CONCLUSION GENERALE
Notre étude a porté sur la
gestion de l'information en période d'urgence. Nous avons eu comme
tâche de faire une étude comparative des stratégies de
communication utilisées par deux organismes humanitaires, en
l'occurrence le Comité International de la Croix-Rouge et le Bureau de
Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (Ocha).
Nous sommes partie du constat selon lequel les organismes
humanitaires intervenant dans les situations de crise utilisent
différentes stratégies de communication pour gérer les
crises auxquelles elles sont confrontées. Ceci nous a amené
à nous poser la question selon laquelle : Quelles stratégies
de communication les organismes humanitaires, en l'occurrence le CICR et OCHA
utilisent pendant les périodes d'urgence ? Et face à cette
question, nous avons posé comme hypothèse le fait qu'en
période d'urgence, les organismes humanitaires s'appuient sur les
techniques de la communication de crise.
Pour mener notre étude, nous avons utilisé trois
méthodes : la méthode descriptive, la méthode
analytique et la méthode comparative.
Notre travail a comporté trois chapitres : le
premier a servi de cadre conceptuel et théorique, le deuxième a
porté sur la présentation du Comité International de la
Croix-Rouge et d'Ocha et le troisième a servi de cadre à
l'étude comparative des stratégies de communication du CICR et
d'Ocha.
Pour mener à bien cette étude, nous avons eu
comme fil conducteur la communication de crise que nous avons adoptée
comme cadre théorique, afin de préciser si le Cicr et Ocha
s'appuient sur les techniques de communication de crise à travers leurs
communications.
Selon Gionnocari (Cfr page 26), la communication de crise
s'apparente à la gestion de crise et consiste dans l'ensemble des
actions mises en oeuvre par une organisation en vue de mettre fin à une
situation qui se déclare en son sein à la suite d'un
événement endogène ou exogène à
l'organisation.
Cet auteur soutien que les objectifs de la communication de
crise sont de contrôler la situation et le faire savoir par des mesures
prises pour des en enjeux de communication et expliquer la politique mise en
oeuvre pour jouer sur le moral du public.
Pour leur part, Demont-Lugol, L., Kempf et les autres (Cfr
page 26) soulignent que la communication de crise demande de prévenir
que de subir. Selon eux, les techniques de communication de crise supposent
donc de : anticiper (identifier le risque de crise
régulièrement et évaluer l'impact), se préparer
(entretenir quand tout est calme des relations de confiance avec
l'environnement : medias, autorités et relais d'opinion),
réagir vite pendant la crise, délimiter un champ
d'opération et fixer les enjeux de la communication, utiliser le
plaidoyer humanitaire, les medias, la société civile, et les
groupes de pression et lancer des communiqués de presse et des messages
permanents.
En considérant les
définitions et positions de ces auteurs, nous affirmons ici, que le Cicr
et Ocha s'appuient sur les techniques de la communication de crise. Ceci se
justifie par le fait que les deux organismes utilisent les stratégies de
communication basées sur les techniques de communication de crise.
Ce sont notamment pour le Cicr, les séances de
diffusion sur le Dih et le Cicr envers les groupes des porteurs d'armes (FARDC,
CNDP, FDLR, Maï-Maï) et les journées d'information envers la
Police Nationale Congolaise et les services de sécurité, afin de
prévenir les violations du Dih et anticiper les crises. Le Cicr
entretient également des relations privilégiées avec la
population, en organisant des journées d'information avec la
société civile, afin de la sensibiliser sur son origine et sa
mission. D'autres part, pendant les crises, le Cicr lance des
communiqués de presse, organise les conférences de presse, et des
voyages de presse, en vue de présenter la situation humanitaire et
parler de ses interventions en faveur des victimes des conflits.
Pour sa part, Ocha s'appuie sur les techniques de
communication de crise en lançant le Plan d'Action Humanitaire, en vue
d'anticiper les crises et se préparer à y faire face, en faisant
une estimation chiffrée des besoins humanitaires pour une année.
Ceci constitue un document de référence d'un plaidoyer
humanitaire envers la communauté humanitaire (Bailleurs de fond, acteurs
humanitaires et le Gouvernement). D'autre part, Ocha publie des rapports
hebdomadaires de la situation humanitaire afin de tirer la sonnette d'alarme
sur la situation humanitaire. Pendant la crise, Ocha publie les
communiqués de presse et les briefings hebdomadaires de la situation
humanitaire en RDC et a mis en place, un site web qui constitue le portail de
l'humanitaire en RD et échange des messages électroniques avec la
presse pour qui il a installé un centre de presse.
A l'issue de cette étude comparative
des stratégies de communication de ces deux organismes humanitaires, en
l'occurrence le Cicr et Ocha, nous arrivons au constat selon lequel les
stratégies de communication d'Ocha s'avèrent efficace par rapport
à celles utilisées par le Cicr, ceci par rapport à la
fréquence des publications de deux organismes. Alors que le Cicr n'a
organisé que deux conférences de presse avec les médias et
a publié huit communiqués de presse, Ocha pour sa part publie les
rapports hebdomadaires de la situation humanitaire pour la communauté
humanitaire et les briefings hebdomadaires pour la presse. Ceci se
révèle efficace par le fait que la communication de crise exige
une communication `régulière, permanente, factuelle et
immédiate envers les publics visés.
Ainsi nous faisons les recommandations suivantes
à ces deux organismes :
Au CICR, en tant qu'organisme impartial neutre, intervenant
dans les situations des conflits armés, nous lui demandons de garder un
contact permanent avec la presse en publiant régulièrement des
communiqués de presse sur la situation humanitaire dans les zones des
conflits, afin d'attirer l'attention de tous sur l'amélioration des
conditions de vie des victimes des conflits.
A OCHA, nous lui recommandons, dans son rôle de
coordonnateur humanitaire, de prendre également en compte le contact
avec les publics tels que la société civile afin de se faire
connaître son rôle auprès du public.
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