La problématique des conflits en Afrique: le cas de la Somalie, de la Côte d'Ivoire et de la RDC( Télécharger le fichier original )par Salif KࢠUniversité Gaston Berger de Saint-Louis - Maitrise en science politiques 2012 |
Section II: L'impact de la guerre froideLa guerre froide est une période de « paix impossible » et de « guerre improbable » pour paraphraser Raymond Aron. Aucune des puissances sorties des dérives du nazisme et du fascisme ne souhaiterait que l'humanité connaisse encore le malheur qui résulte des deux grandes guerres mondiales. Préserver la paix entre les Etats devient nécessaire, voire indispensable. L'on passe de l'affrontement physique et violent à des hostilités idéologiques. Ainsi, il s'avère nécessaire de dégager le fondement idéologique de la guerre (A) qui s'accompagne de conflits latents quelquefois manifestes (B). Paragraphe I : le fondement idéologique de la guerre froideConsidérée comme étant une suite logique de la deuxième guerre mondiale, la guerre froide a débuté effectivement en 1949 dans un contexte de rivalités idéologiques entre le bloc socialiste et communiste dirigé par l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) et le bloc libéral et capitaliste sous la coupole des Etats-Unis d'Amérique. Le premier défend et promeut l'idéologie marxiste et socialiste qui se résume en la doctrine selon laquelle il faut mettre l'accent sur l'intérêt collectif, celui des masses paysannes en général et la justice sociale. Cette doctrine va dans le sens de l'élimination du capitalisme cher au camp adverse. Celui-ci promeut la liberté individuelle, la propriété privée qui ne doivent en aucun cas être entravées par l'Etat considéré comme arbitre et garant de la sécurité. Plusieurs pays africains ont partagé la conception de l'une ou de l'autre puissance. C'est dans cette perspective que les deux grandes puissances ont polarisé le monde en deux camps antagonistes soucieux du maintien de la paix avec l'Organisation des Nations unies (ONU). La bipolarisation n'a pas laissé indifférents les autres pays qui, se déclarant pays non alignés, ont organisé en 1955 la conférence de Bandoeng. Cette période est particulièrement marquée par le début de l'émancipation des peuples colonisés. Selon Béchir Ben Yahmed « elle (parlant de la guerre froide) n'a pas dégénéré en un conflit violent planétaire, c'est peut-être, en partie, grâce à ce mouvement des pays non alignés ».20(*) Du point de vue institutionnel des organismes internationaux sous forme d'alliance naissent pour garantir la stabilité, la prospérité et la liberté de ses membres grâce à un système collectif de sécurité. C'est le cas de l'organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) sous les commandes des Etats-Unis avec d'autres pays européens dont la France du Général-Président Charles De Gaulle qui quittera plus tard l'OTAN dans un contexte de parité nucléaire. Les contraintes de ralliement ne laissent aucun pays dans l'indifférence. Car les Etats-Unis avaient leurs « clients » comme l'URSS en possédait ses « satellites ». Chaque puissance « exigeait de ses alliés qu'ils se rallient à son panache, blanc ou rouge» pour s'aligner systématiquement sur ses positions et voter à l'ONU et plus particulièrement au conseil de sécurité en sa faveur. Cette rivalité idéologique se transpose dans les pays africains dans une dynamique de lutte pour l'indépendance et de contrôle de l'appareil d'Etat après les indépendances. C'est ainsi que la Côte d'Ivoire, la RDC et la Somalie furent impliquées plus ou moins directement dans ce conflit idéologique en prenant des positons pour tel ou tel camp. * 20 Jeune Afrique numéro 258 du 20 au 26 juin 2010, p3. |
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