REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
« ESU »
UNIVERSITE DE GOMA
BP.204 GOMA
FACULTE DE SCIENCES
APPORT DE LA THERMODYNAMIQUE A LA COMPREHENSION DES
PROCESSUS METAMORPHIQUES
(Synthèse bibliographique)
DEPARTEMENT DE GEOLOGIE
Travail de fin de cycle présenté en vue de
l'obtention du diplôme de graduat en sciences géologiques.
Présenté par : Francis
MULAMBA KITOKO Laurent
Dirigé par : Prof. KAPAJIKA BADIBANGA
Encadré par : Ass. BASUBI LUNGELE
Année académique 2011- 2012
EPIGRAPHE
« De même que les pierres précieuses
enfouies dans les profondeurs de la Terre sont souvent recouvertes des
saletés, je reconnais un géant précieux à
l'intérieur de chaque individu. C'est pourquoi je m'attacherai de
regarder non à l'apparente impureté mais au potentiel
illimité qui est enfoui à l'intérieur des vases de Terre
que constituent chaque être humain ».
Yvan Castanou
DEDICACE
Mes profondes gratitudes s'adressent à l'Eternel Dieu
Tout Puissant qui nous a béni et protégé dans son amour
infini tout au long de notre parcourt de formation durant le premier cycle
universitaire, que la louange et l'adoration lui soient rendu
éternellement.
A ma mère KAKURUSI VISOGHO Odile pour tous
les efforts et sacrifices consentis en ma faveur dans un esprit d'amour,
veuillez trouver ici le fruit de vos efforts.
A mon feu père KITOKO KALONDA
Célestin, pour qui ce métier de géologue lui
serait d'une grande fierté.
Et à tous mes frères et soeurs, cousins et
cousines, oncles et tantes, neveux et nièces, je dédie ce
travail.
Francis MULAMBA KITOKO Laurent
REMERCIEMENTS
Nos sincères reconnaissances s'adressent au
professeur KAPAJIKA BADIBANGA et à l'Assistant BASUBI LUNGELE qui ont
accepté de consacrer du temps pour la direction et l'encadrement de ce
travail malgré leurs multiples occupations.
Nous tenons également à remercier tous les
membres administratifs et scientifiques de l'université de Goma en
général et ceux de la faculté de sciences en particulier,
qui de part leurs sacrifices nous voici au terme de notre formation du premier
cycle.
A ma mère KAKURUSI VISOGHO Odile qui a eu cette
volonté exceptionnelle de nous conduire jusqu'à cette fin du
premier cycle et qui continue à nous supporter dans nos faiblesses et
nous redonne encore de l'espoir, sincèrement nous disons merci.
A tous mes frères et soeurs : Déo
KALONDA, Lydia MASIKA, Atibu KAJUMBA, Lucie KITOKO, Georgette KITOKO, Assan
KITOKO, Mambo KASOLENE, SOKI, Gerald MATUMO, Faida ZONDERO, Emmanuel NGEVE,
Hemedi TAKADIRI, Vince SUMAILI...
Aux amis et connaissances : Blaise AKANDA,
Héritier CHANGWI, Kennedy NHONZI, Didier ZUBA, Grégoire SADIKI,
Samy WILONDJA, Claude NTIBABAZA, Elie MAZAMBI, Nicolas TEGERA, Destin KALENGA,
Yves BAROKI, Audry MULINDWA, Robert BAROKI...
A tous mes camarades qui ont fait preuve d'un amour
fraternel : Bovic MUTHEOSY, Domy TULENGI, Ephraïm KISUKI, Justin
MUNYOLERE, Freddy BAGUMA, Gloire CHASINGA, Danny UCOUN, Héritier TAMBWE,
Jacques SULULU...
Francis MULAMBA KITOKO Laurent
SIGLES ET ABREVIATIONS
BP : Basse Pression
DT : Dynamo thermique
Ei : Energie cinétique
Fig : Figure
H : Enthalpie
HP : Haute Pression
HT : Haute Température
MKSA : Mètre Kilomètre seconde
m : masse
P : Pression
PI : Pression Intermédiaire
Q : Chaleur
S : Entropie
SI : Système International
T : Température
TD : Thermodynamique
U : Energie interne
V : Volume
v : Vitesse
vi : Vitesse initiale
W : Travail.
O. INTRODUCTION
O.1. PROBLEMATIQUE
La problématique est l'ensemble des questions ou des
problèmes concernant un domaine de connaissances qui se sont
posées pour une situation1(*).
Le métamorphisme est une notion très vaste qui
nécessite une certaine compréhension du point de vue
génétique, minéralogique, pétrographique et
géochimique compte tenu de son utilité dans divers domaines.
Nous avons orientés nos recherches en apport de la
thermodynamique pour bien comprendre l'origine, la composition, ... des
processus métamorphiques cela parce qu'elle constitue le facteur
principal de la formation des roches métamorphiques.
Pour bien mener nos recherches il nous faut un
itinéraire c'est à dire il faut se poser quelques questions
résumées en ces deux termes :
Ø La thermodynamique a-t-elle vraiment un impact dans
la formation des roches métamorphiques?
Ø Les roches métamorphiques présentent
elles un intérêt pour faire l'objet d'une recherche ?
0.2. HYPOTHESES
Par définition, une hypothèse est une
affirmation ou une réponse provisoire dont la validité se
démarque sur le terrain des investigations. C'est une réponse
qu'un chercheur anticipe en rapport avec la problématique.
Eu égard à la définition du terme
« hypothèse » et en se référant
à nos deux termes très clairement souligné dans la
problématique, quelques éventualités de réponses
sont émises :
Ø Les roches métamorphiques résultent de
la transformation d'une roche à l'état solide du fait de
l'élévation de la température et/ou de la pression avec
recristallisation des nouveaux minéraux
Ø De part nos connaissances nous savons que les roches
métamorphiques présentent non seulement d'intérêt
économique mais aussi scientifique car elles trouvent leur application
dans plusieurs domaines de recherches géologiques et
minéralogiques.
0.3. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Ø Choix du sujet
Etant donné que l'application des roches
métamorphiques est très diversifiée, on se heurte à
plusieurs problèmes quand à leur usage, le choix de ce sujet
s'avère important parce qu'il va nous apporté des
éclaircissements dans la compréhension des processus
métamorphiques.
Ø Intérêt du sujet
Tout travail scientifique présente un
intérêt pour d'autres chercheurs qui voudront le compléter.
Mais dans notre cas, ce sujet apportera des connaissances et une bonne
compréhension des processus métamorphiques quand à leur
origine, leurs compositions physico chimiques et adapter son application dans
différents domaines.
0.4. DELIMITATION DU SUJET
Notre recherche se porte sur l'apport de la thermodynamique
à la compréhension des processus métamorphiques mais bien
que le métamorphisme résulterait des plusieurs facteurs, nous
allons plus nous intéressé à la thermodynamique vu qu'il
est le facteur principal.
0.5. METHODOLOGIE
Une méthode scientifique est l'ensemble
d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à étudier les vérités qu'elle poursuit, les
démontres et les justifies.
En d'autres termes c'est un ensemble des démarches
raisonnées, suivies pour parvenir à un but.
C'est ainsi que, au cours de notre travail, l'analyse
documentaire et la méthode déductive nous ont
été les moyens efficaces pour atteindre les objectifs que nous
nous sommes assignés.
L'analyse documentaire consistait à fouiller
minutieusement et rigoureusement les documents se rapportant à notre
sujet et y tirer quelques paragraphes qui semblaient indispensables.
Quant à la méthode déductive, elle part
du général au particulier.
Avec cette méthode, nous avons essayé d'analyser
les données que nous avons obtenues en se basant sur les théories
apprises dans l'auditoire et la consultation de quelques sites internet.
0.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion ; notre travail est
subdivise en trois chapitres :
Ø Le premier traitant de l'aperçu
général de la thermodynamique et du métamorphisme.
Ø Le second est focalisé sur la chaleur de la
terre et l'énergie thermique qu'elle procure c'est à dire la
géothermie.
Ø Le troisième porte sur l'apport de la
thermodynamique aux processus métamorphiques.
CHAP I .GENERALITES SUR LA
THERMODYNAMIQUE ET LE METAMORPHISME
I.1. THERMODYNAMIQUE
I.1.1.
Généralités2(*)
La thermodynamique est une science qui étudie et
décrit le comportement de la matière ou des systèmes, en
fonction des notions de la température T, de l'énergie (chaleur
Q, travail W...) et d'entropie S. La thermodynamique :
· étudie l'évolution ou les transformations
de la matière ou des systèmes en considérant les
variations d'état du système, lors d'échanges
d'énergie entre le milieu extérieur et le système.
· repose sur deux notions de base, l'énergie
interne (U) et l'entropie (S) qui satisfont aux deux principes suivants, qui
stipulent que :
o l'énergie se conserve (premier principe de
conservation de l'énergie)
o l'entropie ne peut qu'augmenter (deuxième principe
d'évolution)
L'objet de la thermodynamique est d'étudier le
fonctionnement et le bilan d'énergie des machines thermiques et aussi
les échanges ou transferts de chaleur dans un système ou entre
deux systèmes.
· dans les machines thermiques on assiste à une
conversion d'énergie d'une forme en une autre (chaleur -> travail ou
inversement)
· dans les échanges de chaleur, il y a transfert
de chaleur par suite d'une différence de température dans le
système ou entre deux systèmes.
Exemple 1 : dans les machines
thermo-dynamiques (TD), il y production de travail par conversion de chaleur en
travail (les moteurs thermiques, les centrales thermiques ou
nucléaires...)
Exemple 2 : dans les machines
dynamo-thermiques (DT) par contre, il y a transfert de chaleur d'une source
froide à une source chaude grâce à un apport de travail
(les machines frigorifique et pompes à chaleur, les
liquéfacteurs...).
On distingue entre quatre principaux mécanismes de
transfert de chaleur : la conduction, la convection, le rayonnement et les
changements d'état de la matière. Les applications de ces
transferts de chaleur concernent les domaines :
· de l'isolation thermique et du stockage des gaz
liquéfiés (cryogénie)
· du chauffage et de la climatisation des locaux
· de la conception et du choix des échangeurs de
chaleur
On peut décrire la thermodynamique de deux
manières ou aspects différents :
· l'aspect macroscopique : on
s'intéresse aux propriétés de la matière ou du
système à l'échelle globale ou macroscopique, alors les
propriétés sont décrites par des variables d'état
macroscopiques telles ( p, V, T, m...)
· l'aspect microscopique : on s'intéresse aux
propriétés de la matière à l'échelle
microscopique ou atomique en utilisant comme variables les grandeurs
cinétiques des atomes ou molécules individuelles (pi,
vi, Ei ...)
Selon que l'on considère l'un ou l'autre de ces
aspects, on distingue alors entre la Thermodynamique Classique ou la
Thermodynamique Statistique.
La Thermodynamique Classique n'a besoin d'aucune
hypothèse sur la structure atomique de la matière, elle explique
le comportement de la matière ou des systèmes en fonction de
leurs variations d'énergie et d'entropie :
· elle décrit uniquement les états initiaux
et finaux des systèmes en évolution et dresse le bilan
énergétique du système
· le chemin suivi par la transformation du système
peut jouer un rôle (notion de réversibilité des
transformations)
· elle ne cherche pas à élucider les
mécanismes des transformations
La Thermodynamique Statistique par contre, cherche à
expliquer l'origine et la signification des variables macroscopiques (p,T) et
des notions de chaleur, de travail et d'entropie, en les reliant directement au
mécanisme de l'agitation moléculaire. Ainsi, on explique les
notions de température, de pression et de chaleur :
Ø Notion de température3(*) :
La température est reliée au degré
d'agitation moléculaire de la matière. Si la vitesse vi
des molécules et donc leur énergie cinétique Ei
augmentent, alors le degré d'agitation thermique du milieu est
plus grand. A la température de 0 K (zéro absolu à
-273°C) les atomes ou molécules sont figés.
Fig. 1. : Gaz dans une enceinte
- Les molécules se déplacent dans l'enceinte de
façon totalement aléatoire avec des vitesses vi
On définit la température T par la
relation : 1/2 mv2 = 3/2 kT (formule
1)
Cette relation définit l'échelle de
température absolue T en degré K.
Ø Notion de pression4(*)
La pression est due aux nombreux chocs des atomes ou
molécules sur les parois du récipient.
Fig.2 : Pression dans une enceinte
- Dans l'enceinte il y a N molécules en agitation
permanente soit, n' = N/V le nombre de molécules par unité de
volume.
On définit la pression par la relation : p
= 1/3 n'mv2 (formule 2)
Ø Echanges d'énergie5(*)
Les échanges d'énergie sous forme de chaleur (Q)
ou de travail (W) sont alors interprétés à
l'échelle microscopique comme une manifestation de l'agitation
moléculaire sous forme désordonnée (Q) ou ordonnée
(W), voir Fig. 3 et 4.
T2?T1
Fig.3 : Transfert de chaleur Q
|
Fig.4 : Transfert de travail W par un piston
|
Ø Unités :
- Système MKS (ou SI)
· temps en [s]
· température en degré [K], avec T
[K] = t °C + 273
· pression en Pascal [Pa] ou [N/m2] p = [Pa] =
[N/m2] et 1bar = 105 Pa = 750 Torr
· l'énergie en Joule [J], et 1cal = 4,184
Joules
· la puissance P en Watt [W], et 1W = 1J/s.
I.1.2.
Système thermodynamique et état d'équilibre6(*)
I.1.2.1
Définition du système
Pour décrire thermo dynamiquement un système, il
faut à la fois :
· définir le système en délimitant
ses frontières par rapport au milieu extérieur
· déterminer l'état du système
défini par ses variables.
Système
Milieu extérieur
Le système est défini comme une
partie de matière (de masse donnée) délimitée par
rapport au milieu extérieur (Fig.5). Le milieu extérieur
est le reste de l'espace entourant le système.
Fig.5: Délimitation du système
Le système peut être ouvert ou
fermé, adiabatique c'est-à-dire
isolé thermiquement (Q = 0) ou rigide c.à.d
indéformable (W = 0).
Système
|
Echange Matière
|
Echange Energie
|
Isolé
|
Non
|
Non
|
Fermé
|
Non
|
Oui
|
Ouvert
|
Oui
|
Oui
|
Tableau 1 : Echange de masse et d'énergie
entre le système et le milieu extérieur.
Dans un système fermé, il n'y a
pas de transfert de masse et dans un système
isolé, il n'y a pas d'échange de travail ni de
chaleur.
Fig. 6 : Différents types de systèmes (
)
I.1.2.2
Etat du système7(*)
L'état du système est défini ou
décrit par ses variables macroscopiques (m, p, V, T, n...) dites aussi
variables d'état. A un système donné est associé
tout un ensemble d'états possibles.
On dit qu'un système est à l'état
d'équilibre thermodynamique, si ces variables
d'état ont des valeurs bien définies et constantes. On distingue
alors selon le cas entre :
· variables ou grandeurs thermiques (p, V, T) ou
calorifiques (U, H, W, Q, S)
· variables extensives c'est à dire proportionnelles
à la quantité de matières telles (m, V, U...) ou variables
intensives c'est à dire indépendantes de la masse. On
définit souvent des grandeurs massiques c'est à dire
rapportées à l'unité de masse du système,
telles :
· le volume massique : v = V/m en [m3/kg]
· l'énergie interne ou l'enthalpie massique :
u = U/m ou h = H/m en [J/kg].
Ces grandeurs sont reliées entre elles par des
relations, exemple :
m =rV ou qm
=rqv (pour les débits massiques et volumiques)
Avec qm = rwS où w
est la vitesse de l'écoulement du fluide
Et pour un écoulement stationnaire :
r1w1S1 =
r2w2S2 (équation de
continuité).
I.1.2.3
Evolution ou transformation du système8(*)
Sous l'influence d'échanges ou transferts
d'énergie entre le système et le milieu extérieur, le
système évolue et les variables d'état du système
sont modifiés. On dit que le système se transforme ou change
d'état, en passant d'un état d'équilibre (1) à un
autre état d'équilibre (2).
Fig. 7 : Transformation du système par
échange d'énergie (apport de chaleur Q)
Au cours d'une transformation les variables d'état du
système varient, pour atteindre un autre état d'équilibre.
Le passage de l'état d'équilibre (1) à l'état
d'équilibre (2) se déroule généralement hors
équilibre.
On distingue alors entre (voir Fig.8) :
· transformations réversibles (ou
idéales) : ce sont des transformations infiniment lentes
formées d'une succession d'états d'équilibre
· transformations
irréversibles : ce sont des transformations
rapides et brutales hors équilibre
La réversibilité d'une
transformation exige que le système passe par une infinité
d'états intermédiaires différents peu d'états
d'équilibre (états quasi-statiques). Les transformations
naturelles spontanées sont irréversibles :
elles ne peuvent évoluées que dans un seul sens (ex. la
détente d'un gaz des HP vers BP, l'écoulement de la chaleur des
HT vers BT...).
Fig. 8 : Transformations a) réversibles et b)
irréversibles
I.1.2.4
Equations d'état du système et fonction d'état9(*)
Les variables d'état ne sont pas
toutes indépendantes, mais liées entre elles par
des équations, qui sont dites équations d'état du
type : f(p,V,T) = 0.
Exemple : l'équation
d'état des gaz parfaits : pV = nRT
· ici, il n'y a que deux variables indépendantes
d'où, p = f (V, T) ou V = f (p, T) ou T = f (p,V).
Ø Représentation graphique des
évolutions du système10(*)
Les variations d'état du système à la
suite d'une transformation sont représentées dans divers
diagrammes, permettant ainsi de suivre l'évolution du système. On
utilise ainsi, les diagrammes suivants : les diagrammes de Clapeyron
(p,V)ou d'Amagat (pV, p), les diagramme entropique (T,S) et de Mollier (p,H),
le diagramme (H,S).
Fig.9 : Les diagrammes de Clapeyron (p,V) et d'Amagat
du gaz parfait
Fig.10 : Les diagrammes entropique (T,S) et
enthalpique (p,H) des gaz réels.
On distingue entre différentes
transformations qui sont facilement représentées dans
ces diagrammes précédents (par des droites verticales ou
horizontales), à savoir :
· la transformation isochore (V = cte)
· la transformation isobare (p = cte)
· la transformation isotherme (T = cte)
satisfaisant à : pV = cte.
· la transformation isentrope (S = cte)
ou (Q = 0) régit par : pVg = cte
· la transformation polytrope
satisfaisant à : pVn = cte avec 1 < n
< g.
Ø Les Fonctions d'état11(*)
Souvent, on peut réaliser des transformations
entre l'état 1 et l'état 2 de plusieurs façons
différentes, c.à.d en empruntant des chemins
différents. En général, la variation D
X d'une grandeur X dépend du chemin suivi pour
aller de l'état 1 à l'état 2.
Mais, il existe en Thermodynamique des fonctions F
liées aux variables d'état dont les variations D
F au cours d'une transformation sont
indépendantes du chemin suivi. Ces grandeurs
ou fonctions sont dites fonctions d'état, elles sont
caractérisées par :
· par leur indépendance en fonction du chemin
suivi par la transformation
· par le fait que la différentielle dF est une
différentielle exacte.
Alors, D F12 =
F2 - F1 ceci quelque soit le chemin suivi
Exemple : l'énergie interne U,
l'enthalpie H et l'entropie S sont des fonctions d'état
mais, le travail W et la chaleur Q ne sont pas des fonctions
d'état
Conclusion :
En plus du premier et du
deuxième principe, la thermodynamique postule encore
deux autres principes, à savoir :
· le principe 0 ou principe de
l'équilibre thermique selon lequel :
« Deux corps en équilibre
thermique avec un troisième corps sont en équilibre thermique
entre eux ».
§ Corollaire :
« Deux corps ou objets en équilibre
thermique ont même température».
Ce corollaire permet de définir un
thermomètre de référence avec g = at + b, où les
constantes a et b sont fixées à partir de points fixes (par. ex
mélange eau + glace à 0 °C et eau bouillante à 100
°C).
§ Mesure de la température :
Les principaux thermomètres utilisés
sont :
· le thermomètre à mercure
· la résistance de platine utilisable entre 200 et
630 °C
· les résistances à semi-conducteurs (Ge)
pour T < 77 K
· les pyromètres optiques de 500 à 3000
°C, basés sur la comparaison des luminances de deux sources
de lumière
· le troisième principe ou
principe de Nernst selon lequel l'entropie S d'un corps est
nulle à 0 °K.
- en effet, d'après le deuxième principe
l'entropie S n'est déterminée qu'à une constante
près
- cette indétermination est levée par le
troisième principe.
I.1.3. Deuxième
principe : Entropie12(*)
I.1.3.1. Le Deuxième
Principe
Nécessité
d'un deuxième principe :
Le premier principe qui stipule la conservation de
l'énergie permet de faire le bilan d'énergie des systèmes,
sans imposer de conditions sur les types d'échanges possibles. Mais, ce
bilan énergétique ne permet pas de prévoir le sens
d'évolution des systèmes.
Exemple : sens des réactions chimiques
ou des transformations naturelles, ou le transfert spontané de la
chaleur du chaud vers le froid
Le premier principe par son bilan n'exclut pas le transfert de
la chaleur du froid vers le chaud (ce qui est impossible) et il n'explique pas
l'irréversibilité de certaines transformations spontanées
ou naturelles.
Il faut donc introduire un deuxième
principe dit aussi principe d'évolution,
déduit des faits expérimentaux, qui permettra de prévoir
l'évolution des systèmes. Le deuxième principe introduit
une nouvelle fonction d'état dite entropie S qui
décrit le comportement des systèmes par la maximalisation
de leur entropie:
· l'entropie S d'un système croît si le
système tend vers son équilibre : d'où D S
> 0
· l'entropie S est maximum si le
système est à l'équilibre.
I.1.3.2. Transformations
Irréversibles
Certaines transformations naturelles sont
irréversibles: elles n'évoluent que dans un seul sens.
Exemple 1: la détente d'un
gaz, caractérisée par:
- l'écoulement brusque du gaz d'une HP?BP ;
- la détente est spontanée et
irréversible.
Fig. 11: Détente irréversible d'un
gaz
On remarque que:
· l'état initial 1 (les deux gaz
séparés par une cloison) est relativement ordonné, car
presque toutes les molécules sont concentrées du
côté HP: cet état est hautement instable
· dans l'état final 2, en perçant un trou
dans la cloison, un grand nombre de molécules passent du
côté BP jusqu'à l'état d'équilibre
caractérisé par une répartition homogène des
molécules des deux côtés
Cet état final 2 est plus désordonné
(mélange homogène) et surtout cet état est stable.
Exemple 2: le transfert
spontané de la chaleur, caractérisé par:
- l'écoulement de la chaleur des HT > BT ;
- ce transfert est spontané et irréversible.
Fig. 12: Transfert de chaleur
· Dans l'état initial 1(cloison en place), les
molécules les plus agitées (°) sont situées du
côté gauche et les molécules moins agitées
(.) du côté droit: ceci correspond à un
certain ordre où les molécules (°) sont
séparées des molécules (.): c'est un
état hors équilibre ;
· Dans l'état final 2 (cloison enlevée),
les molécules plus chaudes (°) diffusent vers la gauche et
communiquent par chocs une partie de leur énergie aux molécules
plus froides (.), pour atteindre finalement un état
d'équilibre où les deux régions sont à la
même température.
Dans cet état final d'équilibre, les
molécules ont en moyenne même énergie cinétique et
le système est caractérisé par un plus
grand désordre.
Exemple 3: une roue de voiture en mouvement
est freiné progressivement jusqu'à son arrêt, avec comme
résultat un échauffement des freins et de la jante
Fig. 13: Freinage d'une roue
|
- Jamais, on ne voit cette roue se mettre seule en mouvement
en absorbant la chaleur dégagée par le freinage et remonter la
pente
|
Ces processus naturels sont
irréversibles et respectent le premier principe
(énergie conservée), comme d'ailleurs les processus inverses qui
sont impossibles. Le premier principe n'exclut donc pas ces transformations
inverses : mais, il n'explique pas leur sens privilégié et leur
donc leur irréversibilité.
On a vu dans les deux exemples précédents que
les systèmes évoluent vers un plus grand désordre pour
atteindre un état final stable ou état
d'équilibre :
=> Les transformations
irréversibles sont spontanées et elles satisfont
à la règle d'augmentation de l'entropie
des systèmes, qui prend sa valeur maximale à
l'équilibre.
v Le premier principe considère toutes
les transformations comme également possibles: il ne tient pas compte du
caractère irréversible d'une transformation et ne se prononce pas
sur la notion d'irréversibilité des
transformations spontanées. Il exclut le mouvement
perpétuel de première espèce c'est
à dire qu'on ne peut indéfiniment fournir de l'énergie
sous une certaine forme sans en consommer ailleurs sous une autre forme.
v Le deuxième principe va
définir le sens privilégié suivant lequel les
transformations peuvent se dérouler et préciser les conditions
d'équilibre du système. C'est un postulat basé sur des
observations expérimentales.
I.1.3.3. Postulats
d'irréversibilité13(*)
La thermodynamique classique ne cherche pas à expliquer
le sens privilégié des transformations naturelles ou
spontanées, mais elle postule simplement
l'irréversibilité de ces transformations
observées expérimentalement.
Ø Enoncé de Clausius
(déduit de l'exemple 1)
Fig. 14: Processus de transfert de chaleur
impossible
|
Une quantité de chaleur ne peut jamais être
transférée spontanément d'une source froide (BT) vers une
source chaude (HT)
|
· Si l'interdiction de Clausius n'existait pas, on
pourrait alors extraire par exemple sans dépenser d'énergie,
l'énergie calorifique des océans, des fleuves ou de l'air pour
faire bouillir de l'eau et ainsi faire fonctionner gratuitement des turbines
à vapeur pour disposer d'énergie mécanique et
électrique gratuite !!!
Ø Enoncé de Kelvin
(déduit de l'exemple 3)
Fig.15: Production de travail impossible
|
Il est impossible de prélever une quantité de
chaleur Q d'une source d'énergie et de la transformer
intégralement en travail
|
Sans cette impossibilité, on pourrait construire un
moteur qui pomperait de la chaleur d'une source (océan) et de la
transformer complètement en travail pour faire avancer un navire !!!
I.1.3.4 Enoncé
mathématique du deuxième principe14(*)
Compte tenu des deux postulats de Clausius et de Kelvin,
imaginons un cycle de transformations au cours duquel :
· une machine prélève de la chaleur Q
à source à la température T2 < T1
et la cède intégralement à une source à la
température T1 ;
· comme T2 < T1, ce transfert de
chaleur est impossible d'après l'énoncé de Clausius et ce
cycle est donc irréalisable dans la pratique.
Fig. 16 : Cycle imaginaire d'une machine fictive.
|
- Le bilan d'énergie de cette machine
s'écrit: dQ/T = Q/T2 - Q/T1 >
0 car T1 > T2
|
=> Etant donné que le processus
précédent est impossible (selon Clausius), on en
déduit que pour un cycle réel d'une machine, il faut donc que
:
(Formule 3)
· le signe égal (=) valant pour
un cycle réversible
· l'inégalité (<)
valant pour un cycle irréversible
La relation 3 est l'énoncé
mathématique du deuxième principe déduit des
postulats d'irréversibilité.
I.1.3.5 Notion d'entropie
S15(*)
Ø Transformations réversibles
L'équation I.3.1) va nous permettre de
définir une nouvelle fonction d'état du
système, appelée entropie S. Considérons un cycle
thermodynamique formé de deux transformations réversibles: la
somme de l'expression I.3.1) peut alors être remplacée par une
intégrale.
Fig. 16: Cycle réversible.
|
d'où, (Formule 4) soit ö,
|
Finalement, on a : (Formule 5)
De la relation 4, on déduit que l'intégrale pour
une transformation réversible à
AB dQrev /T:
· ne dépend que des états initial et
final
· c'est-à-dire qu'elle ne dépend pas du
chemin suivi
Cette intégrale peut donc être
considérée comme résultant de la variation d'une
grandeur S, appelée entropie, définie par :
D S = SB- SA =
à AB dS =
à AB dQrev /T
(Formule 6)
Où dS est une différentielle
exacte et donc l'entropie S est une fonction
d'état.
Ø Transformations irréversibles
Considérons le cycle irréversible
formé d'une transformation réversible AB et d'une
transformation irréversible BA. D'après la relation I.3.1) on a
alors:
Fig. 17 : Cycle irréversible
|
soit, à AB dQ/T - à AB
dQrev /T < 0
|
Finalement, pour une transformation
irréversible, on a:
À AB dQ/T < SB - SA
(Formule 7)
C'est-à-dire, D S > å AB
dQ/T ou dS > dQirr/T (Formule
8)
Pour une transformation irréversible
élémentaire, on a donc: dS = dQirr/T + s
(Formule 9)
Où d½ est une source
d'entropie caractérisant l'irréversibilité de la
transformation: il y a création d'entropie.
Ø Cas général: deuxième
principe
La relation dS = dQirr/T + s, est
l'énoncé le plus général du
deuxième principe, avec s = 0 pour une transformation
réversible et ½ ? 0 pour une transformation
irréversible.
" La variation d'entropie d'un système
thermodynamique ne peut être que positive ou nulle "
La différentielle dS est une différentielle
totale exacte, alors que dQ n'est pas une différentielle exacte: le
facteur 1/T appliqué à la forme différentielle dQ la
transforme donc en différentielle totale exacte. On dit que 1/T est un
facteur intégrant de la forme différentielle dQ.
Ø Cas particuliers16(*)
a) Système isolé: dans un
système isolé (adiabatique et fermé) on a dQ = 0 et donc
dS = 0.
" L'entropie d'un système isolé ne peut donc
qu'augmenter ou rester constante "
b) Transfert spontané de chaleur
Soit un système isolé séparé en
deux compartiments (à température différente T2
> T1) par une cloison isolante (adiabatique). Si on enlève
la cloison, dans quel sens va s'écouler la chaleur?
Supposons qu'une quantité de chaleur dQ passe du
compartiment 1 vers le compartiment 2 et déterminons le signe de dQ:
Fig. 18: Transfert de chaleur dans un système
isolé
On a, dS1 = dQ/T1 et dS2 =
dQ/T2 et la variation totale d'entropie du système
isolé est donc: dS = dQ/(1/T1 - 1/T2) ; or,
pour un système isolé dS > 0 et comme T2 >
T1, il en résulte que dQ > 0: c.à.d que le
compartiment 2 reçoit bien de la chaleur.
Le deuxième principe explique donc le sens
privilégié et irréversible de l'écoulement de la
chaleur des hautes températures vers les basses températures.
Ce processus irréversible de transfert de chaleur se
poursuivra jusqu'à l'égalité des températures dans
les deux compartiments: alors, l'entropie du système isolé sera
maximale et on aura atteint un état d'équilibre.
I.2. LE METAMORPHISME
I.2.1. Définition
Le métamorphisme est défini comme étant
l'ensemble de transformation et des réactions que subit une roche
à l'état solide lorsqu'elle est portée dans des conditions
de pression et de température différentes de celles ayant
présidé à sa genèse17(*).
Mais les roches métamorphiques ne sont jamais
exemptées de fluides. La recristallisation peut être isochimique
(sans changement de la composition chimique) ou métasomatique (avec
modification de la composition chimique suite à un apport chimique des
fluides circulant dans les roches).
Il s'agit en fait d'un réarrangement de la
matière des minéraux de la roche initiale pour former des
nouveaux minéraux.
Le métamorphique ainsi défini peut affecter une
roche sédimentaire (paramétamorphisme), de même il peut
affecter une roche magmatique ; dans ce cas, on parle
d'orthométamorphisme ; lorsqu'il affecte les anciennes roches
métamorphiques (Polymétamorphisme).
I.2.2. Facteurs du métamorphisme18(*)
Un facteur est un élément qui agit, qui influe,
qui contribue à l'accomplissement d'un fait quelconque.
Le métamorphisme est fonction de plusieurs
facteurs :
I.2.2.1. le temps :
Dans le métamorphisme, le facteur temps est très
important. Etant donné que les minéraux sont stables dans les
conditions de t° et de pression qui ont présidé à
leur formation, lorsque ces conditions changent, ils deviennent instables et
des transformations minéralogiques se produisent. Cependant, la plupart
des minéraux reste stable lorsque la durée du changement est
faible. On dit qu'ils sont
« métastables ». Ce n'est que
lorsque les conditions changent durablement que les transformations physiques
et chimiques ont le temps de se produire. Cet aspect est important car il
explique par exemple pourquoi une partie des roches du métamorphisme de
contact gardent leur structure originelle.
I.2.2.1. La
température :
Elle est le facteur primordial et qui augmente avec la
profondeur (degré géothermique) avec la mise en place des roches
magmatiques plutoniques ou volcaniques.
En ce qui concerne la température on sait, par les
forages et certains travaux miniers, qu'elle croît
régulièrement avec la profondeur. Chaque kilomètre, elle
augmente de 30° en moyenne (30°C/Km). C'est ce qu'on appelle
« le gradient géothermique », qui
est plus élevé dans les régions à volcanisme actif
où il peut vraisemblablement dépasser 100°C/Km.
En revanche, dans les régions stabilisées
depuis très longtemps, comme les plates-formes précambriennes (=
cratons du type dorsale, il est beaucoup plus faible (10 à
15°C/Km).
Un flux géothermique élevé et
régional est à l'origine d'un métamorphisme
régional, tandis qu'un flux local dû par exemple à une
intrusion magmatique est à l'origine du métamorphisme de
contact.
I.2.2.3. La pression et les
contraintes :
Elle est aussi directement proportionnelle à la
profondeur et s'accroît de 250 à 300Kg/cm² environ. C'est
ainsi qu'une couche stratifiée donnée subit une pression
croissante, au fur et à mesure que d'autres se superposent à
elle : dans ce cas, on parle de la « pression
lithostatique ».
D'autre part, la « pression
tectonique » est mise en exergue ; cette
dernière provoque les plissements de l'écorce terrestre,
déformations qui ont pour origine des contraintes à direction
dominante horizontale. Cette pression tectonique ainsi
développée, affecte la géométrie des roches,
effaçant progressivement les structures sédimentaires initiales
et faisant apparaître d'autres orientations :
- La
schistosité : structure planaire qui provient de
la compression de roche.
- La foliation :
Schistosité accompagnée par la recristallisation. Il y a
formation de cristaux feuilletés (Texture cristallophyllienne)
Aux pressions dues à l'enfouissement et au plissement
peut s'ajouter la « pression des fluides »
libérés durant l'élévation de
température : l'eau résulte de la déshydratation de
certains silicates hydratés, tandis que le dioxyde de carbone
(CO2) provient des carbonates (décarboxylation).
I.2.2.4. Apports chimiques
de fluides :
Ils sont allochimiques ou métasomatiques.
C'est-à-dire il peut y avoir soit un apport des substances
minérales soit perte des minéraux existants.
I.2.3. Types des
métamorphismes19(*)
Généralement on distingue deux types de
métamorphisme :
I.2.3.1. Le
métamorphisme de contact :
Il est consécutif à la mise en place
d'intrusions magmatique, se traduit par une simple auréole de contact
développée surtout par l'échauffement rapide des terrains
encaissants. Large de quelques dizaines à quelques centaines de
mètres seulement, elle comporte de minces zones concentriques
enveloppant un noyau de granite discordant. Après celle des
cornéennes viennent celle de schistes différenciés par
leur composition minéralogique et leur structure (batholites de
Flamanville : cotentin, de Quérignt : pyrènes
ariégeoises).
En bref, le métamorphisme de contact est dû
à une montée de granite qui digère et transforme les
roches qui le bordent. La figure ci-dessous justifie ce type de
métamorphisme.
Fig.19. Le métamorphisme de contact (Planete
Terre Section II, Pierre-Andre Bourgue et Universite Laval, 1997-2004,
p119)
Ce métamorphisme est
« Thermométamorphique »
c'est-à-dire que c'est la température qui joue un rôle
important par rapport à la pression.
I.2.3.2. Le
métamorphisme régional (ou général) :
Dans ce type ; on observe les effets combinés de
la température et de la pression, d'où le terme
« Thermodynamométamorphisme »
Les séries constituées par le
métamorphisme régional ou général) sont beaucoup
plus étalées et complexes, sous l'effet de
l'élévation de la température et de la pression
géostatique en profondeur. Les ensembles métamorphiques
s'épanouissent alors sur des kilomètres ou des dizaines de
kilomètres.
Selon le degré de transformation des roches, on y
distingue quatre zones classiques : l'Anchizone, l'épizone, la
mésozone et la catazone.
v L'Anchizone :
caractérisés par un très faible
métamorphisme c'est-à-dire une transition entre diagenèse
et métamorphisme ; les minéraux caractérisant cette
zone sont : Illite, chlorite, muscovite.
v L'épizone : Zone de faible
métamorphisme avec les minéraux index (muscovite, talc et
chlorite).
v Mésozone : Zone de
métamorphisme moyen avec les minéraux index (disthène,
biotite, grenat, muscovite, amphibole, Staurotide)
v Catazone : caractérisée
par un métamorphisme fort avec les minéraux index (biotite,
pyroxène, Sillimanite, plagioclases, feldspaths)
En plus de ces quatre zones, on distingue une cinquième
nommée « ultrazone » ou
« ultramétamorphisme »
caractérisée par un très fort degré de
métamorphisme qui implique le passage des roches métamorphiques
aux magmatiques, avec formation du granite d'anatexie.
Il existe d'autres types de métamorphismes qui
relèvent un aspect secondaire et dont la mise en évidence est
partiellement définie et développée :
Ø Le métamorphisme dynamique
(ou dynamométamorphisme) :
Il est souvent lié aux contraintes qui se
développent dans les grands accidents cassant où les roches
acquièrent une schistosité et sont broyées plus ou moins
fortement.
Ce métamorphisme cataclastique conduit en particulier
aux mylonites (roches caractérisant les fractures : failles).
Ces phénomènes sont très
localisés, s'il n'y a pas d'augmentation de température, il n'y
a pas non plus les néoformations minérales significatives et
dans ce cas les mylonites obtenues ne sont pas véritablement des roches
métamorphiques.
Ø Le métamorphisme
hydrothermal20(*)
Il est lié à des accumulations et circulation de
fluides (eau surtout, air) à t° élevée, en relation
avec les volcans ou des massifs plutoniques, et qui, d'une part
réchauffent les roches traversées, et d'autres part leur
apportent des éléments chimiques particuliers.
Lié au magmatisme, ce métamorphisme hydrothermal
a été mis en évidence au niveau des dorsales médio
océaniques. Il est à l'origine des concentrations
métallifères locales (cuivre, fer,...).
Sur la terre, deux exemples de métamorphismes de
surface retiennent notre attention, et ceci d'autant plus que le territoire
Mauritanien en détient des illustrations spectaculaires
En premier lieu, il faut citer « le
métamorphisme d'impact » : il est exceptionnel
et du à la chute de grosses météorites avec formation de
vaste cratère d'impact appelé
« Astroblème ».
Il donne ; à des t° et surtout des pressions
considérables par ailleurs à côtés des
transformations minérales, des déformations structurales
importantes à diverses échelles (création des
cratères lui-même, cônes de chocs ; fractures et
brèches).
Le deuxième exemple de métamorphisme de surface
est celui des « fulgurites » ; elles
résultent de la fusion du sable dunaire siliceux, sous l'action de l'arc
électrique naturel qui est la foudre. Le tube central provient en grande
partie de la pression causée par la surchauffe des fluides (eau, air)
occupant les volumes situés entre les grains du sable originel.
I.2.4. Intensité du
métamorphisme - Anatexie21(*)
Lorsqu'on se déplace dans une formation rocheuse ayant
subit un métamorphisme, l'intensité (ou le degré) du
métamorphisme varie d'un endroit à l'autre. C'est
particulièrement le cas du métamorphisme de contact, mais le
même constat peut être fait pour le métamorphisme
régional. La simple dénomination des roches est insuffisante pour
estimer l'intensité du métamorphisme subi.
On peut ainsi passer d'un très faible
métamorphisme, semblable à une diagenèse fortement
prononcée, à des conditions de pression et de température
qui peuvent mener à la fusion quasi totale de la roche
préexistante, surtout si le milieu contient de l'eau. Les domaines de la
fusion partielle des roches et du métamorphisme se chevauchent. Ce
phénomène de fusion partielle, menant à la création
de roches dites « migmatiques », est
appelé « anatexie ». C'est le stade
ultime du métamorphisme.
Si la pression et la température sont suffisamment
élevées, conditions qui sont réunies lorsque les
mouvements tectoniques provoquent l'enfoncement d'une plaque dans une zone de
subduction, on passe par une phase entièrement liquide, le
magma. Celui-ci en refroidissant peut donner une roche de type granitique,
appelée « granite orogénique ».
La classification des roches métamorphiques doit alors
faire état de cette évolution progressive qui se constate
également sur le terrain quand on va du bord de la zone rocheuse
métamorphisée vers le centre ayant subit les plus fortes
températures et pression. On franchit alors des surfaces successives
d'égale intensité de métamorphisme, appelées «
isogrades » caractérisées par
l'apparition de minéraux typiques dont l'association témoigne des
conditions de température et de pression qui ont mené à
leur formation. On désigne une association déterminée de
ces minéraux métamorphiques par la notion de «
faciès métamorphique ».
I.2.5. Classification des
roches métamorphiques22(*)
C'est surtout la présence de minéraux
caractéristiques du métamorphisme qui permettent de classifier
les roches métamorphiques. Une association déterminée de
minéraux est désignée par le terme «
paragenèse ».
I.2.5.1. Principaux
minéraux des roches métamorphiques
Les minéraux principaux sont généralement
les minéraux des roches originelles, soit le quartz, les feldspaths, les
micas et les minéraux argileux. Les principaux minéraux
néoformés du métamorphisme sont des silicates :
andalousite, grenats, épidotes, staurodite, amphiboles, serpentine,
Sillimanite (de même formule chimique que l'andalousite mais de
système cristallin différent), biotite, chlorite, disthène
(Al2SiO5).
I.2.5.2. Structure des
roches métamorphiques
La plupart des roches métamorphiques se retrouvent dans
des massifs issus des processus orogéniques, elles se présentent
en séries plus ou moins plissées et fracturées selon
l'intensité du métamorphisme. A l `échelle de
l'échantillon, les roches peuvent également montrer une structure
finement plissée.
Cependant, le caractère le plus commun des roches
métamorphiques (de contact ou régionales) est la
schistosité métamorphique, même
si à l'origine la roche mère n'est pas nécessairement de
nature argileuse. Cette schistosité est due à l'orientation des
minéraux du métamorphisme et ne doit donc pas être
confondue avec la schistosité des roches sédimentaires,
même si le terme est ambigu. C'est la raison pour laquelle on parle, de
manière générale, de « faciès des schistes
verts » par exemple.
Une des particularités du métamorphisme et de
mener à la création de nouveaux minéraux relativement
rares dans les deux autres grands groupes de roches. Lorsque la roche est
à gros grains de taille semblable, on constate souvent un allongement
des grains dans un sens privilégié, désigné par le
terme de foliation. C'est en particulier le cas des
gneiss, on parle aussi de structure gneissique. Lorsque
l'intensité du métamorphisme est forte, les structures
préexistantes sont « effacées ».
Les roches faisant partie de la famille des
cornéennes (les roches transformées par le contact
direct avec les intrusions magmatiques) représentent un cas un peu
à part dans la mesure où elles sont cuites. Les
éventuelles structures préexistantes au contact disparaissent
complètement pour donner une roche à l'aspect souvent très
compact et relativement homogène, sans que l'on puisse discerner les
minéraux néoformés, car la recristallisation est
généralement relativement rapide. On trouve parfois des
phénocristaux dans des cavités au sein d'une matrice compacte et
homogène.
I.2.5.3. Classification des
roches métamorphiques
En raison de la complexité du métamorphisme et
des origines très diverses des roches métamorphiques (à
l'origine soit sédimentaires, soit magmatiques ou elles-mêmes
issues d'un métamorphisme antérieur), il n'existe pas de
classification qui fasse l'unanimité. Les géologues tentent
généralement de construire des classifications qui soient
basées sur la nature de la roche originelle et sur les conditions de
pression et de température du métamorphisme.
D'une manière générale, lorsque le
métamorphisme a affecté des roches sédimentaires dont on
reconnaît encore de structures primaires, on parle de roches
paramétamorphiques ; de même, on
parle de roches orthométamorphiques pour des
roches magmatiques et de roches
polymétamorphiques pour les anciennes des
roches métamorphiques.
La figure ci-après illustre sommairement
l'évolution des principales roches de la croûte terrestre.
Fig.20 : Métamorphisme, évolution des
principales roches (Pierre-André Bourque, 2000, p121)
Cette figure permet notamment de mettre en évidence
qu'un métamorphisme intense d'un schiste peut donner un gneiss, de
composition minéralogique semblable à celle d'un granite.
On a choisit ici deux types de classification. La
première, simplifiée et due à Schumann (1989), est
basée sur des caractéristiques extérieures
générales. La seconde est la plus couramment reprise par les
géologues et est basée sur la notion de faciès
métamorphique.
I.2.6. Description des
principales roches métamorphiques23(*)
I.2.6.1. Famille du gneiss
Les gneiss sont issues du métamorphisme régional
et ont en commun une structure grossièrement grenue, une foliation
généralement marquée, une schistosité peu
marquée à nette, et une proportion de feldspaths
supérieure à 20 %. La schistosité est ici due aux cristaux
de biotite.
· Composition minéralogique : minéraux
très variés mais les composants essentiels sont les feldspaths et
le quartz, les premiers étant nettement dominants. Les minéraux
accessoires sont la biotite, la muscovite, l'amphibole (hornblende), le grenat,
la Sillimanite.
· Grain : moyen à grossier.
· Couleur : généralement de couleur
claire, souvent gris ou rose, mais aussi verdâtre, brunâtre,
montrant des rayures. Les couches claires sont dues à la présence
de feldspaths et de quartz, et les couches sombres sont micacées.
· Structure : structure en bande colorées
alternées de bandes claires, les gneiss montrent une foliation typique
(pour rappel, due à l'orientation des grains dans une direction
privilégiée). Ils montrent également parfois une
schistosité quand la proportion de micas est importante.
· Gisement : se rencontrent dans les massifs ayant
subi un métamorphisme régional. Les roches
originelles peuvent être des granites, des grauwackes, des grès,
des arkoses, des argiles. Les gneiss se forment à haute
température, près de la température de fusion, ils
témoignent donc d'un métamorphisme intense.
Les variétés de gneiss les plus courantes sont
les suivantes :
Ø Gneiss granitiques : Gneiss issus de la
déformation de roches originelles granitiques.
Ø Gneiss oeillés :
Variété à structure lenticulaire due au
développement de feldspaths en forme d'yeux.
Ø Gneiss migmatiques, dénommés «
migmatiques » : les migmatiques sont constituées de deux
roches différentes nettement reconnaissables : les gneiss comme
hôtes et les granites comme intrusions, s'interpénétrant en
conservant les limites franches.
Ø Granulites : Variété de
gneiss, plus rare, dépourvu de micas.
I.2.6.2. Famille des
schistes
Les schistes ont en commun une schistosité relativement
bien marquée, une structure à grain fins à moyen et une
proportion de feldspaths inférieure à 20 %. Font partie de cette
famille des schistes du métamorphisme de contact (schistes
tachetés) ou du métamorphisme régional (micaschistes,
phyllades,...). Le nombre de variétés est très important
et la dénomination des schistes se base sur des caractéristiques
extérieures ou des minéraux leur donnant une teinte
particulière (schistes verts, bleus, micaschistes,
séricitoschistes,...).
Les schistes sont généralement de teinte sombre
(de gris foncé à noir), même si l'apparition de cristaux
néoformés peuvent donner une coloration différente. Plus
le métamorphisme est important, plus les schistes ont la faculté
de se débiter en plaquettes, à surfaces presque planes.
Ø Schiste ardoisiers
Roches de métamorphisme régional
faible. A la limite du domaine du métamorphisme, ils sont
parfois difficilement différentiables des shales. Cependant, la
schistosité est évidemment plus marquée et le
critère de distinction principal est que les phyllades ne gonflent pas
au contact de l'eau, contrairement aux argiles schisteuses sédimentaires
n'ayant pas subi de métamorphisme.
Les composants essentiels sont le quartz et les micas
(principalement la muscovite), formés à partir des
minéraux argileux.
Ø Schistes phylliteux ou « phyllades »
Roches de métamorphisme régional
très finement écailleuses, de métamorphisme plus
intense que les schistes ardoisiers. Les minéraux principaux sont la
muscovite (de très petites dimensions) et le quartz. Les minéraux
accessoires sont la biotite, les feldspaths, la chlorite, le graphite, les
grenats. La matrice est donc fine mais peut parfois contenir des
minéraux de grande taille. La couleur est généralement
gris argenté et/ou verdâtre.
Ø Micaschistes
Les micaschistes représentent le type même de la
roche schisteuse issue du métamorphisme régional
intense. Les minéraux essentiels sont la muscovite et le
quartz. Les minéraux de muscovite sont de plus grande taille que ceux
des phyllades, ce qui permet de les reconnaître à l'oeil nu. De
nombreuses variétés correspondent à l'apparition de
minéraux accessoires typiques : grenats, staurodite, Sillimanite. La
couleur est généralement claire
Ø Schistes tachetés
Ce sont des anciennes argiles transformées. Les
composants essentiels sont le quartz, les micas, l'andalousite et (plus
rarement) la cordiérite. Les taches sont des concentrations des deux
derniers minéraux. Ils sont issus du métamorphisme de
contact, dans la « deuxième auréole »,
après les cornéennes.
I.2.6.3. Famille des
roches massives non schisteuses
Ø Quartzites
Les quartzites sont des grès très quartzeux
métamorphisés. Le métamorphisme, s'il est suffisamment
intense provoque une recristallisation du ciment quartzeux originel, ce qui a
comme conséquence que les grains sont intimement engrenés.
· Composition minéralogique : principalement
du quartz, au minimum à 80 % avec comme minéraux accessoires des
feldspaths, de la muscovite, la chlorite, la magnétite,
l'hématite.
· Grain : moyen à grossier, grains intimement
engrenés (dits « granoblastique »), difficile de discerner
à l'oeil nu les différents grains.
· Couleur : généralement de couleur
blanche, les minéraux accessoires pouvant leur donner une teinte
grisâtre ou rougeâtre.
· Structure : massive, mais lorsque le
métamorphisme est faible, les quartzites peuvent garder la structure des
grès sédimentaires originels (granoclassement, stratification).
· Gisement : se rencontrent aussi bien dans les
massifs ayant subi un métamorphisme régional,
que dans les auréoles du métamorphisme de
contact.
Ø Marbres
Les marbres sont des calcaires métamorphisés.
· Composition minéralogique : principalement
de la calcite et, en moindre proportion, de la dolomite. Ce sont les
minéraux accessoires, très variés, qui donnent une teinte.
· Grain : moyen à grossier, grains bien
engrenés par la recristallisation mais il est possible de discerner
à l'oeil nu les différents grains.
· Couleur : très variée, blanc
(rarement), rouge, jaune, noir ou vert, tous les tons sont possibles. Les
marbres sont soit uniformes, soit tachetés et souvent avec des veines
blanches de calcite pure.
· Structure : très souvent massive, mais
lorsque le métamorphisme est faible, les marbres peuvent
présenter des bandes ou couches qui constituent une stratification
primaire.
· Gisement : se rencontrent aussi bien dans les
massifs ayant subi un métamorphisme régional, en
association avec les autres roches métamorphisées (schistes,
quartzites), que dans les auréoles du métamorphisme de
contact. Il est difficile, voire impossible, à la seule
observation à l'oeil nu de l'échantillon de connaître le
type de métamorphisme.
Ø Cornéennes
C'est un terme général désignant les
roches massives, très compactes, dures issues des roches de toute nature
en contact avec les magmas intrusifs, lors du métamorphisme de contact.
· Composition minéralogique : très
variée. Les minéraux qui apparaissent lors du
métamorphisme sont principalement : la cordiérite, l'andalousite
et les pyroxènes.
· Grain : matrice d'apparence homogène
à grains fins, contenant parfois quelques cristaux de grande taille
(phénocristaux).
· Couleur : généralement de teinte
foncée, noire, bleuâtre, grisâtre, verdâtre.
· Structure : massive, mais parfois porphyrique
(quelques cristaux de grande taille dans une matrice fine).
· Gisement : se rencontrent dans la première
auréole du métamorphisme de contact.
CHAP II. GEOTHERMIE
II.1. SITUATION THERMIQUE
DE LA LITHOSPHERE
A l'intérieur du globe, la température (T)
augmente avec la profondeur. Dans la partie superficielle de la croûte
continentale, la T augmente de 3° tous les 100 m. Cette augmentation de la
température avec la profondeur peut être représentée
par une courbe T=f(P), exprimée en °/km, que l'on appelle le
géotherme (fig. 21). Celui-ci varie significativement
dans l'espace et dans le temps (t).
Ø La situation thermique de la
Lithosphère est hétérogène dans l'espace
Fig.21 : Répartition des isothermes (en °C)
dans le manteau supérieur du globe. Ce schéma est une situation
idéalisée de la partie supérieure du globe, dans le cadre
de la Tectonique des Plaques.
Do est la dorsale océanique, à la verticale
des parties ascendantes des cellules convectives du manteau (flèches) et
Zs est la zone de subduction, à la verticale des parties descendantes.
Aux limites des plaques (zones instables), le transfert de chaleur est
essentiellement advectif ; il est essentiellement conductif à
l'intérieur (zones stables). (modifié d'après Kornprobst,
1989)
La figure 21 montre la répartition des isothermes dans
les trois principaux sites géodynamiques: ride médio
océanique et zone de subduction qui limitent
les plaques stables. La ride se localise
à la verticale des parties ascendantes des cellules de convection du
manteau. Cette montée du manteau chaud et le transfert de magmas
basiques qui lui est associé, à l'origine de la
lithosphère océanique, engendrent un transfert de chaleur
considérable vers la surface : les courbes isothermes y sont très
resserrées. La température augmente rapidement avec la
profondeur, ce qui est représenté par un géotherme
élevé, c'est à dire très proche de l'axe des T sur
la figure 21. A l'intérieur des plaques stables
: En s'éloignant de la ride, la lithosphère nouvellement
formée se refroidit, les courbes isothermes s'espacent et le
géotherme s'écarte de l'axe des T jusqu'à une valeur
moyenne qui n'évoluera pratiquement plus :
On appelle ce géotherme le géotherme
moyen ou normal de la lithosphère océanique. Celui-ci
n'est pas significativement différent du géotherme moyen dans la
lithosphère continentale (fig. 22).
Figure 22 : Géothermes contrastés dans la
lithosphère - continentale "jeune" (A) et "vieille" (craton
précambrien : B),- océanique, à l'aplomb de la ride (C) et
à 1000 km de la ride (D).
De telles courbes sont obtenues par modélisation
mathématique. La limite inférieure de la croûte
continentale (Moho) et le solidus du manteau (Solidus) - conditions au
delà desquelles celui-ci commence à fondre - sont
également représentés.
Dans une zone de subduction, la
lithosphère océanique froide s'enfonce dans le manteau chaud.
Cependant, elle ne se réchauffe que lentement, car les roches ont une
mauvaise conductivité thermique. En conséquence, les isothermes
vont s'enfoncer dans le manteau. Le géotherme se rapproche de l'axe des
P et matérialise une augmentation faible de la température en
fonction de la profondeur.
II.2. SOURCES ET TRANSFERT
DE LA CHALEUR DANS LE GLOBE24(*)
Cette répartition de la chaleur dans le globe
résulte de différentes sources et des modes de transfert de cette
chaleur.
Les sources de chaleur se répartissent à tous
les niveaux du globe. Il s'agit principalement de la chaleur initiale,
liée à l'accrétion de notre planète à son
origine, de la chaleur latente de cristallisation du noyau, de la chaleur
produite par la désintégration des éléments
radioactifs.
Ces derniers sont localisés dans le manteau
supérieur et la croûte continentale.
Ils représentent donc une source de chaleur
considérable dans la croûte continentale.
L'équation de la chaleur nous permet de comprendre
comment cette chaleur va se répartir dans le globe.
T/t =2T + A/.Cp uT (1)
(formule 10)
qui nous indique les variations de la température en un
point, en fonction du temps. Cette expression se simplifie en :
T / t =
T.z2 + A /.Cp - u T / z (2)
(formule 11)
Si l'on ne considère que les transferts verticaux
(à la vitesse u), en fonction de la profondeur z. Cette
équation fait apparaître les principaux modes de transfert et de
production (ou pertes) de chaleur.
Dans la croûte continentale, la
production de chaleur (2ème terme de l'équation) est
essentiellement lié à la désintégration des
éléments radioactifs A ; on doit y ajouter la chaleur latente de
cristallisation des magmas.
Les processus métamorphiques sont
également sources ou pertes de chaleur selon que les réactions
sont exo- ou endothermiques.
Le premier terme des équations (1) et (2) quantifie le
mode de transfert de chaleur par conduction : il est fonction
de la diffusivité thermique des roches , c'est à dire
de la capacité de ces roches à laisser circuler la chaleur.
?est la masse volumique, Cp la capacité thermique qui
mesure la chaleur nécessaire pour faire augmenter de un degré la
température d'un volume unitaire de roche.
Le transfert de chaleur par
advection (ou convectif pour employer un vocabulaire plus commun, mais
moins général ; 3ème terme de l'équation) est
fonction de la vitesse de déplacement du milieu (u) et du
gradient thermique.
A l'intérieur des plaques, zones stables de la
lithosphère, les variations de T en fonction du temps (T/t) et la
vitesse de déplacement (u) sont nulles.
L'équation 2 se simplifie et s'écrit alors
T
/2z = - A / .Cp ou
T /2z = - A /k (formule 12)
avec = k/ .Cp où k est la
conductivité thermique. Le transfert de chaleur est essentiellement
contrôlé par la conduction.
La solution de cette expression est l'équation d'une
parabole:
T(z) = - A/k.
z2 + Q/0k . z + T0 (formule 13)
Ceci est l'équation du géotherme dans une plaque
stable (Fig. 22).
Q0 et T0 sont le flux de chaleur
(quantité de chaleur qui traverse une surface en un temps donné)
et la température à la surface.
On peut calculer des géothermes dont les formes varient
en fonction de Q0, k et A. En effet, la valeur de ces
paramètres varie significativement en fonction de la nature des
roches.
Dans la lithosphère océanique, pauvre en
éléments radioactifs, la production de chaleur A est bien plus
faible que dans la lithosphère continentale. Dans la croûte
continentale, la répartition verticale de ces éléments est
inégale.
Ainsi, A est supérieur à 1 W/m3 jusqu'à
16km de profondeur, varie entre 0.3 et 0.7 W/m3 jusqu'à la base de la
croûte et n'est plus que de 0.02 W/m3 dans le manteau
supérieur.
Ces valeurs nous permettent de comprendre pourquoi, lors d'un
épaississement, les géothermes dépassent le
géotherme moyen.
Dans ce cas, on augmente l'épaisseur de la croûte
(superficielle) qui a une production de chaleur élevée.
Aux limites des plaques, zones instables, les variations de T
en fonction du temps (T/t) et la vitesse de déplacement ne sont pas
nulles.
On remarque alors qu'il y a compétition entre les deux
modes de transfert de la chaleur.
Dans les zones de subduction et les rides médio -
océaniques, la vitesse de déplacement est grande.
En conséquence, le terme advectif (c'est à dire
u) est grand devant le terme conductif : la température varie peu en
fonction du temps (et ride médio- océanique: on a un
étirement des isothermes dans le premier cas et un resserrement des
isothermes dans le deuxième (fig.21).
II.3. LES ROCHES
METAMORPHIQUES : TEMOINS DE L'EVOLUTION THERMIQUE DE LA LITHOSPHERE25(*)
Nous voyons que la situation thermique de la
lithosphère est variable. Aussi est-il nécessaire
d'étudier ces "fossiles" qui ont enregistré ces
instabilités thermiques, nous permettant ainsi de caractériser
celles-ci.
Des roches, placées dans de nouvelles conditions de
pression et de température recristallisent, à l'état
solide (fig.23).
L'étude de telles roches doit nous conduire à
retracer les paléo géothermes de l'époque à
laquelle elles ont été métamorphisées.
Notons que P peut être assimilée à la
pression lithostatique qui est une fonction directe de la profondeur : P = .g.z
où ?est la masse volumique des roches, g, l'accélération
de la pesanteur et z, la profondeur. La « pression orientée »,
qui est liée à la contrainte tectonique, reste faible (qq.
centaines de bars) et peut être négligée,
Figure 23 : Evolution minéralogique d'une roche
constituée de deux minéraux (à l'équilibre) A et B,
à P0-T0 et portée dans de nouvelles conditions P1-T1.
Dans ces nouvelles conditions, A et B ne sont plus stables
ensembles et sont remplacés par l'association de A + C.
La transformation se fait par le biais de la
réaction A+B=C.
Pendant que la réaction se réalise, les
néocristaux C se développent, en couronnes, aux limites des
minéraux précoces.
Une telle texture "coronitique", si elle est
préservée, est intéressante, d'une étape
transitoire lors de l'évolution PTt, d'une portion del'évolution
PTt de la roche, schématisée par la ligne en tirets sur le
diagramme PT. Sur ce diagramme, les domaines gris matérialisent les
champs de stabilité des associations A+B et C, séparés par
la courbe de la réaction A+B=C.
Notez que la taille des cristaux A augmente lorsque T
augmente : ceci est lié à des problèmes de minimisation de
l'énergie de surface.
Ø Cristallisations des minéraux dans les
roches
Lorsqu'une roche est amenée à grande
profondeur (P augmente), elle devient plus dense et son volume diminue. Or, les
minéraux ne sont pas très compressibles.
Aussi, les minéraux peu denses, stables en surface,
sont remplacés, en profondeur, par des minéraux de densité
supérieure. Lorsqu'une roche de surface, froide, s'enfonce dans le globe
chaud, un échange de chaleur ?Q se fait entre la roche, qui se
réchauffe et son environnement.
Dans la roche, Q et T augmentent de ?Q et ?T et par voie de
conséquence le rapport ?Q/?T est positif. Ce rapport mesure la variation
d'entropie ?S entre l'entropie de la roche "chaude" et celle de la roche
"froide".
Si ?S est positif, c'est que l'entropie de la roche chaude est
plus grande que celle de la roche froide. Mais qu'est-ce que l'entropie ? C'est
le nombre de façons dont les constituants atomiques ou
moléculaires peuvent se répartir dans un minéral (on dit
encore que l'entropie mesure le désordre). C'est donc une
caractéristique intrinsèque des minéraux. En
conséquence, lorsqu'une roche est portée à H.T., son
entropie augmente. L'entropie des minéraux variant peu, les
minéraux de basses températures, à faible entropie, sont
remplacés par des minéraux de hautes températures à
entropie élevée.
Ø Conditions de cristallisation des
minéraux
La paragenèse, c'est à dire
l'assemblage (l'association) de minéraux à l'équilibre
dans une roche, dépend de la composition chimique d'une part et des
conditions de P et T dans lesquelles se trouve cette roche.
Les minéraux et assemblages de minéraux sont
stables dans des intervalles de P et T ; ils sont en équilibre : ils
sont en contact sans réagir.
Lorsque ces conditions changent, l'assemblage de
minéraux d'une roche change (fig.3). Considérons une roche R
contenant deux minéraux A + B, stables dans les conditions P0, T0 (par
ex., pour un sédiment, P0=1 bar et T0=20°C). Si cette roche est
portée dans de nouvelles conditions P1-T1 pour lesquelles A et B ne sont
plus stables ensembles, ces minéraux ne peuvent plus coexister.
Il en résulte une réaction inter minérale
(et chimique) entre A et B pour donner une nouvelle phase C :
m A + n
B = p C
m, n et p sont les coefficients
stoechiométriques de la réaction, c'est à dire qu'ils
indiquent la proportion des minéraux intervenant dans la
réaction.
m, n et p sont les coefficients
stoechiométriques de la réaction, c'est à dire qu'ils
indiquent la proportion des minéraux intervenant dans la
réaction.
A P1-T1, la roche contiendra C + A ou B, en fonction
des coefficients m, n et p et de la proportion de A et B dans
la roche initiale, proportion qui est, bien sûr, fonction de la
composition chimique de la roche. En règle
générale, les processus métamorphiques sont
isochimiques, c'est à dire qu'ils ne modifient
pas significativement la composition chimique, à l'exclusion des
éléments volatils. Lorsqu'il y a perte ou gain important des
éléments non volatils, on parle de
métasomatose.
Ø Métamorphisme et
géodynamique
A toutes les profondeurs du globe terrestre et dans
tous les contextes géodynamiques, les roches recristallisent à la
suite de modifications de P et T.
Dans les cellules convectives du manteau, par exemple, la
péridotite est portée à des profondeurs variables et
montre des réactions métamorphiques spectaculaires.
Malheureusement, de telles roches sont difficilement accessibles à la
surface du globe.
En fait, c'est à la faveur de mouvements verticaux
comme on peut en avoir dans les chaînes de montagnes, que les roches
métamorphiques, formées en profondeur, pourront être
ramenées à la surface. De plus, c'est dans ces orogenèses
que la situation thermique de la lithosphère est la plus
perturbée.
En conséquence, les chaînes de montagnes sont les
sites privilégiés pour l'étude des roches
métamorphiques.
Ø Chronologie et
métamorphisme
D'une manière générale, le gradient
métamorphique est de plus en plus chaud lorsque l'on a affaire à
des orogenèses de plus en plus anciennes.
Ainsi, le métamorphisme est de HP-BT dans
les zones de convergence actuelles où la croûte océanique
s'enfonce sous la croûte continentale du pourtour de l'océan
Pacifique. A l'affleurement, on peut recueillir des roches du faciès des
"schistes à glaucophane"qui ont moins de 15 Ma.
Le gradient de HP-BT est également bien
représenté dans les chaînes de montagnes récentes
telles que les Alpes. Les témoins de ce métamorphisme se font
rares à l'ère primaire et ils sont le plus souvent de
températures légèrement supérieures,
matérialisant un gradient de HP-HT (comme dans le Massif Central).
Ils deviennent exceptionnels à l'époque
Précambrienne (>590 Ma) et sont totalement absents à
l'Archéen (>2600 Ma).
Dans les chaînes récentes, le
métamorphisme de PI succède parfois au métamorphisme de
H.P. Ce métamorphisme est la règle générale dans
les chaînes primaires ; il se fait rare au Précambrien et
exceptionnel à l'Archéen. Le gradient de HT-BP succède
parfois aux conditions de PI dans les chaînes primaires et est la
règle générale à l'Archéen.
Ø Evolution thermique d'une chaîne de
montagnes26(*)
Pour essayer de comprendre cette chronologie des processus
métamorphiques, modélisons, de manière simplifiée,
l'évolution géodynamique d'une chaîne (figure 24).
L'histoire précoce d'une chaîne de montagnes résultant de
la collision de deux continents, initialement séparés par un
océan, débute dès l'ouverture de cet océan. Au
stade précoce de cette ouverture (stade rift : fig.24A), le processus
d'extension provoque un amincissement de la lithosphère continentale qui
s'accompagne d'une remontée vers la surface de
l'asthénosphère chaude.
L'anomalie thermique importante qui en résulte provoque
un resserrement des isothermes et peut être responsable d'un
métamorphisme de HT-BP (fig. 24a) et de la mise en place de magmas
basaltiques, d'origine mantellique, précurseurs de la croûte
océanique, dans la croûte inférieure continentale
amincie.
Ultérieurement, lors de la fermeture de l'océan,
une zone de subduction va s'initier sous une des marges passives ou sous la
lithosphère océanique elle-même (fig. 24B).
La lithosphère océanique froide s'enfonce
rapidement (plusieurs cm par an) dans le manteau. Compte tenu de la mauvaise
conductivité des roches, celle-ci se réchauffe lentement, tandis
que la pression augmente instantanément avec la profondeur. Cette
lithosphère plongeante sera affectée d'un métamorphisme de
faible gradient, de type HP-BT.
Les roches suivront des trajectoires PT (t) (t=temps relatif)
comme celle représentée sur la fig. 24b. Si certains de ces
échantillons sont ramenés rapidement à la surface tandis
que le processus se poursuit, ils suivront quasiment la même trajectoire
en sens inverse : c'est ce que l'on peut observer sur le pourtour péri
pacifique. Lorsque la lithosphère océanique est subductée
en totalité (fig. 24C), une portion de la croûte océanique
de la marge chevauchante peut venir "obducter" la marge continentale.
La semelle de cette nappe "d'ophiolites" peut être
également le siège d'un métamorphisme de H.P. : c'est ce
que l'on observe à la base de la nappe ophiolitique d'Oman. La
trajectoire PT (t) parcourue par les roches d'une telle formation est
sensiblement différente de celle de la fig. 24B'.
Lorsque la dernière portion de lithosphère
océanique est enfouie, la croûte continentale, amincie sur sa
marge, peut être entraînée à son tour dans la
subduction (fig. 24D). Cependant, de densité plus faible que la
croûte océanique, la croûte continentale ne peut s'enfoncer
indéfiniment dans le manteau.
Le déplacement horizontal de la convergence n'est plus
absorbé par le simple coulissage au niveau d'un grand cisaillement le
long de la zone de subduction mais par un épaississement vertical (et
éventuellement une expulsion latérale).
La déformation se répartit sur un volume
considérable, ce qui freine le déplacement relatif des plaques.
Il s'ensuit un ralentissement de la vitesse de plongement, et, de ce fait, un
réchauffement plus important des roches.
D'autre part, ce réchauffement est renforcé par
le redoublement de la croûte continentale qui concentre les
éléments radioactifs, source de chaleur considérable. On
assiste à une augmentation significative du gradient géothermique
(fig. 24d) qui dépasse le gradient "moyen".
Les conditions de l'anatexie peuvent être localement
atteintes.
Il est nécessaire, pour bien comprendre
l'évolution thermique de la chaîne à ce stade, de suivre
les trajectoires de (au moins !) deux roches situées dans des
unités structurales différentes.
La première (étoile) se localise dans la portion
de croûte océanique qui, après avoir été
entraînée dans la subduction, se trouve pincée dans le
chevauchement intra-continental qui matérialise la suture.
La deuxième (rond) se trouve sur la partie
superficielle de la croûte continentale chevauchée. La
première roche, appartenant à la croûte océanique, a
été subductée avant le début de la collision et a
été transformée en éclogite de HP-BT. Au
début de la collision, lorsque la croûte continentale est sous
-charriée sous la croûte océanique, cette dernière
est ramenée vers la surface tandis que le gradient thermique
évolue vers de plus hautes T. La pression exercée sur
l'éclogite diminue tandis que celle-ci se réchauffe, (fig. 24d).
Dans le même temps, l'échantillon de la croûte continentale
chevauchée (sous-charriée) s'enfonce et se réchauffe dans
les conditions du gradient métamorphique de PI. Par le jeu des
déplacements relatifs de part et d'autre du chevauchement, les deux
échantillons peuvent être mis en contact : ils ont alors une
histoire thermique commune. Ainsi, la collision n'arrête pas la
convergence : en Himalaya, 40 Ma après la fermeture de l'océan,
l'Inde continue de se rapprocher du bloc asiatique, avec une vitesse
réduite de moitié. La déformation se propage vers les
parties externes de la chaîne où métamorphisme et
déformation sont de plus en plus récents (fig. 24E). Lorsque le
mouvement de convergence s'interrompt, la croûte continentale
épaissie est en déséquilibre gravitaire.
Elle va s'amincir, par la combinaison de processus
isostatique, tectonique et d'érosion, afin de revenir à
l'épaisseur normale d'une croûte, d'une lithosphère stable
(fig. 24F). Lorsque cet amincissement post-orogénique est
contrôlé par une extension d'origine tectonique (fig. 24G), les
roches profondes et chaudes sont ramenées rapidement vers la surface et
n'ont pas le temps de se refroidir (fig. 24g). D'autre part, l'extension, en
permettant la remontée de l'asthénosphère chaude
(favorisée par un processus de délamination ou détachement
de la lithosphère mantellique : fig. 24 et F ?) et de magmas basiques
dans la croûte inférieure, s'accompagne d'une anomalie thermique
importante.
Cette anomalie thermique, d'origine mantellique, accentue
l'augmentation du gradient géothermique vers les hautes
températures : les roches, ramenées rapidement vers la surface,
témoigneront d'un gradient métamorphique de HT-BP (fig. 24g). Par
ailleurs, la chaleur fournie est suffisante pour provoquer une anatexie
volumineuse, nécessaire pour produire une quantité de magma
granitique susceptible de migrer vers les parties superficielles de la
croûte, laissant dans la partie profonde un résidu
réfractaire ultra-métamorphique.
C'est le processus de la différenciation
intracrustale.
Si l'extension post-orogénique se poursuit, la
lithosphère pourra évoluer à nouveau vers
l'océanisation (fig. 24A).
En fait, les roches métamorphiques ne préservent
que peu d'indices des trajectoires représentées sur les figures
24 à g.
Ce ne sont que les conditions des gradients de PI ou BP qui
seront essentiellement visibles. Les conditions précoces, de HP, ne
seront qu'exceptionnellement conservées sous forme de reliques
lenticulaires de petite dimension (parfois inférieur au
mètre!). Ce modèle de l'évolution thermique d'une
chaîne de montagnes est très simplifié. De nombreuses
trajectoires PT(t) peuvent être tracées pour des roches dans des
positions structurales variées à l'intérieur de la
chaîne. Cependant, ce modèle donne une bonne approximation de ce
qui se passe dans une chaîne telle que l'orogenèse hercynienne
d'Europe Occidentale.
Dans cette dernière, des granites datés aux
alentours de 500 Ma et des indices de métamorphisme de HT
témoignent de la fin du cycle cadomien.
Les portions de croûte océanique pincées
dans la collision hercynienne sont datées entre 500 et 480Ma.
Gradients de HP, PI et HT se succèdent au cours de la
collision, entre 420 et 280 Ma. Le métamorphisme de HT est bien
représenté à l'Est du Massif Central et dans la
région des Grands Lacs, en Italie, c'est à dire sur les marges de
l'océan liguro piémontais.
La fermeture de cet océan et la collision qui en
résulte ont produit la chaîne alpine dans laquelle
métamorphismes de HP et de PI se sont succédé.
Fig.24A : Stade rift B : Initiation de la
zone de subduction
a : Resserrement des isothermes b :
Trajectoire des roches
C : Subduction de la lithosphère
océanique
D : Subduction de la croute continentale
d: Augmentation du gradient géothermique
E : Déformation vers les parties
externes
F : Epaisseur normale d'une croute stable
G : Extension d'origine tectonique g :
Témoignage d'un gradient métamorphique de HT-BP
II.4. LES ROCHES
METAMORPHIQUES : DES TEMOINS DU REFROIDISSEMENT DU GLOBE27(*)
On pensait, il y a encore quelques années, que la
rareté des roches de HP-BT (qui ne peuvent donc se former que dans le
contexte géodynamique de la subduction) à la fin du primaire et
du précambrien démontrait que le gradient géothermique,
lors de la subduction, était significativement plus chaud à cette
époque.
En fait, la figure 24d nous montre que ces roches
sont réchauffées si elles restent en profondeur. Par contre, la
paragenèse de HP- BT sera conservée si les roches sont
exhumées rapidement (Fig. 24b). Cependant, à ce stade,
l'épaississement de la chaîne n'est pas encore
résorbé et ces dernières seront rapidement
érodées. Ainsi, le glaucophane, minéral typique de ces
conditions, est signalé dans des sédiments anciens. En
conséquence, l'évolution du gradient métamorphique, qui
est de plus en plus froid dans les orogenèses de plus en plus
récentes, n'est pas strictement liée au refroidissement du
globe.
Le degré d'évolution des chaînes et leur
niveau d'érosion l'expliquent pour une grande part (fig. 24). Le
métamorphisme de gradient de PI est identifié depuis la fin de
l'Archéen (2600 Ma). Ce n'est que dans la période plus ancienne
de l'histoire de la Terre (>2600 Ma), que les conditions thermiques ont
été significativement plus chaudes qu'à l'époque
actuelle: le métamorphisme y est généralement de HT. Les
rares témoins du métamorphisme de gradient de PI à
l'Archéen témoigneraient des conditions thermodynamiques dans les
zones de subduction de l'époque. Le raisonnement n'est valable que si
l'on admet que le mécanisme de la tectonique des plaques actuelle est
applicable à cette période, ce qui n'est pas
définitivement démontré. Si tel est le cas, ceci a des
implications importantes sur l'origine de la croûte continentale qui est
fabriqué dans ce contexte géodynamique. A l'heure actuelle, on
considère que la croûte continentale est le produit de la fusion
partielle du manteau supérieur qui se situe au dessus de la croûte
océanique subductée. Le volcanisme andésitique de ces
zones orogéniques en est le témoignage en surface (fig. 24B). On
sait d'autre part que cette production de croûte continentale est
très faible et que la majorité a été
fabriquée à l'Archéen. Mais, dans ce cas, le mode de
production est sensiblement différent. En effet, si le gradient dans les
zones de subduction archéenne était de type PI, la croûte
océanique plongeante pouvait fondre (on se rappelle que le gradient de
PI franchit la courbe d'anatexie contrairement à celui de HP) et serait
à l'origine de la croûte continentale.
CHAP III. APPORT DE LA
THERMODYNAMIQUE DANS LE PROCESSUS METAMORPHIQUES
III.1.INTRODUCTION
Le terme métamorphisme englobe l'ensemble des
transformations minéralogiques, texturales et structurales subies par
une roche (ou un ensemble de roches) lorsqu'elle est soumise à des
conditions physico-chimiques différentes de son environnement d'origine.
Les roches métamorphiques sont donc les roches, originellement
sédimentaires ou magmatiques, qui ont été
transformées et métamorphosées. La pétrologie
métamorphique s'attache à retracer la formation et
l'évolution de ces roches Les transformations qui les affectent se font
à l'état solide, par dissolution, diffusion, recristallisation,
et non par fusion de matière, ce qui les différencie des roches
ignées. Les roches métamorphiques sont non seulement
fréquemment rencontrées à l'affleurement, mais si l'on en
suit la définition précédente, toute roche sortie de son
environnement d'origine est susceptible d'être une roche
métamorphique.
L'étude du métamorphisme des roches et plus
généralement des transformations minéralogiques est
motivée par nombre de raisons, de la reconstruction géodynamique
à la gestion des sites de stockage de déchets. Toutes ces
études tendent toutefois vers le même objectif :
appréhender l'évolution des systèmes minéralogiques
en déséquilibre. Que ce soit lors de la datation de
minéraux, de la reconstruction de l'histoire de la croûte
terrestre, de la prédiction du comportement des barrières
géologiques ou du calcul des transitions de phases dans le manteau,
invariablement les notions de déséquilibre, de mouvement et
d'évolution sont présentes.
Au vaste champ d'application de l'étude du
métamorphisme s'associent immanquablement l'étude et la
compréhension des caractéristiques physico-chimiques des
minéraux composant le système. Nombre de concepts et de
paramètres s'y rattachent et ainsi nombre d'outils ont été
développés par différentes communautés,
géologues bien sûrs, mais aussi géochimistes,
géophysiciens, pédologues, astrophysiciens, qui tous aspirent
à concilier calculs, expérimentation et observations dans le
milieu naturel. Parmi ces outils, l'outil thermodynamique est très
présent et fréquemment mis à contribution pour une raison
majeure : la thermodynamique permet la quantification du coût
énergétique des processus impliqués dans le
métamorphisme.
La caractérisation de l'équilibre est
grâce à cela possible, de même que la prédiction de
l'évolution des systèmes en déséquilibre. L'on peut
dire qu'il existe plusieurs types de thermodynamique, applicables à
différents objets et à différentes échelles,
régis par des lois parfois différentes, mais qui convergent vers
cette notion de description de l'évolution des systèmes en
déséquilibre. Plusieurs types de métamorphisme existent,
tout comme plusieurs classifications de ces types de métamorphisme. On a
pu les classer selon l'agent principal, le moteur, du métamorphisme,
mais aussi selon le contexte géologique du métamorphisme (Spear,
1993). L'agent principal peut être thermique (métamorphisme de
contact), dynamique (métamorphisme des cataclasites) ou une combinaison
des deux, et les contextes géologiques extrêmement variés
et hétérogènes à plusieurs échelles
(continent, orogène, affleurement, lame mince, joints de grains...).
III.2. FACIES ET GRADIENTS
METAMORPHIQUES
Le concept de faciès métamorphiques a
été introduit par le pétrologue ESKOLA au début du
siècle dernier.
Comparant ses travaux à ceux de GOLDSHMIDT (1927) qui
étudiait une autre auréole de contact, il émit
l'idée que les roches de composition similaires présentant des
assemblages minéralogiques différents avaient pu connaître
des conditions de pression (P) et de température (T) de cristallisation
différentes. Sa vision plus globale que les concepts de l'époque,
prenant en compte les assemblages minéralogiques (et donc les
équilibres thermodynamiques entre plusieurs phases) et non plus
exclusivement des minéraux indicateurs de l'intensité du
métamorphisme, permit la définition des faciès
métamorphiques.
Ceux-ci sont l'expression de la relation entre l'assemblage
minéralogique (la paragenèse, l'association de minéraux
à l'équilibre) et la composition de la roche totale.
Les faciès métamorphiques varient donc selon P
et T, comme l'illustre la Figure1. Ils ont été définis
originellement pour des paragenèses de roches mafiques. Les limites
entre les différents faciès peuvent donc être clairement
représentées pour ces roches uniquement, et on pourrait
définir un faciès pour chaque protolithe différent.
Limiter le nombre de faciès en leur fournissant une définition
dans l'espace PT a fait de ceux-ci des outils simples de communication.
Fig.25 : Diagramme P-T présentant les principaux
faciès métamorphiques
La notion de gradient
métamorphique s'est imposée sur l'observation de terrain du
métamorphisme régional spatialement croissant. Reportés
dans l'espace P-T, on observe une ligne, évolution
régulière reliant les pics de métamorphisme
rencontrés par les roches. En résumé, les trois gradients
principaux (HP/BT, MP/HT, HT/BP) correspondent chacun à un contexte
géologique différent, respectivement de subduction,
d'épaississement crustal puis de métamorphisme de contact ou
d'amincissement crustal. Dans l'espace P-T, les gradients métamorphiques
sont limités par les conditions physiques régnant actuellement
sur Terre : il y a une limite inférieure au gradient de HP/BT, environ
5°C/km, tout comme il y a des températures et pressions maximales
que les roches terrestres n'ont aucune chance de franchir en conditions
naturelles.
III.2.1. Les variables du
métamorphisme
Les réactions métamorphiques ont lieu lorsque
les roches sortent de leur environnement d'origine.
Nous devrons nous intéresser aux environnements
initiaux et finaux pour comprendre ces réactions. On pensera tout
d'abord à la composition de la roche.
Les minéraux bien sûrs, dont la structure est
aussi importante que la composition, mais également les fluides, dont le
rôle est difficile à apprécier lorsqu'ils ne sont pas
connus. La composition de la roche totale et des fluides et autres
éléments volatils interagissant avec elles définiront le
système chimique, permettant ou non à certains minéraux de
se développer. Cette notion fondamentale est très simple à
illustrer par un exemple : le métamorphisme d'un carbonate pur, quel
qu'en soit l'intensité, ne permettra pas l'apparition du moindre
silicate. Les contraintes externes appliquées au système sont
d'importance prépondérante.
Parmi elles, P et T sont très souvent citées,
mais l'état de contrainte et particulièrement la contrainte
déviatorique peuvent agir de façon non négligeable. Les
autres variables couramment utilisées, telles que fugacité
d'oxygène ou activité d'eau, dépendent des
précédentes. Si l'on connaît tous les
éléments cités plus haut et leurs effets, alors l'on
devrait être en mesure de prédire l'évolution des roches ou
d'en retracer l'histoire, comme nous le verrons plus loin. L'outil
thermodynamique est pour cela très précieux. Toutefois, une
dernière variable, outil majeur ou obstacle difficile à
surmonter, est d'importance dans l'étude du métamorphisme : le
temps (t). Quand bien même tous les processus et variables
définissant l'équilibre seraient connus et correctement
décrits, il n'en resterait pas moins que les roches à la surface
de la croûte terrestre sont majoritairement constituées de
minéraux bien loin de leurs conditions de formation et
d'équilibre. La faute aux cinétiques des réactions
chimiques, aux très faibles vitesses de diffusion à basses
températures, aux barrières énergétiques difficiles
à franchir qui empêchent les minéraux de réagir pour
amener entre les mains du géologue des roches n'ayant pas subi de
changement notable depuis le manteau qu'elles connurent des dizaines de
millions d'années plus tôt. Pour cette raison, la
thermobarométrie et la création de chemins P-T-t sont possibles
à basse température, mais plus compliquées qu'à
haute température, au point que la stabilité même des
argiles soit questionnée (Jiang et al. 1990 ; Essene et Peacor,
1995).
III.2.2. Etude des
métapélites et chemins P-T-t
Reconstruire l'histoire d'une roche métamorphique, par
exemple en créant son chemin PT- t, dépend de l'apparition des
phases indicatrices des conditions PT.
Il faut pour cela que de telles phases existent ! Il se
comprend intuitivement que plus le système chimique sera complexe et
plus de nouvelles phases seront susceptibles d'apparaître. La
règle des phases de Gibbs l'illustre un peu différemment : elle
relie le nombre de variables du système au nombre de contraintes que le
système connaît. Elle exprime le degré de liberté du
système, sa variance V, qui s'écrit : V =
ncs + 2 - ncph (1-1)
Le chiffre 2 représente le nombre de paramètres
intensifs s'appliquant au système, dans notre cas ce sont P et T.
ncs est le nombre de composants du système,
ncph le nombre de composants de phases du système.
Les composants du système sont les espèces
chimiques nécessaires à exprimer la variabilité chimique
du système. Les composants de phases sont les espèces chimiques
nécessaires pour décrire la variabilité chimique d'une
phase spécifique. La phase, que dans notre cas on peut appeler le
minéral, est une substance aux propriétés
physico-chimiques homogènes.
Une variance nulle indiquera un point dit invariant dans
l'espace P-T, égale à l'unité elle dessinera une droite,
à deux elle délimitera un champ. Dans le cas bien connu des
silicates d'alumine, observer andalousite, sillimanite et disthène
à l'équilibre implique une seule condition de P et T : le
système peut n'être décrit que par un seul composant
Al2SiO5, et trois phases minérales
différentes coexistent donc la variance est nulle. Si l'on n'observe
qu'une seule des trois phases, la paragenèse a une variance égale
à deux et l'information thermobarométrique est alors plus
limitée. Il en va de même pour les polymorphes du quartz.
Augmenter le nombre de composants du système ainsi que sa
complexité chimique provoque l'augmentation du nombre de phases
susceptibles d'apparaître, et également le nombre de
paragenèses susceptibles d'être observées. C'est là
tout l'intérêt de l'étude du métamorphisme des
métapélites. Ces roches présentent un système
suffisamment complexe sans être inabordable (90% des schistes
pélitiques sont compris dans le système KFMASH, d'après
Spear, 1993).
Elles ont permis la création de nombreuses grilles
pétrogénétiques telles que présenté en
figure 26, à l'aide des propriétés thermodynamiques des
phases et/ou des expériences de calibration / encadrement des
réactions minéralogiques.
La cinétique plus faible des réactions de
rétromorphose (le passage des conditions du pic de métamorphisme
aux conditions de l'affleurement) permet fréquemment de conserver
plusieurs paragenèses au sein d'une même roche,
dépendamment bien sûr des vitesses de refroidissement et
d'exhumation. Par l'étude thermobarométrique des minéraux
en inclusion, par exemple dans les grenats, ou des zonations, on peut
accéder aux conditions de cristallisation durant le métamorphisme
prograde. Les informations ainsi extraites permettent de retracer le chemin
P-T-t de la roche métamorphique ou de l'unité si plusieurs roches
sont utilisées. Reconstruire un chemin P-T est une chose difficile car
les informations thermobarométriques sont souvent très
lacunaires, empêchant de connaître le trajet suivi par la roche
entre deux points P-T. Un exemple de chemin P-T établi à partir
de grilles pétrogénétiques est présenté en
figure 26.
Il y apparaît clairement que les arguments texturaux
restent majeurs dans ce type de travail.
Fig.26 : diagramme P-T schématique
présentant l'évolution polyphasée de grenats originaires
des micaschistes à grenats et chloritoïdes du massif du Grand
Paradis, d'après Le Bayon et al. (2006).
Deux types de grenats ont été identifiés
au sein de la même unité, l'un ayant enregistré une
histoire anté-alpine (varisque) puis fracturé et dissous,
possiblement pendant l'exhumation des roches varisques. Le second type de
grenat représente un nouveau stade de croissance minérale
développé pendant la subduction puis l'exhumation de la
croûte continentale européenne dans la zone de convergence des
plaques adriatique et européenne. Ces résultats ont
été obtenus grâce au logiciel THERMOCALC
développé par Powell et Holland (1988) qui permet de construire
des pseudos sections
III.2.3. Le
métamorphisme à basse température
La limite du métamorphisme à basse
température est plutôt floue, bien que les processus de
transformation des sédiments dès le début de leur
compaction entrent dans la définition des processus
métamorphiques. Une partie importante de ce travail concerne les basses
températures, et nous verrons plus loin que les roches
sédimentaires dès les basses températures, subissent des
transformations que l'on peut représenter avec des modèles issus
du métamorphisme « vrai », ce par quoi on entend en
général que l'anchizone est atteinte ou
dépassée.
D'après Spear (1993), il est souvent
considéré qu'une telle limite est atteinte lors de la
déstabilisation de la pyrophyllite au profit d'un silicate d'alumine,
Nous ne considérerons jamais cette réaction comme limitante.
III.3. ESTIMATION DES
CONDITIONS P-T DE CRISTALLISATION D'UNE PARAGENESE: MINIMISATION D'ENERGIE ET
MULTI EQUILIBRES
Nous avons vu qu'à P et T données, le
système chimique tend naturellement vers un état
d'équilibre dans lequel son énergie libre de Gibbs est minimale.
Il en découle qu'à l'équilibre, toutes les
réactions possibles entre les phases ont eu lieu et qu'elles sont
terminées: ?Gr de chacune d'entre elles est nul. De ces deux
constatations naquirent trois méthodes d'estimation des conditions P-T
de cristallisation des paragenèses
III.3.1
Géothermomètres et géobaromètres
La première de ces techniques est l'utilisation de
géothermomètres ou géobaromètres. Elle repose sur
l'identification d'une réaction chimique ayant une pente très
forte ou très faible dans l'espace P-T. Si la pente est nulle à
très faible on aura une bonne évaluation de la pression pour une
gamme de température sur laquelle le géobaromètre est
calibré, et réciproquement si la pente de la réaction est
très forte on est en droit d'attendre une bonne estimation de la
température quelle que soit la pression. Utiliser un
géothermomètre ou un géobaromètre demande une
relation linéaire entre ?Gr et P ou T.
Cette relation est linéaire si :
Ø le changement de volume en fonction de la pression
est assez faible pour supporter l'approximation ;
Ø Les termes ?Cp et ?Cp/T sont
constants ou négligeables, au moins sur l'intervalle de
température considéré ;
Ø L'activité non idéale des solutions
solides des minéraux impliqués dans la réaction de
température considérée.
La réaction albite = jadéite + quartz est un
géobaromètres célèbre, l'échange K-Na dans
les phengites fait quant à lui office de géothermomètre
courant.
III.3.2 Minimisation
d'énergie
La seconde de ces méthodes est basée sur le
principe de la minimisation de l'énergie libre de Gibbs du
système.
On cherche alors à calculer l'assemblage de phases le
plus stable, celui qui minimise la somme des potentiels chimiques des
constituants, en fonction de P,T et de la composition du système. Si
l'observation en lame mince nous permet de considérer que tous les
minéraux de la roche sont à l'équilibre, on utilisera la
composition de la roche totale, et à l'inverse si l'équilibre
n'est pas atteint dans toute la roche, ce que la présence de textures
coronitiques suggère par exemple, alors on travaillera uniquement sur
les phases que l'on suppose à l'équilibre. Le gros avantage de
cette approche est qu'elle ne fait pas d'hypothèses sur la
paragenèse d'une roche à P-T données et permet donc de
s'assurer très rapidement de l'équilibre ou de l'absence
d'équilibre du système minéralogique étudié.
Le logiciel THERIAK-DOMINO développé par De Capitani et Brown
(1987) et De Capitani (1994), fréquemment mis à jour, fait
référence dans la communauté géologique. Il existe
toutefois deux revers majeurs à son utilisation. Le premier
inconvénient est d'ordre calculatoire: il est nécessaire de
connaître toutes les propriétés thermodynamiques des
composants nécessaires pour exprimer la variabilité
compositionnelle des phases observées.
Cela est d'autant plus contraignant si l'on veut
prédire l'évolution d'un système minéralogique
complexe à des conditions P-T très différentes de celles
de sa cristallisation où des changements de phase sont susceptibles
d'avoir lieu. Une seconde limite à cette méthode réside
dans la composition du système étudié.
Dans de très nombreux cas géologiques, on
observe des variations à plusieurs échelles de compositions des
minéraux au sein d'une même roche: zonations dans les grenats ou
persistance de plusieurs générations de chlorites sont monnaie
courante. Il est alors compliqué de considérer les
équilibres thermodynamiques locaux.
La troisième méthode d'estimation des conditions
P-T de cristallisation d'une paragenèse repose sur la seconde
propriété de l'équilibre (Ó?Gr = 0). Nous
avons vu qu'appliquer la règle des phases (1-1) permet de
connaître les champs, lignes ou points dans l'espace P-T de
stabilité des paragenèses.
C'est donc l'utilisateur qui propose les phases stables entre
elles, parce qu'il les observe en lame mince ou parce qu'il émet
l'hypothèse de leur stabilité.
Plusieurs logiciels permettent de traiter les calculs
thermodynamiques et de produire des diagrammes de phases de la sorte. TWQ
(Berman, 1988) et THERMOCALC (Holland et Powell, 1998) en sont les deux
exemples les plus célèbres, utilisant chacun une base de
données inter-cohérentes différente. Ils commencent par
identifier les réactions possibles entre les composants, puis les
calculent dans l'espace P-T. De manière générale, les
domaines P-T de cristallisation de la paragenèse sont estimés en
superposant les domaines divariants des composants. Plus ceux-ci seront
restreints et plus l'interprétation géodynamique est
simplifiée. Ces logiciels demandent eux aussi de connaître les
propriétés thermodynamiques des composants et des solutions
solides, mais peuvent fonctionner sans tous les pôles nécessaires
à exprimer la variabilité compositionnelle de chaque phase. S'il
se trouve qu'aucun champ P-T n'est possible, alors l'hypothèse
d'équilibre doit être rejetée.
CONCLUSION ET
RECOMMANDATION
Nous voici au terme de notre travail qui portait sur
l'apport de la thermodynamique dans la compréhension de processus
métamorphiques. Il sied de rappeler les questions qui ont
actionnées le moteur de notre recherche :
Ø La thermodynamique a-t-elle vraiment un impact dans
la formation des roches métamorphiques ?
Ø Les roches métamorphiques
présentent-elles un intérêt pour faire l'objet d'une
recherche ?
Pour ce faire, certains paragraphes ont pu traiter ces
questions et quelques éventualités ont été
émises :
Ø Les roches métamorphiques résultent de
la transformation d'une roche à l'état solide du fait de
l'élévation de la température et/ou de la pression avec
recristallisation de nouveaux minéraux ;
Ø Les roches métamorphiques présentent
non seulement d'intérêt économique mais aussi scientifique
car elles trouvent leur application dans plusieurs domaines de recherches
géologiques et minéralogiques.
C'est ainsi que, le but primordial de notre travail
était d'apporter des connaissances et une bonne compréhension de
processus métamorphiques quant à leur origine, leur composition
physico-chimique afin de bien adapter son application dans différents
domaines.
Et en vue de rendre plus concret ce travail nous nous sommes
servi de deux méthodes :
- L'analyse documentaire : qui nous a été
un moyen pour la réalisation de la quasi-totalité de notre
travail ;
- La méthode déductive : qui consistait
à interpréter des données conformément aux
théories apprises dans l'auditoire.
Le manque d'un laboratoire équipé et aussi d'une
documentation bien adaptée en géologie constitue une des
difficultés rencontrées pour l'interprétation et la
réalisation de ce travail. Ainsi nous recommandons notre
université de bien vouloir équiper notre bibliothèque en
manuels géologiques.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES ET NOTES DE COURS
1. CARITE, D, Géologie en Mauritanie, Edisud,
Aix-en-provence, France, 1989.
2. Charles, P. et Maurice, R., Eléments de
Géologie, 9ème éd., Armand Colin, Paris,
1989.
3. C. NICOLLAT , Evolution du métamorphisme,
article.
4. DERCOURT, J et Collab, Géologie, objets,
méthodes et modèles.
5. FOUCAULT, A et J.F. RADULT, Dictionnaire de
géologie, 4ème éd., Paris, Dunod, 1995.
6. G. FAVERJON, Thermodynamique, Cours, Méthodes, Ed.
Bréal, 2003.
7. G.LEMASSON, Les machines transformatrices d'énergie,
Resistances passives Thermodynamique.
8. Grand LAROUSSE en 5 vol, Tome 4, Libraire Larousse,
Paris, 1987.
9. KAPAJIKA, C., Notes de Cours de pétrographie,
inédit, UNIGOM, Fac. Sciences, 2010-2011.
10. LUKAYA, N., Notes de cours de Physique
Générale, inédit, UNIGOM, Fac. Sciences, 2009-2010.
II. WEBOGRAPHIE
1. www.google.fr
2. www.geosciences.fr
TABLES DES MATIERES
EPIGRAPHE
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
SIGLES ET ABREVIATIONS
iv
O. INTRODUCTION
1
O.1. PROBLEMATIQUE
1
0.2. HYPOTHESES
1
0.3. CHOIX ET INTERET DU SUJET
2
0.4. DELIMITATION DU SUJET
2
0.5. METHODOLOGIE
3
0.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
3
CHAP I .GENERALITES SUR LA THERMODYNAMIQUE ET LE
METAMORPHISME
4
I.1. THERMODYNAMIQUE
4
I.1.1. Généralités
4
I.1.2. Système thermodynamique et
état d'équilibre
8
I.1.2.1 Définition du système
8
I.1.2.2 Etat du système
10
I.1.2.3 Evolution ou transformation du
système
11
I.1.2.4 Equations d'état du système
et fonction d'état
12
I.1.3. Deuxième principe : Entropie
15
I.1.3.1. Le Deuxième Principe
15
I.1.3.2. Transformations Irréversibles
16
I.1.3.3. Postulats
d'irréversibilité
19
I.1.3.4 Enoncé mathématique du
deuxième principe
20
I.1.3.5 Notion d'entropie S
21
I.2. LE METAMORPHISME
25
I.2.1. Définition
25
I.2.2. Facteurs du métamorphisme
25
I.2.2.1. le temps :
25
I.2.2.1. La température :
26
I.2.2.3. La pression et les
contraintes :
26
I.2.2.4. Apports chimiques de
fluides :
27
I.2.3. Types des métamorphismes
27
I.2.3.1. Le métamorphisme de
contact :
27
I.2.3.2. Le métamorphisme
régional (ou général) :
28
I.2.4. Intensité du métamorphisme -
Anatexie
30
I.2.5. Classification des roches
métamorphiques
32
I.2.5.1. Principaux minéraux des roches
métamorphiques
32
I.2.5.2. Structure des roches
métamorphiques
32
I.2.5.3. Classification des roches
métamorphiques
33
I.2.6. Description des principales roches
métamorphiques
34
I.2.6.1. Famille du gneiss
34
I.2.6.2. Famille des schistes
35
I.2.6.3. Famille des roches massives non
schisteuses
37
CHAP II. GEOTHERMIE
39
II.1. SITUATION THERMIQUE DE LA LITHOSPHERE
39
II.2. SOURCES ET TRANSFERT DE LA CHALEUR DANS LE
GLOBE
41
II.3. LES ROCHES METAMORPHIQUES : TEMOINS DE
L'EVOLUTION THERMIQUE DE LA LITHOSPHERE
44
II.4. LES ROCHES METAMORPHIQUES : DES TEMOINS DU
REFROIDISSEMENT DU GLOBE
54
CHAP III. APPORT DE LA THERMODYNAMIQUE DANS LE
PROCESSUS METAMORPHIQUES
56
III.1.INTRODUCTION
56
III.2. FACIES ET GRADIENTS METAMORPHIQUES
57
III.2.1. Les variables du métamorphisme
60
III.2.2. Etude des métapélites et
chemins P-T-t
61
III.2.3. Le métamorphisme à basse
température
64
III.3. ESTIMATION DES CONDITIONS P-T DE
CRISTALLISATION D'UNE PARAGENESE: MINIMISATION D'ENERGIE ET MULTI
EQUILIBRES
64
III.3.1 Géothermomètres et
géobaromètres
64
III.3.2 Minimisation d'énergie
65
CONCLUSION ET RECOMMANDATION
67
BIBLIOGRAPHIE
69
TABLES DES MATIERES
70
* 1 Grand LAROUSSE en 5 vol,
Tome 4, Libraire Larousse, Paris, 1987, p.2528
* 2 G. FAVERJON,
Thermodynamique, Cours, Méthodes, Ed. Bréal, 2003,
* 3 G. FAVERJON, Op.cit, p12
* 4 G. FAVERJON, Op.cit, p13
* 5 G. FAVERJON, Op.cit,
pp14-15
* 6 G.LEMASSON, Les machines
transformatrices d'énergie, Resistances passives Thermodynamique, p91
* 7 G.LEMASSON, Op.cit, p93
* 8 LUKAYA, N., Notes de cours
de Physique Générale, inédit, UNIGOM, Fac. Sciences,
2009-2010
* 9 LUKAYA, N., Op.cit
* 10 G.LEMASSON, Op.cit,
p135
* 11 LUKAYA, N., Op.cit
* 12 G. FAVERJON, Op.cit,
p117
* 13 G. FAVERJON, Op.cit,
p72
* 14 G. FAVERJON, Op.cit,
pp120-122
* 15 LUKAYA, N., Op.cit
* 16 LUKAYA, N., Op.cit
* 17 DERCOURT, J et Collab,
Géologie, objets, méthodes et modèles, p. 113
* 18 FOUCAULT, A et J.F.
RADULT, Dictionnaire de géologie, 4ème éd.,
Paris, Dunod, 1995
* 19 CARITE, D, Géologie
en Mauritanie, Edisud, Aix-en-provence, France, 1989, pp .152-153
* 20 FAUCAULT et RAOULT,
Op.cit
* 21 KAPAJIKA, C., Notes de
Cours de pétrographie, inédit, UNIGOM, Fac. Sciences, 2010-2011,
p74
* 22 KAPAJIKA, C., Op.cit,
p75
* 23 KAPAJIKA, C., Op.cit,
p79-84
* 24 Charles, P. et Maurice,
R., Eléments de Géologie, 9ème éd.,
Armand Colin, Paris, 1989, p59
* 25 C. NICOLLAT ,
Evolution du métamorphisme, article, 72p
* 26 Charles, P. et Maurice,
R., Op.cit, p204
* 27 C. NICOLLAT, Op.cit.
|