B. Projet
Pour Courtôt (1998 : 28), on se heurte
généralement à une ambiguïté et à une
polysémie lorsqu'on tente de cerner ce qu'on entend par projet. En
effet, ce concept ne revêt pas la même signification selon son
emploi. En outre la littérature propose un large éventail de
définitions de la notion de projet. Mais la plupart sont partielle et ne
sont pas toujours cohérentes entre elles.
On définit communément le projet comme un
ensemble d'objectifs à atteindre au cours d'une période
donnée. Mais cette définition un peu généraliste se
voit quelquefois diverger en fonction du contexte, des objectifs et surtout du
domaine dans lequel on se situe. Ainsi, dans sa démarche de
normalisation, L'AFITEP-AFNOR (1992) définie le projet comme une
« démarche spécifique, qui permet de structurer
méthodiquement et progressivement une réalité à
venir ». Elle est mise en oeuvre pour élaborer la
réponse au besoin d'un utilisateur, d'un client ou d'une
clientèle et implique un objectif et des actions à entreprendre
avec des ressources données (Courtôt, 1998 : 29). Gidel et
Zonghero (2006 : 238) ajoutent que le projet se caractérise par des
objectifs quantifiés formalisant le besoin d'un client, dans le cadre
d'une mission définie, une limite dans le temps, il a une limite et une
fin marqué par l'atteinte de l'objectif.
Nous allons retenir pour cette étude la
définition du Project Management Institute (PMI) qui définit le
projet comme toute activité réalisée une seule fois,
dotée d'un début et d'une fin déterminée et qui
vise à créer un produit ou un résultat unique. Il peut
nécessiter la participation d'une seule ou de plusieurs personnes, sa
durée déterminé dans le temps, entrepris par une seule
organisation ou par un groupe d'organismes intéressés.
C. Développement
rural
Le développement dans son acception actuelle regroupe
deux courants de pensée : le courant économiste qui
définit le développement par la croissance économique et
industrielle et le courant culturaliste qui considère le
développement comme étant une amélioration du
bien-être social, le tout s'inscrivant dans un processus sociétal
global (Ebalé, 2010). Il englobe aussi bien les dimensions
économique (niveau de revenu) moteur de tout développement, que
socioculturel (santé, éducation) et qualitatif (bien-être,
qualité de la vie).
Olivier de Sardan (1995 : 7), conçoit le
développement comme
« L'ensemble des processus sociaux induits par des
opérateurs volontaristes de transformation d'un milieu social,
entreprises par le biais d'institutions ou d'acteurs extérieurs à
ce milieu mais cherchant à mobiliser ce milieu, et reposant sur une
tentative de greffe de ressources et/ou techniques et/ou savoirs».
Il met l'accent sur les ressources des acteurs sociaux d'en
bas, les capacités créatrices des gens de la base, les savoirs
techniques populaires, la participation communautaire, la politique de
valorisation de ressources propres au peuple, les dynamiques des
sociétés locales et leur marge de manoeuvre. Nous adopterons la
notion de développement rural au sens de Morize (1992). Selon lui,
«Le développement rural consiste à
améliorer tout l'environnement de l'agriculteur, considéré
cette fois comme le principal bénéficiaire. Il porte à la
fois sur les routes, les villages, la santé, l'éducation et sur
tous les services économiques et sociaux susceptibles d'améliorer
non seulement la fonction productive, mais aussi le bien-être
social ».
La définition du développement rural ainsi
choisie nous permettra de procéder à l'analyse
socio-anthropologique du capital social mis en oeuvre pour l'appropriation du
PLID par les communautés du district paroissial de Wazzang-kalliao.
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