Epigraphe
« Les cieux sont les cieux de l'éternel, Mais
il a donné la terre aux fils de l'homme »
Psaumes 115 :16
In Memoriam
A mon père jean Paul Bamba et mon oncle Robert Lobobo qui
nous ont quitté Pendant que nous avions encore besoin d'eux.
A ma grand-mère Ekanga-Onya HELENE et ma tante Kitenge
Véronique qui nous ont quitté pendant que le fruit de leurs
conseils était prêt à consommer.
Que la terre de nos ancêtres vous soit douce.
Dédicace
A jésus -christ de Nazareth l'image du Dieu invisible et
le premier-né de toute la création.
A ma mère EKOKO-OKENDE-Charlotte de m'avoir montré
le chemin de l'école et d'avoir supporté le caprice de mon
enfance.
A notre église lifeline international ministries/Congo
Avant - propos
Au terme de ce travail qui couronne la fin du premier cycle de
nos études universitaires, nous nous sentons redevables envers les
personnes qui ont contribué à notre formation intellectuelle et
plus particulièrement à celles qui, au long de la
réalisation de ce travail, nous ait aidé, communiqué leur
savoir et expériences.
Qu'il nous soit, tout particulièrement permis
d'adresser nos remerciements les plus sincères au Professeur WETSHODIMA
YALONGA Georges qui a bien voulu assurer la direction de ce travail.
Nous serons ingrats, si nous manquons de remercier notre
Assistant OKOKO KALONDA Gilbert et toute sa Famille qui ont disposé de
temps pour l'encadrement de ce travail en acceptant même leurs heures
précieuses, leurs conseils, exigences et suggestions qui nous ont permis
de hausser le niveau scientifiques de cette OEuvre.
Nous remercions également l'Assistant YAV MUTACH pour
son apport scientifique et ses sages conseils.
Au Professeur Emile BONGELI pour son dévouement
à la formationde la jeunesse congolaise.
A papa Roger DIGIMANI MUSHAGALUSA et toute sa famille de nous
avoir accepté comme leurs fils propre que notre Dieu se souvienne
d'eux.
A ma très chère aimable Tryphène LIPO
AMASU des anges.
A nos frères et soeurs et oncles : MONGALI Oscar,
Adel pure petite soeur, Lebeau, Florence et Patou Bamba ; Rachel et Maria
OKENDE, Naomie BAMBA, Oncle OKENDE et Oncle KATAKO Nicolas.
A mes nièces et neveux : Bébé Credo
BAMBA, Bébé trécie MAHUA, Mardochée OKONDA, Sabrina
KITENGE, Don Salot et Tychique LUFUNDUSU.
A nos compagnons de lutte : Fr BoanergesLIAMBU notre bien
aimé, Blanchard BANTUNI, Alain LUZOLO,Audry,Kangulumba Socrate,Zephy
KANDA et Bardoux NZUZI NZAZI.
Enfin nous remercions tous ceux qui sont restés
attachés à nous pendant les périodes les fortes :
Maman Charlotte EKOKO, Papa Shora BABA et sa famille, Grace MANGWA,
Stéphane CIMBIYA, David MBOKO MAVINGA, Laure AMASU, Mamy Alice, Kevin et
Patrick LOKATA, Fr Audry, Fr Yves LIMBAYA, John UNGUDI, Michel BOLEKIMO.
Tantine Esther et les autres que nous n'avons pas cité les noms dans ce
travail de fin de cycle nous sommes toujours reconnaissant à leur
endroit.
I. I. PROBLEMATIQUE
Ce terme qui dérive du latin
« problematieus » et qui se traduit par ce dont
l'existence, la vérité réussite est douteuse est
définit par SASAMI AKIO dans son ouvrage intitulé de la
problématique à l'hypothèse, traduit du japonais par
Fréderic SUMMAN comme étant « un art, une science de
poser les problèmes mais aussi un ensemble des problèmes dont les
éléments sont intimement liés »1(*).
« Par extrapolation, la problématique ne peut
que signifier : problème à résoudre par des
procédés scientifiques »2(*).
Notre sujet s'intitule « l'influence de la religion
dans la décision politique ». En République
Démocratique du Congo, il a été constaté depuis le
temps ancien que la politique et la religion se mélangent des attitudes
et des implications.
A chaque fois que le pays se trouve face à un rendez-
vous historique tels que la Conférence Nationale Souveraine, la
Rébellion de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération, le Débat National, le Dialogue Inter Congolais, les
Elections Législatives et Présidentielles de 2006, etc., la
religion s'est toujours mise à côté du système
politique pour l'influencer positivement ou négativement, selon les
intérêts qu'elle tient à protéger.
Ainsi, elle a et joue souvent un rôle déterminant
en influençant cette dernière tantôt pour la consolider,
tantôt pour l'affaiblir.
Au regard des élections législatives et
présidentielles du 28 novembre 2011, la religion a comme toujours
joué son rôle occulte avant, pendant et après les
élections. Par ailleurs ; la problématique de ce travail est
construite autour de deuxquestions fondamentales, qui est celle de savoir si en
République Démocratique du Congo, les Eglises en
générale et particulièrement l'église catholique
influence-t-elle la politique ?
La religion a-t-elle un pouvoir pour dicter des
décisions à la politique ?
II. HYPOTHESES
Les hypothèses sont des réponses provisoires
qu'on donne aux questions posées. Selon OLOFIO BEN OLOMY,3(*) l'hypothèse est une
proposition particulière d'un sujet d'observation ou
d'expérimentation ayant pour but d'établir la
vérité.
Dans cette acceptation, l'hypothèse est une idée
directrice ou une tentative d'explication des faits formulés au
début de la recherche.
De ceux qui précédent, nous pourrons
constatés que la religion à travers l'histoire a joué et
joue toujours un rôle déterminant dans la prise des
décisions politiques.
Néanmoins, par rapport à la question principale
de notre problématique, il se constate qu'en République
Démocratique Congo l'église catholique aurait joué un
rôle déterminant, influençant ainsi la politique avant,
pendant et après les élections du 28 novembre 2011 à
travers ces organes dirigeants. En effet le débat entre la religion et
la politique ne sembler pas être clos en un jour, tantôt c'est la
politique qui influence la religion, tantôt c'est la religion qui
empreinte les méthodes de la politique pour en influencer.
III. CHOIX ET INTERET DU SUJET
L'objet est parfois imposé et souvent, il est choisi
par l'auteur de la recherche, surtout dans le monde académique et
scientifique ou une certaine liberté est de règle dans ce
domaine4(*).
Ainsi, l'intérêt de ce travail est
triple 5(*):
III.1. DU POINT DE VUE PERSONNEL
Ce sujet nous permet de scruter le grand mystère de
l'influence religieuse tels que compris et pratiqué dans les
décisions politiques.
En suite cela nous permet d'avoir une analyse scientifique
à proposer aux chercheurs et praticiens (politiciens)
intéressés dans le domaine de la gestion de la chose publique.
III.2. DU POINT DE VUE SCIENTIFIQUE
Ce sujet que traitons conformément aux exigences
académiques, essaie, dans la mesure du possible de produire des
informations et références facilement compréhensibles en
matière de l'influence de la religion dans la décision
politique.
III.3. DU POINT DE VUE PRATIQUE
Cette étude est utile dans la mesure où elle
propose de manière pratique des solutions objectives et concrètes
de renforcement des capacités en vue d'une influence religieuse positive
plus performante des décisions politiques.
IV.METHODOLOGIE
Rongere définit la méthode comme « une
procédure particulière appliquée à l'un ou à
l'autre étape de la recherche 6(*)»
Selon KingombewaKingombe : « la méthode
est considérée comme moyen pour parvenir à un aspect de la
vérité, pour répondre plus particulièrement
à la question (comment) débauché inévitablement sur
le problème de l'explication 7(*)»
Pour cette dissertation, nous avons opté pour la
méthode dialectique par le fait qu'elle est une méthode de
discussion, de raisonnement, de questionnement et d'interprétation. Les
faiblesses de l'action politique des Eglises en RDC montrent clairement que le
glissement du terrain religieux vers le terrain proprement politique est
toujours piégé par la particularité temps ; que
l'incursion du personnage religieux obéit à des ambitions
solitaires quelle que soit la noblesse de la démarche. Ainsi, nous
allons détailler notre méthode choisie par une meilleure
utilisation et aussi pour la compréhension dans la globalité
contradictoire selon les quatre lois de la dialectique8(*).
1. Interdépendance et l'interaction
universelle. «tout se tient » chaque
élément de la matière et du monde agit sur tous les autres
et ceux-ci agissent sur lui.Toute la réalité est composée
d'ensemble structurés.
2. Toute chose est en mouvement, en
changement, en développement : Cette loi stipule que toute chose
est en mouvement, en changement, en développement.
En République Démocratique du Congo les
systèmes des croyances religieuses sont facilement transformés en
système de dénomination politique des populations.
3. La loi du changement qualitatif ou du
progrès par bonds.
La société, l'homme ou l'influence change et se
développe d'abord par accumulation quantitative puis tout à coup
et nécessairement, il y a cassure ou un bond qui signifie un changement
de qualité.
Alors, le phénomène étudié n'est
pas figé, il subit certaines évolutions d'après le
processus, dans le temps et dans l'espace.
Dans cette perspective, le vrai changement ne peut
qu'intervenir que dès lors le spirituel ne se met plus au service du
temporel, vice-versa ou à partir de la nette séparation entre le
spirituel et le temporel, de l'ordre divin et la société des
hommes.
4. La loi de la contradiction ou de l'unité et
de la lutte des contraires.
Tous les faits politiques et religieux renferment les
éléments de contradiction entre eux, dont les uns et les autres
sont en lutte perpétuelle.
Dans cette perspective, les liens entre l'influence religieuse
et les représentations politiques sont particulièrement complexe
dans le domaine de la décision politique. La religion défend la
thèse de la séparation éternelle du spirituel et du
temporel mais cette notion n'est pas pratiquéedans la
réalité sur terrain.
Ces contradictions sont même le fondement de l'influence
de la religion dans la décision politique.
IV.2. TECHNIQUE
La technique de recherche est considérée comme
un moyen utilisé par la méthode pour atteindre l'objet.
Selon Grawitz, « la technique est un
procédé opératoire rigoureux et bien défini,
utilisé dans la collecte des informations nécessaires à
l'élaboration d'une recherche9(*).
Quant à nous, la technicité
est : « un moyen permettant au chercheur de récolter
les informations pour l'élaboration d'un travail
scientifique ». Donc elle est concrète tandisque la
méthode est abstraite. Dans le cadre de notre travail, nous avons
utilisé les techniques suivantes : Technique documentaire et
l'interview libre...
IV.2.2. LE QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
En second lieu, nous avons recouru a un questionnaire
d'enquête. Ce questionnaire méticuleusement conçu et
élaboré a permis de récolter des informationsclaires et
objectives sur la question de l'influence de la religion dans la
décision politique.
IV. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
Les sciences sociales en général et le domaine
de la politique en particulier constituent un champ d'étude très
vaste et complexe que nous ne saurons jamais analyser dans sa globalité
ou dans un travail de fin de cycle.
Quant à l'espace nous avons opté pour la
religion dans la décision politique, cas de l'église Catholique
en République Démocratique du Congo. Et quant au temps, nous
avons considéré la période allant d'avant, pendant et
après les élections du 28 novembre 2011 afin de nous rendre
compte de l'opérationnalité de la question.
V.
SUBDIVISION DU TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion, l'ossature de ce
travail est composée de trois chapitres. Le premier chapitre analyse les
considérations générales le deuxième chapitre
présente l'Eglise Catholique et l'engagement politique
deschrétiens en RDC et enfin le troisième chapitre traite de
l'influence de la religion dans la décision politique avant, pendant et
après les élections législatives et présidentielles
du 28 novembre 2011.
VI. DIFFICULTES RENCOTREES
Dans la réalisation de ce travail, nous sommes
bités de plusieurs contraintes, dont les principales sont :
v L'absence d'une documentation fiable
v la tradition orale et ses méfaits
v la distance qui nous sépare avec notre champ
d'investigation.
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES
SECTION 1 : CLARIFICATION DES CONCEPTS DE
BASE
Dans le but d'aider nos lecteurs à avoir une
compréhension claire et nette sur ce travail, nous essayons de
définir des mots et concepts clés que nous utiliserons tout au
long de ce travail.
1.1. L'INFLUENCE
Influence est un nom du genre féminin qui signifie
action exercée sur quelque chose ou sur quelqu'un, elle peut
correspondre en autorité, en pouvoir social ou soit à
l'impact10(*).
D'après le lexique des sciences sociales, le concept
`'influence'' se défini en science politique
comme : « possibilité d'orienter chez autrui (par
une persuasion morale ou intellectuelle) des jugements, de comportement,
même des décisions, sans user de contrainte, ni à la limite
sans promesse explicite de récompense »11(*).
1.2. LA RELIGION
La religion a été définie pour la
première fois par Cicéron comme « le fait de s'occuper
d'une nature supérieure que l'on appelle divine et de lui rendre un
culte ».
Dans les langues où le terme est issu du latin religio,
la religion est plus souvent envisagée comme ce qui concerne la relation
entre l'humanité et Dieu.
Religion signifie aussi (« lien moral, obligation de
conscience », « lien qui rattache l'homme à la
divinité »).
Selon cette explication la religion peut être comprise
sous plusieurs sens12(*).
1.2.1. La religion est un système du monde et de
croyances reliant les hommes entre eux au sein de leurs communautés et
les reliant à leur environnement naturel, fondé sur la foi sans
l'existence de forces inconnues appelées aussi Dieu(x) qui lui ont
donné naissance, qui dirigent sa vie et qui prennent en charge sa
conscience après la mort13(*).
1.2.2. La religion est un culte qu'on rend à la
divinité.
1.2.3. La religion est une doctrine religieuse.
1.2.4. La religion est une conception personnelle que
quelqu'un se fait de la religion.
1.2.5. La religion est une foi, croyance, piété,
dévotion
1.2.6. La religion est l'état des personnes
engagées par des voeux à suivre une certaine règle
autorisée par l'église.
1.2.7. La religion est un sentiment très scrupuleux,
d'une obligation rigoureuse qu'on se fait.
Quant à nous, elle peut être comprise comme une
manière de vivre et une recherche de réponses aux questions les
plus profondes de l'humanité.
Elle peut être personnelle au commentaire, privée
au publique liée à la politique ou vouloir s'en affranchir.
1.3. LA DECISION
La décision est le fait d'un acteur (ou d'un ensemble
plus ou moins cohérent d'acteurs) qui effectue un choix entre plusieurs
solutions susceptibles de résoudre le problème ou la situation
auxquels il est confronté.
Elle est un jugement qui apporte une solution14(*).
Une résolution prise ou soit une qualité qui
consiste à ne pas hésiter ou changer sans motif ce qu'on a
décidé.
1.4. LA POLITIQUE
Etant une notion polysémique, la politique recouvre au
moins trois sens 15(*):
1. La politique en son sens plus large, celui de
civilité au politikos, indique le cadre général d'une
société organisée etdéveloppée.
2. Plus précisément, la politique porte sur les
actions, l'équilibre, le développement interne ou externe de
cette société, ses rapports internes et ses rapports à
d'autres ensembles.
3. Enfin, dans une acceptation beaucoup plus restreinte, la
politique, au sens de politiké, ou d'art politique se
réfère à la pratique du pouvoir, soit donc aux luttes de
pouvoir et de représentativité entre des hommes et femmes de
pouvoir, et aux différents partis politiques auxquels ils peuvent
appartenir, tout comme à la gestion de ce même pouvoir.
Quant à nous, la politique est entendu comme l'art de
s'occuper de la chose commune, de la chose publique dans un secteur
d'activités bien déterminé c'est ainsi que l'on parle de
la politique commerciale, de la politique sanitaire et même de la
politique religieuse.
1.5 L'EGLISE
Etymologiquement le mot français église
dérive du mot grec « ekklesias » ou
« écclésia » qui signifie
« Assemblée » ou
« Appelée » de monde des hommes.
D'après TROYAT, l'église est une
communauté structurée de personnes oeuvrant pour
l'évangélisation de la parole divine et le salut sur la terre,
cela dans la paix, l'entente et la concorde entre les peuples16(*).
L'église peut être appréhendée
aussi comme étant une communion des personnes unies par une même
foi chrétienne ou non et dont les membres défendent la même
doctrine ou encore comme un édifice consacré chez les
chrétiens au culte divin.
Certains chrétiens se référant à
la bible, présentent que l'église est l'endroit où deux ou
trois sont rassemblés au nom de jésus (Mathieu 18 :20).
D'autres disent que l'église, c'est le coeur même
de l'homme ; pour nous l'église est le corps du christ,
c'est-à-dire, la réunion en un seul corps les enfants de Dieu
dispersés dans le monde.
1.6 L'EGLISE CATHOLIQUE
D'après BELLARMIN, L'Eglise catholique c'est la
réunion des hommes qu'associent la profession d'une même foi et la
communion des mêmes sacrements le pontifie Romain, unique vicaire du
christ en terre. Le catholicisme, c'est la doctrine qui reconnaissent
l'autorité du Pape, successeur du saint Pierre au quel Jésus
dit : « tu es pierre et sur cette Pierre je bâtirai
mon Eglise »17(*).
1.7
L'ELECTION
L'impossibilité de confier à l'assemble du
peuple le soin de prendre lui-même et sans intermédiaire les
décisions nécessaires à la bonne marche des affaires de
l'Etat conduit à utiliser les relais ou les pis-aller et la
représentation, ainsi on parle de l'élection.
La notion de l'élection s'est plus développer
dans la théorie de la représentation politique. En
démocratie, le souverain primaire c'est-à-dire titulaire
originaire du pouvoir, détenteur suprême de l'autorité, ne
peut pas exercer lui-même ce pouvoir, cette autorité.
Dans son cours de droits constitutionnels et institutions
politiques, IPAYA IKOKO18(*)défini l'élection comme l'acte par
lequel les citoyens choisissent leurs représentants. Il est donc l'acte
principal qui légitime la démocratie -représentation comme
régime politique.
SECTION 2 : PRESENTATION DE L'EGLISE CATHOLIQUE EN
RDC.
§1. HSITORIQUE
Lorsqu'en 1885, Léopold II créa l'Etat
Indépendant du Congo (l'EIC), l'action missionnaire catholique
était à peine embouchée dans cet immense territoire
où 60 ans plus tard les missions catholiques y comptaient 25
congrégations, le plus grand nombre d'entre elles vinrent
s'établir au Congo à la demande du Roi.
Léopold IIet avec comme à la tête de
cette organisation le cardinal Lavigerie qui était ami du Souverain
Belge qui par son aide efficace, cela éclaira les paroles qu'il adressa
en 1886 aux frères des écoles chrétiennes :
« Lorsque je paraitrai devant Dieu, je m'estimerai
heureux d'avoir ouvert la voie à l'évangélisation parmi
les millions des noirs de l'Afrique centrale....
Qu'on me donne des missionnaires19(*).
Et, il suggéra au cardinal GOOSENS, Archevêque de
Malines, qui lui avait demandé desusciter des vocations missionnaires
pour le Congo parmi le clergé séculier, et le fut à son
inspiration que les évêques belges adressèrent, le 16
novembre1886, un appel solennel au clergé annonçant la
création à Louvain d'un séminaire pour le Congo20(*).
Pour le Roi Albert, il s'avérait convaincu que la
civilisation réelle est plus issue de l'évangile et doit-en
demeurer imprégnée.
Les missions catholiques du Congo tenaient ainsi le premier
rang parmi la préoccupation royale. Pour s'en rendre compte, ce fut en
1888, que le souverain LéopoldII promulgua le décret sur les
associations religieuses qui permettait aux missionnaires d'obtenir, avec la
personnification civile, un statut satisfaisant au point de vue
canonique21(*).
La première tâche qu'on reconnût au
missionnaire, c'était d'apprendre la langue et d'établir des
contacts avec une population très défiante, de s'adonner à
des cultures et à l'élevage pour suppléer à la
disette générale, de vivre appropriés et pour
élever le niveau de l'agriculture indigène et il fallait en
même temps instruire le plus grand nombre possibles de jeune gens dans
les métiers les plus indispensables à une économie un peu
plus humaine22(*).
Mais le 26 mai 1906, la convention missionnaire fut
signée entre le Saint siège et l'E.I.C ; celle-ci
déterminera les obligations scolaires des missions et les
étendues de concessions gratuites de terre qu'elles pouvaient obtenir
à condition de les mettre en valeur23(*).
En 1908, la Belgique reprit l'exercice du droit de
souveraineté sur les territoires du Congo c'est seulement en 1926 qu'il
soumit aux missions nationales catholiques et protestante, une conclusion par
laquelle il leur confiait l'exécution de son programme d'instruction
publique moyennant inspection et subsides.
A partir de 1934, il eut des frères noirs, tels que les
Joséphistes de Kwango. Vers les années 1950, il y eut de
soulèvement par le peuple congolais, notamment des évalués
qui réclamaient le droit des congolais à accéder à
des positions sociales plus élevées.
L'on pourra citer Monseigneur MALULA comme l'un des piliers
dans ce que l'on a appelé « le manifeste de conscience
Africain » et cela à partir de 1956. C'est en 1962 qu'on
laissa la charge au bureau de l'enseignement secondaire par la création
des cycles d'orientations. Et c'est grâce au Révérend
père EKWA, président du bureau de l'Assemblée nationale
catholique que l'on a pu introduire dans l'Assemblée d'étude du
contenu du manifeste, c'était en l'an 196924(*).
Lorsque le 18 Août 1966, l'archevêque de Kinshasa
interpella le président MOBUTU lors d'un « te Deum »
ce qui ne fut pas sans foudre avec le pouvoir Zaïrois. En 1972, il sera
expulsé et s'exilera à Rome pour avoir refusé de se
soumettre à l'ordre du Bureau Politique du MPR selon lequel il devait y
avoir un comité dirigeant du MPR dans des séminaires, couvent des
prêtres et soeurs religieuses25(*).
§2. STRUCTURE, ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE L'EGLISE
CATHOLIQUE EN RDC.
D'après le cardinal ETSOU, ancien Archevêque de
Kinshasa les fidèles de l'église catholique doivent observer les
principes généraux telsque26(*) le biencommun, l'unité, la collaboration, la
subsidiarité, la coordination, la coresponsabilité, la
complexité des problèmes, la connaissance des personnes et des
lieux...
L'église catholique détient sa propre
personnalité civil, ses statuts et une autonomie totale dans le
fonctionnement interne.
1. LA CONFERENCE EPISCOPALE NATIONALE DU CONGO
(CENCO)
Celle-ci est l'organe suprême de l'église
catholique en RDC tous les évêques coadjuteurs et auxiliaires
Erigée par le Saint-Siège, la CENCO est l'assemblée dans
laquelle les évêques catholiques exercent conjointement leur
charge pastorale en vue de promouvoir le bien que l'église offre aux
hommes, en particulier par des formes et méthodes d'apostolat
convenablement adaptées aux circonstances présentes.
C'est une instance qui se bat particulièrement pour une
paix durable en RDC27(*).
2. L'EVEQUE DIOCESAIN
Le rôle de l'évêque diocésain
revient dans le diocèse qui lui est confié. Il a tout le pouvoir
ordinaire et immédiat requis pour l'exercice de sa charge pastorale,
à l'exception des causes que le droit de pontife suprême
réserve à l'autorité suprême ou à un autre
ecclésiastique (can 381, §1). Il lui appartient de gouverner
l'église particulière qui lui est confiée avec le pouvoir
législatif, il exerce le pouvoir exécutif lui-même ou par
les vicaires généraux ou les vicaires épiscopaux selon le
droit, le pouvoir judiciaire, par lui-même ou par le vicaire et les
juges, selon le droit (can 391. §1-2).
Dans toutes les affaires juridiques du diocèse,
l'évêque diocésain représente le diocèse (can
393'). L'évêque diocésain doit veiller à ce que
toutes les affaires qui concernent l'administration ou afin d'assurer le mieux
possible pour le bien de la portion du peuple de Dieu qui lui est
confiée.
Après l'évêque diocésain vient
l'évêque auxiliaire.
3.
L'EVEQUE AUXILIAIRE
Ce dernier partage la charge de l'évêque
diocésain.
4.
LE SECRETAIRE PARTICULIER DE L'EVEQUE
Son rôle est de tenir l'agenda de
l'archevêque(audiences, rendez-vous, visites, réunion, etc.)
Tenir la correspondance particulière (demande d'aide, invitation,
etc.)
Assurer la communication de l'archevêque avec
l'extérieur.
5.
LE VICAIRE GENERAL
Il a le pouvoir exécutif qui appartient de droit
à l'évêque, à savoir pour tous les actes
administratifs à l'exception cependant de ceux que l'évêque
se serait réservés ou qui requièrent selon le droit de
mandat spécial de l'évêque (can 479, §1).
Là où c'est opportun, c'est un modérateur
de la curie qui peut être nommé, il doit être un
prêtre. Il revient à ce que les autres membres de la curie
accomplissent. Le vicaire général et le vicaire épiscopal
doivent rendre compte à l'évêque diocésain tant de
principales affaires à traiter que celles déjà
traitées et ils n'agiront jamais contre la volonté et le
sentiment de l'évêque diocésain.
6.
LE VICIARE JUDICIAIRE
Dans chaque diocèse, le juge de première
instance est l'évêque diocésain qui peut exercer le pouvoir
judiciaire par lui-même ou par autrui. Tout évêque
judiciaire ayant pouvoir ordinaire de juger. Le vicaireconstitue un seul et
même tribunal avec l'évêque.
o Les domaines pastoraux du vicaire judiciaire comprennent deux
(2) secteurs :
- le tribunal ecclésiastique diocésain et le
service juridique.
- le tribunal ecclésiastique s'occupe essentiellement de
nullité de mariage et toutes les autres causes qui lui sont
expressément confiées par
l'évêquediocésain.
- le service juridique possède les attributions
suivantes :
- Donner des avis sur des décisions, des orientations
à prendre au regard des lois et textes en vigueur ;
- analyser et étudier les textes législatifs et
règlementaires intéressant l'église ;
- s'occuper de la conception et de l'analyse des problèmes
juridiques soumis par la hiérarchie ;
- examiner les projets de textes juridiques et
règlements ;
- élaborer tout texte comportant un engagement dans
l'église vis-à-vis des tiers contrats, convectionarrangement,
etc.
Ce service comporte deux cellules à savoir :
· la cellule des contentieux qui s'occupe des contentieux
interne ou canonique (entre les parties dans l'église), du contentieux
judiciaire (ASBL du diocèse et les services de l'Etat ou les tiers).
· la cellule des titres fonciers remplit les tâches
suivantes :
- Veiller à l'exécution de
l'établissement des droits fonciers et immobiliers
- donner des conseils au sujet de droit foncier congolais
- s'occuper des questions à harmoniser avec le service
des constructions à l'archidiocèse.
7.
LES ORGANES DE COLLABORATION
Ce sont les organes que l'évêque peut dans
certains cas consulter avant d'exercer le pouvoir législatif en prenant
des décisions pastorales ou administratives.
Ces organes sont le conseil épiscopal, le conseil
presbytéral, le conseil pastoral, le conseil pour les affaires
économiques...
D'autre sont des organes prévus pour aider
l'évêque dans l'exécution de son pouvoir exécutif,
tels que la fonction d'économie du diocèse, la curie
diocésaine et la fonction de chancelier, les doyennés, les
paroisses... de même le tribunal ecclésiastique est prévu
par le droit pour aider l'évêque dans l'exécution de son
pouvoir judiciaire.
v organes consultatif de droit universel
Ces organes sont composés :
1. du conseil épiscopal : composée des
vicaires généraux et des vicaires épiscopaux ;
2. le conseil presbytéral : c'est le sénat
de l'évêque réunion de prêtres composé de
trois(3) catégories des membres, membres des droit, élus et
désignés par l'évêque ;
3. collège de consulter parmi les
prêtres ;
4. le conseil pastoral composé des fidèles qui
soient en pleine communication avec l'église catholique ;
5. conseil pour les affaires économiques dans chaque
diocèse composé de 3 laïcs (fidèles) nommés
par l'évêque.
v les organes consultatifs de droit particulier l'on
trouvedans ces organes.
1. la commission permanente des séminaires :
examine les problèmes liées à la formation humaine,
spirituelle et pastorale des futurs prêtres, assure leurs
formations ;
2. la commission de mise en oeuvre de synode diocésain
composé des prêtres laïcs religieux nommés par
l'évêque.
3. la commission théorique diocésaine, cette
commission réfléchit sur des questions nouvelles et comment
exposer aux contemporains la doctrine du christ et de l'église.
4. le conseil diocésain d'audit : son rôle
est de surveiller si les biens appartenant aux personnes juridiques sont bien
entretenu au sein de l'archidiocèse de Kinshasa spécialement.
LES ORGANES EXECUTIFS
Cet organe comporte deux niveaux :
A. le niveau sectoriel avec les services pastoraux,
administratifs et judiciaires.
B. le niveau territorial avec les régions apostoliques,
doyennés, les paroisses et les aumôneries.
Ces organes sont :
1. la curie diocésaine
2. la chancellerie rédige les actes et les documents
juridiques concernant les décrets, ordonnances, obligations ou autres
actes qui requièrent son service. Elle comprend les services tels que le
secrétariat, les archives personnelles ecclésiastiques et
statistiques.
3. le centre pastoral diocésain, le centre pastoral Dio
LINDONGE qui est un organe pastoral de coordination qui aide
l'évêque dans la mise en oeuvre de l'action pastorale de
l'ensemble du diocèse et qui ordonne l'action de toutes les commissions
diocésaines.
4. l'économat diocésain, comprend la
comptabilité, le service du personnel, le secrétariat, le service
de construction, la menuiserie, le magasin de matériaux de construction,
le service de transport,le service de dépannage, le magasin
5. le conseil diocésain de religieux et
religieuses :
Ø les structures territoriales
Tout diocèse ou tant autre église
particulière sera divisée en partie distinctes ou paroisses, pour
favoriser l'existence de la charge pastorale pour une action communeplusieurs
paroisses comme les vicaires ferraient.
1. la région apostolique : à la tête
il y a un coordonnateur mandaté par l'évêque pour exerceren
son nom les fonctions pastorales ;
2. le doyenné : pour promouvoir l'activité
pastorale commune entre paroisse voisine ;
3. la paroisse c'est la communauté précise des
fidèles qui est constituée d'une manière stable dans
l'église particulière et dont la charge est confiée au
curé sous l'autorité de l'évêque
diocésain ;
4. les aumôneries : c'est une charge pastorale
confiée à un prêtre à l'égard au moins en
partie d'une communauté ou d'un groupe particulier des fidèles
(hôpital, institut).
Dans chaque paroisse on trouve :
1. le conseil paroissial : c'est l'organe officiel qui
assiste le curé ou le Mokambi de la paroisse dans l'organisation et la
coordination de toutes les activités pastorales de la communauté
paroissiale ;
2. les commissions paroissiales : elles assistent le
curé ou le Mokambide paroisse dans l'exercice de la charge pastorale et
l'animation de la communauté paroissiale ;
3. le conseil des gestions des biens de la paroisse :
administrateur des biens de la paroisse ;
4. les commissions diocésaines : elles ont comme
tâche ; de concrétiser les voies et moyens de la
conscientisation du peuple de Dieu.
CHAPITRE II : L'EGLISE CATHOLIQUE ET L'ENGAGEMENT
POLITIQUE DES CHRETIENS EN RDC
La question de l'interférence du religieux dans la
politique connait une actualité singulière dans le contexte de la
République Démocratique Congo.
Le présent sujet s'intéresse de manière
particulière à la contribution spécifique de
l'églisecatholique à l'avènement de l'Etat de droit au
Congo ses lignes de force sont condensées autour de trois points.
Aprèsavoir situé le cadre d'intelligence de la
situation actuelle du Congo, nous précisons ce qu'il en advient de la
mission de l'Eglise à l'heure de la démocratie à la
congolaise avant de dégager, à la suite du cardinal L.MONSENGWO,
quelques enseignements sur la moralisation de l'influence politique de
l'église.
SECTION 1 : CADRE GENERAL D'INTELLIGENCE DE LA SITUATION
ACTUELLE DE LA RDC
Au regard de l'actualité récente, celle qui est
marquée par le contentieux électoral, force est de constater que
le desserrement de la dictature amorcé en 1990 est loin d'avoir tenu ses
promesses.
N'en déplaise aux bigots de la démocratie
à la congolaise, relue sur le plan de l'événement, de la
thématique ou sur la base juridico-politique, la transition en RDC
aaccusé un déficit de restructuration du système politique
de la troisième République.
En effet, la rémanence de l'autoritarisme
inhérentau « bricolage
démocratique »28(*)en cours en RDC déteint sur les libertés
politiques, la liberté d'association, le pluralisme politique sur fond
de corruption, de népotisme, de violence, ou encore d'intimidations. Il
n'est pas exagéré de dire que la résilience de la
démocratie qu'on observe au Congo accuse les symptômes classiques
du contournement du consensus démocratique.
Au nombre de ces symptômes, nous relevons le recours
à la violence (assassinat, atteintes à la liberté,
intimidations), le rejet des élections justes et libres (manipulation
des élections par la fraude) et la transgression de l'autorité de
la loi (pas de séparation des pouvoirs, changement unilatéral de
la loi électoral, instrumentalisation des textes de la constitution). Il
y a dès lors un sérieux problème defondements structurels
de la troisième république.
C'est ce dont rendent compte des variables structurelles
notamment les fondements socio-économiques, les fondements
culturels ; les fondements stratégiques et les fondements
institutionnels. Or, la faiblesse de ces divers fondements est non moins
importante et explique la crise multidimensionnelle,
généralisée et sociétale.
Politique, économique et sociale, cette crise, est
aussi culturelle et environnementale. Elle est surtout une crise d'Etat et de
ses institutions, une crise de représentation et de leaderships comme
telle, elle entraine l'enlisement du pays dans une économie
rentière, une néo-patrimonialisation poussé29(*) et la politique du
ventre30(*). Elle
génère au passage un régime de violence aux performances
sociales et étatiques désastreuses.
Aux effets, natifs de cette violence s'ajoutent les
conséquences morbides de la guerre d'agression et de la rébellion
avec lesquelles le pays se collecte, notamment le viol des femmes, le
déplacement des populations et le phénomène d'enfants
soldats.
D'aucuns ne manquent pas de souligner les acquis de la
troisième République et évoquent sans sourciller les cinq
chantiers mâtinés d'un Zeste sociales. Nous le concédons,
il ne faut en douter : l'Etat déclare préoccuper par les
questions sociales. Mais toujours est-il que le miracle annoncé d'un
bien-être social de la population n'a pas encore eu lieu, la
décomposition de la vie sociale étant un défi à
peine relevé.
Tel est le Congo, un demi-siècle après
l'indépendance, le pays sombres dans la nuit noire et profonde, sous
l'égide des dirigeants qui, avec toute la bonne volonté du monde
disent-ils, s'essaient à sa reconstruction et affirment, la bouche en
coeur, représenter et servir les intérêts de la population.
Ambition immense qui entend supprimer les injustices héritées de
la dictature du président Mobutu, mais qui se révèle
être une prétention risquée, viciée qu'elle est par
le legs autoritaire.
En effet, en se proposant d'améliorer les conditions
sociales de la population sans avoir au préalable défini un plan
de réflexion politique qui amène au développement du pays
ni une véritable réforme sociale qui supprime les
inégalités, les tombeurs du Président Mobutu n'ont
proposé aucune stratégie capable de rompre avec le système
honni du dictateur déchu.
Au contraire, ils n'ont fait qu'en perpétuer les
dérives d'une manière dramatique.
Aussi, comme un navire privé de cap en haute mer, avec
sa cargaison estimé de 70 millions d' (habitants, le bateau Congo
n'avance pas, il ne coule pas non plus. Il est pris en charge par des
remorqueurs divers, (MONUSCO, Banque Mondiale, Club de paris, club de Londres,
coopérative chinoise, Amis du Congo) qui se pressent et s'empressent
à son secours.
Ils le tirent dans toutes les directions, ou gré des
intérêts inavoués des différents remorqueurs. Plus
que jamais il faut se poser la question : lui faut-il encore un
capitaine ? Un figurant qui ignore tout de la politique ne lui suffit-il
pas ? A-t-il besoins d'un équipage compétent ou des simples
décors institutionnels destinés à servir de faire-valoir
démocratique ?
Il importe de rassurer les passagers à bord31(*), de les maintenir dans leur
état de bons et disciplinés passagers, de le mobiliser
grâce à la panoplie publicitaire plutôt que de les faire
participer aux destinés du pays.
Le verbe mobiliser n'est pas fortuit ni indifférent
ici. Les marchands d'illusions et de mensonges dispendieux, drapés de
leur patriotisme partisan, excellent dans des divertissements qui jouent le
rôle de la propagande et de mobilisation démobilisatrice.
D'aucuns avec la bière bon marché, d'autres avec
une musique émaillée de propos, cris et danses obscènes,
d'autres encore avec une prédication sirupeuse que viennent
compléter les films nigérians, le gavage d'émissions
religieuses et des sketchs dont la bêtise est à couper de l'homme
et aux thuriféraires de la démocratie (ceux de l'occident et
d'ailleurs), ils distraient la population en lui faisant miroiter les vertus
miraculeuses de l'isoloir.C'est-à-dire combien, la transition
démocratique n'a pas enrayé les pesanteurs politiques,
économiques et socioculturelles de la deuxième République.
Dire cela, c'est reconnaitre que la reconduction des
comportements politiques de la deuxième République, notamment les
pratiques néo patrimoniales, la neutralisation du parlement,
l'émasculation des contre-pouvoirs et manoeuvres électorales
rendent peu probable l'émergence d'uncadre politique participatif
propice au développement du pays et à l'émergence d'une
alternative démocratique. La situation étant telle, comment
l'Eglise catholique vient-t-elle à sa mission ?
SECTION 2 : LA MISSION DE L'EGLISE CATHOLIQUE A LA UNE DE
LA DEMOCRATISATION
§1. L'INFLUENCE ET LA MISSION DE L'EGLISE CATHOLIQUE EN
RDC
L'Eglise catholique joue un grand rôle dans la
reproduction, le contrôle et la stabilisation de la société
congolaise. A ce titre, elle participe de manière constante à
l'éveil démocratiqueet accompagne depuis 1990 le difficile
accouchement d'un Etat de droit au Congo.
Elle brille aujourd'hui d'une visibilité nouvelle dans
le champ politique et invente des modalités inédites de
mobilisation dans l'espace public, lequel connait par ailleurs une nouvelle
structuration. Grâce à son réseau d'institutions propres
(médias, oeuvres sociales), elle investit l'espace public et y exerce la
fonction tribunitienne en prenant en charge l'éducation, les services
sociaux et la santé. Par la voix de ses évêques, elle livre
les principes directeurs du comportement pratique en conformité avec
l'évangile et la doctrine sociale de l'Eglise32(*).
Ce faisant, sans renoncer à son premier devoir,
à savoir celui d'évangélisation, elle participe au
débat politique et concours à la formation discursive de la
volonté démocratique.
Sa participation à la consultation nationale
initiée par le président Mobutu33(*) et son incitation à l'organisation puis sa
présence remarquée à la Conférence Nationale
Souveraine s'inscrivent dans la ligne de sa mission.
Après le désenchantement dû à
l'échec d'une transition dominée par la logique de la
compétition sous le mode de l'affrontement, au regard de l'impasse de
consolidation démocratique par un Etat en décomposition, par des
élites jamais renouvelées et par des partis politiques sans
véritables projets de société, l'Eglise catholique,
considérée tant dans l'aspect institution que dans le chef de ses
acteurs, se retrouve dans l'arène politique et catalyse aujourd'hui les
aspirations de la population.
Refusant de fonctionner comme une pièce du
système de domination, elle investit dans l'éducation civique et
dans la régulation du jeu électoral. La descente de
l'église catholiquedans l'arène politique peut tenir dans les
deux illustrations suivantes : l'expertise électorale et
l'occupation de l'espace public par les chrétiens.
§2. LA DESCENTE DE L'EGLISE CATHOLIQUE DANS L'ARENE
POLITIQUE
1. L'EXPERTISE ELECTORALE EN FAVEUR DE LA VERITE DES
URNES
Dans la ligne de son engagement pour l'instauration de l'Etat
de droit en RDC, fidèle à la doctrine sociale de l'Eglise,
l'Eglise catholique a offert ses services pour le bon déroulement des
élections du 28 Novembre 2011.
Ce faisant, elle entendait « apporter sa
contribution pour queces nouvelles élections puissent consolider les
bases d'une destinée communautaire à construire dans la justice,
la vérité et la paix et ouvrir ainsi de nouveaux horizons
pourl'avenir de la nation »34(*).
Cette offre entendait promouvoir une institutionnalisation du
jeu politique par des élections libres et démocratiques dans la
transparence.Sa mise en perspective n'était pas seulement une exaltation
des valeurs morales, mais élections par la recomposition d'une
citoyenneté qui dépasse le cadre tribal, clientéliste,
partisans ainsi que le vote identitaire35(*). Allant au-delà de simples intentions morales,
grâce à la lutte contre les fraudes, la CENCO avait fait le pari
de faire des élections l'expression de la volonté souveraine du
peuple.
A cet effet, elle s'était constituée en organe
non juridictionnel pouvant réguler le jeu électoral et arbitrer
son contentieux. Dans cette ligne, elle avait formé 30.000 observateurs
dont la mission était de disposer des résultats réels,
vrais et certifiés et de les lui transmettre. Mais c'était sans
compter avec la volonté du pouvoir en place de renvoyer sine die
l'alternance politique.
Dérogeant ou convenu, l'archevêque de Kinshasa
s'est permis quelque liberté dans sa pratique discursive et a
mâtiné les balises de l'orthodoxie et les contraintes sociales de
son discours de remarquables virtualités de nouveauté. Sur les
antennes de la RTBF, le cardinal L. Monsengwo, avait fustigé soit disant
la vérité officielle de la commission Electorale Nationale
Indépendante et récusé la débâcle
électorale, reconnaissant au passage E.TSHISEKEDI vainqueur des
élections présidentielles36(*).
Il s'ensuivit une crise ouverte entre le prélat et la
majorité présidentielle. Cette conjoncture historique
marquée par le dévoiement du processus électoral
constituait une hypothèse grave à la consolidation de la
démocratie. Elle exigeait une concertation rapide de
l'épiscopat.Observateurs de la crise postélectorale, les
évêques sont devenus producteurs d'une parole de
décision37(*).
En effet au terme d'une session extraordinaire tenue du 9 au
11 janvier 2012 au siège de la CENCO à Kinshasa, le corps
épiscopal dans son ensemble s'était prononcé sur la crise
postélectorale leur message38(*) postule un changement politique qui n'est cependant
pas de l'ordre de la révolution ni des réformes, mais
plutôt de la conservation, du statut qui39(*) renforçant le consensus et le conformisme de
son auditoire, le message épiscopal s'inscrit dans la ligne du compromis
et donc dans la tradition des discours, messages et déclarations
antérieurs40(*).
Il est en effet, manifeste que le message épiscopal
est tributaire de son cadre social et institutionnel il patauge dans les
marécages de compromis. Une fois de plus la voie de la rivalité
modérée avec l'Etat a été privilégiée
par les évêques congolais au point d' illusoire
l'éventualité d'une invalidation des résultats comme
préconisait la CENCO en 2006,41(*)ou encore le décomptage des bulletins et la
publication détaillée de résultats par bureau de vote.
C'est peu dire que les opérations discursives et la rhétorique de
l'épiscopat n'étant plus convenues, la syntaxe politique des
discours des évêques livre une parole prophétique qui
devrait renouveler la mission de l'Eglise de manière à lui donner
une efficience politique et à accoucher d'un christianisme subversif.
De ce christianisme-là, aussi paradoxal que cela puisse
paraitre, les évêques, écartés entre leur
appartenance ethnique et leurs connivences politiques, ne veulent pas ; Au
nom de la soi-disant neutralité de l'Eglise, ils lui
préfèrent des dénonciations moralisantes qui les
dédouanent de tout engagement politique. Il est utile d'évoquer,
serait-ce incomplètement, les possibilités de mise en perspective
de ce christianisme subversif par les laïcs.
2. DES CHRETIENS DESCENDENT DANS LA RUE AU NOM DE LA
FOI.
Les chrétiens congolais, toutes confessions confondues,
ont par le passé organisé une marche pacifique
dénonçant la dictature. Pour les catholiques, la marche du 16
février 1992 était non seulement une forme de participation
politique à une activité contestataire, au nom de la foi, mais
aussi une initiative de défiance de l'autorité politique sur fond
d'une dissidence par rapport à l'autorité ecclésiastique.
Vingt ans après, l'ouverture de l'habitus des chrétiens congolais
à des actes à incidence politique dans un espace public sous
contrôle a débauché à l'organisation d'une marche
pacifique censée rétablir la vérité des urnes et
délégitimer les usurpateurs. Organisée par le Conseil de
l'Apostolat des Laïcs Catholiques du Congo (CALCC) et une partie du
clergé du diocèse de Kinshasa, la marche du 16 février
2012 apparait comme une tentative delégitimation de l'autorité
politique et uneallégeance à l'autorité
ecclésiastique.
La réappropriation de l'espace normatif et du pouvoir
régulateur par les laïcs (espace et pouvoirs monopolisés par
les autorités politiques et religieuses) était subversive et
compromettante pourl'épiscopat. Il faudrait être aveugle, presque
de mauvaise foi, pour ne pas constater que dans cette trame étroitement
serrée qu'est l'Eglise catholique congolaise, il n'existe point de
maille qui tolère un tel engagement dans la bénédiction de
la hiérarchie.
D'aucuns parmi les évêques renouèrent avec
le silence désapprobateur, d'autres interdirent ouvertement la marche,
d'autres encore dénoncèrent l'irresponsabilité des
laïcs, d'autres enfin soutinrent du bout des lèvres les marcheurs.
C'est peu dire que l'épiscopat était divisé sur cette
marche dont les enjeux rejoignaient leur message du 11 janvier 2012. Et dire
que le même épiscopat prendral'initiative d'une autre marche
contre la balkanisation du pays.
On le voit, la hiérarchie exonère les laïcs
de toute responsabilité sociale à caractère politique et
de tout engagement politique de nature à conclure qu'au Congo, la
descente dans le concret de la décision politique demeure
subordonnée au nihil obstacle de l'épiscopat.
Voilà qui pose avec beaucoup d'acuité la
question de l'autonomie du militantisme des laïcs chrétiens et
celle de la restauration autoritaire. Il conviendrait aussi de s'interroger sur
les compromis qui rendent possible au compromettent l'engagement des
chrétiens dans une institution ecclésiale semi autoritaire.
La question du pouvoir d'agir de l'Eglise catholique, de
l'opportunité des groupes chrétiens capables de transformations
sociales ainsi que celle des conditions d'exercice par les laïcs de la
responsabilité sociale à caractère politique restent
ouvertes au regard de la structure hiérarchisée et
centralisée de l'Eglise catholique.
CHAPITRE III : L'INFLUENCE DE LA RELIGION DANS LA
DECISION POLITIQUE, AVANT, PENDANT ET APRES LES ELECTIONS DU 28 NOVEMBRE
2011
v CADRE GENERAL
Tout au long de l'histoire de l'humanité, les religions
ont servi et servent encore d'instruments de violences à des fins
sociales, politiques et économiques.
La pire des situations survient lorsque les Eglises et les
mosquées s'identifient formellement avec le pouvoir.
Lorsqu'unereligion est au service du pouvoir, il devient
facile de la détourner de ses fins transcendantes pour la corrompre et
de l'utiliser pour justifier les pires atrocités.
Lorsque dans un pays le spirituel est mis au service du
temporel, la situation se dégénère à des conflits
improductifs dans la gestion de la chose publique. En République
Démocratique du Congo le problème bien souvent ne réside
pasdans les religions elles-mêmes, quoique certaines d'entre elles
s'inspirent de textes qui sont violents et militaristes. En
général, la corruption et le détournement des religions
à des fins politiques (l'exemple est à lire aux attitudes des
églises catholiques, protestantes,Kimbanguiste, Musulmane et les groupes
dits de réveils pendant la période pré-électorale)
découlent de l'absence des structures politiques démocratiques
suffisamment fortes afin de garantir la dignité et les droits
fondamentaux des individus, indépendamment de toutes
références à des religions.
SECTION 1 : L'EGLISE CATHOLIQUE EST-ELLE ENTREE EN
REBELLION CONTRE LE POUVOIR EN PLACE ?
La perception diversifiée de la vérité
des élections de 2011 parait servir de prétexte à l'Eglise
catholique pour relancer son indécrottable lutte d'influence contre le
pouvoir temporel dans le pays, mais à y regarder de près, ce sont
des réalités mal évaluées dont elle s'est servie
dans ce combat, déroute que d'ailleurs la majorité des
prélats se sont ravisés de corriger42(*).
La contestation des résultats des élections de
2011 dont l'Eglise catholique a cherché un moment à porter
l'étendard n'a pas encore fini d'interloquer bien des consciences des
congolais.
Est-il vrai ou est-il possible que l'Eglise catholique soit
entrée en rébellion contre le pouvoir en place ?
Cette question s'impose à la lecture du message des
évêques de la RDC réunis en Assemblée
générale à Kinshasa, du 9 au 11 janvier 2012,
message adressé le 12 janvier tant aux fidèles catholiques
qu'à l'ensemble du peuple congolais leur faisant part des
conclusions tirées du rapport d'observation électorale
menée par l'église catholique. Ce message de par le
contexte politique dans lequel il a été
délivrée, a donné lieu à diverses
interpellations dont le degré de justesse de chacune d'elles ne
peut se révéler qu'à l'issue d'une analyse objective
chacun de ses destinataires est donc invité à cet examen
afin de discerner les étapes du processus électoral
ayant le plus donné prise aux critiques pleinement
justifiées et celles qui ne s'y prêtent pas du tout.
Dans cette perspective, quel que soit l'angle d'analyse
retenu, tout porte à croire que le message des Evêques a
pour finalité de prêter secours à son Eminence
Cardinal Laurent Monsengwo qui, après sa déclaration du 12
décembre dernier ayant fait l'effet d'une bombe tant
redoutée mais qui n'a pas explosé parce que basée
sur des chiffres quiétaient difficilement vérifiable .
Pour ne pas courir le risque de voir cette imprudence
affecter, tant soit peu, le prestige séculaire dont jouit, le
titre de cardinal dans notre pays, les dignitaires de l'Eglise
Catholique se sont résolus à faire bloc contre le
déferlement de réactions négatives suscitées
même dans les milieux des laïcs catholiques qui se sont mis
à présenter le Cardinal sous un jour défavorable.
Pour s'en convaincre, il suffit de relire les deux points du message
ci-dessous.
Au point 4 relatif aux défaillances, par exemple,
il est en effet, signalé que « dans l'appel du 3
décembre 2011, la CENCO, tout en rappelant qu'elle n'avait pas
pour objectif de publier les résultats, que par ailleurs sa
mission d'observation électorale avait invité le peuple
congolais , les acteurs politiques et la CENI à s'en tenir
impérativement à la vérité des
urnes ». Mais malgré cette interdiction implicite qui
s'imposait à lui en sa qualité de membre émérite
de la CENCO, le Cardinal Monsengwo s'est, de son propre chef,
immiscé, en remettant en cause le classement de la CENI et en
déclarant sur la RTBF le candidat Etienne Tshisekediwamulumba
(principal adversaire du gagnant joseph Kabila) vainqueur du scrutin et
ce, sans fournir la moindre preuve.
C'est donc dans l'espoir de rattraper cette grave erreur
que la CENCO s'est évertuée à arrondir les angles en
essayant tant bien que mal d'inscrire la déclaration du
CardinalArchevêque de Kinshasa dans la même logique que la
mise au point, beaucoup plus équilibré, que son
secrétariat général à faite, 8 décembre
dernier, mais sans pour autant reprendre à son compte les
chiffres avancés par le cardinal sans
vérificationpréalable de leurs conformité à la
réalité des faits.
Ce qu'il a aussitôt mit dans la ligne de mise de
toutes les critiques et de toutes les moqueries. C'est donc en guise
d'appel à un cessez le feu, après le lynchage
médiatique dont le cardinal était constamment l'objet, que
les Evêques condamnent au point 10 « campagne
orchestrée publiquement contre le cardinal et le déferlement
d'injures qui choquent aussi bien les fidèles catholiques que
d'autres personnes ,nous ne pouvons, à ce propos, que joindre
sans réserve notre voix à celles des évêques,
comme nombreux autres fidèles catholiques outrés par cette
salve d'injures, injustifiéeset de menaces d'agression physique à
l'endroit tant de notre bien-aimé Cardinal que du Président de la
CENCO.
Nous serons heureux que les abbés qui s'illustrent, eux
aussi, par des propres vexatoires à l'égard des officiels
congolais puissent également faire preuve de la même courtoisie.
Car la démocratie que nous nous efforçons tous, chacun à
son niveau, de faire progresser, d'une élection à l'autre,
implique l'organisation dans différents milieux de débats
constructifs.
Les quels doivent non seulement se tenir dans des voies
pacifiques. De telle sorte que tous ceux qui partagent le même souci d'un
Congo prospère et respectueux des droits humains puissent, en toute
confiance, apporter leurs précieuses contributions.
SECTION II : LA POLITIQUE DE L'EGLISE CATHOLIQUE PENDANT
LA PERIODE POSTE-ELECTORALE
§1. L'INFLUENCE DES RESULTATS
Un mois après la réélection
contestée de Joseph KABILA, l'église catholique entre dans le
débat poste électorale congolaise (CENI). L'Eglise catholique,
qui avait déployé 30.000 observateurs pendant le scrutin, demande
à la CENI de « corriger impérativement les graves
erreurs » ou « de démissionner »43(*).
Les irrégularités et les soupçons de
fraudes massives des élections présidentielles et
législatives continuent à faire débat.
Après les rapports des missions d'observations
électorales du Centre Carter ou de l'Union Européenne (tous
très critique sur la crédibilité du scrutin), c'est au
tour de l'église catholique de donner son avis sur le déroulement
des élections. Et le constat est sévère.
Dans son rapport, la conférence épiscopale
nationale (CENCO) estime que la Commission Electorale Nationale
Indépendante (CENI), doit avoir le courage de se remettre en question et
de corriger impérativement les graves erreurs qui ont entamés la
confiance de la population en cette institution... si non de
démissionner.
Un message on ne peut plus claire. La CENCO note que le
processus électoral s'est déroulé dans un climat chaotique
avec de nombreuses défaillances et de cas de tricheries
avérées et vraisemblablement planifiées, ainsi qu'un
« climat de terreur entretenus et exploité à dessein
pour bourrer les urnes ». L'Eglise catholique note également
que « la compilation des résultats des élections
législatives est inacceptable »... « Une honte pour
notre pays ».
Le rapport de l'église catholique congolaise sur ces
élections controversées était très attendu, pour
deux raisons : tout d'abord, par le poids de l'église catholique
qui représente entre 60 et 70 pourcent de la population congolaise...
une influence très forte. Deuxième raison : le nombre
important de ses observateurs le jour du scrutin.
L'Eglise catholique avait en effet dépêché
plus de 30.000 observateurs dans près de64.000 bureaux de vote de la
RDC. Il s'agit de la mission la plus importante et la plus présente sur
le terrain...ce qui lui donne une certaine valeur.
§2. DU RAPPORT FINAL DE LA MISSION D'OBSERVATION
ELECTORALE DE LA CENCO ET DES TEMOIGNAGES.
Du rapport final de la mission électorale de la CENCO
et des témoignages recueillis dans divers sources, il ressort, nous
disent les évêques, que le processus électoral s'est
déroulé à beaucoup d'endroits dans un climat chaotique.
L'on a noté plusieurs défaillances, des cas de
tricheries avérées et vraisemblablement planifiées, de
nombreux incidents malheureux entrainant mort d'hommes, des cafouillages et
à certains endroits, un climat de terreur entretenu et exploité
à dessein pour bourrer les urnes. Eu l'égard à ce qui
précède, les évêques estiment que le processus
électoral a été entaché degraves
irrégularités qui remettent en question la
crédibilité des résultats publiés.
A ce propos, il faut souligner que même
lePrésident de la République Joseph Kabila qui au cours de sa
conférence de presse postélectorale, l'a explicitement reconnu
ces irrégularités, au Président de la CENI qui a, à
diverses occasions, présenté à l'opinion publique
certains de ses agents attrapés en flagrant délit de fraude et
contre les quels une plainte, en bonne et due forme, a été
déposée auprès des instances judiciaires
compétentes, en passant par le Secrétaire Général
de la majorité présidentielle, personne n'a contesté le
fait que les irrégularitéscriantes aient pu, dans tel ou tel coin
de la République, entaché le processus électoral. Les
dignitaires catholiques en rappelant, à juste titre, cette
vérité d'évidence ne font que dire ou confirmer
vérité comme de tout le monde.
Par contre, la divergence de vues crée entre eux, des
points de désaccord apparaissent lorsque
l'église catholique parle des cas des tricheries avérées
et vraisemblablement planifiées.
Car si les mots ont un sens, par planification il faut
entendre l'organisation selon un plan précis, conçu par la
majorité présidentielle et la CENI au sein de la quelle
siègent d'éminents membres de l'opposition parlementaire, en vue
de faire réélire, dans les délais constitutionnels, Joseph
KABILA par des moyens frauduleux à mettre en oeuvre à tous les
niveaux de responsabilité cette accusation, est tellement grave que l'on
ne peut la formuler avec autant de force et de solennité que si l'on en
détient des preuves matérielles confrontant la base sur laquelle
elle se fonderait. Or, au sujet de l'existence de ces preuves, l'autre cas
attend de la CENCO une démonstration, preuve en main, du bien
fondé de ses allégations de planification de fraudes
électorales.
CONCLUSION
Les recompositions actuelles du religieux en République
Démocratique du Congos'accompagnent des transformations importantes
quiaffectent les acteurs et les institutions de l'Eglise catholique. Bien que
laïc, la société congolaise est fortement marquée par
le christianisme qui y joue encore un rôle de régulation
sociale.
Actrice de la société civile, l'Eglise
catholique participe à la structuration symbolique et identitaire des
chrétiens. Elle s'exprime dans le débat public et participe
à l'animation de la vie publique aussi bien dans l'espace
médiatique (mass médias) que dans lesinstitutions potestatives
(oeuvres scolaire, sanitaires et sociales).
L'exercice de la fonction tribunitienne et de la
suppléance par l'Eglise catholique atteste son potentiel de
reconstruction.
Si nous interpellons ici les religieux par rapport à la
vie politique nationale ce n'est pas tant pour en appeler à la
création d'un parti politique. C'est n'est pas non plus pour
singulariser les religieux dans leur agir politique et briser ainsi la
solidarité indispensable pour la libération effective du peuple
de ce grand pays ; c'est moins encore pour inciter à des
initiatives politiques confessionnelles.
Néanmoins, notre étude a porté sur
l'influence de la religion dans la décision politique.
Elle nous a permis d'analyser la période avant, pendant
et après les élections du 28 novembre 2011.
De ce qui précède, comme nous l'avons
ditprécédemment, que la religion et la politique se
mélangent les attitudes et les implications, tantôt pour
être ensemble tantôt pour se divorcer.
L'Eglise Catholique de la République
Démocratique Congo, a toujours influencé la politique à
travers les prises de position de ces organes dirigeants (CENCO,
Archevêché de Kinshasa et autres).
Tout au long de notre recherche, il a été
constaté et démontré que l'Eglise ne s'est jamais mise en
dehors du débat politique, au contraire, elle l'enrichi l'influence
tantôt pour le consolider (cas du coup d'Etat du 24 novembre 1965) ou
l'Eglise catholique a soutenu le régime, tantôt pour le combattre
et faire émerger les valeurs démocratiques (cas de la
Conférence Nationale Souveraine, le Débat Nationale, le Dialogue
inter congolais et élections 2006 et celles de 2011) où l'Eglise
n'a pas cachée ses positions et surtout son attachement aux valeurs
républicaines...
Du côté du pouvoir, bien que ne reconnaissant pas
à l'Eglise ce rôle de dicter la politique, mais celui-ci
réponds de fois sans pression et accorde des décisions en faveur,
des articulations rigoureuses de celle-ci. (Cas aujourd'hui de la
révision de la loi cadre sur la CENI) qui s'ouvre finalement à la
société civile, chose qui n'était pas possible au cours de
la législative qui vient de passer, malgré l'insistance du
Sénat, l'Assemblée Nationale n'a pas voulu voir la
société civile figurée dans cette institution d'appui
à la démocratie.
Nous avons surtout entrepris cette réflexion pour que
le changement de politique pour lequel nous devons oeuvrer nous amène
à une situation où les valeurs cardinales de notre foi ne soient
pas bafouées.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. René Pinto et Madeleine
Grawitz,méthodes des sciences sociales, Dalloz,paris.
2. Daniel du Buisson, dictionnaire des grands
thèmes de l'histoire desreligions : de Pythagore à
Lévi-Strauss, édition complet 2004.
3. Max. A, l'Eglise au service de la nation
zaïroise, éd. Date champs, Bruxelles, 1973.
4. Troyat, Larousse, Lexique,
Librairie, Paris.
5. Dictionnaire français actuel, Payot,
Paris, 1988.
6. L'Eglise catholique en RDC et les
élections. Repères et défis
pastoraux, Kinshasa, éditions du secrétariat
général de la CENCO, 2011
7. J-F, Bayart, l'Etat en Afrique. La politique du
Ventre, Paris, Fayard, 1989.
8. REZSOHASY, pour comprendre l'action et le changement
politique, Louvain-neuve, duculot 1996.
9. METEWA, M'NTEBA, à bout portant : les
politiciens dans la mise des évêques, 2004.
10. SESAMI, A., de la problématique à
l'hypothèse, Power Tokyo.
11. KUYUNSA et SHOMBA.K, méthodologie de la
recherche scientifique parcours et moyens d'y parvenir, MES Kinshasa
2005.
II. Notes de cours et Autres
1. MWAKA BWENGE. A., initiation au travail
scientifique, G1 SPA/FSSAP/UNIKIN, 2011-2012.
2. KingombewaKingombe., méthodes de recherche en
sciencessociales, G3 SPA/FSSAP/UNIKIN.
3. OLOFIO BEN OLOMY, cours de recherche
guidée, G1 SPA/FSSAP/UNIKIN/cours inédit
4. IPAYA IKOKO. A., droit constitutionnel et institutions
Politiques, G2 SPA/ UNIKIN, 2011-2012, cours inédit
III. Autres Documents
1. Internet
2. Message de l'Assemblée extraordinaire de la CENCO
aux fidèles catholiques et à l'ensemble du peuple congolais.
3. Point des presses de la présidence de la CENCO sur
les élections nationales, 27 juillet 2006.
4. CENCO, annuaire de l'Eglise catholique, 2008-2009
5. Tous appelés à bâtir la notion,
n°22
6. Annuaire de l'Eglise catholique.
7. Revue internationale de Politique, vol. 13,
n°4,2006.
8. A. Rosenberg,retours sur un choix controversé, dans
politix. Vol.2 N°74.
9. Actes de la CENCO et documents, N°2, année,
Kinshasa, éditions secrétariat générale de la
CENCO, 2011.
10. Volonté du changement au zaïre, Archives
1990-1991, volume 2, Paris, Harmattan.
11. A. KAMBALE RUKWATA,pour une théologie sociale en
Afrique.
Etude sur les enjeux du discours sociopolitique de l'Eglise
catholique au Congo Kinshasa entre 1990 et 1997.
TABLE DES MATIERES
Epigraphe
i
In Memoriam
ii
Dédicace
iii
Avant - propos
iv
I. PROBLEMATIQUE
1
II. HYPOTHESES
2
III. CHOIX ET INTERET DU SUJET
3
III.1. DU POINT DE VUE PERSONNEL
3
III.2. DU POINT DE VUE SCIENTIFIQUE
3
III.3. DU POINT DE VUE PRATIQUE
4
IV.METHODOLOGIE
4
IV.2. TECHNIQUE
6
IV.2.2. LE QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
7
IV. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
7
V. SUBDIVISION DU TRAVAIL
7
VI. DIFFICULTES RENCOTREES
8
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES
9
1.1. L'INFLUENCE
9
1.2. LA RELIGION
9
1.3. LA DECISION
11
1.4. LA POLITIQUE
11
1.5 L'EGLISE
12
1.6 L'EGLISE CATHOLIQUE
13
1.7 L'ELECTION
13
SECTION 2 : PRESENTATION DE L'EGLISE
CATHOLIQUE EN RDC.
14
§1. HSITORIQUE
14
§2. STRUCTURE, ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT
DE L'EGLISE CATHOLIQUE EN RDC.
16
1. LA CONFERENCE EPISCOPALE NATIONALE DU
CONGO (CENCO)
17
2. L'EVEQUE DIOCESAIN
17
3. L'EVEQUE AUXILIAIRE
18
4. LE SECRETAIRE PARTICULIER DE L'EVEQUE
18
5. LE VICAIRE GENERAL
18
6. LE VICIARE JUDICIAIRE
19
7. LES ORGANES DE COLLABORATION
20
LES ORGANES EXECUTIFS
22
CHAPITRE II : L'EGLISE CATHOLIQUE ET
L'ENGAGEMENT POLITIQUE DES CHRETIENS EN RDC
24
SECTION 1 : CADRE GENERAL D'INTELLIGENCE DE LA
SITUATION ACTUELLE DE LA RDC
24
SECTION 2 : LA MISSION DE L'EGLISE CATHOLIQUE
A LA UNE DE LA DEMOCRATISATION
28
§1. L'INFLUENCE ET LA MISSION DE L'EGLISE
CATHOLIQUE EN RDC
28
§2. LA DESCENTE DE L'EGLISE CATHOLIQUE DANS
L'ARENE POLITIQUE
30
1. L'EXPERTISE ELECTORALE EN FAVEUR DE LA
VERITE DES URNES
30
2. DES CHRETIENS DESCENDENT DANS LA RUE AU
NOM DE LA FOI.
33
CHAPITRE III : L'INFLUENCE DE LA RELIGION DANS
LA DECISION POLITIQUE, AVANT, PENDANT ET APRES LES ELECTIONS DU 28 NOVEMBRE
2011
35
SECTION 1 : L'EGLISE CATHOLIQUE EST-ELLE
ENTREE EN REBELLION CONTRE LE POUVOIR EN PLACE ?
36
SECTION II : LA POLITIQUE DE L'EGLISE
CATHOLIQUE PENDANT LA PERIODE POSTE-ELECTORALE
39
§1. L'INFLUENCE DES RESULTATS
39
§2. DU RAPPORT FINAL DE LA MISSION
D'OBSERVATION ELECTORALE DE LA CENCO ET DES TEMOIGNAGES.
40
CONCLUSION
42
BIBLIOGRAPHIE
45
* 1SESAMI, A., de la
problématique à l'hypothèse, pawer, TOKYO,
P.18
* 2 KUYUNSA, B. et SHOMBA, K.,
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parvenir, MES Kinshasa, 2005, P.42.
* 3 OLOFIO BEN OLOMY,
cours de recherche guidée, G1 SPA, FSSAP, UNIKIN,
inédit.
* 4 MWAKA BWENGE.A. ,
initiation au travail scientifique, G1 SPA/FSSAP/ UNIKN,
2011-2012, cours inédit.
* 5 OKOKO KALONDA.G, le
management des conflits comme stratégie de performance dons la gestion
des, Entreprises publiques mémoire L2 SPA/FSSAP/UNIKIN.,2005
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* 6 Rongere, P.cité par
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* 7Kingombe, K.,
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* 8 MWAKA BWENGE.A.,
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* 9 René Pinto et
Madeleine Grawitz : méthode des sciences sociales,
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* 11 DANIEL DU BUISSON,
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religions : de Pythagore à Lévi-Strauss, Editions
complexe, 2004
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* 13 Http:
www.Religion.org.
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* 15 TROYAT, Larousse
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FRANÇAIS ACTUEL, Payot paris, 1988, P.458.
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politiques,G2SPA,UNIKIN,2012,244P.(inédit)
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contribution des églises dans le processus de la paix en RDC,
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* 20 SHAETZEN (père),
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Bruxelles, 1986 P.17
* 21BARTON C, Op.cit. P.2.
* 22 BARTON C, Op.cit. P.10.
* 23 Max, A,
l'église au service de la nation Zaïroise,
éd date champ, Bruxelles, 1973, P.46
* 24 MAX.A.OP.cit.P.47
* 25 BARTON C, Op.cit., P.46
* 26 FREDIRC ETSOU,
gouvernement pastoral de l'Archidiocèse de Kinshasa,
édition de l'archidiocèse, 2002, P.15
* 27 CENCO, Annuaire de
l'église catholique, 2008-2009, P.9
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transition démocratique en Espagne » retours
sur un choix politique controversé », dans politix, vol.2,
n°74, 2006 PP 173-188.
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FRANCOIS MEDARD. Dans revue internationale de politique comparée,
viol. 13, n°4, 2006, pp.617-623.
* 30 J-F.BAYART, l'Etat
en Afrique. La politique du ventre, paris, FAYARD, 1989.
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Mémoire du professeur A.R ILUNGA KABONGO, Kinshasa,
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* 32 A.KAMBALE RUKWATA,
pour une théologie sociale en Afrique. Etude sur les enjeux du
discours sociopolitique de l'Eglise catholique au Congo-Kinshasa entre 1990 et
1997, paris, le harmattan, 2004.
* 33 A.GBABENDU ENGUNDUKA,
E.EFOLO NGOBAASU, volonté de changement au Zaïre, archives
1990-1991, volume 2, paris, le harmattan, 1991, PP.36-45.
* 34Actes de la CENCO et
documents, n°2, Année II, Kinshasa, Editions
secrétariat Général de la CNCO, 2011, P.6.
* 35 CENCO, l'Eglise
catholique en RDC et les élections. Repères et
défis pastoraux, Kinshasa, Editions du secrétariat
Général de la CENCO, 2011.
* 36 Http: www.
Static.rtbf.be/rtbf/flash/dewplayer.swf?
* 37METENA,
M'NTEBA, « A bout portant : les politiciens dans la
mire des évêques », dans Congo-Afrique, 389,
2004, pp.396-422.
*
38 Message de
l'Assemblée plénière extraordinaire de la CENCO aux
fidèles catholiques et à l'ensemble du peuple
congolais
* 39 R.REZSOHAZY, pour
comprendre l'action et le changement politique, Louvain-la-Neuve,
Duculot, 1996, PP.15-71
* 40CF. Tous
appelés à bâtir la nation, n°22 en appelle
à privilégier des solutions basées sur le dialogue, le
consensus national, le respect de la liberté et de la dignité.
* 41Point de presse de
la présidence de la CENCO sur les élections nationales,
27 juillet 2006.
*
42Http :www.digitalcongo.net.
*
43http :www.radiookapi.net.
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