III. ACTIVITES
SOCIO-ECONOMIQUES
Elles concernent l'agriculture, l'élevage et
l'artisanat.
A. Agriculture
Plusieurs systèmes de culture sont observés en
fonction des unités géomorphologiques et des sols sableux
à argileux. Ils sont, à l'heure actuelle, fortement
marqués par la prédominance du coton, principale culture de
rente dans la région. Très souvent décriée pour ses
effets sur l'environnement et malgré les incertitudes du marché,
le coton génère plus de 33 milliards de FCFA pour environ 400 000
planteurs (Ousman et al, 2002) et demeure le pilier du développement
agricole dans la région. Parallèlement, on assiste à
l'émergence d'autres filières, à l'instar de celles de
l'oignon, du riz, de l'igname, du niébé dont la production aurait
doublé ces dernières années. En dehors du coton, dont les
GIC qui bénéficient de l'appui technique de la SODECOTON, les
systèmes de culture vivriers sont généralement extensifs.
Ils sont caractérisés par la pratique
généralisée de la monoculture du sorgho, l'absence de
jachère pour la reconstitution de la fertilité des sols qui
s'épuisent au fil du temps. On note aussi le faible niveau de
mécanisation ; très peu de paysans pratiquant la culture
attelée, la faible utilisation de variétés
améliorées productives. Si s'ajoutent à ces
caractéristiques les incertitudes climatiques, la production agricole
est négativement très affectée. La conséquence
immédiate est l'insécurité alimentaire récurrente
qui sévie dans la zone.
B.
Elevage
L'élevage est la deuxième activité
économique par ordre d'importance. Elle constitue une épargne sur
pied importante pour les familles à Wazzang-Kalliao. En effet, plusieurs
familles disposent de bétail qui sert soit à l'autoconsommation,
soit à la culture attelée, à la fantasia (chevaux) ou
à la vente. On distingue trois systèmes d'élevage dans la
zone: le nomadisme, la transhumance et l'élevage sédentaire
(élevage de case). Les éleveurs sont, pour la grande
majorité des agro-pasteurs sédentaires, qui confient leurs
troupeaux aux bergers lors de la transhumance. La spéculation dominante
est celle des petits ruminants (ovins, caprins et volaille) parce qu'elle est
à la portée des familles moins nanties. En effet, ce type
d'élevage est moins exigeant. Par contre, celle des gros ruminants
(bovins) nécessite beaucoup plus de moyens matériels financiers
et humains est donc pratiquée par les familles plus aisées qui
représentent une fraction infime de la population et les transhumants
Mbororo (A. Podlewski, 1966 : 54).
D'une manière générale, l'association
agriculture-élevage est peu développée (sauf dans les
champs de case fortement fertilisés) et on observe plutôt une
concurrence entre les deux activités. Cette concurrence est à
l'origine de nombreux conflits en raison de l'interpénétration
spatiale et/ou temporelle entre les espaces pastoraux et culturaux avec une
tendance à la diminution des espaces pâturables.
Les difficultés auxquelles sont confrontés les
éleveurs de Wazzang-Kalliao sont énormes. Il y a d'abord
l'insuffisance de zones de pâturage. En effet, les surfaces
réservées aux pâturages se rétrécissent au
fil du temps à cause de la création des nouvelles parcelles pour
la pratique culturale, ce qui engendre les conflits agro-pastoraux surtout
pendant la saison de pluies. Le pâturage peut constituer un grave danger
pour la végétation et les sols (érosion) si la charge du
troupeau n'est pas contrôlée. Lorsque celle-ci est raisonnable,
les animaux peuvent cependant aider à la dissémination des
semences de la végétation naturelle et favoriser le recyclage de
l'azote. NTOUPKA (1999) a démontré que si la charge du
bétail est raisonnable, le pâturage favorise la production
ligneuse en diminuant considérablement la vigueur de flammes sur les
houppiers des arbres. L'utilisation des résidus de récolte comme
fourrage et les pratiques anthropiques courantes dans la région,
montrent que la culture n'est pas incompatible avec la production des
ressources fourragères. Il faut également prendre en compte la
végétation adventice et le fourrage produit par les
jachères de courte durée. L'autre difficulté est
l'insuffisance de la couverture sanitaire, les services
vétérinaires étant absents dans la localité. Il y a
aussi les feux de brousse qui détruisent les pâturages et enfin,
le vol aggravé du bétail.
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