INTRODUCTION
1. Problématique
La République Démocratique du Congo est l'un des
pays d'Afrique qui ont connu, au cours de ces dernières années,
plusieurs situations dramatiques : les guerres d'agression ou internes,
les tremblements de terre, les accidents fluviaux ou ferroviaires, les crashs
aériens, les épidémies, etc.
Ces événements ont ensuite entraîné
une situation humanitaire précaire dans plusieurs milieux de vie en
République Démocratique du Congo. Les rapports des nombreux
observateurs engagés ont fait état des milliers des personnes
déplacées de guerre, sans abris, victimes de toutes ces
circonstances malheureuses.
La guerre dite « de l'Est », devenue quasi
permanente a causé d'innombrables pertes en vies humaines,
déplacements massifs des personnes, ainsi que la destruction des
infrastructures sociales et publiques. Ces drames qui se sont produits dans
différents coins de la République Démocratique du Congo
ont suscité la réaction des intervenants appelés
« Humanitaires ». Les acteurs politiques, ainsi que
d'autres décideurs n'ont pas manqué de voler au secours des
victimes.
Conformément à la mission des humanitaires, le
rôle joué ici est resté double :
- Faire une sorte de plaidoyer en leur faveur (les victimes)
et
- Apporter de l'aide (soins de base et biens de
première nécessité) aux personnes affectées.
Ces deux objectifs prioritaires ont créé de
manière froide, une concurrence entre les différentes structures
intervenant dans l'assistance humanitaire. Plusieurs organisations non
gouvernementales, les Agences des Nations Unies et autres structures
humanitaires, ecclésiastiques, confessionnelles..., se sont
mobilisées quotidiennement pour répondre à toutes ces
urgences liées à la protection des vies humaines.
Le monde étant devenu « un village
planétaire », tous ces humanitaires utilisent toujours d'une
manière ou d'une autre les mass medias pour faire passer leurs messages
et attirer l'attention du public sur leurs actions qu'elles soient entre eux,
avec les bailleurs de fonds ou avec les bénéficiaires, la
communication est souvent utilisée pour attirer d'avantage l'opinion
tant nationale qu'internationale sur les conditions de vie des personnes
humaines.
L'agressivité avec laquelle les uns abordent la
question et la traite ; l'efficacité de certains sur terrain, la
précision et l'exactitude des autres dans la présentation des
chiffres et statistiques, ainsi que les stratégies de communication
utilisées pour informer, sont la motivation de notre recherche. Mais
pour mieux faire, nous ne pouvons que choisir un terrain d'étude qui
nous soit favorable.
Notre choix porte sur « la
communication ». Ce grand ensemble qui englobe différents
modes de vie extrêmement riches, les moyens, les formes ainsi que le
processus même des échanges interactionnels, nous donnera une note
unique qui est l'information. Dans n'importe quelle civilisation, groupement
social ou culturel, la communication s'impose comme un facteur important de
gestion des ressources. La particularité de notre étude est
qu'elle aborde une dimension (unité communicationnelle) qui est
l'information.
Il est jusqu'à preuve du contraire prouvé que la
mobilisation tant interne qu'externe est fonction de la gestion de
l'information relative à une situation donnée. L'étude que
nous présentons nous permettra de comprendre du point de vue
communicationnel, particulièrement informatif, l'efficacité de
l'action menée par le Comité International de la Croix-Rouge. En
menant une étude comparative nous confrontons cette structure à
celle du Bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations Unies
(OCHA) et cela en période d'urgence.
L'objectif de ce travail consiste à répondre
à la question suivante : Quelles stratégies de communication
les organismes humanitaires, en l'occurrence le Comité International de
la Croix-Rouge et OCHA utilisent en période d'urgence?
2. Hypothèse
En période d'urgence, les organismes humanitaires
s'appuient sur les mécanismes de la communication de crise.
3. Méthodes de
travail
Dans ce travail nous ferons recours à trois
méthodes, afin de mener à bien notre recherche. Il s'agit de la
méthode descriptive, la méthode analytique et la méthode
comparative.
Concernant la méthode descriptive, elle nous permettra
de décrire les deux organisations sous étude à
savoir : le Comité International de la Croix-Rouge
« CICR », mais aussi le Bureau de la coordination des
affaires humanitaires des Nations Unies « OCHA ». Ceci pour
permettre à nos lecteurs d'avoir une idée sur les deux
organisations, et amener certains à rompre avec des
préjugés qu'ils pourraient avoir sur ces derniers.
La méthode analytique pour sa part, nous permettra
d'analyser les stratégies utilisées par OCHA et le Comité
International de la Croix-Rouge, dans la gestion de l'information en
période d'urgence.
Enfin nous utiliserons la méthode comparative pour
déterminer, entre les deux organisations humanitaires, dégager
les similitudes et les différences entre leurs stratégies de
communication.
4. Délimitation du
sujet
Il est difficile pour nous d'échapper à la
rigueur scientifique qui nous impose la structuration des faits scientifiques.
Dans le temps, nous analyserons les actions informatives du CICR et d'OCHA, de
Janvier 2008 à Janvier 2009.
Le choix de cet espace temporel a son sens du fait que les
atrocités commises dans l'Est du pays par les forces rebelles
s'étaient produites. Elles ont créé de nouveaux
déplacements massifs des populations, des massacres, ainsi que des
catastrophes aériennes dans différents coins de la RDC. Ces
accidents ont suscité l'attention des humanitaires et ont fait appel
à leurs interventions.
Sur le plan spatial, nous prenons la ville province de
Kinshasa, siège des institutions de la République et qui abrite
également le bureau de la Délégation du CICR et le bureau
national d'OCHA.
5. Division du travail
Comme dans toute analyse scientifique, la présente
étude sera divisée en trois chapitres.
Le premier portera sur la définition de concepts de
base de notre recherche, ainsi que le cadre théorique. Dans ce point
nous nous mettrons d'accord avec lecteur sur le sens à donner aux
concepts que nous utiliserons et sur la théorie sur la quelle se basera
notre étude.
Le chapitre deuxième nous servira d'espace et de
présentation du Comité International de la Croix - Rouge, mais
aussi le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies
« OCHA ».
Le troisième chapitre sera consacré à
l'étude comparative des stratégies de la Croix - Rouge et d'OCHA.
Ici il sera question de la comparaison proprement dite de ces deux structures
qui opèrent dans le domaine de l'humanitaire, du point de vue de leurs
actions et stratégies dans la gestion de l'information en période
d'urgence, catastrophes naturelles, aériennes des drames humanitaires de
tout genre ainsi que d'autres urgences.
CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL ET
THEORIQUE
La rédaction d'un travail scientifique a plusieurs
exigences, parmi lesquelles la définition des concepts à utiliser
et la description du cadre théorique. Le premier exercice se veut
important dans la mesure où, d'une part, il permet de se convenir avec
les anonymes, certes nombreux, sur un certain nombre des termes à
utiliser au cours de notre étude. Elle vise, d'autre part, à
donner des significations plus ou moins convenables afin de permettre
l'accessibilité de tous aux matières à traiter.
Le cadre théorique pour sa part nous sert de
référence scientifique pour notre étude, dans la mesure
où il nous offre la théorie sur laquelle se basera notre
travail.
Section I. Cadre
conceptuel
Dans cette partie, nous définirons les concepts de base
de notre recherche. Ainsi, nous donnerons une explication sur : La gestion
de l'information, l'information, l'organisation, l'organisme humanitaire, la
crise humanitaire, la communication, la communication des organisations, la
stratégie, la stratégie de communication.
1.1 Gestion de l'information
La gestion est l'organisation et le contrôle
administratif d'une entreprise privée ou publique. Elle est, selon le
Grand Dictionnaire Encyclopédique Larousse1(*), l'action ou la manière de gérer,
d'administrer, de diriger, d'organiser quelque chose. L'administration peut
être globale ou portée sur une des fonctions de l'entreprise. La
gestion de l'information est donc la manière dont l'entreprise à
travers son service ou sa direction de communication gère ou administre
l'information qui circule en son sein ou la manière dont elle organise
l'information qu'elle doit diffuser à travers ses différents
publics.
1. 2. Information
L'information est un concept qui regorge plusieurs
entendements selon le contexte dans lequel il est employé. Le
Dictionnaire Larousse2(*)
définit l'information comme une nouvelle donnée par un journal,
une télévision, une radio. C'est un élément de
connaissance susceptible d'être conservé, traité et
communiqué.
L'Encyclopédie Encarta3(*) parle de l'ensemble des
données, nouvelles d'actualités rapportées par un
journaliste. C'est un renseignement d'ordre privé. Une information est
une annonce ou description objective et plus ou moins circonstanciée
d'un fait ou d'un ensemble de faits d'actualités intéressant un
public anonyme et nombreux pour lequel elle est diffusée4(*). C'est une indication, un
renseignement, une précision que l'on donne ou on obtient sur quelqu'un
ou quelque chose5(*).
Pour les spécialistes des sciences de l'information
et de la communication, l'information est un nom pour désigner le
contenu de ce qui est échangé avec le monde
extérieur6(*).
D'autre part, l'information est le contraire de l'incertitude, elle
dérange et sert à réduire l'incertitude7(*). C'est une donnée
significative contenue dans une communication.
Dans ce travail, nous entendons par information, les
données ou renseignements qu'une organisation rapporte à son
public, concernant une situation quelconque.
1.3. Organisation
L'organisation est une notion qui a fait sujet des
différentes études et est définie selon telle ou telle
école. Elle est comprise comme une association (de personnes, de
groupes, d'États), généralement importante, dotée
d'une structure et créée en vue d'un but
déterminé8(*).
Une organisation est un
ensemble
d'individus regroupés au sein d'une structure régulée,
ayant un système de
communication pour
faciliter la
circulation de
l'information, dans le but de répondre à des besoins et
d'atteindre des objectifs déterminés9(*). Elle est aussi définie
comme un ensemble de moyens structurés constituant une unité de
coordination ayant des frontières identifiables, fonctionnant en continu
en vue d'atteindre un ensemble d'objectifs partagés par l'ensemble de
ses membres (salariés, dirigeants, actionnaires, ...)10(*).
Dérivée du terme organiser signifiant
« gérer, structurer, mettre en place », le concept
d'organisation recouvre à la fois l'action d'organiser et l'ensemble
organisé11(*).
Dans le sens de l'action, il renvoie à l'organisation
du travail, c'est-à-dire la structuration (la répartition et la
coordination des tâches et des responsabilités) et
l'élaboration des procédures nécessaires au bon
fonctionnement d'une entreprise.
Par contre, dans le sens de l'ensemble organisé,
l'organisation évoque une communauté humaine dont les individus
unissent leurs apports en vue d'atteindre un objectif déterminé.
Elle renferme ainsi des réalités diverses: une entreprise, une
institution, une école, une banque, une association, des administrations
publiques aux différents niveaux de pouvoir (ministères,
provinces, régies financières et autres sont toutes des
organisations).
L'organisation suppose donc un but formel, une division des
tâches et une attribution des rôles, un système de
communication, un mécanisme de prise de décisions et un ensemble
de règles d'évaluation de l'activité. L'existence d'une
organisation fait appel aux facteurs de production, qui sont notamment :
le travail (main d'oeuvre, ressources humaines, potentiel humain), le capital
(actionnaires, associés, apports en nature ou en numéraire,
argent, etc.), la machine (investissement, immobilisation, croissance interne,
etc.).
1.4 Organisme humanitaire
Un organisme humanitaire est une organisation, une
communauté qui s'intéresse au bien de l'humanité, qui
s'efforce de venir en aide aux hommes12(*). Selon l'Encyclopédie Encarta13(*), il s'agit d'une organisation
qui apporte son soutien à une population en détresse et qui a
comme but le bien de l'humanité en cherchant à améliorer
la condition de l'homme par l'élimination des maux et des injustices, la
reforme de la société.
Pour Jean-Marie Crouzatier14(*), un organisme humanitaire est une organisation qui a
un domaine d'intervention qui consiste à secourir des personnes sans
tenir compte de leur nationalité ou de leur appartenance politique ou
religieuse. Il s'agit des organisations non gouvernementales (ong), telles que
le Mouvement International de la Croix-Rouge, Médecins sans
frontières, etc., ainsi que les agences des Nations Unies telles
qu'Ocha.
C'est dans le même sens que Marcel Merlin15(*) s'intéresse au domaine
d'application de l'organisme humanitaire et considère qu'il s'inscrit
dans une dimension où l'inadéquation entre les besoins
(élémentaires, sanitaires, de secours d'urgence,
sécuritaires, de respect de la dignité humaine) et les moyens
humains, matériels et financiers disponibles, appelle des actions de
ceux qui peuvent mobiliser de l'extérieur les ressources
et le savoir-faire nécessaires. Selon lui, la
notion de savoir-faire impose la nécessité d'une formation
adéquate pour les personnels menant cette action.
Ayant comme but principal de soulager et prévenir les
souffrances des victimes dans le respect de principes humanitaires, l'organisme
humanitaire intervient donc en cas de catastrophes naturelles et artificielles,
notamment les inondations, les tremblements de terre, les guerres, les
épidémies et tant d'autres situations qui rendent les populations
vulnérables.
Leur intervention recouvre une gamme variée
d'activités qui vont généralement de l'aide alimentaire,
logistique, actions médicales de secours d'urgence, à la
dénonciation des violations du Dih qui régit des telles
situations, en passant par le plaidoyer et la sensibilisation auprès de
la presse, les décideurs et les bailleurs de fonds.
Qu'à cela ne tienne, bien que le domaine de
l'action humanitaire soit régi par le Dih, les organismes humanitaires
sont actuellement confrontés à plusieurs défis, enjeux et
exigences sur terrain.
L'action humanitaire devient de plus en plus
difficile et complexe dans des situations sans cesse changeante avec sur le
terrain une multiplication des intervenants ; l'évolution de la
technologie et la criminalité ; ainsi qu'une certaine
méfiance de la part des acteurs sociaux16(*).
1.5. Crise humanitaire
Une crise humanitaire est une situation dans laquelle la vie
d'un grand nombre des personnes est menacée et la mise en oeuvre des
moyens extraordinaires est nécessaire pour éviter une catastrophe
ou au moins en limiter les conséquences17(*). Une crise humanitaire peut être due à
une catastrophe naturelle, telle que les inondations, les tremblements de
terre, les éruptions volcaniques, les cyclones, qui provoquent des
milliers des morts, des sans abris, la destruction des infrastructures, ainsi
que la famine et des maladies. Ou encore une catastrophe artificielle, telle
qu'une situation de conflit armé interne ou international, provoquant
mort d'hommes et un déplacement massif des populations fuyant la
guerre
1.6. Communication
Le concept « communication » comporte une
notion fourre-tout possédant une extension très grande : la
communication peut être aussi bien humaine, animale, que
végétale ou mécanique. La danse des abeilles devant la
ruche, la réaction du baromètre aux variations
atmosphériques, le cri d'un nouveau-né devant sa mère,
etc., sont des illustrations d'un processus de communication. Elle implique en
fait une relation entre deux entités18(*).
La communication est selon le Dictionnaire Hachette19(*), l'action de communiquer, de
faire connaître une information. C'est une opération de transfert
ou d'échange d'information entre un émetteur et un
récepteur20(*).
Cependant le transfert d'informations n'est possible que si l'émetteur
et le récepteur partagent le code dans le quel a été
transcrit le message.
Pour Pombo21(*), la communication est ce qui permet d'établir
une relation entre des personnes, entre des objets et entre des personnes et
des objets. Elle désigne soit l'action de communiquer, soit le
résultat de cette action. Ce qui est communiquer est soit
matériel soit immatériel et la transmission de cet échange
se fait par des signes (la vue) et des sons (l'ouïe).
La communication est aussi le processus par le quel une
information est transmise d'un point à un autre22(*). C'est l'échange verbal
entre deux sujets parlant qui produit un énoncé destiné
à un autre sujet parlant ou à un interlocuteur dont il sollicite
l'écoute ou une réponse implicite. En tant que processus, la
communication comporte six éléments constitutifs :
1. L'émetteur : source du message. C'est lui qui
collectionne à l'intérieur du code un certain nombre des signaux
permettant de transmettre le message.
2. Le récepteur : le lieu du décodage qui
cherche en mémoire les éléments sélectionnés
par l'émetteur et constituant le message.
3. Le canal : le support physique de la transmission du
message ou le moyen par lequel le code et les signaux sont transmis.
4. Le code : la langue ou le système des signes ou
un cas de convention pour leur usage. Le code comprend des signaux
spécifiques et un ensemble des règles de combinaison propres
à ce système des signaux.
5. Le message : le contenu, les informations transmises
par l'émetteur au récepteur.
6. Le contexte : l'environnement, le cadre dans lequel
les deux partenaires échangent. Il doit être le même afin
d'éviter les erreurs.
1.6.1. Types de
communication
Selon Ekambo23(*), il existe trois types de communication :
1. La communication interpersonnelle :
l'échange des messages sous toutes les formes de langage entre deux
personnes partageant le même code.
2. La communication de groupe : c'est
l'élargissement de la communication interpersonnelle. Ici on s'adresse
individuellement au sein d'un groupe. Elle sous-entend donc une source
d'émission et une multitude de points de réception.
3. La communication de masse : le fait de faire
connaître les informations, des idées et des prises de position
à un auditoire nombreux et diversifié, en recourant aux
médias.
Dans le cadre de ce travail, par communication nous entendons
le processus de transfert des informations de l'émetteur au
récepteur.
1.7 Communication des
organisations
1.7.1 Notion
La communication des organisations revêt plusieurs
significations, selon les auteurs. Elle est définie comme une forme de
communication dans laquelle l'organisation parle d'elle-même24(*).
Selon Pombo25(*), la communication des organisations appelée
aussi communication des entreprises est l'ensemble des actions dont le but est
de forger une identité forte et valorisante de l'organisation, de
favoriser l'émergence d'un nouveau management de travail et de
participer à la modernisation des conditions de la production. C'est une
fonction indispensable de l'entreprise à travers la quelle celle-ci se
lie à son environnement et lie ses parties, ainsi que ses processus
internes les uns aux autres.
Quels que soient les publics auxquels elle s'adresse, la
communication des organisations a pour but de créer un courant de
sympathie vis-à-vis de l'entreprise et est comprise comme un processus
dynamique qui souligne la croissance, l'existence, le changement et le
comportement de toute organisation26(*). Sa mission est de positionner l'entreprise, lui
donner une personnalité distincte de la concurrence et définir ce
qu'elle est par rapport à ce que sont les autres27(*).
La communication des organisations traite des sujets
très divers puisqu'elle est tenue de prendre en compte les attentes de
tous les publics. Elle évoque donc les performances économiques,
les prouesses techniques, ses résultats commerciaux, son management, son
éthique, etc.
1.7.2 Types de
communication des organisations
La communication des organisations englobe une
spécificité de types de communication que peut envisager une
entreprise tant sur le plan interne qu'externe. Nous ciblons ici deux
types :
- La communication institutionnelle ;
- La communication publicitaire
Ø La communication institutionnelle
Elle constitue un type de communication dont la
spécificité tient à sa mission de fédération
autour d'une entité qui est l'institution28(*). La communication
institutionnelle a pour but de conférer à l'entreprise un ton, un
style, une personnalité, et lui donner une image et un corps.
Le discours institutionnel exprime les valeurs et la mission
de l'entreprise et se veut avant tout informatif en exposant l'action de
l'entreprise dans un souci de vérité29(*).
Lucien Sfez30(*) propose une liste des objectifs de la communication
institutionnelle :
- Nommer-identifier : faire connaître et
valoriser le nom de l'institution.
- Situer : déterminer l'identité et
établir le positionnement de l'institution, les traits sous lesquels
elle veut se faire donner à savoir
- Légitimer : faire apparaître le bien-
fondé de l'institution et de son action. Manifester sa paternité
sur des opérations dont elle peut tirer bénéfice
- Améliorer la lisibilité : facilite
la compréhension de l'institution en la rendant elle-même et son
action, plus claires.
- Amplifier : donner à ses actions une
résonance externe ou interne susceptible de retenir favorablement sur
son image.
- Mobiliser : donner aux agents de l'institution des
raisons de confiance, de fierté, susceptible de les motiver et de les
dynamiser
- Mettre en relation : susciter et valoriser des
opportunités de faire appel à l'institution et à ses
services
La communication institutionnelle constitue l'essentiel de la
communication d'entreprise. Mais on désigne également sous cette
appellation la communication émanant d'institution ou d'organisation
n'ayant aucun but lucratif.
Ø La communication
publicitaire
Contrairement à la communication institutionnelle, la
communication publicitaire a pour but de faire vendre des produits ou des
services31(*). Elle est
très employée et recouvre des nombreux champs, tout en restant
flou. Elle se décompose ainsi en différentes catégories
ayant chacune sa spécificité, ses objectifs, et surtout sa place
dans la stratégie. La publicité en représente une des
formes.
Pour sa part, la publicité est une activité
ayant pour but de faire connaître une marque, d'inciter le public
à acheter un produit, à utiliser un service. C'est aussi l'art
d'exercer une action psychologique sur le public à des fins commerciales
et faire connaître un produit, un service, afin d'inciter à
l'acquérir32(*).
Ces définitions portent sur la communication
publicitaire qui a une vocation commerciale et que, pour arriver à ses
fins, elle utilise de nombreux moyens visant à mettre en avant le
produit et le distinguer de ses concurrents.
1.7.3 Sortes de
communication
La communication des organisations intervient tant en interne
qu'en externe
Ø La communication interne
Au plan interne, la communication contribue au
décloisonnement et fait mieux connaître le travail de chacun par
la hiérarchie et par rapport à l'environnement33(*). Elle permet également
aux membres de se situer dans l'entreprise et surtout de modifier son
comportement conformément à la réalité
souhaitée. Ses objectifs sont de motiver et
fédérer34(*). A travers cette communication, l'entreprise informe
ses interlocuteurs sur les points suivants : son activité, ses
structures, ses ressources, ses ressources, son fonctionnement et ses
résultats.
La communication interne exige donc de la part du responsable
de la communication une bonne politique de communication qui lui permettra de
constituer une structure responsable. Comme outils, cette sorte de
communication utilise une gamme étendue d'outils. Nous citerons à
titre d'exemple :
- Le livret d'accueil : premier outil en termes de
nécessité et d'utilité. Il donne d'une manière
exhaustive des informations sur l'entreprise à son personnel.
- La plaquette institutionnelle : contient moins
d'informations que le livret d'accueil. Il est utilisé en l'absence de
ce dernier et peut être destiné aussi à l'externe.
- Les bulletins d'informations : sont de
périodicité variable et comportent un caractère
d'actualité.
- Les journées portes ouvertes : visent à
faire découvrir l'entreprise dans son intégralité à
chaque salarié en facilitant des rencontres et des échanges.
(Elles sont destinées aussi à l'externe).
- Les relations publiques : revêtent une importance
capitale (échange de voeux, remise des médailles,
récompense, etc.)
- L'audiovisuel : film vidéo de caractère
institutionnel conçu et réalisé par des professionnels
- La boîte à outils : très utile,
elle permet au personnel de s'exprimer
- Le journal d'entreprise : outil par excellence, il
constitue le lien entre les membres du personnel et crée le sentiment
d'appartenir à l'entreprise.
Ø La communication externe
Orientée vers le public externe, cette sorte de
communication vise à développer la notoriété et
l'image de l'entreprise35(*). Pour s'exprimer pleinement, l'entreprise a besoin
d'une gamme variée d'outils judicieusement choisis et adaptés aux
objectifs et aux cibles36(*). Ces outils sont notamment :
- Les relations presse : elles ont pour but de favoriser
la diffusion des messages informatifs à caractère essentiellement
institutionnel, susceptibles de contribuer à la création, au
développement ou à l'entretien d'une image valorisante de
l'entreprise, ses produits ou services. Les objectifs des relations presse
sont, d'autre part, de transmettre une information précise,
répondre à une attaque, réagir en situation de crise et
crédibiliser le discours de l'entreprise37(*). Ainsi, une information de presse doit
répondre à ces caractéristiques :
l'objectivité, l'originalité, l'intérêt, la cible et
arriver au bon moment.
Destinées à la presse pour une diffusion,
les relations presse utilisent les outils tant écrits
qu'oraux suivants:
- le communiqué de presse : nécessite
une véritable information qui présente un réel
caractère d'actualité. Il est simple et plus utilisé, dans
un style bref, concis, et bien structuré.
- le dossier de presse : ressemble au premier, mais se
différencie par son information qui doit être
développée et comporte une durée de vie plus longue.
- les lettres et bulletins : permettent d'entretenir
avec la presse une relation permanente et régulière.
- les conférences de presse : justifient une
information suffisante, importante et intéressante pour le public.
- le petit déjeuner de presse : rassemble
moins des journalistes que le précédent, mais se veut
avantageuse, car moins coûteuse et légère.
- le voyage de presse : organisé lorsqu'il a
un rapport avec les activités de l'entreprise, il doit être
nécessaire pour les journalistes tant sur le plan de la forme que sur le
fond.
- les visites d'application : consistent à
sélectionner un client de l'entreprise très satisfait des
produits et services qu'il a acquis, afin qu'il réponde aux questions
des journalistes.
- les essais produits : s'adressent de plus aux
revues spécialisées et permettent aux journalistes de se faire
une idée sur les produits qui leur sont proposé.
- l'Internet : outil efficace et utile, mais
demande un usage soigneusement préparé.
- les actions de formation : conférences
spécifiques, invitations à des séminaires, congrès,
ateliers, etc....
- Les relations publiques (RP) : elles constituent
l'ensemble des actions ou moyens destinés à créer des
relations privilégiées avec les différents publics de
l'entreprise afin de développer en eux une relation de confiance,
d'estime et d'adhésion et ainsi transmettre une image positive de
l'entreprise38(*).
L'objectif des relations publiques est de faire connaître et faire
comprendre l'action d'une entreprise pour la faire admettre et pour susciter
des relations favorables. Outils privilégiés de la communication
institutionnelle, les RP s'adressent directement aux cibles identifiées,
d'une manière personnalisée et délivrent au cours de leurs
actions, des messages informatifs ni commerciaux ni publicitaires, même
si au final ils contribuent à faciliter la vente des produits39(*).
Vu que l'entreprise a différents publics externes, les
différentes actions des RP peuvent pratiquement être
réalisées sur chacun d'entre eux. Il s'agit de :
- les actionnaires et partenaires financiers,
- les fournisseurs et distributeurs,
- les clients,
- les prospects,
- les milieux financiers,
- les milieux de l'enseignement,
- les pouvoirs publics,
- les associations des consommateurs,
- les medias,
- etc.
1.8. Stratégie
Le concept de stratégie est utilisé dans
plusieurs domaines et revêt des significations similaires.
Une stratégie est définie comme l'art
d'organiser et de coordonner un ensemble d'opérations pour parvenir
à un but40(*). Elle
est aussi comprise comme l'ensemble de moyens d'actions utilisées
conjointement en vue d'atteindre certains objectifs contre certains
adversaires41(*).
Pour Liliane Demont-Lugol42(*) et les autres, la stratégie a pour objet de
déterminer les plans d'actions que l'entreprise doit mettre en oeuvre
pour s'assurer un avantage concurrentiel défendable sur une longue
période.
Cependant, comme le disent Lendrevie43(*) et les autres, le mot
stratégie a une origine et une connotation militaire. C'est dans le
domaine de la guerre qu'il a tout d'abord été employé par
les Grecs pour désigner l'action des stratèges c'est à
dire les généraux.
Employé dans la conduite des organisations, le terme
stratégie désigne toute planification d'opération d'une
certaine envergure et on aboutit à une multiplicité de
stratégies formulées à différents niveaux de
l'organisation. Ainsi on parle de stratégie financière,
stratégie industrielle, stratégie de marketing, stratégie
de communication, etc.
1.9. Stratégie de
communication
1.9.1. Notion
La stratégie de communication est comprise comme
l'ensemble des décisions majeures et interdépendantes sur les
objectifs à atteindre et les moyens principaux à mettre en oeuvre
pour les réaliser44(*). Elle est considérée d'autre part comme
l'expression raisonnée des choix fondamentaux autour desquelles on va
mettre en oeuvre les programmes et les actions de communication45(*).
Ainsi, la stratégie de communication repose
nécessairement sur une analyse de la situation, de son environnement et
de sa communication antérieure avec un objectif précis, des
moyens et des cibles déterminées.
Cependant, il faut différencier la stratégie de
la politique et du plan, surtout quand ces trois concepts sont collés au
mot communication.
La première est l'ensemble d'actions
coordonnées, alors que la politique est un ensemble des décisions
et des règles de conduite adoptées à l'avance pour une
certaine période de temps, en vue d'atteindre certains objectifs
généraux. Pour sa part, le plan a un sens précis et plus
opérationnel. C'est une liste d'actions précises assorties de
leurs dates, de leurs coûts et de la description des moyens qu'elles
exigent. En d'autres termes, un plan est par rapport à la politique et
la stratégie, ce que l'instrument de musique est par rapport à la
mélodie dans la composition musicale46(*).
1.9.2.
Nécessité d'une stratégie
La démarche stratégique permet d'éliminer
toutes les tentations d'improvisation, les actions sporadiques sans lien entre
elles. Ainsi formulée, une stratégie permet d'éviter les
erreurs, donner les directives, tester la validité d'une
création, assurer une conduite, vendre les idées, etc.
La stratégie de communication suppose donc beaucoup de
profondeur dans l'analyse, beaucoup de rigueur dans le travail et la
créativité dans les décisions à prendre47(*).
1.9.3. Les préalables à la démarche
stratégique
Pour une bonne orientation stratégique de la
communication, l'organisation doit suivre quelques directives48(*) : clarifier ses
intentions, définir se priorités, s'accorder un délai de
réflexion, prévoir un timing souple, combiner logique et
intuition.
Il faut cependant ajouter qu'avant l'élaboration d'une
stratégie de communication, l'on ne peut s'en passer de trois
éléments: la notion de l'image de l'entreprise, l'audit et
l'identité visuelle.
- L'image de
l'entreprise : c'est la représentation qu'a
le public de l'entreprise à travers les différents signes que
celle-ci émet49(*).
C'est un élément fondamental le plus tangible et comporte une
plus forte persistance.
L'image de l'entreprise revêt quatre
connotations :
- L'image institutionnelle : elle évolue
grâce à une communication fondée sur les valeurs
représentées et véhiculées par l'entreprise sur le
plan social et économique.
- L'image professionnelle : elle est liée au
métier de l'entreprise et à l'esprit dans lequel elle
l'exerce.
- L'image relationnelle : elle se développe
à travers les contacts qu'entretient l'entreprise avec ses
différents interlocuteurs, que ça soit en amont ou en aval, en
interne comme en externe.
- L'image affective : elle correspond à la
qualité des liens qui attachent les publics à l'entreprise. C'est
le capital sympathie que cette dernière saura susciter et accumuler.
Il faut aussi ajouter les autres types d'images.
Il s'agit notamment de l'image de marque (liée au produit), l'image
(celle que l'entreprise souhaite imposer au public), l'image voulue (celle qui
résulte des messages diffusés vers le grand public par les
intermédiaires tels la presse).
- L'audit : il
constitue la première phase de la démarche générale
d'élaboration de la stratégie de communication. L'audit se situe
à la croisée du passé et de l'avenir, de
l'évaluation et des leçons à tirer. Il participe tout
d'abord à l'évaluation de la politique de communication
menée, de la valeur ajoutée et de son efficacité. Il
s'agit d'étudier l'entreprise, ses activités, son fonctionnement,
son marché, ses concurrents, ses publics, etc.50(*) Le travail consiste donc moins
à qualifier la justesse des actions passées que les
résultats de ces actions.
Cette démarche comporte trois étapes :
- Le lancement : il consiste en l'élaboration
d'un cahier des charges sur base d'objectifs négociés avec la
direction de l'entreprise. Ce cahier précise les objectifs de l'audit,
les grandes phases, les méthodes de travail, le planning pour chacune
des phases ainsi que le budget et les modalités de restitution à
chacune des phases.
- Le recueil des données : elle concerne
l'équipe dirigeante, les échantillons de responsables
opérationnels, les publics de l'entreprise internes et externes et la
fonction de communication.
- L'analyse diagnostic : elle consiste en une
synthèse structurée des dysfonctionnements en communication. A ce
niveau, il faut indiquer, face à la situation observée, des
solutions susceptibles d'induire un mode de fonctionnement de la communication
plus conforme à la stratégie de l'entreprise, compte tenu des
déficits de communication répertoriés auprès de
l'ensemble des publics cibles.
- L'identité
visuelle : c'est la première identité
de l'organisation qui est d'abord perçue par le public. Elle est
perçue à travers plusieurs éléments,
notamment : le logo, la marque, toujours dans les mêmes proportions
et les mêmes couleurs sur tout ce qui concerne l'entreprise.
Pour constituer cette identité visuelle, l'on passe
donc par trois étapes : l'étude du problème visuel de
l'entreprise, la recherche et conception d'un logo, ainsi que
l'élaboration du système visuel, charte graphique.
1.9.3 Les étapes de
la démarche stratégique en communication
Selon Demont-Lugol L., Kempf A., et les autres51(*), une démarche
stratégique en communication comporte sept étapes :
1. L'analyse de la situation et diagnostic : elle porte
sur les faits mais aussi sur les opinions des divers intervenants, notamment
l'organisation, son environnement social ou commercial, ses concurrents,
l'objet et l'état de la communication, le public cible, etc.
Un diagnostic général conclut cette analyse en
faisant apparaître les forces et les faiblesses de l'organisation, les
opportunités et les menaces de l'environnement.
2. Le choix d'un positionnement : c'est le fait de donner
une personnalité à un produit, une marque, une organisation pour
qu'ils occupent une place précise dans l'esprit du public. Cela donne
une chance de se distinguer dans un environnement saturé d'informations.
Un positionnement est un choix stratégique à
long terme qui détermine l'image et impose une continuité de
style et de contenu aux campagnes de communication successives. Il
transparaît souvent à travers la signature. Un bon positionnement
répond à plusieurs critères : la
crédibilité, la distinction par rapport à la concurrence,
l'attraction, une résonance dans l'esprit du public, et une
réponse à ses sensibilités et ses attentes.
3. Le choix des objectifs : il s'avère important
dans la mesure où les objectifs orientent la stratégie et
permettent de contrôler l'efficacité des moyens mis en oeuvre. Ils
facilitent une analyse de ce qui s'est passé pendant la campagne et
doivent être correctement définis.
Un objectif peut avoir comme rôle d'agir soit sur la
notoriété et l'information, soit sur l'image, ou soit sur le
comportement.
4. Le choix des cibles : ils constituent les groupes des
personnes que l'on veut toucher par la communication.
Il existe deux critères pour définir les
cibles :
1e Les critères quantitatifs :
socio-démographiques, géographiques de consommation et
d'équipement. Ils permettent de déterminer approximativement la
taille de la cible et de voir si elle est compatible avec le budget disponible.
2e Les critères qualitatifs : psychologiques, de
style de vie, de centre d'intérêt. Outre le choix de certains
médias, ils influencent le style de création.
5. Choix d'un message : tout message contient une
promesse qui est le meilleur argument proposé à la cible pour la
convaincre de faire quelque chose. Cette promesse doit être
crédible (comporter une preuve objective, un témoignage, des
références démontrant la véracité de la
promesse) et cohérente avec le positionnement de l'organisation.
6. Le choix des moyens de communication : il
dépend des objectifs à atteindre par la campagne, les cibles et
le budget disponible. La diffusion de messages par achat des medias
publicitaires (affichage, presse, radio, télé, internet) permet
de toucher des publics très larges ou des cibles précises. Ces
médias répondent surtout aux objectifs de notoriété
et d'image. Considérons ce tableau qui retrace les objectifs de la
communication et les moyens hors médias publicitaires
correspondants :
Objectifs
|
Moyens
|
Notoriété
|
Parrainage, événement
|
Information
|
Edition de documents, site Internet de l'entreprise, salon,
foires, relations presse
|
Image
|
Mécénat, relations publiques
|
Comportement
|
Mercatique direct, promotion
|
7. La planification des moyens : ce dernier stade
consiste à planifier la mise en oeuvre des moyens dans le temps, en
fonction d'un calendrier précis et sous contrainte budgétaire.
Pour sa part, Philipe Morel52(*) soutient qu'il existe trois étapes dans
l'élaboration de la stratégie : la phase d'investigation, la
phase de réflexion ainsi que la phase d'action.
Section II. Cadre
théorique : La communication de crise
Dans cette partie, nous avons comme tâche de
définir la théorie sur laquelle se base notre étude. Ce
travail portant sur la gestion de l'information en période d'urgence
adopte, à notre avis, la communication de crise comme cadre
théorique.
Notre choix sur ce type de communication tient au fait que
la période d'urgence, telle qu'une catastrophe artificielle ou naturelle
entraînant de fois une crise humanitaire, suscite un besoin de
communication de la part des organismes humanitaires qui interviennent. Mais
ces situations, étant dramatiques ou urgentes, nécessitent une
communication particulière, donc une communication de crise afin
d'arriver à gérer la crise qui s'est déclarée.
2.1 Notion
Selon plusieurs chercheurs, le concept de communication de
crise et de gestion de crise sont deux notions qui s'apparentent.
Une crise est une résultante d'un accident et
d'une déstabilisation : c'est une situation où de multiples
organisations aux prises avec des problèmes critiques, soumises
brutalement et pour une longue durée sur le devant de la scène,
sont projetées les unes contre les autres, dans une
société de communication de masse, c'est-à-dire en direct
avec assurance de faire la « une » des informations
radiodiffusées, télévisées, écrites sur une
longue période53(*).
Selon Christophe Roux-Dufort54(*), une crise a des conséquences directes pouvant
être dramatiques sur les plans humain, financier et communicationnel.
C'est une équation qui influence considérablement les
entreprises dans leur approche des situations difficiles. C'est ainsi qu'il
estime que la gestion de crise consiste principalement à circonscrire
rapidement les accidents ou les événements exceptionnels et
à déployer des dispositifs de prise en charge de l'urgence et de
la déstabilisation.
Cette approche donne à la crise un caractère
exceptionnel, aigu, urgent et parfois dramatique. Elle en résume aussi
l'enjeu : celui de ne pas se laisser dépasser par les
événements. La gestion de crise acquiert ainsi ses lettres de
noblesse et s'impose comme pratique prioritaire au sein des directions
générales. Elle entretient en somme plus de certitudes que de
questionnements en s'appuyant sur un ensemble de règles de management :
« agir vite », « être transparent », «
communiquer », « dire la vérité » etc.
Gérer une crise demande donc de mettre en place une communication de
crise.
Une communication de crise est un ensemble
d'informations et d'actions mises en oeuvre par une organisation en vue de
mettre fin à une situation qui se déclare en son sein à la
suite d'un événement endogène ou exogène à
l'organisation55(*).
Une crise provoquant une tension et entraînant une
aliénation passagère ou durable des non-communiquants, la
communication de crise consiste en un apprentissage de la communication et
donne l'occasion à une organisation de démontrer sa
capacité à surmonter un obstacle, gérer cette rupture dans
l'urgence, dans un contexte de dysfonctionnement de systèmes
d'organisations.
Pour Jean-Pierre Piotet56(*), la communication de crise est d'abord une
communication de bon sens dans un contexte de forte émotivité.
C'est une communication de transparence ou du moins de transparence
négociée, la diffusion de certaines informations pouvant
être différée.
Les objectifs de la communication de crise sont donc de
contrôler la situation et le faire savoir, notamment en traduisant les
dispositions et les mesures prises en enjeux de communication, exposer ces
enjeux, expliquer la politique mise en oeuvre pour jouer sur le moral de la
population, des troupes, sur le comportement des adversaires. Il s'agit aussi
d'anticiper, agir et évaluer l'impact de la communication et informer
l'opinion publique en faisant passer le message.
2. 2 Les techniques de la
communication de crise
La communication de crise étant un genre de
communication tout à fait particulière, implique des
méthodes et stratégies précises, en vue d'atteindre ses
objectifs.
Selon Demont-Lugol, L., Kempf, A., et les autres57(*), la communication de crise
demande de prévenir plutôt que de subir.
Premièrement : il faut
anticiper :
- Identifier les risques de crise
régulièrement,
- Calculer leur valeur d'impact,
- Evaluer leur probabilité d'occurrence et rapprocher
ces valeurs en déterminant ainsi les zones dangereuses.
Deuxièmement : il faut se
préparer :
- Etablir et entretenir quand tout est calme des relations de
confiance avec son environnement (médias, personnel, autorités,
relais d'opinion, public). Cela permet de bénéficier d'un
crédit de sympathie et d'acquérir une crédibilité
bien utile quand tout va mal.
- Concevoir des plans de communication de crise,
- Les tester,
- Former un maximum de personnes à la gestion de la
crise et aux relations avec les médias,
- Désigner la composition de la cellule de crise,
- Identifier leur emplacement et l'équipement
nécessaire.
Troisièmement : réagir
vite (pendant la crise) :
- Réunir les cellules de crise concernées, avec
comme tâche de délimiter un champ d'opération, en fixant
les enjeux de la communication, les intervenants, et le temps de la crise, afin
de définir l'équilibre médiatique nouveau que l'on veut
atteindre. La cellule de crise élabore les stratégies à
mettre en oeuvre à partir des données, les stocke et les met en
perspective à travers des études et des réflexions. Elle
utilise comme moyens : la communication et le plaidoyer humanitaire, la
mobilisation sociale, les médias et le contact direct avec la
population. Elle peut aussi user des canaux institutionnels (le parlement, la
présidence, etc.), les canaux organisationnels (la société
civile, les partis politiques, les syndicats, les groupes de pression, etc.),
ainsi que des canaux interpersonnels tels que les contacts et les
négociations.
- Il faut également lancer des communiqués de
presse, puis des informations régulières chaque fois qu'il y a
des faits nouveaux : Cette information doit être factuelle et
immédiate, permanente de qualité, pas mensongère, pas
arrogante, pas d'extrapolation.
- La communication interne doit être renforcée,
afin de limiter les effets dévastateurs de la crise, et aussi
contrôler en permanence l'impact de la communication, en veillant
à ce qu'il n'y ait pas de distorsions entre le message émis et le
message reçu.
Quatrièmement : conclure la
crise :
- Libérer les différentes cellules de crise et
récupérer tous les documents,
- Faire un communiqué de presse ou un dossier pour
tirer les conclusions,
- Rassurer le personnel en insistant sur les perspectives
d'avenir.
Cinquièmement : tirer des
leçons de la crise :
- Analyser ce qui s'est passé pour améliorer les
procédures de réaction et gagner en efficacité pour
l'avenir.
Patrick Lagadec59(*) estime que la fin d'une crise n'est pas la fin de la
gestion de la crise. Le programme de communication de crise mis en place doit
être conduit jusqu'à la fin et même après la
crise : des violentes répliques terminales sont susceptibles de
mettre à mal des actions réalisées.
2.3 Les principes de la
communication de crise
Burson-Marstelleer60(*) définit douze principes de communication en
période de crise :
1. Communiquer, une nécessité absolue pour
rassurer.
2. Communiquer de façon honnête et avec
transparence (clarté dans ses actes comme dans son discours, attention
à l'environnement).
3. Donner aussi une priorité à la communication
interne.
4. Définir les messages clés à faire
passer (formaliser au préalable, cohérence dans le message).
5. Respecter une stratégie de communication (anticiper
et hiérarchiser les publics à informer).
6. Identifier et mettre à disposition les porte-parole
des différentes expertises nécessaires.
7. Préparer les porte-parole.
8. Communiquer auprès de tous les publics pertinents
plutôt que les laisser découvrir la situation (les médias
interrogent aussi vos publics)
9. Adapter ses messages en fonction des publics.
10. Suivre les communications initiées et les
régulièrement.
11. Suivre les contacts et les demandes faites, notamment par
les médias.
12. En amont d'une situation de crise, bâtir un
réseau de partenaires (relation de confiance pérenne).
Ce chapitre a servi de cadre pour la
définition des concepts cadres de notre étude, ainsi que le cadre
théorique de notre étude. Au terme de cette première
section, nous avons relevé la polysémie des mots et avons
dégagé la terminologie que nous avons adoptée sur chaque
terme.
La seconde section nous a permis de passer en revue la
communication de crise que nous avons adoptée comme cadre
théorique.
Le chapitre suivant consistera à la
présentation de deux organisations sur lesquelles est basée notre
étude : le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et
le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies
(OCHA
CHAPITRE DEUXIEME
PRESENTATION DU COMITE
INTERNATIONAL DE LA CROIX-ROUGE ET D'OCHA
Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et le
bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA)
sont le centre de notre étude. Ces deux structures nécessitent
d'être présentées afin que nous ayons à ce niveau un
aperçu général sur leur organisation respective.
La première section de ce chapitre sera donc
consacrée à la présentation du CICR, en allant de son
historique à sa présence en RD Congo ; en passant par les
autres composantes du mouvement International de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge. La deuxième section présente OCHA, de sa
naissance à sa présence en RDC.
Section I.
Présentation du Comité International de la Croix-Rouge (CICR)
I.1. Mission
Le CICR est une organisation impartiale, humanitaire neutre
et indépendante, avec ses propres statuts61(*). Il a la mission exclusivement
humanitaire de protéger la vie et la dignité des victimes de la
guerre et de la violence interne, et de leur porter secours et assistance. Il
dirige et coordonne les activités internationales de secours du
Mouvement dans les situations de conflit et joue le rôle
d'intermédiaire neutre entre les belligérants.
Le CICR s'efforce également de prévenir la
souffrance par la promotion du Droit International Humanitaire et les principes
humanitaire universels. Il a également pour tâche de visiter les
prisonniers de guerre et les détenues civils, de chercher les personnes
portées disparues et d'organiser l'échange des messages entre les
membres des familles séparées.
Elle s'emploie aussi à fournir la nourriture, l'eau et
les soins de santé aux civils privés d'accès à ces
biens et services essentiels, de faire mieux connaître le DIH et d'en
contrôler le respect, tout en attirant l'attention sur les violations du
droit humanitaire et de contribuer à son développement.
Le rôle spécial dévolu au CICR lui a
été assigné par les Etats au travers des divers
instruments du droit humanitaire. Bien qu'il maintienne un dialogue constant
avec les Etat, le CICR insiste en tout temps sur son indépendance, car
il doit être libre d'agir indépendamment de tout gouvernement ou
de toute autre autorité afin de pouvoir servir les
intérêts véritable des victimes de conflits, ce qui
constitue l'objectif essentiel de sa mission humanitaire
Bien qu'il soit issu de l'initiative privée des
citoyens suisses, le CICR est international par son action et par son domaine
de compétence. Il dispose des délégations dans quelque 80
pays du monde et emploie 11.000 personnes qui, pour la plupart sont des
ressortissants du pays ou l'institution travaille.
I.2.Historique
La naissance du CICR remonte de 185962(*), à la suite de la
bataille de Solferino. En effet, le 24 juin 1859, une bataille sanglante oppose
les armées française et autrichienne, dans le nord de l'Italie,
précisément à Solferino. A la fin de la journée,
près de 40000 soldats sont tués et agonissent sans soins. Les
services sont débordés et ne jouissent d'aucune protection sur le
champ de bataille.
De passage dans la région, Henry Dunant, un homme
d'affaires suisse arrive à Solferino quelques heures après la fin
des combats ; il est révolté par ce qu'il voit. De retour
à Genève, il écrit en 1862, ''Un souvenir de Solferino'',
ouvrage dans lequel il relate ce qu'il a vu et présente deux
propositions pour améliorer l'assistance aux victimes de
guerre :
Créer en temps de paix et dans chaque pays, des
groupes de volontaires chargés de s'occuper des victimes en temps de
guerre.
Obtenir des Etats qu'ils acceptent de protéger les
secouristes volontaires et les blessés sur le champ de bataille.
La première de ses propositions a donné lieu
à la naissance des Sociétés Nationales de la Croix-Rouge
et du Croissant Rouge, qui sont actuellement plus de 185 à être
reconnues par le Mouvement. La seconde est à la base du Droit
International Humanitaire (DIH) et a préparé le terrain à
la rédaction des Quatre Conventions de Genève de 1949.
Le 17 février1863, l'idée d'Henry Dunant est
adoptée par ses quatre compatriotes genevois : Guillaume Henry
Dufour ; Louis Appia, Théodore Maunoir et Gustave Moynier.
Ensemble, ils fondent le Comité International de Secours aux
Blessés.
Poursuivant leurs efforts, afin que les idées d'Henry
Dunant soient traduites dans les faits, les cinq fondateurs convoquent la
première conférence internationale consultative à
Genève du 26 au 29 octobre 1863, à laquelle prennent part les
délégués de 16 nations. A l'issue de cette
conférence internationale, les participants adoptent la naissance du
Mouvement de la Croix-Rouge, ainsi que son emblème : Un drapeau
blanc portant une Croix-Rouge, l'inverse du drapeau Suisse63(*).
Afin de formaliser la protection des services de
santé, sur le champ de bataille et obtenir une reconnaissance officielle
de la Croix-Rouge et de ses idéaux, le gouvernement suisse convoque une
conférence diplomatique à Genève, le 22 Août 1864.
Les représentants de 12 gouvernements y participent et adoptent un
traité intitulé « Convention de Genève pour
l'amélioration du sort des militaires blessés dans les
armées en campagne »
En 1875 le Comite International de Secours aux Blessés
devient le Comité International de la Croix-Rouge (CICR). Après
la fin de la seconde guerre mondiale, une conférence diplomatique
délibère pendant quatre mois avant d'adopter les quatre
conventions de Genève de 1949, qui renforcent la protection des
populations civiles en temps de guerre. Ces conventions sont
complétées par trois Protocoles Additionnels adoptés en
1977 et en 2005
I.3 Les autres composantes du
Mouvement.
I. 3.1 La
Fédération Internationale des Sociétés de la
Croix-Rouge et du Croissant -Rouge.
Fondée en 1919 à Cannes en France par Henry
Pomoroy David, Président de la Société Nationale de la
Croix-Rouge américaine, la Fédération Internationale des
Sociétés de la Croix-Rouge, et du Croissant-Rouge, mieux connue
sous le vocable « Fédération » est
la plus grande organisation humanitaire au monde. Elle compte plus de 185
sociétés nationales et bénéfice du soutien de 100
millions de volontaires et des membres à travers le monde. Elle fait
office d'agent de liaison entre les sociétés nationales,
représente celles-ci sur le plan international et coordonne les actions
de secours à l'échelle international dans les situations de
catastrophes naturelles.
Avec les sociétés nationales, elle s'emploie
à atténuer l'impact des catastrophes et de la maladie en menant
des activités de secours et de développement selon les principes
du Mouvement. La fédération se consacre à inspirer,
favoriser, et promouvoir toutes les activités déployées
par les sociétés nationales afin d'assurer
l'amélioration de la situation des personnes les plus
vulnérables. Elle dirige et coordonne l'assistance internationale du
Mouvement aux victimes des catastrophes naturelles ou technologiques, aux
réfugiés et dans les situations d'urgence sanitaire.
La Fédération représente officiellement
les sociétés nationales membres sur le plan international et
encourage la coopération entre les sociétés nationales et
s'efforce de renforcer leur capacité de réaliser des programmes
efficaces dans les domaines de la préparation en prévision des
catastrophes, de la santé et de l'assistance.
I.3.2. Les
Sociétés Nationales de la Croix- Rouge et du Croissant- Rouge
Nées de la première proposition d'Henry Dunant,
dans « un souvenir de Solferino » dans laquelle il
demandait la création des groupe des volontaires chargés de
s'occuper des victimes en temps de guerres, les société
nationales ont la mission de prévenir, alléger et
améliorer les conditions des population les plus vulnérables.
Elles servent d'auxiliaires des services de santé de leurs armées
en période de guerre et des pouvoirs publics de leurs pays respectifs
dans le domaine humanitaire.
Les sociétés nationales fournissent un
éventail de services, allant des secours en cas de catastrophes aux
soins de santé et à l'assistance sociale. En temps de guerre,
elles fournissent une assistance à la population civile victime du
conflit et le cas échéant, apportent leur soutien aux services de
santé de l'armée. Elles mettent en application les buts et les
principes du Mouvement dans plus de 185 pays.
I.3.3. Les instruments
juridiques du CICR.
Comme toute organisation internationale, le CICR est
doté des instruments qui sont des traités adoptés par les
états parties lors des conférences diplomatiques.
Ces traités régissent le fonctionnement de
l'organisation et se veulent protecteurs de la dignité humaine en temps
de catastrophes. Ce sont : - les Conventions de Genève ; - les
Protocoles Additionnels ; - les Principes fondamentaux et le Droit
International Humanitaire.
I.3.3.1.Les convention
de Genève.
Les quatre conventions de Genève adoptées le 12
août 1949 par soixante-trois Etats à l'issue de la
Conférence diplomatique pour l'élaboration des conventions
internationales destinées à protéger les victimes de la
guerre, procèdent du respect de la personne humaine et de sa
dignité. Elles consacrent le respect du principe de l'aide
désintéressée et donnée sans distinction à
la victime, à l'homme qui, blessé, prisonnier ou naufragé,
sans défense, n'est plus un ennemi mais seulement un être qui
souffre.
L'adoption de ces traités est intervenue après
la révision de trois premières conventions signées
précédemment et qui s'étaient montrées par la suite
lacunaire.
Les quatre conventions de Genève traitent du respect
des Conventions, de leur application en cas de guerre internationale ou
d'occupation et en cas de guerre civile, des droits de personnes
protégées, ainsi que des activités du CICR garanties par
l'article 3 commun aux quatre Conventions de Genève, qui autorise le
CICR à offrir ses services en cas de conflits armés non
internationaux et accorde une protection aux victimes de telles situations.
Cependant, chacune de ces conventions porte sur une catégorie de
personnes :
- La première Convention signée après la
révision de celle de 1864 porte sur le sort des blessés et
malades, du personnel sanitaire, aumôniers de guerre des armées en
campagne. Désormais, les militaires blessés ou malades,
étant sans défense, doivent être respectés et
soignés sans distinction de nationalité. Le personnel qui leur
voue la sollicitude, les bâtiments qui les abritent, le matériel
qui leur est consacré, doivent également être
protégés. L'emblème de la Croix- Rouge sera le signe de
cette immunité. D'autre part, le personnel sanitaire et religieux ne
devrait plus, au terme de cette convention être rapatrié, mais
sera désormais retenu pour soigner les prisonniers de guerre. Le
matériel ne sera plus rendu aux belligérants d'origine.
- La deuxième Convention dite maritime est relative
aux naufragés sur mer, les blessés et malades. Elle est le
prolongement de la première Convention, mais adaptée à la
guerre sur mer. Ayant le même but, la même économie que la
première Convention, la deuxième Convention protège une
catégorie spéciale des victimes : les naufragés. Il
faut cependant noter qu'au terme de cette convention, le personnel sanitaire,
du fait des conditions prévalant, jouit d'une immunité plus
libérale que sur terre. Il ne saurait être ni capturé ni
retenu.
- La troisième Convention porte sur le traitement des
prisonniers de guerre. Elle stipule que, vu l'ampleur prise par le
phénomène de la captivité dans la guerre moderne, les
nations désirent la faire entièrement passer sous l'empire du
droit des gens d'inspiration humanitaire. Ici, l'on conçoit le
prisonnier non comme un criminel, mais comme un ennemi empêché de
prendre part aux combats, qu'on doit libérer à la fin des
hostilités et qui doit être respecté et traité
humainement tant qu'il est captif.
Une étendue des normes est définie, en vue
d'humaniser le traitement réservé aux prisonniers de guerre.
Cependant, cette convention présente un caractère
particulier : La convention, en tant que loi internationale doit
être affichée dans les camps des déplacés et doit
être comprise non seulement des autorités, mais de tout homme en
tout lieu.
- La quatrième convention est quant à elle,
relative à la protection des civiles en temps de guerre. Cependant, les
ressortissants d'un Etat qui n'est pas lié par la Convention ne sont
protégés par cette dernière. Dans l'objectif d'assurer le
respect de la dignité et de la valeur de la personne humaine, en mettant
hors de toute atteinte le droits qui lui sont par essence, attachés,
ainsi que les libertés sans lesquelles elle perd sa raison d'être,
la convention prohibe principalement : les atteintes portées
à la vie et à l'intégrité corporelle des
êtres humains et notamment les traitements cruels ; les prises
d'otages ; les déportations ; les discriminations
fondées sur les différences des race, de couleur, de
nationalité, de religion, de sexe, de croyance, etc.
Cette Convention établit également une liste de
mesures visant à protéger la vie des civils durant la guerre.
I.3.3.2 Les Protocoles
Additionnels aux Conventions de Genève
A partir de 1945, la course au pouvoir a favorisé
beaucoup de confits armés non internationaux dans le monde. Face
à cette situation, les conventions de Genève du 12 Août
1949 se sont révélées insuffisantes, en n'accordant pas
toute la protection nécessaire aux victimes des conflits armés,
de troubles et des tensions internes. En vue de faire adapter son action
à des situations nouvelles, le CICR a trouvé utile de faire
ajouter aux Conventions de Genève des textes mixtes
supplémentaires sous forme de Protocoles Additionnels.
Ces Protocoles furent adoptés, les deux premiers le 8
juin 1977, et le troisième en décembre 200564(*)
- Le Premier Protocole complète les conventions de
Genève dans les situations de conflits armés internationaux et le
droit de la Haye sur les méthodes et les moyens de faire la guerre. Il
est le meilleur moyen de protection des civils contre la guerre
indiscriminée. Au terme de ce Protocole Additionnel, il est interdit de
s'attaquer à tous les biens indispensables à la vie
(récolte, eau, air, bétail, etc.). les monuments, barrages, les
centrales nucléaires, la prise d'otage et les bombardements dans une
ville sont prohibés.
Il est aussi interdit d'utiliser indûment les
emblèmes distinctifs du mouvement. (Croix- Rouge et Croissant-
Rouge).
- Le Deuxième Protocole complète la Convention
de Genève dans les situations de conflits non internationaux. Il
sauvegarde certaines valeurs fondamentales, notamment le respect de l'individu
libre ou privé de liberté et protège enfin de s'attaquer
aux femmes enceintes, aux vieillards, aux enfants et aux personnes ne
participant pas aux combats.
- Le troisième Protocole Additionnel pour sa part,
consacre l'adoption du troisième emblème du Mouvement, qui est le
Cristal Rouge. Il a été adopté en décembre 2005,
à la demande de l'Etat d'Israël qui voulait utiliser un
emblème neutre, dépourvu de toute connotation culturelle, en
dehors de la Croix- Rouge et du Croissant rouge utilisés respectivement
dans les pays Chrétiens et musulmans.
I.3.3.3 les principes
fondamentaux du Mouvement
Les sept Principes fondamentaux du mouvement International de
la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont la marque d'une certaine rigueur au
sein du Mouvement et expriment également une profonde attention à
l'être humain65(*).
Il faut cependant noter que ces principes sont tous naturels,
notamment les sentiments les gestes de solidarité, de compassion,
d'altruisme qui sont répandus dans les cultures les plus diverses.
Ces principes sont : l'humanité,
l'impartialité, la neutralité, l'indépendance, le
volontariat et l'unité.
- L'Humanité : ce Principe stipule que la Croix -
Rouge s'efforce de prévenir et d'alléger en toute circonstance
les souffrances des hommes. Elle tend à protéger la vie et la
santé, ainsi qu'à faire respecter la personne humaine. Elle
favorise la compréhension mutuelle, l'amitié, la
coopération et une paix durable entre tous les peuples.
- L'Impartialité : La Croix - Rouge ne fait aucune
distinction de nationalité, de race, de religion, de condition sociale
et d'appartenance politique.
Ce principe s'applique seulement à secourir les
individus, à la mesure de leur souffrance et à subvenir par
priorité aux détresses les plus urgentes.
Il constitue l'essence même de la pensée de la
Croix- Rouge et a inspiré le geste de Solferino. Il demeure un principe
inhérent aux Conventions de Genève.
- La Neutralité : La teneur du principe de
neutralité tient au fait que la Croix- Rouge s'abstient de prendre part
aux hostilités et, en tout temps, aux controverses d'ordre politique,
racial, religieux et idéologique. C'est un principe dont la
finalité est l'action.
Sans lui, les délégués du CICR, les
convois humanitaires et les volontaires de la Société National
d'un pays ne pouvaient être protégés.
Cependant, ce principe de neutralité de la Croix- Rouge
est critiqué par les uns et les autres qui les soupçonnent
d'être l'expression d'un manque d'engagement et de courage.
Il faut cependant noter que faire preuve de neutralité
n'est pas toujours aisé. En effet, tout individu a des convictions
personnelles. Lorsque surviennent des troubles porteurs de passions, s'abstenir
d'exprimer ses convictions dans l'exercice des ses fonctions
nécessitent de la part de tout membre du CICR une grande maîtrise
de soi. Ensuite, s'abstenir de prendre position est souvent très mal
compris des protagonistes en lutte. D'autre part, une certaine opinion reproche
à la Société Nationale d'être proche des pouvoirs
publics.
- L'Indépendance : La Croix- Rouge est
indépendante et auxiliaire des pouvoir publics dans leurs
activités humanitaires et soumises aux lois qui régissent les
pays respectifs. La Croix - Rouge doit conserver une autonomie qui lui permette
d'agir toujours selon les principes du Mouvement.
- Le Volontariat : c'est le don
désintéressé de soi, souvent dans l'anonymat pour
réaliser une tache concrète en faveur d'autrui, dans un esprit de
fraternité humaine.
L'Unité : selon ce principe, il ne peut y avoir
qu'une seule Société National dans un pays. Elle doit être
ouverte à tous et étendue à travers son action humanitaire
au territoire entier.
- L'Universalité : il s'agit de l'action
entreprise par le Mouvement International de la Croix - Rouge et du Croissant-
Rouge au sein duquel toutes les composantes ont le droit et devoir de
s'entraider est universel.
I.3.3.4. Le Droit
International Humanitaire (DIH)
Part importante du Droit International Public, le Droit
International Humanitaire (DIH) est l'ensemble des règles qui, en temps
des conflits armés, visent d'une part à protéger les
personnes qui ne participent pas ou ne participent plus aux hostilités
et d'autres part, à limiter les méthodes et moyens de faire la
guerre66(*). Son but
essentiel est de limiter et prévenir les souffrances humaines en temps
de conflit armé, tout en se présentant comme une loi à
laquelle doivent se soumettre non seulement les gouvernements et les forces
armées, mais aussi les groupes d'opposition armée et toute autre
partie engagée dans un conflit.
Tirant ses bases des quatre Conventions de Genève de
1949 et leurs trois Protocoles Additionnels et puisant également dans
d'autres textes tels que les Protocole de Genève de 1925 interdisant
l'emploi des gaz, la Convention de Nations Unies de 1980 sur certaines armes
classiques et la convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines
anti-personnelles, le DIH pose comme règles essentielle la distinction
entre la population civile et les combattants, lors de conflits armés
afin d'épargner la population et les biens civils ; la direction
des attaques rien que sur les objectifs militaires, en épargnant les
personnes mises hors tensions et celles qui ne participent pas aux combats.
Il faut aussi ajouter l'interdiction de tuer ou de blesser un
adversaire qui se rend ou qui se trouve hors combat, ainsi que la protection du
personnel humanitaire, des établissements, des moyens de transport et du
matériel sanitaire de la partie adverse.
Applicable dans les situations de conflit international et
dans le conflit non international, le DIH visant principalement à
assurer la protection des victimes de la guerre et de leurs droits
fondamentaux, à quelque partie qu'elles appartiennent, traite de la
réalité d'un conflit sans considération des motifs ou de
la légalité d'un recours à la force et en
réglementant uniquement les aspects ayant une portée humanitaire
et non la désignation du coupable.
Les faits précédent souvent le droit, vu
l'ampleur et le développement des moyens et armements utilisés,
le CICR en tant que promoteur et protecteur du DIH, s'active à
améliorer la protection des conflits armés organisant
l'élaboration et l'adoption par les Etats de nouvelles règles du
droit adaptées à la nature des conflits.
Signalons que le DIH consacre le respect de l'emblème
du Mouvement, utilisé à titre protecteur et à titre
indicatif. Il précise également que les Etats ont le devoir de
veiller sur les abus de l'emblème en édictant une loi sur la
protection de l'emblème.
Ces abus sont de trois ordres :
- L'imitation : l'utilisation d'un signe
risquant de créer par la forme et/ou la couleur, une confusion avec
l'emblème.
- L'usurpation : l'utilisation de
l'emblème par des entités ou des personnes qui n'y ont pas droit.
- La perfidie : elle consiste à utiliser
l'emblème en temps de guerre pour protéger des combattants ou du
matériel militaire. Elle constitue un crime de guerre.
En qualité de promoteur et gardien du DIH, le CICR
favorise le respect de ce dernier, en s'employant à diffuser et mieux
faire connaître les règles humanitaires, ainsi qu'à
rappeler aux parties à un conflit leurs obligations. Il sied cependant
de signaler que le DIH ne prévoit pas des sanctions à l'encontre
des auteurs des violations du dit droit, mais appelle les Etats parties aux
conventions de Genève à adopter une législation pour
prévenir et punir les coupables d'infractions au DIH, et aussi
poursuivre le criminels de guerre.
C'est dans ce cadre que les tribunaux spéciaux ont
été crées, notamment les Tribunaux pour le Rwanda et l'Ex-
Yougoslavie ainsi que la Cour Pénale Internationale (CPI).
I.4. Le CICR en R D Congo
Etablit en République Démocratique du Congo
depuis 1978, le CICR a maintenu sa présence au travers sa
délégation de Kinshasa et sous- délégations de
Goma, Bukavu, et Lubumbashi et ses bureaux de Kisangani, Uvira, Kalemie et
Mbuji-Mayi67(*).
En tant qu'institution directrice lors des opérations
internationales réalisées par la Croix- Rouge dans les situations
des conflits armés et violence interne, y compris les activités
en faveur des personnes déplacées, le CICR s'est adonnée
à des activités humanitaires à travers tout le pays,
depuis son arrivée, jusqu'à présent et principalement lors
des conflits armés qui ont caractérisé les douze
dernières années dans l'est du pays.
Le CICR exerce une gamme d'activités principalement
humanitaires à savoir : l'assistance à la population
vulnérables, la protection des populations victimes des conflits, la
prévention des crimes de guerre et la coopération avec les autres
composantes du mouvement.
Concernant le volet assistance, le CICR assure
l'assainissement et l'approvisionnement en eau pour les populations des milieux
ruraux et celle de grandes villes. Elle assure également la formation et
les soutiens des structures médicales par l'amélioration des
systèmes sanitaires, ainsi que le financement de la prise en charge
médicale et psychosociale des victimes de violences sexuelles dans le
Nord et Sud Kivu.
Il faut aussi ajouter le soutien à la
réadaptation physique des blessés de guerre dans les centres de
rééducation, l'assistance en biens de première
nécessité aux populations vulnérables, les projets de
soutiens aux activités socio- économiques au travers de
programmes agricoles et piscicoles.
Dans le volet de la production, le CICR maintient le
programme de rétablissement des liens familiaux en faveur des personnes
qui avaient perdu contact avec leurs proches suites aux conflits
armés.
Afin de promouvoir un traitement humain et les conditions de
détentions équitables, le CICR visite des personnes
privées de liberté présentes dans les lieux de
détention permanents et transitoires. Il s'adonne par ailleurs à
la protection des populations de l'est du pays victimes des situations de
violence.
Pour prévenir les crimes de guerres, le CICR assure la
promotion du DIH, en organisant des contacts permanents avec les
autorités, les forces armées régulières et les
autres porteurs d'armes, la police, ainsi que la société civile
dans les milieux académiques, les ongs et les médias.
Le CICR maintient également son soutien au
gouvernement congolais par la mise en oeuvre des traités internationaux
du DIH, dont le pays est partie. Les juristes du CICR prodiguent
également des conseils au CICR pour l'introduction des dispositions du
DIH dans la législation nationale.
En qualité d'institution directrice des
opérations humanitaires, le Cicr s'est donné comme objectif le
développement des capacités de la Croix-Rouge RDC et collabore
avec elle sur base d'un accord cadre de coopération pour quatre ans.
Dans le cadre de ces accords, le CICR appuie techniquement la
Société Nationale dans son programme d'organisation structurelle
et statutaire ; soutient les activités de premier secours et
d'assistance de la Crrdc en faveur des populations vulnérables et
l'appui en matériels et équipements ainsi qu'un soutien
logistique et technique nécessaire pour les activités de
rétablissements des liens familiaux. Le CICR assure également un
appui au service d'information et communication dans la diffusion des Principes
fondamentaux de la Croix-Rouge ainsi que ses normes humanitaires.
Enfin, le CICR travaille en collaboration avec les autres
composantes du Mouvement présentes en RDC, à savoir la
Fédération Internationale des Sociétés de la
Croix-Rouge et du Croissant- Rouge, et avec les Sociétés
Nationales participantes : les Croix-Rouge allemande, belge, danoise et
espagnole.
Section II
Présentation d'OCHA
II. 1 Mission
Le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des
Nations Unis a pour mandat de coordonner l'assistance des Nations Unies lorsque
les crises humanitaires dépassent les moyens et le mandat de tout
organisme humanitaire agissant seul.
Vu que la nature à la fois pluridimensionnelle et
complexe des situations humanitaires actuelles incite nombre des acteurs comme
les gouvernements, les Organisations Non Gouvernementales, les Organismes des
Nations Unies et les particuliers à agir simultanément, OCHA
travaille avec eux à l'établissement d'un cadre harmonieux au
sein du quel chaque acteur peut contribuer efficacement à l'effort
global.
II.2. Naissance
Le Département des Affaires Humanitaires des Nations
unies a été crée en 1992 et rebaptisé Bureau de la
Coordination des Affaires Humanitaires ; en anglais « un office
for the coordination of humanitarian affairs (OCHA) », en Janvier
1998 dans le cadre de la reforme du Secrétariat Général
des Nations Unies.
II.3 Fonctionnement
Le Bureau de la Coordination Humanitaires des Nations Unies
s'acquitte de son rôle de coordonnateur humanitaire de trois
façons :
- Il coordonne l'assistance humanitaire internationale,
à savoir le dispositif d'intervention lors de la crise complexe, en
consultant l'équipe des Nations Unies sur le terrain par
l'intermédiaire du coordonnateur humanitaire résidant dans le
pays touché. Il entame des consultations inter organisations au
siège pour déterminer les principaux domaines prioritaires
d'action, avant d'aider à coordonner les activités dans le pays
concerné. Il aide également à mobiliser des ressources en
lançant des appels et en suivant le déroulement des secours.
- Il aide les organismes humanitaires à élaborer
les politiques d'action et s'efforcer également de résoudre les
principaux problèmes humanitaires, entre autres ceux qui ne s'inscrivent
pas dans le cadre des mandats actuels des organismes d'aide humanitaire
- OCHA se fait la voix des victimes silencieuses des crises et
veille à ce que les vues et les préoccupations de la
majorité des organismes humanitaires soient prises en compte dans les
efforts de redressement et de consolidation de la paix. Il diffuse en outre sur
son site WEB des informations et des analyses destinées à
sensibiliser le public sur les questions humanitaires.
Sous la conduite du secrétaire générale
adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d'urgence, et
cumulativement chef du Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des
Nations Unies, ce dernier préside le comité permanent
interorganisations qui s'efforce de prévenir à la même
analyse d'une situation humanitaire de crise afin que ses membres
décident du dispositif ainsi que des politiques humanitaires à
élaborer.
Le chef de OCHA, entant que conseiller principal du
secrétaire général des Nations Unies pour les affaires
humanitaires convoque également le comité exécutif pour
les affaires humanitaires qui offre aux organismes humanitaires et aux
départements des affaires politiques et des opérations de
maintien de la paix du Secrétaire Général, un cadre pour
les échanges de perspectives sur les crises et problèmes
humanitaires.
L'action humanitaire initiée par OCHA vise à
aider les victimes civiles des conflits et catastrophes naturelles en
s'efforçant de leur assurer une aide et protection humanitaire.
II.4. Priorités et
défis
Lors de sa création en 1998, le bureau de la
Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies s'est efforcé
à identifier d'importantes questions à examiner d'après
son analyse de la situation humanitaire dans différents pays et s'est
fixé les priorités ci-après :
- Mieux aider et protéger les personnes
déplacées et assurer la sécurité des agents
humanitaires en faisant également en sorte qu'il soit tenu compte des
sanctions sur le plan humanitaire.
- Coopérer avec des organismes humanitaires pour mettre
au point un système de stratégie pour l'action anti mines
à l'échelle su système et coordonne les activités
de prévention d'alerte rapide et d'intervention du système des
Nations Unies face au phénomène El Nino.
- Resserre le lien entre l'action humanitaire et les
activités de réinsertion, de redressement et de consolidation de
stratégies interorganisations de prévention et de planification
en matière de catastrophes naturelles, technologiques et
écologiques.
- Appuyer les initiatives africaines visant à
améliorer les moyens de faire face à des crises et liées
aux droits de l'homme, ainsi que renforcer le processus d'appel global comme
moyen efficace de programmer l'assistance humanitaire.
II.5 Activités en cas de
crise
Dans sa tâche de coordonnateur de l'intervention
humanitaire dans les situations d'urgence complexe, OCHA maintient son
intervention à plusieurs niveaux, notamment, la surveillance et l'alerte
humanitaires rapide lors d'une situation humanitaire, pour identifier des
crises susceptibles d'avoir des conséquences humanitaire.
Il planifie également les interventions d'urgences en
s'appuyant sur une analyse commune de la situation et du tour qu'il pourrait
prendre, et effectue l'évaluation interorganisationnelle de la situation
et des besoins et établit un mécanisme de coordination
approprié sur le terrain avec l'appui des membres du comité
permanent interorganisations.
Ce processus permet d'établir une stratégie et
un programme communs sur le plan humanitaire, qui servent de base pour
déterminer les besoins prioritaires. En qualité de coordonnateur
sur le terrain, OCHA lance également des appels globaux qui permettent
non seulement de définir des programmes et des priorités communs,
mais aussi de mobiliser des ressources communes.
OCHA aide également les organismes participants
à préparer l'appel, à assurer le suivi avec les pays
donateurs et à contrôler le versement et l'utilisation des
contributions.
Entre 1992 et 1998, OCHA a lancé des appels globaux au
nom des organisations humanitaires partenaires pour un montant de 17,9
milliards de dollars dans 27 pays du monde dont la majorité sont
africains, notamment l'Ethiopie, la RDC, l'Erythrée, la Guinée
Bissau, Mozambique, etc.
Au nombre d'organisations associées au processus
figurent le Programme Alimentaire Mondiale (PAM), le Haut Commissariat des
nations unies pour les Réfugiés (HCR), le Fond des nation unies
pour l'enfance (UNICEF), le Fond des Nations Unies pour la population (UNFPA),
l' organisation Mondiale de la santé (OMS), le Haut commissariat des
Nations unies aux Droits de l'homme, l'organisation des Nations Unies pour
l'Education, la science et la culture (UNESCO), le programme des Nations Unies
pour le développement (PNUD), ainsi que d'autres agences
spécialisées des Nations Unies et les organisations Non
Gouvernementales, telles le comité International de la Croix -Rouge (
CICR) et la Fédération Internationale des Sociétés
de la Croix - Rouge et du Croissant -Rouge
II.6 OCHA en République
Démocratique du Congo
En RD Congo, le Bureau de OCHA a la responsabilité de
coordonner les agences en assistance humanitaire dans des contextes d'urgence
complexe ou de désastre naturel, en soutien au coordonnateur humanitaire
des Nations Unies. Il y a aussi la responsabilité spécifique dans
la diffusion de l'information destinée à la communauté
humanitaire, au gouvernement Congolais et aux balleurs de fonds, ainsi que dans
le soutien aux efforts de mobilisation des ressources.
OCHA apporte également son soutien au coordonnateur
humanitaire des Nation Unies en RDC pour faciliter et assurer une
réponse efficace et coordonnée des acteurs humanitaires (les
agences des nations Unies, les ONG internationales et locales) à toutes
les phases des désastres naturels ou des crises provoquée par
l'homme dans les zones ayant le plus grand besoin humanitaire en RDC. Selon son
mandat, OCHA doit développer des stratégies appropriées
afin d'atteindre des résultats attendus.
II.7 Les Principales fonctions
de OCHA en RDC
Il oeuvre en qualité de conseiller principal du
coordonnateur humanitaire sur les questions relatives à la coordination
de l'assistance humanitaire. Il informe le coordonnateur et les organisations
humanitaires sur tous les développements relatifs aux situations
humanitaires en cours dans les zones à risque en fournissant des
rapports d'analyse sur le développement et sur les sujets de plaidoyers
et de protection.
OCHA évalue la situation générale dans
les zones où les besoins humanitaires sont le plus importants en tenant
compte de la dimension régionale (grands lacs) de la crise politique et
des conflits locaux ainsi que leur impact sur la situation humanitaire en
RDC.
OCHA conduit des négociations avec les
représentants des Nations Unies et les agences
spécialisées, la MONUC, les représentants du gouvernement,
les groupes armés et autres acteurs, les représentant des
bailleurs multilatéraux, ainsi que les ONG.
Il développe un cadre permanent humanitaire commun
comme plate-forme impartiale qui inclut le respect des principes humanitaires
fondamentaux, l'accès aux populations vulnérables et la
protection des populations civiles et du personnel humanitaire,
conformément au Droit International Humanitaire et aux Droits de
l'homme.
Créer des liens entre la stratégie humanitaire
commune et les stratégies et programmes de DDR et DDRRR pour leur
planification et la mise en oeuvre dans les limites du mandat humanitaire et
les principes qui les régissent. Il conseille le gouvernement les
organisations humanitaires et les agences sur l'utilisation des ressources, les
modalités et les tendances de financements, ainsi que les
priorités pour les activités d'assistance humanitaire.
OCHA met en place des mécanismes de réponse
rapide et d'alerte précoce afin de réduire les situations de
crise humanitaire qui pourraient menacer la protection des populations civiles,
la poursuite des programmes d'assistance humanitaire ou la
sécurité du personnel et des biens humanitaires. Il transmet
l'information appropriée à la communauté humanitaire et
consulte en permanence la communauté sur les principes et les
priorités relatives aux questions humanitaires.
Le Bureau de Coordination des Affaires humanitaires supervise
également la planification, la préparation et la production
d'appel de fonds et assure le suivi et l'analyse des facteurs humanitaires,
économiques, politiques, sociaux et militaires.
Il sied de noter que OCHA gère conjointement avec le
PNUD le pooled fund, un fond commun mis à la disposition du
coordonnateur humanitaire par les bailleurs de fonds pour renforcer le
financement de l'assistance humanitaire. Crée en 2006, dans le cadre de
la reforme humanitaire, le pooled fund vise à soutenir la mise en oeuvre
des stratégies du plan d'action humanitaire. Première source de
financement des projets humanitaires en RDC, le pooled fund est financé
par la Belgique, le Canada. L'Espagne, la Norvège, l'Irlande, les
Pays-bas, le Royaume-Uni, la Suède, le Grand Duché de
Luxembourg.
La présence de OCHA en RDC comprend un siège
à Kinshasa, un bureau à Goma, Bunia et Bukavu, et des sous
bureaux à Kisangani, Beni, Kalemie, Moba, Walikale, Uvira, Baraka et
Fataki.
Le présent chapitre a servi de cadre à la
présentation du Comité International de la Croix-Rouge et
d'Ocha ; base de notre recherche. Nous avons à cet effet,
passé en revue le CICR en allant de sa mission, à sa
présence en RDC, en passant par les autres composantes du Mouvement et
l'historique.
Concernant Ocha, nous avons parlé de sa mission, sa
naissance, ainsi que ses activités en cas de crise, après avoir
parlé de son fonctionnement.
Le prochain chapitre portera sur l'essentiel de notre
travail : l'étude comparative des stratégies de
communications du CICR et d'Ocha.
CHAPITRE TROISIEME
ETUDE COMPARATIVE DES
STRATEGIES DE COMMUNICATION DU COMITE INTERNATIONAL DE LA CROIX-ROUGE ET
D'OCHA
La présente partie porte sur
l'étude comparative des stratégies de communication du CICR et
celles d'Ocha. Ainsi, nous aurons comme tâche d'analyser
premièrement les stratégies de communication de chaque
organisation séparément, avant d'établir une comparaison
en se référant à la théorie que nous avons
adoptée comme base de notre recherche.
Section I. Protocole
méthodologique
Notre étude est partie du constat selon lequel les
organismes humanitaires utilisent différentes stratégies de
communication dans la gestion des urgences auxquelles ils sont
confrontés. C'est ainsi que nous avons pris comme centre d'étude
le Comité International de la Croix-Rouge et Ocha ; afin de mener
une étude comparative de leurs stratégies de communication. Pour
comprendre l'efficacité de leurs actions, nous nous sommes posé
la question selon laquelle : quelles stratégies de communication
les deux organismes utilisent en période d'urgence ? Comme
hypothèse, nous avons soutenu que les deux organismes utilisent les
techniques de la communication de crise.
Notre travail consiste donc à présenter les
stratégies de communication du CICR et d'Ocha. Nous utiliserons la
méthode analytique, afin d'analyser les deux stratégies de
communication de deux organismes, ainsi que la méthode comparative qui
nous permettra de déterminer entre les deux organismes lequel utilise
les stratégies efficaces. Nous utiliserons comme techniques l'analyse
documentaire et les interviews.
Section II. Les
stratégies de communication du Comité International de la
Croix-Rouge
Le Comité International de la Croix-Rouge est une
organisation oeuvrant dans le domaine humanitaire. Sa mission est de
protéger et assister les victimes (civiles et militaires) des conflits
armés nationaux et internationaux ainsi que les violences internes. Il
est également le gardien et le promoteur du Dih. Selon son mandat, le
CICR est une organisation d'urgence, appelée à travailler dans
les situations de crise provoquées par les conflits armés. Son
intervention ne vise donc pas un bénéfice, mais tient à
protéger la dignité des personnes.
Ainsi, comme toute organisation, le CICR organise une
communication envers ses publics cibles. Cependant, cette communication est
dite « opérationnelle », car en tant
qu'acteur humanitaire, le CICR communique en rapport avec ses opérations
ou interventions sur terrain.
Pour accomplir son mandat, le CICR a développé
une stratégie de communication visant trois objectifs68(*) :
1. Améliorer la connaissance et la compréhension
des activités du CICR en RD Congo dans le but de faciliter
l'accès aux zones hébergeant les victimes et améliorer la
sécurité des opérations du CICR.
2. Faciliter la gestion d'éventuelles crises et
accompagner d'éventuels changements opérationnels et la
couverture des nouvelles zones prioritaires.
3. Améliorer l'accès et le dialogue avec les
parties aux conflits sur les problématiques liées à
l'impact du conflit sur les populations civiles dans le but de prévenir
des violations du Dih et/ou de responsabiliser les parties aux conflits.
Pour communiquer, le CICR a mis en oeuvre une approche
intégrée. La communication est inclue dans différentes
activités qu'elle mène en faveur des victimes, notamment :
l'assistance et la protection des victimes, la réunification des
familles à travers les messages Croix-Rouge, la promotion du Dih, l'aide
aux personnes victimes des violences sexuelles, la visite des prisons, etc.,
afin de faire valoir ses activités auprès des personnes
affectées par les conflits.
En tant qu'organisation intervenant en période de
crise, le CICR a mis en oeuvre les stratégies de communication qu'il
juge simples et a adopté des outils culturellement adaptés aux
publics cibles. Il définit ses priorités en rapport envers les
publics visés et tient compte des relations à entretenir avec ces
publics.
Cependant, ces publics sont d'une catégorie
précise : il s'agit de toute personne susceptible d'entraver ou de
faciliter les actions du CICR. C'est le cas notamment des principaux
groupes des porteurs d'armes69(*), les acteurs d'influence tels que les
autorités politico - administratives, les leaders communautaires, la
société civile, les universités, la presse, la
société nationale de la Croix-Rouge RDC.
I.1. Stratégies de
communication envers les groupes des porteurs d'armes
En tant que promoteur et gardien du Dih ; le CICR tient
régulièrement des rencontres avec les groupes des porteurs
d'armes, toutes catégories confondues.
Cette démarche est menée pour plusieurs raisons.
D'une part, selon la constitution de la République Démocratique
du Congo, l'armée a pour rôle d'assurer l'intégrité
territoriale et défendre le pays contre les agressions
extérieures, tandis que la police et les services de
sécurité quant à eux assurent la protection des
institutions démocratiques et maintiennent l'ordre public sur toute
l'étendue du territoire. D'autre part, de ce qui précède,
comme l'a dit Larry Diamond70(*) : « éduquer une
armée au respect des droits de l'homme c'est construire une armée
citoyenne, qui sait qu'elle n'existe que par rapport aux citoyens dont elle
doit protéger la vie, l'existence et les droits ».
Il découle clairement que les hommes armés ont
besoin d'une éducation saine devant leur permettre d'intérioriser
les exigences de la culture du respect des droits de l'homme, du Dih, des
quatre Conventions de Genève et leurs Protocoles Additionnels.
A ce titre, envers ce principal public composé des
officiers militaires, étant donné que la conduite des
opérations militaires relève de leur responsabilité
fondamentale, le CICR a utilisé comme stratégie de communication,
au cours de l'année 2008, des séances de diffusion sur le CICR et
le Dih sur toute l'étendue de la République.
Animées par son Assistant à la communication
Eddy Tshibasu ; le CICR a tenu notamment, au cours du premier trimestre,
16 séances de diffusion qui ont réuni au total 384 Officiers dans
le Nord et Sud Kivu, avec comme principaux thèmes : l'origine du
CICR et son mandat pendant les périodes de conflits. Ces séances
ont eu comme objectif d'améliorer la sécurité du CICR dans
les zones des conflits. 167 FDLR ont également été
sensibilisés au cours de 5 séances de diffusion du Dih
ténues dans les villages du Nord Kivu, sur les règles
essentielles du Dih, dans l'objectif de prévenir ses violations et
obtenir des participants l'engagement à respecter le Dih. Dans le Nord
Kivu, 122 éléments du CNDP ont également participé
à 3 séances de diffusion du CICR, avec comme thème :
la mission du CICR pendant les conflits armés. A Kinshasa, l'Assistant
à la communication a organisé 3 séances de diffusion qui
ont réuni au total 201 officiers FARDC toujours au premier trimestre et
ont porté sur le CICR et les Quatre Conventions de Genève, afin
d'informer les participants sur ces traités dont la RDC est Etat partie.
Au cours du deuxième trimestre, le CICR a
sensibilisé 72 officiers FARDC ex miliciens, en Ituri, en Province
Orientale, sur le rôle du CICR lors des conflits armés, en vue
d'améliorer la sécurité de ses opérations. 158
officiers et sous-officiers FARDC de la province du Kasaï Occidental ont
aussi été sensibilisés sur la mission du CICR dans les
conflits. A Mbuji-Mayi, 120 officiers et sous-officiers FARDC ont eu 3
séances de diffusion avec le Chef de Bureau du CICR Kasaï Oriental
sur les règles essentielles du Dih. 2 séances de diffusion ont
été par ailleurs tenues
à Matadi, dans le Bas-Congo, en
présence de 48 officiers FARDC, autour du CICR et les Conventions de
Genève.
En menant ces activités de sensibilisation, le CICR
tient à intérioriser que la guerre n'est pas une négation
absolue de l'humanité des acteurs et des intervenants. Il apprend ainsi
aux belligérants le respect des textes et lois dont la RDC est Etat
partie. Ces traités impliquent donc le respect de la dignité des
populations civiles et militaires, ainsi que la sécurité des
acteurs humanitaires intervenants lors des conflits.
Envers les officiers de la Police Nationale et le Service de
sécurité, le CICR a tenu des journées d'information qui
ont porté sur l'origine et le mandat du CICR, ainsi que les principes
fondamentaux humanitaires, les droits des droits de l'homme, au Katanga, ainsi
que les droits applicables lors des maintiens de l'ordre. A Lubumbashi, dans la
province du Katanga, l'Assistant à la communication du CICR a tenu deux
journées d'information qui ont réuni 514 officiers et
sous-officiers de la Police Nationale au cours du premier trimestre. 160
officiers ont également été informés au cours de
trois séances ténues à Kinshasa, par l'Assistant à
la communication, alors que 150 officiers ont participé à une
séance de diffusion tenue à Matadi dans le Bas-Congo.
75 agents de la Direction Générale de Migration
ont aussi participé à une séance de diffusion sur le
mandat du CICR à Mbuji Mayi dans le Kasaï Oriental, tenue par le
Chef de bureau du CICR au cours du quatrième trimestre. Dans le
Kasaï Occidental, 100 officiers de la police ont participé à
une séance de diffusion tenue par l'Assistant à la communication
du CICR, au troisième trimestre.
I.2. Stratégies de
communication envers les autorités politico-administratives
En tant qu'organisation internationale neutre,
indépendante et institution directrice lors des opérations
internationales réalisées par la Croix- Rouge dans les situations
des conflits armés et violence interne, le CICR qui est établi en
RDC depuis 1978 organise des journées d'informations envers les
autorités politico-administratives telles que les autorités
territoriales et administratives, les autorités provinciales, les chefs
de divisions de l'administration publique, les députés
provinciaux et nationaux, etc.
Le CICR a tenu une journée d'information animée
par son assistant à la communication sur l'origine et le mandat du CICR,
avec la participation de 37 chefs de division administrative dans le Nord Kivu,
au cours du quatrième trimestre. En province orientale, 55
députés provinciaux ont été sensibilisés sur
l'origine du Mouvement International de la Croix-Rouge. Ces journées ont
eu comme objectif de faciliter la coopération entre le CICR et les
autorités congolaises.
I.3. Stratégies de
communication envers la société civile
Le CICR a mené une série d'activités de
sensibilisation auprès de la société civile de la RDC. Par
société civile, nous entendons l'ensemble des corporations
professionnelles, notamment les syndicats et les ordres de métiers,
ainsi que les diverses associations civiles telles que les Ong, les
universités, les églises.
La démarche consistant à sensibiliser la
société civile trouve son fondement dans la mission même
que remplit le CICR dans la société congolaise. La
société civile est définie comme les lieux où
s'organisent les citoyens pour gérer leur insertion face aux pouvoirs
publics au sein d'une société71(*). A ce titre, elle peut être assimilée
à une sorte de gardienne des valeurs citoyennes et une
représentante de la population.
C'est dans cette optique que le CICR a organisé
plusieurs rencontres avec différents membres de la société
civile, afin que ceux-ci intériorisent les normes humanitaires et
qu'elles transmettent les connaissances et les informations acquises aux
populations. Selon le CICR, la communication opérationnelle ne vise pas
directement les victimes, mais passe par les structures
considérées comme leaders d'opinions.
Ainsi, selon les objectifs qu'il s'est assignés
à travers ses stratégies de communication, le CICR a
organisé des journées d'information sur le Dih pour les membres
des Ong, les associations de jeunes, les étudiants, les leaders locaux,
les avocats.
Dans le Nord Kivu, au cours du premier trimestre, treize
journées ont été animées par l'Assistant à
la communication du CICR pour 778 membres de la société civile et
les leaders locaux, sur le CICR et les Quatre Conventions de Genève, en
vue d'amener les participants à s'enquérir des Conventions de
Genève.
Le Chef de Bureau du CICR Kasaï Oriental a animé
deux journées d'information pour huit responsables d'Ong, au cours du
quatrième trimestre, sur la mission du CICR. Ces activités ont eu
comme objectif de sensibiliser les participants sur la mission du CICR et sa
présence au Kasaï Oriental. Au mois de mars, 75 coordonnatrices des
Ong féminines de la province du Katanga ont été
informées sur les activités du CICR en faveur de la femme ;
en vue de faciliter la coopération entre le CICR et les Ong
féminines. L'Assistant à la communication du CICR a par ailleurs
organisé, au cours du troisième trimestre, une journée
d'information avec 52 représentants d'Ong humanitaires sur les principes
fondamentaux humanitaires, à Goma, dans le Nord Kivu.
I.4. Stratégies de
communication envers les medias
Une crise non médiatisée est une crise sans
ressources. Les médias constituent un instrument puissant dont une
société peut se servir pour consolider le processus
d'éducation civique des populations et alerter le monde entier sur le
risque causé par les situations de crises provoquées par les
conflits armés.
Lorsqu'ils sont utilisés par rapport aux affaires
humanitaires, les médias deviennent des acteurs incontournables et
très influents pour le respect de la dignité de la personne lors
des opérations dans les conflits armés, et le plaidoyer en faveur
des populations victimes.
Selon Melissa Baumann et Siebert72(*), les journalistes sont les
médiateurs de conflits, ils sont présents dans les zones des
conflits avant même que n'arrivent les officiels et les acteurs
humanitaires. Les deux auteurs estiment que les journalistes remplissent les
rôles forts complexes qui ont une incidence positive sur la construction
de la paix dans la société en conflit.
La communication du CICR envers les médias est
basée sur une approche pro-active73(*) et stratégique. La logique de la
pro-activité consiste, dans le fonctionnement de toute organisation
internationale, à prévenir des situations de menace ;
c'est-à-dire à prendre des mesures de précautions pour
anticiper sur l'avènement des situations contraires à la
normalité.
Comme stratégie de communication, le CICR utilise
plusieurs approches envers les médias, dans l'objectif de
présenter la situation humanitaire provoquée par le conflit
armé et les informer sur les activités qu'il mène dans les
zones des conflits.
Le CICR a utilisé notamment les journées
d'information afin de sensibiliser les journalistes sur la couverture
médiatique des zones des conflits et les informer sur le CICR et le Dih.
30 journalistes ont participé à une journée d'information
animée par Espérance Tshibuabua, l'Assistante medias du CICR, sur
le Dih et la protection des journalistes, à Kolwezi dans la province du
Katanga, au cours du deuxième trimestre. Une autre journée sur
les journalistes et les reportages dans les zones de conflits a
été animée par l'assistante medias, pour 17 journalistes
et responsables des organes de presse, au cours du troisième trimestre
à Kinshasa.
Le chef de la délégation du CICR à
Kinshasa a pour sa part tenu deux conférences de presse sur la situation
des déplacés internes et la situation humanitaire à l'est
de la RDC, en présence de vingt journalistes aux mois de mai et
septembre à Kinshasa, dans l'objectif d'échanger avec la presse
sur la situation humanitaire à l'est.
Le CICR a également publié huit
communiqués de presse qu'il a remis à vingt medias locaux et
internationaux pendant les premier, troisième et quatrième
trimestres, sur la situation humanitaire et les interventions du CICR dans les
zones des conflits armés. Ces communiqués ont été
traités et diffusés dans la presse tant écrite
qu'audiovisuelle. Hormis le communiqué de presse, le CICR publie
également d'autres documents, notamment Faits et chiffres, un rapport de
ses activités trimestrielles par programme. Ce document destiné
à la presse et aux acteurs sociaux permet de présenter les
activités du CICR au cours d'un trimestre. Il publie également
l'operational update, un document qui permet d'actualiser la situation
humanitaire, ainsi que la réponse du CICR pendant un moment
donné.
Les voyages de presse sont aussi une stratégie de
communication utilisée par le CICR envers les medias. Au cours de
l'année 2008, le CICR a organisé six voyages de presse avec les
journalistes locaux et internationaux dans les deux Kivu, au cours du premier
semestre, en vue de donner à ces derniers l'occasion de découvrir
la situation humanitaire qui y prévaut, et en faire une large
diffusion.
A l'initiative du CICR, une association des journalistes
dénommée « Club des amis de la Croix-Rouge »,
réunissant tous les professionnels des médias désireux se
spécialiser dans le domaine humanitaire a été
créée et constitue un grand appui pour le CICR.
1.5. Stratégies de
communication envers la CRRDC
En qualité d'institution directrice des
opérations humanitaires, le CICR s'est donné également
comme stratégie de communication la coopération avec la
Croix-Rouge de la RDC dans le domaine de la communication. Le CICR appuie la
direction de la communication de la CRRDC, par la formation des communicateurs
et le financement des tournées des chefs de division en charge de
l'information, et appuie la vulgarisation des Principes Fondamentaux
Humanitaires.
Au cours du deuxième trimestre, le CICR a assuré
la formation de vingt communicateurs dans le Nord Kivu, sur les techniques de
présentation. Il a également financé les tournées
des 11 chefs de division en charge de l'information, au cours du
troisième trimestre. Ces tournées ont porté sur la
vulgarisation des Principes fondamentaux humanitaires.
Selon Eddy Tshibasu74(*) , cette approche trouve son fondement dans le
fait qu'après le conflit, la Crrdc doit prendre le relai du CICR, car ce
dernier est appelé à partir, alors que les activités
d'après conflit doivent être menées pour assurer
l'insertion des victimes dans la société. Cette tâche ne
peut qu'être menée par la société nationale à
travers ses volontaires.
Il faut aussi ajouter que le CICR maintient une relation
permanente avec les autres acteurs humanitaires, notamment les Ong et les
agences du système des Nations Unies oeuvrant dans l'humanitaire. Ce
contact vise la compréhension des programmes des autres et une
collaboration avec les agences pour une coordination avec. Cette
évolution dans la compréhension des activités des autres
acteurs favorise une meilleure gestion des crises et évite la
duplication.
D'autre part, en interne, en cas de crise, le CICR organise
des réunions permanentes et accélérées avec ses
différentes coordinations ; afin d'impliquer une bonne
participation de tous dans la gestion de la crise.
Section II.
Stratégies de communication d'Ocha
Le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des
Nations Unies (Ocha) a pour mandat de coordonner l'assistance des Nations
Unies lorsque les crises humanitaires dépassent les moyens et le mandat
de tout organisme humanitaire agissant seul. Au terme de cette mission, Ocha a
pour rôles d'atténuer les souffrances humaines lors des
catastrophes, plaider pour les droits des victimes et promouvoir la
préparation et la prévention des catastrophes en proposant des
solutions durables.
A ce titre, Ocha travaille en temps de paix et en temps de
crise. En temps de paix, il s'adonne à prévenir les crises en
menant des analyses de contexte pour déterminer
l'éventualité d'une crise provoquée par une catastrophe
naturelle ou artificielle. En temps de crise, Ocha coordonne l'assistance
humanitaire en appuyant et en facilitant l'intervention des acteurs
humanitaires. Il analyse l'impact de la catastrophe sur le plan humanitaire et
évalue le besoin afin d'établir un mécanisme de
réponse humanitaire approprié sur terrain. Il se fait
également porte-parole des victimes, en lançant des appels
globaux qui permettent non seulement de définir des programmes
globaux ; mais de mobiliser des ressources communes.
Dans son rôle de coordonateur des affaires humanitaires,
Ocha a également la mission de disséminer l'information
destinée à la communauté humanitaire, au gouvernement et
aux bailleurs de fonds. Comme l'a dit Médard Lobota75(*), la communication est l'une
des principales fonctions d'Ocha et elle se fait sous deux formes : le
plaidoyer et l'information publique. Dans ses activités de
communication, Ocha a comme tâche de collecter, stocker, traiter
l'information et la publier.
Ocha a axé ses stratégies de communication sur
quatre catégories des publics : les acteurs humanitaires (les
agences des Nations unies, les Ong, les fondations, les organisations
religieuses et charitables, les congrégations), les bailleurs de fonds,
le gouvernement et les médias. Les trois premiers publics constituent la
communauté humanitaire que coordonne Ocha.
II.1. Stratégies de
communication envers les acteurs humanitaires
Le monde humanitaire figure parmi les domaines les plus
inondés, vu le nombre croissant des acteurs qui y interviennent. En sa
qualité de coordonnateur de l'action humanitaire, le travail d'Ocha
envers les acteurs humanitaires se résument en cette question : Qui
fait quoi où ?
Ocha se donne la tâche d'identifier les acteurs
humanitaires intervenant sur terrain76(*), ainsi que leur domaine d'action. Ces informations
collectées sont classées dans une base de données qui
permet de classer les différents acteurs selon leurs champs d'action. Ce
groupe réunissant les acteurs humanitaires intervenant dans un
même domaine (ex : eau, protection, assistance, santé, etc.)
est appelé « cluster ».
Les membres de différents clusters se
réunissent donc sous la coordination d'Ocha à qui ils envoient
des informations pour une large diffusion. D'autre part, les différents
clusters tiennent régulièrement des réunions à
travers la Commission Permanente InterAgence (Cpia) pour faire le point sur
leurs différentes interventions. Ces informations sont conservées
par Ocha afin d'être disséminées.
La dissémination des informations se fait sous
plusieurs formes ; notamment des rapports dans les quels Ocha fait
une analyse contextuelle de la situation humanitaire. A travers ces rapports,
il présente les faits saillants survenus dans le pays et essaie
d'analyser les conséquences et les causes de la situation (guerre,
tension, désordre, crise politique, etc.), dans une intention
humanitaire et présente également le vide, le besoin non couvert
par les acteurs humanitaires.
Ces rapports contiennent des informations exactes qui sont
diffusées, non pour une simple information, mais à de fins de
plaidoyer en faveur des victimes ou de personnes susceptibles d'être
affectées par ces situations.
Envers ce public, la communication d'Ocha vise de fins
d'information publique et de plaidoyer : appuyer son rôle de
coordinateur des actions humanitaires, faciliter les interventions des acteurs
humanitaires, ainsi que leur collaboration ; faire un plaidoyer en faveur
des victimes des catastrophes.
Pour atteindre ces objectifs, Ocha utilise plusieurs
stratégies de communication, à travers son service de
communication publique et plaidoyer. Notamment :
Ø Le lancement du Plan d'Action Humanitaire :
Document stratégique de plaidoyer élaboré en vue de la
planification des activités humanitaires en RDC au cours d'une
année. Il constitue une nouvelle approche adoptée pour la
coordination du financement de l'action humanitaire en RDC et est basé
sur la participation active des acteurs humanitaires. Son objectif est de faire
un appel de fond et présenter les stratégies en
définissant les priorités et différents critères
d'intervention. Il a été lancé le 11 décembre 2008,
à Kinshasa, par le Coordonnateur humanitaire.
Ø Les réunions : Elles se tiennent chaque
vendredi dans toutes les provinces de la RDC, sauf Kinshasa. Elles portent sur
l'échange d'informations humanitaires, le briefing sécuritaire et
la mise au point des activités. Ces réunions facilitent la
coordination et permettent d'éviter la duplication.
Ø Les rapports hebdomadaires sur la situation
humanitaire : ils présentent les faits humanitaires majeurs de la
semaine, les besoins couverts et les besoins non couverts. Les objectifs de
ces rapports sont d'anticiper sur les crises susceptibles de se produire.
Ø L'échange des mails ; un site web :
www.rdc-humanitaire.net: Ce
site constitue le portail77(*) web de la communauté humanitaire en
République Démocratique du Congo. Il regroupe l'information sur
l'action humanitaire menée par les organisations humanitaires en RDC
pour des fins de diffusion et de plaidoyer auprès de la
communauté nationale et internationale. Cette initiative a
été mise en place pour permettre davantage à la
communauté humanitaire (agences humanitaires, bailleurs de fonds,
gouvernements.), d'en savoir plus sur la situation humanitaire de la RDC. Les
objectifs de ce site sont notamment d'accroître le partage de
l'information au sein de la communauté humanitaire en RDC, servir
d'interface de diffusion de contenu pour les acteurs humanitaires, augmenter la
connaissance de la crise auprès de la communauté internationale,
ressourcer et servir de galerie d'images sur l'humanitaire en ligne. Ce site a
été lancé depuis l'année 2007.
II. 2. Stratégies de
communication envers les bailleurs de fonds
En sa qualité de coordonnateur des affaires
humanitaires, Ocha a la tâche de gérer les différents fonds
mis à la disposition de l'assistance humanitaire par les
différents bailleurs de fonds. Selon son mandat, Ocha n'a pas de contact
direct avec les victimes, il ne leur accorde aucune assistance directe ;
mais se veut leur porte-parole auprès de la communauté
humanitaire dont il coordonne les activités. C'est dans ce cadre qu'il
accorde des fonds aux acteurs humanitaires selon leur priorité et leur
réputation et en assure le suivi.
Ces fonds sont d'une part, le Pooled fund (fonds commun) qu'il
gère conjointement avec le Programme des Nations Unies pour le
Développement (Pnud). Crée en 2006 pour renforcer le financement
de l'assistance humanitaire dans le cadre de la reforme humanitaire, ce fond
vise à soutenir la mise en oeuvre des stratégies du plan d'action
humanitaire et demeure la première source de financement des projets
humanitaires en RDC. Il est financé par la Belgique, le Canada. L
l'Espagne, la Norvège, l'Irlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la
Suède, le Grand Duché de Luxembourg.
D'autre part, Ocha gère le Central Emergency Response
Fund (CERF): fonds central d'intervention d'urgence déployé pour
les situations d'urgence depuis 2006. Le CERF ne repose que sur des
contributions volontaires et vise à rééquilibrer la
distribution mondiale de l'aide humanitaire vers les crises dites «
oubliées ».
Pour bien mener ses actions de plaidoyer envers ce public,
Ocha a mis en oeuvre plusieurs stratégies de communication,
notamment : la publication des rapports et documents relatifs à la
situation humanitaire tels que le plan d'action humanitaire, les
imprimés de rapports hebdomadaires sur la situation humanitaire, les
sites web, les mails, les bases de données on line78(*). Les objectifs de ces
publications sont d'attirer l'attention des bayeurs de fonds et susciter le
financement de l'aide humanitaire.
II. 3. Stratégies de
communication envers le Gouvernement
Le Gouvernement de la RDC est le principal acteur humanitaire
en période de crise. Les autres acteurs interviennent en appui au
gouvernement et lorsqu'ils se rendent compte que ce dernier n'arrive pas
à répondre à tous les besoins qui se posent sur
terrain.
A ce titre, le gouvernement est appelé à
assurer la sécurité, la protection et l'assistance des victimes
lors des crises causées par les catastrophes tant naturelles
(inondations, tremblement de terre, cyclones, épidémies,
éruptions) qu'artificielles (guerre, accidents tant aériens que
ferroviaires) et à sécuriser les acteurs humanitaires dans leur
mission sur terrain.
En tant que Coordonnateur des actions humanitaires ;
Ocha mène des consultations régulières avec le
gouvernement et les autres acteurs tels que les autorités civiles et
militaires afin d'assurer le respect des mandats humanitaires dans les
situations des conflits.
D'autre part, Ocha se veut porte-parole des acteurs
humanitaires et de la population civile et informe le gouvernement sur toute
atteinte à la protection des civiles et violation du Dih commises par
les forces armées.
Pour atteindre ces objectifs, Ocha utilise les
stratégies de communication ci-après envers le
gouvernement : les rapports hebdomadaires de la situation humanitaire, le
plan d'action humanitaire, le site internet
www.rdc-humanitaire.net,
les mails, les réunions hebdomadaires.
II.4. Stratégie de
communication envers les medias
Les medias constituent un public stratégique pour Ocha
dans son mandat de coordonnateur humanitaire. Il maintient avec lui des
rapports privilégiés dans ses efforts de mise en place de
mécanismes de réponse rapide et d'alerte précoce afin de
réduire ou prévenir les situations de crise qui pourraient faire
peser une menace immédiate sur la protection des populations civiles,
sur la poursuite des programmes d'assistance humanitaire ou sur la
sécurité du personnel et des biens humanitaires.
Ocha utilise donc différentes stratégies de
communication envers les médias. Notamment, l'installation depuis
novembre 2007, d'un centre de presse équipé d'une connexion
internet, des données sur l'information humanitaire, à savoir la
cartographie, les imprimés des rapports, les revues à
caractères humanitaires, etc. Il organise également des voyages
de presse : au cours de l'année 2008, Ocha a organisé un
voyage de trois journalistes des medias internationaux, pendant le mois de
mars, dans les provinces du Nord et Sud Kivu. Ce déplacement a permis
aux journalistes de découvrir la situation humanitaire, et en faire une
large diffusion.
Les journalistes reçoivent aussi les communiqués
de presse dont ils traitent l'information afin de la diffuser. Au cours de
l'année 2008, Ocha a publié quatre communiqués de presse,
trois ont porté sur la visite en RDC du Secrétaire
Général Adjoint des Nations Unies en charge des questions
humanitaires, au cours du mois de mars. Ces communiqués de presse ont
été remis à 30 journalistes locaux et internationaux et
ont eu comme objectifs d'une part d'attirer l'attention de la presse sur la
visite et d'autre part à faire un rapport sur la dite visite. Le
quatrième communiqué a porté sur le tremblement de terre
survenu à Bukavu et qui avait couté la vie à beaucoup
d'individus. Ce communiqué a fixé l'opinion publique sur la
situation humanitaire provoquée par cette catastrophe. Il faut aussi
ajouter les briefings remis aux membres de la presse chaque mercredi, lors du
point de presse hebdomadaire de la Monuc, en vue de garder un contact permanent
avec les journalistes en leur présentant la situation humanitaire, les
besoins couverts, ainsi que dénoncer les violations du Dih et la
sécurité des populations.
Ocha a par ailleurs publié pour les journalistes le
site web
www.rdc-humanitire.net, et
garde un contact avec eux par l'échange des e- mails.
Section III. Tableaux
analytiques des stratégies de communication du CICR et d'OCHA
Après avoir passé en revue les stratégies
de communication de ces deux organisations base de notre recherche, nous
allons, au cours de cette section, faire une analyse de ces stratégies
à travers deux tableaux. Le premier analysera les stratégies de
communication du CICR et le deuxième portera sur les stratégies
d'Ocha. Les critères d'analyse retenus sont les suivants :
l'activité, la fréquence, l'animateur, le thème
développé, la cible visée, le nombre, la date, le lieu,
les objectifs et les résultats.
II.1. Tableau 1. Tableau
analytique des stratégies de communication du CICR
Activités
|
fréquence
|
Animateur
|
Thème développé
|
Cible viséé
|
Nombre
|
Date
|
Lieu
|
Objectif
|
Résultats
|
Séance de diffusion sur le CICR et le DIH
|
16
|
Eddy Tshibasu Assistant à la communication
|
Origine et mandat du CICR
|
Officiers FARDC
|
384
|
1er trimestre 2008
|
Nord et sud Kivu
|
Améliorer la sécurité des
opérations du CICR
|
Les participants ont intériorisés la mission du
CICR.
|
5
|
Eddy Tshibasu, Assistant à la communication
|
Les règles essentielles du DIH
|
FDLR
|
167
|
1er trimestre
|
Nord Kivu
|
Prévenir les violations du DIH
|
Les participants ont acquis des connaissances sur le DIH
|
3
|
Eddy Tshibasu, Assistant à la communication
|
La mission du CICR pendant les conflits
|
CNDP
|
122
|
1é trimestre
|
Nord Kivu
|
Améliorer la sécurité des
opérations du CICR
|
Les participants sont informés sur le CICR
|
3
|
Eddy Tshibasu Assistant à la communication
|
Le CICR et les Conventions de Genève
|
Officiers FARDC
|
201
|
1é trimestre
|
Kinshasa
|
Informer les participants sur les Convention de
Genève
|
Les participants sont informés sur les Conventions de
Genève
|
1
|
Eddy Tshibasu, Assistant à la communication
|
Origine et mandat du CICR
|
Officier FARDC Ex- milicien
|
72
|
1é trimestre
|
Ituri(Province- Oriental)
|
Améliorer la sécurité des
opérations du CICR
|
Les participants ont intériorisés la mission du
CICR.
|
2
|
Eddy Tshibasu, Assistant à la communication
|
La mission du CICR pendant les conflits
|
Officier et sous- officier FARDC
|
158
|
2é trimestre
|
Kananga (Kasaï occidental
|
Informer les participants sur la mission du CICR
|
Les participants connaissent le CICR
|
3
|
Chef de Bureau CICR/ Kasaï Oriental
|
Les règles essentielles du DIH
|
Officiers et sous- officiers
|
120
|
2é trimestre
|
Mbuji- Mayi (Kasaï-Oriental)
|
Prévenir les violations du DIH
|
Les participants ont intériorisés le DIH
|
2
|
Eddy Tshibasu Assistant à la communication
|
Le CICR et les Conventions de Genève
|
Officiers FARDC
|
48
|
2é trimestre
|
Matadi (Bas- Congo)
|
Informer sur le rôle du CICR
|
Les participants ont intériorisés le rôle
du CICR
|
Journée d'information sur le CICR
|
2
|
Eddy Tshibasu Assistant à la communication
|
Origine et mandat du CICR
|
Officiers et sous- officiers de la police nationale
|
160
|
1é trimestre
|
Kinshasa
|
Prévenir les violations des droits de l'homme
|
Les participants ont intériorisé les principes
humanitaires et les droits de l'homme
|
2
|
Chef de Bureau CICR/ Kasaï Oriental
|
Mandat du CICR
|
Agents de la Direction Générale de Migration
|
75
|
1er trimestre
|
Mbuji Mayi (Kasaï Oriental)
|
Sensibiliser sur le mandat du CICR
|
Les participants ont acquis des connaissances sur le CICR
|
1
|
Eddy Tshibasu, Assistant à la communication
|
Principes humanitaires et droits applicables aux maintiens
de
l'ordre
|
Officiers de la Police Nationale
|
150
|
2e trimestre
|
Matadi (Bas-Congo)
|
Sensibiliser sur le respect des droits de l'homme
|
Les participants connaissent les droits de l'homme
|
1
|
Eddy Tshibasu, Assistant à la communication
|
Respect des droits de l'homme lors des interventions
|
Officiers et sous-officiers de la Police Nationale
|
100
|
3e trimestre
|
Kananga (Kasaï Occidental)
|
Prévenir les violations des droits de l'homme
|
Les participants respectent les droits de l'homme lors des
interventions
|
1
|
Eddy Tshibasu, Assistant à la communication
|
Le CICR et les Quatre Conventions de Genève
|
Les membres de la Société civile et les leaders
locaux
|
778
|
1e trimestre
|
Sud Kivu
|
Informer sur le CICR et les Conventions de Genève
|
Les participants intériorisent les conventions de
Genève
|
2
|
Le Chef de Bureau CICR/ Kasaï Oriental
|
La mission du CICR
|
Les responsables des Ong
|
8
|
4e trimestre`
|
Mbuji Mayi (Kasaï Oriental)
|
Sensibiliser sur la mission du CICR
|
Les participants comprennent la mission du CICR
|
1
|
Eddy Tshibasu, Assistant à la communication
|
Les activités du CICR en faveur de la femme
|
Les Coordonnatrices des Ong féminines
|
75
|
mars
|
Lubumbashi (Katanga)
|
Sensibiliser le mandat du CICR en faveur de la femme
|
Les participantes découvrent le mandat du CICR en faveur
de la femme
|
1
|
Eddy Tshibasu, Assistant à la communication
|
Les Principes fondamentaux humanitaires
|
Les représentants des organisations humanitaires
|
52
|
3e trimestre
|
Goma (Kivu)
|
Améliorer les connaissances sur les principes
humanitaires
|
Les participants intériorisent les principes
fondamentaux humanitaires
|
1
|
Espérance Tshibuabua, Assistante Médias
|
Le Dih et la protection des journalistes
|
Les journalistes
|
30
|
2e trimestre
|
Kolwezi (Katanga)
|
Former les journalistes sur le Dih
|
Les participants acquièrent des connaissances sur le
Dih
|
1
|
Espérance Tshibuabua, Assistante Médias
|
Les journalistes et le reportage dans les zones des conflits
|
Les journalistes et les responsables des organes de presse
|
17
|
1e trimestre
|
Kinshasa
|
Sensibiliser les journalistes sur la couverture des zones des
conflits
|
Les participants intériorisent les règles
à respecter dans la couverture des zones des conflits
|
1
|
Eddy Tshibasu, Assistant à la communication
|
Origine et mandat du CICR
|
Chef de division administrative
|
37
|
4e trimestre
|
Nord Kivu
|
Faciliter la coopération des autorités
|
Les autorités intériorisent l'origine du CICR
|
1
|
Eddy Tshibasu, Assistant à la communication
|
Origine et mission du Mouvement International de la Croix-Rouge
|
Les députés nationaux
|
55
|
1e trimestre
|
Province Orientale
|
Sensibiliser les élus du peuple sur la mission du
Mouvement
|
Les participants intériorisent la mission du Mouvement
|
Conférence de presse
|
2
|
Le Chef de la Délégation du CICR en RDC
|
La situation humanitaire et les déplacés
internes
|
Les journalistes
|
20
|
Mai et septembre
|
Kinshasa
|
Echanger avec la presse sur la situation humanitaire
|
Les journalistes sont informés sur la situation
humanitaire et informent à leur tour le public
|
Publication des communiqués de presse
|
8
|
L'unité des relations avec les médias
|
La situation humanitaire et les interventions du CICR
|
Les medias locaux et internationaux
|
20
|
1e, 3e et 4e trimestre
|
Kinshasa et Goma
|
Attirer l'attention des medias sur la situation humanitaire et
l'intervention du CICR
|
Les medias diffusent les informations sur la situation
humanitaire et les interventions du CICR
|
Publication du document « Faits et
chiffres »
|
4
|
Le CICR
|
Les activités du CICR par programmes
|
Les journalistes et acteurs sociaux
|
-
|
Début de chaque trimestre
|
Kinshasa
|
Présenter les activités du CICR
|
Les publics sont informés sur les activités du
CICR
|
Publication du document « Opérationnel
update »
|
2
|
Le CICR
|
Situation humanitaire et la réponse du CICR
|
Les journalists
|
-
|
mensuel
|
Kinshasa et Goma
|
Parler des activités du CICR
|
Les publics ont en permanence les informations sur les
différentes activités du CICR
|
Formation des communicateurs
|
1
|
CICR
|
Technique de présentation
|
Les membres de la CRRDC
|
22
|
2e trimestre
|
Nord Kivu
|
Développer les capacités des membres
|
Les participants maitrisent les principes de
présentation du CICR
|
Financements des tournées des chefs de divisions en
charge de l'information
|
1
|
CICR
|
Sensibilisation sur les principes fondamentaux humanitaires
|
Les membres de la CRRDC
|
11
|
3e trimestre
|
Kinshasa
|
Appuyer la vulgarisation des principes fondamentaux
humanitaires
|
Les chefs de division vulgarisent les principes fondamentaux
humanitaires
|
Commentaire
Cette analyse, nous a permis de relever que le CICR utilise
neuf activités : principalement plusieurs séances de diffusion
du Dih et le CICR, destinées aux groupes des porteurs d'armes, en vue de
prévenir les violations du Dih et améliorer la
sécurité de ses interventions et la protection des populations.
D'autre part, le CICR utilise les journées d'information à
l'endroit de la société civile, les medias et les
autorités politico - administratives, en vue d'améliorer la
connaissance du Dih et le CICR. Il utilise particulièrement envers les
médias, le voyage de presse, afin que les journalistes découvrent
eux-mêmes la situation humanitaire sur le terrain, les conférences
de presse, dans le but d'échanger avec la presse sur la situation
humanitaire. Il publie aussi les communiqués de presse, ainsi que
d'autres documents, tels que Faits et chiffres qui retracent ses
activités au cours d'un trimestre, ainsi que l'Operational Update qui
actualise ses opérations pendant une période donnée. Le
CICR assure également la coopération avec la Croix-Rouge RDC en
formant des communicateurs et en appuyant la diffusion des principes
fondamentaux de la Croix-Rouge afin de l'aider à bien assurer sa mission
d'aide aux personnes vulnérables.
En dehors de toutes ces activités de communication, le
Cicr publie des nombreuses brochures pour vulgariser ses activités et
améliorer la connaissance du public sur son identité et son objet
social.
Après avoir analysé les stratégies de
communication du Cicr dans ce tableau, nous allons à présent
analyser celles d'OCha.
II.2. tableau 2 : Tableau
analytique des stratégies de communication d'Ocha
Activités
|
fréquence
|
Animateur
|
Thème développé
|
Cible visée
|
Nombre
|
Date
|
Lieu
|
Objectifs
|
Résultats
|
Lancement du Plan d'Action Humanitaire
|
1
|
Le coordonnateur humanitaire
|
Estimation chiffrée des besoins humanitaires en RDC pour
la prochaine année
|
La communauté humanitaire (les Bailleurs de fonds, les
acteurs humanitaires et le gouvernement)
|
1
|
11 décembre
|
Kinshasa
|
Faire un appel de fonds et présenter les
stratégies en définissant les priorités et les
différents critères d'intervention
|
La communauté humanitaire dispose d'un document de
référence pour l'intervention humanitaire et chacun se
prépare à intervenir selon ses attributions
|
Publication du rapport hebdomadaire sur la situation
humanitaire
|
1
|
Le service d'information publique et plaidoyer
|
Faits humanitaires majeurs de la semaine, les besoins couverts
et les besoins non couverts
|
La communauté humanitaire
|
1
|
Chaque lundi
|
Kinshasa
|
Faire le point sur la situation humanitaire
|
La communauté est régulièrement
informée sur la situation humanitaire
|
Tenue de la réunion hebdomadaire
|
1
|
Le service d'information publique et plaidoyer
|
Echange d'information sur les activités humanitaires,
briefing sécuritaire, et mise au point des activités
|
La communauté humanitaire
|
1
|
Chaque vendredi
|
Toutes les provinces, sauf Kinshasa
|
Faciliter la coordination des actions humanitaires et
éviter la duplication
|
Le partage facile des informations
|
Publication du site web : rdc-humanitaire.net et
l'échange des e-mails
|
1
|
Le service d'information publique et plaidoyer
|
Situation humanitaire, cartographie, les interventions
humanitaires, les publications des différents rapports, documents et
communiqué
|
La communauté humanitaire et les médias
|
1
|
Depuis janvier 2006
|
Kinshasa
|
Accroitre le partage de l'information et servir d'interface de
diffusion des informations humanitaires
|
Les informations humanitaires circulent en temps réels
et sont à la portée de tous
|
Installation d'un centre de presse
|
1
|
Le service d'information publique et plaidoyer
|
Informations humanitaires : cartes, rapports,
réseau Internet et autres publications
|
Medias
|
Tous
|
Depuis Novembre 2007
|
Kinshasa
|
Donner aux journalistes un accès facile à
l'information humanitaire
|
Les journalistes accèdent facilement à
l'information
|
Organisation des voyages de presse
|
1
|
Le service d'information publique et plaidoyer
|
Découverte de la situation humanitaire
|
Journalistes des medias internationaux
|
3
|
Mars
|
Les deux Kivu et l'ituri
|
Amener la presse à s'enquérir de la situation
humanitaire
|
Les journalistes font une large diffusion de la situation
humanitaire
|
Publication des communiqués
de presse
|
3
|
Le service d'information publique et plaidoyer
|
Visite du Secrétaire Général Adjoint des
Nations Unies en charge des questions humanitaires
|
Medias
|
30
|
Mars
|
Kinshasa
|
Attirer l'attention de la presse
|
Les medias publie les informations sur la visite du
Secrétaire Général Adjoint
|
1
|
Le service d'information publique et plaidoyer
|
Tremblement de terre à Bukavu dans le Sud Kivu
|
Medias nationaux et internationaux
|
30
|
Mars
|
Kinshasa
|
Présenter la situation humanitaire
|
Les medias informe le public sur la situation humanitaire
relative au tremblement de terre
|
Publication du briefing humanitaire hebdomadaire
|
1
|
Le service d'information publique et plaidoyer
|
Situation humanitaire : faits marquants, besoins
humanitaires, réponse et rapport de sécurité des acteurs
humanitaires des
|
Medias
|
30
|
Chaque mercredi
|
Kinshasa, lors du point de presse hebdomadaire de la Monuc
|
Faire un point sur la situation humanitaire et
différentes interventions des humanitaires et dénoncer les
attaques
|
Les medias publient les informations leur remises
|
Commentaire
Les stratégies de communication d'Ocha s'articulent sur
huit axes de communication envers ses publics cibles qui sont la
communauté humanitaire (les acteurs humanitaires, les bailleurs de
fonds, le gouvernement), et les medias, à des fins de plaidoyer et
d'information publique.
Ces stratégies sont principalement la publication du
Plan d'Action Humanitaire qui est un outil de plaidoyer pour l'action
humanitaire, fixant les estimations chiffrées des besoins du terrain et
le budget y afférant, afin de susciter l'intérêt de toute
la communauté. Il faut aussi ajouter la publication des rapports
hebdomadaires de situation humanitaire qui alertent la communauté sur
une crise susceptible de se déclarer et les incitent à se
préparer. Ocha tient également des réunions avec les
acteurs humanitaires, afin de faciliter la coordination. Il dispose
également d'un site web qui constitue le portail de l'humanitaire en RDC
et utilise également les messages électroniques pour
l'échange de données avec la Presse.
Particulièrement pour la presse, Ocha a mis en place un
centre de presse, afin de donner aux journalistes l'accès aux
informations humanitaires à travers la cartographie, les revues, les
articles et autres imprimés en rapport avec la situation humanitaire. Il
organise également les voyages de presse, pour amener les journalistes
à s'enquérir de la situation humanitaire ; et lance des
communiqués de presse et les briefings humanitaires hebdomadaires.
Après avoir analyser séparément les
stratégies de communication du Cicr et d'Ocha à l'aide deux
tableaux, nous allons à ce niveau faire une étude comparative des
stratégies de ce deux organismes à travers un tableau comparatif
enfin de dégager leurs ressemblances et leurs dissemblances. Ce tableau
se base sur trois critères : les activités, les cibles
visées, les objectifs.
Tableau 3 : Tableau
Comparatif concluant la recherche
ORGANISATION
|
Activités
|
Cibles visées
|
Objectifs
|
CICR
|
Les séances de diffusion sur le CICR et le DIH
|
Les groupes des porteurs d'armes (FARDC, FDLR, CNDP,
Maï-Maï)
|
- Améliorer la sécurité des
opérations du CICR
- Prévenir les violations du DIH
- Informer sur les origines et le mandat du CICR
|
Les Journées d'information sur le CICR et le DIH
|
- Police Nationale Congolaise
- Service de Sécurité
|
- Sensibiliser les participants sur le respect des droits de
l'homme.
|
Société civile (les membres des ONG et les leaders
locaux)
|
Informer les participants sur le CICR, le DIH ainsi que les
principes fondamentaux humanitaires.
|
Les journalistes
|
Former les participants sur le DIH et les sensibiliser sur la
couverture des zones de conflit.
|
Autorités Politico-Administratives
|
Faciliter la coopération avec le CICR
|
Publication des communiqués de presse
|
Les médias
|
- Attirer l'attention des médias sur la situation
humanitaire,
- Parler de l'intervention du CICR.
|
Conférence de Presse
|
Les médias
|
Echanger avec la presse sur la situation humanitaire en RDC
|
publication du document « Faits et
chiffres »
|
Les médias et Société civile
|
Présenter les activités du CICR pendant un
trimestre
|
Publication du document « OPERATIONEL
UPDATE »
|
Journalistes
|
Actualiser les réponses du CICR face à la situation
humanitaire dans les zones de conflits.
|
Organisation des voyages de Presse
|
Médias
|
Amener la presse à s'enquérir de la situation
humanitaire sur le terrain
|
Formation des communicateurs
|
Les membres de la Croix-Rouge RDC
|
Développer les capacités des participants sur le
plan communicationnel.
|
Financement des tournées des Chefs de Divisions en charge
de l'information.
|
La Croix-Rouge RDC
|
Appuyer la vulgarisation des principes fondamentaux humanitaires
|
OCHA
|
Lancement du Plan d'action Humanitaire
|
La communauté humanitaire (Bailleurs de fonds, Acteurs
humanitaires)
|
Faire un appel de fonds et présenter les stratégies
en définissant les priorités et les différents
critères d'intervention.
|
Publication du rapport hebdomadaire sur la situation
humanitaire.
|
La Communauté Humanitaire
|
Faire le point sur les faits majeurs de la situation humanitaire
|
Tenue de la réunion hebdomadaire
|
Les acteurs humanitaires
|
Faciliter la Coordination des actions humanitaires et
éviter la duplication
|
Publication du site Web : rdc.humanitaire.net et
échange des messages électroniques.
|
La Communauté Humanitaire et les Médias.
|
Accroître le partage de l'information et servir d'interface
de diffusion des informations humanitaires.
|
Installation d'un Centre de Presse.
|
Médias
|
Donner aux journalistes un accès facile à
l'information.
|
Organisation des Voyages de presse
|
Médias
|
Amener la presse à s'enquérir de la situation
humanitaire sur le terrain.
|
Publication des communiqués de presse
|
Médias
|
Attirer l'attention de la presse sur la situation humanitaire.
|
Publication des communiqués de Presse
|
Médias
|
Présenter les faits majeurs de la situation humanitaire
hebdomadaire.
|
Commentaire
Il ressort de ce tableau que le Cicr a mis en place neuf
stratégies de communication et Ocha en a mis huit.
Ces deux organisations ont des ressemblances et des
dissemblances dans leurs manières d'organiser la communication.
Cependant les ressemblances sont inférieures aux dissemblances.
Ressemblance
Le Cicr et Ocha gardent un contact avec les médias,
ils publient les communiqués de presse et organisent des voyages de
presse. Mais à ce niveau, nous avons relevé que dans les
communiqués de presse, Ocha ne présente que les faits majeurs de
la situation humanitaire, alors que le Cicr présente la situation
humanitaire et met en exergue ses interventions sur le terrain.
Dissemblance
En analysant le tableau ci-dessus, nous avons
découvert que le Cicr et Ocha utilisent en grande partie des
stratégies de communication et des cibles différentes, ce qui
fait que les objectifs soient également différents. Si le Cicr
met l'accent sur les séances de diffusion et les journées
d'informations, afin d'améliorer la sécurité de ses
opérations sur le terrain et prévenir les violations du Dih en
sensibilisant les porteurs d'armes (FARDC, CNDP, FDLR), la police et les
services de sécurité, Ocha par contre met en exergue le plaidoyer
humanitaire et l'information publique en publiant le Plan d'Action Humanitaire
et les rapports hebdomadaires de la situation humanitaire envers la
communauté humanitaire. D'autre part, Ocha publie des briefings
humanitaires hebdomadaires, qui sont en fait des informations
réservées à la presse, alors que le Cicr n'a publié
que huit communiqués de presse. (Cfr Tableau 1).
Alors que la rapidité avec laquelle circule
l'information tient compte de nouvelles technologies de l'information et de la
communication, le Cicr ne prévoit pas des échanges
électroniques avec la presse, par contre Ocha dispose d'un site web
opérationnel à partir de Kinshasa qui constitue le portail de
l'humanitaire en RDC et échange des messages électroniques avec
la presse. Nous avons aussi relevé que Ocha ne mène aucune
activité envers la population, ni les leaders d'opinion ou la
société civile alors que le Cicr tient des journées
d'information pour la société civile et les leaders d'opinion,
afin d'expliquer ses origines et sa mission.
CONCLUSION GENERALE
Notre étude a porté sur la
gestion de l'information en période d'urgence. Nous avons eu comme
tâche de faire une étude comparative des stratégies de
communication utilisées par deux organismes humanitaires, en
l'occurrence le Comité International de la Croix-Rouge et le Bureau de
Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (Ocha).
Nous sommes partie du constat selon lequel les organismes
humanitaires intervenant dans les situations de crise utilisent
différentes stratégies de communication pour gérer les
crises auxquelles elles sont confrontées. Ceci nous a amené
à nous poser la question selon laquelle : Quelles stratégies
de communication les organismes humanitaires, en l'occurrence le CICR et OCHA
utilisent pendant les périodes d'urgence ? Et face à cette
question, nous avons posé comme hypothèse le fait qu'en
période d'urgence, les organismes humanitaires s'appuient sur les
techniques de la communication de crise.
Pour mener notre étude, nous avons utilisé trois
méthodes : la méthode descriptive, la méthode
analytique et la méthode comparative.
Notre travail a comporté trois chapitres : le
premier a servi de cadre conceptuel et théorique, le deuxième a
porté sur la présentation du Comité International de la
Croix-Rouge et d'Ocha et le troisième a servi de cadre à
l'étude comparative des stratégies de communication du CICR et
d'Ocha.
Pour mener à bien cette étude, nous avons eu
comme fil conducteur la communication de crise que nous avons adoptée
comme cadre théorique, afin de préciser si le Cicr et Ocha
s'appuient sur les techniques de communication de crise à travers leurs
communications.
Selon Gionnocari (Cfr page 26), la communication de crise
s'apparente à la gestion de crise et consiste dans l'ensemble des
actions mises en oeuvre par une organisation en vue de mettre fin à une
situation qui se déclare en son sein à la suite d'un
événement endogène ou exogène à
l'organisation.
Cet auteur soutien que les objectifs de la communication de
crise sont de contrôler la situation et le faire savoir par des mesures
prises pour des en enjeux de communication et expliquer la politique mise en
oeuvre pour jouer sur le moral du public.
Pour leur part, Demont-Lugol, L., Kempf et les autres (Cfr
page 26) soulignent que la communication de crise demande de prévenir
que de subir. Selon eux, les techniques de communication de crise supposent
donc de : anticiper (identifier le risque de crise
régulièrement et évaluer l'impact), se préparer
(entretenir quand tout est calme des relations de confiance avec
l'environnement : medias, autorités et relais d'opinion),
réagir vite pendant la crise, délimiter un champ
d'opération et fixer les enjeux de la communication, utiliser le
plaidoyer humanitaire, les medias, la société civile, et les
groupes de pression et lancer des communiqués de presse et des messages
permanents.
En considérant les
définitions et positions de ces auteurs, nous affirmons ici, que le Cicr
et Ocha s'appuient sur les techniques de la communication de crise. Ceci se
justifie par le fait que les deux organismes utilisent les stratégies de
communication basées sur les techniques de communication de crise.
Ce sont notamment pour le Cicr, les séances de
diffusion sur le Dih et le Cicr envers les groupes des porteurs d'armes (FARDC,
CNDP, FDLR, Maï-Maï) et les journées d'information envers la
Police Nationale Congolaise et les services de sécurité, afin de
prévenir les violations du Dih et anticiper les crises. Le Cicr
entretient également des relations privilégiées avec la
population, en organisant des journées d'information avec la
société civile, afin de la sensibiliser sur son origine et sa
mission. D'autres part, pendant les crises, le Cicr lance des
communiqués de presse, organise les conférences de presse, et des
voyages de presse, en vue de présenter la situation humanitaire et
parler de ses interventions en faveur des victimes des conflits.
Pour sa part, Ocha s'appuie sur les techniques de
communication de crise en lançant le Plan d'Action Humanitaire, en vue
d'anticiper les crises et se préparer à y faire face, en faisant
une estimation chiffrée des besoins humanitaires pour une année.
Ceci constitue un document de référence d'un plaidoyer
humanitaire envers la communauté humanitaire (Bailleurs de fond, acteurs
humanitaires et le Gouvernement). D'autre part, Ocha publie des rapports
hebdomadaires de la situation humanitaire afin de tirer la sonnette d'alarme
sur la situation humanitaire. Pendant la crise, Ocha publie les
communiqués de presse et les briefings hebdomadaires de la situation
humanitaire en RDC et a mis en place, un site web qui constitue le portail de
l'humanitaire en RD et échange des messages électroniques avec la
presse pour qui il a installé un centre de presse.
A l'issue de cette étude comparative
des stratégies de communication de ces deux organismes humanitaires, en
l'occurrence le Cicr et Ocha, nous arrivons au constat selon lequel les
stratégies de communication d'Ocha s'avèrent efficace par rapport
à celles utilisées par le Cicr, ceci par rapport à la
fréquence des publications de deux organismes. Alors que le Cicr n'a
organisé que deux conférences de presse avec les médias et
a publié huit communiqués de presse, Ocha pour sa part publie les
rapports hebdomadaires de la situation humanitaire pour la communauté
humanitaire et les briefings hebdomadaires pour la presse. Ceci se
révèle efficace par le fait que la communication de crise exige
une communication `régulière, permanente, factuelle et
immédiate envers les publics visés.
Ainsi nous faisons les recommandations suivantes
à ces deux organismes :
Au CICR, en tant qu'organisme impartial neutre, intervenant
dans les situations des conflits armés, nous lui demandons de garder un
contact permanent avec la presse en publiant régulièrement des
communiqués de presse sur la situation humanitaire dans les zones des
conflits, afin d'attirer l'attention de tous sur l'amélioration des
conditions de vie des victimes des conflits.
A OCHA, nous lui recommandons, dans son rôle de
coordonnateur humanitaire, de prendre également en compte le contact
avec les publics tels que la société civile afin de se faire
connaître son rôle auprès du public.
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. DEMONT- LUGOL, L., KEMPF, A., RAPIDEL, M., SCIBETTA, C.,
Communication des entreprises, Stratégies et Pratiques,
2è édition, Paris, Armand Colin, 2008.
2. DIAMOND, L., Le rôle de l'armée en
démocratie, Edition Nouveaux-Horizons, 2000.
1. DRUKER, P., Management, London, Heineman, 1974.
2. LAGARDEC, P., La gestion des crises : Outils des
décisions à l'usage des décideurs, Paris, Graw-Hill,
1991.
3. LENDREVIE, J., BAYNAST, A., Publicitor,
6e édition, Paris, Dalloz, 2004.
4. LENDREVIE, J., LEVY, J., LINDON, D., Mercator,
8e édition, Paris, Dunod, 2006.
5. MOREL, P., Communication des entreprises,
2è édition, Paris,Vuibert, 2002.
6. WESTPHALEN, M., Communicator : Le guide de la
communication d'entreprise, 4e édition, Paris, Dunod,
2004.
7. SFEZ, L., Dictionnaire de la communication, Paris,
PUF, 1993
II. REVUES ET ARTICLES
1. GRIP, Construire la paix sur terrain ; mode
d'emploi, éd. GRIP, 2000.
2. CROUZATIER, J., Le Principe de la responsabilité
de protégé : avancée de la solidarité
international ou ultime avatar de l'impérialisme ?, 2002.
3. MERLIN, M. Exigences, enjeux, dilemmes de
l'humanitaire, 2002.
4. ROUX-DU FORT, C., Comment en est-on arrivé
là ? Du terrain de crise à la de catastrophe, 2005.
III. DICTIONNAIRES ET ENCYCLOPEDIES
1. Grand dictionnaire Encyclopédique Larousse, Paris
1980
2. Dictionnaire Larousse, Paris, 2009
3. Microsoft Encarta Corporation 2009
4. Dictionnaire Hachette de Poche, Paris 2009
IV. THESES, TFC, ET MEMOIRES
1. MBIKAYI, A., Le phénomène de violence
dans le système politique zaïrois postcolonial. Essai d'explication
de ses fondements et mécanismes. Thèse de doctorat en
Sciences politiques et Administratives, Kinshasa, UNIKIN, 1998.
2. NGUSI T., Politique de communication du CICR en
RDC, Mémoire IFASCIC, 2008.
3. BAKALI, S., La communication en situation de crise
épidémiologique : Cas de la fièvre Ebola à
Mweka et Luebo dans le Kasaï Occidental, TFC, IFASIC, 2008.
4. SHINDANO, N., La communication gouvernementale
zaïroise durant la crise d'octobre 1996 à mai 1997,
Mémoire, IFASIC, 1998.
V. COURS
1. EKAMBO.D. Information et communication, cours de
2è Graduat IFASIC, 2008, inédit.
2. POMBO, N., Stratégies de communication des
Organisation, cours de 2è Licence C.O, IFASIC, 2008,
inédit.
3. LUKUNKU, M., Introduction à la linguistique
générale, cours de 1è Graduat, IFASIC,
2005, inédit.
VI. TEXTES DE LOIS
1. Les Conventions de Genève du 12 aout 1949, CICR,
1949.
2. Les Protocoles Additionnels aux Conventions de
Genève de 1949, CICR, 1977
VII. MANUELS
1. Découvrir le CICR, CICR, 2005.
2. Histoire d'une idée, Mouvement International de la
Croix- Rouge et du Croissant-Rouge, 2OOO.
3. Principes fondamentaux de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge, CICR, 1998.
4. Le Droit International Humanitaire, Réponses
à vos questions, 2e édition, 2004.
5. Qu'est-ce que Ocha.
VIII. DEPLIANTS
1. Comité International de la Croix-Rouge en RDC, CICR,
2007.
2. Que fait le Comité International de la Croix-Rouge
en RDC ?, CICR, 2005.
3. Faire respecter la vie et la dignité des
prisonniers, CICR, 2007.
IX. SITES WEBS
1.
www.Techno-science.net.
2. fr.Wikipedia.net.
3. www.communication-sensible.com
4.
www.rdc-humanitaire.net
5. www.cicr.org
TABLE DES MATIERES
Epigraphe............................................................................................i
Dédicace.............................................................................................ii
Remerciements...................................................................................iii
Abréviations.......................................................................................iv
INTRODUCTION
1
1. Problématique
1
2. Hypothèse
3
3. Méthodes de travail
3
4. Délimitation du sujet
3
5. Division du travail
4
CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL ET
THEORIQUE...................5
Section I. Cadre conceptuel
5
1.1 Gestion de
l'information
5
1. 2. Information
6
1.3. Organisation
6
1.4 Organisme humanitaire
8
1.5. Crise humanitaire
9
1.6. Communication
10
1.6.1. Types de communication
11
1.7 Communication des organisations
12
1.7.1 Notion
12
1.7.2 Types de communication des
organisations
13
1.7.3 Sortes de communication
14
1.8. Stratégie
18
1.9. Stratégie de communication
19
1.9.1. Notion
19
1.9.2. Nécessité d'une
stratégie
20
1.9.3 Les étapes de la démarche
stratégique en communication
22
Section II. Cadre théorique : La
communication de crise
24
2.1 Notion
25
2. 2 Les techniques de la communication de
crise
26
2.3 Les principes de la communication de
crise
28
CHAPITRE DEUXIEME
30
PRESENTATION DU COMITE INTERNATIONAL DE LA
CROIX-ROUGE ET D'OCHA
30
Section I. Présentation du Comité
International de la Croix-Rouge (CICR)
30
I.1. Mission
30
I.2.Historique
31
I.3 Les autres composantes du
Mouvement.
33
I. 3.1 La Fédération
Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant
-Rouge.
33
I.3.2. Les Sociétés Nationales de
la Croix- Rouge et du Croissant- Rouge
34
I.3.3. Les instruments juridiques du
CICR.
34
I.3.3.1.Les convention de
Genève.
34
I.3.3.2 Les Protocoles Additionnels aux
Conventions de Genève
36
I.3.3.3 les principes fondamentaux du
Mouvement
37
I.3.3.4. Le Droit International Humanitaire
(DIH)
39
I.4. Le CICR en R D Congo
41
Section II Présentation d'OCHA
43
II. 1 Mission
43
II.2. Naissance
43
II.3 Fonctionnement
44
II.4. Priorités et défis
45
II.5 Activités en cas de crise
46
II.6 OCHA en République
Démocratique du Congo
47
II.7 Les Principales fonctions de OCHA en
RDC
47
CHAPITRE TROISIEME
50
ETUDE COMPARATIVE DES STRATEGIES DE
COMMUNICATION DU COMITE INTERNATIONAL DE LA CROIX-ROUGE ET D'OCHA
50
Section I. Protocoles méthodologiques
50
Section II. Les stratégies de communication
du Comité International de la Croix-Rouge
51
I.1. Stratégies de communication envers
les groupes des porteurs d'armes
52
I.2. Stratégies de communication envers
les autorités politico-administratives
54
I.3. Stratégies de communication envers
la société civile
55
I.4. Stratégies de communication envers
les medias
56
1.5. Stratégies de
communication envers la CRRDC
58
Section II. Stratégies de communication
d'Ocha
59
II.1. Stratégies de communication
envers les acteurs humanitaires
60
II. 2. Stratégies de communication
envers les bailleurs de fonds
62
II. 3. Stratégies de communication
envers le Gouvernement
63
II.4. Stratégie de communication envers
les medias
64
Section III. Tableaux
analytiques des stratégies de communication du CICR et d'OCHA
65
II.1. Tableau 1. Tableau analytique des
stratégies de communication du CICR
66
Commentaire
70
II.2. tableau 2 : Tableau analytique des
stratégies de communication d'Ocha
71
Commentaire
74
Tableau 3 : Tableau Comparatif concluant la
recherche
75
Commentaire
77
CONCLUSION GENERALE
79
ANNEXES..................................................................................................
.82
BIBLIOGRAPHIE
83
TABLE DES MATIERES
86
* 1 Grand Dictionnaire
Encyclopédique Larousse, Tome V, Paris, 1980, p.5378
* 2 Dictionnaire Larousse,
Paris, 2009, p.322
* 3 Microsoft Encarta 2009
* 4 Dictionnaire Hachette de
poche, Paris, 2009, p.354
* 5 Grand Dictionnaire
Encyclopédique Larousse Tome VI, Paris, 1980, p.5586
* 6 WIENER, N., cité par
EKAMBO, D., Information et communication, cours de 2e
Graduat IFASIC, 2008, inédit
* 7 EKAMBO, D., op.cit
* 8 Microsoft Encarta 2009
* 9 Techno-science.net
* 10 fr.wikipedia.org
* 11 DRRUKER, P.,
Management, London, Heineman, 1974, p 44
* 12 Dictionnaire Larousse,
Paris, 2009, p.302
* 13 Microsoft Encarta 2009
* 14 CROUZATIER, J., Le
principe de la responsabilité de protéger : avancée
de la solidarité internationale ou ultime avatar de
l'impérialisme ? , in Aspects, no 2, p13
* 15 MERLIN, M.,
Exigences, Enjeux, Dilemmes de l'humanitaire in Médecine tropicale
sur l'humanitaire, 2002, p 4
* 16MERLIN, M., op.
cit. p. 6
* 17
Fr.wikipedia.org
* 18 POMBO, N.,
Stratégies de communication des organisations, cours de
2e Licence Communication des Organisations, IFASIC, 2008,
inédit
* 19 Dictionnaire Hachette de
poche, Paris, 2009, p.96
* 20 Microsoft Encarta 2009
* 21 POMBO, N., op.cit.
* 22 LUKUNKU, M.
Introduction à la linguistique générale, cours de
1er graduat, IFASIC, 2005, inédit
* 23 EKAMBO, D., cité
par NGUSI T., Politique de communication du Comité International de
la Croix-Rouge en RDC, Mémoire, IFASIC 2008
* 24 DEMONT-LUGOL, L., KEMPF,
A., RAPIDEL, M., SCIBETTA, C., Communication des entreprises,
stratégies et pratiques, 2e édition, Armand
colin, Paris, 2008, p.322
* 25 POMBO, N., op.cit.
* 26 MOREL, P.,
Communication d'entreprise, 2e édition, Paris,
Vuibert, 2002, p.120
* 27 WESTPHALEN M.,
Communicator : Le guide de la communication d'entreprise,
4e édition, Paris, Dunond, 2004, p.5
* 28 POMBO, N., op.cit.
* 29 MOREL, P., op.cit. p.21
* 30 SFEZ, L., Dictionnaire
de la communication, Tome II, Paris, PUF, 1993, p.1780
* 31 MOREL, P.,
op.cit. p19
* 32LENDREVIE, J., BAYNAST, A.,
Publicitor, 6e édition, Paris, Dalloz, 2004, p.502
* 33 POMBO, N., op.cit.
* 34 MOREL, P.,
po.cit.pp.77-83
* 35 POMBO, N.,
op.cit.
* 36 MOREL P., op.cit.
p 31
* 37 LENDREVIE, J., BAYNAST,
A., op.cit. p 510
* 38 LENDREVIE, J., BAYNAST A.,
op.cit. p505
* 39 MOREL, P.,
op.cit. pp 32-38
* 40 Microsoft Encarta 2009
* 41 LENDREVIE, J., LEVY, J.,
LINDON, D., Mercator, 8e édition, Paris, Dunod,
2006, p.642
* 42 DEMONT-LUGOL, L.,
KEMPF ; A., RAPIDEL, M., et SCIBETTA, C, op.cit. p.14
* 43 LENDREVI, J., LEVY, J.,
LINDON, D, op.cit. p.642
* 44 RACLET, P., cité
par POMBO N., op.cit.
* 45 LENDREVIE, J. et
BRONCHAND, B., cité par POMBO N., op.cit.
* 46LENDREVIE, J., LEVY, J. et
LINDON, D., op.cit. p 643
* 47 DEMONT-LUGOL, L., KEMPF,
A., RAPIDEL, M., et SCIBETTA, C, op.cit. p.14
* 48 POMBO, N., op.cit
* 49 MOREL, P.,
op.cit. p 13
* 50 DEMONT-LUGOL, L., KEMPF,
A., RAPIDEL, M., et SCIBETTA, C, op.cit. p.327
* 51 DEMONT-LUGOL, L., KEMPF,
A., RAPIDEL, M., et SCIBETTA, C, op.cit. p.327
* 52 MOREL,P., op.cit.
p 25
* 53 LAGARDEC, P., La
gestion des crises : outils des décisions à l'usage des
décideurs, Paris, Graw-Hill, 1991, p 5
* 54ROUX-DUFORT, C.,
Comment en est-on arrivé là ? Du terrain de crise
à la catastrophe, www.communication-sensible.com
* 55 GIANNOCARO. F.,
Communication en temps de crise : le poids des mots, cité par
BAKALI, S., in La communication en situation de crise
épidémiologique : cas de la fièvre ebola à
Mweka et Luebo dans le Kasaï occidental, TFC, IFASIC, 2008
* 56PIOTET, J., Communication
en temps de crise, in armées d'aujourd'hui, cité
par SHINDANO, N., in la communication gouvernementale
zaïroise durant la crise d'octobre 1996 à mai 1997,
Mémoire, IFASIC, 1998
* 57 58
DEMONT-LUGOL, L., KEMPF, A., RAPIDEL, M., et SCIBETTA, C, op.cit.
pp.340-342
* 59 LAGADEC, P., op.cit. p
10
* 60 GIANNOCARO. F., op.cit.
* 61 Découvrir le
CICR : Manuel publié par le Comité International de la
Croix-Rouge, septembre 2005.
* 62 Histoire d'une
idée : Manuel publié par le Mouvement International de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Novembre 2007.
* 63 Le drapeau Suisse a un
fond rouge portant une croix blanche au milieu
* 64 Les Protocoles
Additionnels aux Conventions de Genève du 12 Août1949, Publication
du CICR, 1977
* 65 Les Principes fondamentaux
de la Croix- Rouge et du Croissant- Rouge, publication du CICR.
* 66 Le Droit International
Humanitaire, Réponses à vos questions, publication du CICR,
Seconde édition.
* 67 CICR en RDC,
dépliant publié par le CICR RDC.
* 68 Entretien avec Eddy
Tshibasu, Assistant à la communication du CICR, le 15 aout 2009
* 69Il s'agit ici des Forces
Armées de la République Démocratique du Congo (Fardc), la
Police Nationale Congolaise (Pnc), les services de sécurité et
les autres groupes armés tels que le Congrès National pour la
Défense du Peuple (Cndp), les maï maï, les Forces
Démocratiques pour la Libération du Rwanda (Fdlr), et d'autres
groupes armés.
* 70 DIAMOND, L., Le
rôle de l'armée en démocratie, Ed. Nouveaux Horizons,
Paris, 2000, p. 10
* 71 MBIKAYI. A., le
phénomène de violence dans le système politique
Zaïrois postcolonial. Essai d'explication de ses fondements et
mécanismes. Thèse de doctorat en sciences politiques et
administratives, Kinshasa, Unikin, 1998
* 72 BAUMANN, M., et SIEBERT,
H., Les journalistes comme médiateurs in Construire la paix sur le
terrain : mode d'emploi, Ed. GRIP, 2000, p. 182
* 73 Entretien avec Eddy
Tshibasu, déjà cité.
* 74 Assistant à la
communication du CICR , déjà cité.
* 75 Médard Lobota,
chargé de liaison d'Ocha en RDC, entretien du 18 aout 2009
* 76 Il s'agit ici des agences
des Nations Unies ; les ong telles le CICR, Médecins Sans
Frontières ; les fondations ; les organisations religieuses,
charitables ; les congrégations ; etc.
* 77 Portail : site web
qui fonctionne comme une entrée thématique ou comme plate forme
vers l'exploration d'internet. Il offre des espaces web, l'e-mail gratuit, les
consultations de banques de données spécifiques, les nouvelles
personnalisées, les moteurs de recherche, etc.
* 78 «On
line» ( en français «en ligne» Se dit d'un
matériel lorsqu'il fonctionne en relation directe avec un autre.
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