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Rôle du capital social dans l'appropriation par la communauté d'un projet de développement rural à  l'extrême-nord (Cameroun).

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par Laurent Parfait NDENGUE
Université Catholique d'Afrique Centrale - M.Sc en Développement et Managemrnt des Projets 2011
  

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IV. LES PARTENAIRES INSTITUTIONNELS

Le partenariat institutionnel du PLID concerne son comité de pilotage, le Comité Diocésain de Développement (CDD) et le Broederlijk Delen.

Le comité de pilotage a été conçu pour jouer le rôle d'orientation stratégique au projet et servir de cadre d'échanges pour le développement des activités et le suivi de leur cohésion. Il comprend outre les membres du projet, les représentants des administrations techniques concernées par la problématique du PLID (Forêt, environnement, agriculture), celui de la Mission de Développement Intégré des Monts Mandara (MIDIMA) et celui d'une organisation partenaire. La tenue annuelle de leur session, précédée par une visite de terrain des réalisations du projet leur a permis de jouer pleinement leur rôle comme un instrument d'orientation, de suivi et de conseil en matière d'exécution des activités réalisées par l'équipe projet. Les structures membres du comité de gestion du PLID ont toutes des préoccupations dans le domaine environnemental et sont localisées dans la zone du projet. Il s'agit de la MIDIMA, Délégations Régionales du MINEP et MINADER et les structures associées dans l'exécution du projet qui ont été rejoint plus tard par le MINFOF en troisième année après avoir jugé de la pertinence de ce service technique de l'Etat dans la réflexion au sein du comité. 

Le Comité Diocésain de Développement (CDD) est le principal partenaire de mise en oeuvre du projet, chargé d'animer le comité de pilotage, de mettre en place et de superviser l'équipe du projet. Dans la mise en oeuvre, le secrétaire général du CDD a été désigné, chef de projet, ce qui serait de nature à ne pas lui permettre d'avoir suffisamment de recul pour la l'appréciation et l'orientation du travail de l'équipe opérationnelle du projet tel que précisé dans le document de base.

BroederlijkDelen assure le suivi administratif et financier du projet et des activités de terrain à l'occasion des missions semestrielles qu'elle réalise dans la zone d'intervention du projet. La coordination du projet reconnaît que son appui a été prépondérant dans le renforcement des capacités de l'équipe de coordination du projet en matière des procédures de l'Union européenne et de mise en contact15(*).

V. LES ACTIVITES DU PLID

Pour rendre effectif le projet, certaines activités ont été nécessaires pour atteindre les résultats attendu du projet. Il s'agit de la pratique de techniques intégrées de lutte contre la désertification pour atteindre le résultat 1, la réalisation d'ouvrages de gestion des ressources hydriques pour atteindre le résultat 2, la prise de conscience de l'importance de l'arbre pour atteindre le résultat 3 et la structuration des groupes cibles et renforcement des capacités des structures associées pour atteindre le résultat 4.

A. Pratique de techniques intégrées de lutte antiérosive

Elle concerne plusieurs activités dont l'étude diagnostique participative des exploitations agricoles pour l'établissement d'une situation de départ sur l'ensemble des sites pilote du projet. Ici, il a fallu impliquer les populations dans tout le processus dans le but de leurs permettre de comprendre la problématique de la désertification et la finalité des actions à entreprendre pour s'approprier le projet. A la suite de cette étude, les techniques adaptées à la lutte contre l'érosion ont été identifiées grâce aux enquêtes diagnostiques, au voyage d'études au Burkina Faso et auprès des organismes de développement intervenant dans la région de l'extrême-nord.

Les techniques identifiées sont d'autant plus importantes qu'elles peuvent même servir non seulement le projet, mais l'ensemble des acteurs de la région et au-delà, les projets avenir qui voudront oeuvrer sur la problématique générale de la lutte contre la désertification. L'expérimentation en champs en milieu paysan, a concerné les haies-vives16(*) et des légumineuses pour l'érosion et l'expérimentation du zaï pour la récupération des « hardés ». En matière d'adoption, cette technique est restée au stade de l'expérimentation à cause de la pluviométrie qui ne lui est pas favorable17(*). Toutefois, cette technique demeure efficace pour la récupération des terres « hardéisées » au regard des quelques expérimentations faites dans la zone de Wazzang-Kalliao. Dans le cadre des actions de lutte contre l'érosion, le projet a formé et accompagné les agriculteurs sur les techniques nouvelles.

1. Formation et accompagnement des agriculteurs aux techniques de lutte antiérosive.

Les formations avaient pour préalable, la constitution des groupes dans les différents villages des sites du projet. Ainsi, au moment où le projet s'achève, il y a 195 groupes actifs qui se déploient sur le terrain par rapport à l'ensemble des activités pour lesquelles elles ont reçu la formation (PLID, 2010 :). La figure 3 suivante donne l'évolution de l'effectif des groupes et des membres durant la période de mise en oeuvre du projet dans la localité de Wazzang-Kalliao.

Figure 3 : Evolution des groupes de producteurs de Wazzang-Kalliao entre 2005-2010.

Source : données PLID, 2010.

Il apparait dans la figure que l'effectif des membres est resté croissant, alors que le celui des groupes a diminué à la fin du projet. D'après le coordonnateur technique du projet, cette situation s'explique par le fait que les membres de certains groupes se sont mis avec ceux des groupes plus actifs. En outre, certains groupes ont fusionnés pour devenir plus efficaces.

Pour des formations techniques, 20 animateurs ont été choisis et recyclés pour la formation et l'accompagnement des groupes dans les villages avec l'appui des techniciens PLID des sites du projet. Ces animateurs avaient pour mission d'effectuer des visites régulières dans les groupes après chaque formation, pour aider les membres à mettre en pratique les enseignements reçus. L'assimilation des pratiques au sein des groupes dépend de plusieurs facteurs dont la volonté, la disponibilité des moyens (terres, petit matériel, ...). Ainsi, ceux qui ont facilement adopté les nouvelles techniques sont devenus des animateurs endogènes. La participation des techniciens des sites concernait le suivi du travail des animateurs auprès des groupes pour le respect des normes. Le technicien du site de Wazzang-kalliao nous a relevé une réticente de la part de certains membres des groupes à appliquer les techniques apprises du fait de l'insécurité sur les terres qu'ils exploitent. Pour résoudre ce problème, le projet a introduit l'utilisation de la fiche de droit de jouissance dans les sites. Pour faciliter la mise en oeuvre de ces pratiques, le projet a permis aux bénéficiaires d'améliorer les conditions de travail en appuyant l'acquisition des équipements agricoles.

* 15 Informations données par le coordonnateur du projet au cours de l'entretien qu'il nous a accordé le 08 mai 2011, au siège du projet à Maroua.

* 16 Les haies vives constituent une technique de lutte contre l'érosion éolienne. La technique ici consiste à planter des arbustes épineux adaptés à la région du côté opposé aux grands vents. Le développement de ces arbustes permet plus tard de protéger les sols sur trois fois leur hauteur.

* 17 La technique n'est efficace que si la pluviométrie est faible au courant d'une année (inférieure à 300 mm).

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