La problématique des conflits en Afrique: le cas de la Somalie, de la Côte d'Ivoire et de la RDC( Télécharger le fichier original )par Salif KࢠUniversité Gaston Berger de Saint-Louis - Maitrise en science politiques 2012 |
Paragraphe II : Les modes d'intervention des organismes sous-régionaux africainsNombreuses sont les organisations sous-régionales de l'Afrique qui ont participé à la résolution des conflits du ressort de leur compétence territoriale. En Afrique occidentale, la CEDEAO a connu une forte évolution intégrant une gamme variée de domaines d'intervention sur le plan économique, politique et sécuritaire. C'est ainsi qu'elle a mis sur pied des mécanismes sous-régionaux de règlement des conflits et de préservation de la paix parmi lesquels il faut citer l'ECOMOG (Groupe d'Observation Militaire de la CEDEAO) qui a intervenu en Côte d'Ivoire. Un peu partout en Afrique, des initiatives de maintien de paix de ce genre se manifestent au niveau de la Communauté de Développement de l'Afrique du Sud (SADC), de la Communauté Economique des Etats d'Afrique Centrale (CEEAC) avec des institutions comme le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Afrique Centrale (COPAX). Créé par la décision numéro 001 du 25 février 1999, le COPAX apparait comme un organe de concertation politique et militaire en matière de promotion, de maintien et de la consolidation de la paix. Il est constitué d'organes dont la Commission de Défense et de Sécurité (CDS) et le Mécanisme d'Alerte Rapide en Afrique Centrale (MARAC). En Afrique orientale, le règlement du conflit sous l'égide de l'Autorité Intergouvernementale pour le Développement de l'Afrique de l'Est (IGAD). C'est ainsi qu'en octobre 2002, des pourparlers de paix inter somaliens sont organisés au Kenya voisin sous l'initiative de l'IGAD. Ils on abouti en 2004 à un accord de formation d'un Parlement et d'élection d'un Président (Abdoul Youssouf Ahmed).Néanmoins, l'UTI dérouté les Chefs de guerre et s'empare de Mogadiscio. Elle est soutenue par l'Erythrée au moment où l'Ethiopie accompagne le gouvernement de transition. Jusqu'à présent malgré les quelques efforts de l'IGAD, la Somalie peine à restaurer l'autorité politique intégrale de l'Etat en tant que tel. Il en est autrement à la RDC sévit dans un conflit régional qui perd son ampleur grâce aux actions de la communauté internationale68(*) . Les négociations avec les groupes d'opposition ont abouti à la réconciliation nationale et à l'organisation d'élections contrairement à ce qui se passe en Côte d'Ivoire. Dans la poursuite du processus de démocratisation de la RDC, le Président Joseph Kabila a promu en 2003 un gouvernement d'union nationale. Sur le plan juridico-institutionnel, l'adoption de la constitution le 17 février 2006 a permis d'organiser les élections législatives et présidentielles de 2006 à l'aide d'une Commission Electorale Indépendante (CEI). Le cas ivoirien assez particulier a fait l'objet d'un long et large processus de négociation impliquant les acteurs nationaux (partis politiques, groupes de rebelles et autorités coutumières et religieuses) et internationaux (CEADEA et la France). Ils ont usé de tous les moyens légaux pour le retour de la paix à travers surtout des Accords (de Marcoussis, d'Accra, d'Ouagadougou, de Pretoria entre autres) qui constituent la phase de réconciliation nationale. Ce n'est que le 10 novembre 2008 la 4ème Réunion du Cadre Permanent de Concertation (CPC) de l'Accord Politique d'Ouagadougou (APO) a mis fin à la crise ivoirienne constatant l'impossibilité d'organiser les élections le 30 novembre initialement prévu.
* 68 Op.cit.S.E. Moustapha Niasse. |
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