Rôle du capital social dans l'appropriation par la communauté d'un projet de développement rural à l'extrême-nord (Cameroun).( Télécharger le fichier original )par Laurent Parfait NDENGUE Université Catholique d'Afrique Centrale - M.Sc en Développement et Managemrnt des Projets 2011 |
B. Actions de lutte contre la désertificationElles concernent la pratique de techniques intégrées de lutte antiérosive, la réalisation d'ouvrages de gestion des ressources hydriques, l'éducation environnementale et la promotion de l'arbre. 1. La pratique de techniques intégrées de lutte antiérosiveLes prévisions au début du projet sur l'aménagement des terres étaient de 200 hectares à réaliser par 50 groupes d'agriculteurs représentant 4 000 à 5 000 personnes pour toute la durée de mise en oeuvre du projet. Mais entre les années 2006-2007 et 2008-2009, 1506 hectares ont été aménagés par 4 693 agriculteurs, soit un taux de performance de 753% (PLID, 2010b), dépassant ainsi l'objectif fixé. Ce fort résultat s'explique par l'engouement des populations pour l'aménagement des terres. En effet, « l'aménagement des parcelles améliore la production agricole de façon immédiate »26(*) dans un contexte où la plupart des terres sont dégradées du fait du phénomène de hardéisation ou de l'érosion. Cette croissance exponentielle du niveau d'adoption des techniques d'aménagement promues par le projet s'accompagne également d'une amélioration de l'intérêt des producteurs vis-à-vis des fosses compostières, bien que les populations y expriment encore le besoin en renforcement de capacités. Le tableau 3suivant, présente l'évolution de ces deux techniques dans les cinq sites du PLID. Tableau 3 : Evolution des surfaces aménagées et des fosses compostières.
Source : Adapté des rapports narratifs de PLID (2006, 2007, 2008, 2009) Le taux d'adoption des fosses compostières dans les sites à forte difficulté d'accès à l'eau est faible et les étables fumières y sont développées comme alternatives. L'insécurité foncière constitue cependant, une contrainte pour l'adoption des aménagements des parcelles par les populations. Les aménagements en terrasse (photo 5) ou en cordons pierreux sont privilégiés dans les zones de montagnes et de piedmont où la couche de terre arable est légère et exposée à l'érosion ; elle n'est maintenue sur place que grâce aux pierres qui sont disponibles. Ailleurs, c'est les aménagements en diguettes en terre ou enherbées qui sont construits. Photo 5 : Parcelles aménagées en terrasses (NDENGUE, 2010) Photo 5 En somme, les résultats obtenus sont en conformité avec l'approche, initiée dès les projets DPGT et poursuivie par les projets PDRM, ESA, le CDD et PLID qui ont permis de confirmer que la nature des types d'aménagements antiérosifs mis en place par les agriculteurs est nettement liée au contexte topographique et climatique de la région d'implantation. Ceci est en conformité avec la thèse de Rist (1998) selon laquelle, toute transformation sociale doit être conforme à ce qui s'est toujours fait ou à ce qui ne pouvait manquer de se produire, pour qu'elle soit acceptée. * 26 Idem |
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