ont dû apporter pour l'obtention de leur financement.
En parallèle, nous verrons les critères
financiers demandés par les banquiers pour accorder un prêt
bancaire aux créateurs d'entreprises.
a. Les financements bancaires
Ce tableau nous montre à quel point ne pas
répondre à certains critères financiers attendus par les
banquiers peut représenter un obstacle à l'obtention d'un
prêt bancaire.
Le soutien d'OSEO est un élément important voire
très important pour les banques. Comme d'autres, la Banque Populaire a
une société de caution mutuelle la SOCAMA qui soutient les
prêts qu'elle octroie. En cas de refus d'OSEO ou de ces autres cautions,
les dossiers sont revus mais il n'y a pas un refus rédhibitoire. Dans le
cas où OSEO ne soutiendrait pas un projet de création
d'entreprise, les porteurs de projet doivent cependant apporter davantage de
garanties réelles et personnelles pour se voir accorder un
prêt.
L'apport personnel du porteur de projet est également
un élément important pour la prise de décision du
banquier. Il lui permet en effet de juger de l'implication du créateur
dans le projet. La banque ne peut pas croire plus au projet que celui qui le
porte et elle ne financera donc le projet qu'à hauteur de l'apport
personnel.
Université Catholique de LYON - ESDES 59
D'autre part, le manque de partage du risque est moins
important puisqu'il y a toujours moyen d'y remédier. En effet, un
partage de risque faible avec des tiers nécessite une analyse
complémentaire du projet par les banquiers, mais surtout une implication
bien plus grande du porteur de projet. Il devra nécessairement augmenter
sa part dans le partage du risque.
b. Expériences des femmes
Les résultats suivant nous montrent la proportion de
femmes qui avaient besoin de financement au démarrage de leur
activité, et combien ont obtenues leur financement. Pour les femmes qui
ont obtenu leur prêt, on peut voir plus précisément le
montant qu'elles ont obtenu.
Besoin de financement Obtention du
financement
Montant du financement
Non réponses = 13 Moyenne = 53 0 58
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Ecart-type = 82 520
On observe que la plupart des femmes entrepreneures
interrogées avaient besoin d'un financement au démarrage de leur
activité. Seulement une très faible proportion de celles-ci n'a
pas obtenu le financement qu'elles avaient besoin.
De plus, le montant obtenu est en moyenne de 53 000€ avec
une forte proportion ayant obtenu moins de 40 000€, et ensuite de grandes
disparités avec des prêts pouvant aller jusque 300 000€.
Le graphique ci-dessous nous montre combien les femmes ont
investi au démarrage de leur activité pour leur entreprise.
Montant du financement
Non réponses = 2
On remarque qu'elles ont en moyenne investi entre 2 500€
et 25 000€ (50%). Toutefois, elles sont quand même 16,7% à
avoir investi plus de 75 000€ au démarrage de leur entreprise, ce
qui montre que certaines femmes investissent de grosses sommes malgré le
risque.
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Le graphique qui suit nous montre la répartition des
sources de financement pour leur entreprise ainsi que le montant investi pour
chacune des sources.
Sources de financement
Economies personnelles Prêt à la
famille
Non réponses = 17 Non réponses = 26
Moyenne = 7 769 Moyenne = 5 000
Ecart-type = 8 985 Ecart-type = 3 741
Prêt d'un CLEFE
Non réponses = 27 Non réponses = 19
Moyenne = 10 333 Moyenne = 54 727
Ecart-type = 12 741 Ecart-type = 88 884
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On observe qu'une bonne majorité des femmes ont
dû investir leur économies personnelles pour la création de
leur entreprise (70%). Cependant, le montant des économies personnelles
reste relativement bas puisque qu'il est très souvent inférieur
à 8 000€. Elles sont aussi très nombreuses à avoir eu
recours à un prêt bancaire pour la création de leur
entreprise mais pour un montant n'excédant que très rarement les
40 000 euros.
Ce graphique nous montre les garanties que les femmes ont
dû apporter pour le financement du démarrage de leur
entreprise.
Garanties apportées
Non réponses = 9
Comme l'exprime les banquiers, en cas de non réponse
à un critère financier, ce sont essentiellement les garanties
personnelles (40%), les fonds de garanties (16,7%) et les cautions (26,7%) qui
sont demandées pour pallier ce manquement.
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Les graphiques qui suivent nous montrent la proportion de
femmes qui connaissent le Fonds de garantie à l'initiative des femmes et
l'instrument de microfinancement Progress. On observe également le
nombre de femmes qui y ont eu recours.
Connaissance de l'instrument de
Connaissance du FGIF Microfinancement
Progress
Non réponse =2 Non réponse = 2
Utilisation des outils d'aide au financement
Non réponses = 17
Si une bonne partie des femmes connaissent le Fonds de
garantie à l'initiative des femmes (36,7%), elles sont en revanche
très peu nombreuses à connaître l'instrument de
microfinancement Progress (83,3%). Surtout, même par connaissance du
fonds de garanties à l'initiative, elles n'y ont pas eu recours. En
causes d'après une femme entrepreneure qui connaissait ces outils, les
montants de besoin en financement trop élevés pour ces femmes.
Université Catholique de LYON - ESDES 64
8. Durant les 5 premières années
Nous allons identifier ici les problèmes rencontrés
par les femmes au début de leur activité, et notamment les
difficultés d'accès au financement bancaires et les causes de ces
refus de financement.
Nous identifierons comment ces banquiers considèrent ces
éléments, et dans quelle mesure ils représentent des
freins à l'accès au financement bancaire.
a. Principales causes de refus selon les banquiers
Ce tableau nous présente dans quelle mesure, sur une
échelle de 1 à 5 allants de « Pas d'obstacle » à
« Obstacle majeur », ces éléments représentent
un frein au financement des créateurs d'entreprises d'après les
banquiers.
On remarque que les principaux obstacles à l'obtention
d'un prêt bancaire sont une mauvaise compréhension du projet, un
risque trop élevé du projet, une incohérence des documents
financiers et à moindre mesure, le manque de garanties, un montant
demandé trop élevé et la conciliation difficile entre vie
privée et vie professionnelle.
Université Catholique de LYON - ESDES 65
Ce deuxième tableaux nous exprime à quel point
ces éléments sont incompatibles avec l'acceptation d'un
prêt bancaire d'après les banquiers.
Sans un business plan complet, il est impossible pour les
banquiers d'avoir une connaissance suffisante du projet pour prendre une
décision. Pour que le business plan soit cohérent il doit
impérativement être complet et réaliste. Puis dans un
deuxième temps il doit être validé selon la
cohérence avec l'étude de marché. Cependant, les banquiers
ne refusent pas le projet pour autant, ils préfèrent rediriger
vers des personnes compétentes et accompagner le porteur de projet dans
l'enrichissement de son business plan, pour le rencontrer de nouveau plus tard
si l'évolution du projet et satisfaisante.
Un premier échec de création d'entreprise est un
élément relativement important qui freinent les banquiers dans
l'acceptation d'un prêt. Cependant, plus que l'échec, ce sont les
circonstances et les causes de l'échec qui sont importantes. Il faut les
analyser avec le créateur pour comprendre les raisons de ce premier
échec. Elles peuvent être extérieures et
imprévisibles, ne représentant alors qu'un obstacle léger.
Elles peuvent aussi dues à une carence de l'entrepreneur et elles
deviennent alors un obstacle majeur au financement bancaire.
Université Catholique de LYON - ESDES 66
b. Expériences des femmes
Ces graphiques nous montrent le nombre de demandes de
financement effectuées par les femmes durant leurs 5 premières
années d'activité, le nombre de demande accepté et le
nombre de refus.
Nombre de demandes de financement
Non réponse = 10 Moyenne = 1,90 Ecart-type = 1,17
Même si la plupart des femmes interrogées
n'avaient pas encore passé le cap des 5 premières années
d'activité, on distingue que la plupart des femmes ne redemandent pas de
prêt, ou juste un seul une fois leur entreprise en place. Ceci peut
s'expliquer par leur non volonté d'investissement et de
développement que nous avons repéré dans les objectifs
à long terme plus au dessus.
Nombre de demandes acceptées Nombre de demandes
refusées
Non réponse = 12 Non réponse = 12
Moyenne = 1,5 Moyenne = 0,56
Ecart-type = 0,62 Ecart-type = 1,15
Université Catholique de LYON - ESDES 67
On voit d'après ces deux graphiques que la
majorité des femmes se sont vues accepter une demande prêt et
aucun refus de la part des banquiers. Celles ayant reçu deux prêts
bancaires représentant également une grosse partie. Aussi, 16,6%
des femmes ont connu au moins un refus des banques.
Le graphique ci-dessous nous montre les causes de refus
évoquées par les banquiers pour les femmes ayant connu un refus
de prêt de la part des banques.
Causes de refus évoquées par les
banquiers
Non réponses = 25
Les refus ont quatre causes principales : le manque de
garanties (10%), le manque de partage de risque ou le risque trop
élevé (6,7%) et à moindre mesure, le montant
demandé trop élevé ou une mauvaise compréhension du
projet (3,3%). On remarque qu'il s'agit à chaque fois d'une question de
risque. Les banquiers sont frileux et refusent d'accorder un prêt si le
risque n'est pas partagé ou s'il est trop grand. Au même titre que
les banquiers l'ont exprimé, les causes plus personnelles telles que le
manque d'expérience, de compétences ou le manque de soutien de la
part de l'entourage ne semblent pas avoir été la cause des refus
de la part des banques.
Université Catholique de LYON - ESDES 68
9. Type de financement bancaire obtenu
Dans cette partie nous tenterons d'identifier les types de
prêts (Taux et durée) habituellement octroyés aux
femmes.
Nous observerons également ceux que les banquiers
accordent le plus facilement à des créateurs d'entreprises.
a. Types de prêts habituels
Ce tableau nous présente les types de prêts que les
banquiers accordent le plus souvent aux entrepreneurs.
D'après les banquiers, en matière de financement
d'entreprises, les prêts sont majoritairement amortissables et à
moyen terme mais souvent accompagnés de financement à court
terme. Les formes InFine, Long Terme et Très long terme sont très
spécifiques et correspondent le plus souvent à des financements
immobiliers pour des particuliers. De plus, depuis la loi Bâle III, on
voit une transformation des ressources et les prêts à très
long terme et InFine ne sont plus jamais accordées aux entreprises.
Université Catholique de LYON - ESDES 69
b. Expériences des femmes
Le graphique suivant nous indique la durée des
prêts obtenus par les femmes entrepreneures.
Non réponses = 10
Comme nous l'indiquaient les spécialistes des prêts
aux entreprises, les créatrices
d'entreprises ont pour la majorité obtenue des
prêts à moyen terme. % ont obtenu des prêts à
court terme et il s'agit souvent de femmes qui ont également obtenu un
prêt à moyen terme. Le prêt à court terme vient
accompagner leur prêt à moyen terme. Certaines ont tout de
même reçu des prêts à long terme mais aucune à
très court terme ou à très long terme.
Le prochain graphique nous présente la forme des
prêts obtenus par les créatrices d'entreprises.
Type de prêt
Non réponses = 11
On distingue que la plupart des femmes ont obtenus des
prêt à taux fixe. Elles sont nombreuses à avoir obtenu des
prêts à annuité constantes.
Université Catholique de LYON - ESDES 70
Le graphique qui suit nous présente la raison pour
laquelle certaines femmes n'ont pas demandé de prêt bancaire.
Explication des non demandes de prêt
Non réponses = 22
Ces femmes n'ont toutes pas demandé de prêt
bancaire car elles n'avaient pas besoin de financement (16,7%) ou parce
qu'elles trouvaient des moyens de financement dans d'autres ressources (13,3%)
(Ex : au moyen des profits générés ou par d'autres
moyens). Aucune n'exprime n'avoir eu peur d'essuyer un refus de la part des
banques ce qui prouve une certaine confiance des femmes entrepreneures.
Enfin le dernier graphique nous montre le rôle qu'occupe
le gestionnaire de compte des femmes entrepreneures selon elles.
Rôle du gestionnaire de compte
Non réponses = 3
Elles sont un quart à ne pas faire plus confiance que cela
en leur conseiller puisqu'elles le
définissent comme étant un simple conseiller. La
plupart reconnaissent en lui le rôle que les banquiers eux-mêmes
estiment remplir, celui de conseiller mais aussi d'appui fort pour la gestion
des comptes.
On remarque aussi par ces résultats que un quart des
femmes entrepreneures n'ont pas de gestionnaire de compte stable pour leur
entreprises.
Université Catholique de LYON - ESDES 71
III. Analyse des résultats et confrontation entre
les critères des banques et le vécu des
entrepreneures
Cette troisième partie sera consacrée à
l'analyse des résultats et à l'identification des
éventuelles corrélations entre le financement bancaire des femmes
- montant, nombre, type de prêt - et l'évolution de l'entreprise
en termes de chiffre d'affaires et de taille de l'effectif, ainsi que les
caractéristiques des entreprises créées - type, statut.
Dans un premier temps, la mise en relation entre le montant du
prêt accordé aux femmes entrepreneures et l'évolution de la
taille et du chiffre d'affaires de leur entreprise, nous aidera à savoir
si le sous-financement des femmes a un impact sur leur développement, et
si, contrairement à ce que certaines thèses expliquent, ce n'est
pas la sous-performance qui entraine le manque de financement mais bien un
sous-financement qui empêche de meilleurs résultats des femmes
entrepreneures.
Nous essaierons dans un deuxième temps de
déterminer les corrélations qu'il peut y avoir entre les
caractéristiques des entrepreneures et le financement qu'elles ont
obtenu par les banques. Surtout l'analyse nous amènera à
identifier s'il existe effectivement une relation entre la réponse aux
caractéristiques recherchées par les banquiers, d'après
tous les critères que nous avons identifiés plus en amont, et le
financement obtenu par les femmes entrepreneures. Le but étant de
distinguer si les critères de choix des banquiers ont effectivement
été respecté pour le financement des femmes
interrogées, pour appuyer ou contredire les différentes
littératures étudiées en première partie, qui nous
amenaient à conclure que les femmes ne subissent pas de discrimination
de la part des banquiers, mais que la différence de financement avec
leur homologues masculins s'explique par le fait qu'elles ne répondent
pas aussi bien qu'eux aux critères de choix des banquiers.
Quand nous saurons si les banquiers ont bien respecté
leurs critères de sélection ou non, nous déterminerons
à partir des résultats bruts si les femmes entrepreneures y
répondent, ou si au contraire leurs écarts trop importants avec
les attentes des banquiers peuvent expliquer leur sous-financement.
Université Catholique de LYON - ESDES 72
1. Corrélations entre le financement obtenu et
l'évolution de
l'entreprise
Nous allons pour débuter mettre en relation le
financement obtenu par les femmes entrepreneures et l'évolution de leur
entreprise sur les cinq premières années. Nous cherchons de cette
façon à déterminer si, comme certains économistes
l'affirment, le sous-financement au démarrage de l'activité des
femmes entrepreneurs entraine une sous-performance de leurs entreprises, et
constitue donc un caractère discriminatoire limitant le succès de
ces entreprises.
Le but est de confirmer ou réfuter les
littératures qui soutiennent qu'il existe une relation étroite
entre le montant de financement initial obtenu par les entrepreneurs, et
l'évolution de certains indicateurs de performance de l'entreprise.
La confirmation de cette thèse nous conduirait à
conclure que les femmes, par leur sous financement à la création
de leur société, subissent une inégalité de chances
de réussite pour leur business, et donc à démentir qu'il
s'agit de la mauvaise performance des femmes qui explique leur sous-financement
de la part des banques mais bien l'inverse, c'est-à-dire leur
sous-financement qui entraine une mauvaise performance.
A l'inverse, la réfutation de la relation entre le
financement obtenu et l'évolution des critères de performance
l'entreprise, rend l'hypothèse selon laquelle les femmes sont
sous-financées à cause de leurs mauvais résultats
probable, mais ne prouve pas pleinement son exactitude.
Université Catholique de LYON - ESDES 73
a. Corrélation entre le montant du prêt
bancaire obtenu et la taille de l'effectif
Nous allons commencer par analyser les relations existantes
entre la taille de l'effectif de l'entreprise sur les cinq premières
années et son évolution, avec le montant du financement bancaire
obtenu par l'entrepreneure. Une corrélation entre ces deux
éléments nous exposerait une première
inégalité de développement de l'entreprise causée
par un sous financement des femmes, et représenterait donc une
première réfutation des textes affirmant que la petite taille des
entreprises de femmes expliquent le faible financement de la part des
banques.
Les prochains graphiques nous montrent sur les cinq
premières années d'existences des entreprises de femmes, la
corrélation qu'on peut révéler entre le montant obtenu par
les femmes et le nombre de salariés dans leur entreprise.
Année 2
Année 1
Financement2
22000,00
Entreprise6
22000,00
Entreprise5
0,77
0,77
Financement2
La dépendance n'est pas significative.
La dépendance n'est pas significative.
Université Catholique de LYON - ESDES 74
Année 3
Entreprise7
0,77
22000,oe Financement2
La dépendance est peu significative. Année
4
Entreprise8
Financement2
22000,00
0,77
La dépendance est significative.
Année 5
22000,00
0,88
Entreprise9
La dépendance n'est pas significative.
Financement2
On remarque que sur les deux premières années
d'existence des entreprises, la corrélation entre le montant de
financement obtenu et nombre de salariés n'est pas significative, puis
elle passe à peu significative en année trois (40% du nombre de
salariés est expliqué par le prêt obtenu), et enfin
significative en année quatre (52% expliqué). Elle n'est plus
significative en année cinq. On constate donc tout de même un
rapport entre ces deux
Université Catholique de LYON - ESDES 75
variables qui confirme les études féministes qui
contredisent les textes rapportant que la petite taille des entreprises de
femmes explique leur sous-financement bancaire.
b. Corrélation entre montant du prêt
bancaire obtenu et chiffre d'affaires
Nous allons maintenant étudier les corrélations
qu'on peut identifier entre le chiffre d'affaires de l'entreprise sur les cinq
premières années et son évolution, avec le montant du
prêt bancaire octroyé à l'entrepreneure. La constatation
d'une relation entre ces deux éléments représenterait une
inégalité des chances de réussite pour les femmes
entrepreneures engendrée par un sous financement bancaire. De tels
résultats constitueraient donc une preuve que les mauvais
résultats financiers, et notamment le chiffre d'affaire, expliquent les
différences de financement entre hommes et femmes entrepreneurs.
Les prochains graphiques nous montrent sur les cinq
premières années d'existences des entreprises de femmes, la
corrélation qu'on peut détecter entre le montant obtenu par les
femmes et leur chiffre d'affaires.
Entreprise11
La dépendance est significative
La dépendance est significative
Année 2
Année 1
1760,00
22000,00
Entreprise10
5564,79
Financement2
22000,00
Financement2
Université Catholique de LYON - ESDES 76
Année 3
Année 4
Entreprise13
La dépendance n'est pas significative
La dépendance n'est pas significative
7912,19
22000,00
Entreprise12
Financement2
9567,36
22000,00
Financement2
Année 5
Entreprise14
11000,00
22000,00 Financement2
La dépendance est très significative
On remarque ici des résultats significatifs (51% du
chiffre d'affaire est expliqué par le montant obtenu) puis peu
significatifs (18% expliqué) sur les deux premières années
mais
Université Catholique de LYON - ESDES 77
dans une tendance négative. Il faut y comprendre que
plus le montant obtenu est élevé, moins le chiffre d'affaires de
l'entreprise est important. On peut expliquer ces résultats par le fait
que les entreprises qui reçoivent un gros prêt sont
généralement des entreprises de l'industrie ou du commerce, dans
lequel il faut commencer par une phase d'investissements avant d'avoir de
réelles retombées financières. Inversement, les
entreprises qui reçoivent un financement moins important comme celles du
secteur du service, peuvent entamer leur exercice plus rapidement.
Sur les années 3 et 4, on ne voit pas de
dépendance entre le chiffre d'affaire et le montant du prêt.
Cependant, en année 5, cette dépendance devient très
significative. En effet, 80% de la variance du chiffre d'affaire est
expliquée par le prêt obtenu. Plus le montant obtenu est
important, plus le chiffre d'affaire est élevé.
Cette observation est primordiale dans la compréhension
du mauvais financement obtenu par les femmes entrepreneures. Elle confirme les
études des féministes selon lesquelles ce sont les mauvais
financements des femmes entrepreneures qui expliquent les mauvaises
performances de leurs entreprises et non l'inverse.
Le mauvais financement des femmes entrepreneures provient donc
d'ailleurs et nous allons tenter de définir d'où avec la suite de
l'analyse.
Université Catholique de LYON - ESDES 78
2. Corrélations entre les caractéristiques
des entreprises / des entrepreneures et le financement obtenu
Nous allons maintenant poursuivre l'analyse des
résultats de notre étude, par le croisement entre les
caractéristiques des entreprises et des entrepreneures (type
d'entreprise, qualifications de l'entrepreneure, montant de l'apport personnel
etc...) et le montant du financement obtenu par les femmes créatrices
d'entreprises, dans le but d'identifier les corrélations qui existent
entre ces éléments.
Nous pourrons ainsi confirmer ou non le fait que le
financement des entreprises est bien relatifs aux éléments que
les banquiers affirment prendre en compte dans leur décision de
financement des entreprises. Aussi, nous pourrons vérifier si les
critères qui semblent relativement importants pour les banquiers dans la
prise de décision de financement, tels que les qualifications, le
soutien des proches, l'apport financier de la part du créateur ou encore
les garanties apportées, indiquent effectivement le montant et la
facilité d'accès au financement par les femmes entrepreneures.
Nous avons tenté en plus des corrélations entre
les caractéristiques et le montant du financement obtenu, celles entre
les caractéristiques et le nombre de refus de financement. Cependant,
les résultats n'étaient pas assez représentatifs et on
peut penser que trop de critères entrent en jeux dans l'acceptation ou
le refus d'un prêt pour en isoler certains. L'élément
nombre de refus de prêt bancaire n'est pas un bon indicateur sur lequel
se résoudre pour connaître la valeur des critères des
banquiers.
Université Catholique de LYON - ESDES 79
a. Corrélation entre le type d'entreprise et le
financement obtenu
Le premier graphique provient d'un tableau croisé
mettant en relation le type d'entreprise (Création, Reprise d'entreprise
familiale, reprise d'une autre entreprise) avec le montant du prêt obtenu
par la créatrice ou la repreneuse. Il nous montre le financement moyen
obtenu pour chaque type d'entreprise.
On remarque que les reprises d'entreprises sont en moyenne
financées par un montant quatre fois supérieur à celui des
créations d'entreprises (100 833 € contre 27 000 €). Les
banquiers rencontrés nous indiquaient que les reprises sont plus faciles
à financer. En termes de montant obtenu, le vécu des femmes
correspond donc bien au critère du type d'entreprise des banquiers.
Université Catholique de LYON - ESDES 80
Le graphique ci-dessous représente les
corrélations existantes entre le secteur d'activité des
entreprises de femmes et l'emprunt qu'elles ont obtenu par les banques.
Les banquiers nous expliquaient que les secteurs
d'activité les plus financés sont les commerces, l'industrie et
l'artisanat. On voit ici que ces trois secteurs sont les trois qui sont
supérieurs à la moyenne en termes de montant octroyé. Les
critères des banquiers sont donc ici aussi bien respectés.
D'autres part, il est intéressant de constater que le
secteur des services, secteur le plus représenté par les
entreprises créées ou reprises par des femmes, est le secteur
où les femmes ont reçu le plus petit montant de financement
bancaire.
Le prochain graphique nous montre les relations que l'on peut
constituer entre le statut des entreprises et le prêt obtenu par les
femmes entrepreneures.
Non réponses = 120 000 €
Université Catholique de LYON - ESDES 81
On remarque que les statuts qui dépassent la moyenne du
montant de financement sont les SAS et les SARL avec 200 000€ et 88
000€ pour une moyenne de 53 000€. Les EI / EU, statuts adoptés
par 63,3% des femmes ne sont financés qu'à faible hauteur (20
909€ en moyenne). Les SARL étaient effectivement annoncés
comme faciles à financer par les banquiers, mais les SAS ne
l'étaient cependant pas particulièrement (ni
particulièrement difficiles).
b. Corrélation entre les compétences et
l'implication du porteur de projet et le montant de son prêt
Les prochains graphiques nous exposent les corrélations
qu'on peut retrouver entre les entrepreneures ayant une formation initiale en
gestion, puis celles ayant suivi une formation complémentaire, et le
montant qu'elles ont obtenu de la part des banquiers.
On remarque que les femmes qui avaient une formation initiale
en gestion ont bien reçu un prêt supérieur aux femmes qui
n'en avaient pas. Comme nous l'indiquaient les banquiers, les
Université Catholique de LYON - ESDES 82
qualifications et compétences sont très
importantes pour l'obtention d'un prêt. De plus, on remarque que les
femmes qui ont choisi de suivre des formations complémentaires, et
à qui il manquait donc certainement certaines compétences, ont
reçu un prêt bien inférieur à celles qui n'ont pas
eu besoin de ses formations.
Le prochain graphique nous expose les corrélations
qu'on peut retrouver entre l'implication des femmes en termes d'heures
consacrées à leur entreprise et le montant qu'elles ont
obtenu.
On observe bien que les femmes fortement impliquées
dans leur entreprise, et qui consacrent plus de 50 heures par semaine, se
voient accorder un prêt d'un montant supérieur à la
moyenne. En effet, l'implication de l'entrepreneur a été
cité comme étant importante pour les banquiers, surtout lorsqu'il
manque certaines garanties telles que les fonds de garanties.
Université Catholique de LYON - ESDES 83
Le prochain graphique nous expose les conséquences au
niveau du montant de financement bancaire obtenu du fait de travailler à
domicile.
On observe que les femmes qui travaillent à domicile,
bien qu'étant nombreuses (36,7%) perçoivent un financement six
fois moins élevé que celles qui travaillent hors du domicile.
Comme nous l'indiquaient les études économiques, le travail
à domicile est une caractéristique des femmes entrepreneures. On
retrouve donc là aussi une explication du sous-financement des femmes
entrepreneures.
Le prochain graphique nous expose les corrélations
qu'on retrouve entre le fait d'avoir eu recours à des organismes de
soutien à l'entrepreneuriat et le montant obtenu du prêt
bancaire.
Organismes de soutien à
l'entrepreneuriat
Université Catholique de LYON - ESDES 84
Etonnement, on remarque que les femmes qui ont eu recours aux
organismes de soutien à l'entrepreneuriat et qui ont donc était
accompagnées, reçoivent un financement inférieur à
celles qui n'y ont pas eu recours. On peut imaginer que les femmes qui n'ont
pas de financement important rencontrent plus de difficultés à
avoir de meilleures performances et se tournent ainsi vers ces organismes pour
faire face à leur difficulté.
Le graphique ci-dessous nous présente les relations qui
existent entre le fait d'appartenir à un réseau d'entrepreneurs
et le montant obtenu par les femmes entrepreneures.
Réseaux d'entrepreneurs
Non réponses = 68 666 €
Les banquiers nous indiquaient que les capacités
relationnelles sont un critère important pour l'acceptation d'un
prêt bancaire. Cependant, ici encore, les femmes faisant partie de
réseaux d'entrepreneurs ont un financement inférieur à
celles qui n'en font pas partie. Ces outils sont donc considérés
comme des solutions au sous-financement des femmes mais ne sont pas
utilisé en cas de financement suffisant.
Université Catholique de LYON - ESDES 85
c. Corrélation entre les garanties
apportées par les femmes et le montant obtenu par les banques
Les résultats suivant nous montre la concordance entre
le montant d'économies personnelles investi par les porteuses de projet
dans leur entreprise, et le montant obtenu par les banquiers. Ces
résultats sont présentés sous forme de graphique car la
dépendance entre ces éléments est très forte.
3355,00
13200,00
Financement5
Financement2
On que la dépendance est très significative
entre l'apport personnel et le montant du prêt bancaire. En effet, de
manière proportionnelle, plus l'apport personnel est important, plus le
montant obtenu l'est également.
Ce résultat est très intéressant car il
explique indiscutablement le faible montant des prêts obtenus par les
femmes. En effet, le montant moyen des apports personnels des femmes n'est que
de 7 800 €, ce qui entraine un prêt à hauteur de cet apport
et donc relativement peu important.
Université Catholique de LYON - ESDES 86
Le prochain graphique nous expose les corrélations
qu'on peut retrouver entre les garanties apportées par les femmes
entrepreneures et le montant de prêt bancaire qu'elles ont obtenu.
On constate que les trois garanties qui offrent des
possibilités de meilleurs montants de prêt sont les garanties
personnelles, les cautions du conjoint et les fonds de garanties.
En effet, ces résultats corroborent tout-à-fait
avec les affirmations des banquiers qui disent se reposer fortement sur les
fonds de garanties pour l'acception d'un prêt. En cas d'absence de
celles-ci, les banquiers demandent une grande implication des entrepreneures
qui se retrouve dans les garanties personnelles. Les cautions du conjoint
rejoignent également leurs déclarations selon lesquelles ils
accordent une grande importance au soutien du conjoint dans leur
décision de financement, sans lequel une caution est nécessaire
car 20% des échecs d'entreprise sont dus au non soutien des proches.
Université Catholique de LYON - ESDES 87
3. Ecarts entre les caractéristiques des entreprises
des femmes et les attentes des banquiers
Les critères de sélection énoncés
par les banquiers et énumérés dans la seconde partie de
l'étude, ont donc bien été respectés par les
banquiers lors de la décision de financement des femmes entrepreneures.
A ce titre, on peut dire que les femmes ne subissent pas de discriminations
évidentes de la part des banquiers pour le financement de leurs projets
entrepreneuriaux.
Si les banquiers respectent effectivement leur critères
de sélection lors de choix de financement des projets de création
d'entreprise, les difficultés rencontrées par les femmes pour
obtenir un prêt bancaire, et surtout les différences de
financement doivent certainement s'expliquer par un manque d'adéquation
entre les caractéristiques des projets des femmes entrepreneures et les
attentes des banquiers.
Pour nous en assurer, nous allons maintenant identifier les
écarts que l'on peut observer à partir des résultats
bruts, entre les caractéristiques des femmes, notamment leur
qualification, leurs motivations, leurs objectifs pour l'entreprise et leur
implication dans l'entreprise, les caractéristiques des entreprises
qu'elles ont créées, notamment le type, le statut, et le secteur
d'activité, ainsi que le partage du risque pour les projets de femmes;
et les attentes des banquiers pour les mêmes éléments.
Nous pourrons avoir ainsi une idée du décalage
qu'il peut y avoir entre les attentes des banquiers pour une décision de
financement d'un projet de création d'entreprise, et les projets des
femmes entrepreneures. Ceci devraient nous permettre de déterminer si
les causes de sous financement des entreprises créées ou reprises
par des femmes est due à une discrimination moins évidente de la
part des institutions bancaires, ou si ce sont ces écarts qui expliquent
les différences de financement entre hommes et femmes entrepreneurs. En
effet, si les écarts entre leur réalisation et les
critères des banques sont trop importants, nous aurons la réponse
à notre problématique qui repose sur l'explication des
différences de financement entre les femmes et les hommes
créateurs d'entreprises.
Université Catholique de LYON - ESDES 88
a. Origine de l'entreprise
En termes de type d'entreprise, les femmes ne
répondent pas vraiment aux attentes des banquiers. En effet, les
banquiers expliquent qu'il est relativement difficile de financer une
création ex-nihilo pour le risque que cela représente à
cause du manque de vision passée. Les femmes sont 63,3% à
créer des entreprises ex-nihilo ce qui limite donc leur accès au
financement bancaire. Elles sont tout de même un tiers à reprendre
des entreprises, et à accéder plus facilement aux prêts
grâce aux faits que les résultats passés de l'entreprise
sont accessibles aux banquiers, facilitant donc leur décision d'octroi
d'un prêt.
D'autre part, les femmes répondent tout-à-fait
aux attentes des banquiers quant à leurs motivations à
entreprendre. Contrairement à ce que les textes économiques
relatent, les femmes sont bien plus nombreuses à créer leur
entreprise pour des facteurs d'attraction. Très peu se lancent dans la
création d'entreprise par obligations mais d'avantage par envie de
réalisation, de défi personnelle et de réussite
professionnelle, et c'est parfaitement ce que les banquiers recherchent.
b. L'entreprise
Comme l'énoncent les études économiques,
les femmes sont nombreuses à créer des entreprises dans le
secteur des services (36,7%). Sur ce point, elles sont en décalages avec
les attentes des banquiers puisqu'ils affirment que les services à la
personne sont les secteurs les plus difficiles à financer par les
banques. Les secteurs les plus facilement financés sont le commerce,
l'artisanat et l'industrie. Une grande partie des femmes entrepreneures
créent tout de même des commerces et des entreprises d'artisanat
(20 et16,7%), ce qui devrait leur permettre un accès plus facile aux
prêts.
Les statuts d'entreprises les plus financés par les
banquiers sont les SARL. Les femmes sont malheureusement peu nombreuses
à opter pour ce statut (26,7%), bien qu'il arrive en seconde position.
Les femmes sont en effet très nombreuses à créer des
entreprises
Université Catholique de LYON - ESDES 89
unipersonnelles ou entreprises individuelles (63,3%). La
facilité de financement de ce statut diffère selon les banques
mais est tout de même le plus compliqué pour un des
spécialistes. Les objectifs à long terme souhaités par les
femmes correspondent à ceux attendus par les banquiers. Cependant,
l'avidité des femmes pour le développement de leur entreprise en
termes d'effectif, de taille et leur goût pour le maintien de la
situation actuelle témoignent de leur manque d'ambition.
c. L'entrepreneure
Les banquiers reposent peu leur décision sur la
personnalité du créateur d'entreprise mais principalement sur son
implication dans l'entreprise et sur sa vision à long terme du projet.
Les femmes étant nombreuses à être gérantes (96,7%)
de leur entreprise et à y consacrer plus de 40 heures par semaine (60%),
c'est un premier indicateur de leur forte implication dans l'entreprise.
Cependant, elles sont nombreuses à travailler à domicile (36,7%)
et surtout à devoir dédier une partie de leur temps pour
l'attention de leur famille (63,3%). Même si ces éléments
ne remettent aucunement en question la motivation des femmes, ils constituent
certainement des contraintes empêchant à la créatrice de
s'investir pleinement, et représentent donc des freins à
l'obtention d'un prêt.
d. Financement
On constate dans la partie financement des résultats
que le partage du risque, avec notamment un apport personnel de la part du
créateur à hauteur du prêt demandé, et les
garanties, en particulier l'accord d'un fonds de garanties tel qu'OSEO, sont
très importants pour l'acceptation d'un prêt bancaire à un
entrepreneur.
Quand on se penche sur l'expérience des femmes, on voit
qu'elles sont très nombreuses à avoir impliqué un apport
personnel dans le financement de leur entreprise (70%). Cependant, c'est un
apport relativement faible puisqu'il est en moyenne de 7 800 euros. Les
études expliquent bien que l'apport personnel représente une
proportion de plus en plus importante dans le financement au démarrage
d'une entreprise. Aussi, le montant de l'apport personnel des femmes ne
représente en moyenne que 12% du financement total, ce qui
représente une partie de réponse à l'explication du faible
financement des banques
Université Catholique de LYON - ESDES 90
aux femmes. On distingue aussi que les femmes sont nombreuses
à devoir apporter des garanties personnelles auprès des
financeurs (40%) mais que peu d'entre elles ont utilisé l'accord d'un
fonds de garanties pour le financement de leur entreprise (16,7%). Ce manque
rend les banques d'autant plus frileuses que cet élément semble
très important à leurs yeux pour valider l'octroi d'un prêt
pour un créateur d'entreprise. Cette inconvenance des femmes
entrepreneures s'explique certainement par un manque d'informations quant aux
outils existants pour les aider dans l'obtention d'un prêt bancaire. On
peut confirmer cette affirmation par l'observation des résultats aux
questions relatives à la connaissance du Fonds de garantie à
l'initiative des femmes (36,7%) et de l'instrument de microfinancement Progress
(10%), qui confirme les études disant que le manque d'utilisation des
outils d'aide et d'accompagnement des femmes, et dû à l'ignorance
de l'existence de ce type d'organisme ou de structure, à la
méconnaissance de la nature de l'appui susceptible d'être
supporté par ce type d'organisme ou structures, ou au sentiment de ne
pas avoir la possibilité de bénéficier de cet appui.
Université Catholique de LYON - ESDES 91
Conclusion
Comme de nombreux économistes l'affirment, et comme
notre étude le confirme, le financement initial à la
création d'une entreprise est indispensable pour assurer la performance
future et la longévité d'une entreprise. Notre étude porte
principalement sur le financement bancaire qui représente une partie
très importante du financement global de la création
d'entreprise. Nous savons que les femmes subissent un sous-financement par
rapport à leurs homologues masculins et se voient accorder des
prêts au montant moins importants et aux taux plus contraignants. Le
faible montant investi par les femmes limite l'accumulation de capital social,
culturel, humain et financier, et mettent donc des limites à la
capacité des femmes à amasser des économies suffisantes
pour que leur entreprise soit pérenne et performante. Carter et al.
(2001) résument ce processus comme une sous-capitalisation chronique qui
mène à long terme à une sous-performance. Bien que les
banquiers affirment suivre des critères bien précis pour la
sélection des entreprises qu'ils acceptent de financer ou non, nous
pouvions nous demander si les femmes ne subissent pas de discrimination au vue
de ces grandes différences de financement entre hommes et femmes
entrepreneures.
Nous avons pu lors de notre étude, mieux identifier ces
différents critères de choix d'entreprises sur lesquelles les
banquiers se reposent pour décider de financer ou non un projet de
création d'entreprise. Nous avons remarqué que certains
étaient même plus importants que d'autre, notamment le partage du
risque ou l'implication de l'entrepreneur. La mise en parallèle de ces
critères avec les financements reçus par les femmes
entrepreneures, nous ont permis d'observer qu'effectivement, les femmes
répondant à ces critères reçoivent un financement
supérieures à celles qui n'ont pas toutes les
caractéristiques attendues par les banquiers. A ce titre, nous pouvons
soutenir que les femmes, en majorité, ne subissent pas de
discriminations de la part des banquiers. Nous ne remettons pas en cause que
certaines formes de discriminations existent envers les femmes de la part de
certains banquiers, mais nous pouvons affirmer que les critères de choix
des banquiers sont bien respectés pour le financement des femmes
entrepreneures.
Cette constatation nous poussent à ratifier la
thèse de certains économistes, selon laquelle les femmes ne sont
pas discriminées de la part des banquiers, mais que ce sont bien elles
qui ne répondent pas aux critères de sélection des
banquiers. Des études citées en premières
Université Catholique de LYON - ESDES 92
parties, nous expliquaient que les hommes détiennent
plus de caractéristiques adaptées à l'entrepreneuriat,
notamment la compétitivité ou le goût du challenge.
Cependant, notre étude nous a montré que les banquiers ne portent
pas une grande importance à ces éléments et que ce ne sont
donc pas ceux-ci qui peuvent expliquer le sous-financement des femmes
entrepreneures. Les banquiers sont beaucoup regardants sur le projet en
lui-même, les compétences de l'entrepreneur et la cohérence
de ces deux éléments que sur les traits de caractères de
l'entrepreneur. Nous avons donc dans notre étude cherché à
déterminer les caractéristiques des femmes qui sont en
écarts avec les attentes des banquiers.
Plusieurs éléments semblent en décalage
avec ce que les banquiers recherchent pour financer une entreprise sans
difficulté. Tout d'abord, le type d'entreprise que les femmes
créent en majorité ne correspond pas aux critères des
banquiers. En effet, les banquiers cherchent à limiter le risques au
maximum et acceptent donc d'avantage de financer des reprises d'entreprises
plutôt que des créations, pour lesquelles ils ont accès
à des résultats et à des faits qui leur donnent une
idée du potentiel de l'entreprise, et qui les aident dans leur
décision. Les femmes se tournent en majorité vers la
création d'entreprises, ce qui présente un premier obstacle
à l'accès au financement bancaire.
Les femmes sont également une majorité à
créer des entreprises dans le secteur des services, alors que les
banquiers énoncent que le secteur des services est le moins
évident à financer. Leurs homologues masculins sont eux plus
nombreux à créer des industries, secteur qui est davantage
recherché par les banquiers.
Un élément qui semble très important dans
l'octroi d'un prêt par les banquiers spécialisés en
entreprises, est l'implication du porteur de projet. On voit bien que les
femmes sont relativement impliquées dans leur entreprise, notamment par
le temps qu'elles y consacrent. Cependant, elles sont très nombreuses
à devoir consacrer du temps au soin de leurs proches/famille,
élément qui impacte grandement leur implication dans l'entreprise
et qui peut donc créer un frein pour l'obtention d'un prêt. De
plus, le taux de femmes qui travaillent à domicile est très
élevé (plus d'un tiers). Comme nous l'expliquent certaines
études, cet élément est une caractéristique des
femmes entrepreneures et s'explique par la volonté des femmes de
faciliter la conciliation entre vie privée et vie professionnelle.
Cependant, c'est aussi une démarche qui peut être perçue
comme un manque d'implication de la part des banquiers, ce qui explique
qu'elles soient moins financées que celles qui
Université Catholique de LYON - ESDES 93
travaillent hors du domicile. Leurs homologues masculins sont
certainement moins nombreux à connaître la contrainte de devoir
accorder du temps pour le soin de leur famille, et ils sont donc moins nombreux
à travailler à domicile, mais surtout, ils peuvent s'investir
davantage dans le développement de leur entreprise.
Comme le défendent les féministes, ces
caractéristiques propres aux femmes entrepreneures existent du fait des
pratiques éducatives et des influences socioculturelles. Pour
réduire les différences de financement, il faut donc donner aux
femmes les mêmes chances de réponse aux critères des
banquiers que les hommes. D'après les féministes, l'Etat peut
augmenter leurs chances en rompant les barrières structurelles que
rencontrent les femmes. On voit de plus en plus, des actions gouvernementales
ayant pour but de réduire les inégalités d'accès
à la création d'entreprise entre hommes et femmes, mais il y a
encore beaucoup d'actions qui peuvent encore être effectuées.
Pour les aider, des outils existent maintenant,
Déjà, des réseaux, des programmes de
formation ou des structures d'accompagnement existent, apportant une
crédibilité et une dynamique entrepreneuriale aux femmes
créatrices d'entreprises, et les aidant tout au long de leur processus
de création d'entreprise à augmenter leur performance, et ainsi
faciliter indirectement leur accès au financement. Aldrich
considère que ces outils sont des leviers de réussite majeurs
qu'il faut développer. Cependant, on remarque que les femmes ne sont
qu'une faible majorité à y avoir eu recours. Surtout, seules les
femmes qui ont un montant de financement faible y ont recours. Comme le disait
Aldrich, les outils d'aides aux entrepreneures sont une clé pour pallier
les différences de financement entre hommes et femmes, mais ils sont
malheureusement mal utilisés par les femmes. Comme nous l'avons
observé, ceci peut s'expliquer par une mauvaise information des femmes
qui ne connaissent pas l'existence de ces outils et qui sont mal
informées sur leur utilité.
On peut conclure de nos observation qu'un
élément qui permettrait de réduire les
inégalités de financement serait la démocratisation des
caractéristiques propres aux femmes, encore trop synonymes de mauvaises
performances pour les banquiers. Les entreprises des services sont en effet des
entreprises qui sont moins fiancées par les banquiers, par manque
d'expérience historique prouvant leur qualité et leurs
possibilités de performances
Université Catholique de LYON - ESDES 94
financières. Cependant, elles sont de plus en plus
nombreuses et il existera bientôt des exemples de réussite brisant
les doutes des banquiers quant à leur prédisposition à la
réussite. Aussi, le travail à domicile est encore
considéré comme un manque d'implication de l'entrepreneur pour
les banquiers. Cependant, ces caractéristiques propres aux femmes se
démocratisent peu à peu et on peut donc penser que d'ici quelques
années, les difficultés des femmes à accéder
à un financement égal à celui des hommes vont
s'amenuiser.
D'ici là, les femmes ne doivent pas être
perçues comme des victimes d'un système rigide avec peu ou pas de
contrôle sur leur vie. En effet, certaines femmes ont
démontré que toutes ces barrières ne sont pas
insurmontables, et d'après Lister (2003) et Titterton (1992), elles
peuvent tout à fait surmonter les barrières qu'elles rencontrent
et prendre en main la réussite de leur entreprise. Aldrich propose
différents conseils pour que les femmes aient plus facilement
accès au financement de leur projet. Concilier vie professionnelle et
obligations personnelles et familiales lui semble être une
première cause de difficulté qu'il faut pallier. Les femmes
doivent selon lui se donner les moyens de mener à bien leur projet en
planifiant le travail domestique pour qu'il n'ampute pas les devoirs
professionnels.
Il n'est cependant pas si évident pour les femmes de
faire face à ces difficultés, surtout quand leur place dans
l'économie est encore remise en cause.
Université Catholique de LYON - ESDES 95
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United States.
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Titterton M.
Managing threats to welfare: The search for a new paradigm of
welfare.
Journal of social policy, 1992, 21, 1-23
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Watson J.
Comparing the performance of male and female controlled
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The state of small business: a report of the
president
U.S., 1986
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Zellner, Wendy
Women Entrepreneurs
Business Week, Avril 1994, 104-110
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Enquêtes
INSEE
2011, 2006
Etude de l'agence des PME à partir des sources de l'INSEE
(Sirène 2006)
|
SINE
2002
2006
Sites internet
Entreprise.ouest-France.fr
lesechosdelafranchise.com
Rapports
Austrian Institute à la demande de la
Commission Européenne en 2002
Université Catholique de LYON - ESDES 100
ANNEXES
I. Questionnaire administré aux femmes
entrepreneures
- p 106
II. Questionnaire administré aux banquiers -
p 107
Université Catholique de LYON - ESDES 101
Le financement des femmes entrepreneures
L'ORIGINE DE L'ENTREPRISE
1. Quelle est l'origine de
votre entreprise?
|
Création
|
|
Reprise d'une entreprise familiale
|
Fr--
|
|
Reprise d'une autre entreprise
|
|
|
|
2. Quelle est la date de
création de votre entreprise?
|
3.
|
4.
|
|
|
|
|
5. Quelles étaient vos motivations à
entreprendre? Cochez-en 5 parmi la liste suivante:
|
Besoin d'autonomie professionnelle
|
|
Besoin d'accomplissement personnel
|
|
Désir d'organiser travail soi-même
|
U
|
Relever un défi
|
|
Croyance en un produit / service
|
0
|
Opportunité d'affaires
|
·
|
Raisons familiales
|
|
Influence de l'entourage
|
n
|
Possibilités d'avancement limitées
|
|
Demandeur d'emploi
|
_
|
Conflit dans l'emploi précédent
|
|
Déménagement
|
|
L'ENTREPRISE
Agriculture I Pêche
|
|
Industrie
|
|
Artisanat
|
n
|
Commerce
|
|
Profession libérale
|
|
Service
|
|
2. Quel est le secteur d'activité
de l'entreprise?
4. Décrivez en quelques mots votre
activité
Entreprise unipersonnelle
|
|
|
SARL
|
D
|
SCI
|
|
SA
|
|
|
SNC
|
|
|
SAS
|
|
|
Autre .
|
|
6. Quel est le statut juridique de votre
entreprise?
Université Catholique de LYON - ESDES
... -..,.... w -....... ·1 trmir ..
7. Vous exercez votre activité:
|
A titre principal
|
|
A titre complémentaire
|
|
En tant que conjointe aidante
|
|
8. Si vous exercez votre activité â titre
complémentaire, quelle est votre activité principale?
|
Etudiante
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
9. Nombre de salariés dans
votre entreprise
|
Année 0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8. Chiffre d'affaires de l'entreprise
Année 0
Année 1
Année 2
Année 3
Année 4
Classer ces objectifs
selon l'importance que vous y accordez
Pas important
|
Peu
important
|
Assez important
|
important
|
Très important
|
|
Croissance du chiffre d'affaires
|
n
|
|
|
|
|
i I
|
Croissance du bénéfice
|
LJ
|
|
|
|
ri
|
|
Diversification du portefeuille de
clients
|
|
|
|
n
|
|
im
|
|
|
|
|
Diversification de l'offre
|
|
|
|
|
U
|
~
|
q D
|
|
Maintien de la situation actuelle
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Croissance de l'investissement en équipement
|
|
|
|
|
|
Croissance de l'effectif
|
|
|
|
|
]
|
li
|
|
111
|
Il
|
U
|
Internationalisation
|
Il
|
|
|
|
|
|
.
|
|
Cession de l'entreprise
|
|
|
I.
|
|
|
|
|
Croissance de l'investissement en
|
|
|
|
|
n
|
|
|
R&D
|
|
|
|
|
|
|
Il
|
Ouverture du capital
|
d
|
|
|
|
-
|
|
Li
Oui
n
Oui
13. Avez-vous un ou des associés?
Non
L
A domicile
15. Votre lieu de travail:
Hors du domicile
12. Etes-vous gérante de l'entreprise?
Non
Egalitaire
Minoritaire
IJ
Majoritaire
14. Si vous avez un ou des associés, quelle
est votre participation?
L'ENTREPRENEURE
Université Catholique de LYON - ESDES
16. Quel est le nombre d'heures que vous consacrez
à l'entreprise chaque semaine?
|
Moins de 20 heures
|
|
Entre 20 et 30 heures
|
Ti
|
Entre 30 et 40 heures
|
|
Entre 40 et 50 heures
|
|
Entre 50 et 60 heures
|
El
|
Plus de 60 heures
|
|
17. Quelles sont vos
activités extra-entreprise?
|
Soin et éducation des enfants 1 de la famille
|
|
|
|
|
|
|
n
|
|
|
|
OBSTACLES AU DEMARRAGE DE L'ACTIVITE
18. Classez ces obstacles au démarrage de
l'activité selon leur intensité
|
Ne représente pas un frein
|
Frein modéré
|
Assez important
|
Obstacle important
|
Obstacle majeur
|
Surplus de charges administratives
|
|
n
|
El
|
I
|
q
|
|
P
1 l -
|
Conciliation vie privée / vie professionnelle
|
q CL1 Li
|
q I
|
|
|
I
0
|
Accès au financement
|
Statut d'indépendant
|
|
Peur des risques
|
|
·
|
Manque de soutien de la part des réseaux
|
|
|
D
|
|
n
|
Manque de soutien de la part des organisations
professionnelles
|
|
|
|
n
|
Li
|
Manque de
compétences/connaissances spécifiques
|
|
|
|
|
n
|
|
Manque de soutien de la part de l'entourage
|
BILAN DE COMPETENCES
|
|
|
|
|
|
|
Oui
|
|
17. Avez-vous suivi une ou des formation(s)
complémentaire(s) en gestion?
|
17.
|
|
|
|
|
|
|
Ecole supérieure
|
|
Université
|
|
Centre de formation pour entrepreneurs
|
n
|
Le FOREM
|
|
L'UCM
|
C
|
Autre :
|
|
|
19. Si vous avez suivi une ou des formations (s)
complémentaire (s) en gestion, de quels types
étaient-elles?
|
|
|
|
|
Oui
|
|
|
19. Avez-vous une formation initiale en gestion?
|
20.
|
21.
|
Non
|
|
|
|
|
|
Université Catholique de LYON - ESDES
ORGANISMES DE SOUTIEN ET RESEAUX
D'ENTREPRENEURES
Oui
Non
n
22. Avez-vous (eu) recours à des organismes de
soutien à l'entrepreneuriat?
Conseils sur les formalités administratives
23. Cochez les trois types de conseils que vous
recherchez au sein des organismes de soutien
à l'entrepreneuriat
Conseils sur les obligations administratives
Conseils financiers
Conseils juridiques
Conseils sur les conditions de démarrage
Conseils pour votre business plan
Conseils de préparation pratique
Conseils sur le développement de relations
Conseils en communication 1 en marketing
Conseils sur l'import / l'export
Autre :
n
c - ILLrleo-A `R^N-LLQ.A`e. A s° 7 Océ D
NON L(
24. Si oui, quels réseaux
d'entrepreneures?
|
FINANCEMENT
Oui
o
Non
26. Avez-vous obtenu les financements dont vous
aviez besoin?
25. Aviez-vous besoin de financement au démarrage
de votre
entreprise?
Oui
n
Non
27. Si oui, quel montant avez-vous obtenu?
Quel est le montant que vous avez investi au
démarrage de votre entreprise?
Moins de 2.500€
|
Il
|
|
Entre 2.500 et 25.000€
|
|
Entre 25.000 et 75.000€
|
|
Entre 75.000 et 150.000€
|
|
Plus de 150.000€
|
|
28. Quelles ont été vos sources
de financement au démarrage de votre activité?
|
|
Montant
|
Economies personnelles
|
|
Prêt à la famille
|
|
Prêt d'un CLEFS E
|
|
Prêt bancaire ri
|
|
Autre:
|
|
Université Catholique de LYON - ESDES
106
30. Quelles garanties bancaires avez-vous dû
apporter pour le financement du démarrage de votre
entreprise?
|
Fonds de garantie
|
|
Garanties personnelles
|
|
Caution du conjoint
|
|
Caution des parents ou beaux parents
|
|
Caution d'amis
|
|
Hypothèque
|
·
|
Mandat hypothécaire
Il
|
|
Hypothèque pour toutes
|
|
Garanties morales
|
|
Autre :
|
|
34. Si oui, lequel?
FGIF n'a pas fonctionné
33. Si oui, avez-vous eu recours à un de ces fonds
de garantie pour le financement de votre projet?
Oui
Non
|
|
|
|
Oui
|
|
31. Connaissez-vous le Fonds de garantie à
l'initiative des
femmes?
|
|
Non
|
|
|
|
|
32. Connaissez-vous l'instrument de microfinancement
Progress ?
Oui
Li
Non
35. Nombre de demandes de financement
36. Nombre de demandes acceptées
37. Montant obtenu
38. Nombre de refus
Business plan inexistant
|
|
Business plan peu convainquant
|
|
Montant demandé trop élevé
|
|
Manque d'expérience
|
|
Manque de
compétences/connaissances spécifiques
|
|
Mauvaise compréhension du projet
|
n
|
Manque de garanties
|
n
|
Manque de partage du risque
|
il
|
Trop de risques
|
|
Incohérence des documents financiers
|
|
Manque de soutien de la part de l'entourage
|
|
Conciliation vie privée-vie professionnelle
|
|
Autre :
|
|
40. Causes de refus de financement
évoquées par votre banquier
DURANT LES 5 PREMIERES ANNEES D'ACTIVITE
Université Catholique de LYON - ESDES
TYPE DE FINANCEMENTS BANCAIRES OBTENUS
40. Durées des prêts
|
Prêt à très court terme (jusqu'à 3
mois)
|
|
|
|
|
_
|
|
|
|
|
|
41. Formes des prêts
|
Prêt à amortissement constant
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
40. Quel est le rôle de votre gestionnaire de
compte selon vous
Un simple conseiller financier Un conseiller et un
appui fort Un ami
u
Un véritable mentor
Pas de gestionnaire de compte stable pour l'entreprise
Si vous n'avez pas demandé de prêt
bancaire, pourquoi?
Aucun besoin de financement
|
|
|
Financement au moyen des profits générés
|
|
Peur d'essuyer un refus
|
|
Obtention de financement par d'autres moyens
|
|
Autre
|
|
Financement bancaire des projets de
création d'entreprise
Eléments personnels
1. Dans quelle mesure est-il important que le demandeur
de prêt ait de l'expérience dans le secteur d'activité de
la future entreprise?
D Pas important
D Faiblement important
D Important
D Très important
D Eliminatoire
Si le demandeur de prêt n'a pas
d'expérience dans le secteur d'activité, quelles garanties, quels
documents demandez-vous à l'entrepreneur pour accorder le prêt
:
2. Dans quelle mesure est-il important que le demandeur
de prêt ait un diplôme dans le domaine d'activité de la
future entreprise?
D Pas important
D Faiblement important
D Important
D Très important
D Eliminatoire
Si le demandeur de prêt n'a pas diplôme dans
le domaine d'activité, quelles garanties, quels documents demandez-vous
à l'entrepreneur pour accorder le prêt :
Université Catholique de LYON - ESDES 108
3.
Dans quelle mesure est-il important que le demandeur de
prêt ait le soutien de ses proches / de son conjoint dans sa
démarche de création d'entreprise?
D Pas important
D Faiblement important
D Important
D Très important
D Eliminatoire
Si le demandeur de prêt n'est pas soutenu par ses
proches, quelles garanties, quels documents demandez-vous à
l'entrepreneur pour accorder le prêt :
4. Dans quelle mesure est-il important que le demandeur
de prêt n'ait pas trop de charges personnelles (exemple enfants à
charge)?
D Pas important
D Faiblement important
D Important
D Très important
D Eliminatoire
Si le demandeur de prêt a trop de charges
personnelles (ex: enfants à charge), quelles garanties, quels documents
demandez-vous à l'entrepreneur pour accorder le prêt :
Eléments professionnels
5. Dans quelle mesure créer son entreprise en
tant qu'activité secondaire représente-t-il un frein à
l'obtention d'un prêt bancaire?
D Pas d'obstacle particulier
D Obstacle léger
D Obstacle important
D Obstacle majeur
D Eliminatoire
Université Catholique de LYON - ESDES 109
Si le demandeur de prêt crée son
entreprise en tant qu'activité secondaire, quelles garanties, quels
documents demandez-vous à l'entrepreneur pour accorder le prêt
:
D Pas d'obstacle particulier
D Obstacle léger
D Obstacle important
D Obstacle majeur
D Eliminatoire
Si le business plan est incomplet, quelles garanties,
quels documents demandez-vous à l'entrepreneur pour accorder le
prêt :
7. Dans quelle mesure un premier échec de
création d'entreprise de la part du
demandeur de prêt représente-t-il un frein
à l'obtention d'un prêt bancaire?
D Pas d'obstacle particulier
D Obstacle léger
D Obstacle important
D Obstacle majeur
D Eliminatoire
Si le demandeur de prêt a connu un premier
échec de création d'entreprise, quels documents demandez-vous
à l'entrepreneur pour accorder le prêt :
Université Catholique de LYON - ESDES 110
Motivation de l'entrepreneure
8. Cochez les 3 motivations à entreprendre qui
vous semblent les plus
convaincantes pour l'obtention d'un prêt
?
q Besoin d'autonomie professionnelle
q Besoin d'accomplissement personnel
q Désir d'organiser travail soi-même
q Relever un défi
q Croyance en un produit / service
q Opportunité d'affaires
q Raisons familiales
q Influence de l'entourage
q Possibilités d'évolution limitées
q Demandeur d'emploi
q Conflit dans l'emploi précédent
q Déménagement
q Autre :
9. Cochez les 3 objectifs attendus par
l'entrepreneur qui vous semblent les plus
convaincants pour l'obtention d'un
prêt?
q Croissance du chiffre d'affaires
q Croissance du bénéfice
q Diversification du portefeuille de clients
q Diversification de l'offre
q Maintien de la situation actuelle
q Croissance de l'investissement en équipement
q Croissance de l'effectif
q Internationalisation
q Cession de l'entreprise
q Croissance de l'investissement en R&D
q Ouverture du capital
q Autre :
Université Catholique de LYON - ESDES 111
L'entreprise
10. Quels secteurs d'activité financez-vous le
plus souvent? Classez-les de 1 à 7 (1 étant le secteur que vous
financez le plus souvent)
OAgriculture et pêche OProfession libérale
OIndustrie OService à la personne
OArtisanat OServices aux entreprises
OCommerce
Remarques/Explications sur le financement de tel ou tel
secteur d'activité :
11. Quels statuts financez-vous le plus facilement?
Classez-les de 1 à 8 (1 étant le secteur que vous financez le
plus facilement)
O SARL O SNC
O SAS O SEL
O SA OEntreprise unipersonnelles
O SCI OAssociation
Remarques/Explications sur le financement de tel ou tel
statut d'entreprise :
12. Quels types d'entreprises financez-vous le plus
facilement? Classez-les de 1 à 3 (1 étant le secteur que vous
financez le plus facilement).
OCréation ex-nihilo
OReprise d'une entreprise familiale OReprise d'une autre
entreprise
Remarques/Explications sur le financement de tel ou tel
type d'entreprise :
Université Catholique de LYON - ESDES 112
Critères financiers
13. Dans quelle mesure ne pas avoir le soutien
d'organismes de financement
type OSEO représente-t-il un obstacle à
l'obtention du prêt?
D Pas d'obstacle particulier
D Obstacle léger
D Obstacle important
D Obstacle majeur
D Eliminatoire
Si le demandeur de prêt n'a pas le soutien
d'organismes de financement type OSEO, quelles garanties, quels documents
demandez-vous à l'entrepreneur pour accorder le prêt :
14. Dans quelle mesure ne pas engager d'apport personnel
dans le financement
de l'entreprise représente-t-il un obstacle
à l'obtention du prêt?
D Pas d'obstacle particulier
D Obstacle léger
D Obstacle important
D Obstacle majeur
D Eliminatoire
Si le demandeur de prêt n'engage pas d'apport
personnel pour le financement du projet, quelles
garanties, quels documents demandez-vous à
l'entrepreneur pour accorder le prêt :
15. Dans quelle mesure ne pas partager le risque avec un
tiers (autre qu'OSEO)
représente-t-il un obstacle à l'obtention
du prêt?
D Pas d'obstacle particulier
D Obstacle léger
D Obstacle important
D Obstacle majeur
D Eliminatoire
Si aucun tiers autre qu'OSEO ne partage le risque
financier, quelles garanties, quels documents
demandez-vous à l'entrepreneur pour accorder le
prêt :
Université Catholique de LYON - ESDES 113
16. Quels types de prêts accordez-vous le plus
facilement? Classez-les de 1 à 6 (1
étant le secteur que vous financez le plus
facilement).
ElAmortissables
El In Fine
ElA court terme (Inférieur à 2 ans)
ElA moyen terme (jusqu'à 7 ans)
ElA long terme (jusqu'à 20 ans)
ElA très long terme voir perpétuel (au-delà
de 20 ans)
Remarques/Explications sur l'accord de tel ou tel type de
prêt :
Université Catholique de LYON - ESDES 114
Freins au financement
17. Dans quelle mesure les difficultés suivantes
font-elles obstacles au financement d'un projet de création
d'entreprise? Cochez un chiffre entre 1 et 5.
|
1-(Pas
d'obstacle)
|
2
|
3
|
4
|
5-(Obstacle majeur)
|
Le manque de confiance en soi
|
|
|
|
|
|
Le manque de charisme
|
|
|
|
|
|
Le manque de capacités relationnelles
|
|
|
|
|
|
Le manque de capacités à manager
|
|
|
|
|
|
Le manque de vision à long terme du projet
|
|
|
|
|
|
Le manque de prise de risque
|
|
|
|
|
|
|
18. Dans quelle mesure ces critères
représentent-ils des freins au financement d'un projet?
|
1-(Pas
d'obstacle)
|
2
|
3
|
4
|
5-(Obstacle majeur)
|
La présentation d'un business plan incomplet
|
|
|
|
|
|
Le montant demandé est trop élevé
|
|
|
|
|
|
Un manque de compétences spécifiques
|
|
|
|
|
|
Vous avez mal compris le projet
|
|
|
|
|
|
Manque de garanties
|
|
|
|
|
|
Le partage des risques est faible
|
|
|
|
|
|
Le projet est trop risqué
|
|
|
|
|
|
Les documents financiers sont incohérents
|
|
|
|
|
|
La conciliation entre vie privée et
vie professionnelle de l'entrepreneur risque d'être difficile
|
|
|
|
|
|
Autres freins importants/ Remarques:
Université Catholique de LYON - ESDES 115
Autres
19. Dans votre banque, quel est le pourcentage moyen
d'acceptation de financement des projets entrepreneuriaux ?
D Inférieur à 10% des projets
D Entre 10 et 30%
D Entre 30 et 50%
D Entre 50 et 70%
D Plus de 70% des projets
20. Quel doit être le rôle d'un gestionnaire
de compte selon vous ?
D Un simple conseiller financier
D Un conseiller et un appui fort
D Un ami
D Un véritable mentor
D Autre :
Profil
21. Sexe
D Homme D Femme
22. Age
D < 25 ans
D Entre 25 et 35 ans D Entre 35 et 45 ans D > 45 ans
23. Banque
Université Catholique de LYON - ESDES 116
|